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4S90 82 e RÉUNION ANNUELLE DE LA SO.F.C.O.T. sieurs marqueurs de performance suboptimale. Des actions cor- rectrices ont donc été mises en place. 126 Traitement de la dysplasie de han- che par une ostéotomie péri-acéta- bulaire de Ganz Antonio DE CARVALHO *, Yves CATONNÉ, Frederic LAUDE, Jean-Yves LAZENNEC INTRODUCTION. La dysplasie congénitale de la hanche est une pathologie fréquente du sujet jeune, au risque évolutif grave, d’arthrose précoce avant 40 ans. Trop jeunes et actifs pour une prothèse totale de hanche, aux conséquences parfois désastreu- ses, ces patients peuvent être améliorés par un traitement chirur- gical conservateur. Marginalisée en France, l’ostéotomie péri- acétabulaire décrite par Ganz R. fut instaurée en 1997 au sein de notre institution. Voici notre expérience. MATÉRIELS ET MÉTHODES. Étude rétrospective sur 33 patients (36 hanches), âgés de 34,8 ans en moyenne, opérés entre janvier 1997 et juin 2004 d’une dysplasie de hanche symp- tomatique depuis plusieurs années. L’âge moyen était de 34,8 ans avec un recul final moyen de 5 ans. Deux scores clini- ques (Harris et Postel et Merle-d’Aubigné) et un score de qua- lité de vie Sf12 ont été utilisés. Les critères radiologiques étaient les angles VCE, HTE, VCA utilisés dans la description de la dysplasie et la classification de Tönnis pour le degré d’arthrose. RÉSULTATS. Tous les paramètres cliniques ont été amélio- rés, aussi bien en terme de douleur, de marche ou d’activité. Tous les paramètres radiologiques se sont normalisés en postopéra- toire. Aucune complication majeure n’a été retrouvée, une seule conversion a été réalisée. Pourtant nous n’obtenons que 66,6 % de bons à excellents résultats. DISCUSSION. Plusieurs facteurs péjoratifs dans la sélection des malades l’expliquent, surtout au début de notre expérience: L’âge avancé (supérieur à 50 ans) et le degré d’arthrose (grade 2 et 3 de Tönnis). L’absence d’arthrotomie systématique peropéra- toire à la recherche de lésions labrales ou de conflit fémoro-acé- tabulaire, et l’absence de correction d’une rétroversion acétabulaire existante. CONCLUSION. Exigeante au point de vue technique, l’ostéotomie péri-acétabulaire reste pour nous la technique de référence de la dysplasie du sujet jeune de moins de 40 ans, peu arthrosique (grade 0 et 1 de Tönnis), en créant une physiologie articulaire normale. Séances du 6 novembre matin CHEVILLE/PIED 127 Traitement chirurgical des infec- tions après chirurgie de tendon d’Achille : une méthode simple et efficace Éric FOURNIOLS *, Marc-Antoine ROUSSEAU, Grégory BIETTE, Jean-Yves LAZENNEC, Yves CATONNÉ INTRODUCTION. Les complications infectieuses après trai- tement chirurgical au niveau du tendon d’Achille sont graves. Leur traitement est peu documenté dans la littérature. Les diffé- rents auteurs proposent des lambeaux musculaires souvent libres. Depuis de nombreuses années, nous proposons dans notre institution un traitement chirurgical dérivé de la technique de Dautry. Le but de ce travail était de vérifier le bien fondé de notre attitude sur le plan anatomique et fonctionnel. MATÉRIEL. Entre 1994 et 2003, 20 patients ont été pris en charge pour infection du site opératoire au niveau du tendon d’Achille (17 hommes et 3 femmes, d’âge moyen 48 ans). La lésion initiale était une rupture dans 15 cas, une chirurgie de ten- dinopathie dans 3 cas, un allongement d’Achille pour équin fixé dans 1 cas et une transposition dans 1 cas. Chez 18 patients, l’infection avait débuté dans les 3 premiers mois postopératoires. Il s’agissait d’une nécrose suppurée dans 15 cas. L’infection était à staphylocoque dans 12 cas et à bacille gram négatif dans 7 cas. MÉTHODE. La technique chirurgicale pour les nécroses sup- purées consistait en la résection du tendon (complète dans 13 cas) mais respectant toujours la zone d’insertion suivi d’une cicatrisation dirigée avec irrigations. L’antibiothérapie était variable (0 à 45 jours). RÉSULTATS.Le comblement de la plaie était obtenu en 10 à 20 jours avec une cicatrisation complète en 61 jours en moyenne (30 à 100) avec 2 exceptions : à 10 mois et 13 mois avec reprise de cicatrice. Le contrôle IRM montrait la formation d’un vérita- ble néo tendon. Le résultat fonctionnel définitif était obtenu après un an. La mobilité était complète comparable au côté opposé dans 4 cas. L’appui monopodal stable était obtenu dans 4 cas sur 15. DISCUSSION. La technique est simple, mais les résultats anatomiques et surtout fonctionnels semblent très intéressants, notamment la formation d’un néo tendon. Cette méthode est moins invasive que la réalisation de lambeaux comme rapporté dans la littérature. * David Biau, DBIM, Hôpital Saint Louis, 1, avenue Claude Vellefaux, 75010 Paris. * Antonio De Carvalho, Hôpital Beaujon, 100, boulevard du Général Leclerc, 92118 Clichy.

126 Traitement de la dysplasie de hanche par une ostéotomie péri-acétabulaire de Ganz

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4S90 82e RÉUNION ANNUELLE DE LA SO.F.C.O.T.

sieurs marqueurs de performance suboptimale. Des actions cor-rectrices ont donc été mises en place.

126 Traitement de la dysplasie de han-che par une ostéotomie péri-acéta-bulaire de Ganz

Antonio DE CARVALHO *, Yves CATONNÉ,Frederic LAUDE, Jean-Yves LAZENNEC

INTRODUCTION. La dysplasie congénitale de la hanche estune pathologie fréquente du sujet jeune, au risque évolutif grave,d’arthrose précoce avant 40 ans. Trop jeunes et actifs pour uneprothèse totale de hanche, aux conséquences parfois désastreu-ses, ces patients peuvent être améliorés par un traitement chirur-gical conservateur. Marginalisée en France, l’ostéotomie péri-acétabulaire décrite par Ganz R. fut instaurée en 1997 au sein denotre institution. Voici notre expérience.

MATÉRIELS ET MÉTHODES. Étude rétrospective sur33 patients (36 hanches), âgés de 34,8 ans en moyenne, opérésentre janvier 1997 et juin 2004 d’une dysplasie de hanche symp-

tomatique depuis plusieurs années. L’âge moyen était de34,8 ans avec un recul final moyen de 5 ans. Deux scores clini-ques (Harris et Postel et Merle-d’Aubigné) et un score de qua-lité de vie Sf12 ont été utilisés. Les critères radiologiquesétaient les angles VCE, HTE, VCA utilisés dans la descriptionde la dysplasie et la classification de Tönnis pour le degréd’arthrose.

RÉSULTATS. Tous les paramètres cliniques ont été amélio-rés, aussi bien en terme de douleur, de marche ou d’activité. Tousles paramètres radiologiques se sont normalisés en postopéra-toire. Aucune complication majeure n’a été retrouvée, une seuleconversion a été réalisée. Pourtant nous n’obtenons que 66,6 %de bons à excellents résultats.

DISCUSSION. Plusieurs facteurs péjoratifs dans la sélectiondes malades l’expliquent, surtout au début de notre expérience:L’âge avancé (supérieur à 50 ans) et le degré d’arthrose (grade 2et 3 de Tönnis). L’absence d’arthrotomie systématique peropéra-toire à la recherche de lésions labrales ou de conflit fémoro-acé-tabulaire, et l’absence de correction d’une rétroversionacétabulaire existante.

CONCLUSION. Exigeante au point de vue technique,l’ostéotomie péri-acétabulaire reste pour nous la technique deréférence de la dysplasie du sujet jeune de moins de 40 ans, peuarthrosique (grade 0 et 1 de Tönnis), en créant une physiologiearticulaire normale.

Séances du 6 novembre matin

CHEVILLE/PIED

127 Traitement chirurgical des infec-tions après chirurgie de tendond’Achille : une méthode simple etefficace

Éric FOURNIOLS *, Marc-Antoine ROUSSEAU,Grégory BIETTE, Jean-Yves LAZENNEC,Yves CATONNÉ

INTRODUCTION. Les complications infectieuses après trai-tement chirurgical au niveau du tendon d’Achille sont graves.Leur traitement est peu documenté dans la littérature. Les diffé-rents auteurs proposent des lambeaux musculaires souventlibres. Depuis de nombreuses années, nous proposons dans notreinstitution un traitement chirurgical dérivé de la technique deDautry. Le but de ce travail était de vérifier le bien fondé de notreattitude sur le plan anatomique et fonctionnel.

MATÉRIEL. Entre 1994 et 2003, 20 patients ont été pris encharge pour infection du site opératoire au niveau du tendond’Achille (17 hommes et 3 femmes, d’âge moyen 48 ans). Lalésion initiale était une rupture dans 15 cas, une chirurgie de ten-

dinopathie dans 3 cas, un allongement d’Achille pour équin fixédans 1 cas et une transposition dans 1 cas. Chez 18 patients,l’infection avait débuté dans les 3 premiers mois postopératoires.Il s’agissait d’une nécrose suppurée dans 15 cas. L’infection étaità staphylocoque dans 12 cas et à bacille gram négatif dans 7 cas.

MÉTHODE. La technique chirurgicale pour les nécroses sup-purées consistait en la résection du tendon (complète dans13 cas) mais respectant toujours la zone d’insertion suivi d’unecicatrisation dirigée avec irrigations. L’antibiothérapie étaitvariable (0 à 45 jours).

RÉSULTATS. Le comblement de la plaie était obtenu en 10 à20 jours avec une cicatrisation complète en 61 jours en moyenne(30 à 100) avec 2 exceptions : à 10 mois et 13 mois avec reprisede cicatrice. Le contrôle IRM montrait la formation d’un vérita-ble néo tendon. Le résultat fonctionnel définitif était obtenuaprès un an. La mobilité était complète comparable au côtéopposé dans 4 cas. L’appui monopodal stable était obtenu dans4 cas sur 15.

DISCUSSION. La technique est simple, mais les résultatsanatomiques et surtout fonctionnels semblent très intéressants,notamment la formation d’un néo tendon. Cette méthode estmoins invasive que la réalisation de lambeaux comme rapportédans la littérature.

* David Biau, DBIM, Hôpital Saint Louis,1, avenue Claude Vellefaux, 75010 Paris.

* Antonio De Carvalho, Hôpital Beaujon,100, boulevard du Général Leclerc, 92118 Clichy.