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1 LE BALAFON Avril 2013/ Numéro-18 MINI ÉDITO… Petit à petit, l’été vient au-devant de nous! Au Burkina, il ne nous a jamais quitté, ou presque. Demandez aux membres du conseil général venus nous visiter en février-mars dernier. Ils sont venus juste avant la canicule, et encore. Quelques timides et premières pluies de la nouvelle saison <des pluies> sont tombées sur Banfora. C’est une grâce pour les agriculteurs qui songent aux prochaines semailles pour nourrir leur famille et remplir leur grenier en vue de la saison sèche. Les mangues ont fait leur apparition au marché. Pour ces délicieux fruits, la tradition veut qu’on attendre la <pluie des mangues> avant de les consommer. Banfora est le grenier des mangues, de la canne à sucre et des noix d’anacarde du Burkina. Déjà, des petits potagers prennent naissance ici et là. A notre résidence, un petit coin est réservé à la culture des concombres, maïs, oseille et tomates. Les postulants, notre employé de jour, Marc et le père Macaire sont attentif à l’arrosage quotidien de ces précieuses plantations qui font les délices à la table de la communauté. Pendant ce temps, la bananeraie de l’école nous fournit les délicieux fruits de leur jardin. Nous avons eu la joie de déguster le premier ananas récolté dans le jardin de l’école; un véritable délice! Oui, la vie jaillie de partout, ici et chez-vous. A l’image du Ressuscité que nous venons vivre. Beau printemps à vous tous! La rédaction.

18 balafon avril 2013

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LE BALAFON Avril 2013/ Numéro-18

MINI ÉDITO…

Petit à petit, l’été vient au-devant de nous! Au Burkina, il ne nous a jamais

quitté, ou presque. Demandez aux membres du conseil général venus nous

visiter en février-mars dernier. Ils sont venus juste avant la canicule, et

encore.

Quelques timides et premières pluies de la nouvelle saison <des pluies> sont

tombées sur Banfora. C’est une grâce pour les agriculteurs qui songent aux

prochaines semailles pour nourrir leur famille et remplir leur grenier en vue de

la saison sèche. Les mangues ont fait leur apparition au marché. Pour ces

délicieux fruits, la tradition veut qu’on attendre la <pluie des mangues> avant

de les consommer. Banfora est le grenier des mangues, de la canne à sucre et

des noix d’anacarde du Burkina.

Déjà, des petits potagers prennent naissance ici et là. A notre résidence, un

petit coin est réservé à la culture des concombres, maïs, oseille et tomates.

Les postulants, notre employé de jour, Marc et le père Macaire sont attentif à

l’arrosage quotidien de ces précieuses plantations qui font les délices à la table

de la communauté. Pendant ce temps, la bananeraie de l’école nous fournit les

délicieux fruits de leur jardin. Nous avons eu la joie de déguster le premier

ananas récolté dans le jardin de l’école; un véritable délice!

Oui, la vie jaillie de partout, ici et chez-vous. A l’image du Ressuscité que nous

venons vivre. Beau printemps à vous tous!

La rédaction.

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UN NOUVEAU VENU SUR NOTRE COURS…

Sur le terrain de notre résidence nous avons deux chiens, un chat, des poules,

dindons, pigeons, perroquet et à présent un petit singe vient de s’ajouter à la

collection du printemps. Pour l’instant, il porte le nom de singe, d’ici à ce

qu’on lui donne son vrai nom. Le concours est ouvert.

Il est attaché à un arbre où il

peut grimper rapidement quand

les chiens s’approchent trop du

nouveau venu qui s’affole. Pour

le plaisir des humains, que de

petites bêtes perdent ainsi leur

liberté pour se retrouver au bout

d’une chaine, collier au cou,

nous regardant tristement en se

demandant : <comment est drôle

le comportement des humains

pour assurer leur loisir>!

LE CONSEIL DE LA FONDATION À BANFORA…

Le 11 avril dernier, le conseil de la fondation a tenu sa réunion à Banfora. Le

père Gervais est venu de Ouaga pour la circonstance. Le père Julien était

retenu au noviciat de Boassa ainsi que le frère François, à Abidjan. En principe,

le conseil a lieu une fois le mois, soit à Ouaga, soit à Banfora, mais en

pratique, l’alternance n’est pas toujours possible. Peu importe, c’est toujours

avec plaisir que la communauté de Banfora accueille le conseil de la fondation

dans ces murs.

LE FRÈRE SYLVANUS NOUS VISITE…

Notre confrère ivoirien, Sylvanus Djama André, en stage

de formation à Mater Christi, à Bobo pour la présente

année, a passé une semaine avec nous à l’occasion du

congé de Pâques. Le centre Mater Christi assure la

formation des futurs maîtres des novices, hommes et

femmes, pour toutes les régions francophones de l’Afrique

de l’Ouest. Il dit être retourné à Bobo bien reposé et

heureux de son séjour avec nous.

Merci au frère Sylvanus pour sa visite aux Viateurs de Banfora. Nous lui disons

qu’il est toujours le bienvenu chez-nous.

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UNE PANNE D’EAU À LA VILLE DE BANFORA…

La ville de Banfora a connu une panne majeure

d’eau en ce début avril. Pendant près d’une

semaine, la ville fut privée de ce précieux liquide.

Un bris dans les conduits de 70cm, qui vient depuis

les cascades jusqu’à l’usine de filtration de la

ville, sur une distance de 10 kilomètres en fut la

cause. Cette eau vient jusqu’à la ville par

gravitation, sur différents paliers.

Les journaux ont fait écho de l’événement et

mentionné que les gens pouvaient s’approvisionner

aux endroits où il y avait un forage.

L’Établissement Louis Querbes fut cité. Dès l’aube

et jusqu’au crépuscule, qui s’étirait parfois

jusqu’à 23h00, des colonnes de bidons jaunes,

charrettes à deux roues, à vélo, moto et à pied, la

population est venue chercher cette eau

indispensable à la vie. Même l’hôpital régional et

la boulangerie sont venus chercher l’eau à l’école

afin d’assurer leur service à la population.

Cette douloureuse situation nous a permis de

vérifier que la profondeur de notre forage et la

capacité de notre château d’eau était suffisant

pour desservir notre campus scolaire et la

résidence des religieux. Et au besoin, rendre

service aux gens du quartier en cas d’urgence.

LA BANANERAIE DE L’ÉCOLE…

Le mini édito vous disait que l’école fournissait les

bananes à notre résidence. Rien ne vaut une preuve

visuelle pour appuyer mon propos. Il n’est pas rare

qu’un régime donne près de 100 bananes.

Au moment de la coupe, il faut bien vérifier si un

scorpion ou un petit serpent y a pris résidence, non

pas pour manger les fruits, mais pour y trouver un

peu de fraîcheur et se protéger des prédateurs. La

banane non commercialisée garde son écorce verte.

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LA RÉCOLTE DU NERE…

C’est un arbre immense et magnifique! Après

avoir fait des fleurs rouges qui attirent des

milliers d’abeilles, elles sont remplacées par

des glands de 30cm, remplis de graines avec

lesquelles on fabrique le <soumbala>, une

sauce pour le tô, plat typique burkinabé.

Donatien et Ghislain, postulants à Banfora,

font ici la récolte. Il faut voir notre petit singe

décortiquer les glands et extirper les graines

qu’il dévore avec avidité. Nous avons trois

<néré> sur la cours, dont celui sur la photo,

tout au fond, à gauche du palmier.

LE PRÉSIDENT DU BURKINA DE PASSAGE À BANFORA…

Chaque année a lieu un colloque entre

l’autorité du pays et les paysans. Cette

année, c’est la région des Cascades qui

fut choisi pour accueillir cette

importante rencontre. On avait parlé de

la possibilité que l’amphithéâtre de

l’Établissement Louis Querbes soit le lieu

de rencontre. Mais, comme l’accès à

l’école donne sur une seule rue, le

service de la sécurité présidentiel a

refusé de venir chez-nous. Son Excellence Blaise Compaore, président du BF

L’événement s’est tenu au centre-

ville, sur un grand terrain près de la

poste, où des bâches avaient été

installées pour se protéger du soleil

et, au cas où, de la pluie. Mais le

soleil fut maître pour les trois jours

de la rencontre. Plusieurs petits

kiosques installés à proximité

présentaient différents produits

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régionaux. L’Établissement Louis Querbes,

filière plomberie, restauration/cuisine et

agriculture/élevage avait également un

stand pour offrir leurs produits.

Un événement comme celui-là ne passe pas

inaperçu. Les hôtels, restaurants et maquis

ont fait de bonnes affaires. Un groupe de 50

personnes, venus depuis Ouaga, ont dû

trouver hébergement à Bobo, à 85

kilomètres de Banfora.

Il reste à espérer que Monsieur le Président

du Faso arrivera à répondre à toutes les

demandes et espérances des paysans. On

annonce que l’année 2012 fut une année record en coton, près de 600 mille

tonnes furent produite. Quand on sait que le coton est comme de la ouate,

imaginez les montagnes <d’or blanc> que ça représente. Dans les pays l’Afrique

de l’Ouest, le Burkina arrive numéro-1 dans la production du coton. Dommage

que ce produit burkinabé doive aller à l’extérieur pour être traité et nous

revenir en produit finit sur les étalages des boutiques.

LES POSTULANTS ET LE PÈRE MACAIRE EN VISITE À GAOUA…

Dimanche, les 27- 28 avril

dernier, le Père Macaire,

responsable du postulat et les

postulants ont rendu visite à la

famille d’Irénée, postulant,

originaire de Gaoua, à 200

kilomètres au sud-est de Banfora.

Le programme comprenait la

messe dominicale où le Père

Macaire présidait l’eucharistie et

présentait les postulants à

l’assistance. Quoi de mieux

comme pastorale des vocations

qu’une visite sur le terrain.

Plusieurs confrères burkinabè

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nous ont rejoint à la suite d’une visite dans leur paroisse où encore comme

présence occasionnelle à l’université. On a profité de l’occasion pour distribuer

des dépliants sur la communauté. Le maître et les postulants sont revenus de

leur voyage, légèrement fourbus, mais heureux de leur séjour au pays des

Lobi/Dagara.

ET POUR CONCLURE…

Voici le mois de Marie : <c’est le mois le plus beau!> Ca me rappelle mon école

primaire, au rang-8 de La Rédemption, où nous chantions chaque jour ce chant

à Marie, présente dans une petite grotte, sur la cours de l’école. Aujourd’hui,

on a remplacé les grottes par des paniers de basket, foot, volley et un

stationnement pour les autobus jaunes.

Je me souviens même que la statue de la Vierge passait de maison en maison

durant le mois de mai, pour le temps d’une journée. Au crépuscule, on partait

en procession, en chantant et disant le chapelet pour se rendre à la maison

voisine. Quand je fais une tournée dans mon village et le rang où j’habitais, ce

sont des souvenirs qui me reviennent.

A présent, la seule présence qui me rappelle la maison paternelle, c’est un

pommier qui a résisté au temps. La maison fut détruite dans un incendie il y a

plusieurs années. L’école du rang n’existe plus, les voisins sont morts, les

maisons qui existent encore ont été refaites ou ont changé de propriétaire. J’ai

peine à m’y retrouver, mais c’est un pèlerinage auquel je tiens à faire

régulièrement. Je termine toujours ma visite au cimetière du village où

plusieurs membres de ma famille attendent le <grand jour>!

Bonne réception et merveilleux mois de mai à vous tous.

Le rédacteur.