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AFRIQUE VERTE BURKINA 01 BP 6129 OUAGAOUGOU 01 TEL : (+ 226) 50 -34 - 11 – 39 FAX : (+ 226) 50 - 34 - 36 – 24 [email protected] http://www.afriqueverte.org Les Sahéliennes peuvent nourrir le Sahel RAPPORT DE FORMATION DES POINTS FOCAUX ET DE LEURS COLLABORATRICES DANS LE MANIEMENT DES OUTILS GENRE DANS LE CADRE DU PROGRAMME FSP Elaboré par Juin 2011

12_Atelier Pays Burkina

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ATELIERS BURKINA

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  • AFRIQUE VERTE BURKINA 01 BP 6129 OUAGAOUGOU 01 TEL : (+ 226) 50 -34 - 11 39 FAX : (+ 226) 50 - 34 - 36 24 [email protected] http://www.afriqueverte.org

    Les Sahliennes peuvent nourrir le Sahel

    RAPPORT DE FORMATION DES POINTS FOCAUX

    ET DE LEURS COLLABORATRICES DANS LE MANIEMENT DES OUTILS GENRE

    DANS LE CADRE DU PROGRAMME FSP

    Elabor par

    Juin 2011

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    Sommaire

    Introduction ............................................................................................................................................. 3

    I Restitution de la formation de Turin : ............................................................................................... 4

    1.1 Les concepts cls, lanalyse selon le genre, les indicateurs :. ................................................... 4

    1.2 Genre et Travail dcent, CEDEF ................................................................................................ 6

    1.3 Introduction du genre tout au long du cycle des projets ......................................................... 8

    1.4 Prsentation des rsultats de lenqute genre du projet ssame : .......................................... 9

    1.5 Prsentation de la publication Communiquer le Genre pour le dveloppement rural .... 11

    II La viabilit dune unit conomique : ................................................................................................ 12

    III Les outils danalyse genre : ................................................................................................................ 13

    3.1 Dfinition de concepts : ........................................................................................................... 13

    3.2 Rsultats des travaux de groupe : ........................................................................................... 13

    IV Le Plaidoyer ....................................................................................................................................... 22

    V Plan daction 2011 du Consortium TCHIWARA .................................................................................. 25

    _Toc299526763Conclusion ................................................................................................................... 26

    ANNEXES ................................................................................................................................................ 27

    Annexe 1 : La fiche de capitalisation de lAtelier .............................................................................. 27

    Annexe 2 : La liste des participant(e)s par domaine dactivit ......................................................... 27

    Annexe 3 : Le programme de lAtelier ............................................................................................... 27

    Annexe 4 : Les photos de lAtelier ..................................................................................................... 27

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    Introduction Le projet FSP1 Genre et dveloppement conomique, les femmes actrices du dveloppement a pour objectif de dvelopper lautonomie des femmes travers le renforcement de leurs activits conomiques et de plaidoyer. Plus prcisment, il sagit de soutenir les femmes qui mnent la fois des activits conomiques quotidiennes et des tches domestiques pour le bien - tre de la famille, afin que les conditions de travail et les rendements soient meilleurs, que les revenus augmentent et que les conditions de vie samliorent et soient profitables ces femmes.

    De plus, le renforcement des rseaux locaux autour des questions de genre tant lun des rsultats attendus du FSP, des ateliers pays sont prvus pour resserrer les liens et les partenariats entre les membres organiss en consortiums, et entre ceux-ci et leurs partenaires. Un rapprochement stratgique des formateurs genre locaux et les bnficiaires du projet est galement recherch afin de disposer de comptences spcifiques pour accompagner les dynamiques ainsi cres.

    Latelier Pays du Burkina Faso a t organis Ouagadougou du 23 au 25 mai 2011 sous linitiative dAPROSSA/Afrique Verte (membre du consortium Tchiwara). Ont pris part cette rencontre:

    - Les reprsentantes des organisations de femmes actives dans la production et la transformation agro-alimentaire ;

    - Les reprsentantes des structures dappui ;

    - Les reprsentants des institutions publiques et des partenaires techniques et financiers.

    Lobjectif majeur de la rencontre tait de renforcer les capacits des acteurs et actrices dans le maniement des outils danimation du projet FSP genre.

    De faon spcifique, il sest agit de :

    - Faire la restitution de la formation genre organise par lOIT2 au profit des points focaux et prsenter dautres dynamiques genre ;

    - Travailler sur la viabilit des activits conomiques des femmes travers loutil accs et contrle des ressources appliqu spcifiquement aux bnfices des activits conomiques conduites par les femmes ;

    - Former les transformatrices sur le plaidoyer pour lamlioration des conditions de ralisation de leurs activits conomiques.

    Latelier a t aussi une occasion pour le consortium Chiwawa3 (trophe de Guerre) de faire la programmation de ses activits en 2011.

    1 Fonds de Solidarit Prioritaire

    2 Organisation International du Travail

    3 Nom du Consortium 1 du FSP

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    I Restitution de la formation de Turin :

    Depuis le lancement du projet FSP en fvrier 2010 Ouagadougou, les points focaux du programme chargs dencadrer les productrices et transformatrices sont inscrits des cours en ligne sur genre et dveloppement , organiss par linstitut de formation de lOIT bas Turin en Italie. Lobjectif de cette activit est de renforcer les capacits des femmes en faveur de lintgration du genre dans les politiques et les activits conomiques. Aprs une premire phase de formation virtuelle, la formation rsidentielle a eu lieu du 7 au 18 mars 2011 Turin.

    Les participantes cette formation ont, au cours de latelier, fait une restitution aux membres et bnficiaires qui nont pas pu suivre la formation. Les expriences ainsi partages sarticulent autour des concepts genre, de la problmatique du travail dcent applique au genre, de lintroduction du genre dans le cycle des projets.

    1.1 Les concepts cls, lanalyse selon le genre, les indicateurs : (prsent par Mme Angline Nya/Dombwa, point focal Genre ASFODEVH). A travers des caricatures faites autour des images dune fille et dun garon, un brainstorming trs dynamique a t fait avec les participants au travers de questions telles que :

    - pourquoi la fille porte la jupe et le garon le pantalon ? - quelle apprhension a la socit de la fille et du garon, de la femme et de

    lhomme, de lpouse et de lpoux, ? - etc.

    Les participantes, puisant dans leurs vcus et expriences, ont contribu activement en disant que nous sommes ns trouvs que les filles portent des jupes et les garons des pantalons. Le genre est une dtermination de la socit lexception du sexe qui est biologique dira la prsentatrice.

    Le genre est donc socialement dtermine alors que le sexe est biologique, ce qui permet de rappeler une dfinition du genre entendu lors latelier de lancement du projet en fvrier 2010 : le genre est le n trouv et le sexe est le n avec .

    En transposant le n trouv dans le monde daujourdhui, on se rend compte que les choses ont chang. Les filles portent maintenant des pantalons, ce qui veut dire que le genre est modifiable et volue avec le temps. Le genre est galement relationnel car on parle de garon par rapport fille, de madame par rapport monsieur,

    Dans ce contexte, garon et fille, femme et homme se voient attribus des rles spcifiques par la socit au regard de leurs attributs. Ainsi, les hommes comme les femmes peuvent sengager dans des activits productives mais la plupart du temps, leurs fonctions et responsabilits diffrent suivant la division du travail selon le genre. Le travail des femmes li la production est souvent moins visible et moins valoris que celui des hommes. Dans les collectivits pauvres, ce type de travail est en grande partie manuelle (ardu et exigeant en temps). Les femmes et les filles en sont presque toujours responsables. Le travail li la reproduction est essentiel pour la survie

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    humaine pourtant, il est rarement considr comme un vritable travail. Il nest pas valoris. Le travail communautaire concerne aussi bien les hommes que les femmes, mais des degrs divers.

    Type de travail Exemples Production Travaux champtres

    Gestion des rcoltes Commercialisation Transformation des produits agricoles

    Reproduction Maternit Taches domestiques Soins des enfants

    Communaut Runions du village Activits religieuses Activits ducatives

    Le Genre dcrit donc les relations et les rles des hommes et des femmes qui sont dtermins par la socit et qui diffrent dune socit lautre. Le sexe se rfre aux rles biologiques qui sont dtermins par la nature et sont lis aux fonctions reproductives qui elles sont universelles.

    Genre et Dveloppement est une autre approche du dveloppement. Cest une vision, une approche qui met laccent sur lanalyse sociale et considre les conditions socio-conomiques des hommes et des femmes en vue dun meilleur quilibre social, dune socit plus quitable, plus juste o ces deux catgories sociales (hommes et femmes) jouissent quitablement des fruits du dveloppement.

    Lquit entre les genres fait rfrence lhonntet et la justice sociale dans les prises de dcision (justice naturelle ou morale tant considre indpendamment du droit en vigueur).

    Lgalit de genre fait rfrence lgalit de chances, de droits et dopportunits entre les hommes et les femmes dans laccs et le contrle des ressources disponibles, et des bnfices du dveloppement.

    Lacquisition de pouvoir/responsabilisation : Elle renvoie au renforcement de capacits dun homme ou dune femme identifier et vaincre ses propres difficults, et prendre ses propres dcisions en ce qui concerne les activits de dveloppement.

    Lanalyse selon le genre est la prise en compte des diffrents rles dvolus par la socit aux hommes et aux femmes dans le but de mieux comprendre ce que ceux-ci font, les ressources dont ils disposent et quels sont leurs besoins, leurs responsabilits et leurs priorits. Lorsquon parle de lanalyse genre, il sagit plus prcisment de lanalyse genre dans le dveloppement, notamment la prise en compte et la gestion des relations hommes femmes dans le dveloppement. Lanalyse genre doit fournir les informations ncessaires et pratiques la planification des activits dun projet de dveloppement. Elle implique avant tout la collecte de donnes ventiles par sexe et des informations orientes vers les questions de genre.

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    Loutil danalyse genre est un outil qui met en exergue les conditions de vie diffrenties des diffrentes composantes de la socit et les facteurs qui les expliquent. Il est un outil ncessaire la dfinition de politique, planification et mise en uvre de projets et programmes. Il existe des outils classiques de lanalyse selon le genre : La division sexuelle du travail base sur la thorie des trois rles (les rles productif, reproductif et communautaires), laccs et le contrle des ressources et des bnfices, les contraintes et opportunits, le temps libre. Les outils sont dclins sous la forme de profils de lanalyse: le profil des activits, le profil daccs et contrle des ressources, le profil daccs et contrle des bnfices, les facteurs dinfluence, le profil des besoins.

    Les indicateurs :

    Un indicateur est un indice, il peut tre une mesure, un nombre, un fait, une opinion ou une perception qui dcrit un tat ou une situation, et dtermine les changements apports cet tat ou cette situation au cours dune priode donne, au terme de la mise en uvre dune action favorable au genre.

    Cette clarification des concepts et des indicateurs, faite travers une technique trs participative et des exemples pratiques a permis aux participants de partager et dharmoniser leurs connaissances sur le thme du genre.

    1.2 Genre et Travail dcent, CEDEF (prsent par Mme Lonce ATINDEGLA, point focal genre APROSSA/Afrique Verte)

    La question du travail dcent fait appel aux droits humains. Il rsume les aspirations des travailleurs et travailleuses exercer un travail productif, convenablement rmunr, assorti de conditions de scurit sur le lieu de travail et dune protection sociale pour leurs familles. Le travail dcent donne aux individus la possibilit de spanouir et de sinsrer dans la socit, ainsi que la libert dexprimer leurs proccupations. Il suppose une galit de chances et de traitement pour les femmes et les hommes. Pour des raisons dquit et de justice, mais aussi parce quaujourdhui cette perspective fait partie de la substance mme de son travail, LOIT semploie articuler la perspective genre dans le monde du travail en examinant le rle conomique et social des femmes comme des hommes, en identifiant les forces qui mnent lingalit dans diffrents domaines.

    Travail dcent et transformation des crales

    Dans les entreprises en gnral et celles de la transformation des crales en particulier, la promotion du travail dcent ncessite leur intgration dans la vie socio politique et conomique. Pour cela, il faut aider les entreprises et les units conomiques des femmes :

    - Devenir fortes, indpendantes et reprsentatives ; - Renforcer leurs capacits de gestion ; - Amliorer leurs offres de services et leurs prestations ;

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    - tendre leur influence socio politique ; - Augmenter leur puissance conomique.

    Lgaliser lactivit conomique des transformatrices donne des droits et dautres avantages tels la visibilit, la gestion transparente, laccs au crdit pour le dveloppement de lactivit et le travail dcent. En revanche, il faut sacquitter de ses devoirs en payant les impts et taxes (participation la construction de la nation). Les dbats se sont poursuivis travers lanalyse dun exemple concret et son lien avec la lgalisation des activits de transformation : il sagit des tracasseries routires dont les femmes transformatrices de crales du Burkina en route pour le Forum Social Mondial et

    la FIARA de Dakar en Fvrier 2011ont t victimes. Si cette msaventure des femmes a mis

    en exergue les difficults dapplication de la libre circulation des personnes et des biens

    dans lespace UEMOA, la lgalisation des activits conomiques des femmes peut contribuer rduire les tracasseries routires lors des dplacements dans lespace UEMOA pour vendre les produits. En plus, certaines dispositions doivent galement tre prises. Il sagit notamment de :

    - Chercher connaitre les procdures dexportation des marchandises;

    - Travailler avec des transporteurs officiels de marchandises (socits de transit lgalement reconnues). Pour cette collaboration avec les socits de transit, il faut lire attentivement les contrats et ne pas hsiter demander des explications sur les termes techniques qui ne sont pas bien comprises.

    - Sy prendre assez tt et envisager si possible des groupages (location de conteneur) avec dautres exportateurs (les prix sont souvent levs mais il faut ngocier). Le Rseau des Transformatrices de Crales (RTCF) peut par exemple tre efficace pour la ngociation des groupages.

    La Convention sur llimination de toutes les formes de discrimination

    lgard des femmes (CEDEF)

    Le dveloppement complet dun pays, le bien-tre du monde et la cause de la paix demandent la participation maximale des femmes galit avec les hommes, dans tous les domaines. La CEDEF a t adopte le 18 dcembre 1979 par lAssemble Gnrale des Nations Unies. Elle stipule son article 30 que "la discrimination gnralise contre les femmes existe toujours et viole les principes de lgalit des droits et du respect de la dignit humaine". On entend par discrimination "toute distinction, exclusion ou restriction fonde sur le sexe dans les domaines politique, conomique, social, culturel et civil ou dans tout autre domaine". La Convention raffirme le principe de lgalit en demandant aux Etats signataires de prendre "toutes les mesures appropries, y compris des mesures lgislatives, pour assurer le plein panouissement et le progrs des femmes en vue de leur garantir l'exercice et la jouissance des droits de l'homme et des liberts fondamentales sur la base de l'galit avec les hommes" (art. 3).

    La CEDEF contient des articles dont lapplication rvle des insuffisances. Il agit des articles concernant lalphabtisation, le mariage (dote illgale), la gratuit de lducation, lge du mariage. On note galement des injustices dans laccs lemploi. Au Burkina Faso le code des personnes et de la famille prsente quelques contradictions avec la CEDEF.

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    1.3 Introduction du genre tout au long du cycle des projets (prsent par Mme Kady TRAORE, point focal genre lUGPPK/S-Z) Le genre a un caractre transversal et sa prise en compte est ncessaire pour la russite de tout projet. Le projet peut se dfinir comme un ensemble dactivits visant atteindre dans des dlais fixs et avec un budget donn, des objectifs clairement dfinis. Sa russite pourra dpendre dun examen des formes de diffrences entre la femme et lhomme (analyse selon le genre).

    Cycle de projet selon la Gestion Axe sur les Rsultats (GAR)

    Programmation : axe sur les politiques et instruments lgaux : Engagements et conventions nationaux et internationaux en matires de genre (niveau macro).

    Identification : partant dun arbre problmes ralis de faon participative, toucher du doigt un problme pertinent, tude diagnostique, de recherche de donnes statistiques dsagrges par sexe. (Niveau mso).

    Formulation-valuation : Aprs larbre objectifs labor de faon participative, intgrer les indicateurs sensibles au genre. Lvaluation implique le suivi pour un recadrage et doit permettre davoir un aperu sur laccs et le contrle des bnfices, sur les impacts socio culturels sur les hommes et les femmes.

    Mise en uvre : tenir compte des ingalits entre les femmes et les hommes au cours de la mise en uvre, sur tout ce qui concerne leurs besoins, leurs accs et contrles des ressources, les pouvoirs de dcision, calendrier temps des travaux, etc.

    Cette restitution de la formation rsidentielle de Turin a permis aux points focaux genre, aux institutions et autres partenaires prsents de revisiter les diffrents concepts lies au genre, au travail dcent, la CEDEF et leurs diffrents projets sur le terrain. Il a galement permis aux femmes productrices et transformatrices de mieux apprhender ces notions, les liens avec leurs activits et de renforcer la concertation avec les ressources locales qui les accompagnent.

    Pour permettre aux acteurs et actrices du FSP de comprendre limportance du suivi dans les projets et programmes prenant en compte le genre, la restitution dune enqute sur une mission de cration dune base de donnes sur les ingalits de genre dans le projet de diversification travers le ssame a t faite.

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    1.4 Prsentation des rsultats de lenqute genre du projet ssame :

    LUnion des Groupements de productrices de Produits du Karit des provinces de la Sissili et du Ziro (UGPPK/S-Z) est une cooprative cre en 2001 afin damliorer les conditions de vie de femmes rurales de sa zone travers la formation, lducation, et la commercialisation des produits et sous produits des olagineux notamment le karit. A partir de 2009, avec la saturation du march du karit (arrive de nouveaux acteurs, baisse des revenus des femmes productrices), les membres de la Cooprative ont dcid de diversifier leurs sources de revenus travers la mise en uvre du projet ssame, qui permettrait damliorer les revenus des femmes. Les femmes tant bien conscientes que les ingalits de genre sont prsentes aussi bien dans lactivit beurre de karit que celle du ssame, elles ont dcid dintroduire une approche genre dans le projet ssame afin de dtecter et lever les obstacles leur autonomisation et permettre lmergence de dispositifs nouveaux applicables lensemble des activits de la cooprative.

    Une collaboration a t dveloppe cet effet avec le Rseau Femmes en Action qui assure laccompagnement de lUnion pour lintgration de lapproche genre dans le projet. Aprs une immersion dans la zone du projet et une formation des animateurs/trices et du personnel technique en genre, la mission de cration dune base de donnes sur les ingalits genre dans le projet ssame rpond lune des recommandations des acteurs-trices du projet davoir un dispositif de suivi permanent de lvolution des ingalits genres. Cette mission sest matrialise travers une premire enqute qui a abouti aux rsultats suivants :

    - Caractristiques de la population enqute :

    Lenqute a port sur 110 productrices de ssame et 105 poux. La majorit est dun ge adulte (32 ans et plus), 95% des femmes sont maries et 64% vivent dans un rgime polygame dans des communauts forte dominance musulmane. Ltude a rvl que 32 % des femmes nont pas reu dinstruction et 37% vivent avec des hommes analphabtes. Lethnie majoritaire est le gourounsi (65,5% chez les femmes et 63,6% chez les hommes). 87 % des hommes enqutes sont des cultivateurs.

    Ces premiers rsultats de lenqute confirment que les personnes enqutes sont des adultes ayant une certaine exprience de la vie socioculturelle de leur communaut et pouvant participer lanalyse et au choix dactions pertinentes de lutte contre les ingalits genre. Linstruction est sense favoriser le niveau douverture et de culture de la femme, et indique la capacit de celle-ci comprendre et adopter de nouvelles attitudes favorables la russite de ces activits et son panouissement. Au regard du faible niveau dinstruction des hommes, des actions spcifiques de sensibilisation et de formation devraient tre engages. Le groupe ethnique gourounsi (majoritaire dans la zone de ltude) est particulirement reconnu pour lexistence de rgles et modes de gestion sociale favorisant lexpression des femmes, lquit homme femme. Ce qui est un facteur favorisant la lutte contre les ingalits. La forte reprsentativit des hommes issus du monde agricole est un facteur pouvant favoriser lappui technique et matriel aux femmes productrices

    - De lanalyse des ingalits de genre :

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    Quatre espaces ont compos la matrice danalyse des ingalits : il sagit du mnage, de la Cooprative, du champ de ssame et de la communaut.

    Pour ce qui est du mnage, ltude a montr que le calendrier quotidien de la femme est charg. En saison pluvieuse, dautres tches viennent sintgrer son budget temps. En termes de contribution des poux la production du ssame, les femmes ont souvent bnfici de lappui de leurs poux quant la mise en uvre des tches. 98% des productrices ont dclar avoir obtenu une terre pour la culture du ssame. Quant aux activits culturales, certaines tches habituelles de la femme ont t ralises par le mari pendant la campagne.

    Au sein de la Cooprative, les femmes engages dans la production du ssame constituent des exemples pour les autres membres qui ont plac un grand espoir au projet.

    Au niveau de la production du ssame, concernant le budget temps, ltude rvle que 59,1% des femmes pensent que la production du ssame ne comporte pas de contrainte pour elles. 81% des femmes enqutes ont dclar avoir acquis des connaissances travers le projet. Quant laccs aux principaux facteurs de production, de nouvelles formes de ngociations ont t engages entre les hommes et les femmes pour lacquisition de lespace pour la culture du ssame car la femme dans la zone nest pas propritaire de terre. Pour ce qui est des quipements, des difficults ont t releves quant laccs aux quipements performants et temps. La plupart des femmes enqutes utilisent un quipement rudimentaire (la daba) comme matriel de labour.

    Lanalyse des ingalits de genre a t bien accueillie et a contribu rehausser limage de la femme dans la communaut.

    Enfin, pour accompagner les acteurs du projet dans leur mission dappui aux femmes, ltude a formul un ensemble de recommandations pour:

    1. un meilleur accs aux terres pour la culture du ssame ;

    2. une amlioration du niveau dquipement ;

    3. une amlioration de la rentabilit de lactivit ;

    4. une bonne gestion des revenus du ssame ;

    5. le renforcement des capacits techniques et organisationnelles autour de la filire ssame ;

    6. une plus grande contribution des hommes aux activits de production ;

    7. un appui plus oprationnel des animateurs-trices aux cadres de concertation communale.

    Les participantes ont bien apprci la dynamique genre introduite dans le projet ssame. Tout en saluant les efforts entrepris par les acteurs de lUGPPK/S-Z, elles ont souhait que le document soit diffus pour leur permettre de sen imprgner pour leurs projets. Les participantes ont souhait quen plus de lanalyse genre, on puisse

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    sintresser lanalyse des relations entre les femmes productrices de ssame elles-mmes car selon leurs dires, beaucoup dactions de solidarit se dveloppent certainement entre ces femmes productrices de ssame. Une reprsentante de lUGPPK/S-Z a dailleurs tmoign en reconnaissant queffectivement pour le cas du ssame Lo, les femmes sentraident dans le semis et le sarclage. Les participantes ont souhait que laccs aux quipements qui constitue un vritable problme pour la productrice rurale soit approfondi et que des propositions soient faites en vue daider les femmes dans leurs activits. La question de la gestion des revenus a galement fait lobjet de dbats et les participantes proposent comme le rapport denqute la soulign, un accompagnement pour une meilleure gestion des revenus (affectation, stratgies dpargne).

    Aprs la prsentation de lenqute et les changes, une autre dynamique de capitalisation et de partage de connaissances en genre a t prsente aux participantes. Il sagit de la publication du projet FAO-Dimitra intitule Communiquer le genre pour le dveloppement rural .

    1.5 Prsentation de la publication Communiquer le Genre pour le dveloppement rural Dimitra (www.fao.org/dimitra) est un projet dinformation et de communication participative qui contribue amliorer la visibilit des populations rurales, surtout les femmes. Son but est de mettre en lumire les rles en tant que producteurs et productrices des hommes et des femmes, pour que leurs intrts respectifs soient davantage pris en compte et quils participent pleinement au dveloppement de leur communaut. Cest un projet de renforcement de capacits par la diffusion dinformations et lchange dexpriences.

    Communiquer le genre pour le dveloppement rural est un document publi par le projet DIMITRA. Il fournit des pistes sur comment intgrer le genre dans des actions de communication pour le dveloppement. Il est destin aux agent(e)s de dveloppement et vise encourager lintroduction dune perspective genre dans les actions de communication pour le dveloppement, des cas pratiques pour le faire afin de susciter des rflexes pour que les projets et programmes incluent davantage les spcificits, besoins, aspirations des hommes et des femmes.

    Pour le cas des acteurs et actrices du FSP, le document a t distribu tous les points focaux et encadreurs terrain, ce qui les aidera sans doute dans leur mission dappui aux femmes productrices et transformatrices la base.

    Les participantes ont manifest un grand intrt pour la publication, ainsi que les autres activits du projet Dimitra prsentes au cours de latelier. La plupart des organisations sont dj rpertorier dans la base de donnes DIMITRA et reoivent les publications dont le bulletin dinformation. Les participantes ont mis le vu de voir le projet DIMITRA se dynamiser davantage au Burkina Faso comme cest le cas au Sngal et au Niger. Elles ont souhait avoir une formation axe sur lintroduction de la perspective

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    genre dans les activits de communication en milieu rural et participer aux activits de DIMITRA sur la capitalisation et le partage des expriences.

    II La viabilit dune unit conomique : Le thme de la viabilit dune unit conomique a t introduit pour renforcer la sance portant sur loutil accs contrle des ressources et des bnfices. Cet outil ayant t dj utilis par certaines femmes dans leurs activits conomiques, ces dernires ont souhait que la viabilit soit abord dans un premier temps avant de se pencher sur loutil accs contrle des ressources et des bnfices. De la viabilit, on peut retenir les mots rentabilit, durabilit, vie, temps. La viabilit dune unit conomique ou dune entreprise de production et/ou de transformation agro-alimentaire peut donc dpendre de sa rentabilit et de sa capacit rsister au temps. A la question de savoir comment les femmes ont eu les ides de se lancer dans les activits conomiques (transformation de crales, tomate, production et commercialisation de beurre de karit, ssame), la plus part des femmes ont dclar avoir t guid par des fondements socioculturels, lhritage (transmission de la mre la fille), etc. La valeur conomique de lactivit na pas vraiment t dterminant dans le choix des activits par les femmes, ce qui est pourtant important. Pour ce qui est des conditions de viabilit dune unit conomique, les plus importantes voques par les participantes sont : la disponibilit des moyens de production (outils, matires premires), la passion pour le travail, le courage, les comptences, les informations utiles au dveloppement de lactivit, le temps, la bonne

    gestion, les potentialits locales, etc.

    Ces rflexions peuvent guider les femmes dans leurs choix pour entreprendre. Pour approfondir la rflexion sur un choix dfinitif des activits conomiques, elles peuvent faire des calculs pour savoir si les activits sont rentables, et lesquelles donnent plus de bnfices. Cela peut se faire travers un compte dexploitation qui est un outil

    permettant de savoir si lactivit donne ou non des bnfices.

    Exemple de compte dexploitation prvisionnelle dactivit

    Priode du .. au ..

    CHARGES PRODUITS Liste et cots de tout ce quil faut utiliser pour produire pendant la priode donne TOTAL CHARGES

    Liste et cots de tout ce qui a t produit pendant la priode donne et destin la vente TOTAL PRODUITS

    RESULTATS : (-) perte RESULTATS : (+) bnfice

    A partir de ce tableau les femmes peuvent tablir les comptes dexploitation prvisionnelle des activits sur lesquelles elles ont rflchi, ce qui leur permettra de faire des comparaisons pour dterminer lactivit qui donne plus de bnfices.

  • 13

    III Les outils danalyse genre : Plusieurs outils sont utiliss pour lanalyse des ingalits genre. Certains outils sont utiliss pour analyser les rapports que les gens (hommes et femmes) entretiennent, et dautres sont rservs la dfinition du travail de dveloppement. Parmi les outils danalyse des rapports entre les gens, il y a la division du travail, le type de travail (reproductif, productif, communautaire), laccs/contrle des ressources et des bnfices. A travers une dfinition de concepts et des travaux de groupes, ce dernier outil a t utilis par les participantes pour analyser les ingalits genres dans leurs

    activits conomiques.

    3.1 Dfinition de concepts :

    Accs - Accder:

    1. Avoir les ressources pour son travail

    2. Profiter aussi des bnfices

    Contrler :

    1. pouvoir transformer, choisir, augmenter la ressource quon veut pour travailler

    2. pouvoir dcider de ce quon va faire avec les bnfices

    Accs aux ressources :

    Il sagit de vrifier si les femmes peuvent disposer des ressources conomiques productives ncessaires laccomplissement de leurs activits et si elles disposent

    suffisamment de temps pour raliser ces activits.

    Contrle des ressources :

    Avoir le contrle des ressources, cest avoir laptitude ou la libert de dfinir lutilisation

    de ces ressources et den imposer aux autres.

    Bnfices :

    La ralisation dun travail ncessite une utilisation des ressources et produit des

    avantages : cest le bnfice produit par le travail

    Aprs la dfinition des concepts, les participantes se sont organises autour des 4 filires (tomate, ssame, beurre de karit, transformation des crales) pour travailler sur loutil accs contrle des ressources et des bnfices en procdant une numration des ressources / bnfices, lanalyse de leur accs, la possibilit des femmes productrices et transformatrices les contrler. La restitution des travaux sest

    faite de manire trs participative, rythme par des chants, des danses.

    3.2 Rsultats des travaux de groupe :

    Groupe 1 : tude de cas du groupement Wend Managda appuy par le GRET/Karit:

    Nom de guerre du groupe : baarijamu (richesse)

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    Lgende :

    Contrle par les hommes

    Contrle par les femmes

    Ressources / bnfices Accs Contrle 1. Matires premires

    (amandes de karit) Accessibles par achat sur le march

    Pas de contrle sur le prix qui varie selon les saisons

    2. Outils de production (bassine, sceau, marmite, gobelet, calebasse, filtre, tamis, charrette, pousse pousse), Moulin

    Accessibles (les femmes sont propritaires) accessibles (non propritaires)

    Contrle totale sur lutilisation Pas de contrle sur lutilisation

    3. Acteurs de la production Femmes (22) :

    Maitrise de la production, motive,

    formation sur la gestion, le marketing Hommes (4) :

    corves lourdes

    Accessible Accessible accessibles

    Contrle parfaite de la production Toutes les femmes nont pas encore reu la formation Collaboration parfaite

    4. local de production cour dhabitation

    Accessible (relatif)

    Contrle non durable dans le temps, recherche de local propre pour le groupement

    5. Ressources financires gains

    Cotisation (au dpart)

    Bnfices

    Accessible (contribution de toutes les femmes) Accessibles (toutes les femmes y ont droit) : 30% pour chaque femme

    Contrle (libert de cotiser sans contrainte) Contrle des gains par le groupement et par chaque femme

    6. Taches administratives (homme et femme)

    -

    Contrle partielle par les femmes, collaboration des hommes sollicite

    7. Temps Temps/mnage : jour

    de production (18h-5h)

    Temps/production du beurre

    Accessible accessible

    Contrle leur temps Contrle leur temps (la majorit des femmes du groupement sont de femmes charges de grer seules la cellule familiale : veuves, etc.)

  • 15

    Pour ce qui est du karit, la matire premire sacquiert par achat, il ny a pas de collecte de noix de karit. Il ny a donc pas de contrle total sur la matire premire car le prix change en fonction des priodes. Des hommes et des femmes interviennent dans lactivit, mais les femmes achtent avec les hommes et les femmes. Au Groupement Wend Manegda, les femmes disposent dquipements de travail entreposs au sige du groupement. Elles ont acquis ces outils elles-mmes. Les acteurs de la production du beurre sont des hommes et des femmes mais les hommes ne font pas partie du groupement.

    Tous les membres maitrisent les diffrentes tapes de la production du beurre de karit. Les hommes interviennent dans le cycle de production des niveaux o les femmes

    narrivent pas grer. Ce sont des jeunes qui aident les femmes en cas de besoins.

    Les femmes travaillent dans un local appartenant un membre du groupement. A terme il se posera le problme dhritage du local par les enfants de la propritaire, ce qui mettra le groupement dans des difficults trouver un local pour ses activits.

    Pour ce qui est des connaissances, deux membres du groupement ont reu des formations, mais nont pas pu restituer les enseignements reus aux autres membres.

    Pour les ressources financires et gains, 30 % des bnfices de la vente du beurre de karit revient la femme qui la contrle entirement. Concernant les taches administratives, les femmes sollicitent lappui des hommes. La plupart dentre elles sont veuves et elles contrlent leur temps consacr au mnage. Celui consacr la production du beurre va de 6h 17h.

    On peut donc dire que loutil accs contrle a t utilis pour faire le diagnostic genre du lactivit beurre de karit, ce qui a permis de dceler un certain nombre de proccupations genre. Le groupement sest engag poursuivre la rflexion sur ces

    proccupations avec ses membres.

    Groupe 2 : Etude de cas de lUnion des Groupements des Productrices des Produits du Karit (UGPPK/S-Z)/ Ssame :

    Nom de guerre du groupe : NEMAROYOIN (lentente est bonne)

    Accs et contrle des ressources :

    Lgende :

    Contrle par les hommes

    Contrle par les femmes

  • 16

    Contrle

    Accs Contrle

    La terre

    charrue

    faucille

    Charrette

    Vvv vvv vvvv vvv

    vvv vvv

    Champ de ssame

    Vvv vvv vvvv vvv

    vvv vvv

    Champ de ssame

  • 17

    Pulvrisateur

    Intrants : semences, NPK, decis

    Intrants : semences, NPK, decis

    Revenus :

    Cette prsentation indique que les femmes ont accs aux ressources qui sont : la terre, la charrue, la daba, la faucille, les bches, la charrette, les plats, le tamis, les sacs en jute, la maison de stockage, le pulvrisateur, les intrants (semences, NPK, dcis) et les revenus. Elles contrlent les ressources telles que la daba, la faucille, les bches, les plats, le tamis, les sacs en jute, la maison de stockage, le pulvrisateur, les intrants (semences, NPK, dcis) et les revenus.

    Elles ont accs aux ressources mais ne contrlent que celles faible valeur conomique ou moins adaptes au travail (daba).

    Accs contrle des bnfices :

    Compte dexploitation dun ha de ssame pour une campagne (pour un rendement de 350 kg/ha)

    Charges Produits Activits Couts en F CFA Produits/rendement Prix de vente Labours 20 000 350 x 425

  • 18

    Achat de semences 2 450 Semis 6 000 Dmariage 3 000 Sarclage 12 000 NPK 13 000 Application NPK 3 000 Produits traitement (decis)

    8 000

    Application Decis 6 000 rcolte 5 000 bches 5 000 Achat sacs 900 Total charges 84 850 Total Produits 148 750 Bnfices = 63 900 F CFA

    Utilisation des bnfices :

    - Habillement (elle-mme et les enfants) - Sant (toute la famille) - Matriels de production (femme) - Ngociation du mari - pargne

    Ce schma indique que la plupart des bnfices du ssame de la femme sont injects dans les charges de la famille.

    La productrice de ssame contrle entirement ses bnfices mais les montre son mari en signe de respect pour ce dernier. Elle lui fait souvent des cadeaux pour entretenir la relation, mais tout cela se fait de faon libre sans linfluence de qui que ce soit.

    Habillement

    Sant

    Matriels de

    production

    pargne

    Ngociation du mari

  • 19

    Cette libert de gestion apparente pose cependant le problme de la gestion judicieuse des revenus de la femme, si tant est que le dveloppement de son activit devrait prendre en compte ses capacits raliser des conomies qui seront rinvesties dans les activits.

    Groupe 3 : tude de cas dASFODEVH dans le projet sauce Tomate :

    Non de guerre du groupe : Groupe Ndima

    Les ressources : Contrle

    Ressources contrls par les lHomme

    Ressources contrles par la Femme

    La terre La tomate Le matriel agricole Le matriel de

    transformation La tomate Emballage Le local Matriel de prparation La cour Matriel dhygine Le lieu de stockage Matriel de pasteurisation La main duvre Leau Le temps Lnergie Finances La balance

    Contrle des Bnfices :

  • 20

    Bnfices contrls Par lhomme Par la femme Aspects financiers

    Aspects nutritionnels

    Savoirs (comptences

    Privilge

    Les femmes ont accs la tomate (matire premire), aux emballages, aux matriels de prparation, matriels dhygine, leau, lnergie, au fonds de roulement, la balance pour peser le produit. Mais elles nont pas accs la terre pour produire la tomate, ni le lieu pour le stockage. La femme contrle la tomate et les autres lments de la production.

    Elle a accs aux bnfices de la tomate quelle ne contrle pas car elle doit demander la permission son mari pour leur affectation.

    La femme a le contrle dun grand nombre de ressources, mais leur valeur est infrieur celles contrles par lhomme telles que lespace de la cour, la main duvre, .

    Il faut travailler ce que la femme accde la terre afin de produire la tomate et en assurer la transformation. Si cela doit augmenter sa charge de travail, une rflexion sur la mise en place dune filire tomate est encourager. De mme, la mise en rseau des femmes intervenant dans le domaine permettra de rduire les difficults rencontres.

    .

    Groupe 4 : tude de cas du Rseau des Transformatrices de crales

    Nom de guerre du groupe : Pog songo

    Lgende :

    Homme

    Femme

    Fort accs ou contrle

    Accs ou contrle moyen

    Faible accs ou contrle

    Pas daccs ou de contrle

    Ressources Accs Contrle

  • 21

    Moyens financiers - fonds de roulement

    - crdit/tontine

    Matires premires - crales

    - facteurs de

    production (eau, lectricit)

    quipements

    Espaces de travail

    Main duvre

    Le temps

    Point de vente

    Bnfices Accs Contrle Sant

    Scolarit

    Popote

    Habillement

    Cadeaux (dons)

    Acquisition de biens

    Loisirs

    Solder les prts

    Epargne

    Les femmes ont accs au fonds de roulement, au crdit par la tontine, aux crales, aux autres facteurs (eau, lectricit),. Elles ont accs moyen aux quipements, la main duvre, aux points de vente. Elles ont un faible accs aux espaces de transformation.

    Elles ont le contrle de toutes les ressources, sauf de la main duvre, les espaces.

  • 22

    Pour ce qui est des bnfices, ils sont affects aux dpenses de sant de la famille, la scolarit, la nourriture, les biens dquipements, le remboursement des prts, lpargne.

    Au terme de la restitution des travaux des 4 groupes, on retiendra un lment saillant et commun toutes les activits : ltat de subordination de la femme limite son accs aux ressources et aux bnfices. Dans certains cas la femme peut avoir accs aux ressources mais ne pas en avoir le contrle.

    En outre, traitant de la viabilit des activits conomiques des femmes, on se rend compte que lutilisation de cet outil peut permettre den identifier les facteurs et les conditions pour y parvenir.

    Loutil accs contrle des ressources et des bnfices a donc permis de mettre en exergue certaines ingalits dans les activits de production et de transformation mises en uvre par les femmes.

    Par les analyses, commentaires et propositions, les participants ont identifi des thmes de plaidoyer pour un meilleur accs et un plus grand contrle des ressources et des bnfices par les femmes productrices et transformatrices agro-alimentaires.

    Il sagit notamment :

    - Pour le ssame : la terre fertile et les quipements ; - Pour le karit : la protection de larbre karit qui est menac de disparition

    (dforestation), espace de transformation (local) ; - Pour la tomate : accs la terre pour la femme, construction de filire, mise en

    rseau - Pour la transformation des crales : espace de transformation

    IV Le Plaidoyer Le plaidoyer peut tre dfini comme un acte, un processus pour soutenir une cause pour un changement. Cest la tentative dinfluencer les dcideurs pour un changement. Le dcideur tant celui qui dtient le pouvoir de dcision.

    Le Plaidoyer est donc un ensemble dactions programmes et organises, destines influencer de manire efficace les politiques et les pratiques, afin de renforcer le pouvoir des populations marginalises. Il comprend les phases suivantes : identification du problme, recherche et analyse des informations, planification, mise en uvre de laction, valuation.

    La stratgie du plaidoyer peut comprendre un but, des objectifs, des indicateurs de russite, des moyens dvaluation, des cibles, des allies, des actions, des risques, des hypothses, un calendrier, des responsabilits.

    Pour concevoir un message de plaidoyer en 3 mn, on peut se baser sur les lments suivants :

  • 23

    1. Le problme 2. La preuve 3. Un exemple 4. Lappel laction

    Pour entreprendre une action de plaidoyer, il est important de savoir si :

    - il existe une politique en la matire ; - son degr dapplication, - son adaptation, ou ; - son inexistence.

    Sur la base de ces lments, les groupes ont travaill identifier des proccupations pouvant faire lobjet de plaidoyer.

    Transformation de la tomate :

    Production du ssame :

    Transformation des crales :

    Production du beurre de karit :

    - politique locale de jardinage ;

    - terrain

    - quipements

    - eau

    - bonne terre

    - quipement

    - espace pour le schage

    - quipement

    - matires premires

    - emballages

    - parcelle pour un espace autonome de travail;

    - protection de larbre karit ;

    - quipement

  • 24

    Messages de plaidoyer par groupe :

  • 25

    V Plan daction 2011 du Consortium TCHIWARA Au terme dintenses changes dexpriences et de rflexions participatives, les participants latelier ont fait le point des activits menes dans leurs organisations et

    dfini de manire cohrente les activits qui restent raliser pour cette anne 2011.

    Activits Structures Priode Voyage dtude sur les emballages

    ASFODEVH Avant septembre 2011, concertation pralable avec Afrique Verte (tude) et le GRET

    Participation au SAFEM 2011

    GRET Novembre 2011

    Enqute Genre sur 30 femmes productrices

    ASFODEVH Dbut du processus : Juin 2011

    Suite enqute Base de donnes UGPPK/S-Z

    UGPPK/S-Z Aout-septembre 2011

    Formation en marketing et bonne pratique dhygine

    APROSSA Afrique Verte Juin 2011

    Mise en uvre Plan daction Plaidoyer ZAPE et femmes artisanes du groupement Wend Manegda de Tenkodogo appuy par le GRET

    ZAPE, Groupement Wend/GRET

    A dterminer

    Atelier interne genre APROSSA/Afrique Verte Juillet 2011 Suivi des units de transformation

    APROSSA/Afrique Verte Juillet 2011

    Plaidoyer sur la consommation

    APROSSA/Afrique Verte A dterminer

    Ouverture dune boutique de vente des produits locaux transforms

    Rseau des Transformatrices de Crales (RTCF) et Aprossa/Afrique Verte

    Juin-juillet 2011

    Voyage dtude en Bretagne (France)

    RTCF Juin-Juillet 2011

    Formation des femmes productrices de ssame en gestion des revenus

    UGPPK/S-Z A dterminer

    Plaidoyer sur laccs la terre fertile

    UGPPK/S-Z A dterminer

    Formation des points focaux pour valuation FSP

    ASFODEVH Aout 2011

    VI valuation de latelier Une valuation individuelle et collective a t effectue la fin de latelier. Il ressort de cette valuation que les participants ont t trs satisfaits de la mthodologie danimation, ce qui a entrain une participation trs active de leur part. Au niveau des

  • 26

    thmes dvelopps, que ce soit les concepts de base en genre, les outils danalyse ou le plaidoyer, lvaluation a montr une grande satisfaction des participants. Ils ont nanmoins souhait que le thme du plaidoyer soit approfondi en prenant en compte les

    spcificits des filires dans lesquelles les femmes travaillent.

    Pour amliorer les prochaines activits, les participants ont fait les propositions

    suivantes :

    - Renforcer la visibilit du Consortium TCHIWARA auprs des partenaires techniques et financiers runis au sein du Fond Commun Genre ;

    - Renforcer les capacits techniques en genre des agents du Ministre de la Promotion de la Femme ;

    - Renforcer la collaboration avec le Ministre de lAgriculture, de lhydraulique et des Ressources Halieutiques pour avoir des informations sur la production, la transformation et la commercialisation des produits agricoles ;

    - Entreprendre des concertations avec les institutions nationales et sous rgionales pour prsenter certaines proccupations des femmes (informations sur laccs march, libre circulation des personnes et des biens, accs aux quipements,

    accs la terre pour la production, la transformation, etc.).

    Conclusion Latelier pays du FSP au Burkina Faso initi par APROSSA /Afrique verte a constitu une grande avance dans la mise en uvre des activits du Fonds. Au regard du nombre de participants (42) et de la diversit des organisations reprsentes, on peut dire sans se tromper quun grand travail de mise en relation et de renforcement des partenariats a

    t ralis.

    Laccs contrle des ressources et des bnfices des activits conomiques des femmes qui a t trait sans complaisance au cours de cet atelier, constitue le tendon dAchille du dveloppement de cette frange de la socit. La mise en exergue des ingalits Homme/Femme a permis chaque actrice de prendre conscience de la ncessit de mettre en uvre des actions pertinentes en son sein afin de rduire linfluence de ces ingalits sur la rentabilit de ses activits.

    Le tout, pour la femme, nest pas daccder aux ressources et aux bnfices de son activit. Il lui faut avoir un contrle, surtout sur les bnfices afin denvisager leurs rinvestissement au profit du dveloppement de son projet. Ceci est un principe

    minimal du dveloppement de lentreprise.

    Aussi, osons-nous esprer quun autre atelier pays du FSP valuera les acquis des actions de plaidoyer et de recherche-action programmes par les participants et se penchera sur le triptyque : gestions des bnfices rinvestissement innovation dans les activits conomiques des femmes dans un environnement politique favorable au

    genre.

  • 27

    ANNEXES

    Annexe 1 : La fiche de capitalisation de lAtelier

    Annexe 2 : La liste des participant(e)s par domaine dactivit

    Annexe 3 : Le programme de lAtelier

    Annexe 4 : Les photos de lAtelier