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L’eau, une ressource clé pour la survie de l’enfant le magazine de tous ceux qui agissent pour l’Unicef unicef france n° 179 / Mars 2009 1 e trimestre 4 www.unicef.fr DOSSIER URGENCE À GAZA Les enfants sous les bombes P. 7 2009 : l’année des 20 ans de la Convention internationale des droits de l’enfant P. 8

01-LEDM179.qxp:01-08 UNICEF LEDM 167/sr · les services de santé sont les plus efficaces.k Maîtres Delletrez et Cornette de Saint-Cyr animent les enchères avec la complicité de

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L’eau,une ressource clé pour la survie de l’enfant

l e magaz ine de tous ceux qu i ag i ssen t pour l ’Un ice f

unicef francen° 179 / Mars 20091e trimestre4 € www.unicef.fr

DOSSIER

URGENCE À GAZALes enfants sous les bombes P. 7

2009 : l’année des 20 ans de la Conventioninternationale desdroits de l’enfant P. 8

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20 ANS APRÈS

À l’heure où vous lisezces lignes, 2009 est déjà bienentamée, mais il n’est pastrop tard pour moi de voussouhaiter une excellenteannée de bonheur partagéavec vos proches etd’engagement solidaire à nos côtés.Pour l’Unicef, 2009 revêt uneimportance particulière : elle marque le vingtièmeanniversaire de laConvention internationaledes droits de l’enfant (CIDE),adoptée en 1989 par lesNations unies. Si la CIDE est une véritable avancée, le chemin est encore long à parcourir. Malgrél’engagement de tous les états du monde (à l’exception des États-Uniset de la Somalie), les droitsdes enfants sont encorebafoués au quotidien.Recrutés par des groupesarmés, privés de soins oud’écoles, échangés commede vulgaires marchandises,réprimés et jetés en prison…ceux qui représentent la plusgrande richesse, mais aussila part la plus vulnérable de nos sociétés sont tantôtperçus comme quantiténégligeable, tantôtconsidérés comme des adultes miniatures aux mêmes devoirs etresponsabilités que leursaînés. C’est inacceptable.Leur permettre de vivre toutd’abord, mais aussi degrandir et de s’épanouir dans cette insouciancepropre à l’enfance et dans un environnement protecteur,tel est ce qui nousmotive jour après jour, tel est notre combat.k

ÉDITO FRIMOUSSES DE CRÉATEURS

2 Unicef france les enfants du monde

ActionsIci et ailleurs

La 6e édition des Frimousses de Créateurs s’est achevée, le jeudi27 novembre 2008, à Drouot-Montaigne, sous le marteau de MaîtreGeorges Delletrez, Président de Drouot Holding et de Maître Pierre

Cornette de Saint-Cyr, en présence de nombreuses personnalités, dontLaeticia Hallyday, marraine de l’Unicef France et Delphine Arnault-Gan-cia, Présidente du Comité d’honneur. L’opération a permis de collectercette année près de 221000 euros. Un record qui va permettre de vacci-ner 11000 enfants au Darfour. Pour cette 6e édition, l’Unicef France amobilisé 83 créateurs et 7 artistes qui ont mis leur imagination et leursavoir-faire au service des enfants du Darfour, en réalisant des poupéeset des œuvres, toutes uniques. Parmi celles surenchéries qui ont rem-porté un grand succès, citons Chanel (23 000 euros), Jean-Pierre Ray-naud (15 000 euros), ou encore Louis Vuitton (10 000 euros). L’ensembledes fonds récoltés à l’issue de cette opération est intégralement reversé àl’Unicef pour financer ses programmes de vaccination au Darfour (Sou-dan). Pour mémoire, l’édition 2007 avait permis de collecter près de190 000 euros. L’Unicef France tient à remercier chaleureusement les créa-teurs et les artistes ayant participé à cette édition, ainsi que l’ensemble deses partenaires qui ont lar-gement contribué au succèsde cet événement et sesgénéreux donateurs pourleur soutien.

Poupées de mode,poupées de don

Myung-Whun Chung,ambassadeur de l’Unicef,est venu au Bénin à larencontre des enfants.

Il a visité un hôpital et des écoles soutenus par l’Unicef.

Dans un centre deréinsertion professionnelle,le Maestro a distribué des fournitures.

24 HEURES Musique au cœur du BéninDu 10 au 14 décembre 2008, l’Unicef a orchestré une mission terrain au Bénin, pour son ambassadeurinternational Myung-Whun Chung, directeur musical de l’Orchestre Philharmonique de Radio France*.Accompagné par trois de ses musiciens, il a enchaîné les visites des programmes soutenus par l’Unicef.«Nous sommes venus ici pour être les témoins privilégiés des programmes financés par l’Unicef dansdifférents domaines, tels que le sida, l'eau et l’assainissement, ou encore l'éducation et la protection de l’enfance », a-t-il déclaré à son arrivée. Entre visites et concerts, ce périple lui a non seulement permis de toucher du doigt les réalités vécues par les enfants béninois pour mieux plaider leur cause mais aussid’affirmer la musique comme langage universel.*L’Orchestre Philharmonique de Radio France est ambassadeur de l’Unicef France.

Jacques Hintzy,Président de l’Unicef France

les enfants du monde N° 179 / 1er trimestre/mars 2009. UNICEF FRANCE - 3, rue Duguay-Trouin - 75282 Paris cedex 06 - Tél.: 0144397777 Fax: 0144397778 - Numéro Indigo 0820 32 33 34 - e-mail : [email protected] site internet : http://www.unicef.fr CCP Paris19921.76P •Directeur de la publication: Jacques Hintzy•Directrice éditoriale: Bénédicte Jeannerod•Responsable de la rédaction:Yasmine Hamdi-Chekour

•Coordination: Carine Spinosi • Photos : UNE :©UNICEF/El Baba, ©UNICEF/Pirozzi P.2: ©Yann Baret, ©UNICEF/Arrivé P.3: ©UNICEF/PirozziP.4 : ©UNICEF/Brioni, ©UNICEF/Noorani, ©Volvic P.5: ©UNICEF/Pirozzi, ©UNICEF/Nesbitt P. 6 : ©UNICEF/Nesbitt, ©UNICEF/Tanner P.7: ©UNICEF/El Baba, ©UNICEF P.8:©Laudec–Cauvin,Dupuis, 2009. •Conception et réalisation : •Impression : Gutenberg On line •N° de CPPAP:0709 H 80526 •N° d’impression: UNI 17 P• ISSN: 0013757X • Dépôt légal: mars 2009.Avec ce numéro, une enveloppe porte-adresse/coupon réponse, une enveloppe T (à compléter), une lettre, un dépliant, un agenda, un jeté legs et un flyer-boutique. Les articles paraissant dansLes Enfants du monde expriment l’opinion de leurs auteurs et pas nécessairement celle de l’Unicef ou de la rédaction.

Concert improvisé devantdes enfants médusés parcet événement incongru.

RAPPORT SITUATION DES ENFANTS

DANS LE MONDE 2009

Mourir de donner la vie

Chaque année, un demi-million defemmes meurent decomplications liées à la grossesse et àl’accouchement et4 millions denouveau-nésmeurent dans les28 jours qui suivent la naissance.Ces chiffres issus du rapportannuel sur la situation des enfantsdans le monde publié parl’Unicef, le 15 janvier dernier,montrent l’absence de progrèsdans la lutte contre la mortalitédes femmes en couches dans lespays en développement. Lerapport souligne l’urgence pourles gouvernements de prendre uncertain nombre de mesures pourremédier à cette situationinacceptable. Parmi ces mesures,le rapport recommande que l’ondispense des soins essentiels parle biais de systèmes sanitaires quiintègrent les soins dans uncontinuum. Le rapport note quec’est dans un environnementfavorable à l’autonomisation desfemmes et à leur éducation queles services de santé sont lesplus efficaces.k

Maîtres Delletrez et Cornette deSaint-Cyr animent les enchères

avec la complicité de Laeticia Hallydayu

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n° 179 mars 2009 www.unicef.fr 3

Dossier

L’eau,une ressource clé pour la survie de l’enfantPlus de 2,5 milliards de personnes, soit 47 % des habitants de la planète, n’ont pas accès à des installations

sanitaires de base et des centaines de millions de personnes boivent encore de l’eau provenant de sources non

potables. On estime que 4 000 enfants de moins de cinq ans meurent ainsi chaque jour de maladies diar-

rhéiques transmises par l’eau ou causées par un manque d’assainissement et d’hygiène. Bien plus nombreux

encore, 400 millions d’enfants sont affaiblis et connaissent des difficultés d’apprentissage, en raison d’infec-

tions parasitaires intestinales.

Parce que l’eau est une ressource clé pour la survie et le bien-être de tout être humain et qu’elle doit pouvoir être

accessible à tous, l’Unicef agit dans 90 pays du monde entier pour améliorer l’approvisionnement en eau et les

installations sanitaires des écoles et des collectivités et promouvoir des pratiques hygiéniques. En situation d’ur-

gence, l’Unicef apporte des secours aux populations risquant de ne plus être approvisionnées en eau et mena-

cées par des maladies. Focus sur un combat pour lequel nous avons toujours besoin de votre soutien…

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4 Unicef france les enfants du monde

Dossier

Les enfants sont les premières vic-times des maladies hydriques ouliées à un mauvais système d’as-sainissement, comme le choléra(voir notre article page 5), la

typhoïde ou les maladies diarrhéiques. Dansle monde en développement, la diarrhéerend malade et tue plus d’enfants que n’im-porte quelle autre maladie. C’est la secondecause de mortalité des enfants, provoquantplus de 4 500 décès d’enfants de moins de5 ans tous les jours.

SOURCE DE VIE, SOURCE DE MORTSi l’eau souillée est à l’origine d’un très grandnombre de décès, le simple manque d’eau estaussi à l’origine de grandes difficultés dansles familles et d’une fragilisation des plusvulnérables. Dans les régions frappées par la

L’eau est une denrée précieuse et vitale. Pourtant, elle est un luxe pour 884 millionsd’habitants de la planète qui n’ont pas accès à de l’eau salubre.

désertification, comme l’est du Tchad ou cer-taines régions du Soudan par exemple, il peutaussi déclencher de véritables conflits entredifférentes communautés s’affrontant pourl’accès à l’eau et son contrôle. Dans les situa-tions d’urgence, comme des conflits, desdéplacements de populations ou des catas-trophes naturelles, l’accès à l’eau est l’unedes priorités de nos équipes. Elles vontdéployer d’énormes efforts financiers, logis-tiques et parfois des trésors d’ingéniositépour faire parvenir le précieux liquide auxpopulations affectées. Le minimum requispar les standards internationaux est de20 litres par jour et par personne, pour l’hy-giène et la cuisson des aliments. On imaginece que cela peut représenter dans descontextes de déplacement massif de popula-tion comme à Bunia, dans l’est de la

République démocratique du Congo, où nousavons permis, en appui aux partenaireslocaux, ONG et gouvernement, d’améliorerl’accès à l’eau de 150 000 personnes.L’objectif est de limiter le plus possible lerisque d’épidémie dans des contextes quipeuvent favoriser la propagation de maladieet provoquer la mort des plus fragiles. Que cesoit lors du tsunami qui a frappé l’Asie en2004 ou lors du tremblement de terre auPakistan en 2005, il est essentiel de pouvoirintervenir dans les toutes premières heures etd’avoir accès à des moyens techniques ethumains les plus adaptés possibles.

HISTOIRE D’EAULe manque d’eau salubre et d’assainisse-ment a de nombreuses conséquences gravespour les enfants, et en particulier les filles,privés de leur droit à l’éducation parce qu’ilsdoivent passer du temps à aller chercher del’eau ou ne vont pas à l’école du fait dumanque d’installations sanitaires adéquateset non mixtes. C’est pourquoi avec nos parte-naires, nous montons des projets de scolari-sation qui intègrent l’accès à l’eau et à descommodités sanitaires pour les enfants.Kouloua, villageoise dans la campagne nigé-rienne, se lève tous les matins de bonneheure pour aller tirer de l’eau dans le puits deson village de la région méridionale deMaradi. C’est un travail pénible qui diminuele temps qu’elle pourrait passer avec ses cinq

L’eau, élément essentiel à la vie

iNous encourageons l’accès à l’eau potable par la construction de puits et le captage de sources. iAller chercher de l’eau, une tâche pénible…

VOLVIC À NOS CÔTÉS AU NIGERPour la quatrième année consécutive,afin de faciliter l’accès à l’eau potable etd’améliorer l’environnement scolaire auNiger, Volvic a reconduit l’opération« 1 l acheté = 10 l puisés au Sahel »,du 1er janvier au 30 avril 2009. Sonprincipe : l’achat d’un litre d’eau deVolvic finance l’équivalent de 10 litresd’eau potable puisés au Niger. Plus d’informations sur www.volvic-unicef.fr

tInauguration d’un forage dans le village d’Attantané au Niger.

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enfants. En plus, cela met son corps à rudeépreuve. Les paumes de ses mains sont deve-nues dures et calleuses à force d’utiliser unecorde pour monter l’eau. Les besoins de lafamille de Kouloua s’élèvent à environ100 litres d’eau par jour. Mais bien qu’elle-même et sa famille aient accès à un puits tra-ditionnel, l’eau souvent partagée avec lebétail n’est pas salubre. « Ma fille a étémalade de la diarrhée pendant quatrejours », affirme Kouloua. « Je l’ai emmenéeau dispensaire pour qu’elle reçoive un traite-ment mais cela ne s’est pas arrêté et ellecontinue à perdre du poids ».

COMME UN POISSON SANS EAUUne eau insalubre, un assainissement insuf-fisant et une mauvaise hygiène figurentparmi les causes sous-jacentes du taux élevéde mortalité infantile au Niger. Près de 20 % des décès d’enfants de moins de cinqans sont imputables à des maladies d’originehydrique. Moins de 45% de la populationdispose d’eau salubre et moins de 10% d’unassainissement correct. Notre organisationaide le gouvernement nigérien, en collabo-rant avec la population, pour améliorer l’ac-cès à l’eau salubre, le traitement des eauxusées et l’assainissement. Conjugué à unemeilleure sensibilisation à de bonnes habi-

…qui incombe souvent aux filles. iLe lavage des mains peut réduire de 50% le taux de morbidité infantile liéaux maladies diarrhéiques.

AVEC VOS DONS :

1,33 €, c’est le prix d’unrécipient pliant d’eau d’unecapacité de 10 litres.

4 €, c’est le prix de 200 tablettesde purification d’eau.

14 €, c’est le prix de 400 sachetsde sels de réhydration orale pourlutter contre la déshydratation etla diarrhée chez les enfants.

106 €, c’est le prix d’une pompemanuelle, permettant de puiser à 20 mètres de profondeur.

LE RETOUR DE MAESTROCélèbre héros de la série « Il étaitune fois… » et messager desdroits de l’enfant, le Maestro estde retour sur nos écrans depuis le début de l’année, sur France 3et Gulli. Pour sa 7e saison, il abordele thème du développement durableet l’importance de préserver l’eau dansla série « Il était une fois… Notre terre ».

tudes d’hygiène comme le lavage des mainset l’utilisation de latrines familiales, celapeut permettre de prévenir la diarrhée et deréduire la mortalité infantile. Dans le villagede Moule Safoua, au sud du Niger, nousavons contribué au développement d’un sys-tème moderne d’approvisionnement en eaupour la population. Non seulement l’eausalubre est facilement accessible dans le vil-lage mais elle est également disponible àl’école et au dispensaire. La population aparticipé au projet depuis le début et est res-ponsable du stockage et de l’entretien.

L’EAU POTABLE POUR TOUS !Tous nos programmes en matière d’eau etd’assainissement sont conçus pour contri-buer à la réalisation de l’objectif duMillénaire pour le développement lié à l’eauet à l’assainissement : réduire de moitié, d’icià 2015, la proportion de personnes n’ayantpas durablement accès à l’eau salubre et àdes installations sanitaires de base. « L’eau etl’assainissement sont vitaux en soi »,explique Ann Veneman, directrice généraledu Fonds des Nations unies pour l’enfance.« Mais ils sont aussi des préalables à laréduction de la mortalité materno-infantileet à la lutte contre la maladie tout en jouant

un rôle prépondérant dans la réduc-tion de la malnutrition et dans

l’accès universel à l’éducationprimaire. Nous ne pouvons pasnous contenter des résultatsactuels. L’accès à l’eaupotable et à l’assainissement

pourrait être considérablementélargi si seulement des ressources

et une détermination suffisantes étaientconsacrées à cette tâche » k

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SAMEDI 21 MARS 2009 : 2e NUIT DE L’EAU À l’occasion de la Journée mondiale del’eau, forts du succès de la 1ère édition,nous allons nous unir à la FédérationFrançaise de Natation pour lancer une2e Nuit de l’Eau. Le samedi 21 mars2009, une vague de solidarité s’emparerades piscines de France de 20 heures àminuit. Parrainée par Laure Manaudouet Patrick Poivre d’Arvor, notreambassadeur pour les paysfrancophones, la Nuit de l’Eau vise àsensibiliser à la nécessité de respecterl’eau. « C’est bien volontiers que jeparraine encore la Nuit de l’Eau. L’eau, un bien si précieux pour qui en manque, c’est-à-dire près d’un êtrehumain sur deux ! Je suis heureuxd’être à vos côtés, avec Laure Manaudou,pour cette magnifique opération »,a déclaré Patrick Poivre d’Arvor. Au programme, animations,spectacles, expositions, surprises… en vue d’une grande collecte de fondsau profit de nos programmesd’approvisionnement en eau potable et assainissement dans les écoles duTogo. Pour rappel, la 1ere Nuit de l’Eau avait permis de collecter plus de 40 000 euros. Cette 2e Nuit de l’Eauvous appartient pour soutenir notreaction ! Venez nombreux !

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ané

6 Unicef france les enfants du monde

NOTRE PLAN D’URGENCE :• Fourniture de tablettes de purification

pour l’assainissement de l’eau pourtoutes les zones urbaines pendant 4 mois

• Distribution de médicaments etd’équipements pour traiter le choléradans les centres de santé

• Mise à disposition de médicamentsessentiels (y compris les vaccins) pour 1780 établissements de santé dans 62districts.

• Prise en charge des cas de malnutrition aiguë au sein descommunautés.

UrgencesDossier

Les dégâts de l’eau au Zimbabwe

La grave crise politique et écono-mique qui étrangle la populationdu Zimbabwe depuis des années,s’est doublée d’une crise sanitairesans précédent : l’épidémie de

choléra, dont les premiers cas ont été recen-sés en août 2008, est une véritable catas-trophe. Le secteur de la santé du pays s’esteffondré et les hôpitaux ont fermé, créantun désastre national.

PLONGÉE EN EAUX TROUBLESDes milliers de personnes sont décédées ducholéra depuis août 2008 et plus de40 000 cas ont été recensés dans tout le pays.La propagation de l’épidémie à une telleéchelle est le résultat de l’état de ruine danslequel se trouve le pays : manque d’eaupotable, vétusté ou inexistence d’assainisse-ment (les eaux usées se mélangent à l’eau deconsommation), un système de santé mori-bond, incapable de faire face à l’urgence.L’effet sur les enfants zimbabwéens est undésastre : une menace sérieuse sur leur vie,un manque de services médicaux et d’eausalubre, des repas en nombre insuffisant etplus d’école. «Il y a eu surtout le fait que lesservices municipaux et les services des eaux

n’ont pas été en mesure de fournir de l’eaupotable et de collecter les ordures» raconteMme Tsitsi Singizi, membre de notre équipeau Zimbabwe. «Les services de santé se sonteffondrés, ce qui a empêché de soigner ungrand nombre de malades».

DÉFERLEMENT DE MESURES POURENRAYER L’ÉPIDÉMIE

Grâce à une équipe dédiée à la lutte contrel’épidémie de choléra, notre organisation aété la seule capable de fournir une moyennede 360000 litres d’eau potable chaque jour etlivrer des fournitures et équipements néces-saires. Un plan d’urgence de quatre mois aété mis en place pour intensifier les secoursen accroissant les services de proximité sani-taires, en fournissant des compléments nutri-tionnels et en améliorant l’accès à l’eaupotable. Nous avons également fourni desproduits de première nécessité tels que dusavon, des gants en caoutchouc et des com-primés pour la purification de l’eau. «Lesenfants zimbabwéens sont déjà vulnérables,un quart d’entre eux sont orphelins, la plu-part ont moins à manger que leurs pairs dumonde entier. Ces enfants ont été frappés deplein fouet par la crise nationale du choléra.

L’eau et l’assainissement sont des enjeux vitaux lors d’unecatastrophe. De la capacité de répondre vite et efficacementdépend la survie de milliers de personnes et parmi elles unemajorité d’enfants, les plus vulnérables dans les situationsd’urgences.

Il faut leur apporter immédiatement l’aidequi peut leur sauver la vie. Ils sont au bord dugouffre et chacun doit maintenant se concen-trer sur leur survie », a déclaré RoelandMonasch, notre repré sentant au Zimbabwe.k

APPEL D’URGENCENous avons lancé un appel d’urgencede 13 millions d’euros pour répondrede façon adéquate aux besoinsurgents des enfants et des femmesau Zimbabwe et envoyéimmédiatement 150 000 euros grâceà votre générosité.

Par ailleurs, 3,7 millions d’euros ontété versés aux médecins et infirmiersen grève au Zimbabwe afin qu’ilsreprennent le travail dans ce pays.

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n° 179 mars 2009 www.unicef.fr 7

GazaUrgence

URGENCE À GAZA : LES ENFANTS SOUS LES BOMBES

Les bombardements del’armée israélienne, qui ontfrappé la bande de Gaza

entre le 27 décembre 2008 et lecessez-le-feu du 19 janvier 2009,n’ont rien épargné, pas même les écoles, où de nombreux civilsont été tués, y compris les enfantsqui représentent la moitié de lapopulation du territoire palestinien.Après 3 semaines d’opérationsmilitaires, on dénombrait 1314 morts, dont 412 enfants, et5450 blessés, dont 1855 enfants. Mais depuis le bilan s’est chaquejour alourdi, avec la découverte de nouveaux corps sous lesdécombres et la présence demunitions non explosées qui ontfait de nouvelles victimes. C’est la raison pour laquellel’Unicef a élaboré une campagnede sensibilisation, avec desmessages radiophoniques et des tracts pour mettre en garde les familles sur le danger que ces munitions font encourir. Par ailleurs, l’Unicef a distribué desbouteilles d’eau, des kits d’eau etd’hygiène, ainsi que des tablettesde purification pour assurer del’eau potable à 30000 personnesdurant 3 mois. L’Unicef s’estégalement mobilisé auprès des services municipaux, avecnotamment des générateurs et des réservoirs d’essence, pour quesoient réparés les dégâts subis par le réseau d’eau etd’assainissement. Les équipes de l’Unicef sont égalementengagées dans des programmesd’éducation avec la fourniture dematériel scolaire et la prise encharge d’une partie desréparations. En matière deprotection de l’enfance, l’Unicefsoutient les structures de prise encharge psychosociale des enfantstraumatisés par les événements.Dans le domaine de la santé,l’Unicef a fourni aux hôpitaux des médicaments et des vaccinsdestinés à une campagne visant120 000 écoliers, et a appuyé deuxcentres nutritionnels prenant en charge les enfants malnutris.

APPEL D’URGENCEEn janvier 2009, l’Unicef international a lancé un appel de fonds de 20 millionsde dollars pour aider les enfants de Gaza. Grâce à votre générosité, l’UnicefFrance avait déjà transféré plus de 107 000 euros le 22 décembre 2008.

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DroitLe droit à l’identité

L’année 2009 célébrera le 20e anniversaire de la Convention internationale des droits de l’enfant(CIDE). À cette occasion, notre magazine s’associe à Cédric, petit garçon malicieux de la bandedessinée éponyme, pour mettre un droit de l’enfant à l’honneur. Pour ce premier numéro, ledroit à l’identité nous a paru incontournable parce que chaque enfant a le droit à un nom, à unenationalité et à une famille.

On estime à 51 millions lenombre d’enfants dans lemonde qui ne sont pas enre-gistrés à la naissance, c’est-à-dire plus d’un enfant sur

trois. C’est en Asie et en Afrique subsaha-rienne qu’ils sont les plus nombreux.

8 Unicef france les enfants du monde

Les 20 ans de la CIDE

L’ENREGISTREMENT DES NAISSANCES À MADAGASCAR, UNE FORMALITÉ QUI PEUT CHANGER LA VIE« Sans certificat de naissance, les enfants n’ont pas d’existence légale à Madagascar.Cela ouvre la porte à toute une série de violations des droits de l’enfant. Le risquequ’ils deviennent la proie de trafiquants de vies humaines ou d’une adoption illégaleest énorme. Et plus tard, quand l’enfant est plus âgé, il aura besoin d’une carted’identité pour devenir citoyen et voter. Enregistrer un enfant à la naissance est unemesure essentielle pour prévenir la maltraitance et lui ouvrir les portes de l’avenir. Uncertificat de naissance donne accès à tous les droits : à l’éducation et à la protectioncontre la violation de ces droits. » par Barbara Bentein, notre représentante à Madagascar.

QUE DIT LA CIDE ?Article 7Résumé: L’enfant a le droit à un nom dès lanaissance. Il a également le droit d’acquérir une nationalité et, dans la mesure du possible, de connaître ses parents et d’être élevé par eux.Article 8Résumé : L’État a l’obligation de protéger et sinécessaire de rétablir les aspects fondamentaux de l’identité de l’enfant (y compris nom, nationalitéet relations familiales).

CALENDRIER DES ÉVÉNEMENTSTout au long de l’année, des événementscélèbreront les 20 ans de la CIDE.Prochains rendez-vous…11 avril 2009 : Concert exceptionnel del’Orchestre Philharmonique de Radio France,sous la direction de notre ambassadeurMyung-Whun Chung, avec Natalie Dessay, Laurent Naouri et Stephane Dégout, au Théâtre du Châtelet, au bénéfice de notreorganisation. Renseignements et réservationsau 0156401516.mai 2009 : Lancement du film Les enfantsinvisibles, qui relate le destin de 7 enfantsaux quatre coins du monde, dont les droitsne sont pas respectés. Ce film est réalisé par7 auteurs de renommée internationale : Emir Kusturica, John Woo, Ridley et JordanScott, Mehdi Charef, Katia Lund, Spike Leeet Sefano Veneruso.16 mai 2009 : Conférence sur les droits del’enfant organisé par le Rotary Club LyonRégion, en collaboration avec notre comitédépartemental du Rhône.

LE DROIT FONDAMENTAL D’AVOIR UN NOM ET UNE NATIONALITÉLe nom est la première reconnaissance juri-dique de l’existence d’un enfant. Sans certi-ficat de naissance, l’enfant a moins dechances de pouvoir bénéficier de soinsmédicaux ou d’être inscrit à l’école.L’obtention de papiers d’identité permetégalement de protéger l’enfant contre lemariage précoce, l’enrôlement dans desgroupes armés, le travail forcé ou touteforme d’exploitation. Sans nom, sans natio-nalité, un enfant n’est pas reconnu commecitoyen par aucun pays.

LE DROIT PROTECTEUR D’AVOIR UNE FAMILLE

Parce que le cadre familial doit permettre àl’enfant de grandir et de se développer entoute sécurité, chaque enfant a le droit à unefamille.

NOTRE ACTIONNous encourageons les parents et les gouver-nements à déclarer les enfants dès la nais-sance et à permettre l’enregistrement desplus grands et des adultes qui n’ont pas eucette chance à la naissance. Par ailleurs, laprotection de la famille est particulièrementimportante dans les régions qui ont été frap-pées par une catastrophe naturelle ou unconflit armé. Notre organisation a élaborédes stratégies destinées à protéger lesfamilles en difficulté et à renforcer leurscapacités, ainsi qu’à protéger les enfantsqui n’ont plus leurs parents. k

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