8
1,50 € Numéros précédents 3,00 € L’O SSERVATORE ROMANO EDITION HEBDOMADAIRE EN LANGUE FRANÇAISE Unicuique suum Non praevalebunt LXXI e année, numéro 52 (3.664) mardi 29 décembre 2020 Cité du Vatican Message «Urbi et Orbi» de Noël 2020 Il y a besoin de fraternité et d’espérance en ce temps d’obscurité DANS CE NUMÉRO Audience générale du 23 décembre. Créances de Macédoine du nord PAGE 2 Messe de minuit PAGE 3 Messages aux responsables du Soudan du sud et au patriarche Bechara Raï. Message de Noël du patriarche de Jé- rusalem PAGE 4 Angelus du 26 décembre. Covid et dis- criminations anti-chrétiennes dans le monde. Créances du Honduras PAGE 5 Angelus du 27 décembre. Une année spéciale consacrée à la famille PAGE 6 Informations. Créances de Corée PAGE 7 Note de la Congrégation pour le culte divin sur le dimanche de la Parole de Dieu. Promulgation de décrets PAGE 8 Le vendredi 25 décembre à midi, solennité du Noël du Sei- gneur, le Pape François a adressé le traditionnel message «Urbi et Orbi» — dans la salle des Bénédictions, sans apparaître au balcon sur la place Saint-Pierre, qui est res- tée vide en raison des mesures anti-coronavirus — aux fi- dèles qui l’écoutaient à la radio, à la télévision et à travers les nouveaux médias. Chers frères et sœurs, Avec les paroles du prophète Isaïe, je voudrais faire parvenir à tous le message que l’Eglise an- nonce en cette fête: «Un enfant nous est né, un fils nous a été donné» (Is 9, 5). Un enfant est né: la naissance est toujours source d’espérance, elle est vie qui s’épanouit, elle est promesse d’avenir. Et cet Enfant, Jésus, est «né pour nous»: un nous sans frontières, sans privilèges ni exclusions. L’Enfant que la Vierge Marie a mis au monde à Bethléem est né pour tous: il est le «fils» que Dieu a donné à toute la famille humaine. Grâce à cet Enfant, nous pouvons tous nous adresser à Dieu en l’appelant «Père», «Papa». Jésus est le Fils unique. Personne ne connaît le Père sinon lui. Mais il est venu dans le monde justement pour nous révéler le visage du Père. Et ainsi, grâce à cet Enfant, nous pouvons tous nous appeler, et être réellement, frères: de tous les continents, de n’importe quelle langue et culture, avec nos identités et diversités, nous sommes tous frères et sœurs. En ce moment historique, marqué par la crise écologique, et par de graves déséquilibres éco- nomiques et sociaux aggravés par la pandémie du coronavirus, nous avons plus que jamais be- soin de fraternité. Et Dieu nous l’offre en nous donnant son Fils Jésus: non pas une fraternité faite de belles paroles, d’idéaux abstraits, de va- gues sentiments… Non. Une fraternité basée sur l’amour réel, capable de faire rencontrer l’autre différent de moi, de com-patir à ses souf- frances, de s’approcher et d’en prendre soin mê- me s’il n’est pas de ma famille, de mon ethnie, de ma religion. Il est différent de moi, mais il est mon frère et ma sœur. Et cela est vrai aussi dans les relations entre les peuples et les na- tions: tous frères! A Noël nous célébrons la lumière du Christ qui vient au monde et il vient pour tous: non pas seulement pour certains. Aujourd’hui, en ce moment d’obscurité et d’incertitudes causé par la pandémie, apparaissent diverses lumières d’espérance, comme les découvertes des vac- cins. Mais pour que ces lumières puissent illu- miner et amener l’espérance au monde entier, elles doivent demeurer à la disposition de tous. Nous ne pouvons pas laisser que les nationalis- mes fermés nous empêchent de vivre comme la vraie famille humaine que nous sommes. Nous ne pouvons pas non plus laisser que le virus de l’individualisme radical nous vainque et nous rende indifférents à la souffrance des autres frères et sœurs. Je ne peux pas faire de moi la priorité avant les autres, en mettant les lois du marché et des brevets d’invention au-dessus des lois de l’amour et de la santé de l’humanité. Je demande à tous: aux responsables des Etats, des entreprises, aux organismes internationaux, de promouvoir la coopération et non la concur- rence, et de chercher une solution pour tous: des vaccins pour tous, spécialement pour les plus vulnérables et les plus nécessiteux de tou- tes les régions de la planète. En premier, les plus vulnérables et les plus nécessiteux! L’Enfant de Bethléem nous aide alors à être disponibles, généreux et solidaires, spéciale- ment envers les personnes les plus fragiles, les malades et toutes celles qui, en cette période, se sont retrouvés sans travail ou sont en grave dif- ficulté en raison des conséquences économiques de la pandémie, comme aussi envers les femmes qui, durant ces mois de confinement, ont subi des violences domestiques. Face à un défi qui ne connait pas de fron- tières, on ne peut pas ériger de barrières. Nous sommes tous dans la même barque. Toute per- sonne m’est un frère. Je vois en chacun le reflet du visage de Dieu et je découvre le Seigneur qui demande mon aide en tous ceux qui souffrent. Je le vois dans la personne malade, dans le pau- vre, dans le chômeur, dans l’exclu, dans le mi- grant et dans le réfugié: tous, frères et sœurs! En ce jour où le Verbe de Dieu se fait enfant, tournons le regard vers les trop nombreux en- fants qui, partout dans le monde, spécialement en Syrie, en Irak et au Yémen, payent encore le prix fort de la guerre. Que leurs visages ébranlent les consciences des hommes de bonne volonté pour que les causes des conflits soient affrontées et que l’on s’emploie avec courage à construire un avenir de paix. Que ce temps soit propice à désamorcer les tensions dans tout le Moyen-Orient et en Mé- diterranée orientale. Que Jésus Enfant guérisse les blessures du peuple syrien bien aimé qui depuis maintenant dix ans est épuisé par la guerre et ses consé- quences, aggravées ensuite par la pandémie. Qu’il porte réconfort au peuple irakien et à tous ceux qui sont engagés sur le chemin de la ré- conciliation, en particulier aux Yézidis dure- ment touchés par les dernières années de guer- re. Qu’il apporte la paix à la Libye et fasse que la nouvelle phase des négociations en cours conduise à la fin de toute forme d’hostilité dans le pays. Que l’Enfant de Bethléem donne la fraterni- té à la terre qui l’a vu naître. Qu’Israéliens et Palestiniens puissent retrouver la confiance ré- ciproque pour chercher une paix juste et dura- ble à travers un dialogue direct capable de vain- SUITE À LA PAGE 3

1,50 Numéros précédents 3,00 LOSSERVATORE ROMANO · Audience générale du 23 décembre. Créances de Macédoine du nord PAGE 2 Messe de minuit PAGE 3 Messages aux responsables

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

  • 1,50 € Numéros précédents 3,00 €

    L’OSSERVATORE ROMANOEDITION HEBDOMADAIRE EN LANGUE FRANÇAISE

    Unicuique suum Non praevalebunt

    LXXIe année, numéro 52 (3.664) mardi 29 décembre 2020Cité du Vatican

    Message «Urbi et Orbi» de Noël 2020

    Il y a besoin de fraternité et d’esp éranceen ce temps d’obscurité

    DANS CE NUMÉRO

    Audience générale du 23 décembre.Créances de Macédoine du nord

    PAGE 2

    Messe de minuit

    PAGE 3

    Messages aux responsables du Soudandu sud et au patriarche Bechara Raï.Message de Noël du patriarche de Jé-ru s a l e m

    PAGE 4

    Angelus du 26 décembre. Covid et dis-criminations anti-chrétiennes dans lemonde. Créances du Honduras

    PAGE 5

    Angelus du 27 décembre. Une annéespéciale consacrée à la famille

    PAGE 6

    Informations. Créances de Corée

    PAGE 7

    Note de la Congrégation pour le cultedivin sur le dimanche de la Parole deDieu. Promulgation de décrets

    PAGE 8

    Le vendredi 25 décembre à midi, solennité du Noël du Sei-gneur, le Pape François a adressé le traditionnel message«Urbi et Orbi» — dans la salle des Bénédictions, sansapparaître au balcon sur la place Saint-Pierre, qui est res-tée vide en raison des mesures anti-coronavirus — aux fi-dèles qui l’écoutaient à la radio, à la télévision et à traversles nouveaux médias.

    Chers frères et sœurs,Avec les paroles du prophète Isaïe, je voudraisfaire parvenir à tous le message que l’Eglise an-nonce en cette fête: «Un enfant nous est né, unfils nous a été donné» (Is 9, 5).

    Un enfant est né: la naissance est toujourssource d’espérance, elle est vie qui s’épanouit,elle est promesse d’avenir. Et cet Enfant, Jésus,est «né pour nous»: un nous sans frontières,sans privilèges ni exclusions. L’Enfant que laVierge Marie a mis au monde à Bethléem est népour tous: il est le «fils» que Dieu a donné àtoute la famille humaine.

    Grâce à cet Enfant, nous pouvons tous nousadresser à Dieu en l’appelant «Père», «Papa».Jésus est le Fils unique. Personne ne connaît lePère sinon lui. Mais il est venu dans le mondejustement pour nous révéler le visage du Père.Et ainsi, grâce à cet Enfant, nous pouvons tousnous appeler, et être réellement, frères: de tousles continents, de n’importe quelle langue etculture, avec nos identités et diversités, noussommes tous frères et sœurs.

    En ce moment historique, marqué par la criseécologique, et par de graves déséquilibres éco-nomiques et sociaux aggravés par la pandémiedu coronavirus, nous avons plus que jamais be-soin de fraternité. Et Dieu nous l’offre en nousdonnant son Fils Jésus: non pas une fraternitéfaite de belles paroles, d’idéaux abstraits, de va-gues sentiments… Non. Une fraternité baséesur l’amour réel, capable de faire rencontrerl’autre différent de moi, de com-patir à ses souf-frances, de s’approcher et d’en prendre soin mê-me s’il n’est pas de ma famille, de mon ethnie,de ma religion. Il est différent de moi, mais ilest mon frère et ma sœur. Et cela est vrai aussidans les relations entre les peuples et les na-tions: tous frères!

    A Noël nous célébrons la lumière du Christqui vient au monde et il vient pour tous: nonpas seulement pour certains. Aujourd’hui, en cemoment d’obscurité et d’incertitudes causé parla pandémie, apparaissent diverses lumièresd’espérance, comme les découvertes des vac-cins. Mais pour que ces lumières puissent illu-miner et amener l’espérance au monde entier,elles doivent demeurer à la disposition de tous.Nous ne pouvons pas laisser que les nationalis-mes fermés nous empêchent de vivre comme lavraie famille humaine que nous sommes. Nousne pouvons pas non plus laisser que le virus del’individualisme radical nous vainque et nousrende indifférents à la souffrance des autresfrères et sœurs. Je ne peux pas faire de moi lapriorité avant les autres, en mettant les lois dumarché et des brevets d’invention au-dessus deslois de l’amour et de la santé de l’humanité. Jedemande à tous: aux responsables des Etats,des entreprises, aux organismes internationaux,de promouvoir la coopération et non la concur-rence, et de chercher une solution pour tous:des vaccins pour tous, spécialement pour lesplus vulnérables et les plus nécessiteux de tou-tes les régions de la planète. En premier, lesplus vulnérables et les plus nécessiteux!

    L’Enfant de Bethléem nous aide alors à êtredisponibles, généreux et solidaires, spéciale-ment envers les personnes les plus fragiles, lesmalades et toutes celles qui, en cette période, sesont retrouvés sans travail ou sont en grave dif-ficulté en raison des conséquences économiquesde la pandémie, comme aussi envers les femmesqui, durant ces mois de confinement, ont subides violences domestiques.

    Face à un défi qui ne connait pas de fron-tières, on ne peut pas ériger de barrières. Noussommes tous dans la même barque. Toute per-sonne m’est un frère. Je vois en chacun le refletdu visage de Dieu et je découvre le Seigneur quidemande mon aide en tous ceux qui souffrent.Je le vois dans la personne malade, dans le pau-vre, dans le chômeur, dans l’exclu, dans le mi-grant et dans le réfugié: tous, frères et sœurs!

    En ce jour où le Verbe de Dieu se fait enfant,tournons le regard vers les trop nombreux en-fants qui, partout dans le monde, spécialementen Syrie, en Irak et au Yémen, payent encore leprix fort de la guerre. Que leurs visagesébranlent les consciences des hommes de bonnevolonté pour que les causes des conflits soientaffrontées et que l’on s’emploie avec courage àconstruire un avenir de paix.

    Que ce temps soit propice à désamorcer lestensions dans tout le Moyen-Orient et en Mé-diterranée orientale.

    Que Jésus Enfant guérisse les blessures dupeuple syrien bien aimé qui depuis maintenantdix ans est épuisé par la guerre et ses consé-quences, aggravées ensuite par la pandémie.Qu’il porte réconfort au peuple irakien et à tousceux qui sont engagés sur le chemin de la ré-conciliation, en particulier aux Yézidis dure-ment touchés par les dernières années de guer-re. Qu’il apporte la paix à la Libye et fasse quela nouvelle phase des négociations en coursconduise à la fin de toute forme d’hostilité dansle pays.

    Que l’Enfant de Bethléem donne la fraterni-té à la terre qui l’a vu naître. Qu’Israéliens etPalestiniens puissent retrouver la confiance ré-ciproque pour chercher une paix juste et dura-ble à travers un dialogue direct capable de vain-

    SUITE À LA PAGE 3

  • L’OSSERVATORE ROMANOpage 2 mardi 29 décembre 2020, numéro 52

    La tendresse de la crèchepour être tous plus proches

    Lettres de Créance de l’ambassadricede Macédoine du Nord

    Chers frères et sœurs, bonjour!Dans cette catéchèse, à la veille deNoël, je voudrais offrir quelques élé-ments de réflexion en préparation àla célébration de Noël. Dans la Li-turgie de la Nuit retentira l’annoncede l’ange aux pasteurs: «Soyez sanscrainte, car voici que je vous annonceune grande joie, qui sera celle detout le peuple: aujourd’hui vous estné un Sauveur, qui est le Christ Sei-gneur, dans la ville de David. Et cecivous servira de signe: vous trouverezun nouveau-né enveloppé de langeset couché dans une crèche» (Lc 2,10-12).

    Imitant les pasteurs, nous aussinous nous rendons spirituellementvers Bethléem, où Marie a donné lejour à l’Enfant dans une étable, «car

    — dit encore saint Luc — ils man-quaient de place dans la salle» (2, 7).Noël est devenu une fête universelle,et même ceux qui ne croient pas per-çoivent la fascination de cette célé-bration. Mais le chrétien sait queNoël est un événement décisif, unfeu éternel que Dieu a allumé dans lemonde, et qui ne peut pas être con-fondu avec les choses éphémères. Ilest important que celui-ci ne se ré-duise pas à une fête uniquement sen-timentale ou consumériste. Diman-che dernier, j’ai attiré l’attention surce problème, en soulignant que leconsumérisme a pris Noël en otage.Non: Noël ne doit pas se réduire àune fête seulement sentimentale oude consommation, riche de cadeauxet de vœux, mais pauvre de foi chré-

    tienne, et également pauvre d’huma-nité. C’est pourquoi il est nécessairede freiner une certaine mentalitémondaine, incapable de saisir lenoyau incandescent de notre foi, quiest le suivant: «Et le Verbe s’est faitchair et il a habité parmi nous, etnous avons contemplé sa gloire, gloi-re qu’il tient de son Père comme Filsunique, plein de grâce et de vérité»(Jn 1, 14). Tel est le cœur de Noël;c’est même la vérité de Noël, il n’y ena pas d’a u t re .

    Noël nous invite à réfléchir, d’unepart, sur le caractère dramatique del’histoire, dans laquelle les hommes,blessés par le péché, sont sans cesse àla recherche de vérité, à la recherchede miséricorde, à la recherche de ré-demption; et, de l’autre, sur la bontéde Dieu, qui est venu à notre rencon-tre pour nous communiquer la Véritéqui sauve et nous rendre participantsde son amitié et de sa vie. Et ce donde grâce, il est pure grâce, sans méritede notre part. Il y a un Saint-Pèrequi dit: «Mais regardez de ce côté,de l’autre, par là: cherchez le mériteet vous ne trouverez rien d’autre quegrâce». Tout est grâce, un don degrâce. Et ce don de grâce, nous le re-cevons à travers la simplicité et l’hu-manité de Noël, et il peut faire dis-paraître de nos cœurs et de nos es-prits le pessimisme qui s’est au-j o u rd ’hui diffusé encore davantage àcause de la pandémie. Nous pouvonssurmonter ce sens d’égarement in-quiétant, ne pas nous laisser submer-ger par les défaites et par les échecs,dans la conscience retrouvée que cetEnfant humble et pauvre, caché etsans défense, est Dieu lui-même, quis’est fait homme pour nous. Le Con-cile Vatican II, dans un passage cé-lèbre de la Constitution sur l’Eglisedans le monde contemporain, nous

    dit que cet événement concerne cha-cun de nous: «Par son incarnation, leFils de Dieu s’est en quelque sorteuni lui-même à tout homme. Il a tra-vaillé avec des mains d’homme, il apensé avec une intelligence d’hom-me, il a agi avec une volonté d’hom-me, il a aimé avec un cœur d’hom-me. Né de la Vierge Marie, il est vrai-ment devenu l’un de nous, en toutsemblable à nous, hormis le péché»(Const. past. Gaudium et spes, n. 22).Mais Jésus est né il y a deux milleans et cela me concerne? — Oui, celaconcerne toi et moi, chacun de nous.Jésus est l’un de nous: Dieu, en Jé-sus, est l’un de nous.

    Cette réalité nous donne beau-coup de joie et beaucoup de coura-ge. Dieu ne nous a pas regardésd’en-haut, de loin, il n’est pas passé àcôté de nous, il n’a pas eu horreur denotre misère, il ne s’est pas revêtud’un corps apparent, mais il a assu-mé pleinement notre nature et notrecondition humaine. Il n’a rien laisséde côté, à l’exception du péché:l’unique chose qu’Il n’a pas. Toutel’humanité est en Lui. Il a pris toutce que nous sommes, tels que noussommes. Cela est essentiel pour com-prendre la foi chrétienne. Saint Au-gustin, en repensant à son chemin deconversion, écrit dans ses Confessions:«Je n’avais pas encore assez d’humi-lité pour posséder mon Dieu, l’hum-ble Jésus, et je ne connaissais pas en-core les enseignements de sa faibles-se» (Confessions VII, 8). Et quelle est lafaiblesse de Jésus? La “faiblesse” deJésus est un “enseignement”! Parcequ’elle nous révèle l’amour de Dieu.Noël est la fête de l’Amour incarné,de l’amour né pour nous en JésusChrist. Jésus Christ est la lumièredes hommes qui resplendit dans lesténèbres, qui donne son sens à l’exis-tence humaine et à l’histoire tout en-t i è re .

    Chers frères et sœurs, que cesbrèves réflexions nous aident à célé-brer Noël avec une plus grande cons-cience. Mais il y a une autre manièrede se préparer, que je désire vousrappeler ainsi qu’à moi-même, et quiest à la portée de tous: méditer unpeu en silence devant la crèche. Lacrèche est une catéchèse de cette réa-lité, de ce qui a été fait cette année,ce jour, que nous avons entendudans l’Evangile. C’est pourquoi, l’an-née dernière, j’ai écrit une lettre qu’ilsera bon que nous reprenions. Elles’intitule “Admirabile signum”, “Signeadmirable”. A l’école de saint Fran-çois d’Assise, nous pouvons un peudevenir des enfants en restant encontemplation devant la scène de laNativité, et en laissant renaître ennous l’étonnement pour la manière“merveilleuse” dont Dieu a voulu ve-nir au monde. Demandons la grâcede l’émerveillement: devant ce mys-tère, cette réalité si tendre, si belle, siproche de nos cœurs, que le Sei-gneur nous donne la grâce de l’émer-

    veillement, pour le rencontrer, pournous approcher de Lui, pour nousapprocher de nous tous. Cela fera re-naître la tendresse en nous. L’a u t rejour, en parlant avec plusieurs scien-tifiques, nous avons discuté de l’in-telligence artificielle et des robots…il y a des robots programmés pourtous et pour tout, et cela se dévelop-pe. Et je leur ai dit: «Mais quelle estla chose que les robots ne pourrontjamais faire?». Ils ont réfléchi, ils ontfait des propositions; mais à la fin, ilont été d’accord sur une chose: latendresse. Les robots ne pourrontpas faire cela. Et c’est ce qui nousconduit à Dieu, aujourd’hui: unemanière merveilleuse avec laquelleDieu a voulu venir au monde, et celafait renaître en nous la tendresse, latendresse humaine qui est proche decelle de Dieu. Et aujourd’hui, nousavons tellement besoin de tendresse,tellement besoin de caresses humai-nes, face à tant de misères! Si la pan-démie nous a obligés à être plus éloi-gnés, Jésus, dans la crèche, nousmontre la voie de la tendresse pourêtre proches, pour être humains. Sui-vons cette voie. Joyeux Noël!

    A l'issue de l'audience générale, le Pape aadressé les paroles suivantes aux pèlerinsf ra n c o p h o n e s :

    Frères et sœurs, en préparation àNoël, je voudrais vous offrir quel-ques points de réflexion. Noël est unévénement décisif, un feu éternel queDieu a allumé dans le monde. Cettefête nous invite à réfléchir d’une partsur le tragique de l’histoire, dans la-quelle les hommes blessés par le pé-ché sont sans cesse à la recherche devérité, de miséricorde, de libération;et d’autre part sur la bonté de Dieu,venu à notre rencontre pour nouscommuniquer la Vérité qui sauve etnous rendre participants de son ami-tié et de sa vie. Nous recevons ce donde grâce à travers la simplicité etl’humanité de Noël qui peuventenlever de nos cœurs et de nos es-prits le pessimisme aujourd’hui ré-pandu à cause de la pandémie. Nouspouvons ne pas nous laisser submer-ger par les défaites et les échecs, dansla conscience retrouvée que cet En-fant humble et pauvre, caché et sansdéfense, est Dieu lui-même fait hom-me pour nous. Cet événement con-cerne chacun de nous et nous donnebeaucoup de joie et de courage.Dieu ne nous a pas regardés d’enhaut, il n’est pas passé à côté, il n’apas eu horreur de notre misère. Noëlest la fête de l’Amour incarné pournous en Jésus Christ. Il est la lumièredes hommes qui luit dans les té-nèbres, qui donne sens à l’existencehumaine et à toute l’histoire. Chersfrères et sœurs, je vous invite à médi-ter un moment en silence devant lacrèche. Jésus nous y montre le che-min de la tendresse pour être pro-ches, pour être humains. Bon Noël!

    Audience générale du 23 décembre

    Dans la matinée du 19 décembre, le Pape François areçu en audience S.E. Mme Marija Efremova, nouvel-le ambassadrice de Macédoine du Nord près le Saint-Siège, à l'occasion de la présentation de ses Lettres deCréance.

    Née à Skopje (Macédoine du Nord) le 12 octobre1960, elle est mariée et a un enfant. Titulaire d'unemaîtrise de droit de la faculté de droit de l'université«Saint Cyrille et Méthode» de Skopje, elle a ensuitepassé les examens de juge (1990) et de notaire (2001)au ministère de la justice à Skopje et elle a obtenu lecertificat «Senior Executive Course» au «George C.

    Marshall European Centre for Security Studies» àGarmisch-Partenkirchen, en Allemagne (1999), et unmaster auprès de la Société italienne pour l'organisa-tion internationale, à Rome (2007).

    Elle a successivement exercé les fonctions suivan-tes: stagiaire (1988-1990) et ensuite associée profes-sionnelle (1990-1996) au tribunal du district de Skop-je; associée professionnelle à la cour d'appel dans lacapitale (1997-1998); sous-secrétaire du gouvernementde la République de Macédoine (1998-2000); assis-tante ministre pour le droit international et les affai-res consulaires au ministère des affaires étrangères

    (2000-2002); ministre con-seiller à l'ambassade de laRépublique de Macédoineen Italie (2002-2006); am-bassadrice au Royaume-Uni (2008-2012); ambassa-drice non-résidente en Ir-lande et en Islande (2009-2012); département d'édu-cation diplomatique auministère des affairesétrangères (2012-2013);avocate au cabinet juri-dique «De Lege», Skopje(à partir de 2014); vice-présidente de «Hbo Inter-national Association forCooperation and CulturalDiplomacy, AICD C», Tries-te, Italie (à partir de2018).

  • L’OSSERVATORE ROMANOnuméro 52, mardi 29 décembre 2020 page 3

    Homélie lors de la Messe de Minuit dans la basilique vaticane

    Toute personne rejetéeest un enfant de Dieu

    «Le Fils de Dieu est né rejeté pour nous dire que toute per-sonne rejetée est enfant de Dieu. Il est venu au monde com-me vient au monde un petit enfant, faible et fragile, pourque nous puissions accueillir avec tendresse nos fragilités»:voilà la «leçon» toujours actuelle qui vient de la «pauvremangeoire» de Bethléem. Le Pape l'a reproposée dans l'ho-mélie de la Messe de la Nuit de Noël célébrée à 19h30,dans la soirée du 24 décembre, à l'autel de la chaire dansla basilique vaticane.

    En cette nuit s’accomplit la grande prophétied’Isaïe: «Un enfant est né pour nous, un filsnous a été donné» (Is 9, 5).

    Un fils nous a été donné. On entend souvent direque la joie la plus grande de la vie est la naissan-ce d’un enfant. C’est une chose extraordinairequi change tout, qui met en mouvement desénergies imprévues et fait surmonter fatigues,gênes et nuits blanches, parce qu’elle porte ungrand bonheur face auquel rien ne semblecompter. C’est ainsi qu’est Noël: la naissance deJésus est la nouveauté qui nous permet chaqueannée de renaître de l’intérieur, de trouver en luila force d’affronter toute épreuve. Oui, parceque sa naissance est pour nous: pour moi, pourtoi, pour nous tous, pour chacun. Pour est le motqui revient en cette sainte nuit: «Un fils est népour nous» a prophétisé Isaïe; «Aujourd’hui estné pour nous le Sauveur», avons-nous répété dansle Psaume; Jésus «s’est donné pour nous» (Tt 2,14), a proclamé saint Paul; et l’ange de l’Evangi-le a annoncé: «Aujourd’hui est né pour vous unSauveur» (Lc 2, 11). Pour moi, pour vous.

    Mais que veut nous dire ce pour nous ? Que leFils de Dieu, le béni par nature, vient faire denous des fils bénis par grâce. Oui, Dieu vient aumonde comme fils pour nous rendre fils deDieu. Quel don merveilleux! Aujourd’hui Dieunous émerveille et dit à chacun de nous: «Tu esune merveille». Sœur, frère, ne perds pas coura-ge. As-tu la tentation de te sentir fautif ? Dieu tedit: «Non tu es mon fils!» As-tu la sensation dene pas y arriver, la crainte d’être inadapté, lapeur de ne pas sortir du tunnel de l’é p re u v e ?Dieu te dit: «Courage, je suis avec toi». Il ne tele dit pas en paroles, mais en se faisant fils com-me toi et pour toi, pour te rappeler le point dedépart de toute renaissance: te reconnaitre filsde Dieu, fille de Dieu. C’est le point de départde toute renaissance. C’est cela le cœur indes-tructible de notre espérance, le noyau incandes-cent qui soutient l’existence: sous nos qualités etnos défauts, plus forte que les blessures et les

    échecs du passé, les peurs et les inquiétudespour l’avenir, il y a cette vérité: nous sommesdes fils aimés. Et l’amour de Dieu pour nous nedépend pas et ne dépendra jamais de nous: c’estun amour gratuit. Cette nuit ne trouve pas d’expli-cation dans un autre endroit: seulement la grâ-ce. Tout est grâce. Le don est gratuit, sans méri-te de chacun de nous, une pure grâce. Cettenuit, nous a dit saint Paul «la grâce de Dieu s’estmanifestée» (Tt 2, 11). Rien n’est plus précieux.

    Un fils nous a été donné. Le Père ne nous a pasdonné quelque chose, mais son Fils unique lui-même, qui est toute sa joie. Pourtant, si nous re-gardons l’ingratitude de l’homme envers Dieuet l’injustice envers tant de nos frères, il vient undoute: le Seigneur a-t-il bien fait de tant nousdonner ainsi, fait-il bien de nous faire encoreconfiance? Ne nous surestime-t-il pas? Oui, ilnous surestime, et il le fait parce qu’il nous aimeà en mourir. Il ne réussit pas à ne pas nous ai-mer. Il est fait ainsi, il est si différent de nous. Ilnous aime toujours, mieux que nous réussissonsà le faire pour nous-mêmes. C’est son secretpour entrer dans notre cœur. Dieu sait que

    l’unique façon pour nous sauver, pour nousguérir de l’intérieur, c’est de nous aimer: il n’y apas d’autre moyen. Il sait que nous nous amélio-rons seulement en accueillant son amour infatiga-ble, qui ne change pas mais nous change. Seull’amour de Jésus transforme la vie, guérit lesblessures les plus profondes, libère des cerclesvicieux de l’insatisfaction, de la colère et de laplainte.

    Un fils nous a été donné. Dans la pauvre man-geoire d’une sombre étable il y a vraiment le Filsde Dieu. Surgit une autre question: pourquoiest-il né dans la nuit, sans logement digne, dansla pauvreté et dans le refus, alors qu’il méritaitde naître comme le plus grand roi dans le plusbeau des palais? Pourquoi? Pour nous fairecomprendre jusqu’où il aime notre conditionhumaine: jusqu’à toucher de son amour concret lapire de nos misères. Le Fils de Dieu est né rejetépour nous dire que toute personne rejetée estenfant de Dieu. Il est venu au monde commevient au monde un petit enfant, faible et fragile,pour que nous puissions accueillir avec tendres-se nos fragilités. Et découvrir une chose impor-

    tante: comme à Bethléem, avec nous Dieu aussiaime faire de grandes choses à travers nos pau-vretés. Il a mis tout notre salut dans la mangeoi-re d’une étable et il ne craint pas nos pauvretés:laissons sa miséricorde transformer nos mi-s è re s !

    Voilà ce que veut dire qu’un fils est né pournous. Mais il y a encore un pour, que l’ange ditaux bergers: «Et voici le signe qui est donné pourvous: vous trouverez un nouveau-né couchédans une mangeoire» (Lc 2, 12). Ce signe, lenouveau-né dans la mangeoire, est aussi pournous, pour nous orienter dans la vie. ABethléem, qui signifie «Maison du pain», Dieuest dans une mangeoire comme pour nous rap-peler que, pour vivre, nous avons besoin de luicomme du pain à manger. Nous avons besoinde nous laisser traverser par son amour g ra t u i t ,infatigable, concret. Que de fois par contre, affamésde divertissement, de succès et de mondanité,nous nourrissons notre vie d’aliments qui ne ras-sasient pas et laissent le vide à l’intérieur! LeSeigneur, par la bouche du prophète Isaïe, dé-plorait que, alors que le bœuf et l’âne connais-sent leur mangeoire, nous, son peuple, nous nele connaissons pas, lui la source de notre vie(cf. Is 1, 2-3). C’est vrai: insatiables d’avoir, nousnous jetons dans de nombreuses mangeoires de va-nité, oubliant la mangeoire de Bethléem. Cettemangeoire, pauvre de tout et riche d’a m o u r,enseigne que la nourriture de la vie est le fait denous laisser aimer par Dieu et d’aimer les autres.Jésus nous donne l’exemple: Lui, le Verbe deDieu, est un petit enfant; il ne parle pas, mais iloffre sa vie. Nous par contre nous parlons beau-coup, mais nous sommes souvent analphabètes debonté.

    Un fils nous a été donné. Celui qui a un petit en-fant sait combien il faut d’amour et de patience.Il faut le nourrir, le soigner, le nettoyer, prendresoin de sa fragilité et de ses besoins, souvent dif-ficiles à comprendre. Un enfant fait se sentir ai-més, mais enseigne aussi à aimer. Dieu est népetit enfant pour nous pousser à avoir soin desautres. Ses tendres pleurs nous font comprendrecombien sont inutiles tant de nos caprices ; etnous en avons beaucoup! Son amour désarméet désarmant nous rappelle que le temps quenous avons ne sert pas à pleurer sur notre sort,mais à consoler les larmes de celui qui souffre.Dieu élit domicile tout près de nous, pauvre etdans le besoin, pour nous dire qu’en servant lespauvres nous l’aimerons lui. A partir de cettenuit, comme l’a écrit une poétesse, « la résiden-ce de Dieu est à côté de la mienne. La décora-tion est l’amour » (E. DICKINSON, Poems, XVII).

    Un fils nous a été donné. C’est toi, Jésus, le Filsqui me rend fils. Tu m’aimes comme je suis, noncomme je me rêve d’être; je le suis!. En t’em-brassant toi, Enfant de la mangeoire, j’embrasseà nouveau ma vie. En t’accueillant toi, Pain devie, moi aussi je veux donner ma vie. Toi qui mesauve, enseigne-moi à servir. Toi qui ne me lais-se pas seul, aide-moi à consoler tes frères, parceque tu sais qu’à partir de cette nuit ils sont tousmes frères.

    Message «Urbi et Orbi»

    cre la violence et de dépasser les ressentimentsendémiques afin de témoigner au monde de labeauté de la fraternité.

    Que l’étoile qui a éclairé la nuit de Noël soitun guide et un encouragement pour le peuplelibanais pour que, dans les difficultés qu’il esten train d’affronter, avec le soutien de la Com-munauté internationale, il ne perde pas l’esp é-rance. Que le Prince de la Paix aide les respo-nsables du pays à mettre de côté les intérêtsparticuliers et à s’engager avec sérieux, honnê-teté et transparence, pour que le Liban puisseparcourir un chemin de réformes et continuerdans sa vocation de liberté et de cohabitationpacifique.

    Que le Fils du Très Haut soutienne l’enga-gement de la Communauté internationale etdes pays concernés à poursuivre le cessez-le-feu au Haut-Karabakh, comme aussi dans lesrégions orientales de l’Ukraine, et à favoriser ledialogue, unique voie qui conduise à la paix età la réconciliation.

    Que le Divin Enfant allège la souffrance despopulations du Burkina Faso, du Mali et duNiger touchées par une grave crise humanitai-re à la base de laquelle il y a des extrémismes etdes conflits armés, mais aussi la pandémie etd’autres désastres naturels. Qu’il fasse cesserles violences en Ethiopie où beaucoup de per-sonnes sont contraintes de fuir en raison desaffrontements. Qu’il apporte réconfort aux ha-bitants de la région de Cabo Delgado, au

    Nord du Mozambique, victimes de la violencedu terrorisme international. Qu’il incite lesresponsables du Soudan du Sud, du Nigéria etdu Cameroun à poursuivre le chemin de fra-ternité et de dialogue entrepris.

    Que le Verbe éternel du Père soit sourced’espérance pour le continent américain, parti-culièrement touché par le coronavirus qui aexacerbé les nombreuses souffrances qui l’op-priment, souvent aggravées par les conséquen-ces de la corruption et du narcotrafic. Qu’il ai-de à dépasser les récentes tensions sociales auChili et à mettre fin aux souffrances du peuplevénézuélien.

    Que le Roi du Ciel protège les populationsaffligées par les catastrophes naturelles dans leSud-Est asiatique, en particulier aux Philippi-nes et au Vietnam où de nombreuses tempêtesont causé des inondations aux conséquencesdévastatrices, pour les familles qui habitent cesrégions, en termes de pertes de vies humaines,de dommages pour l’environnement et deconséquences pour les économies locales.

    En pensant à l’Asie, je ne peux pas oublierle peuple Rohingya : que Jésus né pauvre par-mi les pauvres, leur apporte une espérancedans leurs souffrances.

    Chers frères et sœurs,«Un enfant nous est né» (Is 9, 5). Il est ve-

    nu nous sauver ! Il nous annonce que la souf-france et le mal n’ont pas le dernier mot. Se ré-signer à la violence et aux injustices voudraitdire refuser la joie et l’espérance de Noël.

    En ce jour de fête j’adresse une pensée par-

    ticulière à tous ceux qui ne se laissent pas écra-ser par les circonstances adverses mais quiagissent pour porter espérance, réconfort et ai-de en secourant ceux qui souffrent et en ac-compagnant ceux qui sont seuls.

    Jésus est né dans une étable, mais entouréde l’amour de la Vierge Marie et de saint Jose-ph. Naissant dans la chair, le Fils de Dieu a co-nsacré l’amour familial. Ma pensée va en cemoment aux familles: à celles qui aujourd’huine peuvent pas se réunir, comme aussi cellesqui sont obligées de rester à la maison. QueNoël soit pour tous l’occasion de redécouvrirla famille comme berceau de vie et de foi; lieud’amour accueillant, de dialogue, de pardon,de solidarité fraternelle et de joie partagée,source de paix pour toute l’humanité.

    Bon Noël à tous!

    A l'issue de la Bénédiction Urbi et Orbi, le Pape a ajoutéles paroles suivantes:

    Chers frères et sœurs, je renouvelle mes vœuxde Joyeux Noël à vous tous, reliés de partoutdans le monde par la radio, la télévision et lesautres moyens de communication. Je vous re-mercie pour votre présence spirituelle en cejour caractérisé par la joie. En ces jours, oùl’atmosphère de Noël invite les hommes à de-venir meilleurs et plus fraternels, n’oublionspas de prier pour les familles et les commu-nautés qui vivent parmi tant de souffrances.S’il vous plaît, continuez aussi de prier pourmoi. Bon repas de Noël et au revoir!

    SUITE DE LA PAGE 1

  • L’OSSERVATORE ROMANOpage 4 mardi 29 décembre 2020, numéro 52

    Appel du Pape à la communauté internationale

    Aidons le Liban à sortirdes conflits et de la crise

    «Aidons le Liban à rester en dehors des conflitset des tensions régionales. Aidons-le à sortir dela grave crise et à se reprendre»: cet appel pres-sant adressé à la communauté internationale estcontenu dans une lettre que François a envoyéau chef de l'Eglise catholique maronite et aupeuple libanais le 24 décembre, à l'occasion dela célébration de Noël.

    A Sa Béatitude le Cardinal BécharaBoutros Raï,

    Patriarche d’Antio chedes Maronites,

    Président de l’assembléedes patriarches et des évêques

    catholiques au Liban

    A votre Béatitude et, à travers vous, àtous les Libanais sans distinction decommunauté ni d’appartenance reli-gieuse, je voudrais adresser quelquesparoles de réconfort et d’encourage-ment à l’occasion de la célébration de laNativité de Notre Seigneur JésusChrist, Prince de la Paix.

    Chers fils et filles du Liban,ma douleur est grande de voir la

    souffrance et l’angoisse étouffer l’espritd’entreprise et le dynamisme du Paysdes Cèdres. Plus encore, il est doulou-reux de se voir voler toutes les plus chè-res espérances de vivre en paix et decontinuer à être, pour l’histoire et pour

    le monde, un messagede liberté et un témoi-gnage de bien vivreensemble; et, moi qui,de tout cœur, prendspart tant de vos joiesque de vos peines, jesens au fond de l’âmela gravité de ce quevous êtes en train deperdre, surtout quandje pense aux nombreuxjeunes à qui toute espé-rance d’un avenir meil-leur est enlevée.

    Mais en ce jour deNoël «le peuple quimarchait dans les ténè-bres a vu se lever unegrande lumière» (Is 9,1), la lumière qui atté-nue les craintes et quisuscite en chacun l’es-pérance en la certitudeque la Providence

    n’abandonnera jamais le Liban et sauratransformer en bien même ce chagrin.

    Le Liban est nommé très souventdans les Saintes Ecritures, mais brillepar-dessus tout l’image que nous offrele psalmiste: «Le juste grandira commeun palmier, il poussera comme un cèdredu Liban» (Ps 91, 13).

    La majesté du cèdre dans la Bible estsymbole de vigueur, de stabilité, de pro-tection. Le cèdre est symbole du justequi, enraciné dans le Seigneur, transmetbeauté et bien être et qui, même dans lavieillesse, s’élève et produit des fruitsabondants. En ces jours, l’Emmanuel,le Dieu-avec-nous, se fait notre pro-

    chain, il marche à nos côtés. Soyez con-fiants en sa présence, en sa fidélité.Comme le cèdre, puisez aux profon-deurs de vos racines du vivre ensemblepour redevenir un peuple solidaire;comme le cèdre qui résiste dans la tem-pête, puissiez-vous tirer profit des con-tingences du moment présent pour re-découvrir votre identité, celle qui co-nsiste à porter au monde entier le par-fum du respect, de la cohabitation et dupluralisme, celle d’un peuple quin’abandonne pas ses maisons ni son hé-ritage; l’identité d’un peuple quin’abandonne pas le rêve de ceux quiont cru en l’avenir d’un pays beau etp ro s p è re .

    Dans cette perspective, j’en appelleaux responsables politiques et aux gui-des religieux en empruntant un passagede la lettre pastorale du Patriarche EliasHoyek: «Vous, les monarques, vous lesresponsables, vous les juges de la terre,vous les députés qui vivez au dépens dupeuple […] vous êtes tous obligés, à ti-tre officiel, de poursuivre vos effortsavec ardeur au service de l’intérêt pu-blic. Votre temps n’est pas pour vous,votre travail n’est pas pour vous maispour l’Etat et pour la patrie que vousre p r é s e n t e z » .

    Enfin, l’affection envers le cher peu-ple libanais que je compte visiter dèsque possible, unie à la sollicitude cons-tante qui a animé l’action de mes prédé-cesseurs et du Siège apostolique, mepousse à m’adresser une fois encore à lacommunauté internationale. Aidons leLiban à rester en dehors des conflits etdes tensions régionales. Aidons-le à sor-tir de la grave crise et à se reprendre.

    Chers fils et filles, dans l’obscurité dela nuit, levez le regard, que l’étoile deBethléem vous serve de guide et d’en-couragement pour entrer dans la lo-gique de Dieu, afin de ne pas perdre laroute et ne pas perdre l’esp érance.

    Du Vatican, le 24 décembre 2020

    Message du patriarche de Jérusalem pour Noël

    Etre le signe d'une grande joie

    Invitation aux responsables du Soudan du Sud

    L’engagementnécessaire pour la paix

    Nous publions-ci dessous une tra-duction du texte du message de Noëlenvoyé aux responsables politiquesdu Soudan du Sud par le PapeFrançois, par l'archevêque de Can-terbury, Justin Welby, et par le mo-dérateur de l'Eglise d'Ecosse, MartinFa i r.

    Excellences,En cette période de Noël,

    nous rappelons que notre Sei-gneur Jésus Christ est venudans le monde parmi les der-niers — dans une étable pous-siéreuse avec des animaux.Plus tard, il appela ceux quidésiraient devenir grands dansson royaume à être les servi-teurs de tous (Marc 10, 43).

    Nous demeurons cons-cients dans la prière des enga-gements pris au Vatican enavril 2019 — le vôtre en vue deconduire votre pays à une mi-se en œuvre sans problèmedes accords de paix, et le nô-tre en vue de visiter le SudSoudan en temps utile, lor-

    sque la situation sera redeve-nue normale. Nous avons étéheureux de constater les quel-ques progrès que vous avezaccomplis, mais sachez que cen'est pas assez pour que votrepeuple puisse sentir pleine-ment les effets de la paix. Lor-sque nous vous rendrons visi-te, nous désirons être les té-moins d'un pays changé, gou-verné par des responsablesqui, pour reprendre les paro-les du Saint-Père l'an dernier,«les mains unies» pour «desimples citoyens... devenir despères (et des mères) de la na-tion».

    Ce Noël, nous prions pourque vous fassiez preuve d'uneplus grande confiance entrevous et d'une plus grande gé-nérosité au service de votrepeuple. Nous prions pour quevous connaissiez la paix quisurpasse toute intelligencedans votre cœur et dans lecœur de votre grande nation(Philippiens, 4, 7).

    Nous publions ci-dessous le Message de Noëldu patriarche de Jérusalem, le père Pierbat-tista Pizzaballa pour Noël 2020:

    Très chers frères et sœursQue le Seigneur vous donne la

    paix!Je suis certain que nous aurions

    voulu célébrer de manière très diffé-rente ce Noël et que nous aurionsvoulu que la ville de Bethléem ré-sonne — comme toujours en cettepériode de l’année — de joie et de fê-te dans toutes ses rues, et surtoutpour nos enfants.

    Mais ce n’est pas le cas. Tout estréduit au minimum essentiel et il n’ya rien du climat de fête qui caracté-rise habituellement cette période: lespèlerins ont disparu, qui apportent àBethléem du monde entier leur joiepour la naissance du Sauveur, et quiportent aussi le sourire dans denombreuses familles, lesquellesmaintenant, au contraire sont sanstravail depuis plusieurs mois; nousne pouvons pas nous retrouver nom-breux en communauté pour les célé-brations liturgiques; nous n’avonspas pu nous réunir avec les diffé-rents groupes qui, à cette époque,organisent des fêtes et des rencon-tres... En somme, nous vivons unNoël profil bas, à oublier.

    La pandémie et la peur qui en dé-coule ont marqué directement ou in-

    directement la vie civile et religieusede notre temps, et semble nous avoirparalysés. Cette année 2020 a étémarquée par la peur: la santé, l’éco-nomie, et aussi la politique... toutsemble avoir été renversé par ce petitmais puissant virus, qui a anéanti enpeu de temps nos projets et qui nouslaisse désorientés.

    Oui, c’est un énorme défi de vivresans peur dans notre monde, unmonde qui, avec sa dynamique, necesse d’alimenter tant d’anxiétés. Lesyeux du corps voient toutes les rai-sons de la peur.

    Cependant, les yeux de l’Espritvoient les signes que Dieu donne àl’homme: les signes de Sa présence,de Sa force cachée et de Son royau-me qui surgissent en nous quandnous Lui laissons de la place. Etquels sont les signes qui nous assu-rent que le Seigneur est vraiment surle point de faire advenir Son Royau-me? Nous n’aurons pas de grandes etéclatantes épreuves. Nous n’a u ro n spas de signes extraordinaires. Rienne paraîtra qui bouleverse le mondeet prouve son avènement. Le Royau-me du Christ Seigneur n’a rien à voiravec le pouvoir de César Auguste, ouavec des manifestations puissantes etvisibles de force. Ce n’est pas ainsiqu’advient le Royaume. Un enfantdans une mangeoire, voici le signedu début du nouveau Royaume.

    Mais c’est un signe quenous pouvons facilementlaisser échapper, nouspouvons passer à côté delui sans même nous enrendre compte, parce quenous sommes tellementsubmergés par nos angois-ses et nos peurs, que nousnous enfermons volontiersdans nos perspectives hu-maines et que nous nenous rendons pas comptede sa présence. Nous nefaisons pas de place, nousne laissons pas d’espace àla foi en Lui: «Il n’y avait pas deplace pour eux dans la salle commu-ne» (Lc 2, 7). La peur nous empêchede nous ouvrir et ainsi nous deve-nons stériles, au lieu de répondre ànotre appel à devenir porteurs deD ieu.

    Les bergers de l’Evangile ont ac-cueilli l’invitation de l’ange et sesont mis en chemin pour voir et re-connaître dans ce signe, dans l’en-fant placé dans une mangeoire, leChrist Seigneur.

    Jésus est venu pour renverser nospensées, pour surprendre nos atten-tes, pour secouer notre existence...pour nous réveiller de l’illusion quetout est connu, que tout est souscontrôle, que le découragement estla seule réponse logique à la triste

    réalité de notre monde.Laissons-nous guider par l’Esprit,

    pour reconnaître encore une fois,malgré tout, dans la vérité de notreréalité, le signe de Sa présence.Nous devons nous décider: soit nousnous limitons à regarder notre réalitédu monde d’a u j o u rd ’hui, avec ses lo-giques de pouvoir et d’ép ouvante,soit nous apprenons à scruter au-de-là et avec les yeux de l’Esprit et à re-connaître la présence du Royaumeparmi nous. Soit nous laissons placeà la frustration et aux fatigues dumonde, soit nous nous rendons ca-pables, malgré tout, de joie etd’amour. Que voient nos yeux au-j o u rd ’hui? Quelle présence? Som-mes-nous comme les bergers capa-bles d’aller au-delà de l’apparence et

    de reconnaître l’œuvre de Dieu dansle monde?

    Nous aussi nous sommes appelésà devenir à notre tour un signe. Ceque nos yeux voient, c’est ce que no-tre vie annonce concrètement. Sinous voyons avec les yeux de l’Es-prit, nous aurons aussi une vie riched’Esprit et donc fructueuse.

    Si nous décidons de célébrer Noëlcette année encore, c’est parce quenous croyons qu’il est né et qu’il estprésent. Il nous revient maintenantde devenir le signe d’une grandejoie, la joie de l’Emmanuel — D ieuavec nous — et de devenir témoinsde cette joie «à Jérusalem, dans tou-te la Judée et la Samarie et jus-qu’aux extrémités de la terre» (Actes1, 8).

  • L’OSSERVATORE ROMANOnuméro 52, mardi 29 décembre 2020 page 5

    Même les petits gestesd’amour changent l’h i s t o i re

    Lettres de Créancede l’ambassadeur du Honduras

    Chers frères et sœurs, bonjour!Hier, l’Evangile parlait de Jésus com-me de «la vraie lumière» venue dansle monde, une lumière qui «brilledans les ténèbres» et «les ténèbresn’ont pas vaincue» (Jn 1, 9.5). Au-j o u rd ’hui, nous voyons le témoin de Jé-sus, saint Etienne, briller dans les té-nèbres. Les témoins brillent de la lu-mière de Jésus, ils n’ont pas de lu-mière propre. L’Eglise n’a pas nonplus de lumière propre; c'est pourcette raison que les antiques pèresappelaient l’Eglise: «Le mystère de lalune». Tout comme la lune n’a pas delumière propre, les témoins n’ont pasde lumière propre, ils sont capablesde prendre la lumière de Jésus et dela refléter. Etienne est faussement ac-cusé et lapidé brutalement, mais dansles ténèbres de la haine, dans ce tour-ment de lapidation, il fait resplendirla lumière de Jésus: il prie pour sesassassins et il leur pardonne, commeJésus sur la croix. Il est le premiermartyr, c’est-à-dire le premier té-moin, le premier d’une multitude defrères et sœurs qui, jusqu’à au-j o u rd ’hui, continuent à apporter lalumière dans les ténèbres: des per-sonnes qui répondent au mal par lebien, qui ne cèdent pas à la violenceni au mensonge, mais qui brisent laspirale de la haine par la douceur del’amour. Ces témoins allument l’aub e

    de Dieu dans les nuits du monde.Mais comment devient-on té-

    moin? En imitant Jésus, en prenantla lumière de Jésus. Tel est le cheminpour chaque chrétien: imiter Jésus,prendre la lumière de Jésus. SaintEtienne nous donne l’exemple: Jésusest venu pour servir et non pour êtreservi (cf. Mc 10, 45), et il vit pour ser-vir et non pour être servi, et il vientpour servir: Etienne a été élu diacre,il devient diacre, c’est-à-dire servi-teur, et il assiste les pauvres à table(cf. Ac 6, 2). Il essaie d’imiter le Sei-gneur chaque jour et il le fait même àla fin: comme Jésus, il est capturé,condamné et tué hors de la ville et,comme Jésus, il prie et il pardonne.Tandis qu’il est lapidé, il dit: «Sei-gneur, ne leur impute pas ce péché»(7, 60). Etienne est un témoin parcequ’il imite Jésus.

    Cependant, une question pourraitse poser: ces témoignages de bontéservent-ils vraiment alors que la mé-chanceté se répand dans le monde? Aquoi cela sert-il de prier et de par-donner? Juste à donner un bonexemple? Mais à quoi cela sert-il?Non, il y a bien plus. Nous le décou-vrons à un détail. Parmi ceux pourlesquels Etienne priait et à qu’il apardonnés, il y avait, selon le texte,«un jeune homme, appelé Saul» (v.58), qui «approuvait son meurtre»

    (8, 1). Peu après, par lagrâce de Dieu, Saul seconvertit, reçoit la lu-mière de Jésus, l’accep-te, se convertit et de-vient Paul, le plusgrand missionnaire del’histoire. Paul est néprécisément de la grâcede Dieu, mais par lepardon d’Etienne, parle témoignage d’Etien-ne. Voici la semence desa conversion. C’est lapreuve que les gestesd’amour changentl’histoire: même ceuxqui sont petits, cachés,quotidiens. Parce queDieu guide l’histoire àtravers l’humble coura-ge de qui prie, aime etpardonne. Beaucoupde saints cachés, lessaints de la porte à cô-té, témoins de vie cachés, changentl’histoire à travers de petits gestesd’a m o u r.

    Etre témoins de Jésus vaut égale-ment pour nous. Le Seigneur veutque nous fassions de la vie uneœuvre extraordinaire à travers desgestes ordinaires, les gestes de tousles jours. Là où nous vivons, en fa-mille, au travail, partout, nous som-mes appelés à être témoins de Jésus,ne serait-ce qu’en donnant la lumièred’un sourire, une lumière qui n’estpas la nôtre: elle est de Jésus, et mê-me tout simplement en fuyant lesombres des bavardages et des com-mérages. Et puis, quand nous voyonsquelque chose qui ne va pas, au lieude critiquer, de bavarder et de nousplaindre, prions pour celui qui acommis une erreur et pour cette si-tuation difficile. Et quand une dis-cussion surgit à la maison, au lieud’essayer de l’emporter, essayons dedésamorcer; et de recommencer àchaque fois, en pardonnant celui quia offensé. Des petites choses, mais el-les changent l’histoire, parce qu’elles

    ouvrent la porte, elles ouvrent la fe-nêtre à la lumière de Jésus. SaintEtienne, alors qu'il recevait les pier-res de la haine, a répondu par des pa-roles de pardon. Ainsi, il a doncchangé l’histoire. Nous aussi, nouspouvons changer le mal en bien tousles jours, comme le suggère un beauproverbe, qui dit: «Fais comme lepalmier: on lui jette des pierres et ilfait tomber des dattes».

    Prions aujourd’hui pour ceux quisouffrent des persécutions pour lenom de Jésus. Malheureusement, ilssont nombreux. Ils sont plus nom-breux que pendant les premierstemps de l’Eglise. Confions ces frèreset sœurs à la Vierge, pour qu’ils ré-pondent à l’oppression par la dou-ceur et qu’en véritables témoins deJésus, ils soient vainqueurs du malpar le bien.

    A l'issue de l'Angelus, le Pape a ajouté lesparoles suivantes:

    Chers frères et sœurs,Je vous salue tous, familles, groupes

    et fidèles individuels qui suivez cemoment de prière à travers lesmoyens de communication sociale.Nous devons faire ainsi, pour éviterque les gens ne viennent sur la place.Pour collaborer avec ces dispositionsque les autorités ont données, pournous aider tous à échapper à cettepandémie.

    L’atmosphère de joie de Noël, quise prolonge aujourd'hui et remplitencore nos cœurs, suscite chez tousle désir de contempler Jésus dans lacrèche, pour ensuite le servir et l'ai-mer chez les personnes qui sont à noscôtés. Ces jours derniers, j'ai reçu desmessages de vœux de Rome et d'au-tres parties du monde. Il est impossi-ble de répondre à chacun, mais jeprofite de ce moment pour exprimerma gratitude, en particulier pour ledon de la prière, que vous me faiteset que je vous adresse avec plaisir enre t o u r.

    Bonne fête de Saint-Etienne. S'ilvous plaît continuez à prier pourmoi.

    Bon déjeuner et au revoir!

    Angelus du 26 décembre, fête de saint Etienne

    Dans la matinée du samedi 19 décembre, le Papea reçu en audience S.E. M. Carlos Antonio Cor-dero Suárez, nouvel ambassadeur du Hondurasprès le Saint-Siège, à l'occasion de la présenta-tion de ses Lettres de Créance.

    Né le 30 juillet 1948, il est marié et a six en-fants. Titulaire d'une maîtrise de chimie et de

    pharmacie de l'Universidad Nacional Autónomadu Honduras (1973), il a en outre effectué deuxannées d'étude en économie d'entreprise. Il aobtenu le grade de général des pompiers. Il asuccessivement exercé les fonctions suivantes: di-recteur général de la pharmacie Corval (1974-1984); directeur de planification, de gestion et de

    développement des pro-grammes et des projetschez CONSUPLANE-SEC-PLAN (1985-1991); directeurpour les urgences à lacommission permanentepour les urgences COPECO(1991-1993); directeur exé-cutif de la commissionpour le développementdes Iles de la Baie (1993-2002); commandant géné-ral du corps des pompiers(2003-2010); conseiller duprésident du congrès na-tional (2011-2012); sous-commissaire à la commis-sion permanente pour lesurgences COPECO (2012-2020).

    Dans le monde aujourd’hui

    Covidet discriminations anti-chrétiennes

    Alors que l'Eglise célèbre saintEtienne, le premier martyr, la pen-sée se tourne vers les nombreuxchrétiens qui sont encore au-j o u rd ’hui victimes de violence enraison de leur foi, et celles-ci sonten hausse, affirme Cristian Nani,directeur de l’ong Portes ouvertesdont le siège est en Italie, tout ensoulignant quelques signes d'espé-rance, comme au Soudan. Notreépoque compte plus de martyrs quedans les premiers siècles. Le PapeFrançois l’a souligné à de nombreu-ses reprises. Depuis le proto-martyrEtienne, le phénomène de la persé-cution a marqué l’histoire du chris-tianisme sous différentes formes.

    Cristian Nani, revient sur l'aug-mentation des persécutions en 2020par rapport à l'année précédente. Ilrappelle que les chiffres de 2019parlaient d'au moins 260 millionsde chrétiens persécutés dans lemonde et de 2 983 chrétiens tués enraison de leur foi.

    Le rapport 2021 de Portes ouver-tes sur la liberté religieuse sera pu-blié le 13 janvier; portant sur la pé-riode du 1er octobre 2019 au 30 sep-tembre 2020, il offrira des donnéesplus précises: cet index mondialétablit la liste des 50 pays où leschrétiens subissent des persécu-tions, et celles-ci sont en augmenta-tion.

    En ce qui concerne le nombre dechrétiens tués en raison de leur foi,il faut souligner que si la violence sedistingue dans la couverture média-tique par le caractère tragique del'événement lui-même, il est égale-ment important de mettre en évi-dence le facteur de discriminationet de pression sur les chrétiens, ca-

    pable de faire de leur vie un vérita-ble enfer: difficultés d'accès aumonde du travail, aux soins de san-té, au système éducatif, aux droitsfondamentaux. Ce ne sont là quedes exemples de ce que les chrétiensvivent dans des pays comme la Co-rée du Nord, l'Afghanistan, la So-malie, le Pakistan, etc. Le rapportanalyse à la fois le facteur violenceet le facteur pression/discrimina-tion, en analysant comment cesdeux facteurs se matérialisent dansles cinq sphères de vie de l'individuqui professe la foi chrétienne: pri-vée, familiale, communautaire, na-tionale, ecclésiale.

    «Toute notre campagne de sou-tien aux chrétiens persécutés, souli-gne Christian Nani, s'est articuléecette année autour d'un fait: la per-sécution a été aggravée par la Co-vid-19. La pandémie a multiplié lesdiscriminations à l'encontre deschrétiens. Pour citer un fait concret,la grande majorité des chrétiens enInde et au Bangladesh contactéspar nos partenaires locaux n'ontpas eu accès aux aides fournies parl'Etat». «En Somalie, les chrétiensont été accusés de propager l’épidé-mie parce que ce sont des infidèles,selon des croyances animistes mê-lées d’islam radical. En Afriquesubsaharienne, en particulier dansles régions radicalisées comme lenord du Nigeria et ses environs, lesconfinements ont été l'occasionpour les groupes terroristes, lesbandes criminelles et les bergers fu-lanis d'attaquer les communautéschrétiennes, de lancer des raids, detuer et d'enlever, comme nousl'avons vu récemment dans les mé-dias».

  • L’OSSERVATORE ROMANOpage 6 mardi 29 décembre 2020, numéro 52

    Une année spécialeconsacrée à la famille

    Chers frères et sœurs, bonjour!Quelques jours après Noël, la liturgienous invite à fixer notre regard sur laSainte Famille de Jésus, Marie et Jose-ph. Il est beau de réfléchir sur le fait quele Fils de Dieu ait voulu avoir besoin,comme tous les enfants, de la chaleurd’une famille. C’est précisément pourcette raison, parce qu'elle est la famillede Jésus, celle de Nazareth est la famille-modèle, dans laquelle toutes les famillesdu monde peuvent trouver leur point deréférence sûr et une inspiration sûre. Leprintemps de la vie humaine du Fils deDieu a germé à Nazareth, au moment oùil a été conçu par l’œuvre de l’EspritSaint dans le sein virginal de Marie. En-tre les murs hospitaliers de la maison deNazareth l’enfance de Jésus s’est dérou-lée dans la joie, entourée de la sollicitudepaternelle de Marie et du soin de Jose-ph, dans lequel Jésus a pu voir la ten-dresse de Dieu (cf. Lettre apostoliquePatris corde, n. 2).

    A l’imitation de la Sainte Famille,nous sommes appelés à redécouvrir lavaleur éducative de la cellule familiale:celle-ci doit être fondée sur l’amour quirégénère toujours les relations en ou-vrant des horizons d’espérance. En fa-mille, on peut faire l’expérience d’unecommunion sincère quand elle est unemaison de prière, lorsque les liens d'af-fection sont sérieux, profonds et purs,lorsque le pardon l’emporte sur les dis-cordes, lorsque la dureté quotidienne dela vie est adoucie par une tendresse mu-tuelle et par une adhésion sereine à lavolonté de Dieu. De cette manière, la fa-mille s’ouvre à la joie que Dieu donne àtous ceux qui savent donner avec joie.Dans le même temps, elle trouve l’éner-gie spirituelle pour s’ouvrir à l’e x t é r i e u r,aux autres, au service de ses frères, à lacollaboration pour la construction d’unmonde toujours nouveau et meilleur; etdonc capable de se faire porteuse de sti-muli positifs; la famille évangélise à tra-vers l’exemple de sa vie. C’est vrai, danschaque famille, il y a des problèmes, etparfois aussi on se dispute: «Père, je mesuis disputé.. » — nous sommes hu-

    mains, nous sommes faibles, et nousnous sommes tous quelquefois disputésen famille. Je vais vous dire une chose: sion se dispute en famille, que la journéene finisse pas sans qu’on ait fait la paix.«Oui, je me suis disputé», mais avant definir la journée, fais la paix. Et tu saispourquoi? Parce que la guerre froide dulendemain est très dangereuse. Elle n’ai-de pas. Et puis en famille, il y a troismots, trois mots qu'il faut toujours gar-der: «Est-ce que je peux? Merci. Excuse-moi». «Est-ce que je peux?», pour nepas être envahissant dans la vie des au-tres. «Est-ce que je peux faire ceci? Il tesemble que je peux faire cela?». «S’il teplaît». Toujours, ne pas être envahissant.«Est-ce que je peux?», le premier mot.«Merci!»: pour les nombreuses aides, lesnombreux services qu’on se rend en fa-mille. Toujours remercier. La gratitude,c’est le sang de l’âme noble. «Merci!».Et ensuite, la plus difficile à dire: «Excu-se-moi!». Parce qu’il nous arrive tou-jours de faire de mauvaises choses etparfois certains se sentent offensés pourcela. «Excuse-moi!», «Excuse-moi!».N’oubliez pas les trois mots: «Est-ce queje peux? Merci! Excuse-moi!». Si dansune famille, dans l’environnement fami-lial, il y a ces trois mots, la famille se por-te bien.

    C’est à l’exemple d’évangéliser par lafamille que nous appelle la fête d’au-j o u rd ’hui, en nous proposant à nouveaul’idéal de l’amour conjugal et familial,comme cela a été souligné dans l’exhor-tation apostolique Amoris laetitia, dont lecinquième anniversaire de la promulga-tion aura lieu le 19 mars prochain. Et il yaura une année de réflexion sur Am o r i slaetitia, et ce sera une occasion pour ap-profondir les contenus du document [19mars 2021-juin 2022].

    Ces réflexions seront mises à la dispo-sition des communautés ecclésiales etdes familles pour les accompagner surleur chemin. Dès à présent, j’invite toutle monde à adhérer aux initiatives qui se-ront promues au cours de cette Année etqui seront coordonnées par le Dicastèrepour les laïcs, la famille et la vie. Con-

    fions à la Sainte Famille de Nazareth, enparticulier à saint Joseph, époux et pèreplein de sollicitude, ce chemin avec lesfamilles du monde entier.

    Que la Vierge Marie, à qui nous nousadressons maintenant par la prière del’An g e l u s , obtienne aux familles du mon-de entier d’être toujours plus fascinéespar l’idéal évangélique de la Sainte Fa-mille, afin de devenir le ferment d’unenouvelle humanité et d’une solidaritéconcrète et universelle.

    A l'issue de l'Angelus, le Pape a jouté les parolessuivantes:

    Chers frères et sœurs,Je vous salue tous, familles, groupes etpersonnes individuelles, qui suivez laprière de l'Angelus à travers les moyensde communication sociale. Ma penséeva en particulier aux familles qui, aucours de ces mois, ont perdu un de leursmembres ou ont été éprouvées par lesconséquences de la pandémie. Je penseégalement aux médecins, aux infirmierset à tout le personnel sanitaire, dont legrand engagement en première lignepour lutter contre la diffusion du virus aeu des répercussions significatives sur lavie de famille.

    Et aujourd'hui, je confie chaque fa-mille au Seigneur, en particulier les pluséprouvées par les difficultés de la vie etpar le fléau de l'incompréhension et dela division. Que le Seigneur, né à Be-thléem, donne à tous la sérénité et la for-ce de marcher unis sur la voie du bien.

    Et n'oubliez pas ces trois mots qui ai-deront tant à vivre l'unité dans la famille:«S'il te plaît» — pour ne pas être enva-hissant, respecter les autres «merci» — seremercier mutuellement en famille — et«excuse-moi» quand nous faisons quel-que chose de mal. Et cet «excuse-moi»— ou quand on se dispute — s'il vousplaît, dites-le avant la fin de la journée:faire la paix avant que la journée ne fi-nisse.

    Je souhaite à tous un bon dimancheet, s'il vous plaît, n'oubliez pas de prierpour moi. Bon déjeuner et au revoir!

    Note du Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie

    Propositions etinitiatives à développerLe 19 mars 2021, à l'occasiondu 5e anniversaire de la publi-cation de l'exhortation aposto-lique Amoris laetitia sur la beau-té et la joie de l'amour familial,le Pape François inaugureral'Année «famille Amoris laeti-tia» qui se terminera le 26 juin2022 à l'occasion de la 10e re n -contre mondiale des familles àRome à laquelle il sera d’ail-leurs présent

    «L'expérience de la pandé-mie, peut-on lire dans le com-muniqué du Dicastère pour leslaïcs, la famille et la vie, «a misen évidence le rôle central dela famille en tant qu'Eglise do-mestique et a souligné l'impor-tance des liens entre les famil-les». A travers les différentesinitiatives de nature spirituel-le, pastorale et culturelle pré-vues dans le cadre de l'Annéede la «famille Amoris laetitia»,le Pape François «entends'adresser à toutes les commu-nautés ecclésiales du monde,en exhortant chacun à être té-moin de l'amour familial».

    Le Dicastère, poursuit letexte, mettra à la dispositiondes paroisses, des diocèses, desuniversités, des mouvementsecclésiaux et des associationsfamiliales, «des instrumentsde spiritualité familiale, deformation et d'action pastoralesur la préparation au mariage,l'éducation à l'affectivité desjeunes, à la sainteté des épouxet des familles qui vivent lagrâce du sacrement dans leurvie quotidienne». En outre,des symposiums universitairesinternationaux seront organi-sés «pour approfondir le con-tenu et les implications del'exhortation apostolique parrapport à des questions degrande actualité pour les fa-milles du monde entier».

    En vue de l'ouverture decette année le 19 mars pro-chain, le Dicastère romain apréparé une brochure infor-mative qui peut être téléchar-gée sur le site: www.amorislae-titia.va. Développé en cinqlangues, anglais, français, es-pagnol, portugais et italien, lesite sera mis à jour avec lespropositions et initiatives quise développeront progressive-ment au cours de cette annéesp éciale.

    Le premier d’entre eux est«de faire expérimenter quel'Evangile de la famille est unejoie qui remplit le cœur et tou-te la vie». Et, lit-on dans labrochure, une famille qui dé-couvre et éprouve la joied'avoir un don et d'être un don

    pour l'Eglise et la société«peut devenir une lumièredans les ténèbres du monde».Un deuxième objectif est deproclamer la valeur précieusedu sacrement du mariage qui«a en soi une force transfor-matrice pour l'amour hu-main». Et encore: «faire desfamilles les protagonistes duministère de la famille» et desjeunes «conscients de l'impor-tance de la formation à la véri-té de l'amour et du don desoi». Enfin, il y a une invita-tion à élargir, au cours de l'An-née, le regard et l'action de lapastorale familiale pour qu'el-le devienne transversale, demanière à inclure toutes lescomposantes de la famille.

    De nombreuses initiativespeuvent être menées dans lesdiocèses et les paroisses aucours de l'Année: du renforce-ment de la pastorale de prépa-ration au mariage et de l'ac-compagnement des conjointsdans les premières années dumariage, à l'organisation derendez-vous pour les parentssur l'éducation des enfants. Etpuis, la promotion de rencon-tres sur la beauté et les diffi-cultés de la vie familiale,«pour encourager la recon-naissance de la valeur socialede la famille et la création d'unréseau de familles et de pas-teurs capables de devenir desvoisins dans des situations dif-ficiles, avec l'annonce, le par-tage et le témoignage». Uneattention particulière est sug-gérée pour les couples en crise,ainsi que pour les personnesâgées, afin de «surmonter laculture du rejet et de l'indiffé-rence». Des initiatives pour ré-fléchir et discuter de questionstelles que la famille, le maria-ge, la chasteté, l'ouverture à lavie, l'utilisation des réseaux so-ciaux, la pauvreté, le respectde la création sont suggéréespour les jeunes. Il est égale-ment recommandé d'accorderune attention particulière auxenfants pendant l'Année.

    Un aspect particulier quiressort dans le contexte del'Année «famille Amoris laeti-tia» est le désir d'une plusgrande implication des cou-ples mariés dans les structuresdiocésaines et paroissialespour mettre en place une pas-torale familiale et un appro-fondissement de la formationdes agents pastoraux, des sé-minaristes et des prêtres afinque, travaillant avec les famil-les, ils soient à la hauteur desdéfis du monde d'aujourd'hui.

    Angelus du 27 décembre, fête de la Sainte Famille

  • L’OSSERVATORE ROMANOEDITION HEBDOMADAIRE EN LANGUE FRANÇAISE

    Unicuique suum Non praevalebunt

    Cité du Vaticanredazione.francese.or@sp c.vaw w w. o s s e r v a t o re ro m a n o .v a

    ANDREA MONDAd i re c t e u r

    Jean-Michel Couletrédacteur en chef de l’édition

    RédactionPiazza Pia, 3 00193 Roma

    téléphone + 39 06 698 45847

    TIPO GRAFIA VAT I C A N A EDITRICEL’OS S E R VAT O R E ROMANO

    Service photo: [email protected] de publicité

    Il Sole 24 Ore S.p.A,System Comunicazione Pubblicitaria

    Via Monte Rosa, 91, 20149 Milanos e g re t e r i a d i re z i o n e s y s t e m @ i l s o l e 2 4 o re . c o m

    Abonnements: Italie, Vatican: 58,00 €; Europe: 100,00 € 148,00 $ U.S. 160,oo FS; Amérique latine, Afrique,Asie: 110,00 € 160,00 $ U.S. 180,00 FS; Amérique du Nord, Océanie: 162,00 € 240,00 $ U.S. 260,00 F S. Renseignements:téléphone + 39 06 698 45450/45451/45454; fax + 39 06 698 45456; courriel: [email protected], [email protected]: Editions jésuites ASBL 141, avenue de la Reine 1030 Bruxelles (IBAN: BE64 0688 9989 0952BIC: GKCCBEBB); téléphone o81 22 15 51; fax 081 22 08 97; [email protected] n c e : Bayard-Ser 14, rue d’Assas, 75006 Paris; téléphone + 33 1 44 39 48 48; [email protected] Editions de L’Homme Nouveau 10, rue deRosenwald 75015 Paris (C.C.P. Paris 55 58 06T); téléphone + 33 1 53 68 99 77 [email protected]. Suisse: Editions Saint-Augustin, casepostale51, CH-1890 Saint-Maurice, téléphone + 41 24 486 05 04, fax + 41 24 486 05 23, [email protected] - Editions Parole et Silence, Le Muveran, 1880 LesPlans sur Bex (C.C.P. 17-336720-5); téléphone + 41 24 498 23 01; [email protected] Canada et Amérique du Nord: Editions de la CECC (Conférence desEvêques catholiques du Canada) 2500, promenade Don Reid, Ottawa (Ontario) K1H 2J2; téléphone 1 800 769 1147; [email protected]

    L’OSSERVATORE ROMANOnuméro 52, mardi 29 décembre 2020 page 7

    IN F O R M AT I O N SAudiences

    p ontificales

    Le Saint-Père a reçu en audience:

    7 décembreS.Exc. Mgr LAU R E N T I U S AMRIH JI-N A N G KU N G , ambassadeur d’Indoné-sie, à l’occasion de la présentation deses Lettres de Créance.

    S.Em. le cardinal ROBERT SARAH,préfet de la Congrégation pour leculte divin et la discipline des sacre-ments.

    M. ANDREA MONDA, directeur de«L’Osservatore Romano».

    10 décembreS.Em. le cardinal FRANCESCO MON-T E N E G R O, archevêque d’Agrigente(Italie), avec LL.EE. NN.SS.:

    — ALESSANDRO DA M I A N O, arche-vêque coadjuteur;

    — VINCENZO BERTOLONE, arche-vêque de Catanzaro-Squillace.

    S.Exc. Mgr ST E FA N O RU S S O, évêqueémérite de Fabriano-Matelica (Ita-lie), secrétaire général de la conféren-ce épiscopale italienne.

    11 décembreS.Em. le cardinal MARC OU E L L E T,préfet de la Congrégation pour lesévêques.

    14 décembreS.E. Mme ZYZANA ČA P U T O VÁ , prési-dente de la République slovaque,avec sa suite.

    Collège épiscopalNominations

    Le Saint-Père a nommé:

    7 décembreS.Exc. Mgr VÍCTOR MANUELOCHOA CA D AV I D : évêque aux arméespour la Colombie, le transférant dudiocèse de Cúcuta (Colombie).

    Né le 18 octobre 1962 à Bello, dé-partement d’Antioquia et archidio-cèse métropolitain de Medellín (Co-lombie), il a été ordonné prêtre le 5juillet 1986, pour le clergé de Medel-lín. Le 24 janvier 2006, il a été nom-mé évêque titulaire de San Leone etauxiliaire de Medellín et a reçu l’or-dination épiscopale le 1er avril 2006.Le 24 janvier 2011, il a été transférécomme évêque résidentiel à Málaga-Soata et le 24 juin 2015 il est devenuévêque du diocèse de Cúcuta.

    S.Exc. Mgr ERIO CASTELLUCCI, ar-chevêque métropolitain de Modena-Nonantola (Italie) et jusqu’à présentadministrateur apostolique de Carpi:évêque de Carpi (Italie), unissant inpersona Episcopi les sièges de Modena-Nonantola et de Carpi.

    Né à Forlì (Italie) le 8 juillet 1960,il a été ordonné prêtre le 5 mai 1984pour le diocèse de Forlì-Bertinoro.Le 3 juin 2015 il a été nommé arche-vêque métropolitain de Modena-No-nantola et a été consacré évêque le 12septembre suivant. Le 26 juin 2019, ila été nommé administrateur aposto-lique de Carpi.

    8 décembrele père MARTIN KMETEC O.F.M.Conv., jusqu’à présent supérieur de lacommunauté des frères conventuels

    de Büyükdere, Istanbul: archevêquemétropolitain d’Izmir (Turquie).

    Né le 10 novembre 1956 à Ptuj, enSlovénie, il a émis sa profession so-lennelle dans l’ordre des frères mi-neurs conventuels en Slovénie le 4octobre 1982 et a été ordonné prêtrefranciscain conventuel le 29 juin1983.

    9 décembrele père LU KA SY LV E S T E R GO P E P, dudiocèse de Minna (Nigéria), jusqu’àprésent vicaire général et curé de SanCristoforo à Kwamba: évêque auxi-liaire de Minna (Nigéria), lui assi-gnant le siège titulaire de Muzuca diBizacena.

    Né le 14 juillet 1965 à Kalin Nemel,diocèse de Pankshin (Nigéria), il aété ordonné prêtre le 31 janvier 1998,pour le clergé de Minna.

    10 décembrele père JEAN-LUC GARIN, du clergéde l'archidiocèse métropolitain deLille, jusqu’à présent curé de la pa-roisse de la Très-Sainte Trinité àLambersart: évêque de Saint-Claude( Fr a n c e ) .

    Né le 27 octobre 1969 à La Bassée,dans l'archidiocèse métropolitain deLille (France), il a été ordonné prêtrele 29 juin 1997 pour le clergé de Lil-le.

    11 décembreS.Exc. Mgr TULIO LUIS RAMÍREZPADILLA, jusqu’à présent évêque titu-laire d’Ausuccura et auxiliaire de l’ar-chidiocèse de Caracas (Vénézuéla):évêque de Guarenas (Vénézuéla).

    Né à Caracas (Vénézuéla) le 28 fé-vrier 1960, il a été ordonné prêtre le 5août 1984 pour l’archidiocèse métro-politain de Valencia au Vénézuéla.Le 4 avril 2012, il a été nomméévêque titulaire d’Ausuccura et auxi-liaire de l’archidiocèse métropolitainde Caracas et a reçu l’o rd i n a t i o népiscopale le 8 juillet suivant.

    12 décembreS.Exc. Mgr DOMENICO BAT TA G L I A :archevêque métropolitain de Naples(Italie), le transférant du diocèse deCerreto Sannita — Telese —Sant’Agata de’ Goti.

    Né le 20 janvier 1963 à Satriano,archidiocèse métropolitain de Catan-zaro-Squillace (Italie), il a été ordon-né prêtre le 6 février 1988. Elu évêquede Cerreto Sannita - Telese -Sant’Agata de’ Goti le 24 juin 2016, ila été consacré le 3 septembre sui-vant.

    le chanoine ARTUR WAŻN Y, du clergédu diocèse de Tarnów (Pologne), jus-qu’à présent directeur du bureaupour la formation permanente duclergé: évêque auxiliaire du diocèsede Tarnów (Pologne), lui assignant lesiège titulaire de Mazaca.

    Né le 12 octobre 1966 à Rzeszów(Pologne), il a été ordonné prêtre le25 mai 1991 pour le diocèse de Tar-n ó w.

    16 décembrele père CARLOS SI LVA , O.F.M. Cap.,jusqu’à présent conseiller général del’Ordre des frères mineurs capucins àRome: évêque auxiliaire de l’a rc h i -diocèse métropolitain de São Paulo(Brésil), lui assignant le siège titulai-re de Summula.

    Né le 5 décembre 1962 à Andradi-na, diocèse d’Araçatuba, Etat de SãoPaulo (Brésil), il a émis sa professionreligieuse chez les frères mineurs ca-pucins le 10 janvier 1988 et a été or-

    donné prêtre le 1er août 1992.

    Démissions

    Le Saint-Père a accepté la démission de:

    7 décembreS.Exc. Mgr FABIO SUESCÚN MUTIS,qui avait demandé à être relevé de lacharge d’évêque aux armées pour laColombie.

    8 décembreS.Exc. Mgr LORENZO PI R E T T O, O.P.,qui avait demandé à être relevé de lacharge pastorale de l’archidio cèsemétropolitain d’Izmir (Turquie).

    9 décembreS.Exc. Mgr WILLIAM D’SOUZA, S.J.,qui avait demandé à être relevé de lacharge pastorale de l’archidio cèsemétropolitain de Patna (Inde).

    S.Exc. Mgr SEBASTIAN KALLUPU-RA, jusqu’à présent archevêque coad-juteur du même archidiocèse, lui suc-cède dans sa charge.

    11 décembreS.Exc. Mgr GU S TAV O GARCÍA NA-R A N J O, qui avait demandé à être rele-vé de la charge pastorale du diocèsede Guarenas (Vénézuéla).

    12 décembreS.Em. le cardinal CRESCENZIO SEPE.,qui avait demandé à être relevé de lacharge pastorale de l’archidio cèsemétropolitain de Naples (Italie).

    Administrateurap ostolique

    Démission

    8 décembreLe Saint-Père a accepté la démission

    présentée par le révérend DARIUSZBURAS, administrateur apostoliqued’Atyrau au Kazakhstan, et a nomméà la charge d’administrateur aposto-lique «ad nutum Sanctae Sedis» dela même circonscription ecclésias-tique le père PETER SAKMÁR, du cler-gé du diocèse de Spiš, en Slovaquie,jusqu’à présent directeur spirituel auséminaire interdiocésain à Karagan-da.

    Représentationp ontificale

    Nomination

    Le Saint-Père a nommé:

    10 décembreS.Exc. Mgr LUIGI BONAZZI, a rc h e -vêque titulaire d’Atella, jusqu’à pré-sent nonce apostolique au Canada:nonce apostolique en Albanie.

    Vicaire apostoliqueNomination

    Le Saint-Père a nommé:

    14 décembrele père PHILIPPE ABBO CHEN, mem-bre de l’institut séculier «Notre-Da-me de Vie», jusqu’à présent vicairedélégué de Mongo (Tchad): vicaireapostolique de Mongo (Tchad).

    Né le 10 mai 1962 à Dadouar,Mongo (Tchad), il a été ordonné prê-tre le 17 mai 1997.

    Démission

    14 décembreS.Exc. Mgr HENRI CO U D R AY, S.J, quiavait demandé à être relevé de la

    charge pastorale de vicaire aposto-lique de Mongo (Tchad).

    Curie romaineNominations

    16 décembreLe Saint-Père a nommé parmi les

    membres des dicastères de la Curieromaine Leurs Eminences MM. lesc a rd i n a u x :

    1) à la Congrégation pour les Eglisesorientales et au dicastère pour la com-munication, S.Em. le cardinal MAR -CELLO SE M E R A R O, préfet de la Congré-gation pour les causes des saintes;

    2) à la Congrégation pour les évê-ques, S.Em. le cardinal AUGUSTOPAOLO LOJUDICE, archevêque deSienne - Colle di Val d’Elsa - Mon-talcino;

    3) à la Congrégation pour l’évan-gélisation des peuples, S.Em. le car-dinal ANTOINE KAMBANDA, arche-vêque de Kigali;

    4) à la Congrégation pour le cler-gé, Leurs Eminences MM. les cardi-naux: JOSE F. ADVINCULA, arche-vêque de Capiz; CORNELIUS SIM,évêque titulaire de Puzia di Numidiaet vicaire apostolique du Brunei;

    5) à la Congrégation pour les ins-tituts de vie consacrée et les sociétésde vie apostolique, S.Em. le cardinalMAU R O GAMBETTI, archevêque titu-laire de Tisiduo;

    6) au dicastère pour les laïcs, la fa-mille et la vie, S.Em. le cardinal WIL-TON DANIEL GR E G O R Y, archevêquede Washington;

    7) au Conseil pontifical pour la pro-motion de l’unité des chrétiens, S.Em.le cardinal MARIO GRECH, s e c r é t a i regénéral du synode des évêques;

    8) à la Commission pontificalepour l’Amérique latine, S.Em. le car-dinal CELESTINO AÓS BR A C O, arche-vêque de Santiago du Chili.

    Lettres de Créancede l’ambassadeur de Corée

    Dans la matinée du jeudi 17 décembre, le PapeFrançois a reçu en audience S. E. M. Kyu HoChoo, nouvel ambassadeur de la République deCorée, à l’occasion de la présentation des Lettresqui l’accréditent près le Saint-Siège. Né le 21 août1952, il est marié et a deux enfants. Titulaire d’unemaîtrise en droit (université de Sungkyunkwan,Séoul, 1975) et d’une spécialisation en politiquespubliques internationales (université Johns Hop-kins, Washington D.C., 1998), il a successivementexercé les fonctions suivantes: deuxième secrétaire

    à l’ambassade au Vénézuéla (1981);premier secrétaire à l’ambassade auJapon (1987); directeur de ladeuxième division des analyses desservices de renseignements (1990),de la division pour les affaires poli-tiques spéciales (1991), de la pre-mière division pour les affaires del’Asie nord-orientale, et des affairesde l’Asie et du Pacifique (1992), auministère des affaires étrangères(MAE); ministre conseiller dans lesambassades d'Italie (1994) et du Ja-pon (1998); directeur général pourles affaires asiatiques et pacifiques,au MAE (2000); consul général àChicago (2002); ministre à l’ambas-sade au Japon (2004); porte-paroledu ministère des affaires étrangères

    et du commerce (2005); commissaire du serviceimmigration au ministère de la justice (2007); pro-fesseur à l’institut des affaires étrangères et de lasécurité nationale auprès du MAE (2009); ambassa-deur extraordinaire et plénipotentiaire du Royau-me-Uni (2010); professeur à l’école de spécialisa-tion en études stratégiques, université de Sun-gkyunkwan, Séoul (de 2013 à 2020); vice-présidentdu conseil pour les relations extérieures (2014-2016); président du futur Forum Corée-Japon(2015-2020).

  • L’OSSERVATORE ROMANOpage 8 mardi 29 décembre 2020, numéro 52

    Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements

    Note sur le dimanchede la Parole de Dieu

    Le Dimanche de la Parole de Dieu,voulu par le Pape François le troi-sième dimanche du temps ordinai-re de chaque année,1 rappelle àtous, pasteurs et fidèles, l’imp or-tance et la valeur de la sainte Ecri-ture pour la vie chrétienne, ainsique la relation entre la Parole deDieu et la liturgie: «En tant quechrétiens, nous sommes un seulpeuple qui marche dans l’h i s t o i re ,fort de la présence du Seigneurparmi nous qui nous parle et nousnourrit. Ce jour consacré à la Bibleveut être non pas «une seule fois

    par an», mais un événement pourtoute l’année, parce que nousavons un besoin urgent de devenirfamiliers et intimes de la sainteEcriture et du Ressuscité, qui necesse de rompre la Parole et le Paindans la communauté des croyants.C’est pourquoi nous avons besoind’entrer constamment en confianceavec la sainte Ecriture, sinon lecœur restera froid et les yeux res-teront fermés, frappés comme pard’innombrables formes de céci-té».2

    Ce dimanche est donc une bon-ne occasion de relire certains docu-ments ecclésiaux3 et surtout lesPrænotanda de l’Ordo Lectionum Missæ,qui présente une synthèse des prin-cipes théologiques, célébratifs etpastoraux concernant la Parole deDieu proclamée dans la messe,mais valable aussi dans toute célé-bration liturgique (sacrements, sa-cramentaux, liturgie des heures).

    1. Au moyen des lectures bibli-ques proclamées dans la liturgie,Dieu parle à son peuple et leChrist lui-même annonce sonEvangile ;4 le Christ est le centre etla plénitude de toutes l’E c r i t u re ,l’Ancien et le Nouveau Testament.5L’écoute de l’Evangile, point cul-minant de la liturgie de la Parole,6se caractérise par une vénérationp a r t i c u l i è re , 7 exprimée non seule-ment par des gestes et des accla-mations, mais par le Livre desEvangiles lui—même.8 L’une despossibilités rituelles appropriéespour ce dimanche pourrait être laprocession d’entrée avec l’E v a n g é-l i a i re 9 ou, à défaut de la proces-sion, sa mise en place sur l’autel.10

    2. L’ordonnancement des lectu-res bibliques établi par l’Eglisedans le Lectionnaire ouvre à la

    connaissance de toute la Parole deD ieu.11 Il est donc nécessaire derespecter les lectures indiquées,sans les remplacer ni les supprimer,et en utilisant des versions de laBible approuvées pour l’usage li-t u rg i q u e . 12 La proclamation destextes du Lectionnaire constitue unlien d’unité entre tous les fidèlesqui les écoutent. La compréhe-nsion de la structure et de l’objectifde la liturgie de la Parole aide l’a s-semblée des fidèles à accueillir ve-nant de Dieu la parole qui sau-ve.13

    3. Le chant du psaume respo-nsorial, qui est la réponse del’Eglise en prière,14 est recomman-dé; c’est pourquoi le service dupsalmiste dans chaque communau-té doit être accru.15

    4. Dans l’homélie, les mystèresde la foi et les normes de la viechrétienne sont exposés tout aulong de l’année liturgique et à par-tir de lectures bibliques.16 «Lespasteurs ont en premier lieu lagrande responsabilité d’expliqueret de permettre à tous de compren-dre la sainte Ecriture. Puisqu’elleest le livre du peuple, ceux qui ontla vocation d’être ministres de laParole doivent ressentir avec forcel’exigence de la rendre accessible àleur communauté ».17 Les évêques,les prêtres et les diacres doiventressentir l’engagement à accomplirce ministère avec un dévouementparticulier, en profitant des moyensproposés par l’Eglise.18

    5. Le silence est d’une importan-ce particulière: en encourageant laméditation, il permet à la Parole deDieu d’être reçue intérieurementpar ceux qui l’écoutent.19

    6. L’Eglise a toujours porté uneattention particulière à ceux quiproclament la Parole de Dieu dansl’assemblée: prêtres, diacres et lec-teurs. Ce ministère nécessite unepréparation intérieure et extérieurespécifique, la familiarité avec letexte à proclamer et la pratique né-cessaire pour le proclamer, en évi-tant toute improvisation.20 Il estpossible d’introduire des monitionsbrèves et appropriées aux lectures.21

    7. Pour la valeur qu’a la Parolede Dieu, l’Eglise invite à prendresoin de l’ambon d’où elle est pro-clamée;22 ce n’est pas un meuble

    fonctionnel, mais plutôt le lieuconforme à la dignité de la Parolede Dieu, en correspondance avecl’autel: en fait, nous parlons de latable de la Parole de Dieu et duCorps du Christ, en référence à lafois à l’ambon et surtout à l’autel.23L’ambon est réservé aux lectures,au chant du psaume responsorialet de l’annonce de Pâques; l’h o m é-lie et les intentions de la prièreuniverselle peuvent y être pronon-cées, alors qu’il est moins appro-prié d’y accéder pour les commen-taires, les avis, la direction duchant.24

    8. Les livres contenant les passa-ges de la sainte Ecriture suscitentchez ceux qui les écoutent la véné-ration pour le mystère de Dieu quiparle à son peuple.25 C’est pour-quoi on demande qu’ils soient con-fectionnés avec le plus grand soinet d’en faire bon usage. Il est ina-déquat d’utiliser des dépliants, desphotocopies, des feuillets à l’usagedes fidèles pour remplacer les li-vres liturgiques.26

    9. Dans les jours qui précèdentou qui suivent le Dimanche de laParole de Dieu, il convient de pro-mouvoir des réunions de formationpour souligner la valeur de la sain-te Ecriture dans les célébrations li-turgiques; ce peut être l’o ccasiond’apprendre davantage sur la ma-nière dont l’Eglise en prière lit lesSaintes Ecritures, avec une lecturecontinue, semi-continue et typolo-gique; quels sont les critères dedistribution liturgique des diffé-rents livres bibliques au cours del’année et dans les divers temps, demême que la structure des cyclesdu dimanche et de la semaine pourles lectures de la messe.27

    10. Le Dimanche de la Parole deDieu est aussi une occasion propi-ce pour approfondir le lien entre laSainte Ecriture et la liturgie desheures, la prière des Psaumes etCantiques de l’Office, les lecturesbibliques, en encourageant la célé-bration communautaire des Laudeset des Vêpres.28

    Parmi les nombreux saints etsaintes, tous témoins de l’Evangilede Jésus Christ, saint Jérôme peutêtre proposé comme exemple dugrand amour qu’il avait pour laParole de Dieu. Comme le rappe-lait récemment le Pape François, ilétait un «infatigable chercheur,exégète, profond connaisseur et

    vulgarisateur passionné de la sainteEcriture. [...] C’est dans la SainteEcriture que, en se mettant àl’écoute, Jérôme se trouve lui-mê-me, trouve le visage de Dieu et ce-lui des frères, et qu’il affine sa pré-dilection pour la vie communautai-re » . 29

    Cette Note entend contribuer àréveiller, à la lumière du Dimanchede la Parole de Dieu, la prise deconscience de l’importance de laSainte Ecriture pour notre vie decroyants, à partir de sa résonancedans la liturgie qui nous placedans un dialogue vivant et perma-nent avec Dieu. «La Parole deDieu écoutée et célébrée, surtoutdans l’Eucharistie, alimente et for-tifie intérieurement les chrétiens etles rend capables d’un authentiquetémoignage évangélique dans la viequotidienne».30

    De la Congrégation pour le cul-te divin et la discipline des sacre-ments, le 17 décembre 2020.

    ROBERT CA R D. SARAHP ré f e t

    ARTHUR RO CHES e c ré t a i re

    Prot. N. 602/20

    1Cf. François, Lettre apostolique enforme de «Motu Proprio» Ap e r u i tillis, 30 septembre 2019.2François, Aperuit illis, n. 8; ConcileVatican II, Constitution Dei Verbum,n. 25: Tous les clercs, en premierlieu les prêtres du Christ, et tousceux qui s’adonnent légitimement,comme diacres ou catéchistes, auministère de la parole, doivent, parune lecture sacrée assidue et parune étude approfondie, s’attacheraux Ecritures, de peur que l’und’eux ne devienne «un vain prédi-cateur de la Parole de Dieu au-de-hors, lui qui ne l’écouterait pas au-dedans de lui», alors qu’il doit fai-re part aux fidèles qui lui sont con-fiés, spécialement au cours de lasainte liturgie, des richesses sansmesure de la parole divine. De mê-me le saint Concile exhorte de fa-çon insistante et spéciale tous lesfidèles du Christ, et notamment lesmembres des ordres religieux, à ac-quérir, par la lecture fréquente desdivines Ecritures, «la science émi-nente de Jésus Christ» (Ph 3, 8).«En effet, l’ignorance des Ecritu-

    res, c’est l’ignorance du Christ».3Concile Vatican II, ConstitutionDei Verbum; Benoît XVI, Exhortationapostolique Verbum Domini.4Cf. Sacrosanctum Concilium, nn. 7, 33; Institutio generalis Missalis Romani(IGMR), n. 29; Ordo Lectionum Missæ(OLM), n. 12.5Cf. OLM, n. 5.6Cf. IGMR, n. 60 ; OLM, n. 13.7Cf. OLM, n. 17; Cæremoniale Episcopo-rum, n. 74.8 Cf. OLM, nn. 36, 113.9 Cf. IGMR, nn. 120, 133.10Cf. IGMR, n. 117.11Cf. IGMR, n. 57; OLM, n. 60.12Cf. OLM, nn. 12, 14, 37, 111.13Cf. OLM, n. 45.14Cf. IGMR, n. 61; OLM, n. 19-20.15Cf. OLM, n. 56.16Cf. OLM, n. 24; Congrégationpour le culte divin et la disciplinedes sacrements, Directoire sur l’h o m é-lie, n. 16.17François, Aperuit illis, n. 5 ; D i re c t o i resur l’homélie, n. 26.18Cf. François, Exhortation aposto-lique Evangelii gaudium, nn. 135-144;Directoire sur l’homélie.19Cf. IGMR, N. 56; OLM, N. 28.20Cf. OLM, nn. 14, 49.21Cf. OLM, nn. 15, 42.22Cf. IGMR, N. 309; OLM, N. 16.23Cf. OLM, n. 32.24Cf. OLM, n. 33.25Cf. OLM, n. 35; Cæremoniale Episco-porum, n. 115.26Cf. OLM, n. 37.27Cf. OLM, nn. 58-110; Directoiresur l’homélie, nn. 37-15628Institutio generalis de Liturgia Hora-rum, n. 140: «La lecture de la Sain-te Ecriture qui, d’après l’antiquetradition, se fait publiquementdans la liturgie, et non pas seule-ment dans la célébration eucharis-tique, mais aussi dans l’office di-vin, doit être hautement estiméepar tous les chrétiens parce quec’est l’Eglise qui la propose nonpour obéir à un choix individuelou à un penchant excessif, mais enrelation avec le Mystère quel’Epouse du Christ «déploie pen-dant le cycle de l’année, […]. Deplus, dans la célébration liturgique,la prière accompagne toujours lalecture de l’Ecriture sainte».29François, Lettre apostolique S c r i p-turae sacrae affectus, à l’occasion duXVIe centenaire de la mort de saintJérôme, 30 septembre 2020.30Cf. François, Exhortation aposto-lique Evangelii gaudium, n. 174.

    Congrégation pour les causes des saints

    Promulgation de décretsLe 21 décembre, le Pape François a reçu en audienceS.Em. le cardinal Marcello Semeraro, préfet de la Con-grégation pour les causes des saints. Au cours de l'au-dience, le Pape a autorisé cette même Congrégation àpromulguer les décrets concernant:

    — le martyre du serviteur de Dieu Rosario AngeloLivatino, fidèle laïc; né le 3 octobre 1952 à Canicattì(Italie) et tué en haine de la foi, sur la route qui con-duit de Canicattì à Agrigente (Italie), le 21 septembre1990;

    — les vertus héroïques du serviteur de Dieu Vasco deQuiroga, évêque de Michoacán; né vers 1470 à Madri-gal de las Altas Torres (Espagne) et mort à Pátzcuaro(Mexique) le 14 mars 1565;

    — les vertus héroïques du serviteur de Dieu Bernar-dino Piccinelli (dans le siècle: Dino), de l'Ordre desserviteurs de Marie, évêque titulaire de Gaudiaba etauxiliaire d'Ancône; né le 24 janvier 1905 à Madonnadei Fornelli, fraction de San Benedetto Val di Sambro(Italie) et mort à Ancône (Italie) le 1er octobre 1984;

    — les vertus héroïques du serviteur de Dieu Antonio

    Vicente González Suárez, prêtre diocésain; né le 5 avril1817 à Agüimes (Espagne) et mort à Las Palmas (Espa-gne) le 22 juin 1851;

    — les vertus héroïques du serviteur de Dieu AntonioSeghezzi, prêtre diocésain; né le 25 août 1906 à Premo-lo (Italie) et mort à Dachau (Allemagne) le 21 mai1945;

    — les vertus héroïques du serviteur de Dieu BernardoAntonini, prêtre diocésain; né le 20 octobre 1932 à Ci-mego (Italie) et mort à Karaganda (Kazakhstan) le 27mars 2002;

    — les vertus héroïques du serviteur de Dieu IgnacyStuchlý, prêtre profès de la société de Saint François deSales; né le 14 décembre 1869 à Bolesław (aujourd'huiPologne) et mort à Lukov (République tchèque) le 17janvier 1953;

    — les vertus héroïques de la servante de Dieu RosaStaltari, religieuse professe de la Congrégation des fil-les