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14 LES QUATRE SAISONS DU JARDINAGE MARS/AVRIL 2001 N 0 127 JARDIN K. MUNDT

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14 LES QUATRE SAISONS DU JARDINAGE MARS/AVRIL 2001 N0 127

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Le terme «cultures associées» vient de Gertrud Franck, l’ancienneresponsable de la ferme de Oberlimpurg dans le Bade-Wurtemberg. Elle a travaillé presque toute sa vie dans cette ferme.Elle était notamment responsable du grand potager. Avec son mari,cette passionnée de jardinage, née en 1905, a forgé l’idée de «Lasanté par les cultures associées». Ses observations au cours de plusde trente années de jardinage lui ont montré comment les plantess’aident et se protègent les unes les autres, ou, contraire, se nuisent.Gertrud Franck a noté comment se développe telle plante, à telendroit et dans tel voisinage. Les mêmes phénomènes se répètentd’année en année ; elle a acquis la certitude que certaines plantespoussent toujours mieux dans certains voisinages et toujours moinsbien dans d’autres. À partir de ces informations, Gertrud Franck afinalement mis au point son système de potager où elle tientcompte des attirances et des répulsions naturelles des plantes.Je vous propose de découvrir une adaptation de cette méthode,telle que je la pratique, avec succès, depuis de nombreuses années.

LES RÈGLES D’OR DE LA MÉTHODE DES CULTURES ASSO-CIÉES. La présentation de ces « règles d’or » permet de voir, d’uncoup d’œil, comment s’y prendre pour réaliser un potager de cul-ture associée parfaitement aménagé.• Le jardin est toujours vert. Comme dans la nature, dans lespotagers de cultures associées, toutes les surfaces sont vertes. Lesol est ainsi toujours bien traversé par les racines et reste meuble.On y parvient en faisant se succéder les cultures – engrais verts etlégumes – sans interruption.• Le potager n’est pas bêché. La terre n’est ameublie en pro-fondeur qu’une fois par an avec un outil à dents (type grelinette).Le meilleur moment : après la dernière récolte à l’automne etavant de semer la moutarde.• Rien que des engrais verts, du compost de surface et du

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JARDINJARDIN

Les associations deplantes : une vieillehistoire entre lesjardiniers et leur potager !Hans Wagner, auteur d’un nouveau livre sur le sujet Le Poireaupréfère les fraisesà paraître aux éditionsterre vivante (1), nouslivre ici le résultat de ses propres expériences,inspirées de la méthodedes cultures associées de Gertrud Franck.

Les plantes qui s’aiment et se protègent

cultures associées

À gauche, choux et tagètes.

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compost mûr. Le fumier n’est pas utilisé telquel ; dans le cas où il serait nécessaire, il estd’abord composté, faute de quoi il attire lesravageurs. Un potager de cultures associées n’anormalement pas besoin de fertilisant animal etles engrais chimiques y sont totalement exclus.• Les légumes sont cultivés en associationsur le rang. De nombreuses associations béné-fiques sont possibles (voir encadré p. 17).

L’ORGANISATION GÉNÉRALE DU JARDIN. Un potager de culture associée doit être planifiéavec soin. Deux méthodes sont possibles. La pre-mière consiste à pratiquer les cultures associéessur chaque planche indépendamment, en chan-geant chaque année. On peut alors conserverl’organisation traditionnelle du jardin. Dans laseconde, on abandonne la division habituelle enplanches et on passe à la culture en rangs alter-nés, ce qui est le cœur d’un véritable jardin decultures associées. On change tous les ans lesrangs de légumes, en les décalant chaque annéede 20 à 25 centimètres. Cette façon de faire pré-sente un grand avantage pour la fourniture opti-male des éléments nutritifs aux légumes, quisont mis dans des sols fraîchement et abondam-ment fertilisés par du compost.

CULTURES ASSOCIÉES MODE D’EMPLOI. w Écartement des rangs : 20 ou 25 centi-mètres.Les sillons sont tracés avec une binette, distantsde 20 centimètres. Cet écartement a fait sespreuves pour les jardins petits et moyens.Lorsqu’on dispose d’une grande surface, on peutaller jusqu’à 25 centimètres d’écartement : lesallées sont alors plus larges et plus agréables.w Les rangs d’épinards : trame du jardin etmulch.Le semis précoce des épinards a, entre autresobjectifs, de fournir la trame du jardin de cul-tures associées. Cette trame reste la même toutel’année. Les allées entre les différentes planchesdisparaissent, les rangs d’épinards servantd’étroits chemins.

Les épinards font leur travail comme engrais vertet comme première source de mulch. Pour cela ilssont coupés lorsqu’ils sont grands et on peut leslaisser pourrir sur place. Les feuilles, en se décom-posant, ont rapidement une action fertilisante.Quant aux racines, elles fournissent l’alimenta-tion de départ des organismes du sol.w Les légumes en association.Entre chaque rang d’épinard, à 20 centimètresde distance (éventuellement 25), se trouve unrang de légumes. Sur ce rang, sont associées lesespèces ayant une influence bénéfique l’une surl’autre. Sur les rangs d’épinards, on épandra ducompost en surface qui nourrira les cultures desrangs de légumes voisins. Cette forme d’implantation des rangs présenteun avantage pratique : comme il n’y a pas de che-mins ou d’espaces non couverts entre les cul-tures, on évite le problème bien connu desmauvaises herbes et du désherbage. w Des chemins de trèfle.Les travaux journaliers au potager font qu’ondoit souvent passer entre les rangs. Une solutiontrès pratique est le chemin de trèfle. Il offre de laplace, il laisse le sol libre, contrairement auxplanches ou aux dalles, et, en cas de pluie, il restepraticable. Durant la saison de jardinage, un che-min de trèfle fournit en plus de la verdure pourle compost de surface, ses racines ameublissent laterre et, avec sa couleur vert vif, il est joli. Leprintemps suivant il sera composté et un cheminidentique sera semé 20 centimètres plus loin.

Cette technique, originale, vous demandera unpeu d’organisation au départ. Mais, finies les cor-vées de bêchage, de désherbage, et les traite-ments : une fois la méthode adoptée, vous yrenoncerez difficilement !

Hans Wagner

Passionné de jardinage, Hans Wagner a écrit de nombreux articles sur la nature, l’alimentation et la santé.

1. Présentation du livre à paraître en mars 2001page 58.

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JARDIN

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JARDINJARDIN

Quelques exemples d’associations bénéfiquesDe nombreuses plantes du jardin s’entendent très bien,ont une influence bénéfique les unes sur les autres et peuvent même se protégermutuellement contre les ravageurs.

w La carotte aime la tomateLa tomate, avec son odeur forteet épicée, est une plante idéalepour repousser les insectesnuisibles tels que la mouche de la carotte. Poussant sous terre, la carotte ameublit le sol à proximité des tomates, maintient l’humidité et éloigneles pucerons.

w Le cerfeuil et le basiliccontre le mildiouUne bonne protection contre le mildiou : le basilic pour les concombres et le cerfeuilpour les salades. Les concombres sont parailleurs très productifs car le basilic attire les abeilles, qui assurent la fécondation.Associés au basilic, la courgetteet le fenouil se développentbien. Le cerfeuil joue égalementun rôle préventif vis-à-vis despucerons et des limaces.

w La sarriette éloigne lespucerons des haricotsLorsque, à la mi-mai, on sèmeles haricots il est bon de leurassocier immédiatement de la sarriette. Elle germe et

pousse lentement, si bienqu’elle peut être cueillie à peuprès en même temps que lesharicots. En outre, grâce à elle,ceux-ci n’ont pas de pucerons.On la cueille en la pinçant ou en la coupant. Signalons aussiqu’à côté des haricots à rames,les radis roses sontparticulièrement gros etcroquants.

w La bourrache protège leschoux et éloigne les limacesLa bourrache protège leschoux-raves et les autresvariétés de choux des chenillesvoraces de la piéride, et éloigneles limaces.

H. W.

A. B

OSS

E-PL

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RE

La carotte aime aussi le poireau.