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Pondération BULLETIN DE LA LIGUE CONTRE LA VIOLENCE ROUTIÈRE 15, rue Jobbé-Duval – 75015 PARIS – Tél. : 01 45 32 91 00 – Fax : 01 45 32 91 01 N° 79 – janvier – février – mars 2009 – Abonnement annuel : 10 Accidents de camionnettes plus fréquents, plus graves

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PondérationBULLETIN DE LA LIGUE CONTRE LA VIOLENCE ROUTIÈRE

15, rue Jobbé-Duval – 75015 PARIS – Tél. : 01 45 32 91 00 – Fax : 01 45 32 91 01N° 79 – janvier – février – mars 2009 – Abonnement annuel : 10 €

Accidents de camionnettesplus fréquents, plus graves

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2 Pondération N° 79 – janvier-février-mars 2009

Sommaire

Éditorial 3

États généraux de l’automobile :communiqué de presse 4

« La voiture électrique, c’est une bombe » 4

« Violencia vial » 5

La route et les professionnels :la difficile question des camionnettes 6

Clé verte : éco-conduite et conduite plus sûre 8

V comme VUL… et comme Vitesse 9

Accidents de passage à niveau 10

Les bus scolaires au Canada et aux États-Unis 12

Les deux-roues et le débrideur fous 13

Les 17 et 18 janvier :le stage communication 14

La comm’, oui, n’importe quoi, non 14

À lire 15

Vie des associations départementales 18

Revue de presse 21

Associations départementales 23

Conseil d'administration, Bureau NationalDélégués Régionaux et Bulletin d'adhésion 24

LIGUE CONTRELA VIOLENCE ROUTIÈRE

15, rue Jobbé-Duval75015 PARIS

Tél. : 01 45 32 91 00Fax : 01 45 32 91 01

E-mail : [email protected] Internet : www.violenceroutiere.org

LA LIGUE EST MEMBRE DE LA FÉDÉRATION

EUROPÉENNE DES VICTIMES DE LA ROUTE (F.E.V.R.)

Directrice de la publication :Chantal Perrichon

Rédacteur en chef :Claude Chabot

Comité de rédaction : Geneviève Jurgensen, André Klarsfeld, Jean-Yves Lamant, Philippe Laville,

Jean-Marie Leverrier, Chantal Perrichon, Gérard Pétin,Jacques Robin, Odile Van Hée.

Saisie et mise en page :Maria Mériau

Imprimerie :Compédit Beauregard – 61600 La Ferté-Macé

N° CPPAP : 0707 G 88243 – ISSN : 0297-5874

La page vide

5e palmarèsCliquez sur www.voiturecitoyenne.fr

Vous avez une petite voiture citadine, un monospace, une fami-liale ? Vous êtes curieux de connaître le classement de votre voiture (ou de celle de vos proches !) au palmarès « Voiturecitoyenne » ? Cliquez sur le site qui lui est dédié, et laissez-vousguider. Ce classement, plein de surprises, est tenu à jour par ungroupe d’experts indépendants. Toutes les explications vous ysont fournies, critère par critère. Bonne visite !

La « une » de couverture de notre N° 78 (spécial 25 ans) était vide etm’a exposé à des questions : « pourquoi ? Pourquoi rien ? Pourquoicette absence de signes ? » Sur l’instant, je n’ai pas trouvé d’explica-tion satisfaisante, sinon que – pour ce N° du souvenir, si plein d’émotion et d’espoir – l’essentiel était à l’intérieur. N’y aurait-il paseu comme de l’indécence à illustrer cette page de voitures, de logos,de routes, de panneaux, d’objets divers, bref de ces trucs de commu-nication qui ornent habituellement la couverture des magazines pouraccrocher le lecteur ?

« Mais une page vide ? ». Notre soif est grande de mots, d’informa-tion, d’objets figurés, de contrastes, de symboles, de photos, de« scoops » ; les occasions sont si fréquentes d’y succomber que nousen oublions l’attitude naturelle qui consiste à déconnecter nos senspour mieux travailler la matière « grise ». Nous sommes devenus uti-litaires jusqu’au fond de la prunelle, au risque de ne plus savoir voir àforce de trop voir. La page blanche est le début, là où tombent enarrêt le candidat à l’épreuve de philosophie du baccalauréat commel’écrivain au début de son œuvre, et bien d’autres encore, quand ilsdécident de faire table rase, d’agir, de bâtir, ou d’oublier.

Certes, on peut la tourner sans autre forme de procès. Mais on peutaussi arrêter la pendule quelques instants afin d’y poser un regarddécalé, vide comme la feuille, comme un répit. On peut s’efforcerd’emplir ce néant. Tout peut alors y être imaginé.

C’est votre page, écrivez-y d’une belle plume le vagabondage devos pensées…

Claude ChabotRédacteur en chef

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Pondération N° 79 – janvier-février-mars 2009 3

« Passivité gouvernementale totale », concluent nosinterlocuteurs quand nous parlons de la politique desécurité routière dans notre pays. Ce désintérêt redonnede l’espoir aux lobbies qui tentent de démolir les mesures qui ont permis à la France d’obtenir les progrèsles plus importants, en Europe, depuis 2002.Pour l’alcool, le gouvernement a reculé devant lesgérants de stations-service qui hurlaient au scandale àl’idée de subir une interdiction complète de vente d’alcool dans leurs établissements. Refrain connu : l’essentiel de nos bénéfices se fait sur les produits ali-mentaires (sic). Où en est la mise en œuvre de l’obli -gation de conduire un véhicule équipé d’un éthylotestanti-démarrage après le délit de conduite sous l’emprisede l’alcool ? Cette peine complémentaire a été annoncéeil y a un an ! Où en est l’équipement en éthylotests desdiscothèques ? Pour la vitesse, nous sommes encore sous le choc de lalecture de la proposition de loi d’un sénateur, NicolasAbout, « tendant à assurer une plus grande équité dansnotre politique de sécurité routière, notamment en matièrede retrait des points du permis de conduire ». Il proposeune plus grande tolérance sur les faibles excès de vitesseet la suppression des retraits de points pour non port dela ceinture, arguant du fait que « le suicide ne constituepas une infraction en droit français ! » La confusionentre négligence et pulsion suicidaire est effarante chezun médecin, et son mépris de l’avis des experts, inex -cusable à ce niveau de responsabilité. Rappelons qu’ils’agit de l’un des grands problèmes de santé publique denotre société. Plus lucide, la commission des lois adonné un avis défavorable. Espérons que le 7 mai, lorsdu passage de cette proposition de loi au Sénat, cetteinitiative aussi saugrenue que dangereuse sera définiti-vement contrée.Ce manque d’audace de ceux qui sont en charge de lasécurité routière est d’autant plus étonnant que l’opi-nion publique penche résolument vers plus de préven-

tion*. Or, nous sommes actuellement confrontés à unepolitique alignant des annonces non tenues ou des déci-sions sans portée, le tout élaboré sans méthode, et sansconcertation avec les spécialistes : au fil du temps sesuccèdent les apparitions de Bison futé, les signaturesde chartes en tous genres, le lancement de telle nouvellerecherche… ignorant les précédentes. Nous avions pris de « mauvaises » habitudes… Aprèsdes années de gesticulations brouillonnes, nous avionsdécouvert à partir de 2002, comme tous les Français,que pour combattre la violence routière, il était impératifde mobiliser tous les ministres concernés, de disposerd’une stratégie calée sur l’expertise, et d’avoir le courage de passer à l’acte. Faire respecter les règles aété la clé du succès de la prévention, démontrant l’absurdité de l’opposition entre éducation et répression.Ce sont les deux formes complémentaires de l’action.L’une convainc, l’autre dissuade.Où sont passés les deux CISR annuels qui rythmaient lechantier présidentiel prioritaire de Jacques Chirac ?Qu’est devenu le CNSR ? L’objectif fixé par l’actuelPrésident pour 2012 ne sera pas atteint sans une volontépolitique associée à un comité de pilotage compétent.Nous avons enregistré depuis un an des résultats favo-rables trompeurs, dus à la réduction des kilomètres parcourus, et à la crise. Si la situation s’améliore et leprix actuel du pétrole se maintient, la sécurité routièredevra affronter une période difficile car une politique nes’improvise pas. Elle s’organise en utilisant des métho-des ayant fait leur preuve : concertation avec lesexperts, puis décision du politique et application dansla foulée. Je dédie ce numéro à David, un jeune scootériste de19 ans, qui a perdu la vie en mai dernier à Poitiers,parce qu’une automobiliste pensait être en droit de télé-phoner en conduisant. N’avait-elle pas, après avoir étéverbalisée trois semaines plus tôt, réagi comme il« convenait » en achetant un kit mains libres ? « J’étaisdans mes pensées » déclare-t-elle au tribunal. Cet aveudoit devenir la mauvaise conscience des responsablesqui hésitent encore à prendre la seule décision efficace :l’interdiction totale de téléphoner au volant. Être timoré, c’est accepter que soient condamnées à mort,cette année encore, plus de 350 personnes ; c’est accepter que des centaines de familles vivent le handicap d’un être cher. Nous ne l’acceptons pas !

Chantal PerrichonPrésidente de la Ligue

contre la violence routière

Éditorial

* Sondage TNS Sofres publié par AXA Prévention le 2 avril 2009 dans le cadre deson 5e baromètre sur les comportements des conducteurs français.

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4 Pondération N° 79 – janvier-février-mars 2009

États généraux de l’automobile : communiqué de presse

En janvier se sont tenus les États généraux de l’automobile. La Ligue a pris position sur les conditions selonlesquelles doivent être attribuées les aides financières à ce secteur en difficulté : engagement d’orienterrecherche et production vers des modèles plus respectueux de l’homme et de l’environnement. Ce communiquéà l’AFP a été repris par plusieurs organes de presse.

Un oubli majeur dans le programme des États Généraux del’Automobile du 20 janvier 2009 : la sécurité routière !L’industrie automobile est un secteur d’activité dont l’impor tancen’est plus à démontrer. Aujourd’hui, cette industrie est en danger,et la crise financière n’en est pas la seule cause, comme on l’entend dire trop souvent. Depuis des décennies, elle a accordétrop d’importance au court terme et elle a fait naître des besoinsinutiles, produisant – à l’instar de nos voisins allemands – tropde véhicules inutilement puissants et lourds, trop rapides, dangereux pour les personnes, et nuisibles à l’environnement. Larecherche, malheureusement mobilisée sur ces thèmes, n’a pasmis en œuvre les moyens suffisants pour développer les voies nouvelles (abandon du fossile, modes alternatifs de propul-sion...), qui s’imposaient depuis longtemps. Les volontés ontmanqué pour calmer la course à la performance.Il y a 20 ans, le Livre blanc sur la sécu rité routière recomman-dait de limiter par conception la vitesse des véhicules. Depuis,le système Lavia (Limiteur s’Adaptant à la VItesse Autorisée),asservissant la vitesse à celle autorisée est devenu opérationnel.Il y a 5 ans, le ministre Gilles de Robien annonçait à ses homo-logues européens que la France était prête pour ce changement.Cette propo sition est restée sans suite à ce jour. Pourquoi ? Lelobby allemand des grosses voitures vient de mettre l’Europe del’espoir en échec, en dégradant un projet de directive sur lesémissions de CO2 qui lui était défavorable. Pour qui ? Certes, il appartient à l’État de décider des aides qu’il accorde àson industrie, mais s’agissant des deniers publics, il doit exigerpour l’intérêt commun que l’attribution de ces subsides soit formellement conditionnée à une réforme profonde de la straté-gie industrielle dans ce secteur.L’État doit donc définir formellement les conditions de l’accès àces aides. Le contrat doit être dépourvu d’ambiguïté, engage-ment étant pris d’effectuer la recherche et les investissements

adaptés pour obtenir une génération nouvelle de véhicules, plusrespectueux de l’homme et de son environnement sur la base de critères définis. Une telle option est la seule permettant à termede maintenir la compétitivité et l’emploi dans l’industrie auto-mobile.Il est ainsi tout à fait possible dans un court délai, et sansattendre d’autres alternatives, de produire par exemple des véhi-cules familiaux (4/5 places) n’émettant que 110 grammes de CO2par km, via la limitation de la vitesse maximale des véhicules, etprésentant les caractéristiques de sécurité maxima (compatibi -lité de forme et de masse, 5 étoiles pour la protection des occupantset 3 pour les usagers vulnérables). Une fiscalité incitatrice et unbonus-malus plus avantageux que les dispositions actuelles favo-riseraient la mise sur le marché de tels véhicules.En cette période de crise rendant impératifs tous les types d’économies possibles, il serait irresponsable d’ignorer le coûtastronomique de l’insécurité routière. Pour la seule France, ungroupe de travail du Commissariat Général au Plan a évalué lecoût annuel des accidents corporels et matériels à plus de25 milliards d’euros (équivalent du plan de relance de toute l’économie française décidé récemment par le Président de laRépublique). Ces accidents sont évitables et les économies faci-lement atteignables.La Ligue Contre la Violence Routière a développé la notion de« Voiture cito yenne » pour promouvoir une telle évolution tech-nique et une telle prise de conscience. Le classement qui enrésulte met en évidence les véhicules actuels qui présentent lesmeilleures caractéristiques en termes de sécurité des personnes(occupants des véhicules et usagers vulnérables) et de non-agressivité sur l’environnement.www.voiturecitoyenne.fr/palmarès.php etwww.60millions-mag.com et www.lavia.fr

« La voiture électrique, c’est une bombe »

Dans un entretien accordé au Point du26 février, Carlos Ghosn, le patron deRenault, parle du projet de voiture élec-trique sur lequel planche actuellementl’entreprise. – Question du Point : « Mais alors, la voiture statutaire, puissante, virile, c’estbien fini ? »– Carlos Ghosn : « Pas du tout. La voitureélectrique, c’est une bombe. C’est mêmemieux qu’un turbo. Ce n’est pas une voitu-rette de golf ! ».– Le Point : « Pourtant, la voiture estmaintenant un objet banal… »– Carlos Ghosn : « Non, l’automobile faittoujours rêver. L’avènement de la voiturebanale, purement utilitaire, je n’y crois pas. »On aime assez que notre grand construc-teur daigne enfin travailler sur autre

chose que sur des moteurs à pétrole, biel-les et vilebrequins. Mais quand CarlosGhosn parle de la future voiture élec-trique, on voudrait pouvoir imaginer unpeu de sagesse, un retour – enfin – à desmodèles adaptés aux réelles capacités

humaines dans la vie quotidienne. Quenenni. La voiture électrique sera AUSSIune bombe, soyez rassurés, chers et virilsclients qui croyiez que c’était une ton -deuse à gazon. On y avait cru. Mais chassez les vieuxdémons, ils réapparaissent aussitôt. Lesconstructeurs de voitures ne sont-ils quedes industriels jouant tous les coups pourexister ? Ou bien ont-ils aussi un rôle àtenir au profit de l’intérêt général ? À propos : qu’est devenue la Fever, petitevoiture « européenne » dotée d’une pile àcombustible (120 km/h, 500 km d’auto-nomie) projet partenarial (1) conduit parRenault en 1997 sur budget européen ?

(1) Renault, De Nora, École des Mines de Paris,Ansaldo, Air Liquide, Volvo.

Une « Bombe » en 1868. L’Éclair, locomotive routièreLotz (16 km/h).

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Pondération N° 79 – janvier-février-mars 2009 5

Le 20 septembre 2000, nous étions unequarantaine de personnes pour fonder l’association STOP ACCIDENTES. Je mesouviens des larmes, de l’indignation quinous avaient rassemblés : nous étions lesvictimes oubliées de la société, inconnuesdes médias et complètement mises à l’écart d’une justice qui ne nous proté-geait plus. Mais nous étions fortes, prêtesà lutter pour sortir du silence car nousétions sûres que nous défendions unecause juste : celle de nos enfants quiétaient morts ou avaient été grièvementblessés dans un accident de voiture quiaurait pu être évité. Nous défendions desvictimes innocentes.

Quelques mois plus tard, la France lançaitune campagne « Arrêtez le massacre ! »qui nous intéressa beaucoup. En 2002, les« États Généraux de la Sécurité Routière »furent pour nous aussi un grand souffled’espoir.

Par Internet nous avions appris l’exis-tence de la Ligue Contre la ViolenceRoutière, et lors d’une réunion de la FEVRà Paris nous avons eu la chance de connaî-tre Chantal Perrichon. J’ai l’impression dela connaître depuis toujours car notreentente depuis ce jour est totale. Surtout,nous avons rencontré une personne quinous a écoutés, nous a tendus la main,nous a aidés. Elle est toujours là, à n’im-porte quelle heure au bout du fil, à traversles mails et même le soir. Après son tra-vail, quand j’ai l’occasion d’aller à Paris,nous nous rencontrons vers 10 heures lesoir, dans un café. Et pendant que nous grignotons un sandwich, elle sort sespapiers de toutes les couleurs, pleins denotes. Quant à moi je pose plein de questions et je repars, la tête pleine deprojets.

Grâce à cette entente, nous progressonsensemble. L’une de nos premières collabo-rations a consisté à organiser à Madrid unForum contre la violence routière.L’association espagnole est fière d’avoiremprunté le nom de violence routière :cela a été difficile à accepter par noshommes politiques, mais maintenant lemot de « violencia vial » fait partie deleur langage. Ce premier forum a eu lieuen 2004 et nous avons eu l’honneur, grâce

à la Ligue, d’écouter attentivement leDélégué Interministériel de la SécuritéRoutière de l’époque, Rémy Heitz. Ce fut ledépart d’une collaboration étroite avecnotre Directeur Général du Trafic M. PéréNavarro. Ensemble ils ont œuvré, notam-ment pour mettre en place le permis àpoints dans notre pays. Chaque année,nous organisons un colloque à Madrid, quiréunit les principaux acteurs de la sécu ritéroutière espagnole, autour de thématiquesdiverses. Et chaque année la Présidente dela Ligue vient y faire une conférence.Cette alliance fut pour nous le début denotre combat en Espagne. La politique desécurité routière en France a été notremodèle, nous l’avons copié pour notreplus grand profit. Nous avons fait modifierdes articles du Code Pénal concernant l’alcool, la vitesse, la conduite sans permis. La politique des radars est lamême qu’en France et le combat se pour-suit car malheureusement, chaque jour 12personnes meurent sur nos routes enEspagne. L’année dernière 500 vies on étésauvées – Qui parmi nous ?

Cette année nous organisons déjà le VIe

Forum sur le thème du « Partage de laroute » et nous comptons comme tous lesans sur la présence de votre présidente. Saconférence, nous indique toujours le chemin que nous devons suivre, qui n’estpas toujours facile… mais je vous assureque sa conviction est tellement forte quel’on essaye de faire de notre mieux pourremuer la conscience de nos hommes poli-tiques et celle de la société. Les médiasnous suivent maintenant et c’est l’une desraisons du succès.

Le Palmarès de la Voiture Citoyenne, quiest l’un des projets de la Ligue que nousavons toujours suivi de près, existera trèsprochainement dans notre pays. Noussommes enfin prêts ; vous nous avez aidéset nous espérons que lors du VIe Forum, laPrésidente de la Ligue donnera le coupd’envoi du « Palmarès del Coche cívico ».La crise automobile mondiale devrait obliger les industriels à réfléchir. Nousdevons profiter de cette période pour lesaider à suivre les orientations que nousavons toujours voulues !Le gouvernement espagnol a reconnu letravail de la Ligue et nous avons eu

l’honneur, et moi tout particulièrement,de féliciter la Présidente de votre associa-tion, lors de la remise de la médaille dumérite au titre de la Sécurité Routière, parnotre Ministre de l’Intérieur AlfredoRubalcal, en décembre dernier. Il s’agit làde la reconnaissance du travail de béné-voles qui militent à la Ligue, depuis tantd’années.

Une fédération ibéro-américaine ? StopAccidentes suit de près toutes les actionsde la Ligue. Nous sommes prêts mainte-nant à collaborer et aider d’autres asso-ciations, comme vous l’avez fait pournous. Ainsi, nous avons soutenu la création d’associations au Costa Rica, enColombie où Mary Reyes organise mainte-nant chaque année un forum où nous nousretrouvons avec la Ligue. Nous sommesactuellement mobilisés par la créationd’une Fédération ibéro-américaine deVictimes des Accidents du trafic. Interneta facilité nos échanges et permis nos rencontres. Cette dimension mondiale permettra peut-être de mettre un terme àcette catastrophe humaine. Nous devonsnous unir car notre cause est juste. Nousdéfendons la vie d’êtres qui nous sontchers. Nous défendons la vie de tous ceuxqui sont sur les routes et ce mouvementde solidarité ne doit pas cesser. Nous

cheminerons ensemble, avec la force quenos enfants disparus nous apportent. Jesuis sûre que notre lutte aurait été la leur.Merci à la Ligue, au nom de tous nosadhérents !

Jeanne Picard, Vice-présidente fondatrice

de STOP ACCIDENTES

« Violencia vial »

Cette locution espagnole, est aisément compréhensible même par celles et ceux qui ne lisent pas dans letexte la langue de Federico Garcia Lorca. « Violence routière… ». Chantal Perrichon, qui connaît bienl’Espagne, y apporte depuis plusieurs années son concours pour lutter contre ce fléau commun. JeannePicard, Vice-présidente et fondatrice de STOP ACCIDENTES, l’association-sœur, évoque ce parcours.

Chantal Perrichon (émue…) et le Ministre del’Intérieur, M. Alfredo Rubalcal.

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6 Pondération N° 79 – janvier-février-mars 2009

Au sein des flottes des entreprises, on retrouve bien sûr les poidslourds, les véhicules légers, de service ou de fonction, mais éga-lement et de manière croissante, les camionnettes ou véhiculesutilitaires légers (VUL).

Autre aspect, lié au monde professionnel et à l’évolution structurelle de l’économie : l’externalisation et la sous-traitancecroissantes, l’essor des services, les modes d’organisation en fluxtendu, rendent les entreprises de plus en plus mobiles. Les« stocks » sont sur la route, les besoins en transport augmententet les salariés, dont le cœur de métier n’est pas la conduite maisle service, la réparation, la maintenance, ou encore la construc-tion, sont amenés à se déplacer de façon croissante. Pour répondre à ces besoins, pour mieux circuler en milieu urbain,pour entrer dans les centres-villes interdits aux poids lourds,pour répondre à la demande croissante de flexibilité, l’utilisationdes camionnettes est donc de plus en plus répandue.

Selon les derniers éléments de l’enquête VUL publiée en 2008 parle MEEDDAT, 5,5 millions de véhicules utilitaires légers sont enservice en 2006 : le parc des véhicules des professionnels augmente, entre 2001 et 2006, de 0,8 % par an.

Ces camionnettes parcourent 77 milliards de kilomètres paran, soit presque 4 fois plus que les 441 000 poids lourds imma-triculés en France pour un potentiel instantané de transport 2fois inférieur. Cela représente une hausse de 6 % du kilométragetotal par rapport à 2001, portant la moyenne à 18 400 km. Maisles résultats sont contrastés selon qu’il s’agit de sociétés oud’entreprises individuelles. Dans ces dernières (activités detransport), on atteint 45 400 km par an.

L’âge moyen des véhicules des professionnels bien que dimi-nuant très légèrement (6,3 ans contre 6,8) reste très élevé. Il enrésulte une usure importante, proche de celle des véhiculesindustriels lourds, et un risque routier aggravé pour les salariés.

De plus en plus d’accidents corporels de plus en plus graves.Pour compliquer la situation, les données de l’accidentalité

disponibles à ce jour ne sont pas totalement pertinentes pour lacatégorie « camionnettes ». En effet, la grande diversité destypes de véhicules concernés classe une partie des accidents liésaux camionnettes dans les sections « voitures particulières » ou« autres véhicules ». Ceci dit, on note que la proportion d’acci-dents corporels impliquant une camionnette est en augmenta-tion : alors que pour un blessé grave ou un mort dans un acci-dent impliquant un véhicule particulier, il y a statistiquement1,4 autres victimes, ce rapport est de 3,3 concernant les camion-nettes, en forte aggravation par rapport à 2002 (il était de 2,5).

L’état du parc. Forte de ce constat, la CNAMTS a mobilisé en2005 les agents des caisses régionales pendant plusieurs semai-nes, pour mieux connaître le parc des camionnettes des entre-prises. Portant sur plus de 4 000 véhicules, l’enquête visait àfavoriser l’évaluation du risque lié à l’usage de ce type de véhi-cule et à ouvrir le débat sur les mesures qu’il convient de proposer pour améliorer la situation constatée. Elle a mis en évi-dence un parc globalement très déficitaire en équipements desécurité (aussi bien passive du type airbag, qu’active du typeABS ou ESP-ESC), mais également en dispositif de retenue etd’arrimage des charges transportées. Parmi les modèles les plusvendus de camionnettes on ne trouve pas toujours les mieuxéquipés pour la sécurité… De nombreuses camionnettes, toutesdisposant de l’airbag conducteur, ne disposent de l’airbag passager qu’en option (certains modèles n’offrent même pascette option) : peut-on accepter de traiter différemment deuxcompagnons se rendant sur un chantier dans un même véhicule,l’un conducteur, l’autre passager, l’un protégé, l’autre non ? Cettesituation impensable est totalement proscrite dans l’entrepriseen face d’une machine. Mais là nous sommes sur la route et leCode du travail n’est pas explicite…

Des VUL ?Le Code de la route les définit ainsi à l’article R-311-1 : une« camionnette » correspond à « tout véhicule à moteur ayantau moins quatre roues, à l’exclusion des quadricycles àmoteur, destiné au transport de marchandises et dont le poidstotal autorisé en charge n’excède pas 3,5 tonnes ».Conséquence directe, ces véhicules dont la puissance dumoteur n’a rien à envier à celle d’une berline rapide, seconduisent avec le seul permis B et pourtant leur gabaritpeut atteindre 14 m3, leur poids 3,5 tonnes, sans comptercelui d’une éventuelle remorque...

La route et les professionnels :la difficile question des camionnettes

Première cause de mortalité des accidents au travail, avec 497 tués sur 1 029 accidents mortels, le risqueroutier a représenté, en 2007, plus de 48,3 % de l’ensemble des décès reconnus par la sécurité sociale (donnéesCNAMTS) (1). 353 d’entre-eux se sont produits sur le chemin entre le domicile et l’entreprise (« risque trajet »), contre 144 personnes tuées en « mission ». Mais quand l’accident ne tue pas, il peut laisser desséquelles à vie : en 2007, c’est le cas pour 8 619 blessés graves, risques « mission » et « trajet » confondus.

(1) CNAMTS : Caisse Nationale d’Assurance Maladie des Travailleurs Salariés.

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Pondération N° 79 – janvier-février-mars 2009 7

De la même manière, peut-on accepter que des véhicules parcourant 40 000 km par an dans un contexte professionnel,donc plus contraignant pour le véhicule et plus stressant pourson conducteur, c'est-à-dire générateur de situations de risque,ne soient pas systématiquement équipés d’ABS ? Là encore il n’ya pas d’équité de traitement : le commercial en déplacementdans un véhicule particulier sera mieux protégé que le techniciende maintenance dans sa camionnette ! Sans parler des systèmesde correction électronique de trajectoire très peu proposés surles camionnettes et pourtant bien adaptés à des véhicules chargés.

Les aménagements et les innovations ne semblent donc pas profiter également à toute la gamme des véhicules de moins de3,5 t ; force est de constater que le parent pauvre en est lacamionnette.

Le danger peut également provenir de l’intérieur, du chargementsitué à l'arrière du véhicule. Les artisans du bâtiment par exemple sont particulièrement visés par ce type de problème :planches ou outils mal arrimés deviennent des projectiles mortels en cas de freinage appuyé. Une norme internationalevient d’être adoptée qui définit les éléments nécessaires à latenue du matériel transporté en cas de freinage d’urgence (cloi-son et point d’ancrage dans le compartiment fourgon). De nombreux modèles de camionnettes ne sont pas encore pourvusde ces systèmes en standard.

En outre, l’acte de conduite, même dans le cadre du travail, esttrop largement banalisé : la dimension de l’usage professionneldu véhicule est insuffisamment prise en compte par l’entrepriseen ce qui concerne les exigences de sécurité : la connaissance dela charge transportée par exemple, est peu fréquente, ce qui faitque de nombreuses camionnettes roulent en surcharge, ce quiaura des conséquences sur l’usure du véhicule (freins, pneuma-tiques, suspensions…). Il faut y ajouter que beaucoup d’entre-prises ne suivent pas précisément leur flotte et sont incapablesde connaître « l’état de santé » de leurs véhicules. Les statis-tiques de l’UTAC le confirment : n’étant pas soumis aux mêmescontrôles techniques que les poids lourds, l’état de ces véhi culeslaisse souvent à désirer.

Dernier constat, le flou réglementaire : la camionnette étantun véhicule de moins de 3,5 t, rien ne la différencie dans les textes, du véhicule particulier, ce qui mène à bien des abus.

Les situations de risques sont nombreuses :

➣ usage d’un véhicule au gabarit important, dans un contexteprofessionnel contraignant, souvent très chargé ou en surcharge,dans des conditions souvent stressantes,

➣ salarié utilisant le temps passé sur la route à d’autres tâchesque la conduite ou à tenter de rattraper un éventuel retard,

➣ fatigue, perte de vigilance liée aux importants temps deconduite non limités par un chrono tachygraphe comme dans lecas des poids lourds.

En regard de ces situations, la qualification des conducteurs estsouvent inexistante. Il leur suffit en effet d’un permis B alors queles conducteurs de poids lourds ont l’obligation, en plus du per-mis PL, de suivre une formation spécifique initiale et continue(FIMO/FCO). Il semblerait urgent de mettre en place un disposi-tif de formation professionnelle pour cette catégorie de conduc-teurs. Et pas seulement pour les sensibiliser au risque routier etau respect des règles du code de la route, mais pour leur permet-tre d’acquérir une réelle compétence professionnelle de conduiteet d’usage de leur camionnette dans le cadre de leur métier.

La camionnette outil de travailà part entière ?En France, la CNAM (1), les CRAM (2) et l’INRS (3) ont en chargede prévenir les accidents liés au travail pour le régime généralde sécurité sociale. La Sécurité Sociale s’est associée à l’État etaux autres régimes (agricole, fonction publique et indépendants)pour prévenir le risque routier professionnel au sein du Comitéde pilotage national pour la prévention du risque routier profes-sionnel. Ce comité fait des propositions d’actions concertées. LeVUL fait partie de ses priorités pour 2006-2009.

En 2004, vu les constats et les conclusions d’un rapport del’inspection générale des transports concernant les risques liés àl’utilisation professionnelle des VUL, le « Comité de pilotagepour la prévention du risque professionnel » a décidé de menerune action prioritaire qui s’est déroulée en 3 temps :➣ une enquête de terrain, menée par la CNAMTS en 2005,➣ une table ronde organisée en 2006 : réflexions sur le renfor-cement des conditions de sécurité des camionnettes,➣ un livre blanc en janvier 2007 téléchargeable sur le sitewww.risqueroutierprofessionnel.fr

Le livre blanc regroupe, sous forme de fiches, 12 propositionspour un véhicule utilitaire plus sûr, correspondant aux besoinsmis en évidence. La douzième d’entre elles concerne la créationd’un Groupe Commun de Concertation.

Ce groupe de concertation, à vocation très large, est constituédes membres du comité de pilotage (régimes de sécurité sociale,ministères concernés – Travail, Transports – Sécurité Routière),des représentants d’usagers (dont la Ligue Contre la Violence Routière), des fédérations professionnelles dans les secteurs uti-lisant des camionnettes, des entreprises exploitant des flottes deVUL, des organismes de prévention, des assureurs, des prin -cipaux loueurs de flotte, des aménageurs, des carrossiers, ainsique des constructeurs et de leurs organismes fédérateurs.

Il a vocation de :– mettre en relation tous les acteurs concernés, – impulser la naissance d’une culture commune et partagée surla sécurité des VUL,– développer les propositions du livre blanc,– tenir compte de la spécificité des métiers et des secteurs professionnels,

Les camionnettes sont omniprésentes dans le trafic.

(1) CNAM : Caisse Nationale d’Assurance Maladie.(2) CRAM : Caisse Régionale d’Assurance Maladie.(3) INRS : Institut National de Recherche sur la Sécurité.

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Clé verte : éco-conduite et conduite plus sûre

Comme une clé USB, à poser hori -zontalement dans l’habitacle.

Lors de l’assemblée générale de juin 2008, nous avions présenté le projet de « Clé Verte », petit accessoired’aide à une conduite économique, mais aussi à une conduite prudente (1). En effet, la Clé Verte indique auconducteur s’il accélère ou freine trop brutalement, ou s’il aborde un virage ou un rond-point trop rapidement.Lampe LED orange, puis rouge, bip-bip informent le conducteur instantanément sur le caractère « sportif » desa conduite. Peu à peu, il apprend – jusqu’à l’automatisme – à ne pas allumer le signal et à passer « en dou-ceur » partout (s’il veut économiser du carburant et améliorer sa conduite). Il peut aussi vérifier que jouer lesbolides à l’accélération, pour freiner ensuite fortement au feu rouge suivant, n’a vraiment aucun intérêt ! Enconnectant sa Clé Verte sur son ordinateur, il peut ensuite découvrir et actualiser son profil de conduite.

Une vingtaine de membres de la Ligue testent la Clé Verte actuellement, il semble que l’effet pédagogique soitréel. Nous pourrons en rendre compte lors de la prochaine assemblée générale.

(1) Certains constructeurs proposent désormais des systèmes similaires en option.

8 Pondération N° 79 – janvier-février-mars 2009

– s’assurer que les préconisations couvrent le choix ou la spécifi-cation à l’usage d’une camionnette dans un cadre professionnel.

➣ Ayant débuté ses travaux en septembre 2007, il s’est attachédans un premier temps, à définir les exigences communes auchoix et à l’usage d’une camionnette dans le cadre professionnelpermettant de préserver la santé et la sécurité des utilisateurs :– équipements de sécurité,– prescriptions techniques minimales,– aménagements et mobilier de rangement adaptés et résistants,– outils de suivi de l’état du véhicule, – prescriptions d’entretien, liste des contrôles à effectuer,– clarification des responsabilités de chacun (entreprise et salarié en déplacement),– compétences nécessaires et contrôles associés.

➣ Dans un deuxième temps il a déterminé pour chacune des exi-gences si elle relevait :– du niveau communautaire concernant les procédures d’homo-logation,– du code de la route et s’appliquant à tout usage du VUL sur ledomaine public,– du code du travail et s’appliquant aux spécificités liées à l’usage professionnel,– des préconisations spécifiques à l’usage professionnel du VULpour certains métiers.

Accidentalité des camionnettes(2005 et 2007)En 2 ans, le nombre de victimes a plus que doublé

Tués Blessés Blessés Total blessés2005-2007 hospitalisés légers 2005-20072005-2007 2005-2007

Conducteurs 39 – 105 246 – 691 577 – 1 143 823 – 1 834

Passagers 20 – 26 142 – 290 276 – 490 418 – 780

Total 59 – 131 388 – 981 853 – 1 633 1 241 – 2 614

Source : Observatoire interministériel de la sécurité routière – Bilan 2007• En 2007, 86 % des tués et 65 % des blessés le sont en « rase campagne ».• Les camionnettes sont impliquées dans 4,18 % des accidents en milieu urbainet 6,37 % en rase campagne, soit 6 805 accidents corporels représentant 4,87 %du total des accidents.

Son rapport, en cours de finalisation, sera présenté, dansquelques semaines, au comité de pilotage qui en publiera lesconclusions et les préconisations. Tous les acteurs concernés(État, assureurs sociaux, organismes de prévention, construc-teurs automobiles, aménageurs, loueurs et utilisateurs) pourrontainsi s’engager concrètement, chacun dans son champ de com-pétence et de légitimité, à transformer ces camionnettes en deréels outils de travail, adaptés à l’activité et préservant la sécu-rité et la santé de leurs utilisateurs professionnels, pour contri-buer ainsi à rendre la route plus sûre.

Thierry Fassenot

La Ligue Contre la Violence Routière a participé active-ment aux travaux du groupe de concertation VUL et à ladéfinition des exigences de sécurité.

Les mesures portées par la Ligue concernent :

– la limitation de vitesse des camionnettes à la construction,

– l’installation systématique d’une « boîte verte commu-nicante » permettant l’enregistrement des principauxparamètres liés à la conduite avant accident mais aussi latransmission des données techniques relatives au dys-fonctionnement de certains organes, ou de paramètresliés à l’éco-conduite,

– la mise à disposition systématique d’un carnet de suiviclarifiant les responsabilités du conducteur et de l’employeur et permettant l’identification du conducteurlors de chaque mission,

– l’importance et la nécessité de l’interdiction de télé-phoner en conduisant.

Les revendications de la Ligueconcernant les camionnettes

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Pondération N° 79 – janvier-février-mars 2009 9

V comme VUL… et comme Vitesse

L’achat et l’exploitation d’une camionnette – outil de travail – devraient être soumis au même raisonnementcritique et aux mêmes études préalables que tous les autres investissements productifs, pour lesquels lemeilleur « retour » est nécessaire. En est-il ainsi ?

On peut en douter, en lisant l’article de Thierry Fassenot, maisaussi en observant la pratique quotidienne sur nos routes. Pour cequi est du coût d’usage, l’accidentalité élevée – avec les coûtsd’assurance et les pertes diverses –, les coûts d’entretien et decarburant sont déterminants. Là encore, les vitesses excessivesapparaissent comme des gouffres financiers, compte tenu descaractéristiques spécifiques de ce type de véhicule (dimensions,poids, charges, prise au vent etc.). Sur le simple aspect aérodyna-mique, la force nécessaire pour vaincre la résistance de l’air (1)augmente rapidement, avec une incidence forte sur le carburantconsommé et des gains de temps illusoires. Exemple : en roulantdurant 100 km à 120 km/h au lieu de 100 km/h, on gagne 10 minutes, mais on consomme presque 2 litres de carburant de plus.

Comme des berlines. Ce type de véhicule peut rouler à desvitesses du même ordre de grandeur que bon nombre de berlines.Non-sens absolu du point de vue sécurité, mais aussi pour l’exploitation : il est prouvé que le gain de temps généré par lavitesse, mesuré au quotidien et compte tenu des contraintes decirculation, est un mythe (cf. encart). L’absence de précautionparticulière quant aux capacités et compétences des conducteursaggrave encore le risque (2). Ces considérations qui paraissentde nature environnementale ou purement gestionnaires ne sontpas éloignées de notre objectif de sécurité : l’économie et labonne gouvernance sont en cohérence…

➣ avec la sécurité routière et les exigences de santé au travail,

➣ avec la nécessité d’une réduction des vitesses de conduiteet des vitesses maxima des véhicules,

➣ avec la mise en place de contraintes professionnelles plus élevées pour pouvoir conduire certains véhicules utilitaires.

Consommation d’un utilitaire léger

Étude allemande (BGF, organisme d’assurance pour les entre -prises de transport)

Vitesse ConsommationKm/h Litres/100 km

20 10,2

40 7,2

60 7,2

80 7,8

100 8,5

120 10,4

140 13,5

150 14,2

Il s’agit sans doute là d’un petit véhicule assez profilé. Avec desvéhicules « cubiques », ces écarts sont beaucoup plus importants.

Des gains illusoires

Vitesse moyenne Temps théorique

Km/h nécessaire (nbre d’heurespour 100 km)

40 2 h 30

60 1 h 40

80 1 h 15

100 1 h 00

120 0 h 50

140 0 h 30

À faible vitesse, les gains ne sont pas significatifs. Plus la vitesseest élevée, plus ce gain est faible.

On appelle ça un véhiculeutilitaire léger. (1) La résistance de l’air F = σ . K . S .V2 augmente avec le carré de la vitesse :

σ densité relative de l’air,K : coefficient de forme (« cx »),S : surface frontale (« maître-couple »),V : vitesse.

(2) Les véhicules utilitaires dont le PTAC ne dépasse pas 3,5 t peuvent êtreconduits avec un permis B sans aucune formation complémentaire et sans pré-requis d’expérience.

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10 Pondération N° 79 – janvier-février-mars 2009

Rappel des faitsLe 2 juin 2008 vers 14 h à Allinges(Haute-Savoie), un car, transportant cinquante enfants de classe de cinquièmeet cinq adultes accompagnateurs, s'estengagé sur le passage à niveau quelquesinstants avant l'arrivée à 90 km/h dutrain TER. Ce dernier a heurté la partiearrière du car. Le bilan est de sept enfantstués et trois grièvement blessés.

Les médias rapportent les témoignagesd'automobilistes qui suivaient le car et decollégiens passagers du car qui précisentque les feux rouges étaient en fonction-nement avant l'engagement du car.

Les premières constatations de la SNCFindiquent que le dispositif a fonctionnénormalement. Seule l’enquête permettrad’avaliser ou non ces témoignages.

AnalyseDe nombreux accidents se sont déjà pro-duits, mettant en cause le franchissementd'un passage à niveau malgré l'allumagedes feux clignotants.

Depuis 25 ans, pour beaucoup d'autrestypes d'accidents, les causes ont étérecherchées et des erreurs ont été corrigées par rapport à des doctrinesantérieures. Un exemple parmi d'autres :pour les accidents en carrefour, la prééminence antérieurement donnée à larapidité du trafic a été inversée au profitde la sécurité, aboutissant à la créationde milliers de carrefours giratoires.

Lorsqu'on a agi sur les causes, lorsqu'on amodifié des dispositions antérieures, corrigé des erreurs, certains types d'acci-dents ont fortement diminué ou ontdisparu.

Ici, dans les accidents de passage àniveau signalés par des feux, quelles sontles causes possibles, les raisons qui incitent certains conducteurs à ne pass'arrêter au feu rouge clignotant ?

En interrogeant un large échantillon deconducteurs, on constate qu’unanime-

ment le clignotement du feu rouge estassimilé à la signification du clignote-ment du feu jaune (orange), à savoir :« passez prudemment » et ceci d'autantplus qu'il y a peu de différence de couleurentre le « jaune-orange » et le rouge, surtout lorsqu'on ne les voit pas l'un àcôté de l'autre (voir photos).

Dans l'esprit des conducteurs, un feu clignotant est moins fort, moins impératifqu'un feu fixe. Ceci est d'ailleurs vrai pourles feux orange et il est contre nature decroire qu'on va leur faire comprendre quec'est le contraire pour les feux rouges. Les

feux clignotants (orange) ont été bana -lisés : l'automobiliste en voit partout :sur les chantiers, aux abords d'écoles,dans certains carrefours, à des viragesdangereux, ils passent devant avec uneattention distraite.

D'ailleurs, les textes amoindrissent offi-ciellement la force du feu jaune-orangeclignotant par rapport au feu jaune-orangefixe : le code de la route impose « l'arrêtdevant un feu jaune fixe, sauf si, etc. »(art. 412-31), alors qu'il « autorise lepassage sous réserve, etc. » pour les feuxjaunes clignotants (art. 412-32).

Accidents de passage à niveauSignalisation : une contribution de la LiguePlusieurs accidents récents de passage à niveau, dont un ayant fait 7 morts, des enfants, ont attiré l’attention sur la dangerosité de ces passages. Jacques Robin a fait une analyse des causes de ce type d’accident et en a tiré une proposition simple à mettre en œuvre et pas trop coûteuse. Par ailleurs, il a étéannoncé que des radars automatiques seraient mis en place aux abords de ceux de ces passages à niveauréputés les plus dangereux. Il apparaît en effet que la majorité des accidents est due à une tentative desconducteurs de passer malgré que le feu rouge clignotant signale l’approche des trains, voire bien que lesbarrières soient déjà baissées lorsque le passage à niveau en est équipé. L’existence d’un radar, signalé,engendrerait le respect de la signalisation par crainte d’un retrait de points.

Les trois feux d'un ensemble(Malestroit-France) : on s'aperçoit quela couleur du feu rouge est très peuéloignée de la couleur du feu orangealors que le vert, lui, est très différent. Lorsqu'ils sont dans un ensemble, leconducteur saisit la « couleur »principalement d'après la position etla succession de l'allumage : « celuiqui s'allume après l'autre et qui est enhaut » est très bien compris commeétant le feu rouge, donc il est« obéi ». Mais s'ils sont utilisés indé-pendamment l'un sans l'autre, enclignotant, on ne saisit pas bien la différence : par exemple un feu orangedevant une école ou un chantier et unfeu rouge avant un passage à niveau,les conducteurs les confondent.Il est vrai que la ressemblance desfeux rouge et orange ci-dessus n'estpas toujours aussi frappante. Certainsfeux rouges sont effectivement plusrouges et certains feux orange plusjaunes, surtout pour les nouveauxfeux, mais ils sont néanmoins dans lamême gamme de couleur. De plus, l'automobiliste a rencontré toutes sortes de ressemblance, ce qui renddouteux la compréhension et le déco-dage de la couleur d’un feu isolé. Le message du feu clignotant, quelleque soit sa couleur, « rouge-orange »ou « jaune-orange », est donc engénéral compris comme « Vous pouvezpassez avec prudence ».

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Pondération N° 79 – janvier-février-mars 2009 11

La convention de Vienne (1968) stipuleégalement qu'un feu jaune clignotantsignifie « que les conducteurs peuventpasser mais avec une prudence particu -lière. » (art.23-1 b).

Cette transposition qui s'est opérée dansl'esprit des conducteurs, de l'indication de« simple prudence » du jaune clignotantvers le rouge clignotant n'avait pas étéprévue par nos prédécesseurs qui ontrédigé les textes et qui pensaient que lerouge clignotant serait plus valorisé,mieux respecté, que le feu rouge fixe. Ilfaut se rendre à l'évidence : c'était, semble-t-il, une erreur et cette transpo -sition est vraisemblablement irréversible :il est profondément ancré chez lesconducteurs que le feu clignotant – orangeou rouge – veut dire « prudence », alorsque le feu fixe, veut dire « arrêt ».

De plus, deux glissements se sont pro-duits :

➤ Un glissement s'est opéré entre le motfeu JAUNE utilisé par nos prédécesseursau moment de la convention de Vienne,et le mot feu ORANGE qui est passé dansle vocabulaire, et dans la fabrication desfeux, au cours des décennies suivantes.En conséquence, ce qui aurait été accep-table comme différence entre le feu jauneclignotant et le feu rouge clignotant nel'est plus avec l'orange clignotant.

➤ Un glissement rapprochant le orangedu rouge s'est produit lorsque les feuxluminescents ont fait leur apparition il ya une vingtaine d'années. Il était alorsdifficile, pour les fabricants – cela s'estmaintenant un peu amélioré – de fabri-

quer en luminescent des feux orange don-nant une lumière suffisamment proche dela couleur jaune. Ces feux sont donc plusproches du rouge que ne l'étaient (ou lesont) les oranges incandescents : ils sontvermillon. Parallèlement les feux rougesluminescents se sont aussi éloignés ducarmin des feux incandescents, pour serapprocher aussi de l'orange. Les feuxluminescents orange et rouge se sontretrouvés tous deux dans une positioncommune entre l'orange et le carmin,c'est-à-dire qu'ils sont tous les deux decouleur vermillon. Actuellement, lesconducteurs se basent inconsciemmentsur les positions des feux et l'ordre d'allu-mage : « celui qui s'allume après l'autre etqui est en haut » c'est le feu rouge.

Ce qui était différentiable par nos prédé-cesseurs qui ont établi la convention deVienne, entre le clignotant jaune et le clignotant rouge carmin, ne l'est plusactuellement car, pour certains feux, lesdeux se sont retrouvés à mi-chemin,même si probablement les normes de cou-leur sont respectées. Il ne s’agit pas decritiquer, ni de corriger, car la confusionest ancrée et pérenne, mais de constater.

PropositionLa solution pourrait donc être de placeraux passages à niveau rigoureusement lemême type de feux que l'automobilisteest habitué à respecter : le bloc classiquerectangulaire de trois feux dont le rougefixe.

Il est dit « Dieu est dans le détail »,entrons donc dans le détail.

Pour que le signal soit « obéi » il faut quel’automobiliste agisse par « réflexe » etnon par raisonnement, or ce qu’il esthabitué à respecter par réflexe est le blocnoir de trois feux : le rouge en haut, l’orange au milieu et le vert ou mieux l’orange clignotant en bas.

À l’approche du train, ces feux s’allume-raient donc dans une configuration iden-tique à celle qu’il est habitué à ren contreret à respecter : en commençant par celuid’en bas (au moins 15 secondes), puis l’orange fixe au milieu, puis le rouge fixeen haut, puis la barrière éventuelle.

Détail : pour être efficace à cent pourcent, ce bloc de trois feux devra être

répété à gauche, et éventuellement surpotence, dans le but de pallier une insuf-fisance de visibilité due à un virage ou àde la végétation ou à un véhicule que l'ondouble.

Une telle mesure aurait l'avantage d'êtrerapidement mise en œuvre et de resterdans des coûts accessibles.

Jacques Robin

Passage à niveau : photomontage.

Tramways : des feux rouges « classiques » comme aux carrefours seraient mieux vus et mieux respectés

Photos montrant le peu de visibilité des feux rouges clignotants pour la signalisation des tramways où sont implantés desfeux type Sncf (C24). De très fréquents accidents sont constatés. Beaucoup plus qu'aux carrefours à feux (Photos Tramwayde Nantes).

Le feu bat la seconde : il faut être très vigilant pour ne pas s’engager pendant sa période d’extinction.

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12 Pondération N° 79 – janvier-février-mars 2009

À l’extérieur de l’autobusLes autobus sont peints en jaune, d'une teinte bien distincte quiles fait ressortir. Ils disposent d'une série de feux d'avertisse-ment à l'avant et à l'arrière :

– Feux jaunes : le bus se prépare à s’arrêter, la circulation devantet derrière l’autobus scolaire doit ralentir et se préparer à s’arrêter.

– Feux rouges et bras mobile STOP ouvert : les véhicules montants et descendants doivent s’arrêter complètement à plusde 5 mètres de l’autobus. Dépasser ou croiser un autobus d'éco-liers dont les feux rouges intermittents clignotent entraîne l’accumulation de 9 points d'inaptitude, ainsi qu'une amende de300 $ (le permis est révoqué lorsque le nombre de points d'inaptitude accumulés atteint 15).

ÉquipementsL'autobus est également équipé de miroirsspéciaux. Un bon nombre d'autobus sontmunis, à l’avant, d'un bras de contrôle detraversée pour piétons qui s’ouvre à l’arrêtet oblige les enfants descendant de l'auto-bus à traverser suffisamment loin devantl'autobus, afin que le chauffeur puisse lesvoir.

Les conducteursAvant de passer un passage à niveau, unchauffeur d’autobus scolaire doit actionnerses feux de détresse et s’immobiliser devantle chemin de fer pour vérifier s’il n’y a pas

de train en vue, sous risque d’accumuler 9 points d’inaptitude.De plus, si un chauffeur d’autobus scolaire se retrouve derrièreun autre autobus affecté au transport scolaire dont les feuxintermittents sont en marche, il doit actionner lui aussi les feuxintermittents et le signal d’arrêt obligatoire.

Depuis le 1er juillet 1995, tous les conducteurs et conductricesd’autobus scolaire doivent obligatoirement avoir suivi une formation ayant pour objectif d’accroître la sécurité dans letransport scolaire. De plus, pour conserver leur emploi ils doiventsuivre tous les trois ans d’autres cours d’appoint.

Enfants d’âge préscolaire qui voyagentpar autobus scolaire

Depuis le 1er avril 2007, tous les nouveauxautobus scolaires sont munis de dispositifsappropriés d'ancrage de siège pour enfant.L'ancrage inférieur permet de fixer la based'un siège pour enfant, alors que l'ancragesupérieur (l'attache) permet d'en attachersolidement le haut au siège de l'autobus. Lesiège attaché à la banquette doit cor-respondre à la taille, au poids et à l'âge del'enfant.

Le nombre minimal de sièges devant êtremunis d'un dispositif d'ancrage est fonctiondu nombre de places de l’autobus.

Jean-Marie LeverrierExtrait de la Lettre n° 20

aux adhérents de l’Orneet du Calvados

d’avril 2009

Les bus scolaires au Canada et aux États-UnisLes caractéristiques de sécurité intégrées à ces autobus offrent une très bonne protection aux occupants desautobus en cas de collision. La législation qui interdit le dépassement des bus à l’arrêt autorise une signa-lisation spécifique à l’attention des autres véhicules. Une formation à ce type de conduite est obligatoire.Au Québec la loi a fixé à douze ans la limite de vie d’un véhicule affecté au transport scolaire.

http://www.actualitte.com/images/news/2689.jpg

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Pondération N° 79 – janvier-février-mars 2009 13

Un pro du pot2e partie : une séquence en « caméra cachée » chez un revendeur de cyclomoteurs. Voici – inextenso – l’argumentation du vendeur, qui serait vaudevillesque si elle ne contenait au bout ducompte que mort et drames. – « Il est bien évident que c’est un produit qu’on peut éventuellement par la suite… » (ndrl :silence complice. Sous-entendu : « le débrider »).– « … parce que ça roule à 45 km/h, c’est la loi, c’est comme ça, on ne peut pas faire autre-ment… » (le ton est contrit, pensez, « que » 45 km/h, c’est nul !).– « … donc, c’est à la limite on peut dire un peu dangereux, parce que quand vous êtes sur une

nationale… c’est pas évident, vous voyez ? ».– « … ? » (ndrl : court silence, le client ne réagit pas négati vement, alors on peut y aller, c’est la phase d’attaque de l’argumentai-re : ce vendeur-là n’a pas fait Sup de Co, mais il pourrait y enseigner). – « … donc ce qu’on peut faire éventuellement comme on fait avec certains ; on peut vous le débrider » (ndrl : petit silence : pas deréaction, on continue).– « c’est interdit par la loi, mais on le fait pour pas mal de gens, donc il n’y a pas de problème… » (ndrl : remarquez le syllogismecaverneux de cet expert du pot débridé ; interdit = problème, mais puisqu’on le fait = pas de problème). – « Et vous allez obtenir un 75-80 km/h… ».Le journaliste ose alors une objection : – « et ça va pas… ? ».– « Ah non, non, non ! Sans problème ! C’est notre tasse de thé, on va dire (sic). Alors on va pasvous le préciser sur la facture, parce que c’est interdit, mais voilà… ».Journaliste : « et pour le débridage, combien ? ».– « 90 €, c’est en supplément, mais on va pas vous le mettre sur la facture ! » (il y tient).Le journaliste doit faire mine d’hésiter : – « C’est notre métier, c’est moi qui vous le dit, c’est personne d’autre. C’est moi le patron, doncj’ai l’habitude, non, non, y a pas de problème ! ».

Les deux-roues et le débrideur fousNon, ils ne sont pas tous comme çà ! Les motocyclistes dans leur immense majorité sont sans doute plus pru-dents qu’on le pense, conscients de leur vulnérabilité plus grande en cas d’accident. Mais les chiffres sontlà, et ils sont implacables. Quant aux commerçants, gageons que depuis quelques années, la plupart ne selivrent plus au petit jeu du débridage, qui risque de leur faire mettre tout simplement la clé sous la porte.Ce que nous avons vu sur M6 est quand même inquiétant.

Article L317-5 – Modifié par Loi n° 2006-10 du 5 janvier 2006 – art. 11 (V) JORF 6 janvier 2006

I. – Le fait pour un professionnel de fabriquer, d'importer, d'exporter, d'exposer, d'offrir, de mettre en vente, de vendre, deproposer à la location ou d'inciter à acheter ou à utiliser un dispositif ayant pour objet de dépasser les limites réglemen-taires fixées en matière de vitesse, de cylindrée ou de puissance maximale du moteur d'un cyclomoteur, d'une motocy cletteou d'un quadricycle à moteur est puni de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 euros d'amende.

II. – Le fait pour un professionnel de réaliser, sur un cyclomoteur, une motocyclette ou un quadricycle à moteur, des transformations ayant pour effet de dépasser les limites réglementaires fixées en matière de vitesse, de cylindrée ou depuissance maximale du moteur est puni des mêmes peines.

III. – Le dispositif prévu au I est saisi. Lorsque le dispositif est placé, adapté ou appliqué sur un véhicule, ce véhicule peutégalement être saisi.

« Y a pas de problème ! » Pour qui ?

L’émission du 22 février d’« Enquête exclusive » sur M6 avaitpour sujet les deux roues motorisés. Bernard de La Villardière et son équipe ont réussi à montrer une réalité quotidienne qui –nous le savons depuis longtemps – est effrayante. Cyclomoteursdébridés, piétons fauchés, irrespect total et permanent desrègles de sécurité, mépris du Code de la route, geigneries sur lesautomobilistes qui ne comprennent rien à la moto, déni deresponsabilité. Tel ce jeune qui percute une jeune fille sur unpassage-piétons et s’enfuit. Tel ce coursier parisien qui, tout enrouspétant constamment contre les autres – les nuls qui l’empê-chent d’avancer – ne cesse de commettre des imprudences. Le

métier de coursier devient alors un « métier à risque », comme sile fait de rouler à des vitesses excessives (« 2 fois plus vite queles autos »), de slalomer dans les files de voitures, de lâcher leguidon pour composer un N° de télé phone, de téléphoner enroulant était constitutif de cet emploi. En regardant ce mon-sieur – qui n’en « rajoutait » nullement dans sa conduite quoti-dienne – on pouvait penser que la plus utile course qu’il pour-rait avoir à faire serait une livraison dans certains centresspécialisés de rééducation fonctionnelle : notre rapide coursierpourrait y vivre quelques heures de la vie intime des nombreuxmotards qui y résident après un accident…

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14 Pondération N° 79 – janvier-février-mars 2009

Dès le samedi matin, plus de 40 militantssont présents au Centre InternationalMaurice Ravel à Paris pour un week-endstudieux. Chaleur des retrouvailles, présentation des nouveaux venus etbeaucoup d’émotion lorsque circule laphoto de Laurie, la fille de notre amiTisserant, tuée sur la route il y a juste unan. Cette rencontre lui est dédiée.

Cécilia Maréchal, consultante en stratégiede communication, participe bénévole-ment au stage pour questionner les parti-cipants sur leurs pratiques, et apporterdes éclairages issus de son expérience.Les questions ne manquent pas : très vite,il nous faudra parler du positionnementde la Ligue vis-à-vis de ses adhérents etde l’« extérieur », afin de ne pas s’égareret d’être le plus efficace. Quels typesd’actions mener, en direction de qui ?Comment ? La part du local et du natio-nal. Les actions sont un excellent moyende faire connaître la Ligue. Mais ellesdemandent de longues heures de prépara-tion, beaucoup d’énergie et de ténacité.Myriam Blanc, André Abadie présententdes actions médiatiques réalisées dans lesdépartements. D’autres réalisations sontévoquées : colloques, interventions enmilieu scolaire et carcéral, sensibilisationau port de la ceinture à l’arrière, vitesseen ville. Les relations avec les médiassont abordées : comment les intéresser ?

Le fascicule« L’aide au militant »Ce document, rédigé et mis en page parJean-Marie Leverrier, compte actuelle-ment 74 pages et renseigne sur lesactions possibles en prévention et sensi-

bilisation face à despublics divers. De nom -breux exemples concrets ysont présentés (le deman-der à Maria).

Comment gagnerdes militants ànotre causePatricia Maréchal évoqueà ce propos plusieursnotions issues de la socio-dynamique : on constate souvent dans les problèmes de société qu’à côté d’une faible proportion de gens acquis d’avanceà une cause et d’une autre complètementcontre, une part importante sont dans lecamp des « hésitants ». Notre énergie nedoit pas être gaspillée à essayer deconvaincre les premiers (inutile, c’estdéjà fait), ni les seconds (en pure perte),mais se concentrer sur ceux qu’une infor-mation précise, un « coup de pouce »,une motivation supplémentaire peuventfaire basculer vers nos idées. Quant àceux qui nous attaquent, il n’est pasnécessaire de rester sur leur terrain, cardans la plupart des cas, nous participe-rions à leur jeu, ce qu’ils attendent. LaLigue a suffisamment d’arguments de raison pour se démarquer.

Jean-Marie Leverrier présente le conceptde Voiture Citoyenne, rappelle les 3 élé-ments du système de circulation (conduc-teur, environnement et véhicule) ainsique les axes d’actions de la Ligue pourinciter les constructeurs à amener sur lemarché des voitures plus adaptées auréel. On parle aussi de Pondération : pourles adhérents, mais aussi pour plus de

1 500 personnes extérieures (maires, par-lementaires, journalistes, décisionnairesdivers…) : d’où la difficulté de répondreà des lectorats très différents. Le rédac-teur en chef aimerait recevoir plus d’informations des départements !

Les 17 et 18 janvier : le stage communication

« Un passant se promène sur une plagelors d’une grande marée. La mer estbasse et sur de grandes étendues, il y ades étoiles de mer qui vont mourir ausoleil. Au loin, il observe le manège d’un garçonnet qui sans se lasser, les ramasseencore vivantes, les met dans un panier,court les porter à l’eau et revient pour unnouveau voyage. Notre passant s’appro-che, intrigué, et dit au garçon : "je tevois depuis une heure aller et venir, c’estfatigant ! Crois-tu vraiment que le peu d’étoiles que tu rapportes à la mer estutile ? Il y en a tant sur cette plage !".Le jeune garçon réfléchit un instant et,mettant une étoile dans son panier vide,dit au passant : "peut-être que je ne lessauverai pas toutes, mais celle-ci, dansmon panier, elle sera sauvée" ».

En guise de conclusion…et pour méditer…

La comm’, oui, n’importe quoi, non

Publicité presse Peugeot, mars 2009 :« On n’a jamais vu un 4 × 4 aimer autant la route »

Cette pub m'est restée en travers de la gorge parce que j'ai décidé de laprendre au 1er degré. On partage la route avec cet engin ? Ma voiture aussiaime bien la route mais préfère la partager. À chacun ses valeurs.

Odile van Hee

Les familles ayant perdu un des leurs, « avalé » par l’avant de l’un de cessuperbes monstres, apprécieront sans doute le symbole.

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Pondération N° 79 – janvier-février-mars 2009 15

Sortie de route

Ahmed KalouazÉditions D’un Mondeà l’Autre*www.editions-ma.com8 €

Dans « Sortie de route », un jeune hommede seize ans s’est retrouvé en fauteuilroulant après avoir été renversé par unchauffard. Du stade où il assiste à unmatch de football avec ses compagnonsde rééducation, il s’adresse, en son forintérieur, au conducteur qui est à l’ori ginede son accident. Ce monologue est à lafois un appel à la responsabilité envers cechauffeur qui a fui, et un cri de colère dunarrateur à la perspective de son avenir,incertain et totalement bouleversé. Unlivre fort et émouvant, un texte court,72 pages, qui se prête aisément à unelecture à voix haute.

« …Que faisais-tu à la Ducasse d’octobre ?On a du se croiser sur les manèges, seul ouavec tes enfants. Oui, tu es peut-être untype ordinaire, avec une vie ordinaire etdes enfants ordinaires qui aiment les toursde manège et les pommes d’amour. Ungars qui conduit vite, qui fait le malin auxautos tamponneuses. Sur la route aussi,mais là, c’est moins drôle, tu nous as fauchés comme des quilles. Tu ne sais pasce que ça fait de se retrouver la tête sur letrottoir, le corps qui hurle de partout, latremblote qui te prend, de froid, de peur,de ne pas savoir si c’est la réalité ou unautre monde dont tu viens de franchir lepas ».

Au-delà de l’encouragement à plus deresponsabilité sociale et collective face àune conduite dangereuse, c’est avant toutà un jeune homme dont l’existence a étédurablement bousculée que l’écrivainAhmed Kalouaz donne la parole. Nuldésir de vengeance dans Sortie de routemais un constat détaillé de ce qu’auraitpu être la vie du narrateur s’il n’avait croisé un jour sur sa route un chauffard.

* Les Éditions d’un Monde à l’Autrepublient des ouvrages autour de la diffé-rence en général et du handicap en parti-culier.

La sécurité routière à l’école et au collègeRéalisés par le ministère de l’Éducation nationale del’enseignement supérieur et de la recherche, ces livrets (format 29,7 × 21) relatifs à l’éducation à lasécurité routière à l’école primaire et au collège comportent 2 parties :

➤ une partie informative,➤ des fiches pédagogiques.

Ces fiches fournissent de nombreux scénarios à l’école élémentaire pour aborder la sécu-rité de l’enfant : repérage dans l’espace, marcher sur le trottoir, transport scolaire, êtrevu, le passager en auto etc.

Le 1er livret est indispensable pour connaître les modalités de mise en œuvre de l’APER(Attestation de première éducation à la route), élément d’un continuum de formationqui se poursuit au Collège.

Le 2e est le support de préparation aux ASSR (Attestations Scolaires de SécuritéRoutière) de 5e et 3e. Il délivre de très nombreuses informations pour organiser le travailde prévention dans les diverses disciplines enseignées.

L’intégralité de ces documents est disponible sur : http://eduscol.education.fr. Pour plusd’information, on peut contacter directement Pascal Rabevolo, chargé de mission sécurité routière à l’éducation nationale : [email protected]

À lire

HydrogèneL’avenir de la voiture ?

Pierre Beuzit et Laurent MeillaudÉditions l’Archipel

203 pages22 €

Pierre Beuzit a été durant 6 années Directeur de la recherche de Renault. LaurentMeillaud est journaliste spécialisé dans l’automobile.

Ce livre fait le point sur l’avancée des solutions alternatives pour propulser les véhi culesautomobiles. Il passe en revue les solutions possibles. Ce qui conduit fatalement – enlisant parfois entre les lignes – au constat que le problème de l’énergie a plutôt été traité par des « coups » marketing que par une véritable prospective de long terme.Faibles progrès du rendement du moteur thermique classique, carburants de substitutionqui ont des effets secondaires, hybridation « qui ne fait pas mieux que le diesel en termes de consommation et de CO2 … », voitures électriques qu’il faut quand même alimenter en énergie, conduisent à l’idée qu’une évolution (sans doute une révolution)devient inéluctable. L’utilisation de l’hydrogène (sous diverses formes) apparaît alorscomme un objectif auquel il sera difficile d’échapper. En évoquant l’état de l’art dans cedomaine, le livre met en évidence l’apathie des systèmes (politique, industrie, recherche,logistique…) devant cette évolution capitale.

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16 Pondération N° 79 – janvier-février-mars 2009

Chronique de la faute à personneLes chroniques judiciaires ne nous épargnent rien des affli-geantes formules d’audiences dans lesquelles – parole d’auto-mobiliste vivant contre parole de piéton mort – le motorisé atoujours le beau rôle. « Il n’a pas vu le piéton … ». « Mauvaisevisibilité, imprudence des victimes ».

« Le conducteur avait indiqué ne pas avoir vu le piéton avant lechoc… ». « Pouvait-il le voir ? Non. Pouvait-il s'immobiliser ?Non. Alors quelle faute ? ». « Le piéton était difficilement visibleà 30 et même 20 mètres, même engagé sur le passage protégé.Il portait aussi des vêtements sombres !... ». Etc.

Ils diraient la même chose pour des sangliers sur la route. Les conducteurs ne peuvent jamais s’arrêter. Ils n’ont jamais vu le piéton,qui est le plus souvent imprudent, distrait et invisible. Le soleil les a souvent éblouis. L’éclairage public était défaillant… Et puis,on le sait… « C'est une route dangereuse… ». Le pire est atteint lorsque « le conducteur qui n’avait pas bu », ou « qui s’est arrêtépour porter secours à la victime » reçoivent un satisfecit, voire d’implicites circonstances atténuantes.

L’autre, les autres ceci, cela… Au fond, jamais moi. Humain ? Peut-être, mais en niant les évidences, en éludant sa faute, en inven-tant des causes fictives, en ne regardant jamais plus loin que le bout de son capot, en adoptant un système de défense mensonger,le conducteur homicide réduit – voire détruit – ses possibilités de progrès pour l’avenir.

Midi Libre, 2 décembre 2008 – Dans leGard, trois retraitées ont été percutéespar une voiture…

Les trois mamies appartenaient au mêmeclub des retraités, « Le Faragut » àRemoulins. À Sernhac (Gard), dimanchesoir, vers 17 h 45, ces retraitées ont étéfauchées par une voiture, sur la petiteroute départementale 986 entreBeaucaire et Remoulins. �…� Les troisfemmes auraient été percutées alorsqu'elles étaient encore sur la chaussée et arrivaient à proximité du Promo Prix.Selon les premières constatations, « l'automobiliste à l'origine de cet acci-dent, s'est aussitôt arrêté. Il venait deprendre le volant 300 mètres avant et neroulait pas, apparemment, à une vitesseexcessive » relate Robert Gelli, procureurde la République. Un expert a été man -daté. Les gendarmes de Remoulins char-gés de l'enquête lancent un appel àtémoins et recherchent le conducteurd'une Alfa Roméo qui se trouvait surplace. Mauvaise visibilité ? Imprudencedes victimes ? Hier, les enquêteurs ne privilégiaient aucune piste. « C'est uneroute dangereuse, constate un riverain.Je peux vous dire qu'il y a beaucoup de voitures qui empruntent cette départemen-tale... et pas mal d'accrochages. Sur cetteportion, à la sortie de Sernhac, la vitesseest pourtant limitée à 70 km/heure. Hier, ce drame s'est déroulé entre jour et nuit et à cet endroit, la route n'était pas éclairée. Le lampadaire s'est alluméquelques minutes après le drame... » (…)

L’Union, 18 décembre 2008 – Piétontué. Le conducteur en pleurs : « je nepouvais pas le voir »

Un homme âgé de 70 ans, domicilié àItancourt, comparaissait mardi pourhomicide involontaire. Le 5 décembre2007, à bord de son 4 × 4, il avait renversé un piéton, dans l'avenue duGénéral de Gaulle. L'homme, propulsé surle capot avant de retomber dans le cani-veau, a été tué sur le coup, ainsi que sonchien qu'il portait dans ses bras. Le jugea repris l'instruction du dossier : ce jour-là, il était 19 h 15. Il faisait nuit et il

pleuvait. La circulation était particulière-ment dense. Dans ces conditions, leconducteur avait indiqué ne pas avoir vule piéton avant le choc. Des témoins ontdéclaré qu'il circulait à une vitesse plutôtélevée et que la rue était éclairée. Maisl'instruction révélera que la vitesse duconducteur ne pouvait excéder les50 km/h. L'expertise indique même qu'ilcirculait à 25 ou 30 km/h, tout au plus.Dans sa petite reconstitution de l'acci-dent, il avait conclu : le piéton était difficilement visible à 30 et même 20 mètres, même engagé sur le passage protégé. Il portait aussi des vêtementssombres. À la barre, l'automobiliste restefort marqué par l'accident (…). Le parquetadmet qu'il n'avait commis « aucune fautedélibérée et caractérisée ». Mais, c'estl'inat tention qui vaut les poursuites judi-ciaires. Il est resté indulgent dans sesréqui sitions : 500 euros d'amende. Pourl'avocat de la défense, Me Antonini, cetteaffaire très particulière mérite de poser laquestion de la force majeure. « Pouvait-ille voir ? Non. Pouvait-il s'immobiliser ?Non. Alors quelle faute ? », s'exclame-t-il.

Une décision difficile à prendre pour letribunal qui a finalement, dans sa peine,suivi les réquisitions du procureur.

L’Aisne Nouvelle – 22 décembre 2008 –Tué en traversant : amende pour leconducteur

« Je ne l'ai pas vu. Il y avait un anglemort, ou peut-être le rétroviseur quicachait la vue. J'ai freiné mais il était déjà trop tard », explique-t-il. Jules, la

Le 4 × 4 : un danger augmenté pourles piétons en cas de choc.L’avant des voitures (1) est dessinépour qu’en cas de choc la victime, tou-chée généralement au niveau dugenou, bascule sur le capot jusqu’aupare-brise, ce qui tend à rendre moinsgraves les lésions.

Au contraire, l’avant des 4 x 4 estplus « vertical » et surtout, le pare-choc est situé plus haut (env. 75 cm) :le piéton, percuté au niveau de la hanche, est alors projeté vers l’avant àla vitesse du véhicule, avec tous lesrisques très importants de cette situa-tion. Les lésions sont aggravées.

(1) Cette caractéristique est désormais mesuréedans les tests Euroncap, mais peu de véhi-cules ont des résultats satisfaisants actuel-lement. Et de toutes façons, avoir une notezéro ne mettra pas les 4 × 4 hors la loi…

« …Ce n’était rien qu’un tragique accident. Presque une fatalité… »

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victime, a été heurté aux jambes, a percuté le pare-brise, s'est immobilisé surla chaussée glaciale. Mort. L'enquêteconclura qu'il (ndrl : le piéton sur un passage-piétons…) a pris « des risquesénormes » en traversant à ce moment-là.« Il n'y a aucune faute caractérisée »,convient le procureur. Maurice ne roulait pas vite – 30 km/h maximum ditl'expert – n'avait pas bu, a aussitôt prévenu les secours. Le tribunal l'acondamné à 500 € d'amende ».

La nouvelle République du Centre – 29 janvier 2009

(…) Le drame s'est produit le matin du6 août dernier, vers 7 h 20, sur une routecommunale. La victime effectuait sa marche quotidienne quand la voiture dePatrice est arrivée. « C'était au sommetd'une petite butte, le soleil m'a ébloui.Cette personne marchait, non pas sur lebas-côté, mais sur le bord de la chaus-sée. J'ai tout fait pour l'éviter ». La voi-ture est partie en crabe et le piéton a étéheurté par le rétroviseur droit, avant dese cogner contre la portière. Il est décédéune heure après. Le conducteur roulait à70 km/h et n'avait pas bu d'alcool. « Ilest difficile d'établir précisément les circonstances de cet accident, reconnaîtMe Jacques Sieklucki, avocat des partiesciviles, mais la veuve de la victime et les enfants veulent comprendre, sans éprouver d'animosité ». L'avocat ademandé des dommages et intérêts. Lareprésentante du parquet n'a pas pris deréquisitions, la preuve d'une faute deconduite ou d'imprudence n'étant pasrapportée. En défense, Me SandrineAudeval plaide la relaxe. « C'est terriblepour la famille, mais où sont l'impru-dence et l'inattention de mon clientdans ce dossier ? Nulle part. Il roulait àvitesse très modérée et a rétrogradé avantle virage ». Le tribunal a relaxé le prévenumais lui a imposé de verser 20 000 € à laveuve et 14 000 € à chacun des enfants.

La Provence – Marseille – Tuée par unchauffard sur le chemin de l’école

L'adolescente de 17 ans a été renversée,hier matin, avenue Corot.

C'était son trajet habituel. Hier matin,comme tous les matins, Chimène, 17 ans,cheminait par l'avenue Corot (13e) pourrejoindre son établissement scolaire. Ilétait 7 h quand, par distraction, par habi -tude peut-être, la jeune fille a traversé lachaussée à quelques mètres du passageprotégé. La suite n'est que bruit etfureur... Il y eut le fracas sinistre d'une

collision, les cris paniqués des passantsautour du corps inerte de l'adolescente.Et le vrombissement d'une voiture dispa-raissant au bout de l'avenue. Puis,quelques minutes plus tard, les hurle-ments de la sirène des pompiers.Transportée à l'hôpital Nord, Chimène n'apas survécu à ses blessures. Hier soir, lechauffard qui l'a renversée avant delâchement prendre la fuite était active-ment recherché par la police. Mais en l'absence de témoignages recoupés– beaucoup se contredisent, y comprissur la marque et la couleur du véhicule –les fonctionnaires du service accidentsont bien du mal à reconstituer le scénariode ce drame. La voiture qui a heurté lajeune fille roulait-elle trop vite ? Levéhicule a-t-il changé de trajectoire ? Latâche des enquêteurs s'avère d'autantplus difficile qu'aucune trace matérielle,notamment de freinage, n'a été relevéesur les lieux du drame.

Nord Eclair – 19 janvier 2009 – Un soir,il renverse un piéton qu’il n’avait pas vu.

Il roulait en voiture, à Courrières. Elle traversait la rue. Il faisait nuit, la pluietombait. Elle est morte. Yannick H. nejoue pas la comédie. Agité de soubre-sauts, il répète : « Rien ne pourra réparerce que j'ai commis. Aucune peine nepourra changer ce que j'ai sur la cons-cience... ». Il ne bronche pas quand ils'entend condamner à deux mois avec sursis, 200 € d'amende et 6 mois desuspension du permis (…) Pour son avo-cate, ce n'était rien qu'un tragique accident. Presque une fatalité. Il était18 heures. Un soir d'automne. « Il pleu-vait un peu, il faisait très sombre et l'éclairage public ne fonctionnait pas ».Yannick H. se souvient d'avoir été éblouipar des phares sur l'autre voie de circu -lation. Il n'a pas compris que c'étaientceux d'une voiture arrêtée pour laissertraverser un piéton sur un passage protégé. Une mère, une grand-mère qui,arrivée à la moitié de la chaussée n'a pasdû voir le danger arriver. Yannick H. jurequ'à aucun moment il ne l'a vue. Pour l'avocat de la famille de la victime. « Samort n'était pas une fatalité. On voit bienles circonstances mais certaines chosesauraient pu éviter l'accident ». Le procu-reur est d'accord avec lui, qui rappelleque 50 km/h, c'était « la vitesse maxi -male autorisée ». Sous-entendant qu'avecla pluie, il aurait pu lever le pied. Le tribunal aura au moins écouté la requêtedu défenseur du prévenu, gommant « laviolation manifestement délibérée à une

obligation de sécurité » des poursuites.Mais ça ne console personne.

La Nouvelle République – 20 février 2009

Une faute de jeunesse lourde de consé-quences – Au guidon d'une moto troppuissante pour lui, un jeune homme de20 ans avait renversé mortellement uneoctogénaire qui traversait sur un passagepiéton. Le 29 août dernier dans le centrede Saint-Maixent, Cyril allait manifeste-ment trop vite au guidon de sa Kawasaki750. Au bout de la place Denfert-Rochereau, alors qu'il remontait une filede voitures et que son champ de vue étaitmasqué par un camping-car, il n'a pas vula femme qui venait de s'engager sur lepassage piéton. Il n'a pas pu éviter lechoc. L'octogénaire a été projetée à 20 mdu point d'impact et a été tuée. Terribleaccident : « Je roulais à 90 au lieu de 50,je demande pardon à la famille. Si j'allaisaussi vite, c'est que j'étais pressé »,reconnaissait hier Cyril à la barre du tri-bunal de Niort, où il devait répondre d'ho-micide involontaire aggravé des faitsd'excès de vitesse, et de défaut de permisde conduire pour la catégorie autorisée.

En fait, Cyril n'avait son permis moto quedepuis quatre mois. Il n'aurait donc pasdû débrider sa moto à 100 chevaux, maisla maintenir aux 34 chevaux autoriséspour un jeune pilote. « Cette décision dedébrider fait partie de la décision de tuerquelqu'un. Cet accident n'est pas la fauteà pas de chance, mais une succession dedécisions prises froidement », s'estemporté Me Boizard, avocat de la famillede la victime et donc partie civile danscette affaire.

Prison ferme – Il n'a pas hésité à qualifierCyril de « meurtrier », de « tueur », ce quia heurté même le substitut du procureur :

« Ces faits restent involontaires, il acausé la mort en parfaite innocence,mais n'a pas respecté son obligation devigilance » a rappelé Mme Merle. L'avocatde Cyril, lui aussi, a fait remarquer lasévérité de son confrère : « Je comprendsmal ces propos haineux. Ce jeune hommea parfaitement conscience de ses erreurset des fautes. Toute sa vie, il aura la mortd'une personne sur la conscience », anotamment souligné Me Besnard, avantde s'en remettre à la sagesse du tribunalquant à la sévérité de la peine. Cyril a étécondamné à 18 mois de prison, dont dixavec sursis et mise à l'épreuve de troisans. Son permis est annulé pour un an.

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18 Pondération N° 79 – janvier-février-mars 2009

Nord – Pas-de-CalaisHervé DizyLe 8 février 2009, un concert a été orga-nisé par le Don du sang et la Ligue Contrela Violence Routière à Saint-André-LezLille. De forts liens (familiaux le plus souvent) unissent la Ligue Contre laViolence Routière, le Don du sang et leschorales de Saint-André, de Marquette etWambrechies. L’idée s’imposait d’orga -niser un événement festif pour faireconnaître les associations, leurs buts, leurtravail de terrain. Comme je l’expliquedans mon petit discours, l’espoir d’unmonde plus solidaire est notre préoccupa-tion à tous. Le chant choral est conta-gieux par cette volonté de partager desémotions au travers des mélodies. Au seinde la Ligue, nous avons le même typed’empathie avec les victimes. J’ai doncimaginé un texte rapprochant la musiqueet la sécurité routière. Il va sans dire queles conséquences d’une faute grave sontinfiniment plus terribles sur la route qu’une chorale écorchant les oreilles deses auditeurs.

Au fond de la salle, les stands du don dusang et de la Ligue permettaient auxspectateurs de découvrir les associationsou d’approfondir leurs connaissances.

Vie des associations départementales

« La Ligue Contre la Violence Routière et les associations de donneurs de sang vousremercient de participer à la grande chaîne de solidarité pour la Vie.Chacune à une extrémité, en amont la Ligue Contre la Violence Routière pour prévenirles accidents et en aval le Don du Sang pour soigner quand malheureusement les accidents se produisent.Nous devons tous nous montrer solidaires car l’être humain est justement humainparce qu’il est un être social. Vous le savez bien, les maillons faibles de l’individua-lisme, de l’égoïsme, du chacun pour soi cela n’existe pas dans les chorales, car lechœur fait corps et c’est ce corps enchanteur qui fait battre les cœurs à l’unisson.Chaque voix compte dans un chœur comme chaque goutte de sang compte pour leblessé. Chaque infraction sur la route est une fausse note, chaque délit routier est uncouac. Pour vivre en harmonie, respectons les règles.Nous espérons que vous vous réjouirez de ce bon moment plein d’humanité, de partage, de tolérance et d’espoir, que vous entendrez le message de solidarité et quevous n’oublierez jamais que l’accident n’arrive pas qu’aux autres. C’est dans les heuresles plus noires de désespoir que nous avons besoin des autres pour que se divise lefardeau de la peine, c’est alors dans les moments les plus heureux qu’il faut penserà partager avec les autres pour que la joie se démultiplie ».

Hervé Dizy

Les activités de prévention en 2008 dans le Nord – Pas-de-Calais➤ IUT de Roubaix – salon de la sécurité routière – animation d’un stand (2516). Sketches de sécurité routière au second degré pourles étudiants de l’IUT par une troupe de théâtre (photo 2554).

➤ Conférences débat avec la CLCV (association nationale de consommateurs et usagers) dans le canton Tourcoing Nord-Ouest. troisconférences à Halluin, une à Linselles et une à Bousbecque. Diffusion de films de sécurité routière (comme Soif de Vivre avec lesessais sur piste de jeunes à jeun puis alcoolisés) et un Powerpoint sur les drogues (dont l’alcool).

➤ Animation d’un stand « Être vu et vive la Vie » (autocollants sur les cartables) à Roubaix (Grand Place) avec la Mairie de Roubaix,la Police nationale (piste vélo), la caserne de pompiers de Roubaix (démonstration de désincarcération), Réveil (traumatisés crâniens), l’association de sécurité routière roubaisienne (passage piétons devant les écoles, accompagnants dans les bus). Une

vingtaine de classes d’écoles primaires sont passées sur les stands.

➤ Université de Valenciennes : salon de la sécurité routière avec le LAMIH (laboratoired’automatique, de mécanique, d’informatique industriels et Humaines), et l’UMR CNRS 8530.Stand et projection vidéo sur les équipements de sécurité, crash test. J’intervenais avecmon PC et vidéoprojecteur pour les classes de primaires sur l’enfant piéton et l’enfantcycliste et pour les collèges sur l’influence des drogues sur le comportement.

➤ Opération contrôle de vélo au collège Paul Eluard à Roncq.

➤ Conférence débat sur la sécurité routière au collège Sainte-Marie à Linselles.

➤ Bienvenue chez les Ch’tis : conférence-débat au restaurant la Baratte à Tourcoing avecChantal Perrichon.Hervé Dizy lors d’une conférence-débat.

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DoubsQuotidien Le Bien Public,21 février 2009 (extraits)

La prévention routière, un sujet d’enseignementPendant deux jours, les élèves de laMaison familiale de Semur ont accueillides animateurs et des associations deprévention. Une occasion de connaître etd'éviter les situations à risques. La « voiture tonneau » de la Ligue Contre laViolence Routière et ses trois animateursétaient au centre des deux journées deprévention organisées par la Maison fami-liale rurale située rue du couvent. Pour cet établissement privé de formationpar alternance, la prévention est une préoccupation constante depuis de nombreuses années. Une formatrice,Karine Martinho chargée des cours d'édu-cation civique et sociale, a été désignéepar Patrick Mathieu, le chef d'établisse-ment, pour prendre en charge le voletprévention, dans un premier temps endirection des classes de 3e.

(…) Deux jours de jeu et de simulationsCe sont 126 élèves qui pendant deux joursont participé aux différents ateliers proposés. Dans la cour, les élèves, ontdécouvert les sensations du tonneauautomobile, constaté les méfaits de l'alcool sur la vue grâce à des lunettesspéciales, écouté attentivement lesconseils des animateurs de la Ligue Contre la Violence Routière, participé ensalle à un jeu proposé par la CPAMdénommé « L'abaque de Régnier », dunom de son inventeur, qui permet d'obte-nir des jugements plus nuancés que ouiou non en introduisant le langage de lacouleur. Destiné à enrichir les évaluationsou les prises de décision, il autorise laconfrontation d'opinions soit en tempsréel, en réunion par exemple, ou entemps différé par la Poste ou parInternet. À l'issue de ces deux journées etcomme l'affirme un animateur de la Ligue« l'écoute et la qualité des motivations deces jeunes qui vont aborder prochainementla conduite automobile, nous confortedans notre mission ».

Indre-et-LoireClaudie Foucault

« Avant et après l’accident, la vie n’estplus la même »

Le 16 novembre 2008, jour choisi parl’ONU pour célébrer la Journée mondiale àla mémoire des victimes de la route, la

Ligue Contre la Violence Routière d’Indre-et-Loire et la commune de Saint-Avertinont décidé de perpétuer le souvenir desvictimes d’accidents de la violence routièreen installant une plaque commémorativeau jardin du souvenir du cimetière. Cetteplaque a été inaugurée au cours d'unebrève cérémonie par le Préfet. La plaque,installée au cimetière de Saint-Avertinpermettra aux familles des victimes devenir se recueillir même si les dépouillesde leurs proches se trouvent dans uneautre région. Pour Claudie Foucault, laprésidente de la Ligue Contre la ViolenceRoutière, « nous sommes de grands blessés dans nos cœurs et dans nos corps.Avant et après l'accident, la vie n'est plusla même ».

OrneLettre aux adhérents N° 20 – Avril 2009

Fin décembre 2008, des militants de laLigue du Jura sont venus à Carpiquet.Le but de cette visite était de présenterdans des entreprises de travaux publicsles risques de la conduite durant l’acti vitéprofessionnelle. Les principaux pointsabordés lors de ces interventions.– L’alcool, la ceinture, la vitesse, le télé-phone.

Hautes-PyrénéesPaul Meyer et André AbadieDans la lettre du début d’année, PaulMeyer cite un industriel de l’automobile :« nous avons fait tous les efforts imagina-bles pour mettre cet étonnant instrumententre les mains du premier venu, car c’estle premier venu notre principal client. Celuiqui n’est bon à rien est encore bon àconduire une auto ». De quoi faire réflé-chir malgré la trivialité du propos : detoutes façons, les progrès en sécurité nesont-ils pas absorbés et dépassés parl’augmentation absurde des « perfor -mances » ?

Durant le 2e semestre 2008, la Ligue aencore été très présente. Une propositiond’interventions a été faite aux 40 collègeset lycées du département et l’associationétait présente lors de la journée sécuritéroutière de l’ENIT, ainsi que les 18 et 25

novembre au Lycée Saint-Pierre de Tarbes.Le 30 novembre, une dalle commémora -tive a été posée à l’endroit où PaulineLanne a trouvé la mort en 2007 et le1er décembre, la Ligue, constituée partiecivile, accompagnait Monsieur et MadameTisserant devant le juge d’instruction encharge de l’enquête sur l’accident deLaurie.

Loire-AtlantiqueClaude Chabot et Annie Le Botlan

Trottoirs : pas pour les voitures

Le 24 mars à Nantes, les cyclistes de laFubicy, les militants de l’Association desParalysés de France et la Ligue Contre laViolence Routière se sont retrouvés dansle centre de Nantes pour une sensibilisa-tion des automobilistes aux dangers crééspar le stationnement sur les trottoirs. Desétiquettes adhésives à coller sur la portière des véhicules en cause (à côté dela poignée) ont été distribuées.

Devant la presse, les cyclistes ont souli-gné le danger de rouler dans les bandescyclables encombrées de voitures. LaLigue et les représentants de l’APF ontprécisé les risques encourus par les usa-gers vulnérables (piétons, poussettes,fauteuils d’handicapés, personnes âgées)lorsque par l’incivisme de certains, ilssont obligés de descendre sur la chausséepour circuler (là où les voitures sont enmajorité « écrasante »…).

Pondération N° 79 – janvier-février-mars 2009 19

N’hésitez pas à nous adresser des textessur l’activité de l’association. Nous nousefforcerons de les intégrer à ces pagesqui vous sont dédiées. Le texte doit êtreen « numérique », transmis à Maria ou àpondé[email protected]. Une ou plusieursphotos également en numérique peuventillustrer le texte.Merci d’avance.

La Rédaction

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Si Joachim Du Bellay était revenu à sonterroir natal en ce matin d’hiver 2009, lesécoliers de France auraient-ils le plaisirde réciter « Heureux qui commeUlysse… » ? Arrivant ce jour chez nosamis de la Ligue dans le Maine-et-Loire,je me posais la question. Bien quen’ayant pas vécu au XVe siècle, j’avais lesouvenir d’un temps charmant où le bordde Loire entre Angers et Saumur était lelieu d’une lumière incomparable, d’unfleuve majestueux, et de rives aux centvisages. La « Levée » de Loire – autre-ment dit la digue qui contient le fleuve etforme un arrière-pays fertile » supportaitdéjà sa route sinueuse bordée çà et là desvieilles et élégantes maisons de tuffeau.Mais on pouvait s’y promener. On pouvaity rouler à une allure modeste permettantau regard de s’attacher par moments àd’autres choses qu’au ruban de bitume.Les cyclotouristes y étaient nombreux etle piéton rêveur pouvait s’asseoir, tran-quille, sur le muret de pierre. Le grandfleuve, roulant avec lenteur et silencieu-sement sa vaste masse liquide, conféraità chaque point de vue une sérénité quiforçait à l’arrêt et à la contemplation.

La meute

Hélas, aujourd’hui, sitôt sorti d’Angers parcette route dite « touristique », il devientimpossible de flâner. La furia automobi-lesque se déchaîne immédiatement derrière le conducteur tranquille. « Il fautrouler mon pépère, il faut rouler ! » paraîtcrier le type qui me suit, téléphone colléà l’oreille. Trouver une virgule de maca-dam sur le bas-côté pour se garer en cata-s trophe et laisser passer ces gens pressésn’est pas chose facile. Seule une zone à70 flanquée d’un radar semble pouvoir encontenir le déchaînement. Avec mérite,car par 3 fois déjà, des protozoaires inci-viques ont repeint ledit radar en couleurstrès seyantes afin de le rendre inopérant.Il est vrai qu’il flashe par l’arrière, le traître, ça ne se pardonne pas.

« …sur une bande d’arrêt d’urgence… »

Je cherchais donc la doulceur angevine etpensais la trouver dans la grande maisonde nos amis, qui s’étire en bordure de ruedans le village de La Bohalle, avec le fleuve pour vis-à-vis. Le plaisir de parlerdevant un délicieux jus de pomme localétait au rendez-vous. Quant à la douceurdes lieux, il me fallut déchanter.

– « On a l’impression d’habiter sur unebande d’arrêt d’urgence… » dit monhôtesse.

– « Regardez les fissures du plafond, avecles vibrations » continue Jean, son mari.

Pour cause : à moins de 3 mètres des portes et fenêtres du salon, 7 000 véhi-cules chaque jour passent à des vitessesqui, pour n’être pas celles d’une Formule 1,n’en sont pas moins le plus souventexcessives pour le lieu. Car nous sommesen plein village. Car la chaussée bienlisse, en ligne droite sur plusieurs cen -taines de mètres, parfaitement dégagée,incite furieusement à l’accélération et àla vitesse. Car une superbe ligne blanchecontinue donne l’impression d’un circuitde compétition. Car rien, vraiment rienautrement que les panneaux d’entrée dubourg ne contraint les usagers. Vitesse50 ? Plutôt 60, 70, 80. Chaque fois queles gendarmes se sont postés là, ils ontverbalisé à tout va. Un panneau « interditaux poids lourds » ? Dès 3 heures dumatin, 12 tonnes, voire 38 tonnes se lan-cent impunément sur cette belle voiebien lisse et bien droite… Le stationne-ment est possible au ras de la bande derive, en acceptant le risque de se fairearracher un rétroviseur et avec la certi -tude d’envoyer sur la chaussée le moindrepiéton kamikase. Car marcher le long decette rue ressemble à un jeu de trompe-la-mort, tant du côté du fleuve que du

côté des maisons où le trottoir est inexis-tant et la largeur insuffisante.

Un patrimoine malmené

Je ne voudrais pas décourager nos lecteurs d’une visite de cette Levée deLoire classée au patrimoine mondial del’UNESCO et qui reste à maints endroits un

lieu magique. La plupart des villages rive-rains ont rendu leur traversée digne de celabel : permettre au voyageur de profiterde l’exceptionnelle lumière et du largeespace des rives de Loire, tout en évitantque la circulation ne détruise la vie deshabitants.

Car on sait maintenant assez bien – tech-niquement – comment réduire la vitesse,dévier les poids lourds, calmer le trafic,rendre plus sûres les traversées de voies,etc. L’Administration peut aider les Mairesà concevoir des projetsde zones pacifiées où lavoiture retrouve sa placeà due proportion pour lebien de tous. Encorefaut-il une volonté.Disons « des volontés »,car pour aménager, ilfaut parfois aller contreles idées reçues, lespetits lobbies locaux, leshabitudes, les « acquis »,les préjugés etc. Bref, il faut savoirdéplaire un peu. Et beaucoup de Mairessavent que, désormais, les administréss’en souviennent plutôt favorablementlors des élections qui suivent…

Manifestement, ce n’est pas encore le casdu Maire de la commune où nos amis sebattent pour vivre en paix et en sécurité.

Claude Chabot

20 Pondération N° 79 – janvier-février-mars 2009

Des rives de Loire

« …Plus me plaît le séjour qu’ont bâti mes aïeux,Que des palais romains le front audacieux,Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine :Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin,Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,Et plus que l’air marin la doulceur angevine ».

Joachim Du Bellay – Les regrets

Vous traversez un village de France.

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Un conducteur relaxé, une famille en détresseOuest-France – 6 janvier 2009Sa voiture avait mortellement fauché uneemployée d'autoroute au Bignon. Encause : le régulateur de vitesse. Le juge-ment relaxant le conducteur laisse AlainMat, mari de la victime, dans l'incompré-hension.• Les faits. Stéphanie Mat, 46 ans, unehabitante de L'Herbergement (Vendée),employée des Autoroutes du sud de laFrance, est fauchée, le 14 juillet 2006,par une voiture qui défonce une barrièredu péage du Bignon, au sud de Nantes. Leconducteur, un Toulousain, qui conduisaitune Toyota Rav 4, a toujours mis en causeson régulateur de vitesse. L'expert nerelève rien d'anormal et estime que « cetaccident résulte vraisemblablement d'uneméconnaissance de l'utilisation du système de neutralisation du régula-teur ». Le 15 décembre, le tribunal deNantes, qui jugeait l'automobiliste pourhomicide involontaire, l'a relaxé. Le parquet a aussitôt fait appel.• L'attente. « On attendait le procèsdepuis deux ans et demi. Il nous auraitpermis de tourner une page... sans fermerle livre. Jusqu'à aujourd'hui, avec ma filleet mon fils, nous n'avons pas voulu nousexprimer. Toujours rester digne. On faisaitconfiance à la justice. Mais aujourd'hui,on a l'impression de ne pas avoir étéentendus. On n'a pas pris en compte notresouffrance. Nous avons besoin de dire cequ'on ressent ». • La relaxe. « L'automobiliste a étérelaxé. Ce jugement n'apporte pas deréponses claires à nos questions. Ça memet hors de moi. On a besoin de savoir.Que s'est-il passé ? Problème technique ?Défaillance humaine ? Que faut-il comprendre quand le tribunal, dans sonjugement, dit : “Même si le dysfonction-nement mécanique n'a pas pu être prouvé, la preuve est rapportée que lerégulateur ne s'est désactivé que trop tardivement. Sinon, Monsieur aurait eu lapossibilité de freiner”. Je ne comprendspas. Stéphanie est morte le 14 juillet2006. Pourquoi ? Il faut nous expliquer.Personne n'a été sanctionné. Ni leconducteur, ni le constructeur ». • Les questions en suspens. Alain Mat aécrit noir sur blanc toutes ces questions.A déroulé une énième fois le fil de cetaccident, l'enquête de gendarmerie, l'expertise qui a écarté tout dysfonction-nement du régulateur de vitesse, l'auto-mobiliste qui lui a toujours affirmé lecontraire, martelant qu'il n'avait pas pu

s'arrêter. L'affaire sera rejugée en appel àRennes. « Une seconde expertise sera labienvenue. Incontestable, cette fois. Àquelle vitesse roulait-il au moment del'accident ? À environ 60 km/h comme l'aindiqué l'expert, ou plus comme l'affirmele conducteur ? Si on incrimine des pannes de logiciels furtives, il faut despreuves ».• Le deuil impossible. « Pour nousreconstruire, nous devons savoir. C'est unbesoin vital. Sinon, la vie n'a pas de sens.Depuis l'accident, je ne travaille plus. Je

n'y arrive pas. Je suis sous traitement etrencontre tous les huit jours un psy -chiatre. Je ne peux pas continuer à vivrecomme ça ».

Excès de vitesse et positionnementdu radar, un arrêt de la Cour d’appelde Montpellier relaxe un prévenuVillage de la justice – 2 février 2009En octobre 2007, le magazine AUTOPLUSs’était fait l’écho d’un rapport duSecrétariat Général de l’Administration dela Police relatif aux conditions d’utilisa-tion des radars par les services de Police. Ce rapport mettait en exergue le fait queles forces de l’ordre chargées d’opérer descontrôles de vitesse ne respectaient pas(ou peu) les préconisations techniquesdes constructeurs pourtant reprises dansdes textes réglementaires relatives au posi-tionnement et à l’étalonnement des radars.Les rédacteurs dudit rapport indiquaientque dans de telles conditions, de nom -breux automobilistes risquaient d’êtreverbalisés à tort avec toutes les consé-quences que l’on connaît. En effet, lesconstructeurs des radars indiquent dansles notices d’utilisation des radars mobi-les de type MESTA qu’une erreur de posi-tionnement du radar ne serait-ce que d’undegré peut avoir pour conséquence demajorer la vitesse relevée. Ces élémentsont bien entendu été utilisés par des avocats devant les tribunaux de police oules tribunaux correctionnels mais sansvéritablement de succès souvent au motifque les procès-verbaux dressés par lesforces de l’ordre valent jusqu’à preuvecontraire. Or cette preuve était radicale-ment impossible à rapporter par l’auto-mobiliste.Le 14 janvier 2009, la 3e chambre correc-tionnelle de la Cour d’appel deMontpellier a relaxé un homme prévenud’avoir commis un excès de vitesse deplus de 50 km/h. Son avocat a d’une partplaidé que les procès-verbaux dressés parles services de Police ne permettaient pasde s’assurer que le radar mobile utiliséavait bien été positionné avec un anglede 25 degrés par rapport à la chaussée etque d’autre part qu’il n’était pas justifiéde l’existence d’un essai préalable du radar.Il en a conclu que le parquet était dansl’incapacité de démontrer la fiabilité de lavitesse relevée lors du contrôle et doncincapable de démontrer l’existence d’uneinfraction. La Cour l’a suivi et a doncrelaxé le prévenu au bénéfice du doute(notons d’ailleurs que celui-ci avait semble-t-il reconnu les faits).Ceci est à notre connaissance une pre-mière puisque si des décisions similaires

Pondération N° 79 – janvier-février-mars 2009 21

Revue de Presse

Un mort et quatre blessés au péage :le régulateur mis en causeLa Dépêche.fr, le 6 avril 2009Hier matin le péage sud de Narbonne aété le théâtre d'un accident mortel.Hier matin, aux alentours de 9 heures, unaccident de la circulation peu banal s'estproduit aux abords du péage de NarbonneSud (route de Perpignan, sortie 38), unmessage lumineux informait d'ailleurs lesautomobilistes des deux sens de circula-tion qu'un accident venait de se produireau niveau de la sortie 38 en les invitant àralentir à ce niveau. L'accident ne s'estpas produit sur l'autoroute elle-mêmecomme on pouvait le penser dans un premier temps, mais bien au péage.Il est donc neuf heures du matin, quandun couple à bord d'un 4 × 4 immatriculédans l'Hérault patiente tranquillementpour prendre son ticket d'autoroute. À cemême instant un véhicule lui aussi imma-triculé dans l'Hérault avec à son bord 4personnes, le conducteur, avec sa mèrepassagère âgée de 91 ans et ses deuxenfants plus jeunes à l'arrière, percute le4 × 4 violemment par l'arrière. Commentle véhicule venant par l'arrière en est-ilarrivé là, dans une zone où habituelle-ment on doit ralentir, pour passer aupéage ?Le conducteur du véhicule arrière a expli-qué qu'il a eu un problème avec son régu-lateur de vitesse et qu'il a été dans l'impossibilité de ralentir son véhicule,pourtant très récent. L'enquête de gendarmerie en cours confirmera ou noncette explication.Dans le choc d'une grande violence, lapassagère du véhicule arrière âgée de91 ans, mère du conducteur, devait décé-der des suites du choc en début d'aprèsmidi. L'autre passagère, du 4 × 4 a étésérieusement blessée ainsi qu'un des passagers arrière du véhicule responsablede la collision.Ce nouvel accident vient encore une foisalourdir le bilan des morts sur la routeavec la mort dimanche d'un jeune Audoissur les routes du Vallespir.

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22 Pondération N° 79 – janvier-février-mars 2009

existaient déjà, émanant de juges de proximité ou de tribunaux de police, ellesétaient souvent censurées en appel. LaCour d’appel de Montpellier est donc lapremière à statuer en ce sens.Reste qu’il faut rester plus prudent queles journalistes d’AUTOPLUS qui dans ladernière édition du journal s’enflammenten affirmant que cette décision faitjurisprudence. D’une part, il est fort probable que le Ministère Public forme unpourvoi devant la Cour de Cassation etqu’il conviendra donc d’attendre sa déci-sion pour être fixé. D’autre part, quandbien même l’arrêt de la Cour ne serait pasfrappé d’un pourvoi, il s’agit pour l’ins-tant d’une décision isolée d’une Courd’appel. Reste qu’il sera intéressant devoir si d’autres juridictions de seconddegré sont amenées à se prononcer en cesens et rien n’interdit en attendant defaire référence à cet arrêt pour tenter deconvaincre d’autres magistrats de suivrele mouvement.Excès de vitesse : l'Allemagne contreles poursuites transfrontalièresRTBF – Belga – 16 janvier 2009L'Allemagne n'a pas l'intention depoursuivre ses ressortissants verbaliséspour excès de vitesse dans un autreÉtat membre, a annoncé vendredi àPrague sa ministre de la Justice,Brigitte Zypries.« Pour l'instant, les amendes à l'étrangerne sont pas recouvrées. Il reviendra auprochain gouvernement de s'occuper decette question », a-t-elle déclaré à lapresse en marge d'une réunion informelleavec ses homologues européens. Une dizaine de pays, dont l'Allemagne etle Royaume-Uni, sont très réservés sur lacréation d'un instrument communautairepermettant d'engager des poursuites trans -frontalières pour ce type d'infractions. Le Parlement européen s'est inquiété endécembre de cette situation dans un rapport approuvé à une très large majo -rité en session plénière. « Cette relative impunité compromet lesobjectifs de la sécurité routière et encou-rage les automobilistes à ne pas respecterle code de la route dans d'autres Étatsmembres parce qu'ils ont le sentiment queles sanctions ne seront pas appliquées »,avait déclaré l'auteur du rapport, l'euro-députée socialiste espagnole Ines AyalaSender. Excès de vitesse, non port de la ceinture,conduite en état d'ivresse, franchisse-ment de feux rouges doivent pouvoir êtresanctionnés dans toute l'Union européenne,avaient demandé les élus européens. Cela « contribuera à améliorer la sécuritésur nos routes », ont-ils soutenu. L'Union européenne a l'objectif de réduirede 50 % le nombre de personnes tuées surles routes d'ici 2010.

La Commission a proposé de créer un sys-tème électronique d'échange d'informa-tions entre les États membres sur lesinfractions commises sur leur territoire. Les réseaux électroniques ainsi créés doivent garantir la sécurité et la confi-dentialité des données. Le numéro d'immatriculation du véhiculeet d'autres données personnelles seronttransmis pour être vérifiés une fois l'in-fraction repérée. Après vérification parl'État membre où le véhicule est immatri-culé, l'autorité nationale compétenteenverra une notification d'infraction aupropriétaire du véhicule, pour demanderle paiement de l'amende. L'Allemagne et le Royaume-Uni, qui sontcontre cet instrument, devront « prendreleurs responsabilités », avait déclaréMme Alaya.

Sécurité routière – Où va l’argentdes radars automatiques ?France Soir – 22 janvier 2009Romain Katchadourian Ils ont rapporté 447 millions d’euros àl’État en 2008 et leur nombre devraitencore augmenter.Après la SNCF, Hervé Mariton s’intéresseaux radars. Le rapporteur spécial du budget des transports à l’Assembléenationale va en effet publier avant l’étéun rapport sur l’utilisation de l’argentrécolté par les radars automatiques. Loin de critiquer la politique de laSécurité routière qu’il soutient – selon ledéputé de la Drôme, « elle a permis desauver de nombreuses vies, le nombre demorts sur les routes ayant diminué de7,5 % en 2008 » –, il s’agit là essentiel-lement de s’assurer que l’argent récoltéest bien utilisé. L’année dernière, sur les447 millions d’euros récoltés, 200 ontainsi été consacrés à la Sécurité routière,les 247 autres ont été mis à la dispositiondes collectivités locales ou à l’Agence definancement des infrastructures detransport de France. « Sans garantie de leur destination »,soulève Hervé Mariton. Et de poursuivre :« Je vais donc poser des questions etmettre la pression sur le gouvernementpour que l’intégralité de l’argent descontraventions tombe dans les caisses dela Sécurité routière ».Un compte spécialEn 2002 déjà, le député de la Drôme avaitdemandé la création d’un compte d’affec-tion spécial destiné à garantir la destina-tion de cette manne financière. Si lecompte a été créé, il ne fonctionneraitpas comme il faut. Lorsqu’un automobi -liste sanctionné paye sa contravention,celle-ci est perçue par le Trésor public.C’est ensuite lui qui distribue l’argententre le compte spécial et les autresbénéficiaires.

Pour Hervé Mariton, il faudrait que lecompte d’affection spécial perçoive l’inté-gralité de l’argent et le répartisse lui-même. Les sommes versées aux collecti -vités locales seraient ainsi parfaitementfléchées et leur destination sûre. Secondchantier, la modernisation du CentreNational de Traitement (CNT). Situé àRennes, il reçoit chaque année14 millions de messages d’infractions.Pourtant, seuls 8 millions d’entre euxdébouchent sur une contravention. La raison ? Beaucoup de photos sontfloues, les plaques minéralogiques illisi-bles. De plus, 25 % des infractions pourexcès de vitesse concernent les conduc-teurs étrangers. Un pourcentage quiexplose l’été. Or, mis à par les ressortis-sants luxembourgeois, avec qui un accorda été signé, les conducteurs étrangerséchappent à l’amende. 1 500 nouveaux radars d’ici trois ansTout l’enjeu est de rendre transparent unsystème dont l’État ne peut plus se passertant il rapporte gros. Si les Français qualifient bien souvent les radars auto-matiques de « pompes à fric », ils devronts’y habituer : près de 1 500 radars fixes etmobiles seront déployés sur le territoired’ici 2012 à raison de 500 par an. Lanature des infractions constatées va elleaussi évoluer puisque ces nouvellesmachines contrôleront le franchissementdes feux rouges et le non-respect des distances de sécurité en tunnel.

Chine : plus de 73 000 mortssur les routes en 2008Prévention routière – 9 janvier 2009Source : XINHUA/CHINE INFORMATIONSPrès de 73 500 personnes ont été tuéesdans des accidents de la route en Chinel'année dernière, a annoncé dimanche àPékin le Bureau de l'administration de lacirculation dépendant du ministère de laSécurité publique.L'année dernière, 265 204 accidents de laroute ont causé la mort de 73 484 per-sonnes et blessé 304 919 autres, soit desbaisses respectives de 19 %, 10 % et20 % par rapport à 2007, précise-t-on demême source.Le bureau de l'administration de la circu-lation a attribué ces diminutions au renforcement des campagnes de sécuritéroutière, y compris durant les Jeux olym-piques et à un contrôle plus sévère desvéhicules commerciaux.Le bureau de l'administration de la circu-lation a cependant averti qu'il ne fallaitpas relâcher la vigilance cette année caril y a de plus en plus de véhicules circu-lant sur des itinéraires de plus en pluslongs, et il s'est engagé à prendre desmesures afin de rendre la circulation plussûre et mieux organisée.

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Pondération N° 79 – janvier-février-mars 2009 23

Associations départementales

Si dans la liste suivante, vous ne trouvez pas d'adresse d'associations départementales pour votre département,adressez-vous au siège national ou au délégué régional.

01 – Ain : : Joël Subtil – 5 Vouais – 01590 DORTAN – Tél. : 04 74 75 82 10([email protected] )

07 – Ardèche : Myriam Blanc – 510, route de Jauland – 07130 Soyons –Tél. : 04 75 60 83 99 ([email protected])

11 – Aude : Jean Mounié – « Le Moulin à Vent » – 11150 Villepinte – Tél. : 04 68 94 25 24

12 – Aveyron : Christiane Poinsot – 2, rue des Rouges Gorges –Les Costes Rouges – 12850 Onet-le-Château – Tél. : 05 65 42 21 63 ([email protected]) – ([email protected])

13 – Bouches-du-Rhône : Georges Corbièrere – LCVR 13 – 84, rue de Lodi –Les allées de Lodi K2 – 13006 Marseille – Tél. + Fax : 04 91 50 78 34([email protected])

14 – Calvados : Philippe Vayssette – 12, rue Doyen Barbeau – 14000 Caen –Tél. : 02 31 93 19 34 ([email protected] ou [email protected])

21 – Côte-d’Or : Catherine Pépoz – Ligue Contre la Violence Routière –Maison des Associations – Boîte M 2 – 2, rue des Corroyeurs – 21000 Dijon –Tél. : 03 80 65 87 41 ([email protected])

25 – Doubs : Geneviève Chavigny – 21, rue Bel Air – 25870 Châtillon-le-Duc –Tél. : 03 81 58 82 18 ([email protected])

26 – Drôme : Luc Gabrielle – Ligue – 36 B, rue de Biberach – 26000 Valence –Tél. : 04 75 78 49 02 ([email protected]) – ([email protected])

30 – Gard : Ginette Brunel – 15, rue Bir-Hakeim – Appt. 35 – 30100 Alès –Tél. : 04 66 30 49 52 ([email protected])

33 – Gironde : Jean-Marie Vinches – 1, av. de Bretagne – 33600 Pessac –Tél. : 05 56 36 54 64 ([email protected])

34 – Hérault : Guylaine Lang-Cheymol – LCVR 34 – 40, rue Favre de St-Castor – 34080 Montpellier – Tél. : 04 67 10 91 84 – Port. : 06 25 25 42 35(de 14 h à 16 h 30) ([email protected])

37 – Indre-et-Loire : Claudie Foucault – LCVR 37 – 23, rue Paul Cézane –37550 Saint-Avertin – Tél. : 06 61 85 09 88 – 02 36 70 02 71([email protected])

38 – Isère : Aline Chadrin – 6, rue Louise Michel – 38100 Grenoble –Tél. : 04 38 12 84 96 (Siège départemental)

39 – Jura : Michel Guillemin – 57, bd Wilson – 39100 Dôle –Tél. : 03 84 72 66 78 ([email protected])

40 – Landes : Fernand Blanco – 905, route de l’Observatoire – 40180Narrosse – Tél. : 05 58 58 94 23 – Port. 06 21 17 35 07 ([email protected])

41 – Loir-et-Cher : Jean-Luc Carl – 15, rue Bel Air – 41000 Blois –Tél. : 02 54 42 64 74 – ([email protected])(violenceroutiere41.monsite.wanadoo.fr)

44 – Loire-Atlantique : Claude Chabot – 17, rue du Capitaine YvesHervouet – 44300 Nantes – Tél. : 02 40 59 92 82([email protected])

45 – Loiret : Pierre-Louis Valls – LCVR – 23, rue de l'Orbette – 45000Orléans – Tél. + Fax : 02 38 53 09 58 ([email protected])

56 – Morbihan : Geneviève et Michel Potier – 44, rue de Limur – 56860Séné – Tél. : 02 97 54 12 52 ou 02 97 34 29 76 ([email protected])

57 – Moselle : Gérard Jager – Maison des Associations – 1, rue du Coetlosquet –57000 Metz – Tél. (Ligue) : 06 08 84 73 04 – Tél. : 03 87 30 82 96 ([email protected]) – (http://violenceroutiere57.free.fr)

59-62 – Nord – Pas-de-Calais : Hervé Dizy – 69, rue de Linselles –

59223 Roncq – Tél. : 03 20 03 19 05 ([email protected]) – (violenceroutiere 5962.free.fr)

61 – Orne : Nathalie Lusseau – 58, rue de la Fée d’Argouges – 61150 Rânes –Tél. : 02 33 39 40 44 ([email protected])

64 – Pyrénées-Atlantiques : Marie-Thérèse Belia – 11, avenue de Tarbes –64230 Lescar – Tél. : 05 59 81 05 08 ([email protected])

65 – Hautes-Pyrénées : André Abadie – 3, rue Laspalles – 65200 Bagnères-de-Bigorre – Tél. : 05 62 91 16 39 – Portable : 06 82 74 28 31 ([email protected])

66 – Pyrénées-Orientales : Jean-Claude Llobères – Chemin de la Pavé –66400 Saint-Jean-Pla-de-Corts – Tél. : 04 68 83 16 54

67 – Bas-Rhin/68 – Haut-Rhin : Gilles Huguet – LCVR Maison des asso -ciations – 6, rue d’Ingersheim – 68000 Colmar – Tél. : 03 89 23 64 12([email protected])

72 – Sarthe : Gilbert Allard – 12, rue du 8 Mai 1945 – 72360 Mayet –Tél. : 02 43 46 65 16

73 – Savoie : Marie-Hélène Vauché – LCVR – Maison des Associations – 67,rue Saint-François-de-Sales – 73000 Chambéry – Tél. : 04 79 33 95 58([email protected])

74 – Haute-Savoie : M. Folliet – Ligue contre la violence routière – 9, Quaides Clarisses – 74000 Annecy – Tél. : 04 50 51 29 34

75 – Paris : Olivier Lesobre – 3, allée de Gramat – 75015 Paris([email protected]) – (www.lcvr75.org)

77 – Seine-et-Marne : Danielle Glise – LCVR 77 – 25, rue Jean-Mermoz – 15 La Fontaine aux bois – 77210 Avon – Tél. : 06 83 18 79 55([email protected])

78 – Yvelines : Marcel Lefebvre – LCVR – MAS – 3, rue de la République –78100 Saint-Germain-en-Laye – Tél. : 01 30 61 78 15([email protected])

81 – Tarn : Viviane Vareilles – 9, rue Fernandez – 81000 Albi – Tél. + Fax : 05 63 49 75 63

83 – Var : Pascal Bini – 67, rue Oswald Larroque – 83200 Toulon –Tél. : 04 83 87 40 25 – 06 61 95 20 10 ([email protected])

84 – Vaucluse : Nadine Bonzi – LCVR 84 – 198, ancien chemin d’Orange àMalaucène – 84810 Aubignan – Tél. : 04 90 65 01 73 – 06 14 15 97 92([email protected])

86 – Vienne : Mme Bonnet – 1, impasse de la Crois Adèle – Triou – 86330 Angliers ([email protected])

89 – Yonne : Nicole Fossey – 15, rue des Acacias – 89100 Paron – Tél. : 03 86 65 30 37

91 – Essonne : Philippe Laville – 14, avenue des Palombes – 91260 Juvisy-sur-Orge – Tél. + Fax : 01 69 44 48 79 ([email protected])

92 – Hauts-de-Seine : Alain Argenson – 13, rue de la Roue – 92190 Meudon –Tél. + Fax : 01 45 07 20 01 ([email protected])

94 – Val-de-Marne : Maria Desabres – 19, rue Voltaire – 94400 Vitry-sur-Seine – Tél. : 01 46 80 26 58 ([email protected])

95 – Val-d'Oise : Jacques Yvroud – 7, rue Alexandre Dumas – 95130Franconville – Tél. : 06 75 12 48 04 ([email protected])

97 – Ligue contre la violence routière Réunion : 29 chemin Stéphane – VillaVanille – Trois Mares – 97430 Le Tampon – Tél. : 06 92 77 68 80

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24 Pondération N° 79 – janvier-février-mars 2009

Conseil d'administrationJean-Luc Carl, Claude Chabot, Francine Cicurel, Josiane Confais, Hervé Dizy, Thierry Fassenot, Geneviève Jurgensen, André Klarsfeld, Jean-Yves Lamant,Chantal-Marie Laurent, Philippe Laville, Daniel Le Jean,Emmanuel Fruchard, Ghislaine Leverrier, Jean-Marie Leverrier, Olivier Lesobre, Jean-Claude Lloberes, Chantal Perrichon, Gérard Pétin,Jacques Robin, Michel Ternier, Odile Van Hée, Philippe Vayssette.

Délégués régionaux pouvant assister au Conseil d'administration avec voix consultative : Odile Arnaud, Philippe Gervot, Paul MeyerJean-Marie Vinches.

Bureau nationalPrésidente : Chantal Perrichon Tél. : 01 44 27 52 29 – ([email protected])Vice-Président : Jean-Yves LamantTél. : +352 621 207 729 – ([email protected])Secrétaire Générale : Odile Van Hée Tél. + Fax : 01 47 36 20 45 – ([email protected])Trésorier : Daniel Le JeanTél. : 01 47 50 88 71 – ([email protected])

Membres du Bureau : Claude Chabot – Rédacteur en chef PondérationJosiane Confais – Responsable de la revue de pressePhilippe Laville ([email protected])Jean-Marie Leverrier – Membre du CNSR([email protected])Jean-Luc Carl ([email protected])

Normandie (Aisne – Calvados – Eure – Manche – Oise – Orne – Seine-Maritime – Somme) – Tél. : 01 45 32 91 00([email protected])Ile-de-France (Essonne – Hauts-de-Seine – Seine-et-Marne – Seine-Saint-Denis – Val-de-Marne – Val-d'Oise – Ville de Paris – Yvelines) :Philippe Laville – 14, avenue des Palombes – 91260 Juvisy-sur-Orge –Tél. & Fax : 01 69 44 48 79 ([email protected])Est (Bas-Rhin – Haut-Rhin – Territoire de Belfort – Vosges) –Tél. : 01 45 32 91 00Ouest (Charente-Maritime – Côtes-d'Armor – Finistère – Ille-et-Vilaine –Loire-Atlantique – Maine-et-Loire – Mayenne – Morbihan – Sarthe –Vendée) : Philippe Gervot – 6, rue Louis Gervot – 44500 La Baule –Tél. : 02 40 60 09 65 ([email protected])Centre (Cher – Eure-et-Loir – Indre – Indre-et-Loire – Loir-et-Cher –Loiret) : Gérard Pétin – 23, rue de l'Orbette – 45000 Orléans – Tél. & Fax : 02 38 53 09 58 ([email protected])

Aquitaine (Dordogne – Gironde – Landes – Lot-et-Garonne – Pyrénées-Atlantiques) : Jean-Marie Vinches – 1, avenue de Bretagne –33600 Pessac – Tél. : 05 56 36 54 64 ([email protected])Languedoc-Roussillon (Aude – Gard – Hérault – Lozère – Pyrénées-Orientales) : Odile Arnaud – Rue Antérieu – 34270 Claret – Tél. : 04 67 59 04 24 – Tél. + Fax : 04 67 59 03 69([email protected])Provence-Alpes-Côte d'Azur (Alpes-de-Haute-Provence – Alpes-Maritimes – Bouches-du-Rhône – Corse – Hautes-Alpes – Var –Vaucluse) : Chantal-Marie Laurent – 19, rue Frédéric Chevillon – 13001Marseille – Tél. + Fax : 04 91 95 97 17 ([email protected]) –(www.violenceroutierepaca.org) Midi-Pyrénées (Ariège – Aveyron – Gers – Haute-Garonne – Hautes-Pyrénées – Lot – Tarn – Tarn-et-Garonne) : Paul Meyer – 6, rue duDocteur Laennec – 65000 Tarbes – Tél. : 05 62 93 52 16Champagne-Lorraine (Marne – Meurthe-et-Moselle – Meuse – Moselle) :Tél. : 01 45 32 91 00

DÉLÉGUÉS RÉGIONAUX

BULLETIN D'ADHÉSION

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Chèque à libeller à l'ordre de : LIGUE CONTRE LA VIOLENCE ROUTIÈREBulletin à renvoyer à : Adresse de votre association départementale

ou 15, rue Jobbé-Duval – 75015 PARISLa cotisation compte pour les douze mois qui suivent, comprend l'abonnement à PONDÉRATION

(4 numéros par an) et donne droit à un reçu fiscal.