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D epuis plusieurs mois, elle livrait un combat inégal avec la mala- die, il n’y a pas eu d’arbitre pour en siffler le terme, Simone Ray- nal s’est éteinte dimanche dernier à un horaire où, par le passé, elle aurait cer- tainement été en train de se préparer à une énième journée basket. Et mercredi, l’église Saint-Étienne de Montferrier-sur-Lez était bien évidem- ment trop petite pour y accueillir tous ceux et toutes celles, amis, dirigeants, joueuses... qui avaient tenu à rendre hommage à une si grande dame et en- tourer sa famille. Native de Nîmes, Simone Raynal va lais- ser un immense vide, comme tous ceux qu’elle aura toujours tenté de combler au cours d’une carrière très riche, pro- fessionnellement et sportivement. Passée par le Creps de Montpellier, en poste de façon assez éphémère à Nar- bonne où Geo Marcon va lui inoculer le virus du basket, puis dans le Biterrois, Simone Raynal a rejoint le collège Las Cazes, dans le quartier des Cévennes, dont elle fera le bonheur durant trois dé- cennies aux côtés, notamment, de Claude Albert très émue au moment de lire quelques lignes. Une période énoncée avec humour par le principal mythique dudit établisse- ment : « Avec Simone, c’était simple. El- le réunissait tous ses collègues chez el- le pour caler les emplois du temps. Je fi- nissais par les rejoindre pour manger un morceau. Tout était ficelé et ils étaient les mieux lotis du collège... » Une anecdote pas si anodine que cela car Simone Raynal aimait rassembler, échanger, partager, en sachant se mon- trer particulièrement convaincante. « Elle est seulement partie dans l’autre gymnase... pas loin » Caroline Koechlin - Émilie Jegou Mariée à Michel - ils avaient fêté leurs 50 ans de mariage l’an passé -, auquel el- le a donné deux enfants, Katia et Philip- pe, Simone (71 ans) est partie comme un symbole, cinq semaines après le pre- mier titre de champion de France de Lattes-Montpellier, pour ce qui restera son dernier club. Et un dimanche, ce fa- meux jour où 80 % de son temps était voué au basket. À l’origine du lancement de la section sports-études à Las Cazes (1980), Simo- ne a dès lors cumulé les heures entre le- dit collège et feu le MBC, suite du club de La Pergola. Ne comptant ni les heu- res ni les kilomètres, jamais regardante sur la religion ou la couleur de peau de celles finissant pas se laisser séduire par son discours, elle s’avérera une sa- crée dénicheuse de talents. Caroline Aubert, née Koechlin, et Lidija Turcino- vic (dont elle doit encore se souvenir, de là-haut, de la galère pour trouver son appartement au Petit-Bard) seront sans aucun doute ses plus belles réussites. Au MBC, la disparue a été entraîneur bien entendu mais aussi présidente, suc- cédant à... Hélène Mandroux, lors d’une période fort compliquée du club, en dé- pôt de bilan. Le gymnase Jouanique était devenu plus que sa deuxième mai- son. Elle n’hésitait pas à suppléer tout entraîneur absent... vous savez, ces fa- meux vides ! Après le rapprochement MBC - BLMA, elle allait apporter sa formidable éner- gie au niveau de la section amateurs. Le tout dans la discrétion totale. Car cel- le qui logeait des joueuses à son propre domicile ou achetait des équipements aux moins fortunées, se moquait bien des honneurs. Elle n’aura pourtant pas échappé aux médailles de la Jeunesse et des Sports ni à cette distinction de la commission Femmes et sports. On retiendra son extraordinaire généro- sité, son sacré dévouement, sa gentilles- se. « Elle est seulement partie dans l’autre gymnase.., celui qui n’est pas loin », ont joliment glissé Caroline Koe- chlin-Aubert et Émilie Jégou lors d’hom- mages emplis de tant d’émotions. Don- ner son nom au gymnase Jouanique pourrait en constituer un nouveau ô combien mérité. À Michel, Katia, Philippe, leurs pro- ches... Midi Libre présente ses sincères condoléances. Une très grande dame nous a quittés, et la famille du basket n’est pas près de l’oublier. PIERRE DUPERRON [email protected] Pendant la semaine, il renvoie inlassablement la petite balle jaune, le plus précisément pos- sible, à ses élèves, qu’il s’agis- se de l’école de tennis ou de le- çons particulières. Sur les surfaces ocre du club de la Pierre Rouge, il fait par- tie de l’équipe technique, avec ses amis Guillaume De Verbi- zier, Fabien Rouvière et Sté- phane Copuroglu. Et puis, lorsque son emploi du temps lui en laisse le loisir, on a affaire à un Alexandre Marti- natto (- 4/6) version compéti- teur. Et là, le natif de Besan- çon est encore bien présent. Au cours du dernier critérium régional à La Grande-Motte, Alex s’est ainsi glissé pour la cinquième fois en finale mais n’a pu renouveler son titre de 2002, victime de Descloix. Depuis, celui qui est toujours dans l’attente d’un ticket pour le “Crit” national sur Roland- Garros n’avait pas touché véri- tablement sa raquette. « C’est un bon bol d’air pour moi » Alexandre Martinatto Cela ne l’a pas empêché de se rendre dans la capitale pour le championnat de France des plus de 35 ans avec des ambi- tions à la fois légitimes et rai- sonnables compte tenu de la présence dans le tableau d’un - 30 et de deux - 15 (l’un a fait forfait). Son parcours ? « J’ai éliminé deux 1/6, un 0, le - 2/6 qui avait battu le - 30, en demi-fi- nale, et Xavier Audouy (- 15) 6-4 6-3 en finale. » Ce dernier, Montpelliérain exi- lé à Paris, avait déjà subi la loi de son bourreau en demi-fina- le l’an dernier. « Il n’apprécie pas trop le statut de favori et était très tendu. J’ai plutôt bien servi et sur les courts en terre battue couverts (du fait de la météo, NDLR) de Ro- land-Garros, ça m’a servi. Pour le reste, j’ai connu une très belle semaine de tennis », raconte volontiers l’intéressé. S’il n’a pas eu droit aux courts majeurs du stade parisien (Central, Lenglen, Chatrier...), Alex Martinatto aura profité à l’envie des autres terrains. Et ce d’autant plus qu’il a atteint les demi-finales du double aux côtés de Christophe Mé- jean... Ce à quoi il aura droit cette année en revanche, c’est un strapontin en équipe natio- nale pour le championnat du monde à Antalya (Turquie), en mars 2015, dont il avait été privé cette année malgré une place de vice-champion de France ! « Pour moi, ce titre est un bonheur à tout point de vue et un bon bol d’air dans cette période », conclut notre nouveau champion, qui peut espérer trouver là un mo- tif d’espoir supplémentaire pour le critérium national. P. D. NÉCROLOGIE Ses obsèques ont eu lieu mercredi à Montferrier TENNIS Couronné en + de 35 ans Il y a un mois et demi de cela, ces deux-là bouclaient une série en finale de play-off qui avaient tourné à l’avantage de Lattes-Montpellier pour un premier titre absolument historique. À moins que les matches amicaux, ou plutôt les tournois, ne les remettent face à face, le BLMA et Bourges ont des retrouvailles officielles fixées. Ce sera samedi 18 octobre à Paris, à l’occasion des dix bougies de l’Open de la Ligue féminine. Mais ce match des Champions entre les vainqueurs, du championnat et de la Coupe (diffusion en direct sur Sport +) sera en revanche considéré comme hors championnat. L’équipe gagnante n’en ajoutera pas moins une ligne au palmarès. R. D. H. L’adieu à Simone Raynal Modèle de générosité, cette grande dame du basket nous a quittés. C’est le premier titre national pour le Montpelliérain. D. R. Simone Raynal va laisser un grand vide dans le paysage du basket montpelliérain. D. R. Alexandre Martinatto est champion de France L’enseignant de la Pierre Rouge s’est imposé. BASKET Le match des Champions à l’Open à Paris 8 Midi Libre midilibre.fr SAMEDI 5 JUILLET 2014 X7--- Montpellier sports

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Depuis plusieurs mois, elle livraitun combat inégal avec la mala-die, il n’y a pas eu d’arbitre pouren siffler le terme, Simone Ray-

nal s’est éteinte dimanche dernier à unhoraire où, par le passé, elle aurait cer-tainement été en train de se préparer àune énième journée basket.Et mercredi, l’église Saint-Étienne deMontferrier-sur-Lez était bien évidem-ment trop petite pour y accueillir tousceux et toutes celles, amis, dirigeants,joueuses... qui avaient tenu à rendrehommage à une si grande dame et en-tourer sa famille.Native de Nîmes, Simone Raynal va lais-ser un immense vide, comme tous ceuxqu’elle aura toujours tenté de comblerau cours d’une carrière très riche, pro-fessionnellement et sportivement.Passée par le Creps de Montpellier, enposte de façon assez éphémère à Nar-bonne où Geo Marcon va lui inoculer levirus du basket, puis dans le Biterrois,Simone Raynal a rejoint le collège LasCazes, dans le quartier des Cévennes,dont elle fera le bonheur durant trois dé-cennies aux côtés, notamment, deClaude Albert très émue au moment delire quelques lignes.Une période énoncée avec humour parle principal mythique dudit établisse-ment : «Avec Simone, c’était simple. El-le réunissait tous ses collègues chez el-le pour caler les emplois du temps. Je fi-nissais par les rejoindre pour mangerun morceau. Tout était ficelé et ilsétaient les mieux lotis du collège... »Une anecdote pas si anodine que celacar Simone Raynal aimait rassembler,échanger, partager, en sachant se mon-trer particulièrement convaincante.

«Elle est seulementpartie dans l’autregymnase... pas loin»Caroline Koechlin - Émilie Jegou

Mariée à Michel - ils avaient fêté leurs50 ans de mariage l’an passé -, auquel el-le a donné deux enfants, Katia et Philip-pe, Simone (71 ans) est partie commeun symbole, cinq semaines après le pre-mier titre de champion de France deLattes-Montpellier, pour ce qui resterason dernier club. Et un dimanche, ce fa-meux jour où 80 % de son temps étaitvoué au basket.À l’origine du lancement de la sectionsports-études à Las Cazes (1980), Simo-

ne a dès lors cumulé les heures entre le-dit collège et feu le MBC, suite du clubde La Pergola. Ne comptant ni les heu-res ni les kilomètres, jamais regardantesur la religion ou la couleur de peau decelles finissant pas se laisser séduirepar son discours, elle s’avérera une sa-crée dénicheuse de talents. CarolineAubert, née Koechlin, et Lidija Turcino-vic (dont elle doit encore se souvenir,de là-haut, de la galère pour trouver sonappartement au Petit-Bard) seront sansaucun doute ses plus belles réussites.Au MBC, la disparue a été entraîneurbien entendu mais aussi présidente, suc-cédant à... Hélène Mandroux, lors d’unepériode fort compliquée du club, en dé-pôt de bilan. Le gymnase Jouaniqueétait devenu plus que sa deuxième mai-son. Elle n’hésitait pas à suppléer toutentraîneur absent... vous savez, ces fa-meux vides !Après le rapprochement MBC - BLMA,elle allait apporter sa formidable éner-gie au niveau de la section amateurs.

Le tout dans la discrétion totale. Car cel-le qui logeait des joueuses à son propredomicile ou achetait des équipementsaux moins fortunées, se moquait biendes honneurs. Elle n’aura pourtant paséchappé aux médailles de la Jeunesseet des Sports ni à cette distinction de lacommission Femmes et sports.On retiendra son extraordinaire généro-sité, son sacré dévouement, sa gentilles-se. «Elle est seulement partie dansl’autre gymnase.., celui qui n’est pasloin», ont joliment glissé Caroline Koe-chlin-Aubert et Émilie Jégou lors d’hom-mages emplis de tant d’émotions. Don-ner son nom au gymnase Jouaniquepourrait en constituer un nouveau ôcombien mérité.À Michel, Katia, Philippe, leurs pro-ches... Midi Libre présente ses sincèrescondoléances. Une très grande damenous a quittés, et la famille du basketn’est pas près de l’oublier.

PIERRE [email protected]

Pendant la semaine, il renvoieinlassablement la petite ballejaune, le plus précisément pos-sible, à ses élèves, qu’il s’agis-se de l’école de tennis ou de le-çons particulières.Sur les surfaces ocre du clubde la Pierre Rouge, il fait par-tie de l’équipe technique, avecses amis Guillaume De Verbi-zier, Fabien Rouvière et Sté-phane Copuroglu.Et puis, lorsque son emploi dutemps lui en laisse le loisir, ona affaire à un Alexandre Marti-natto (- 4/6) version compéti-teur. Et là, le natif de Besan-çon est encore bien présent.Au cours du dernier critériumrégional à La Grande-Motte,Alex s’est ainsi glissé pour lacinquième fois en finale maisn’a pu renouveler son titre de2002, victime de Descloix.Depuis, celui qui est toujoursdans l’attente d’un ticket pourle “Crit” national sur Roland-Garros n’avait pas touché véri-tablement sa raquette.

«C’est un bon bold’air pour moi»Alexandre Martinatto

Cela ne l’a pas empêché de serendre dans la capitale pour lechampionnat de France desplus de 35 ans avec des ambi-tions à la fois légitimes et rai-sonnables compte tenu de laprésence dans le tableau d’un- 30 et de deux - 15 (l’un a faitforfait).

Son parcours? «J’ai éliminédeux 1/6, un 0, le - 2/6 quiavait battu le - 30, en demi-fi-nale, et Xavier Audouy (- 15)6-4 6-3 en finale.»Ce dernier, Montpelliérain exi-lé à Paris, avait déjà subi la loide son bourreau en demi-fina-le l’an dernier. «Il n’appréciepas trop le statut de favori etétait très tendu. J’ai plutôtbien servi et sur les courts enterre battue couverts (du faitde la météo, NDLR) de Ro-land-Garros, ça m’a servi.Pour le reste, j’ai connu unetrès belle semaine de tennis»,raconte volontiers l’intéressé.S’il n’a pas eu droit aux courtsmajeurs du stade parisien(Central, Lenglen, Chatrier...),Alex Martinatto aura profité àl’envie des autres terrains. Etce d’autant plus qu’il a atteintles demi-finales du doubleaux côtés de Christophe Mé-jean... Ce à quoi il aura droitcette année en revanche, c’estun strapontin en équipe natio-nale pour le championnat dumonde à Antalya (Turquie),en mars 2015, dont il avait étéprivé cette année malgré uneplace de vice-champion deFrance! «Pour moi, ce titreest un bonheur à tout pointde vue et un bon bol d’airdans cette période», conclutnotre nouveau champion, quipeut espérer trouver là un mo-tif d’espoir supplémentairepour le critérium national.

P. D.

NÉCROLOGIE Ses obsèques ont eu lieu mercredi à MontferrierTENNIS Couronné en + de 35 ans

Il y a un mois et demi de cela, cesdeux-là bouclaient une série en finalede play-off qui avaient tourné àl’avantage de Lattes-Montpellier pourun premier titre absolument historique.À moins que les matches amicaux, ou

plutôt les tournois, ne les remettentface à face, le BLMA et Bourges ontdes retrouvailles officielles fixées. Cesera samedi 18 octobre à Paris, àl’occasion des dix bougies de l’Open dela Ligue féminine. Mais ce match des

Champions entre les vainqueurs, duchampionnat et de la Coupe (diffusionen direct sur Sport +) sera en revancheconsidéré comme hors championnat.L’équipe gagnante n’en ajoutera pasmoins une ligne au palmarès. R. D. H.

L’adieu à Simone RaynalModèle de générosité, cette grande dame du basket nous a quittés.

■ C’est le premier titre national pour le Montpelliérain. D. R.

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■ Simone Raynal va laisser un grand vide dans le paysage du basket montpelliérain. D. R.

Alexandre Martinatto estchampion de FranceL’enseignant de la Pierre Rouge s’est imposé.

BASKET Le match des Champions à l’Open à Paris

8 MidiLibre midilibre.frSAMEDI 5 JUILLET 2014

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