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1 1909, année de l’aéroplane 2 ème partie par Serge Leroy

1909, année de l’aéroplane - Digitale Luftfahrt Bibliothek · 4 Londres Naissance d’un nouveau biplan inspiré des engins Wright, conçu et réalisé par le fils d’un ecclésiastique

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1909, annéede l’aéroplane

2ème partiepar Serge Leroy

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Le texte qui suit est une initiative personnelle, une lon-gue collecte d’informations puisées dans la presse aéronau-tique de l’époque, savamment annotés au jour le jour parSerge Leroy, notre éminent et regretté collègue de l’Aéro-Club de France. Des chronologies, il en existe des bonnes etdes mauvaises, celle de Serge Leroy sur l’année 1909 estexceptionnelle : tout y est, parfois avec sel. Personne mieuxque lui ne pouvait résumer l’année aéronautique 1909. Jen’ai eu que le mérite d’avoir frappé le texte manuscrit et miscelui-ci au propre. Alors, attachez vos ceintures, voici laseconde partie. G. Hartmann.

Du 1er mai au 31juillet, une activitéintense

Lu dans la presse internationale dé-but mai

Fambridge (Essex)Le monoplan de José Weiss a été très remarqué

au Salon de l’aéronautique de Londres. Envergure10 m, longueur 6 m, surface portante 14 m2, poids avecpilote 220 kg. Moteur 3-cyl Anzani 12 ch refroidis-sement par air actionnant par chaînes deux hélicesde 1,95 m de Ø placées à l’arrière des ailes.

La machine est montée sur un chariot à quatreroues restant au sol au moment de l’essor. L’appareil

est tenu nez au vent automatiquement pendant leroulage (piste circulaire obligatoire !). La directionverticale (profondeur) est obtenue par action simul-tanée des deux ailerons, la direction horizontale (la-cet) par action séparée ou inversée des ailerons(commande par pédales). Essais en cours.Londres, Salon de l’aéronautique

Autre machine volante exposée, l’aéroplane bi-plan Lévy-Caillat. Résultats des essais non connus.Cet appareil est composé d’un chariot à quatre rouesavec pneumatiques. Sur ce chariot, un plan inférieurde sustentation fixe entièrement plat de 2 m par6,50 m. Le plan supérieur, entièrement plat aussi (ailesans profil), rectangulaire, disposé longitudinalementest orientable autour d’un axe horizontal, sert à la foisde sustentateur et de gouverne de profondeur.

Moteur 4-cyl de Dion-Bouton de 20 ch. Hélicebipale placée à l’avant. Surface portante : 43 m2,poids 650 kg.Moisson

Le nouveau hangar Lebaudy est en voied’achèvement. Construit par Sainte-Beuve, il estconstitué d’une charpente de bois recouverte de tui-les rouges. Longueur 132 m, largeur 40 m, hauteur 29m, fermeture par des bâches.New-Jersey (Etats-Unis)

L’Américain Franck Goodalt a déjà exécuté àPalissade Park plusieurs ascensions avec son dirigea-ble. Il réussit ensuite à traverser l’Hudson, et après desévolutions au-dessus du fleuve, emporté par le vent,le ballon dérive et va s’échouer dans un jardin.

Léon Delagrange, héros de Port-Aviation, le 3 mai 1909. (La Vie au Grand Air).

DouaiPremier roulage à La Brayelle du 1er aéroplane

Breguet. Il ne décolle pas. Cet appareil va être dé-

truit par un ouragan qui a démoli le hangar. Le mo-teur Renault et des accessoires sont récupérables.Deux nouveaux aéroplanes prendront part au mee-

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ting d’aviation de Douai, le 1er aura un moteurd’aviation Gobron-Brillié 60 ch, création del’industriel de l’automobile de Billancourt pour fa-voriser le développement de l’aviation en France et àl’étranger, le second pourrait recevoir le nouveaumoteur Antoinette 55 ch.Paris

Prix de la tenue de l’air. Fondé sur la subventionallouée à l’Aéro-Club de France par le ministère desTravaux publics, il sera attribué entre le 15 mai 1909et le 1er janvier 1910 quatre prix pour un total de9 000 francs aux quatre aviateurs français ayant ef-fectué les parcours les plus élevés en distance, soit enFrance, soit à l’étranger.

1er prix, 5 000 francs2ème prix 2 500 francs3ème prix 1 000 francs4ème prix 500 francs

Le 1er mai

ParisMonsieur Mallet, directeur de la Société Zodiac

fait gonfler à la galerie des machines le petit dirigea-ble démontable « Petit-Journal » de 750 m2.

La décision a été prise de démolir la galerie desmachines de l’Exposition universelle de 1900 pro-chainement.Le Mans

Les frères Wright assistent à un banquet donnéen leur honneur, payé par l’aéro-club de la Sarthe.

Le président Léon Bollée remet ensuite à WilburWright le bronze de Carvin, le prix de la hauteur etun autre prix de 1 000 francs, fondé par MM. Tirardfrères.Saint-Cloud

Départ ce jour à 21 h 30 du ballon « Au-fil-du-vent » de 900 m3 avec à bord le ministre Léon Bar-thou et le comte de la Vaulx (coupe de distance Ar-landes). Le vent les pousse vers le sud-est. Ils passent :

A 0 h 20 à MontereauLe 2 à 1 h 20 à SensA 9 h 30 à Mâcon

Le vent pousse le ballon au sud, il s’engage dansla vallée du Rhône, allant de plus en plus vite.

11 h - La Voulte12 h – Montélimar12 h 15 – Pierrelatte

Les aéronautes décident de descendre etd’atterrir.

12 h 30 – survol de la région des Baux deProvence.

Ils guideropent quand un coup de vent rabat lanacelle au sol. Le ministre des travaux publics estétourdi et contusionné par le choc et le comte de LaVaulx une jambe cassée. Malgré la douleur, il ouvrele panneau de déchirure empêchant le traînagemortel. Revenu à lui, Barthou trouve du secours dansune ferme, puis De La Vaulx est transporté à Avi-gnon.

Les deux hommes ont parcouru 608 km en 14 h30. Le trajet Montélimar – Les Baux s’est effectué à184 km/h de moyenne.

Le parc de Saint-Cloud avant l’ascension du 14 juillet 1908 par Archdeacon, M. et Mme Clerget et Labro. (Collection Clerget).

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LondresNaissance d’un nouveau biplan inspiré des engins

Wright, conçu et réalisé par le fils d’un ecclésiastiquenommé Geoffrey de Havilland et Franck Hearle. Lemoteur est un 4-cyl de 45 ch actionnant deux hélices.Rome

Le lieutenant de vaisseau Calderara aux com-mandes enlève l’autre élève italien de Wright, lelieutenant du Génie Savoïa. Après 35 mn de vol, lemoteur cale et l’appareil chute au sol, brutalement de3 m de hauteur. Les aviateurs sont indemnes, mais unlevier de commande est brisé et une hélice faussée.Pau

Tissandier vole. L’appareil Wright construit parla société Astra est arrivé.Saint-Cloud

Ernest Zens devient le 1er détenteur de la CoupeCharles, par un voyage à bord du 800 m3 « Faune »en compagnie du marquis de Kergariou. Départ duparc de l’Aéro-Club de France à 21 h 32, atterrissagele 2 à Perrigny (Saône–et-Loire), soit 312 km.Saint-Cloud

A 6 h 10 le grand sphérique de 2 200 m3

« Condor » avec à bord Emile Dubonnet, W Jourdanet Pierre Tremlet. Atterrissage à 11 h 50 à Saint-Fortunat (Ardèche) 5 h 40 plus tard ayant parcouru474 km.

Situé aux pieds de l’usine à gaz, le parc d’aérostation del’Aéronautique-club de France à Rueil est moins paradisiaque quecelui de Saint-Cloud. (Collection Clerget).

Le 2 mai

Saint-CloudA 11 h départ du « Sylphe » de 1 600 m3 avec

Maurice Bienaimé, Michel Rodriguez-Orney, CarlosRodriguez-Orney et Giorgio Santa-Maria. Atterris-sage à 15 h 10 à Griselle (Loiret) après 4 h 10 decourse sur 95 km.Saint-Cloud

Départ à 13 h du 1 200 m3 « Aéro-Club III »emportant Auguste Nicolleau, le docteur Crouzon, le

docteur Laurent Cerise et son épouse. Atterrissage à18 h 35 à Rogny (Yonne) après un voyage de 6 h 35sur 131 km.Saint-Cloud

Ascension à 15 h 45 du petit 500 m3 « Aéro-Club IV » par Georges Bans et Childes Frick. Atter-rissage à 17 h 45 à La Ferté-Alais, soit 40 km plusloin, après 2 h de vol.Tegel

Vol du dirigeable « Gross II », départ à 9 h pour1 h 30 de vol.

Le 3 mai

LondresLes frères Wright et leur sœur sont invités à un

déjeuner offert par Frank H. Butler, avec onze piloteset aérostiers. Au cours du banquet du soir, WilburWright reçoit une médaille d’or.Tegel

Sortie à 9 h 30 du dirigeable « Gross II » pourdeux heures de vol. Pendant l’atterrissage, par suited’une fausse manœuvre des sapeurs au sol, la queuestabilisatrice heurte le sémaphore de tir et la brise,sans dommages pour l’enveloppe.

Clerget et Cappazza à Rueil, mai 1909. (Collection Clerget).

Le 4 mai

Saint-CloudAscension à 11 h du petit monoplace de 350 m3

« Alouette » par le comte de Fayolle. Atterrissage àToisley (Eure) à 14 h après un vol de trois heures.Shellbeach (île de Sheppey)

Les frères Wright visitent l’usine installée par lesfrères Short sur l’aérodrome qu’ils viennent de créeravec l’appui de l’Aero-Club of United Kingdom.Déjà en procès avec Glenn Curtiss, ils ont la désa-gréable surprise de voir en construction des biplansWright, alors qu’Eustache Short avait promis d’enacquitter la licence en février pour vingt unités.

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GrenobleNaissance de Pierre Satre. Il entrera à l’Ecole po-

lytechnique en 1929, sortira diplômé de Sup’Aéro en1934, pilote militaire, ingénieur au CEMA à Villa-coublay puis à la SNCASE où il dessinera le SE 210plus connu sous le nom de « Caravelle ».Salisbury Plains

1er vol du nouvel aéronat militaire anglais« Baby » devant le prince de galles et les frèresWright. C’est un engin d’essais, longueur 30 m, vi-tesse maxi 12 km/h.

Saint-CloudAscension à 11 h 45 de petit 600 m3 « Epi-d’Or »

par Auguste Bailleau et Raymond Saulnier. Atter-rissage à Bouville-sur-Andelle (Eure) après 2 h 25de vol sur 85 km.Tegel

Sortie à 6 h 45 du dirigeable « Gross II ». Il ma-nœuvre au-dessus des banlieues nord, Reinickendorfpuis au-dessus de Berlin jusqu’au château. Retour àTegel à 9 h 10. Vent vif de 8 m/s.

Le dirigeable « Zodiac III » de 700 m3, avril 1909. Pilote : M. le comte Henri de la Vaulx, second : Pierre Clerget. (Collection Clerget).

Le 5 mai

CannesLa première ville de la Côte d’Azur à être survo-

lée par un aéroplane est Mandelieu-la Napoule, parle comte Charles de Lambert et son biplan Wright.Angleterre

Les frères Wright et leur sœur embarquent surle Kronprinzessin-Cecilia à destination de New-York.Berlin

Ascension du dirigeable « Gross II » à Tegel de-vant les députés du Reichstag, mais le vent est plusfort que la vitesse du ballon. Atterrissage 5 mn après.Bitterfeld près de Dessau (Allemagne)

Après avoir été rallongé de 2 m, le dirigeable« Parseval II » effectue sa 1ère ascension. Départ à 9 hpar vent de 11 m/s pour 30 mn. A bord, le major Par-seval, le capitaine von Iena, l’ingénieur Basenach,l’ingénieur Kiefer et un mécano demeuré anonyme.Rome

Récemment lâché, le lieutenant Calderara de-vait faire voler un journaliste, mais à cause d’un fort

vent, il part seul à 8 h 15. Après avoir accompli deuxlarges cercles et atteint 40 m de haut, en plein virage,l’appareil décroche et s’écrase au sol. Contusionné, lepilote n’est pas gravement atteint, il est tout de mêmetransporté à l’hôpital militaire de Rome. L’émotionest vive dans la capitale, mais le blessé sera assez ra-pidement rétabli.

Le 7 mai

PauPaul Tissandier donne une leçon de 10 mn à René

Gasnier du Frène.

Le 9 mai

PauLe Maire de Pau demande à Paul Tissandier

d’effectuer un vol sur le vieil appareil de Wright, de-vant les membres du congrès du Béarn. Le Parisienest très applaudi par l’assistance au milieu de la-quelle on aperçoit Edmond Rostand.

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AmiensInauguration d’un monument à la mémoire de

Jules Verne.Saint-Cloud

Les communiqués concernant l’aérostation sontde plus en plus laconiques. Départ à 11 h 35 du650 m3 « La Perle » avec à bord Amiel et Esnault-Pelterie. Atterrissage à 16 h 35 après 140 km et 5 hde route à Fontaine-le-Raoul près de Vendôme.Saint-Cloud

Départ à 11 h 25 du 1 450 m3 « Le Bienvenu »par MM. Dard, Budin, Bourbeau et Legendre. Atter-rissage à Droué (Loir-et-Cher) après 135 km et 5 h devol.Rueil

Départ à 10 h 53 de petit 450 m3 « Esperanto »dont c’est l’inauguration, construit chez Carton-Lachambre, avec à bord Ernest Archdeacon et Ga-briel Voisin dont c’est la 1ère ascension. Atterrissage à13 h 50 à St Prest-la-Villette près de Chartes.Saint-Cloud

Ascension à 12 h 04 du 1 130 m3 « L’Anjou » parMM. Cormier, Chartier, Fassialy et Méan. Atterris-sage à 17 h 35 à La Chapelle Vicomtesse (Loir-et-Cher) après 142 km couverts en 5 h 20.Saint-Cloud

Départ à 18 h 30 du 600 m3 « Solitude » parMM. Perpette et Sandraz. Atterrissage à Marchenoir(Loir-et-Cher) à 22 h 30. Vol de 137 km.

Le 10 mai

ParisMaurice Carron présente à l’Académie des scien-

ces le modèle réduit de son aéroplane. La surfaceportante est obtenue par un cadre à jalousies articuléau-dessus du fuselage et se tenant normalement dansune position proche de la verticale. A l’avant, la pro-pulsion est assurée par deux roues à aubes coaxialestournant en sens inverse. Prévisions : poids avec le pi-lote 200 kg, Dimensions du cadre 2 m x 4 m, susten-tation à 60 km/h, roulage sur trois roues minuscules.Rueil

Décollage à 23 h du 1 450 m3 « Lutèce » avecMM Cormier, Theisse et Gigleux. Atterrissage auxSables-d’Olonne le jour suivant à 9 h. Vol de 400 kmdurant 10 h.

La Coupe des sociétés adhérentes à l’Aéro-Clubde France passe des mains de Boulenger (aéro-clubdu Nord) à celles de Cormier (Aéronautique-Club deFrance).Saint-Cloud

Ascension à la Stella du petit sphérique« Abeille » par M et Mme Omer-Decugis. Atterris-sage à Crèvecœur-en-Brie (Seine-et-Marne).Berlin

Par un vent de 8 m/s, le dirigeable allemand« Gross II » s’élève, monté par le major Sperling et

quatre autres personnes. Dix minutes après, la cour-roie du propulseur casse et impose un atterrissage.

Le dirigeable doit être dégonflé pour permettred’isoler l’enveloppe des parties métalliques en rem-plaçant les amarres d’acier par du chanvre.

Cette modification est faite en vue del’installation à bord d’un appareil de télégraphie sansfil, afin d’éviter les étincelles dangereuses.

Equilibrage du « Zodiac III », le 11 avril 1909. Le dirigeable dé-montable est allé de Saint-Cloud à Bagatelle via Auteuil et unsurvol de l’hippodrome où il a perturbé la course d’une jument surune haie, avant de gagner Chalais-Meudon où de la Vaulx etClerget ont été reçus par le capitaine Bois, Maurice Mallet patronde Zodiac, André Schelcher, Georges Bricard et Marchési del’Aéro-Club de France. (Collection Clerget).

Le 11 mai

Dayton (Ohio)Il s’est déjà écoulé six années depuis le premier

vol des frères Wright en 1903.Ce jour, avec leur sœur Katherine, ils rentrent

d’une tournée en Europe, avec en poche, pour plu-sieurs millions de dollars de contrats de fabricationsous licence.

La ville de Dayton qui avait ignoré leurs travauxrachète son indifférence et à leur arrivée à la gare, lesWright trouvent leur ville natale décorée de ban-nières, lampions et ampoules électriques. Un carrosse

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attelé à quatre chevaux les ramène chez eux à Haw-thorn Street sous les ovations de 10 000 personnes.

Dès le mois prochain, en juin, auront lieu deuxjours de manifestations avec trois défilés et un ban-quet monstre.

Les Wright reçoivent des médailles du Congrèsde l’état de l’Ohio et de la ville de Dayton.Saint-Cloud

Départ à 0 h 25 du 1 200 m3 « Aéro-Club III »par le docteur Chanteaud, avec pour passagers MM.Cosson et Mallerio. Atterrissage à 4 h 30 à Mem-brolles (Loir-et-Cher) après 4 h 35 de vol sur 113 km.Saint-Cloud

Ascension à 11 h du 900 m3 « Aéro-Club V » parMaurice Guffroy et Georges Barriquand. Atterris-sage à 14 h 30 à Allones (Maine-et-Loire) après 5 h20 de vol sur 241 km.

Henry comte de la Vaulx (1870-1930), recordman du monde dedistance en ballon (1 985 km) en octobre 1900, recordman dumonde de durée (41 heures 15), vice-président de l’Aéro-Club deFrance et fondateur président de la FAI. (Cliché d’époque La VieSportive le 16 avril 1909).

Le 12 mai

Issy-les-MoulineauxJean Gobron, sur son aéroplane Voisin muni d’un

moteur Gobron-Brillié, réalise divers vols sur 500 et600 m.

Louis Blériot vole sur Blériot XI l le même jour.Châlons

Henry Farman sur son aéroplane, malgré un ventgênant, fait un vol de 12 km selon les uns, moins detrois minutes selon les autres.

Le 14 mai

Adelshot (Angleterre)Au cours de leur visite au terrain militaire, le

prince et la princesse de Galles assistent à un essai du1er aéroplane militaire britannique par le colonel Co-

dy, lequel après avoir effectué un vol sur 200 m à 3 mde hauteur atterrit brutalement et brise son châssis.

Puis, ils remarquent le nouveau ballon militaireanglais, le « Baby » et assistent à une sortie au coursde laquelle le ballon, d’une longueur de 100 pieds,monté par un capitaine et un soldat, décrit à 12 kmune boucle de 1 600 m de développement.Issy-les-Moulineaux

Santos-Dumont sur sa « Demoiselle » à structureen bois réalisée chez Clément-Bayard exécute plu-sieurs vols sur 1 000 m puis 500 m et un dernier aveccasse du gouvernail à l’atterrissage. A 19 h 15 aprèsréparation de fortune, nouvelle envolée sur 200 m, ilcapote et casse trois longerons qu’il ne peut réparer.Finalement, le bambou c’était pratique.

Le 15 mai

Cannes La-NapouleLe comte de Lambert effectue ses vols sur

l’hippodrome de La Napoule.Spandau

Le dirigeable allemand « Parseval II » entre-prend un voyage de Dessau vers Spandau. En coursde route, il est propulsé à grande hauteur par une as-cendance orageuse, ce qui lui fait perdre beaucoupde gaz. Entraîné par le vent, il se perd dans les champsde Witenau. Là, il aurait été regonflé par les sapeursallemands pour permettre son retour au guiderope.Les observateurs rapportent qu’à son arrivée à Span-dau, il était comme plié en deux, l’une de ses extré-mités pendait, l’enveloppe ayant perdu toute rigidité.On pense en France que l’incident provient d’unmauvais fonctionnement du ventilateur.Chalais-Meudon

Le dirigeable Lebaudy de 1902 dit « le jaune »qui se trouve là depuis plusieurs années va retrouverdu service. Premier dirigeable construit par Lebaudyil a été offert à l’armée et croupissait sous un hangar.Il vient d’être regonflé pour servir à l’instruction dupersonnel militaire qui doit former les équipages desnouveaux aéronats militaires « La Liberté » et le« Colonel-Renard » dont les essais de réception doi-vent avoir lieu prochainement.

Avant fin mai, cinq sorties sont effectuées auxalentours de Meudon, Versailles, Paris et Juvisy. Ellesse poursuivront jusque début juin où des essais decampement en plein air permettront d’étudier lapossibilité, pour un dirigeable, de suivre une arméeen campagne avec les compagnies mobiles de sa-peurs aérostiers. De plus, on essaiera également unnouveau système de hangar démontable.

Ce jour, à bord trois officiers et trois sous-officiers.Le matin, trajet Chalais – Issy-les-Moulineaux, 15 kmtranquillement parcourus en 35 mn. Retour l’après-midi, 13 km faits en 42 mn.Saint-Cloud

Ascension spectaculaire à 11 h 25 du 1 200 m3

« Aéro-Club III » par Maurice Guffroy, Gaston Pa-raf et Robert Esnault-Pelterie. Après avoir pris une

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grande vitesse, le ballon ralentit sa course et finale-ment atterrit à Meaux à 15 h après 3 h 35 et 55 km.Saint-Cloud

Autre départ rapide avant midi, celui du puissant« Centaure » de 1 600 m3 par le compte de Castil-lon, MM. Perrigot et Coolus et Mlle Perigot. Pas dedétails. Ces vols n’intéressent plus personne.Saint-Cloud

Vers 19 h, départ du 1 600 m3 « Austerlitz » parA. Mélandry et Grégoire Stchoukine. Atterrissage lejour suivant à 4 h 10 du matin à Lantillac (Morbihan)après un vol de 9 h 10 sur 364 km.

Le 16 mai

La NapouleLe comte de Lambert casse son Wright à la suite

d’un atterrissage trop rude. Le pilote est indemne.Saint-Cloud

Ascension du 900 m3 « Aurore » par PierreClerget et de Marquezy. Atterrissage à Laval, 122 kmplus loin, après avoir atteint l’altitude de 2 500 mè-tres.Rueil

Ascension du 1 600 m3 « Le-Dard » par MM.Dard, son propriétaire Guillon, Demeure et Laurent.Atterrissage à Chavagne (Ille-et-Vilaine) après unvoyage de 9 heures sur 315 km.Rueil

Ascension vers 15 h du sphérique de 1 150 m3

« Audax » enlevant MM. Vernanchet, Detrez,Meyer, Lollier et Weil. Atterrissage à Malétable(Orne) à 18 h 45 après 3 h 45 de course et 130 km.Malakoff

Départ à 16 h 10 du petit 600 m3 « Bulle-de-Savon » conduit par MM. Ravaine et F. Lahure. At-terrissage à Soulaires (Eure) à 17 h 40 après 1 h 30 devol sur 70 km.Orléans

Ascension du ballon de 900 m3 « Korrigan » dela Stella par M et Mme Omer-Decugis et Maulin. Ceballon remporte le 1er prix du concours du Loiret.Sartrouville

Ascension à 12 h 30 du ballon de 1 200 m3

« Astra » de la Stella, par G. Blanchet, Airault, Vanden Heuwel, Bouffartigues et Mme Surcouf, prési-dente du club de la Stella. Atterrissage à 15 h 35 àPontgouin près de Dreux.

Le 18 mai

Cannes La NapouleLe comte de Lambert exécute vers 18 h un vol de

3 mn 55 à bord du biplan Astra-Wright réparé. Il faittrois tours du terrain hippique de La Napoule.Chalais-Meudon

Le dirigeable Lebaudy dit « le jaune » fait unvol pendant plus d’une heure et parcourt 26 km deChalais-Meudon à Billancourt par Auteuil et Long-

champ et retour à Chalais avec à bord six hommesd’équipage, trois officiers et trois sous officiers.Chalons

Hubert Latham réalise un vol avec passager surl’Antoinette, il emmène René Demanest.

Le 19 mai

ParisL’Aéro-Club de France accorde son patronage à

l’Ecole supérieure d’ingénieurs aéronautes.Saint-Cloud

Ascension à midi du 1 200 m3 « Aéro-Club III »par M Guffroy, Jules Barriquand, sa fille et Suzanned’Anjou. Atterrissage à 15 h 05 à Corbeville (Seine-et-Oise) après 3 h 05 de vol.Pau

A bord de l’aéroplane de W Wright muni d’unnouveau moteur construit sur le modèle du Wrightpar Barriquand et Mare, prend son vol à 19 h. Il tientl’air plus d’une heure et couvre 57,5 km. Sur le ta-bleau des plus longs vols mécaniques, cet exploit vautau comte de Lambert d’occuper la 3ème place derrièreOrville et Wilbur Wright (une heure dix minutes) etHenry Farman. Un sérieux candidat pour Bétheny !

Ce jour, Tissandier a reçu 17 leçons totalisant 4 h42 mn

Le comte de Lambert 23 leçons totalisant 5 h 22mn de vol.

Le 20 mai

ChâlonsDans la matinée, Hubert Latham sur Antoinette

réussit un vol de 12 mn 50 s après avoir effectué unesérie de vols en huit au-dessus du petit bois qui oc-cupe l’aérodrome de Bouy.

Ensuite, il prend à bord Jean Bunau-Varilla etJean Gobron, faisant avec chacun d’eux un vol sur800 m. Les décollages s’effectuent en légère montée.Saint-Cloud

Ascension à 10 h du 1 200 m3 « Astra II » auxmains de G Blanchet, Van den Hawel, le capitaineSalmanguo, les lieutenants Ramin et Airault. Atter-rissage près d'Evreux après une course de 74 km.Saint-Cloud

Ascension à 10 h 15 du 1 200 m3 « Astra I » auxmains de H Kapférer, sa femme, G Heiman et sa fille.Atterrissage presque immédiat au champ de coursesde Saint-Cloud.Saint-Cloud

Ascension à 10 h 40 du 600 m3 « Solitude » parJean Dubrujeaud et Mme Foucher. Atterrissage àThoiry (Seine-et-Oise).Saint-Cloud

Ascension à 10 h 50 du 600 m3 « Azur » parGeorges Suzor et L Benard. Atterrissage à Sassey prèsd’Evreux, 70 km plus loin.

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Saint-CloudAscension à 11 h 10 du 1 550 m3 « Aéro-Club II »

par Ed Bachelard, Debuire, Ascensio, Bousquet etImbrecq. Atterrissage à 15 h 15 à Louviers après unecourse de 4 h 05 sur 86 km.Saint-Cloud

Ascension à 12 h 05 du 1 000 m3 « Nephtys » parle comte de Castillon, Bastide du Lude et Tournouer.Atterrissage à 17 h près d’Elbeuf après un voyage de4 h 55 sur 99 km.Saint-Cloud

Ascension à 16 h du 500 m3 « Aéro-Club IV »par A Mautin, avec atterrissage à Neauphle-le-Château (Seine-et-Oise) 24 km plus loin.Rueil

Ascension à 13 h 10 du 1 130 m3 « Anjou » parMM. Cormier, Collet, Lebœuf, V André. Atterrissageà Gaillon (Eure) à 16 h 35 après 70 km de vol.Bruxelles

Ascension du petit ballon de la Stella « LeRêve » par Mmes Marquet et de Vasselot.

Le 21 mai

MarseilleNaissance de Louis Giusta, qui sera plus tard di-

recteur général de la SNCASE, Sud-Aviation et àl’Aérospatiale.

Le Blériot XII lors de son 1er vol le 21 mai 1909. (L’Aérophile).

Issy-les-MoulineauxConnaissant les pires difficultés financières, Louis

Blériot commence les essais de son prototype BlériotXII dont c’est ce jour le 1er vol et dont deux autresprototypes sont en cours de fabrication à Neuilly.

Il est conçu pour transporter plusieurs passagers.Moteur V8 anglais ENV de 35 ch. Surface portante22 m2. Doté d’ailerons pour virer. Envergure 9 ou 10m. Entraînement de l’hélice par chaîne. Poids en ordrede marche 350 kg.

Blériot poursuit seul le développement des typesBlériot XI (moteur refroidi par air) et XII (moteur re-froidi par eau). Plusieurs machines sont inscrites àBétheny, dans toutes les disciplines. Il est partout,mais il n’a pas les moyens de faire autrement.Meudon

Le dirigeable militaire Lebaudy « le jaune » faitce matin un vol de 38 km en 1 h 36 : Meudon, Sceaux,Chatenay, Fresnes, Wismes, Morangis, Juvisy, Rungis,Bourg-la-Reine, Bagneux, Meudon.

L’après-midi, il parcourt 45 km en 1 h 38 entreMeudon, Villacoublay, Les Loges-en-Josas, Guyan-court, Saint-Cyr, Versailles, Ville-d’Avray, Saint-Cloud, Billancourt et Meudon.Bouy

Hubert Latham réalise un vol de 9 mn en attei-gnant 25 m de hauteur sur l’Antoinette. Au-dessusdu petit bois, il lâche les commandes des deux mainspour saluer un des journalistes du quotidien Le Ma-tin.Paris la Sorbonne

Organisée à l’occasion du Congrès national duclub alpin, la conférence de Monsieur Spelterini surses traversées aérostatiques au-dessus des Alpes etdu désert de Libye obtient un grand succès.Mourmelon-le-Grand

René Demanest effectue un vol de 13 mn 23 s à72 km/h sur le monoplan Antoinette.Pau

Paul Tissandier donne à Alfred Leblanc sa 1ère le-çon de pilotage d’un aéroplane, durée 4 mn 25 s. Ilfait ensuite un vol de 8 mn avec René Gasnier.Saint-Cloud

Ascension à 12 h 30 du ballon de 600 m3

« Eole » avec Pierre Gasnier et le vicomte de Mon-tauzon. Atterrissage à 16 h 30 à Gennevilliers, soit 25km.

Dirigeable démontable « Zodiac III » baptisé « Le Petit Jour-nal » en exhibition durant les fêtes de Mâcon le 31 mai 1909 :corso fleuri, belles automobiles, banquet monstre, rien n’a été né-gligé pour réussir la fête. (Collection Clerget).

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Le 22 mai

BouyH Latham bat ses records de durée de vol et de

distance du 30 avril, sur « Antoinette IV ». Il volependant 37 mn 37 s et atteint 40 m de hauteur.Buc

Maurice Guffroy est inscrit pour le prix des500 m de l’Aéro-Club de France. Il s’entraîne quoti-diennement ce jour, il exécute plusieurs vols sur 600et 800 m sur le REP II bis. Les commissaires n’arrivantpas, il repart et est perdu de vue derrière le fort deBuc. Des fils télégraphiques imprévus l’arrêtent. Il aabattu officieusement 4 km, selon Esnault-Pelterie,Maurice Farman et des officiers là présents, pour lagloire

Le 23 mai

Juvisy-sur-OrgeInauguration du site d’aviation de Juvisy-sur-

Orge baptisé « Port-Aviation » et de son écoled’aviation, terrain en réalité situé sur la commune deSavigny-sur-Orge. Le site, entièrement clos (ce quioblige les spectateurs à payer pour voir) se composed’une piste circulaire de 3 km et d’une piste rectili-gne de 1 500 m, le tout couvrant 100 ha.

Il s’y tient ce jour le 1er meeting d’aviation, devant30 000 spectateurs (7 000 dans les tribunes).

L’inauguration coïncide avec la création de laCompagnie d’aviation de Paris.

Le vent est faible, mais souffle de travers par rap-port à la piste tracée par la tonte de l’herbe. C’est sansdoute pourquoi les neufs aviateurs inscrits attendentle calme du soir pour s’élancer, ce qui agace le public.Le prix Lagatinerie récompense de 5 000 francs orl’aviateur qui couvrira dans le temps le plus court dixtours d’une piste de 120 mètres. Quatre candidatsseulement se présentent : Léon Delagrange, HenriRougier, Alfred de Pischoff et Ferdinand Ferber (deRue). Deux se désistent. Le public s’impatiente.

Le concours des cerfs-volants est ouvert pour tuerle temps. Le 1er prix, une coupe d’une valeur de 100francs, est attribué à René Philippart, le second (prixdu journal L’Auto va à Monsieur Pe-Se-Tong.

A 16 h 15, Delagrange effectue un vol de quel-ques minutes sur son vieux Voisin. La foule gronde,mécontente, puis envahit la pelouse et interpellel’aviateur.

A 17 h 15, soit une heure après, Delagrange fran-chit la moitié de la piste à 5 m de hauteur sous les ap-plaudissements du public.

A 18 h se dispute le prix de Lagatinerie. Dela-grange fait trois tentatives et à la 3ème il revient aupaddock avec son équilibreur ployé.

A 18 h 45, Rougier se met au tour de piste. Alorsqu’il vole près du sol, deux spectateurs assis dansl’herbe se redressent brusquement. Il arrive à les évi-ter, mais brise son équilibreur.

Delagrange demande alors à Monsieur Quintonde se servir du beau Voisin à moteur 55 ch Antoi-nette flambant neuf de la Ligue nationale aérienne.Une somme de 4 000 francs du prix est mise en jeu encas de réussite.

A 19 h 10, nouveau départ. Le 1er tour est accomplià 5 m du sol, les 2ème, 3ème et 4ème à 15 mètres. Le 5ème

termine le vol de 10 mn 18 s 3/5. Parcours officiel :6 km. Distance réelle : 11 km. Le prix est considérécomme gagné. Rougier avait fait 11 tours le matin. Lafoule quitte le terrain.Buc

Sur le REP II bis, Maurice Guffroy tente le prixdes 500 m de l’Aéro-Club de France, il s’élève de-vant Schelcher et Blanc, les contrôleurs. L’aéroplaneest perdu de vue du côté de Chateaufort. Se trouvanttrop haut sur le chemin du retour, il manœuvre pourdescendre, mais trop brusquement. Le pilote atterritsans dommage après un vol de 7 à 8 mn, ayant par-couru 8 km, mais le prix ne lui est pas attribué carl’épreuve n’a pas été courue régulièrement.Vienne (Autriche)

Inauguration officielle de l’aérodrome de Wie-ner-Neustadt. Le temps est radieux, sans vent. Le pu-blic a été convoqué à 18 h. Mais des malveillants oul’orage ont déchargé les accus de Legagneux, ce quiprovoque des ratés au moteur et il ne peut quitter lesol. Furieuse, la foule veut s’en prendre à l’appareil dela même façon que les Français brûlèrent l’appareilde Jacob Degen sur l’esplanade des Invalides. Heu-reusement, la force armée intervient et protègel’appareil. Suite à cet événement, le syndicat viennoisest dissout. L’aéroplane sera donné aux aérostiers mi-litaires.

Cet incident a des conséquences commerciales.Les commandes en cours chez Ariel et Farman sontannulées, malgré les acomptes versés de 10 000francs et 8 000 francs.Saint-Cloud

Ascension à 11 h 30 du 900 m3 « Minnie » ducomte de Moy avec Delorme et Bryan. Atterrissage à13 h 40 à Carnelin près de Lagny en Seine-et-Marneaprès 2 h 10 de vol sur 37 km.Saint-Cloud

Ascension à 11 h 45 du 1 600 m3 « Djinn » par lecomte de Castillon, Henri Martin, Emile Bonin, le ca-pitaine de réserve Duval et Mlle X. Atterrissage à 17h 15 à Ville-en-Tardenois près de Reims après 5 h 30de vol sur 122 km.Rueil

Ascension à 14 h 30 du sphérique de 1 130 m3

« Anjou » par l’équipage Cormier, Teissonnière,Avezard et Henri Louis. Atterrissage à Meaux à 17 haprès un vol de 52 km durant 2 h 30.Rosny

Départ à 15 h 45 du minuscule 350 m3

« Chimère » de Monsieur Perpette. Atterrissage àNeufmoutiers à 17 h 15 après un petit vol de 30 km.

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BordeauxConcours de cerfs-volants, terrain du Becquet,

organisé par l’aéro-club du Sud-Ouest. Le publicvient nombreux découvrir environ 30 appareils.

Marc Pujo remporte le 1er prix et la médailled’argent

MM. Bergeron et Delmestre remportent le 2ème

prix.Berlin

Quittant le sol dès l’aube à 4 h 45, les dirigeables« Gross II « et « Parseval II » évoluent l’un près del’autre au-dessus du champ de manœuvre puis volentau-dessus de Berlin. Le « Gross II » atterrit vers 6 h,le « Parseval II » à 6 h 10.

A 7 h 30, le « Gross II » repart pour le champ demanœuvres de Döberitz où l’attendent l’empereur etsa suite. Après évolution autour du terrain, il atterritet est visité par l’empereur puis ravitaillé en gaz.

A 8 h 15, le « Parseval II » part aussi pour Döbe-ritz où il fait des évolutions autour du terrain, tantôtau ras du sol, tantôt en altitude. Retour à Tegel à 13 h30.

A 16 h 30, le vent ayant faibli, le « Gross II »s’élève, manœuvre et monte à 1200 mètres. Il atterrirà Tegel à 19 h 30.

Léon Delagrange à Juvisy, mai 1909. (Carte postale ancienne).

Le 24 mai

MeudonDans la matinée, le dirigeable Lebaudy dit « le

jaune » transformé en ballon-école fait un vol de35 km en 1 h 45 avec six hommes d’équipage, troisofficiers et trois sous-officiers de l’aérostation mili-taire française, en passant par le Bois de Boulogne,Asnières, Colombes, Nanterre, Ville-d’Avray et re-tour à Chalais-Meudon.

NB : depuis plusieurs jours, le dirigeable campeen plein air, d’abord à Chalais-Meudon puis à Satory.Il y est retenu sous une énorme housse en filet ancréeau sol.

Le 25 mai

Pau Pont-LongInsatisfait de son moteur, Paul Tissandier ne vole

que sur 4 km.

Hubert Latham (1883-1912) décrochera haut la main son brevet depilote d’aéroplane de l’Aéro-Club de France le 17 août 1909.(L’Aérophile).

.

Le 26 mai

Lac de Constance1er essai ce jour du grand dirigeable Zeppelin V

(Militär Z II) rebaptisé Militär I depuis sa réceptionmilitaire. A 16 h, il effectue un vol de 45 mn.

Le 27 mai

Neuilly-sur-SeineLouis Blériot n’est pas satisfait des moteurs REP et

ENV qui équipent ses machines, les n° 11 et 12. Ilconsidère qu’il y a 2 % de chance par essai pourqu’un moteur tourne une heure sans arrêt. Aprèsavoir vu tourner des motocyclettes durant des heuresau vélodrome d’été à Auteuil, il monte un 3-cyl An-zani sur son n° 11. Refroidissement par air, 25 ch, bruitépouvantable, mais seulement 55 kg.

A Issy-les-Moulineaux, avec ce moteur, ce jour ilfait plusieurs fois le tour de la piste à 10 m du sol et àbonne vitesse. Ensuite, il fait quelques envolées avecle monoplan n° 12 à moteur ENV de 35 ch (85 kg).

Le 28 mai

ManzellTentative de réalisation d’un projet du comte

Zeppelin, le voyage Friedrichshafen – Berlin et re-tour dans la journée.

Départ dans la soirée, 20 h 30, à bord du Zeppe-lin LZ V (Z II Militär) avec 8 personnes à bord, et sousla pluie. Le but est d’assister à Berlin à la revue de

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printemps des troupes de la garde impériale, passéepar l’empereur en personne. La pluie est trop forte etoblige le retour à minuit.Constantinople (Turquie)

Ernest Barbotte effectue sa 1ère ascension enTurquie à bord d’un ballon au parc militaire deConstantinople. Henri Turot l’accompagne, ainsi quetrois officiers turcs. Ils traversent le Bosphore et at-terrissent en Turquie d’Asie près de Scutari.

Le nouveau gouvernement turc désire savoir quelparti il peut tirer de la locomotion aérienne. Aprèsl’achat lourd à l’Allemagne de pièces d’artilleriecontrôlant le Bosphore, des crédits importants ont étévotés à cet effet.

Le 29 mai

Saint-CloudConcours aérostatique de printemps pour ballons

de 1ère catégorie (jusqu’à 600 m3) et 2ème catégorie(jusqu’à 900 m3).

Départs :16 h 52 – « Baladeur » 900 m3 – Jules Dubois,

Dr Crouzon16 h 56 – « La Miotte » 900 m3 – L Luthu et

Lamamego16 h 58 – « Ariane II » 450 m3 – Emile Dubon-

net17 h 10 – « Astra II » 600 m3 – André Kapférer17 h 15 – « Aurore » 900 m3 – André Schelcher

et Georges Bricard17 h 20 – « Oural » 900 m3 – Ed Bachelard et

Mme Léon Burette17 h 25 – « Moucheron » 900 m3 – Jean de Fran-

cia et Maurice Bienaimé17 h 28 – « Astra V » 600 m3 – Georges Blan-

chet17 h 32 – « Louvie-Juzon » 600 m3 – Alfred Le-

blanc17 h 38 – « Aéro-Club V » 900 m3 – Varrières

(pseudo) et vicomte Montozon17 h 42 – « Rolla VII » 350 m3 – Etienne Giraud17 h 45 – « Oise » 900 m3 – J. Delebecque et G.

Pentray17 h 49 – « Eden » 800 m3 – E.V. Boulenger et sa

femme.Résultats 1ère catégorie :1er prix 450 francs Atterrissage à 20 h 45 le 30 à

Corneillan (Gers) 607 km - A. Leblanc2ème prix 200 francs Atterrissage à 15 h 51 le 30 à

Toulouse 590 km - A. Kapférer3ème prix 100 francs Atterrissage à 18 h 15 le 30 à

St Laurent près de Moissac 537 km - E. DubonnetRésultats 2ème catégorie :1er prix 450 francs Atterrissage à 20 h 25 le 30 à

Orthez (Pyrénées) 635 km - Ed Bachalard2ème prix 200 francs Atterrissage à 21 h 50 le 30

au Rigoulet-Pouydesseaux (Landes) 577 km - J. De-lebecque

3ème prix 100 francs Atterrissage à 19 h le 30 àCaouchet (Landes) 553 km - J. de Francia

4ème prix Atterrissage à 14 h 10 le 30 à Melon(Lot-et-Garonne) 505 km - Jules Dubois

5ème prix Atterrissage à 10 h 10 le 30 à Issoire 377km - E.V. Boulenger

6ème prix Atterrissage à 9 h 45 le 30 à St Martin-de-Lamps (Indre) 214 km - L Duthu

7ème prix Atterrissage à 3 h 40 le 30 St Germain-du-Puy (Cher) 199 km - Varrières

8ème prix Atterrissage à 10 h le 30 à Donzy-les-Gots (Nièvre) 170 km A. Schelcher

Ed Bachelard reçoit une médaille d’argent del’Aéro-Club de France.Dessau

Le dirigeable « Parseval II » fait une ascensiondurant 45 mn.Issy-les-Moulineaux

L’explorateur Piquerez effectue les premiers es-sais de son monoplan, mais décide d’aller voler en-suite à Chartres avec ses trois aides (ou élèves ?).Moisson

Seulement huit mois après avoir été commandépar le gouvernement russe, le dirigeable « Ljebedj »construit par les frères Lebaudy (conçu par Julliot)effectue sa 1ère ascension.

Longueur 61,20 m, Ø 10,80 m, volume 3 650 m3,ballonnet 900 m3, plafond 1 800 mètres, moteur Pan-hard Levassor 70 ch actionnant deux hélices à 900tours.

En attendant la commission de réception russe(capitaines Nemtchenko et Schabsky, lieutenant Ni-gewsky et mécanicien Tchimala), MM. Lebaudy frè-res font quelques ascensions avec des amis, le princeet la princesse Bibesco, le comte de Ganay, la com-tesse Murat, M. Marquet de Vasselot, le capitaineSazerac de Forge, le lieutenant de vaisseau danoisUlliditz, le lieutenant danois Ramm, M. Du Cros (An-glais), le colonel Capper (autre Anglais constructeurdu malheureux dirigeable « Nulli Secundus »).

Le fonctionnement de l’aéronat semble parfait. Levol de réception aurait eu lieu ce jour entre 16 h 50 et17 h 20, avec à bord Juchmès, Planche, Landrin, Rey,Arsaly, Bondeville et le lieutenant Ullidtz.Manzell

Après l’échec de la veille, le comte Zeppelintente à nouveau le voyage à Berlin à bord du Zeppe-lin LZ V Militär II. Huit personnes sont à bord, lecomte Zeppelin, l’ingénieur Dürr, l’ingénieur Stahl,les capitaines Hacker et Lau et trois mécaniciens.

Départ de Manzell à 21 h 50. Au-dessus d’Ulm, ilperd sa route sous la pluie battante.

Le 30 à 6 h 45, il se trouve près de Frenchlingenoù il peut faire le point. Le soleil accroît la force as-censionnelle, ce qui oblige à une marche obliquepointe en bas, ce qui pénalise la vitesse.

Il est impossible de rétablir l’équilibre en prenantde l’eau dans un lac près de Nuremberg (en rempla-cement des 750 kg d’essence brûlée), celui-ci étantcouvert d’embarcations sans l’aide de sapeurs au sol.

8 h 30 – passage à Nuremberg, puis Erlanger,Bayreuth et Hof

13 h 05 – Plauen (410 km)

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16 h 15 – Leipzig – Ferdinand von Zeppelin (ne-veu du comte) et les autorités attendent pour ravi-tailler l’aéronat mais le Zeppelin ne s’arrête pas

19 h 00 – Bitterfeld – le vent est du nord-ouest19 h 20 – Le Zeppelin passe au-dessus du hangar

du « Parseval III » à 560 km de Friedrichshafen et140 km de Berlin. Deux dépêches annoncent « Touten ordre, retournons ».

Pendant ce temps, l’empereur et la cour, accourusà Postdam au champ de Tempelhoff, avec une fouleimmense (100 000 personnes), attendent. Le comteZeppelin s’est aperçu que le voyage ne pourraits’effectuer sans ravitaillement (vent de face).

21 h 20 – passage à Weimar. Le vent du nord-estpousse le ballon, ce qui lui permet de faire reposer lesmoteurs à tour de rôle.

22 h 20 – La nouvelle du renoncement de Zep-pelin arrive à Tempelhoff. Tout le monde s’en va.Quelle déception !

Le 31 à 2 h 30 – vallée du Main, à Schweissfurt(730 km depuis le départ)

5 h 25 – Weizbur7 h 00 – Crailsheim8 h 10 – Heillbronn, 870 km depuis le départ9 h 00 – Stuttgart puis Esslingen. Les réservoirs

d’essence étant presque vides, il est décidé d’atterrirprès d’une raffinerie à côté du village de Jebenhauser(120 km de Manzell). On prétend que l’appareil au-rait volé jusque là sur un seul moteur par économie decarburant.

11 h 20 - Au moment de l’atterrissage, sans au-cune aide au sol, une fausse manœuvre doublée d’unmauvais coup de vent projette l’avant du dirigeablecontre un gros poirier. Les trois premières alvéolessont entièrement déchirées. Cependant, le voyage aduré 37 h 30 mn pour 970 km.

Les records du monde de durée et de distancesont battus !

Le ballon est jugé réparable à conditiond’amputer l’avant endommagé. Les moteurs ne sontpas endommagés.

L’appareil est rapidement immobilisé par unecharrette lestée de pierres. Tout le monde pense eneffet à la catastrophe du 5 août 1908 à Echterdingenqui n’est qu’à 20 km.

Le comte Zeppelin part à Friedrichshafen orga-niser la réparation. Il revient le 31 dans la soirée. Ilretrouve des milliers de spectateurs. Une vingtained’ouvriers procède avec habileté aux travaux néces-saires en moins de 30 heures. Un moteur est enlevé, lecontrepoids mobile est remplacé par un homme.L’équipage est réduit à cinq hommes.

Le 1er juin à 16 h le dirigeable reprend son vol. Lafoule est en délire. L’aéronat est très lent.

A 21 h, il n’a parcouru que 50 km et doit atterrir àSchemmerberg pour ravitaillement.

Le 2 juin à 0 h, nouveau départ après quelquesréparations

6 h 00 – arrivée à Manzell. Pilote Ludwig Dürr.La distance parcourue a été de 970 km avec 38 h enl’air et 33 h à terre. Les habitants de Goppingen

transformeront en tabatière souvenir le bois des poi-riers de la région.

L’empereur donne l’ordre à Zeppelin de prendresa revanche. Il l’attend à Berlin le 28 août.

Le fameux voyage aérien de Blériot à Toury le 31 octobre 1908.(L’Illustration).

Le 30 mai

TouryInauguration du monument commémorant le

voyage aérien de Blériot, Toury – Artenay et retourle 31 octobre dernier. La ville est en fête, toutes lespersonnalités sont là. Discours et banquets se succè-dent, un feu d’artifice est tiré.Port-Aviation

Au cours de cette réunion sportive, on assiste àune lutte acharnée entre Delagrange, Ferber et Rou-gier, tous sur le même type de matériel, un Voisin àmoteur 50 ch Antoinette.

Neuf tentatives pour remporter le prix du kilo-mètre et des 500 m se succèdent.

Prix Stern : offert à la Ligue nationale aérienne,doit être attribué à l’aviateur qui fera le meilleur sur 1km en circuit fermé à la date du 3 juin. Au 30 mai, lesrésultats sont :

Delagrange : 1 mn 40 s 3/5Ferber : 1 mn 41 s 3/5Rougier : 1 mn 53 s 2/5Prix des 500 m de l’Aéro-Club de France : gagné

par Ferber avec deux tours de l’aérodrome.Moisson

2ème ascension du dirigeable « Russie » (Ljebedj)construit par Lebaudy, de 5 h 04 à 5 h 40 par untemps maussade pour la saison et du brouillard.

L’équipage habituel est accompagné d’une délé-gation anglaise comprenant Du Cros et Capper.Rueil

Ascension à 11 h de minuscule 300 m3 « Le Grif-fon » par Dubrulle et deux passagers.Clichy

Départ à 16 h 15 du 900 m3 « Risque-Tout » parMM. Guimbert, Leblanc et Lebœuf. Escale à Ris-Orangis à 18 h 15. Atterrissage à Bellavilliers (Orne)

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à 3 h 30 du matin de 31 mai après 145 km de vol et11 h 15 passé en nacelle.Saint-Cloud

M. et Mme Omer-Decugis et M. et Mme Lemaire,partant du parc de l’Aéro-Club sur le ballon de laStella « Aéro-Club III » de 1200 m3 atterrissent àLimours (Essonne).Firminy

Ascension à 16 h du minuscule 350 m3

« Chimère » par Monsieur Perpette, atterrissage à 16h 50 à Laussone (Haute-Loire) après 70 km de route.Rueil

Grand concours aérostatique de distance del’Aéronautique-Club de France (club ancien forméde sportifs concurrent de l’Aéro-Club de France, dontles membres sont des personnalités fortunées). Beau-coup de belles toilettes, ambiance formidable. Fleurset champagne à l’occasion de l’inauguration du bal-lon de Monsieur Dard « Le-Dard » qui a déjà volé le16 mai.

17 h 00 – « L’Anjou » - Cormier et Derivry17 h 03 – « Luciole » - Ribeyre et Mahuet17 h 08 – « Walkyrie » - Ravaine et Lahure17 h 14 – « Le-Tonnerrois » - Maison et Fayet17 h 22 – « Le-Dard » - Dard et GuillonAtterrissages :Cormier à Courseulles-sur-Mer - 16 h de voyage

(classé 1er avec 198,5 km)Ribeyre à Bernay – 15 h de voyage (classé 5ème

avec 119,8 km)Ravaine à Norolles – 19 h de voyage (classé 3ème

avec 146,8 km)Maison à Trouville – 21 h de voyage (classé 2ème

avec 160 km)Dard à Bolbec – 18 h de voyage (classé 4ème

avec 146 km)

Les installations de Port-Aviation, mai 1909. (L’Aérophile).

Le 31 mai

Port-AviationCompétition d’aéroplane comptant pour le prix

Stern. Temps des essais successifs sur 1 km en circuitfermé.

Ferber – 1 mn 31 s 3/5Delagrange – 1 mn 23 s 2/5Delagrange – 1 mn 21 s 3/5Ferber – 1 mn 24 sDelagrange – 1 mn 21 s 2/5Delagrange – 1 mn 18 s 3/5Déclaré vainqueur, Delagrange empoche 1 000

francs. Ferber laisse les 500 francs à ses mécaniciens(il touche encore sa solde de l’armée).

Port-Aviation vue d’artiste par l’architecte M.G. Tronchet, publiéle 19 décembre 1908 dans L’Illustration .

MoissonTroisième ascension du dirigeable « Russie » de

17 h 55 à 19 h. A l’équipage se joignent le comte deMarsay et le comte de La Chapelle.Toury, terrain dit « champs perdus »

A 17 h Blériot effectue un vol de réglage sur sonBlériot XI puis poursuit vers Artenay. Il doit se poserà Château-Gaillard pour faire le plein. A 17 h 30 àToury le vent est fort. Une heure plus tard, essai devol : échec, le moteur ne donne pas sa puissance.Après intervention des mécanos qui changent lesbougies, l’aéroplane quitte le sol à 18 h 45 mais se re-pose brutalement. A 19 h 08, Blériot refait un petitcircuit en vol de 4 mn. Une foule de 4 000 personnesest en délire.Port-Aviation

Léon Delagrange sur Voisin-Antoinette 45 chdécroche le premier record de vitesse mesuré à 45km/h.Pau Pont-Long

Tissandier effectue son dernier vol à Pau avec sonélève Louis Schreck.

Courant du mois de mai

ParisPeu après sa création, la Cie Transaérienne vient

de commander cinq dirigeables dits « croiseurs aé-riens » à la Société Astra,

Deux de 3 500 m3

Un de 5 000 m3

Un de 7 000 m3

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Pour permettre le développement touristique, uncertain nombre de hangars sont déjà construits ou encours de construction : Sartrouville, Rouen, Issy-les-Moulineaux, Juvisy, Fontainebleau, Meaux-Beauval,Reims, Nancy, Orléans, Tours, Bordeaux, Pau, Cler-mont-Ferrand, Lyon.

La cheville ouvrière de cette initiative estl’industriel de Pantin Henry Deutsch de la Meurthe.Morris Park (Etats-Unis)

Commencent les essais du triplan « Bokor », ilfait quelques bonds. C’est un aéroplane monté surroues. Gouvernail de profondeur à l’avant, deux héli-ces propulsives, moteur de 35 ch.Bétheny

Des grands travaux sont entrepris pour préparerla Grande semaine de Champagne :

- constitution d’une gare spéciale au Fresnois- goudronnage de la route de Neufchâtel- agrandissement du champ de courses par loca-

tion des terrains, le long de la ligne de chemin de fer- terrassements pour création de places pour au-

tomobilesEn mai, le temps a été pluvieux et le sol est lourd.

Prix d’aviation : desrésultats malgré unemétéo pourrie

Début juin

SartrouvilleIl est annoncé que le dirigeable Astra « Ville-

de-Bordeaux » exposé en grandes pompes au salonde l’aéronautique du 24 au 30 décembre 1908, re-baptisé « Ville-de-Nancy » soit regonflé. Il va êtreenvoyé à l’exposition de Nancy le 18 juillet où il exé-cutera une série d’ascensions pour amateurs.Paris, rue Pajou

Le ministre de la Guerre n’est pas revenu offi-ciellement sur l’affectation du capitaine Ferber àBrest. Toutefois, il a déjà reçu de la direction del’Artillerie deux congés consécutifs de trois mois. Cemois-ci, il reçoit du ministère un congé d’un an avecsolde de présence. Manifestement, Ferber agace. Ilretourne à son domicile du 16e arrondissement à Pariset prend dans les meetings aériens, excessivementmédiatisés, le pseudonyme de « De Rue ».

Son intention est de construire le Ferber X avecson mécanicien Marius Burdin, qui dispose d’un ate-lier à Marseille. En attendant, Ferber va s’entraîneravec un appareil Voisin équipé du nouveau moteurAntoinette de 55 ch. Il est sollicité pour devenir ins-tructeur à la Ligue nationale aérienne à Port-Aviation.

Paris, rue François 1er

Propriétaire d’Astra à Billancourt, d’usines decarburants à Pantin, du terrain de Sartrouville, vice-président de l’Aéro-Club de France, l’industriel etgrand mécène de l’aviation Henry Deutsch de laMeurthe annonce qu’il désire fonder un institut aé-rotechnique pour faire progresser l’aviation.Paris, rue de Beauséjour

Un riche industriel passionné d’aviation, Mon-sieur Borgnis qui dès 1900 apporta son concours fi-nancier à la Société créée pour l’exploitation de« l’auto-aviateur », curieux aéroplane imaginé parFirmin Boumon, qui en 1908 aida de nouveau finan-cièrement Boumon à construire l’aéroplane Bousson-Borgnis essayé à Issy-les-Moulineaux, qui a financédébut 1909 un troisième appareil d’aviation, un tri-plan vu à Gennevilliers mais sur un terrain trop petit,sur la demande du comte de Savignon finance cemois les essais de la machine améliorée sur la plaged’Iffignac près de St Brieuc.Etats-Unis

Ce jour est fondée, sous le titre de « the Herring-Curtiss Co », au capital de 365 000 $ (1 825 000francs) une société anonyme de construction aéro-nautique.Paris, rue François 1er

Après entente avec le comité parlementaire an-glais de défense, il se confirme qu’un nouveau diri-geable « Clément-Bayard » se rendra en Angle-terre par voie aérienne, probablement en août.

Le Daily Mail se charge de récolter les 125 000francs nécessaires à l’expédition du hangar indis-pensable sous la condition que ce dirigeable séjourneun mois en Angleterre et fasse les essais demandéspar les parlementaires anglais (connus pour être férusd’aérostation, bien évidemment) qui auront acquisl’option d’achat de l’appareil.

D’autre part le Morning Post ouvre une souscrip-tion pour offrir un dirigeable au gouvernement an-glais. Le budget annuel de l’aérostation militaire an-glaise, 160 000 livres est pourtant conséquent.Vesoul (Haute-Saône)

Un ballon allemand baptisé « Siegler » venantde Göttingen s’est posé à Pérouse, dansl’arrondissement de Vesoul. Il y a trois touristes àbord. La population les a accueillis aimablement,mais le Maire de la commune beaucoup moins.

Pour repartir en Allemagne, les aéronautes ontdû payer 526,10 francs de frais de douane ! Leursphotos et films de la frontière franco-allemande ontété détruits par les Français bien qu’ils ne présentent,selon leurs auteurs, aucun caractère militaire. Leurballon a été détérioré lors du voyage de retour. Au-cune protestation côté allemand, mais de vives pro-testations françaises s’élèvent devant ces pratiquesanti-germaniques.Paris 6e arrondissement

Projet Armengaud jeune.L’auteur a remarqué que l’essor des aéroplanes

était souvent délicat pour différentes raisons : insta-

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bilité des appareils, inexpérience des pilotes débu-tants, direction du vent défavorable, mauvais état dela piste, etc.

Il a donc imaginé une « plate-forme étoilée »qui consiste en une zone de 50 m de diamètre autourde laquelle sont prévus, disposés en étoile, par exem-ple une dizaine de départs de piste d’une longueur de100 m et en légère pente, largeur 15 m.

Ces surfaces rayonnantes étant bien planes etbitumées, les départs pourraient se faire toujours parvent de face en choisissant la piste appropriée.Crefeld, Rhénanie

Monsieur Zern a étudié un dirigeable semi-rigided’un genre nouveau. Une société rhénane des brevetspour dirigeables « Zern und Hense » veut l’exploiter.Il se compose d’un cylindre rigide à armature en boisde 100 m de long sur 18 m de Ø. A l’avant et àl’arrière, des pointes munies d’empennages mobilesd’une longueur de 25 m chacune. Capacité 25 per-sonnes. Trois moteurs actionneraient six hélices.

Le 1er dirigeable Zeppelin, 1898, nacelle. Maquette du musée del’Air et de l’Espace. (Cliché de l’auteur).

Le 1er juin

Issy-les-MoulineauxSantos-Dumont qui a passé trop de temps à met-

tre au point ses dirigeables et délaissé ses aéroplanesreprend ses vols d’essais entre 7 h et 8 h 15 le matinsur son SD-20 « Demoiselle » construit par Clé-ment-Bayard.Dessau

Ascension à 10 h ce jour du dirigeable « ParsevalII ».Copenhague (Danemark)

On installe dans un hangar construit surl’hippodrome de Keampenberg un biplan avec le-quel Legagneux aurait l’intention de faire des essaispublics.

Le 2 juin

Moisson4ème ascension du dirigeable « Russie » de 9 h

45 à 10 h 25. Paul Lebaudy, constructeur, Vasselot etSazerac de Forge accompagnent l’équipage.Issy-les-Moulineaux

Louis Blériot fait faire un vol à l’un de ses méca-niciens, Julien Mamet, à bord du Blériot 12. Il aiderace dernier à passer son brevet de pilote d’aéroplane.Fort-Myers

Orville Wright détruit son appareil ce jour dansun atterrissage mal contrôlé.Dessau

A 9 h 00 départ du « Parseval II » pour des ma-nœuvres en hauteur. 10 h 15 descente rapide et atter-rissage sous assistance de sapeurs aérostiers près duhangar. Un fort coup de vent l’entraîne, les sapeursarrivent à temps.Saint-Cloud

A 13 h 45 départ du sphérique de 1 550 m3

« Aéro-Club II » avec à bord Jules Dubois, le comtede Fayolle, Mercier, Boileau et Hue. Atterrissage à 18h à Persan-Beaumont (Oise) après un périple de 4 h15 sur 36 km.

Le 3 juin

DessauAscension à 17 h 15 et pendant 30 mn du dirigea-

ble « Parseval II » par un vent de 11 m/s.Port-Aviation

Delagrange réussit le kilomètre bouclé en moinsde 1 mn 18 s, record de la piste.

L’aérodrome Lebaudy à Moisson (Yvelines). (Collection Clerget).

Le 4 juin

TegelLe « Parseval II » fait à 16 h une longue sortie

après une haute élévation dans le ciel berlinois. At-terrissage à 19 h. Essai de respirateurs ? Essai

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d’appareils de télégraphie sans fil avec les stationsd’aérostiers de Reinicken et Nauen ?

Le 5 juin

ChâlonsHubert Latham qui n’a débuté son apprentissage

du pilotage de l’Antoinette qu’au mois de févrierdernier accomplit des progrès spectaculaires. Il dé-tient presque tous les records du terrain. Il effectue cejour sur le grand monoplan « Antoinette V » un volde 1 h 07 mn 37 s. Il monte à 40 m de hauteur, survoleun bois et se dirige vers la campagne. Il revient auterrain alors que la pluie est tombée, est acclamé parla foule et porté en triomphe. Il bat ce jour les recordsd’endurance des monoplans et de vol mécaniquefrançais. Un sérieux concurrent de plus pour Bétheny,sans aucun doute.Etats-Unis

J Berry et P Mc Cullough remportent le concoursnational de ballons en parcourant 377,9 miles en 25h 35 mn.Dessau

Le « Parseval II » continue ses sorties spectacu-laires et mystérieuses. Ascension vertigineuse à 10 h45 et descente presque verticale une heure plus tard.Saint-Cloud

Départ à 15 h 15 du sphérique de 1 550 m3

« Aéro-Club II » avec MM. Mélandri, Bossuet,Bauer, Lehman et Griveau. Atterrissage à 16 h 50 surle terrain de sport du Racing-club à Levallois. Sortiede 1 h 35 sur place, 12 km. Total manque de vent.

Le 6 juin

Saint-CloudAscension à 10 h 25 du grand 1 600 m3

« Austerlitz » par Etienne Giraud, le Dr Emery, le DrLecapère et A. Butreux. Résultats non communiqués.Moisson

Le dirigeable Lebaudy « Ljebedj » destiné à laRussie exécute une courte ascension devant une dé-légation d’officiers de réserve français.Saint-Cloud

Ascension à 12 h du 1 200 m3 « Quo-Vadis » parP Gasnier avec M. et Mme Bessonneau. Atterrissage à16 h à Corbeil. Vol de 4 h sur 32 km.New-York

La nouvelle compagnie « Herring-Curtiss » aconstruit pour le compte de l’Aeronautical Society lebiplan « Gold Bug » dont c’est la livraison ce jour.C’est le 1er aéroplane commercial des U.S.A. Il est dé-rivé du « June Bug ». Poids 250 kg, moteur 4-cylCurtiss de 25 ch.

Il volera ensuite à Morris Park et se révèlera fia-ble, robuste, rapide et maniable. Contrairement auxappareils précédents montés par Curtiss, le « GoldBug » est un biplan aux ailes non arquées. Envergure8,84 m, surface portante 24 m2, gouverne de profon-

deur à l’avant, gouvernail et plan horizontal àl’arrière installés à mi-hauteur entre les deux plans età leur extrémité. La commande s’effectue parl’intermédiaire d’un câble, fixé aux épaules du pilote,en connexion inverse. Moteur 4-cyl en ligne Curtissde 25 ch à 1300 tours (régime maxi 2000 t/mn), re-froidi par eau. Hélice en aluminium bipale de 1,80 mde Ø. Trois roues avec pneumatiques, deux à l’arrière,une à l’avant. Poids total monté 250 kg. Vitesse : 72km/h.Châlons

Hubert Latham remporte le prix Ambroise Gou-py.

Ce prix de 1000 francs offert à la Ligue nationaleaérienne par A. Goupy récompense le 1er aviateur quifranchira à travers champs une distance minimale de5 km en ligne droite.

Ce jour, départ de Latham sur le petit« Antoinette IV » à 19 h 51 mn. Il parcourt 5,5 km etarrive au point extrême à 19 h 56 mn, soit 4 mn 47 s à60 m de hauteur. Vitesse aller 90 km/h, vitesse re-tour 50 km/h (vente de face), durée totale du vol 14mn.Vanves

Départ à 15 h 15 du sphérique de 900 m3

« Risque-Tout » par R Leblanc, Lemoine et X. At-terrissage à Etampes à 19 h, voyage de 44 km.

Hubert Latham à bord de sa machine. (Collection Clerget).

Le 7 juin

TegelAscension du dirigeable « Gross II » ayant pour

but des essais de télégraphie sans fil. Il sera dégonfléle 10 juin.Issy-les-Moulineaux

Blériot renouvelle l’exploit consistant à enleverun passager. Aujourd’hui, c’est Monsieur André Four-nier, sur le n° 12, malgré un vent assez fort.Bouy

Hubert Latham enlève successivement sur le pe-tit « Antoinette IV » plusieurs passagers à qui il faitdécouvrir les surprises de l’aéroplane : le capitaine

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Burgeat, le lieutenant Chary, son mécano Cousin,puis 12 mn de vol avec un correspondant du DailyMail, dans les bourrasques de vent. Personne n’estrassuré, Latham est hilare. Légères avaries àl’atterrissage qui se fait vent de travers. Une légendeest en train de naître.Argentan

Delagrange réussit quatre beaux vols d’environune heure sur son biplan Voisin à moteur Antoinette55 ch, mais il endommage une aile contre un piquet,ce qui immobilise sa machine le reste de la journée(entoilage à refaire).Saint-Cloud

Ascension à 13 h 35 du ballon « Nephtys » le1 000 m3 du comte Castillon avec pour passagers M.et Mme Charlot. Atterrissage à 17 h à Paray-Athis22 km plus loin.

Le 8 juin

Morris ParkLe biplan Curtiss exécute deux vols sur un mile et

½ mile.Saint-Cloud

Elévation dans le ciel parisien depuis le parc del’Aéro-Club de France ce jour à 11 h 40 du sphériquede 900 m3 « Aéro-Club IV » piloté par JacquesFaure qu’accompagne Guillaume de Ganay. Atter-rissage après 163 km de vol à St Chéron (Marne).Saint-Cloud

A 14 h 20 élévation du ballon de la Stella« Stella » de 600 m3 piloté par Madame Surcouf.Atterrissage 3 h plus tard à Etrechy (Cher) 234 kmplus loin.Bouy

Ce matin, Hubert Latham expérimente un vol àbord de son « Antoinette III » par vent latéral de 25km/h.

A 6 h 30, il réussit un tour de piste sans incident.A 7 h 30, décollage en 50 mètres de roulage, il prendde la hauteur (30 m) et s’éloigne vers Mourmelon puisretour, allumage coupé, avec remise de gaz près dusol, une expérience répétée trois fois, le dernier atter-rissage s’effectuant en vol plané.Issy-les-Moulineaux

Toujours préoccupé par la motorisation de sonn° 12, Blériot réussit deux vols d’environ 500 m trèsprès du sol pour prendre le maximum de vitesse etgagner en sécurité. Au premier tour, il est seul à bord,au second il enlève son mécanicien Mamet.

Blériot considère qu’il y a beaucoup de beauxparleurs chez les motoristes, qui ont tous un moteurmiraculeux, mais quand on le monte sur la machine,c’est moins brillant.Argentan

Léon Delagrange exécute deux vols d’un kilo-mètre à 5 m du sol avec son Voisin réparé del’incident de la veille, mais il fauche ses roues lorsd’un atterrissage brutal.

Le 9 juin

MoissonLe dirigeable Lebaudy vendu à la Russie

« Ljebedj » fait une première ascension de 15 mn lematin en présence de la délégation russe chargéeensuite de sa réception. Pilote Juchmès, huit person-nes à bord : la princesse Bibesco, la comtesse Murat,Paul Lebaudy, MM. Rey, Landrin, Planché, Ansel.

Seconde ascension d’une heure avant midi avecsept passagers dont le prince Bibesco, le comte deGanay, le lieutenant Ramin du Génie danois.Argentan

Léon Delagrange continue ses exhibitions devantmaintenant une foule de plusieurs milliers de person-nes. Biplan Voisin moteur Antoinette de 55 ch.

Premier essai infructueux, puis successivement :? Vol sur 2 km à 12 m de hauteur? Vol sur 2,5 km à 20 m de hauteur? Vol sur 1,5 km à 25 m de hauteur? Vol sur 3 km à 30 m de hauteur? A 21 h vol sur 4 km à 20 m du sol.L’aviateur est porté en triomphe.

Saint-CloudDépart du 1 600 m3 « Centaure » à 13 h 45 pi-

loté par le comte de Castillon, avec pour équipiersBodge et Perrin. Atterrissage à Cesson (Seine-et-Marne) à 18 h 54 après 5 h09 de vol et 42 km.Saint-Cloud

Départ du 1 600 m3 « Le Sylphe » à 19 h pilotépar Jacques Delebecque avec pour équipiers le mar-quis de Virieu et son épouse. Le ballon se pose à 20 h30 à Fontenay Rohan (Deux-Sèvres).Moisson

Essais de réception officiels du dirigeable Lebau-dy « Ljebedj », par vent de 12 m/s.

Départ à 8 h, pilote Georges Juchmès, à bord lecapitaine Chilpski, le lieutenant Negovski, Planché,Landrin, Rey et un mécanicien russe. Evolution pen-dant un quart d’heure à 35 ou 40 km/h contre levent.

Atelier de couture des toiles à ballon chez Astra, 1909. (Archives

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municipales de Boulogne-Billancourt).

Le 10 juin

ArgentanLéon Delagrange fait un beau vol sur 2 km à 18 h

30 à 15 m du sol, malgré un vent contraire. Il est ac-clamé par 6 000 spectateurs (selon la presse locale).A 21 h, second vol de 2 km.Dessau

Le dirigeable « Parseval II » entreprend le soirune montée vers les hauteurs du ciel où il demeurependant une heure alors que la nuit est tombée.Washington

Les frères Wright et leur sœur sont reçus à laMaison Blanche par le président de l’Aero-Club ofAmerica, W.Taft. Il les félicite et leur remet la mé-daille d’honneur de l’aéro-club d’Amérique avec cesmots : « L’Amérique est fière de vous ».

La semaine suivante, de grandes fêtes sont orga-nisées à Dayton, des manifestations somptueuses etnombreuses.

Le 11 juin

Issy-les-MoulineauxBlériot qui se cherche un pilote pour assurer la

mise au point de ses machines exécute plusieurs pe-tits vols sur la longueur de la piste très près du sol,puis sur 1,5 km se terminant par un S à 4 m du sol surle n° 12, seul à bord, puis avec Albert Guyot, aérostierbien connu.Argentan

C’est le dernier jour de démonstration de LéonDelagrange dans cette ville. Le comité d’organisationoffre un banquet et lui remet un objet d’art. A 20 h30, pour les remercier, le pilote Voisin exécute un volsur 1 km à 3 m du sol, puis sur 6,5 km à 20 m du sol, etenfin sur 6 km à 5 m au-dessus des tribunes.

Le 12 juin

VichyOuverture ce jour de la Grande semaine de

l’aviation, organisée par Michel Clemenceau, fils deGeorges Clemenceau, qui s’est associé à une entre-prise belge, Ariel.Issy-les-Moulineaux

Premier vol en France de trois personnes dans unaéroplane. Blériot sur son n° 12 enlève Santos-Dumont et André Fournier sur 250 m. Les passagers,choisis pour leur petite taille, pèsent 110 kg à euxdeux. Blériot compense, il est lourd : 87 kg. Il effectueensuite un vol de 2 km avec le journaliste Poillot, puisréalise un long vol seul sur 5 km.Issy-les-Moulineaux

Toujours aux prises avec une machine récalci-trante, trop légère et trop rapide, Santos-Dumonttente quelques vols avec sa « Demoiselle », mais il

doit se poser presque aussitôt. Il pense que c’est àcause de la déformation des nervures en bois de bam-bou des ailes. Il décide de les remplacer.Châlons

Henry Farman qui a retrouvé une machine ef-fectue des essais. Il fait deux tours de l’aérodrome. Luiaussi, il se pose des questions sur son moteur.Camp de Châlons

Pas de soucis de moteur en revanche pour HubertLatham. Le nouveau V8 Antoinette de 55 ch faitmerveille sur le petit monoplan « Antoinette IV ». Ilréalise un vol de 40 km en 39 mn, passant au-dessusde la route et du petit bois. En fin de vol, à 60 m dehauteur, il descend et se pose en vol plané. Quellemaîtrise ! Saint-Cloud

Ascension à 12 h du « Djinn » de 1 600 m3 par lecomte de Castillon, infatigable, avec le comte deMendel, le prince Mourousy, le général Soukzo et dé-puté Kyapoulo.Dessau

Toujours dans la discrétion la plus grande, le diri-geable « Parseval II » effectue une sortie de 15 mn.

Pierre Clerget en 1909 se partage entre les ascensions en ballon

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(en haut) et la mise au point des mécaniques de propulsion desdirigeables chez Clément-Bayard, en bas. (Collection Clerget).

Le 13 juin

MoissonNouvelle ascension du dirigeable « Russie » en-

tre 6 h et 7 h du matin. Equipage : Juchmès (pilote),Planché, Landrin, Rey, les officiers russes Nemchenko,Negolski et le mécanicien Djmala.Camp de Châlons

Le vent est fort lorsqu’à 17 h Latham exécute unvol de 3 km à 10 m de hauteur, et une rafale plaqueau sol l’ « Antoinette IV » qui subit des dégâts né-cessitant réparation.Port-Aviation

De Rue (Ferber) remporte le prix Roland Gosselindestiné au 1er aviateur qui couvrira à date fixe la dis-tance de 5 km. L’avion (Voisin-Antoinette 50 ch) estprêt à 19 h 30. La piste mesure 1666 mètres. Le ventest de 8 m/s. Le Voisin vole à 10 m de hauteur et faitquatre tours complets (6,6 km) franchissant l’Orge àhuit reprises. Le record des 5 km en 5 mn 34 s est éta-bli. Le prix est gagné.

Au retour, à la fin du 4ème tour, Ferber coupel’allumage à 50 m des tribunes et ramène involon-tairement la manette avec son coude ; l’appareil vients’écraser contre le bar de la société d’encouragement.On ne déplore aucun blessé, Ferber n’a rien, mais samachine est démolie.Saint-Cloud

Ascension à 11 h 40 du « Cyclone » 1 200 m3

avec Alfred Leblanc (pilote), Coutard et Schreck.Atterrissage à 17 h 50 à Solterre (Loiret) après 6 h 10de vol sur 105 km.Rueil

Ascension à 23 h 15 du ballon « Anjou » de1 130 m3 par MM. Cormier, Guérin, Gonzales et Oz-cariz. Atterrissage le 14 à 10 h 15 à Sancoins (Cher)après 10 h 15 de vol sur 245 km.Boulogne

Autre ascension de l’Aéronautique-club deFrance, celle du 600 m3 « Bulle de savon » par Ra-vaine et Max Linder. Atterrissage à Brétigny à 17 h30 après 30 km de vol.

Le 14 juin

Issy-les-MoulineauxLouis Blériot démontre la stabilité de son n° 12.

Après un petit vol de 4 mn, il atterrit pour recaler samagnéto puis fait un vol de 10 mn 30 s au cours du-quel il lâche les commandes à plusieurs reprises.Moisson

Le dirigeable « Ljebedj » fait une ascension en-tre 6 h et 8 h à 350 m de hauteur sur l’axe Vétheuil –Bonnières avec les officiers russes et présence de Jul-liot et Pierre Lebaudy.Port-Aviation

Au hangar de l’Ariel on a procédé au montaged’un biplan Wright, celui qui vola à La Napoule avecquelques modifications. Ce jour, le comte de Lambertfait sa 1ère sortie avec cet appareil, mais à peine a-t-ilquitté le rail qu’il retombe lourdement, probable-ment à cause d’une fausse manœuvre. Dégâts à l’ailegauche, aux hélices et aux patins.Saint-Cloud

Ascension à 17 h du « Stella » 600 m3 par MmeSurcouf, atterrissage à Arpajon.Dessau

Ascension pendant environ 20 mn du dirigeable« Parseval II », sans commentaires de la part des Al-lemands.

Le 15 juin

Camp de SatoryLe dirigeable « Lebaudy » devenu ballon école

exécute une série de manœuvres très habiles. Le gé-néral Agibert félicite les pilotes, les capitaines Voyeret Gaucher.Issy-les-Moulineaux

Blériot fait un vol de 5 mn à 6 m du sol sur sonn° 12, avec André Fournier. Le vol est interrompu parune casse moteur, le vilebrequin s’est rompu.Camp de Châlons

Après la réparation de son « Antoinette III »,Hubert Latham effectue un vol de 12 mn, évoluant entous sens, avec facilité. Venant de 60 m de haut, il sepose en « vol plané ».

Le 16 juin

BitterfeldAscension du dirigeable « Parseval II » pendant

15 mn de manière à vérifier les modifications faites,lesquelles ne s’avèrent pas très heureuses, dit-on.Paris

L’Institut de France décide d’attribuer à GabrielVoisin et à Louis Blériot le prix Osiris, d’une valeurde 100 000 francs, constitué - comme le prix Nobel -par le revenu d’un legs d’un million fait par un phi-lanthrope pour être décerné tous les trois ans à unFrançais « qui sous forme quelconque a fait accom-plir un progrès à la science ou à un produit, l’œuvre laplus utile ».

Plus riche que Blériot (la course automobile paiemieux que l’aviation à cette époque), Henry Farmann’est pas déçu, il est citoyen britannique. GabrielVoisin, prévenu de la bonne nouvelle par téléphone,vient en faire part à Blériot, son ancien associé. Blé-riot s’apprêtait à monter dans la nacelle d’un ballon àSaint-Cloud en compagnie de sa femme et d’AlfredLeblanc (son futur associé) à l’occasion de la fête don-née par la Stella.

Un bonheur n’arrivant jamais seul, la grande mé-daille d’or de l’Aéro-Club de France leur est égale-ment décernée.

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ParisH Latham s’inscrit dans les prix de la traversée de

la Manche (Daily Mail et Ruinart).Chalons

Client de Farman, Monsieur Cockburn montel’appareil, mais après un vol de 500 m coupe brus-quement les gaz. Le biplan tombe, cassant l’un desmontants de la cellule. Le lendemain, après répara-tion, Farman fera un vol de contrôle de 200 m.

Le 17 juin

LondresUn inconnu dénommé Frederick Handley Page

fonde une société aéronautique portant son nom aucapital de 10 000 livres sterling.Saint-Cloud

L’aéro-club féminin « Stella » organise une fêteaérienne. C’est sa première manifestation officielle.La fête commence par un déjeuner. Des fleurs sontdistribuées, elles décorent les cercles des ballons. Toutle monde de l’aérostation et même le petit monde del’aviation est là. On remarque Madame RaymondPoincaré, l’élégance est au rendez-vous. La fanfare du32ème de ligne accompagne les préparatifs de départ,donné malgré un vent de 12 m/s. A la fin du gonfle-ment des ballons, vers 17 h, le comité de la « Stella »décerne à Mme Surcouf le brevet de pilote de la so-ciété.

On peut supposer que le 1er départ a lieu vers 17 h10, chaque deux minute.

« Les Bleuets » 900 m3 - Mmes Surcouf, Airault,Mlle Tissot

« Les Roses » 900 m3 - M et Mme Omer-Decugis et Mme Desfossés-Dalloz

« Les Oeuillets » 1 200 m3 – marquis de Kerga-riou, Mmes Max Vincent et Savignac

« Les Pivoines » 1 000 m3 – comte de CastillonMmes Abulfeda et Monnot, M. Airault

« Les Pâquerettes » 1 200 m3 – M. Guffroy, M. etMme Dumas, Paul Abulfeda

« Les Hortensias » 900 m3 – Alfred Leblanc,Louis Blériot et sa femme Alicia.

Le départ est donné en soirée pour un voyage denuit, ce qui n’est pas facile tandis que onze dames ontpris place dans les nacelles dont beaucoup pour lapremière fois.

Atterrissages :« Les Bleuets » 19 h 10 à Auxy près de Beaune-

la-Rolande (110 km),« Les Roses » 20 h 45 à Milly-la-Forêt près de

Fontainebleau,« Les Œillets » 20 h à Vieiry près de Malesher-

bes,« Les Pivoines » 20 h à Mouchecourt près de

Malesherbes,« Les Pâquerettes » 21 h à Milly-la-Forêt,« Les Hortensias » le 18 juin à 5 h du matin sous

la pluie à Villemontais près de Roanne (400 km).Bordeaux

Ascension à 17 h 10 du « Loto », un 350 m3 parAndré Gounouilhou, atterrissage à 18 h 25 à Verde-lais (Gironde) après 42 km de vol.Morris Park (Etats-Unis)

Le biplan Curtiss exécute un vol d’un demi-mileà 45 mph de moyenne (70 km/h). Pilote : Glenn H.Curtiss pour le compte de la Herring-Curtiss Co.C’est le record du monde de vitesse, malheureuse-ment non homologué (il n’a pas convoqué les com-missaires).Saint-Cloud

Ascension à 15 h 40 du 900 m3 « Oural » parBachelard, le Dr Marlier et son épouse ; atterrissage à18 h 15 à Châtillon-le-Roi (Loiret) après 2 h 35 de volsur 71 km.Keampenberg (Danemark)

10 000 spectateurs sont présents dans ce meetingaérien disputé par très grand vent. Legagneux estd’avis de ne rien tenter. Pour calmer le public (qui apayé son entrée), Holmer Hansen fait quelques toursde piste, mais au sol, en roulant.Vichy

Pacchiotti essaye un appareil de sa construction,le Pacc 1. La machine ne vole pas.

Moteur Gobron-Brillié de 60 ch, 1909. (Collection G Hartmann).

Le 18 juin

ChartresPiquerez a remonté son appareil dont il est dit

qu’il ressemble à une périssoire, de plus près il faitpenser à un cachalot. Ce jour a lieu la 1ère sortie de cetaéroplane.

Devant les membres du comité de l’aérodrome etle préfet, Piquerez tente de décoller mais il s’arrête,gêné par le vent.

Au cours du 2ème essai, il parcourt plusieurscentaines de mètres au ras du sol et casse son hélicecontre une motte de terre.

La semaine suivante, l’appareil est réparé mais lapluie et des problèmes de moteur empêchent la re-prise des expériences.

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Le dimanche suivant, il tente une sortie qui setermine par le bris du châssis.

Morris ParkGlenn H Curtiss effectue deux petits vols à 46,7

mph (75 km/h). Les commissaires n’ont pas étéconvoqués.Issy-les-Moulineaux

Blériot reprend son n° 11 (hélice Chauvière) etexécute un vol rapide sur 4 km à la moyenne de 70km/h.

Le 19 juin

Port-AviationLors de son retour d’Argentan, le biplan Voisin de

Delagrange a été endommagé par un cheval furieux.Après réparation, ce jour, il reprend ses essais. A 19 h25, il vole sur deux tours complets de la piste à 15 mdu sol, puis à 20 h couvre trois tours (environ 5 km) à8 m du sol. Encore un sérieux concurrent pour la sai-son des meetings à venir.

Issy-les-MoulineauxSantos-Dumont continue ses vols sur la

« Demoiselle SD 20 », remise en état. Il effectueplusieurs vols à 15 ou 20 m du sol sur 300 à 500 mè-tres. Vers 20 h, le monoplan se cabre et tombe, sansmal pour le pilote, une roue est faussée. Apposer sesgants sur les roues constitue son seul frein. Santos-Dumont qui s’est fait des frayeurs décided’abandonner la piste d’Issy-les-Moulineaux où ilvoulait perfectionner son aéroplane. Il retourne àSaint-Cyr.

La « Demoiselle 20 » d’origine (en bambou etpapier) a terminé sa carrière, et les évolutions à venirne seront pas sanctionnées par une nouvelle numé-rotation. A ce moment, Santos-Dumont se rendcompte qu’il ne peut plus rivaliser avec Blériot pourla traversée de la Manche et que l’heure est aux in-dustriels.Bordeaux

La Ligue méridionale aérienne fait visiter lesterrains qu’elle vient d’acquérir pour le futur aéro-drome de Croix d’Hins. Le soir, l’aéro-club du Sud-Ouest offre un dîner à 80 de ses adhérents.Moisson

Les deux dernières ascensions en France du diri-geable Lebaudy « Ljebedj » ont lieu ce jour.

Entre 7 h 40 et 8 h 35 l’équipage français habi-tuel et le colonel Natt, le capitaine Nemchenko, lecapitaine Chilpsky, le lieutenant Negolsky etMoussard, le photographe inventeur de la téléphoto-graphie. Evolutions au-dessus de la presqu’île deMoisson à 200 m du sol environ.

Entre 8 h 50 et 9 h 20, même équipage mais lesdeux officiers russes ont cédé leur place à une dame.

Le dirigeable est immédiatement dégonflé et ex-pédié par voie maritime à St Petersbourg où il arri-vera le 10 juillet.Camp de Châlons

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Hubert Latham tient l’air 34 mn le matin sur« Antoinette IV ». Il s’arrête pour réparer une roue,faire le plein et l’après-midi fait deux vols de 15 mn.

Port-AviationAprès réparation, le biplan Wright est réparé et

repris en mains par le comte de Lambert. Il réalise unbeau vol de 12 mn 52 s en évoluant au-dessus des tri-bunes et des hangars à 20 m d’altitude.Saint-Cloud

Ascension à minuit du grand 1 600 m3

« Abeille » par Bienaimé, Robinson, le Dr GastonBazum, et Mme Ed. Whivez ; atterrissage le 20 à 9 h àSt Mesmin près de Troyes. Vol de 9 heures sur 145 km.Rouen

Ascension à 13 h de ballon de l’Aéronautiqueclub de France « Luciole » un 900 m3 par MM. Ra-vaine, Bonnette et Scelle. Atterrissage à Pont-la-Rothonde près de Compiègne (Oise) à 19 h 30 aprèsune petite escale technique à Milly-la-Forêt. 200 kmparcourus en 6 h 30 de vol.

Le 20 juin

Port-AviationGrosse activité ces jours-ci. A 19 h, Léon Dela-

grange réussit quelques petits vols, il confie ensuiteson « Voisin » à un débutant, un moscovite, le comteKarl Hedberg de Caurnet. C’est son 1er vol ! En roulantau sol à vive allure, il pique soudain du nez et capote.Le comte est blessé à la jambe et l’aéroplane est pres-que entièrement détruit.

Excédé d’attendre après une machine en état devoler, Louis Schreck change d’école et part chezHanriot.Rouen

Le ballon dirigeable démontable « Zodiac » faitune ascension réussie. Montage en trois heures sur lechamp de Mars devant la foule. En fin de journée, ils’élève piloté par l’ingénieur Clerget et évolue au-dessus de la Seine. Atterrissage derrière la colline de« Bon Secours ». Démontage et retour à Rouen.Grand nord

Welman et Vaniman partent au Spitzberg pourrejoindre les différentes parties du dirigeable« America » qui sera remonté sur place à l’île desDanois.Bordeaux place des Quinconces

Concours de ballons, journée festive.Le gonflement débute à 9 h, le temps est superbe,

les robes des dames sont somptueuses. Le concours desballonnets porteurs de cartes postales est un succès.Le vent d’est empêche d’imposer un pointd’atterrissage. Le concours se transforme en poursuiteaérienne.

Le 600 m3 la « Belle-Hélène » est désignéecomme ballon cochonnet. A bord Léon Barthou, mi-nistre, et François Peyret. Départ à 16 h 09 mn. Levent tourne alors à l’ouest. Atterrissage à Prignac à20 km de Bordeaux.

Suivi par le 800 m3 « La Côte-d’Argent » pilotépar L et P Gonfreville, atterrissage à Gaujac. Ecartavec le cochonnet : 7,5 km.

Ensuite départ du 600 m3 « Cythère » avec Al-fred Leblanc et Michel Clemenceau. Atterrissage àGauriaguet, écart 9 km.

Le 900 m3 « Maladetta » aux mains de Ch Vil-lepastour et L Laurent est le suivant. Atterrissage à StAndré de Cubzac avec un écart de 3,850 km.

Le 900 m3 « Béarn » le suit, piloté par PierreGasnier et Sallenave. Atterrissage à Montendre(Charente).

« Soulier-d’Or » un 1 200 m3 piloté par Ed Sir-ven, le capitaine Marie, Fontan de Négrin et Negre-vergne, atterrit à Cubzac-les-Ponts, écart 8,2 km.

« Aquitaine » le 1 100 m3 que conduisent AlfredDuprat, P Ferret et P Beaumartin fait escale à Bala-car pour déposer un passager, écart 15,6 km, avantson arrêt définitif à la Grave d’Ambarès.

« Cadet de Gascogne » 700 m3 de Wigand etParis atterrit à Maullac, écart 11,5 km.

« Aéro-Club » 1 200 m3 de M Guffroy et R Es-nault-Pelterie atterrit à Clérac (Charente-Inférieure).

« Salambo » 900 m3 mené par A. Guyot, Crois-sandeau et de St Georges atterrit aux Bellaux, écart22 km.

« Loto » 350 m3 d’André Gounouilhou atterrit àTresses, écart 19,5 km.

Quatre pilotes automobiles sont classés dans leshuit à l’arrivée, Guffroy et Gasnier étant mis horscourse.

La journée s’achève par un banquet mémorable.Keampenberg (Danemark)

Legagneux, chaleureusement acclamé par lafoule, réussit deux vols de 600 et 900 m.Saint-Cloud

Ascension à 14 h 50 du 1 600 m3 « Geneviève »par G Blanchet, Bernheim jeune et Gaston Bernheim,Suzanne Bernheim et Mlle Mathilde. Atterrissage àGonesse (actuellement Val-d’Oise).Saint-Cloud

Ascension à 15 h 30 du ballon de 500 m3

« Aéro-Club IV » par André Mautin, atterrissage à18 h 30 dans la plaine d’Ecouen (actuellement Val-d’Oise).Lille

Envolée de nombreux ballons de l’aéronautiqueclub de France ce jour.

Ascension à 17 h du 1 150 m3 « Cosmos » parVernanchet et trois passagers restés anonymes.

Ascension à 17 h 10 du 800 m3 « Griffon » parDerigny et X. Atterrissage à Nazareth (Belgique) à 18h 50 après un vol de 1 h 40 sur 42 km.

Ascension à 17 h 15 du 575 m3 « Solitude » parMM Perpette et Legros. Atterrissage à Rolghen à 18 h15 près de Courtrai en Belgique après 37 km de vol.

Ascension à 17 h 30 du 900 m3 « Risque-Tout »par R Leblanc et deux passagers, atterrissage à Na-zareth (Belgique) à 19 h 25.

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Ascension à 17 h 35 du 600 m3 « Eole » par Bi-beyre et X. Atterrissage à Nock (Belgique) à 19 h 45après 45 km de course.

Ascension à 18 h du 1 130 m3 « Anjou » par Cor-mier et trois passagers, atterrissage à Melden à 21 h,50 km plus loin.Issy-les-Moulineaux

L’aéroplane Odier-Vendôme possède des surfa-ces curvilignes. Moteur 4-cyl Turcat-Méry de 18 ch.Hélice à quatre branches de Ø 2,8 m démultipliée.Patins d’atterrissage munis de galets orientables. En-vergure 10 m, surface portante 45 m2, poids 450 kgmonté.

Après des essais contrariés par le mauvais temps,il parvient ce jour à s’élever à plusieurs reprises et àtenir l’air au ras du sol, puis casse une roue àl’atterrissage.Issy-les-Moulineaux

Blériot qui a donné à réfléchir à ses concurrentsconnaît de l’infortune. Ce jour, à bord de son n° 11 :

1er vol durant 3 mn, arrêté par moteur calé,2ème vol pendant 6 mn 30 s arrêté par manque

d’huile.A la remise en route, le moteur prend feu,

l’échappement se trouvant trop près du carburateur.Quelques poignées de sable jetées par les spectateurssuffisent à éteindre ce début d’incendie et à fusiller lamécanique.

Premiers essais du 7-cyl rotatif de la Société des moteurs Gnome, le26 juin 1909. (MAE).

Le 21 juin

Keampenberg (Danemark)Legagneux après plusieurs petits vols, effectue

deux tours et demi de piste, soit 3 km en 4 mn 25 s.

Le 22 juin

Calais

Le comte de Lambert, engagé sur la traversée dela Manche sur appareil Wright, choisit son point dedépart à Wissant.

Le 23 juin

Camp de ChâlonsHubert Latham exécute un vol rapide de 5 mn

sur « Antoinette IV », il atterrit en planant. Au 2ème

vol, il grimpe à 50 m de hauteur, durée 12 mn, presta-tion interrompue par le bouchon du carburateur quia sauté.

Latham clôture ici sa série d’essais de la machinequ’il a engagé sur la traversée de la Manche par unesuite de petits vols avec un vent de 25 km/h tel qu’ilsouffle dans le détroit du Pas de Calais.

Le 24 juin

Chalais-MeudonLe dirigeable école « le jaune » exécute une as-

cension de 35 km en 1 h 45 : Bois de Boulogne, As-nières, Colombes, Nanterre, Ville d’Avray, Chalais.

Depuis plusieurs jours, le dirigeable et son équi-page « campent » d’abord à Chalais, puis à Satory. Ilest maintenu au sol par une housse en filet et plu-sieurs cordages qui devraient résister à la tempête.Saint-Cloud

Ascension à 14 h du 500 m3 « Icare » par lemarquis de Kergariou et le comte de Torcy, atterris-sage à Mayen-Multien (Seine-et-Marne). Vol d’uneheure sur 64 km.

Le 25 juin

BouyHubert Latham s’entraîne à 3 ou 4 m de hauteur,

ce qui le conduit à un atterrissage assez dur qui en-dommage son « Antoinette IV ».Issy-les-Moulineaux

Furieux après sa mécanique et par suite de plu-sieurs jours de mauvais temps (vent et pluie), Blériotreprend ses essais sur son n° 11. Il a fait appel à quatremotoristes différents (REP, ENV, Clément-Bayard etLabor) chez qu’il entend bien tester ce qui se fait demieux. Il exécute ce jour une dizaine de tours d’unquart d’heure.

Le 26 juin

Issy-les-MoulineauxBlériot ne veut pas gâcher ses chances. A 19 h, il

s’élève à bord de son n° 11 équipé d’un nouveau mo-teur et effectue une vingtaine de tours malgré unvent en rafales. Par suite d’un excès de graissage, ilatterrit éclaboussé d’huile chaude après 36 mn devol. Il a la satisfaction quand même d’avoir battu sonpropre record de durée de vol. A la nuit, moteur ré-visé, il exécute un second vol sur trois tours de piste.Issy-les-Moulineaux

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Louis Paulhan, abandonnant un instant le diri-geable « Ville de Paris » de retour de Bar-sur-Aube, s’est installé à Issy-les-Moulineaux où il essaieun nouveau moteur sur son biplan Voisin, le rotatif 7-cyl Gnome de 50 ch. Louis Seguin est là, avec ses pro-pres mécaniciens, venus du Petit Gennevilliers. Lemoteur fait un bruit assourdissant et crache de l’huile,même en fonctionnement normal, ce qui n’engage pasla confiance.Saint-Cloud

Ascension à 13 h 35 du 1 550 m3 « Aéro-ClubII » par le lieutenant G Bellenger, MM. Prin, Mag-gior, V. et WL Lorenc. Atterrissage à 17 h 45 à 6 kmde Nangis après un vol sur 66 km.

Le 27 juin

Saint-CloudLe prix d’été de l’Aéro-Club de France (concours

d’atterrissage au plus près d’un point choisi paravance), en raison du mauvais temps, a été repousséde trois jours. Dix ballons étaient engagés le 14 juin. Iln'en reste que trois ce jour.

A 16 h 10 décollage du 600 m3 « Ron-Ron » duvicomte de la Brosse et Louis Blériot qui se pose àTremblay-lès-Gonesse à 17 h 30 après 33 km decourse. Point désigné : Limeil Gare.

A 16 h 15 décollage du 900 m3 « Minnie » par lecomte de Moy, Bryan et G Bans, escale à St Witz à3 km du croisement de routes de Survilliers à Vémarsdésigné comme point d’arrivée, nouveau départ pouratterrissage définitif à 20 h au Plessis Bellevue, aprèsune course sur 43 km.

A 16 h 25 départ du 900 m3 « Balladeur » parA Schelcher et Georges Bricard, escale à 1500 m deMitry-Mory, point indiqué, nouveau départ avecMme Barelly, atterrissage final à Monthyon (Seine-et-Marne) après 3 h 35 de course sur 44 km.

A Schelcher remporte les 250 francs du 1er prix,devant le comte de Moy et la Brosse.Issy-les-Moulineaux

L’aéroplane Odier-Vendôme reprend ses essaisde 5 h à 8 h du matin. Il réussit un vol sur 150 au rasdu sol, mais au second essai il pique du nez et toutl’avant est endommagé, le pilote Antoine Odier estindemne.New-York

Première publication d’une annonce dans lesjournaux Sun, Times et Herald pour la vente d’unaéroplane, 7 500 dollars.Monts Imberley (Angleterre)

Un « vol à voile » de 1600 m avec gain de hau-teur de 12 m est réussi par Eric Gordon-England surun planeur construit par José Weiss.Camp de Châlons

Fils d’un sénateur des Ardennes, pilote émérited’automobile et industriel de l’automobile installé àBillancourt, Jean Gobron fait ses débuts d’aviateursur un biplan Voisin qu’il a doté d’un moteur Gobron-Brillié de 60 ch. Il réussit du premier coup un par-cours en trois reprises sur plus de 15 km. Les sportifsseraient-ils plus adroits que les inventeurs ingé-nieurs ?Port-Aviation

Ferber reprend ses essais sur le biplan Voisin, in-terrompus après l’incident du 13 juin. Après troistentatives infructueuses de décollage, il s'élève sur500 m, quand une panne d’essence le contraint à unatterrissage brusque. Calées dans la terre détrempée,les roues bloquent l’appareil qui pique du nez, débar-quant son pilote et cassant l’équilibreur.Essen (Allemagne)

Le comte de Lambert fait à bord de son Wrightlors d’une exhibition devant une foule énorme unesérie de vols dont un sur 1 km en circuit. Cette mani-festation serait due au grand industriel de la ville,Krupp, offrant ce spectacle jamais vu dans la Prusse-Rhénane.

Après quoi, de Lambert gagne Breda aux Pays-Bas où il réitère sa performance devant une foule im-portante de badauds.

C’est de retour à Paris en auto qu’il choisit Wis-sant comme Q.G. pour la traversée de la Manche.Sartrouville

Le dirigeable « Ville de Nancy » effectue cejour sa 1ère sortie, piloté par Surcouf et Kapférer, lesingénieurs et directeurs chez Astra, la société qui l’aconstruit.

Départ à 16 h, évolutions au-dessus del’hippodrome de Longchamp pendant 45 minutes.

Cet aéronat impressionnant est très comparableau « Clément-Bayard I » construit par Astra :3 000 m3 au lieu de 3 500 m3, Ø 10 m, longueur 55 m,ballonnet de 1 000 m3, impressionnant moteur Clé-ment-Bayard de 115 ch.

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Le fameux moteur de course 115/120 ch Clément-Bayard est monté sur plusieurs dirigeables, dont le « Clément-Bayard II ». (MAE).

RueilAscension à 16 h 45 du 600 m3 « Eole » par Ri-

beyre et Marchand, atterrissage à Montévrain(Seine-et-Marne) à 19 h 45.Pontoise

Ascension à 15 h du ballon de 480 m3 « Ariane »par Amiel et de Coster, atterrissage à 20 h 50 àCompru près de Château-Thierry après un voyagede 87 km.Versailles

Ascension à 16 h 30 du ballon « Le Céleste » de800 m3 par Boegler, Bourdariat et Bertrand. Haltetechnique (pipi) à 21 h à Haute Maisons (Seine-et-Marne), atterrissage à 9 h le 28 à Brecy (Aisne).

Le 28 juin

DouaiLouis Breguet abandonne un an après Paul Cor-

nu la mise au point des machines à décollage verticalconstruites avec le docteur Charles Richet et a cons-truit un aéroplane, le Breguet n° 1, présente au mee-ting de Douai-La Brayelle, organisé du 28 juin au 18juillet 1909.

La section de Douai de la Ligue nationale aé-rienne, présidée par Louis Breguet, organise en effetun grand concours d’aviation sur le terrain de LaBrayelle (72 Ha) appartenant à la Société Breguet.La ville de Douai accorde 20 000 francs de prix auxaviateurs. Une prime de 1 000 francs or est offerte parle châtelain Boquet de Vimy pour le survol « au zé-nith » de sa propriété voisine. Un prix récompensel’aviateur accomplissant le cross-country Douai –Arras – Douai. Le Conseil général des chemins de ferdu nord et les municipalités de Douai et d’Arras of-frent pour un total de 26 000 francs de prix.

Quatre épreuves sont prévues :

- le prix de la vitesse sur un circuit de 2500 m- le prix du plus long parcours en circuit fermé

(prix de la corderie)- le grand prix de Douai du 4 au 18 juillet- le prix du plus long parcours en ligne droite

entre Arras et Douai (25 km).L’inauguration à la fois du terrain et du meeting

est faite par Blériot (natif de Cambrai). L’ingénieur etpionnier a un grand besoin d’argent et a donc décidéde participer lui-même en tant que sportif au plusgrand nombre possible de meetings aériens. Il fait lanavette pendant trois semaines entre Douai où ilcourt et Issy-les-Moulineaux où il prépare ses machi-nes, six monoplans n° 11 et trois n° 12. Ce jour, Blérioteffectue un vol sur 2 500 m à 40 ou 50 m du sol, au-dessus de l’aérodrome, sur son n° 12. Il s’adjuge lapremière des cinq primes de 20 000 francs (de quoise payer un bon moteur) offertes par la ville de Douai.Douai La Brayelle

1er vol ce jour du Breguet n° 1. Sesquiplan à mo-teur Renault de 50 ch (Breguet ne connaît pas lesproblèmes de Blériot et il possède trois moteurs dontdeux Renault de 50 ch et un Antoinette de 55 chflambant neuf) à hélice à pas variable au sol, atter-risseur oléopneumatique, aile à incidence variable, lamachine est impressionnante.Bruxelles

1ère sortie du dirigeable « La Belgique » àBoitsford, une machine construite par Louis Godardet Robert Goldschmidt, son propriétaire. V = 3 000m3, deux moteurs belges Vivinius de chacun 60 ch, 2hélices de Ø 5 m, longueur : 54,80 m, Ø 9,75 m. En1910 il sera agrandi, son cubage passant à 4 000 m3,sa longueur à 63 m et son diamètre à 11 mètres. Mo-teur unique Germain de 120 ch, vitesse 40 km/h.

Il porte une nacelle pour quatre hommes dont unpassager.

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Les Bruxellois ont la joie de voir « La Belgique »survoler Bruxelles plusieurs fois, c’est le premier aé-ronat belge à sillonner le ciel belge. Ce jour, un seuldes deux moteurs est utilisé. Durée de l’ascension :36 mn à 300 m sur deux cercles de 4 km.Camp de Châlons

Henry Farman réussit un vol de 21 mn avec sonbiplan Farman.Issy-les-Moulineaux

Louis Paulhan poursuit ses essais sur la petitepiste d’essais la plus proche de Paris.Sartrouville

2ème sortie à 17 h du dirigeable « Ville-de-Nancy » au-dessus de Maisons-Laffite et St Germainen Laye, pilote H Kapférer, avec Mmes Lafaurie, Sur-couf et MM. Malaret et Blanchet.Dayton (Ohio)

Les frères Wright ont obtenu un mois de délaipour la présentation de leur appareil aux autoritésmilitaires. Ils auraient dû commencer les vols au-jourd’hui mais le mauvais temps les en empêche.Saint-Cloud

Ascension à 12 h 50 du ballon « Austerlitz » de1 600 m3 par Jules Dubois, E.G. Smolck, Harry Mori-son et Mazzuchi. Atterrissage à 15 h 30 à Survilliersaprès 2 h 40 de vol sur 31 km.

FriedrichshafenLe Zeppelin LZ V (Militär Z III) part à 0 h 27 pour

rejoindre son hangar construit par l’autorité militaireallemande. Pilote : le commandant Sperling, passa-gers le capitaine George et l’ingénieur Muller. Ilpasse à 1 h 07 à Ravensburg. Là, un orage et la pluiefinissent par provoquer une panne de moteur.

On dit aussi que l’enveloppe externe peut accu-muler de 1 000 à 2 000 kg d’eau…

5 h, la machine est obligée d’atterrir durement à2 km de Biberach. Un campement est hâtivementimprovisé sous la protection d’une compagnied’infanterie. Le mauvais temps dure jusqu’au 3 juillet.Pendant ce temps, la panne est réparée sans l’aide dela société Zeppelin, uniquement avec des élémentsmilitaires, se plaisent à souligner ces derniers.

Le 3 juillet à 23 h, départ de Biberach, le tempsétant favorable. Ulm est passée à 24 h, puis Karl-sruhe, Strasbourg, Bitche, Sarreguemines, St Avold.

Le 4 juillet, arrivée au hangar de Frescaty à 8 h20. Il est dégonflé, l’enveloppe ayant souffert à Bi-berach. Le pilote reçoit les félicitations de l’arméeimpériale.

Selon le capitaine George, il semble que ce soit la1ère sortie du LZ V depuis son accident du 31 mai. Onpeut supposer qu’il est devenu Militär III après répa-ration.Mouzon

Roger Sommer emmène son fils de cinq ans sur unappareil de sa fabrication.Washington

Présentation ce jour du Wright aux autorités mi-litaires américaines. A 17 h, les Wright décident detenter un vol, malgré le vent (10 milles/heure). 17 h55, Orville vole sur 60 m à 3 m du sol, il déchire uneaile en atterrissant.

Après réparation, il repart à 18 h 30 et vole sur120 m avec de nouveau un mauvais atterrissage.

A 19 h 15, troisième départ, sans résultat, il fautdire que l’appareil Wright militaire est nouveau, pluslourd et comportant quelques différences.Camp de Châlons

Jean Gobron vole sur 10 km, à 70 km/h.

Le 30 juin

Issy-les-MoulineauxBlériot qui fait la navette entre Douai et Paris

avec deux machines, son n° 11 et le n° 12, effectue avecce dernier appareil ce jour un vol sur 200 m et un se-cond pendant 6 mn 11 s, interrompus par un mauvaisréglage du graisseur.Douai

Blériot reste 58 mn en l’air.Paris, rue François 1er

L’Aéro-Club de France décerne à la société Bar-riquand et Mare les prix Larivière et Balsan comme« constructeurs des moteurs d’aéroplanes » qui, au30 juin dernier, ont parcouru les plus grandes distan-ces.

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Le HavreLe dirigeable Lebaudy « Ljebedj » démonté est

embarqué ce jour à destination de St Petersbourg. Acette époque la presse républicaine soutientl’industrie et titre : les Russes seront entièrement sa-tisfaits.

La traversée de laManche en aéroplane

Annonces parues en début de mois

ParisL’Aéro-Club de France commence l’étude de la

première carte aéronautique au 1/200ème.Londres

Le dirigeable « Morning Post » est commandépar le gouvernement anglais à MM. Lebaudy, sur lesfonds provenant d’une souscription nationale orga-nisée par le journal Morning Post.

Le cahier des charges est établi par le War Officeà qui le ballon devra être rétrocédé. Il devra être livréà Farnborough par voie aérienne avant le 6 novem-bre 1910.

Longueur 103 m. Ø 12 m. V = 10 000 m3. Troisballonnets (raidissement). Deux moteurs Panhard etLevassor de 135 ch. Hélices intégrales (bois plein)Chauvière Ø 5 m.Berlin

Le premier aéroplane Wright construit en Alle-magne se trouve maintenant au Q.G. du bataillon desaérostiers militaires à Tegel. Il est la propriété de lasociété allemande Wright AG. Il fera d’ici peu sonpremier essai.

On attend la venue des frères Wright à Berlinpour faire des démonstrations publiques (en août) quiintéressera les grands industriels susceptibles deconstruire cet appareil.Meaux

Le dirigeable « Colonel Renard » construit parAstra et destiné à l’armée entre en gonflement auhangar Astra à Beauval. Il fera bientôt son premiervol.Stockholm

Le capitaine suédois Engelstadt élève un cerf-volant scientifique à 2 700 pieds. La foudre atteintl’appareil et descend le long du câble, tuantl’opérateur. Engelstadt était le second de RoaldAmundsen lors de son expédition au pôle nord.

Le 1er juillet

Saint-PétersbourgGrand concours d’aviation de Saint-Pétersbourg

(Russie) ; du 1er juillet au 15 août 1909.

Le 2 juillet

Meeting de DouaiBlériot est de retour d’Issy-les-Moulineaux et ce

jour, au premier essai, s’adjuge le prix de la corderiepour un parcours de 1 500 m en circuit fermé sur sonn° 12.Washington

Orville Wright reprend ses vols expérimentauxen présence de M. Sherman, vice-président des Etats-Unis. Ce jour, il réussit trois vols successifs.Rome, camp de Centocelle

Complètement remis de sa chute, le lieutenantCalderara reprend ses vols avec succès. Son biplanWright a été réparé. Après quelques petits vols de3 mn, il réussit un beau vol long de 40 mn.Sangatte

A 9 h du matin, l’Antoinette IV appartenant àHubert Latham arrive en gare de Calais. Dès le len-demain, l’appareil sera transporté et monté à San-gatte, quartier général de l’aviateur qui a subitementdécidé de tenter la traversée de la Manche.Sartrouville

Sortie à 17 h du dirigeable « Ville-de-Paris »avec H Kapférer, G. Blanchet, A. Leblanc, A. Roussel,A. Balny d’Avricourt et le mécanicien Bouffartigues.

Evolution à Maisons-Laffitte par vent de 30km/h.Paris

La commission d’aviation de l’Aéro-Club deFrance établit un code des routes aériennes, inspiréde la réglementation fluviale et maritime.

Le 3 juillet

Meeting de DouaiBlériot effectue un vol de 5 km à 30 m de hau-

teur hors de l’aérodrome de La Brayelle. Le soir, il faitun second essai comptant pour l’épreuve de la pluslongue distance. Après un vol de 47,277 km en47 mn 17 s, il doit atterrir car la protection en amiantedu pot d’échappement est arrachée et Blériot a lepied atrocement brûlé par l’huile et l’essence suintantsur la plaie, les flammes sont apparues.

L’intention de Blériot était de dépasser la dis-tance de 38 km équivalant à la traversée de la Man-che, pensant au prix de 25 000 francs du Daily Mail.

Issy-les-MoulineauxLouis Paulhan exécute plusieurs petits vols, puis

un autre de 8 km à 5 m de hauteur sur biplan Voisin àmoteur Antoinette.Washington

Orville Wright évolue à 30 m de hauteur depuis12 mn lorsque le moteur de sa machine s’arrête. Il sepose très bien en vol plané, mais ne peut éviter un ar-buste qui endommage légèrement l’appareil.

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Le dirigeable Astra « Colonel-Renard », juillet 1909. (MAE).

Camp de Châlons Hubert Latham tourne au-dessus du camp pen-

dant 1 h 17 mn.Camp de Châlons

Après un premier vol seul, Jean Gobron prend àson bord deux passagers, Mme Colliex, femme dubureau technique des ateliers Voisin, et d’Almeïda.Le vol dure cinq minutes, à 5 m d’altitude.Sartrouville

Nouvelle sortie du dirigeable « Ville-de-Nancy », qui rallie Maisons-Laffitte depuis Sartrou-ville. A bord : Kapférer, Blanchet, Bouffartigues. Enatterrissant, l’hélice heurte le sol et est faussée.

Blériot sur son n°12 à Douai le 3 juillet bat son record en vue de latraversée de la Manche, mais il se brûle à la jambe. (L’Illustration).

Saint-Cloud, parc de l’AéCFAscension à 19 h 15 du sphérique « Austerlitz »

de 1 000 m3. Equipage : MM Mélandri, Devillain etStchoukine.

Atterrissage le 4 juillet à 7 h à Esternay (Marne).Durée du voyage : 11 h 45 pour 97 km.Saint-Cloud, parc de l’AéCF

Ascension à 20 h 10 du sphérique « Faune » de800 m3 piloté par Ernest Zens et Pierron.

Atterrissage le 4 juillet à 8 h 20 à Passy-Grigny(Marne). Temps du vol : 12 h 10. Distance 108 km. Volremarquable de plus de douze heures.Saint-Cloud, parc de l’AéCF

Ascension à 20 h 20 du ballon « Escapade » de1 200 m3 piloté par Léon Barthou et Pierre Laborie.

Atterrissage le 4 juillet à Epernay. Durée : 13 h40, distance : 131 km. Vol remarquable de plus dedouze heures.Saint-Cloud, parc de l’AéCF

Ascension à 22 h 30 du « Sylphe » de 1 600 m3.Equipage : MM. Mix, Dr Delorier, Paul Birer et safemme.

Atterrissage le 4 juillet à 12 h 10 à Villiers-devant-la-Tour (Ardennes). Durée : 13 h 40, distance :167 km. Vol remarquable de plus de douze heures.Port-Aviation (Juvisy)

Paul Tissandier expérimente son biplan Wright. Ilfait deux faux départs et casse ses patins.

Le 4 juillet

Saint-CloudConcours des sphériques.Classement des 1ère et 2ème catégories1er – Jean de Francia. Atterrissage le 4 juillet à 3

h 30 à Champrenet (Seine-et-Marne). Durée 10 h 18,distance 81 km. Prix 600 francs.

2ème – J. Dubois. Atterrissage le 4 juillet à 2 h 45à Quiers (Seine-et-Marne). Durée : 9 h 21, distance62 km. Prix de 200 francs.

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3ème – A. Omer-Decugis. Atterrissage le 4 juilletà 1 h 30 à Melun. Durée : 8 h 15, distance : 47 km.

4ème – E. Giraud. Atterrissage à 21 h 30 à Ville-neuve-le-Roi (actuellement Val-de-Marne). Durée :4 h 12, distance : 14 km.

Prix de la plus longue distance dans chaque caté-gorie :

3ème catégorie : Delebecque 19 h 20 – 200 francs1ère et 2ème catégories : Jean de Francia 10 h 18.

Port-Aviation, le 4 juillet 1909. Un char antique, une automobile,un aéroplane. L’Illustration fait le commentaire suivant : « le passé,le présent et le futur ».

Port-Aviation (Juvisy)Meeting aéronautique en faveur des victimes du

tremblement de terre du midi organisé par la Sociétéd’encouragement de l’aviation.

Temps pluvieux, 10 000 spectateurs. Prix des en-trées - 100 à 600 francs- dans le parc et les tribunestrop élevé.

Les prix d’aviation :Prix madame Archdeacon de 1 000 francsPrix du « plus grand vent » de M.A. CombePrix du journal La Nature de 10 000 francs pour

un parcours de 100 km en ligne droite accompli enmoins de deux heures, à disputer sur le territoire fran-çais.

Prix Déjardin, 1 000 francs pour la plus grandevitesse sur le kilomètre bouclé.

Prix du vicomte de Kersaint 5 000 francs pouvantêtre porté à 10 000 francs couru par des officiers del’armée française en activité

Prix de la formation des pilotes.Blériot, malgré sa brûlure, ne veut manquer au-

cun meeting en raison de ses finances désastreuses. Envenant à ce meeting, il apprend que Latham est sur lepoint de tenter la traversée de la Manche… Il va ef-fectuer 24 tours de piste en 50 mn 8 s, à 40 m dehauteur. Blériot remporte le prix de Mme E. Ar-chdeacon de 1000 francs, sur son Blériot XI.

Ferber est engagé un peu partout. Il vole sur sonbiplan Voisin à moteur Antoinette de 50 ch pendant3 mn 47 s à 40 m de hauteur. Il gagne le 2ème prix deLagatinerie (2 500 francs). On note qu’il a volé plusvite que Blériot avec des virages plus courts.

Bonnet-Labranche fait ensuite quelques dé-monstrations à bord d’un planeur tiré par une auto-mobile.

La fête se termine par le lancement d’une Mont-golfière montée par un jeune homme de 16 ans. Aprèss’être élevé de 500 m, elle redescend à l’extrémité dela piste.Parc de Saint-Cloud

Ascension à 0 h 20 du sphérique « Le Dard » de1 550 m3 par MM. Demeure, Guillon et Serres.

Atterrissage à La Neuville-en-tourne-à-Fuy(Ardennes) à 13 h 20 après escale à Louvres (Seine-et-Oise) à 4 h 20. 190 km parcourus en 13 h. Vol re-marquable de plus de douze heures.Parc aéronautique de Limoges

Ascension à 16 h 30 du ballon « Aquitaine » de1 100 m3 par le vicomte de Lirac, Puyraud et safemme. Atterrissage à 17 h 45 à Virolles (Haute-Vienne). Vol de 1 h 15 et 15 km.

Fête de bienfaisance, rallye automobile.

Le 5 juillet

Camp de ChâlonsJean Gobron ne peut bénéficier du prix des 500

m de l’Aéro-Club de France malgré qu’il ait dépassélargement cette distance car il n’a pu s’assurer laprésence d’un commissaire de contrôle.Camp de Châlons.

Premier vol de Roger Sommer sur biplan H-Farman à moteur Vivinius. Il effectue des vols de 2 à3 km sur le circuit s’élevant à 10 m.Camp de Chalons

Après un vol de plusieurs minutes, Henry Farmanconfie son nouvel appareil à son élève écossais, Geor-ges Cockburn.

Après un petit vol, l’avant d’un patin bute au sol.La machine se pose avec quelques avaries.

Le 6 juillet

Rueil-MalmaisonFête de l’Aéronautique-Club de France.Mauvais temps, pluie et vent tourbillonnant. Le

concours de précision d’atterrissage est supprimé.15 h 30 – Départ du 350 m3 « Chimère » de M.

Perpette. Atterrissage aux Venteaux (Marne) à 20 h -135 km en 4 h 10 de vol.

16 h 08 – Départ du 600 m3 « Bulle-de-Savon »de MM. Ravaine et Lahure. Atterrissage à 19 h 30 àTremblay-les-Gonesse (actuellement Seine-Saint-Denis) – 30 km et 2 h de vol.

16 h 30 – Départ du 900 m3 « Luciole » de MM.Ribeyre, manteau et Corcos.

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Atterrissage à Fresnes-en-Tardenois (Aisne) – 110km en 3 h 15.

16 h 45 – Départ du 630 m3 « La Perle » de MM.Amiel et Fragin. Atterrissage à Montreuil-aux-Lions(Aisne) à 19 h 30 – 76 km en 2 h 45.

17 h 36 – Départ du 1 130 m3 « Anjou » de MM.Cormier, Oursin, François et Mlle Buonssollazi. At-terrissage à Lizy-sur-Ourq (Seine-et-Marne) à 20 h05 – 66 km en 2 h 35.

Inauguration du ballon « The Blue Bird », cons-truit par son propriétaire et pilote Bortheiser.

Au cours de la journée, baptême de l’air de deuxdames, Mme Bortheiser et Mlle Buonssollazi.Issy-les-Moulineaux

Louis Paulhan, qui a convoqué les commissairesde l’Aéro-Club de France dans l’intention de rem-porter le prix des 500 mètres, ne peut franchir sur sonbiplan Voisin à moteur Antoinette la distance quisépare les fanions, malgré plusieurs essais.Lac de Constance

Sortie du Zeppelin LZ V « Militär III ». Aprèsune escale de cinq jours en plein air, rentre à Sutz. Sabase d’affectation est-elle toujours Metz ?

Le 7 juillet

Port-AviationLe journal L’Eclair annonce que F. Ferber vient de

gagner le prix de La Gatinerie, avec un nouveau bi-plan dont les surfaces portantes ont un écartement dedeux mètres. Vol de 3 km en 3 mn 47 s.

Charles de Lambert (Wright) exécute deux petitsvols en compagnie de son fils, puis seul un tour depiste de 3 km à 15 m de hauteur.Chalons

Roger Sommer, élève pilote de Henry Farman, surson biplan H-Farman, réussit un vol de 30 mn.Parc de Saint-Cloud

Ascension à 16 h 45 du sphérique « St-Louis »de 2 200 m3 par MM. Mélandri, Darnel-Bishop,Luiggi, Cortland-Bishop, Stoy, Griscow, James Dur-ing, Mlles Bishop et Stoy. Atterrissage à 19 h à Sucy-en-Brie (actuellement Val-de-Marne). Vol de 2 h 15et 23 km.

Cette ascension est exécutée par des Américainsrésidant en France (à Paris) à l’occasion de la fête na-tionale des Etats-Unis, le 4 juillet. Cortland-Bishopest président de l’Aero-Club of America.Rueil-Malmaison

Ascension à 11 h du ballon « Anjou » de 1 130 m3

par MM. Cormier, Theisse et Périn. Atterrissage àWenger (Allemagne) à 23 h 30. 365 km couverts en10 h 30.

Le 8 juillet

CalaisArrivée de H. Latham qui a installé son campe-

ment à Sangatte dans les anciennes murailles du tun-nel sous la Manche abandonnées en 1883.

Le biplan d’Odier et Vendôme lors de ses essais à Issy-les-Moulineaux, juin 1909. ‘La revue Aérienne).

Camp de ChalonsMalgré un vent violent et irrégulier de 20 km/h,

Jean Gobron réussit un vol de 7 mn à 12 m du sol surbiplan Voisin à moteur Gobron. Jean Gobron gagnele prix des 500 m de l’Aéro-Club de France, avec unvol de 5 mn 5 s. Malgré un vent fort, il exécute deuxvols de 5 mn à 20 m d’altitude. Il pilote un biplanVoisin à moteur Gobron-Brillié.

Etang de BerreL’hydravion Fabre est essayé sur l’étang de Berre,

sans ses moteurs, mais tracté par « L’Essor » de 200ch équipé d’une sorte de moufle permettant de qua-drupler la vitesse du bateau. Fabre constate qu’àgrande vitesse, les flotteurs ne reposent plus que surleur pointe arrière, c’est-à-dire dans une positionproche de l’envol.

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Après cet essai encourageant, le groupe de mo-teurs est installé. Il est composé de 3 moteurs Anzani3-cyl de 12 ch, mais leur puissance est insuffisantepour permettre le décollage, c’est un échec.

Le 9 juillet

Douai-La Brayelle, meeting aérienBlériot réussit quelques petits vols en présence

d’un nombreux public.Terrain de manœuvres de Mourmelon-le-Grand

Demanest continue son entraînement sur mono-plan Antoinette à moteur Antoinette.Parc de Saint-Cloud

Ascension à 13 h 30 du ballon X. de 900 m3 parMM. Payret-Dortal, Gegger et Mme X.Douai, club Stella

Ascension du 600 m3 « Cythère » à 20 h, quiatterrit à Marchienne. A. Leblanc, pilote, Leloup,Mme Blériot, vice-présidente de la Stella.

Les 9 et 10 juillet

DouaiUne délégation de parlementaires français prési-

dée par Monsieur d’Estournelles de Constant se rendà l’aérodrome de La Brayelle accompagné des délé-gués de la Douma russe pour assister aux épreuves.

Le capitaine Ferber est invité par la Ligue natio-nale aérienne ; il exécute quelques petits vols.

Le 10 juillet

La BrayelleMalgré une pluie battante, Blériot couvre un tour

de piste de 2 km en 2 mn, à 60 km/h de moyenne,puis il fait trois tours de piste avec Alfred Leblanccomme passager.

Paulhan a fait transporter son biplan Voisin àDouai pour le meeting aérien. Il a déjà fait quelquespetits vols d’entraînement hier. Ce jour, il fait 2 km à60 km/h et à 15 m de hauteur. Il gagne l’une des pri-mes de 1 000 francs pour « le kilomètre ».Francfort

Ouverture de l’Internationale Luftshiff Austel-lung ou ILA (exposition internationale aéronauti-que).

Cinq dirigeables sont annoncés :Le Zeppelin VI (III) « Militär II »Le Parseval III et le IVUn ClouthLe dirigeable souple de la Société aéronautique

du Bas-Rhin.L’empereur Guillaume II accepte de patronner le

projet d’exploration des régions arctiques à l’aided’un Zeppelin, ainsi que l’exploration de l’atmosphèreau-dessus des mers.

Le ballon ne pouvant monter au Spitzberg, « ilfaudra s’y rendre par ses propres moyens ».Saint-Cloud

Ascension à minuit du gros ballon « Abeille » de1 600 m3 par Maurice Bienaimé, MM. Baguès, MissAschlan et Wandry. Atterrissage le 11 à 7 h 44 àCoulanges-sur-Yonne (Yonne). Vol de 7 h 44 et 176km.

Le 11 juillet

Camp de ChalonsJean Gobron exécute plusieurs vols de 10 mn à 20

m de hauteur.Champ de manœuvres de Mourmelon

Demanest exécute deux vols de 10 mn, mais dansun virage un coup de vent rabat au sol son monopland’une hauteur de 30 m. L’appareil est brisé, Dema-nest blessé.Parc de Saint-Cloud

Ascension du petit 500 m3 « Aéro-Club-IV »par G. Bricard. Atterrissage à 18 h 15 à Soisy-sur-Ecole (Seine-et-Oise, actuellement Yvelines). Vol de1 h 30 et 29 km.Parc de Saint-Cloud

Ascension du 1 200 m3 « Aéro-Club-III » par A.Schelcher, Roger Bricard, Mme Aubert et Mlle Bar-relly. Atterrissage à 18 h 35 à Ponthierry (Val-de-Marne). Vol de 1 h 40 sur 41 km.

Le 12 juillet

SangatteH. Latham est prêt à tenter la traversée de la

Manche. Son monoplan Antoinette IV a été modifié :allégé par la suppression des béquilles d’équilibrageet d’atterrissage et fuselage recouvert de toile im-perméable pour permettre une éventuelle flottaison.

Le vent violent interdit le vol mais l’aviateur faittourner le moteur.

Blériot n’est pas encore engagé pour l’épreuve.Etampes

Louis Blériot revient à la ferme de Mondésir oùson Blériot XI est immobilisé depuis le 6 juillet àcause d’un vent violent.

Financièrement à l’agonie, Blériot est inscrit pourle prix du voyage qui est de 14 000 francs, créé parl’Aéro-Club de France via une subvention gouver-nementale. Le prix sera attribué à l’appareild’aviation qui, avant le 1er janvier 1910, aura par-couru le premier en France une distance d’au moins40 km en six heures maximum. 5 000 francs vont aupilote français, 4 000 francs pour le constructeurfrançais de l’appareil et 5 000 francs au motoristefrançais de l’appareil.

La moitié de ces sommes est attribuée au 1er

voyage répondant aux conditions et l’autre moitié au1er janvier 1910 au titulaire du plus long voyage enligne droite.

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Ce jour, le vent souffle encore.Le Blériot XI est transporté à 5 km de la ferme, où

il va passer la nuit.Le lendemain 13 juillet (veille de la fête natio-

nale), à 16 h 44, Blériot décolle par un temps calme,mais brumeux.

Les commissaires de l’AéCF sont Alfred Leblancet André Fournier.

Blériot fait escale à Arbouville entre 17 h 05 s et17 h 11 mn 55 s.

La route et la voie ferrée le guident dans lebrouillard.

Atterrissage au point désigné au nord d’Orléans,à côté de Chevilly-la-Rue à 17 h 40 mn 10 s.

Distance parcourue : 41 km 200 en 44 mn 30, dé-duction faite de l’escale. Le Prix du voyage est gagné !

Prix pilote et constructeur = BlériotMoteur = AnzaniHélice = ChauvièreEn rentrant de Chevilly, l’appareil prend la pluie.

Gorgées d’eau, les ailes doivent être ré-entoilées.

Le Blériot bloqué par le mauvais temps à la ferme de Mondésir près d’Etampes avant le beau vol sur 41 km en ligne droite (Prix du voyagede l’Aéro-Club de France). (L'’Illustration).

Le 13 juillet

Fort-Myers (Floride), Etats-Unis.Après l’incident du 3 juillet, Orville Wright exé-

cute deux petits vols de contrôle mais casse unechaîne à l’atterrissage.Lea Marshes (Essex)

La presse anglaise salue le premier aviateur bri-tannique à faire voler un appareil entièrement bri-tannique (conception et fabrication), Alliot-VernonRoe, sur son triplan n° 1. De construction rudimentaire,revêtu de papier huilé, de couleur jaune (surnommé« the yellow peril »), il fait un vol de 30 mn à LeaMarshes, son nouveau terrain, sur 250 m à 3 m dehauteur. Moteur anglais JAP de 9 ch.Meeting de Douai

Louis Paulhan effectue son premier beau vol à LaBrayelle comptant pour le prix du maximum de par-cours avec 12 km en 15 mn.Saint-Cloud

Prix Jean de Francia.

Epreuve de distance pour ballons de 900 m3. Dé-part du parc de Saint-Cloud.

17 h – Départ du ballon « Araok » du marquisde Kergariou et du comte de Torcy.

17 h 04 – Départ du « Baldericus » de LéonBarthou et François Peyret.

17 h 10 – Départ du « Baladeur » de J. Dubois etFrod.

17 h 15 – Départ de l’ « Aurore » d’André Schel-cher et Louis Navoit.

17 h 18 – Départ du « Picardie » de MauriceBienaimé et Sydenham.

Classement :1er – L. Barthou atterrit à Bischweiller (Bas Rhin)

le 14 juillet à 12 h 05. 414 km en 19 h. (600 francs).2ème – M. Bienaimé atterrit à Königschaffhausen

(Baden) le 14 à 15 h 40. 411 km en 22 h 22. (250francs).

3ème – J Dubois atterrit à Weimbourg (Saverne)le 14 à 10 h. 382 km en 16 h 50. (150 francs).

4ème – Kergariou atterrit à Torcheville (Moselle)le 14 à 8 h 40. 337 km en 15 h 40.

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5ème – Schelcher atterrit à Kerprich-aux-Bois(Moselle) le 14 à 10 h 50. 327 km en 10 h 50.

M. Bienaimé médaille d’argent, plus longue du-rée (vol de plus de 22 heures).

Le Breguet n° 1 début juillet à Douai- La Brayelle. (L’Aérophile).

Port-AviationLa ligue nationale aérienne a confié un biplan

Voisin au moniteur de son école de pilotes,l’ingénieur Louis Gaudart (souvent orthographiédans la presse Godart ou Godard, il n’a rien à voiravec la famille des aérostiers constructeurs de St-Ouen).

Il réussit son 1er vol, soit 500 mètres à 6 m dehauteur. Le lendemain, Gaudart fait deux tours depiste, soit 3 km à 20 m de hauteur.Plaine de Hempstead (Long Island)

Glenn H. Curtiss a fait transporter son appareil deMorris-Park à Mineola (Long Island) dans la plainede Hempstead.

Il réussit plusieurs petits vols dont un de 2,8 km à12 m de hauteur à la vitesse élevée de 65 km/h, tou-jours à bord du biplan de la Herring-Curtiss Co.Mamers (Sarthe)

Aéronautique club de France.Ascension du sphérique de 350 m3 « Chimère »

de M. Perpette à 17 h 20, atterrissage à St Calais(Sarthe) à 19 h 30. 56 km parcourus en 2 h 10 de vol.

Le 14 juillet

La BrayelleLouis Paulhan survole la ville de Douai et file

vers le faubourg d’Esquerchin à 4 km, dans un vol de15 mn.

Vol du biplan Breguet n° 1 piloté par son cons-tructeur Louis Breguet.Metz, zone occupée

En présence des autorités militaires allemandeset du général Linker, inspecteur des services trans-port, le Zeppelin V « Militär III » évolue entre Fres-caty (hangar) et Metz (garnison) jusqu’à 21 h.Hippodrome de Longchamp, Paris.

Après avoir été regonflé début juillet, le dirigea-ble militaire « République » vient évoluer à la revuede Longchamp sur l’hippodrome près de Bagatelle,de concert avec le « Ville-de-Nancy » dont c’est

une sortie d’entraînement, avant le voyage(convoyage) Sartrouville – Nancy.

La foule acclame le spectacle inédit de deux di-rigeables volant de concert.

Note : la France dans son armée possède mainte-nant trois dirigeables opérationnels : le « Lebaudy n°3 », rénové fin 1908, la « République » sister-shipde la « Patrie » qui s’est échappé le 1er décembre1907 et a été perdu, et la « Ville-de-Paris ».Parc de Saint-Cloud

Ascension à 13 h 50 du grand sphérique« Walhalla » de 2 200 m3 enlevant sept hommes,Castillon de Saint-Victor (pilote), le Dr Crouzon, MM.Marlier, Grimberghe, Turot, Guicciardi et Pierron.

Atterrissage à 15 h 50 à Esbly (Seine-et-Marne).Petit vol de 2 h sur 49 km.Parc de Saint-Cloud

Ascension à 14 h 10 du « Korrigan » de 900 m3

par A. Omer-Decugis et A. Lebrun.Wissant

Le comte Charles de Lambert est le troisièmecompétiteur pour la traversée de la Manche, aprèsl’inscription de Latham et Blériot.

Son hangar à Wissant donne sur une plage de400 mètres de large et de 3 km de long, abritée parles caps Gris-Nez et Blanc-Nez.

Ce jour, arrivée de son biplan Wright, construitpar Toxna, moteur classique 4-cyl type fin 1908 de24 ch Barriquand et Mare.Port-Aviation

Paul Tissandier vole à nouveau sur le biplanWright. Il fait deux tours et demi soit 5 km à 6 m dehauteur. Mineola (New-York), Etats-Unis

G. Curtiss fait un vol particulièrement rapide de5 miles (environ 8 km) en 7 mn à 20 m de hauteur.Toujours non chronométré officiellement, il a proba-blement battu une fois de plus le record du monde devitesse.Issoudin (Indre)

Ascension à 16 h du petit sphérique « Solitude »de 575 m3 avec trois personnes à bord : M. et MmeGuimbert et M. Guillaume. Atterrissage à 17 h 50 àLiméry (Indre). Vol de 1 h 50 sur 34 km.

Gonflé au gaz de ville purifié, nouveauté techni-que, le ballon possède une force ascensionnelle éle-vée de 0,8 kg par m3, proche de celle de l’hydrogène(1,1 kg par m3).Forges-les-Eaux

Ascension à 17 h du sphérique de 550 m3 « BlueBird » avec à bord M. et Mme Bortheiser. Atterris-sage à Beauvais (Oise) à 19 h 20. Vol de 2 h 20 sur 45km.Rouen

Ascension à 17 h du ballon « Walkyrie » de1 600 m3 avec à bord MM. Ravaine, Dormette, Fer,Lahure et sa femme. Escale à Coudray. Atterrissage àAvenay (Calvados) le 15 à 8 h. Voyage de 14 h 30 sur255 km.

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Le HavreAscension à 18 h du petit sphérique de 450 m3

piloté par M et Mme Boegler. Atterrissage à Trou-ville-sur-Mer à 20 h.

Le 15 juillet

SangatteLatham effectue une sortie d’entraînement, mal-

gré un vent d’ouest (contraire) de 25 km/h. Altitudeatteinte : 80 m. L’atterrissage de l’Antoinette sans skisest brutal, hélice et essieu des roues faussés. Durée duvol 15 mn. Réparation rapide.Camp de Chalons

Elève pilote de Henry Farman, Roger Sommerpoursuit ses vols, deux vols de 15 et 19 mn à 10 md’altitude, puis un vol de 27 mn à 20 m de hauteur,puis un second à travers la campagne jusqu’à Valde-nay à 6 km et revient à son hangar, soit 12 km en 12mn.Sartrouville

Convoyage du « Ville-de-Nancy » de Sartrou-ville à Nancy. Départ prévu à 5 h du matin retardé, lemauvais temps ne permet pas le départ du dirigeable.Douai La Brayelle

A bord de son Voisin à moteur rotatif Gnome,Paulhan tient l’air pendant 67 mn et 19 s à 30 m dehauteur, sur 47 km. Il doit s’arrêter faute d’essence. Ilbat le record de Tissandier (Wright) du 20 mai. Lapresse s’attend à ce qu’il tente la traversée de la Man-che.

Le 16 juillet

SartrouvilleConvoyage épique qui en dit long sur l’état de

l’aérostation militaire. Départ du « Ville-de-Nancy » à 4 h 30 avec à bord les deux ingénieurs E.Surcouf et H. Kapférer, pilotes, Bouffartigues, méca-nicien. Il y a du brouillard. Paris – Vincennes – Mor-tefontaine, là un engorgement dans la tuyauteried’alimentation provoque l’arrêt du moteur. L’appareildescend brusquement au contact du sol, une héliceest endommagée (5 h 25).

A 3 km de Faremoutiers, le moteur est tombé enpanne. L’hélice se brise à l’atterrissage. Le ballonpoussé par le vent est arrêté par des paysans. La pluietombe, le ballon est arrimé à l’abri du vent. Un cam-pement est organisé à Faremoutiers pour réparation.Après réparation, le départ a lieu le 18 juillet à 7 h 30(hélice de fortune). Edouard Surcouf cède sa place àun homme plus léger que lui, le ballon étant en sur-charge car imbibé d’eau.

Après réparation, à 8 h du matin, nouveau départ.A Coulommiers, le même incident technique se re-produit. Après 30 mn de vol, atterrissage sur lechamp de manœuvres de Meaux. Finalement, le diri-geable regagne le hangar de Beauval, à petite vi-tesse. Il retrouve sur place le dirigeable « Colonel

Renard ». Arrivée à 9 h. Ravitaillement au parcBeauval (Meaux).

Après réparations, départ de Meaux à 14 h 50.Parcours : La Ferté sous Jouarre, Esternay, Sézanne, LaFerté Champenoise, Vitry-le-François, St-Dizier, undéroutement de 30 km pour éviter une formationorageuse, puis Ligny-en-Barrois. Passage sur Com-mercy (par erreur), puis Toul.

14 h 50 – départ sous les acclamations15 h 00 – La Ferté sous Jouarre16 h 15 – Montmirail17 h 00 – Vitry-le-François18 h 00 – Saint-Dizier20 h 02 – Nancy.Enfin, le pilote aperçoit le feu de 30 000 bougies

allumé au hangar de la Chiennerie à Nancy. Atter-rissage devant son hangar de la chiennerie devant denombreuses personnalités militaires. Le dirigeable vaexécuter des vols quotidiens à vocation touristique àl’occasion de l’exposition qui se tient à Nancy.

Les débuts d’Alfred Leblanc (1869-1921) sur le Blériot XI proto-type à Issy-les-Moulineaux, juillet 1909. Ingénieur dans l’industrie,il pratique l’aérostation à haut niveau depuis 1904, records deFrance, de Russie, des Etats-Unis, du Canada et débute dansl’aviation à 40 ans. Il dirigera l’écurie de compétition Blériot en1910. (L’Aérophile).

Metz (zone occupée)Le dirigeable allemand Zeppelin V « Militär

III » exécute deux ascensions.Au cours de la seconde, il pousse jusqu’à Lorry-

Martigny, près de la frontière française.Est-il basé à Metz ? Est-ce une provocation ?

Saint-CloudAscension à 12 h du sphérique « Osmanli » de

1 600 m3 par E. Barbotte, Marcel Sembat, Henri Tu-rot, sa femme et sa fille.

Atterrissage à Villecresnes (actuellement Val-de-Marne) à 38 km de son point de départ.Mineola (New-York), Etats-Unis

G. Curtiss, après un vol d’essai de 12 mn, évoluependant 32 mn.Bétheny

Les premiers hangars sont disponibles pour laGrande semaine de Champagne, mais ils ne serontmontés qu’un mois plus tard.

Les concurrents et leurs mécaniciens commencentà prendre possession du terrain et des terrains pro-ches, Bouy, Châlons.

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Le 17 juillet

WissantLe comte de Lambert est prêt pour sa tentative de

traversée de la Manche. L’appareil est monté, il lemet au point.Mineola (New-York), Etats-Unis

G. Curtiss effectue des huit de deux miles de dé-veloppement, soit environ 26 km (homologué, cettefois)

Le 18 juillet

Camp de ChalonsRoger Sommer vole 30 mn avec douze litres

d’essence (c’est un record de sobriété, les moteursavalant 40 à 50 litres à l’heure).Belfort

De Rue (capitaine Ferber) exécute une série depetits vols de 1 500 mètres, interrompus seulementpar l’exiguïté du terrain.

Le monoplan Antoinette de Latham est poussé vers la plage de Sangatte, le 17 juillet 1909. La première tentative de Latham est repousséepar le vent, la brume et la pluie. (L’Illustration).

RomePremière sortie du dirigeable italien « I bis » ré-

alisé par les capitaines Crocco et Ricaldoni.L = 70 m, Ø au maître-couple = 11 m, V =

3 700 m3, sept compartiments.Moteur Clément-Bayard de 35 ch actionnant

deux hélices, vitesse 53 km/h.Mineola (Long Island) Etats-Unis

Le biplan « Gold Bug » construit par la compa-gnie « Herring-Curtiss Co » pour l’ « AeronauticSociety of New-York » réalise à 17 h 15 un vol de29,5 miles (environ 45 km) en 52 mn, contrôlé parl’aéro-club d’Amérique. Pilote Glenn HammondCurtiss. Il s’adguge :? le prix du kilomètre et 250 $ offerts par Cor-

tland-Bishop (président de l’aéro-clubd’Amérique)

? le prix du Scientific American.Il devient un concurrent direct aux U.S.A. des ap-

pareils Wright.Fort-Myers (Floride), Etats-Unis

Après deux faux départs, Orville Wright exécuteun vol de 19,200 km en 16 mn 30 s à 25 m de hauteur.Douai La Brayelle

Jour du meeting. Louis Paulhan bat le record dehauteur de Wright (110 m le 18 décembre 1908) envolant à 150 m, hauteur homologuée par les com-missaires. Il est très ovationné et s’attaque maintenantau record de durée de Latham, mais il doit se poseraprès 57 mn de vol ayant épuisé sa réserve d’huile de

ricin, la seule dont se satisfait le rotatif. Gourmand, lepetit Gnome.Douai La Brayelle

Blériot s’adjuge le prix Mathieu, ayant couvert lekilomètre en demi cercle en 1 mn 09 s, et le prix dutour de vitesse, 2 km en 2 mn 29 s. Satisfait, il inter-rompt ses vols, souffrant trop de sa brûlure.Camp de Chalons

Roger Sommer, élève pilote de H. Farman, tientl’air pendant 1 h 4 mn, approchant de 3 mn le recordde Latham.Saint-Cloud

Ascension à 14 h 25 du ballon « Abeille » de1 600 m3 par MM. Omer-Decugis, Schelcher, Derrienet sa femme.Port-Aviation

Le pilote de la Ligue nationale aérienne LouisGaudart effectue trois tours de piste à 30 m de hau-teur sur biplan Voisin.Mineola, Etats-Unis

G. H. Curtiss exécute un vol de 10 mn à 50 m dehauteur sur son « Gold Bug ». Il le confie ensuite àAlexandre Williams, de la société aéronautique deNew-York.

Suite à une fausse manœuvre, celui-ci heurte lesol. L’appareil est endommagé. Le pilote a un bras etun doigt cassés.La Haye

Après de Lambert en juin, Eugène Lefebvre est lesecond aviateur à survoler les Pays-Bas. Sur son bi-

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plan Wright, Lefebvre qui a appris lui-même à pilo-ter, réussit trois envolées de 100, 300 et 800 mètres.

Le même jour, deux aviateurs hollandais débu-tent leurs vols, Wijnmalen et De Riemsdyck.

Pour décoller, Lefebvre n’utilise pas le pylône desWright, mais un rail de 80 m de long. Ce rail est un X(grand croisement) qui lui permet de choisir

l’orientation vent debout. Lefebvre, un pilote sur-doué ?Rueil-Malmaison

Ascension à 12 h du sphérique « Solitude » de575 m3 par MM. Guibert et Kantin. Atterrissage àFontenay-Trésigny (Seine-et-Marne) à 16 h. Vol de 4h sur 54 km.

Le comte de Lambert survole l’Orge, Port-Aviation juillet 1909. (L’Aérophile).

Du 18 au 25 juillet

La semaine de VichyCette manifestation aérienne réunit sept enga-

gements d’aéroplanes : Blériot, Paulhan, de Rue (Fer-ber), Delagrange, Zipfel, Tissandier et Latham.

Le 18, Zipfel (qui n’a jamais volé en France) etTissandier sont seuls présents. Mais leurs machines nesont pas réglées. Le public impatient envahit la pisteen hurlant sa colère.

Le 19 juillet

Chalais-MeudonAscension d’entraînement du dirigeable militaire

la « République ». Départ de Chalais à 10 h 35 avecà bord trois officiers du Génie et deux mécaniciens.Parcours : Meudon, Etang-des-Fonceaux, Vélizy,Villacoublay atteint à 11 h 15, soit 22 km couverts en50 mn.Douai-La Brayelle

Voyage Douai – Arras – Douai de Louis Paulhan,le lendemain du meeting de Douai.

17 h 30 – décollage de La Brayelle, mais lebrouillard l’oblige à se poser dans un champ, un kilo-mètre plus loin. L’aviateur règle sa magnéto et repart30 mn plus tard et couvre 20 km en 22 mn en filantvers Arras.

Il se pose dans un champ aux portes de la ville oùil est reçu avec enthousiasme.

19 h 00 – Paulhan repart, il effectue un virage à30 m de hauteur et revient vers Douai.

A 3 km de là, un coup de vent l’abat dans unchamp et casse son équilibreur.

Il ne peut réparer et se contente de le démonter etde l’expédier à Vichy.Angleterre

Tentative de descente en « vol plané » d’un pla-neur, probablement attaché à une Montgolfière, parsécurité !

Auteur de cette expérience, Montgomery se tueau cours de l’atterrissage brutal.Sangatte

A 6 h du matin, Latham tente la traversée de laManche. C’est l’échec.Paris

Rentré à Paris, Louis Blériot apprend l’échec deLatham.

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Il ne reste que le comte de Lambert comme can-didat au prix du Daily Mail.

Blériot s’engage dès l’après-midi pour tenterl’exploit.Camp de Chalons

Sur son biplan H-Farman III, Henry Farman partà 20 h 17 mn 30 s et fait dans la nuit, un vol de 1 h 23mn, battant tous les records français, mais il n’est pashomologué, les commissaires de l’Aéro-Club deFrance ne peuvent valider une performance dansl’obscurité.

Le record de Latham en 1 h 7 mn 37 s reste vala-ble. Plusieurs Français sont en train de mettre à malles records des Wright.Fort-Myers (Floride), Etats-Unis

Orville Wright exécute deux vols, l’un de 32 mn25 s et l’autre de 40 mn, à 35 m de hauteur.Vichy

Tissandier tente un vol avec un passager. Il fait unfaux départ et casse un patin (biplan Wright).

Le 20 juillet

Camp de ChalonsRoger Sommer, élève de H. Farman, effectue trois

vols de 10 mn, 18 mn et 6 mn puis un autre long vol de45 mn. Le lendemain, il tient l’air 38 mn.Camp de Chalons

Expérimentant pour la première fois un nouvelappareil (le nouveau biplan H-Farman IV) destiné àson élève Cockburn, Henry Farman s’élève facile-ment au 1er essai. Il fait alors monter son élève à sescôtés et un tour de piste complet.

Farman estime avoir battu le record du poids en-levé. Cockburn (solide joueur de rugby) pèse 92 kg etFarman 74 kg, plus 40 kg d’essence et d’huile, soit205 kg au total.

Note : Blériot a enlevé Santos-Dumont et A.Fournier, une charge inférieure, avec seulement 24m2 et 30/35 ch contre 50 m2 et 50 ch au biplan Far-man.

C’est le 1er vol de Cockburn (Grande-Bretagne).Mourmelon-le-Grand (Marne)

Entre 19 h 20 et 20 h 45, le capitaine MédéricBurgeat s’entraîne sur son monoplan Antoinette.Fort-Myers (Floride), Etats-Unis

Orville Wright exécute un vol de 1 h 20 au-dessus du terrain, en effectuant des manœuvresmontrant la maniabilité de l’appareil.Bruxelles

Sortie du dirigeable « Belgique » qui évolueentre 6 h et 6 h 40 au-dessus de Boisfort.Vichy

Tissandier effectue seul à bord un vol de 10 mn 21s à 12 m de hauteur. Temps officiel sur trois tours depiste : 5 mn 1 s 2/5.

Zipfel fait deux faux départs.

Le 21 juillet

Camp de ChalonsAprès avoir commencé son entraînement à Issy-

les-Moulineaux puis à Port-Aviation, Henry Fournier(biplan Voisin, moteur Itala dont il est revendeur enFrance) continue ses vols à Chalons. Il effectue six volsde chacun deux tours de piste. Manifestement, il estprêt pour Bétheny dans un mois.

Chef du bureau de dessin des ateliers Voisin àBillancourt, Maurice Colliex exécute un tour de pistesur un biplan Voisin à moteur Antoinette.Mourmelon

Sur son Antoinette, le capitaine Burgeat exécuteun vol sur 600 mètres.Calais plage

Blériot a décidé depuis deux jours de tenter latraversée de la Manche, sur son Blériot XI, malgrél’état douteux des ailes (elles ont été imbibées d’eauet les nervures sont conçues souples).

Il s’installe à l’hôtel Terminus de Calais. Il boîte, sabrûlure n’est pas cicatrisée. Il a emporté ses béquilles.Il attend le moment propice, sachant qu’il a toujoursdeux concurrents, Latham qui n’a pas renoncé etCharles de Lambert.

Il est accompagné de Mme Blériot Alice,d’Alfred Leblanc et d’André Fournier. Il choisit uneplaine derrière le village des Baraques, où un hangarà bateaux est mis à sa disposition le soir même. Sonmonoplan est muni d’un flotteur gonflé d’air insérédans le fuselage et d’une hélice Chauvière améliorée.En revanche, il a renoncé aux pistons en aluminiumdéveloppés chez Clément-Bayard par P. Clerget,préférant jouer la sécurité.Vichy

Tissandier réussit un vol de 56 mn 32 s 2/5.Temps intermédiaires :

- prix du passage de l’Allier : 5 mn 1 s 2/5- tour de piste 1 mn 52 s- Grand prix de Vichy 20 km en 23 mn 29 s.Total = 45,866 km – 26 tours.

Le 22 juillet

Chalais-MeudonLe dirigeable militaire la « République » (Le-

baudy constructeur), fait un vol de 81 km en 3 h 16mn, entre 6 h 38 et 9 h 54. A bord, deux officiers duGénie et un mécano.

Vélizy, La Boulie, Versailles, Satory, Les quatrePavés, Trappes, La Verrière, Coignières, Les Essarts,Le Perray, Rambouillet. Retour par Le Perray, LesEssarts, La Verrière, Trappes, Saint-Cyr, Versailles,Vélizy, soit 81 km en 3 h 16.Port-Aviation

Louis Gaudart (Ligne nationale aérienne) effec-tue un tour de piste de 1 500 mètres à 10 m de hau-teur, et un autre vol de 2 km à 20 m de hauteur.

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La HayeL’ingénieur E. Lefebvre vole au-dessus des bois et

des routes sur 3 500 mètres.Saint-Cloud

Ascension à 17 h 30 de petit sphérique (450 m3)la « Ville-de-St-Paul » monté par le comte Silvio dePinteado et Armande de Pinteado.Camp de Châlons

Le capitaine Burgeat continue la mise au pointde son monoplan Antoinette en volant quelques mi-nutes.Vichy

Pour la première fois au monde, on peut voir deuxaéroplanes voler simultanément et rivaliser de vi-tesse.

Tissandier décolle à 19 h puis Paulhan fait un tourde piste sur son biplan Voisin et atterrit.

Tissandier continue et fait 20 km en 22 mn 53 s(mieux que la veille). Paulhan repart pour 9 tours.

Un peu plus tard, Tissandier décolle en compa-gnie de René Gasnier pour disputer le prix du passa-ger, mais l’aéroplane Wright retombe à peine aprèsavoir quitté le rail de lancement, brisant ses deux hé-lices et ses deux patins. Les aviateurs sont indemnes,mais l’immobilisation de la machine pendant trois ouquatre jours empêche Tissandier de tenter le prix dela tenue de l’air créé par le producteur de vins dechampagne Hennessy. Ce prix va à l’aviateur dont lesvols pendant le meeting totalisent la plus longuedurée.Dunkerque

Constitution de la commission sportive organi-sant un meeting d’aviation (quinzaine de Dunkerque)du 6 au 20 août 1909. Récompenses prévues :

1°- Prix du maximum de durée, 6 000 francs, ef-fectué sur un circuit de 2 km,

2°- Prix du Cross-country sur le circuit Malo-les-Bains – Bray-Dunes – Malo-les-Bains, 16 km, 2 000francs pour le meilleur temps.

3°- Epreuve de hauteur, 1 000 francs.Plus des primes de 500 francs au 1er aviateur qui

aura bouclé le kilomètre au cours du meeting.Camp de Chalons

Henry Farman fait un vol de 17 mn, puis il accro-che un lampion à son appareil, fait un tour de piste,puis vole à 30 m de hauteur.

De son côté, Cockburn (biplan H-Farman) volesur 11 km à 8 m de hauteur. Il s’est inscrit pour Béthe-ny.

Sommer bat son propre record, il vole 1 h 05 mn et30 s.Milan, Italie

Le dirigeable Forlanini effectue sa 1ère sortie, à20 h, partant de son hangar de Crescenzago. Produitpar la société « Leonardo da Vinci », le dirigeable afait des essais préliminaires en 1907 et 1908.

Longueur = 40 m, V = 2 700 m3 (hydrogène) unmoteur 50 ch et un moteur auxiliaire de 4 ch.

A l’arrière, dans l’axe de la carène, une hélice àtrois branches Ø 5 m.

Le capitaine Del Fabro évolue localement puis,malgré la nuit, décide d’aller survoler Milan. Soudain,il s’aperçoit que la soupape est incomplètement fer-mée et qu’elle est bloquée par un chiffon.

L’atterrissage immédiat s’impose, le gazs’échappant à flot. Celui-ci est réussi avec quelquesdégâts légers.

Le 23 juillet

Calais-plageTandis que Blériot descend à Calais, le journa-

liste Charles Fontaine du journal Le Matin continueson voyage jusqu’à Douvres en Angleterre pour re-pérer un terrain sur lequel pourra se fairel’atterrissage.

Il le signalera en agitant un drapeau tricolore.C’est la North Forland Meadow, une prairie si-

tuée entre les falaises et le château de Douvres.

Le 24 juillet

Calais-plageArrivée d’Alexandre Anzani aux Baraques.

L’équipe Blériot est au complet.Londres

Description du triplan d’A.V. Roe.Constructeur : A.V. Roe 1909Moteur V4 J.A.P. refroidi par air de 20 chEnvergure : 6,10 mLongueur : 7,01 mHauteur : 3,35 mSurface portante : 20,21 m2

Poids à vide : 136 kg (sans moteur ?)Vitesse : 40 km/hPin, sapin, frêne, tubes d’acier et coton.

VichyOuverture de la semaine aérienne de Vichy.Sept engagés : Tissandier, Paulhan, Ferber, Dela-

grange, Lefebvre, Latham, Blériot, ces deux derniersforfaits pour cause de traversée de la Manche. Dela-grange et Lefebvre sont invisibles.

Prix de la ville de Vichy, prix des passagers, prixdu tour de piste, prix de la traversée de l’Allier, prixHennessy de durée de vol (5 000 francs).

La foule est impatiente et agressive.Paul Tissandier (Wright) vole. Il gagnera le prix

des passagers, avec René Gasnier.Sont présents : Louis Paulhan (biplan H-Farman)

et un élève des Wright (le capitaine Burgeat ?) et lecapitaine Ferber.

Trois jours plus tard, une tornade détruira les ins-tallations et les appareils.Port-Aviation

Louis Gaudart (Ligue nationale aérienne) em-mène deux débutants sur son biplan Voisin, puis il faitun tour de piste à 20 h 30 à 20 m de hauteur.

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Le 25 juillet au matin, Blériot va s’élancer. (L’Illustration).

Fort-Myers (Floride), Etats-UnisOrville Wright effectue un vol de 20 mn à 75

km/h (c’est très rapide !), poussé par le vent, mais en-dommage l’appareil à l’atterrissage.

Le 25 juillet

VichyUn ouragan s’abat sur l’aérodrome de Vichy, dé-

truisant complètement les tribunes et presque tous leshangars. Le Wright de Tissandier est fracassé et lesautres aéroplanes ont gravement souffert.

Les dégâts sont estimés à 50 000 francs, au moins.Le meeting est interrompu.Résultats :Grand prix de Vichy (20 km) :

1° Tissandier2° Paulhan

Prix de la traversée de l’Allier (2 500 m) :1° Paulhan en 5 mn2° Tissandier 5 mn 11 s 2/5

Prix du tour de piste :1° Tissandier 1 mn 52 s2° Paulhan 2 mn 29 s

Prix de la durée :1° Tissandier 1 h 23 mn 39 s2° Paulhan 1 h 21 mn 58 s

Les Baraques (4 km de Calais)A 3 h du matin, la tempête de la veille s’est cal-

mée, à peine une petite brise du sud-ouest souffle-t-elle (plutôt favorable). Toujours malade, Blériot dé-cide le départ.

Leblanc et Anzani s’affairent pour les préparatifs.

Alicia Blériot, André Fournier et Albert Guyots’embarquent sur l’ « Escopette », un contre torpil-leur qui doit suivre l’appareil en mer.

Blériot qui souffre toujours de sa brûlure au piedet à la jambe, jette ses béquilles et fait un vol d’essaide 10 mn.

Leblanc monte sur une dune pour indiquer àBlériot la direction de Douvres, déploie un fanionmontrant la direction et la force du vent.

A 4 h 41, Blériot décolle pour la traversée. Il at-teint vite 50 m d’altitude et s’engage au-dessus de lamer.

Il aperçoit maintenant, à 2 ou 3 km devant lui l’« Escopette ». Le navire est vite dépassé à 80/100 md’altitude. Le voyage semble long, entre la mer et leciel. Soudain, dans la brume, la côte anglaise apparaîtsur la droite. Blériot met le cap sur ce point visible,mais cette manœuvre l’éloigne de Douvres en leconduisant vers les falaises.

Par bonheur, le va et vient des navires sur Dou-vres lui fait deviner et prendre la direction du grandport anglais.

En longeant la falaise en direction de l’ouest,Blériot cherche la plage de Shakespeare Hills où ildevait se poser. Il a maintenant le vent de face et il estbien secoué.

Soudain, il aperçoit un vallonnement, le creux deFolkland et, au sol, son ami Charles Fontaine quiagite un drapeau tricolore.

Après être passé au-dessus du port de Douvres,Blériot atterrit au point choisi, mais un peu brutale-ment d’une rafale. Une roue est faussée et l’hélicebrisée.

C’est la victoire : Blériot a traversé la Manche !

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Pour accueillir le héros de la Manche, Fontaine etun autre ami, Marmier, et quelques paysans. Il est 5 h13 mn. Il a parcouru 43 km en 38 mn. Le prix duDaily Mail est gagné ! (soit 25 000 francs).

Blériot et ses amis se rendent tout de suite à Dou-vres en voiture, pour avoir des nouvelles de l’« Escopette » et de ses passagers et surtout se fairecontrôler par les douanes britanniques et les com-missaires au Lord Warden Hotel où se trouve lecontrôle du Daily Mail qui ignore encore sa réussite.

Blériot est accueilli par M. Ker-Seymour (Aero-Club of the United-Kingdom), M. et Mme HartO’Berg et M. de Lapeyrouse (Blériot-Phares).

L’ « Escopette » entre à Douvres à 5 h 50. La mi-nute des retrouvailles restera inoubliable.

Dès que la victoire est connue, les personnalités,la population et les télégrammes de félicitation af-fluent de toutes parts.

A 18 h, les Français rentrent à Calais à bord de l’« Escopette » où l’enthousiasme se manifeste quandles hommes portent Blériot en Triomphe.Odessa, Ukraine

1er vol d’un aéroplane en Russie. Le HollandaisVan den Schrouff sur un biplan Voisin effectue un volde 80 m.Saint-Cloud

Ascension à 10 h 15 du sphérique « Aurore » parGeoges Bans, Albert Richet et Pierre Adt.

Atterrissage à 12 h 30 à Lassigny (Oise). Vol de 2h 15 sur 96 km.Mamers (Sarthe)

Ascension à 19 h du minuscule 350 m3

« Chimère » de M. Perpette. Atterrissage à 20h 25 àChâteau-du-Loir (Sarthe). Vol de 1 h 25 sur 65 km.

Le 26 juillet

LondresDans la nuit, Blériot repart à Douvres. Le 26

juillet, après une réception officielle à l’hôtel de ville,il arrive à Londres à 13 h 15.

Salué par des ovations frénétiques. Le chèque de25 000 francs lui est remis à l’hôtel du Daily Mail parlord Northcliff.

A 21 h, l’Aero-Club of the United Kingdom fêtele succès de l’aviateur au cours d’un banquet à l’issueduquel une coupe en or lui est remise.

Un monument commémoratif sera érigé au lieude l’atterrissage, telle est la décision prise.Salisbury Plain

Première passagère à prendre l’air en Grande-Bretagne à bord d’un aéroplane, Mrs Cody sur« British Army – aeroplane n° 1 » pilote par son ma-ri, le colonel Samuel Cody au-dessus de Laffan’s.

Notes : né aux Etats-Unis, Samuel Cody est deve-nu citoyen Britannique en 1908. Son épouse est en-core Américaine. Elle sera naturalisée anglaise aumois d’octobre 1909.

La HayeL’ingénieur Eugène Lefebvre effectue un vol de

17 mn 30 s.Camp de Chalons

Roger Sommer (biplan H-Farman) tient l’air pen-dant 1 h 23 mn 30 s, en évoluant autour del’aérodrome. Encore un sérieux candidat pour Béthe-ny. A deux reprises, au cours d’un vol ultérieur, il vireà 1 km au-delà de la commune de Vadenay (vol de 6à 40 m de hauteur). C’est le record français de dis-tance, non homologué.

Par ailleurs, G. Cockburn (biplan H-Farman) faitplusieurs vols de 10 mn.Port-Aviation

L’ingénieur Louis Gaudart (Ligue nationale aé-rienne) effectue trois tours de piste (7 km) à 40 m dehauteur sur son biplan Voisin. Le lendemain, il cou-vrira 10 km à 50 m de hauteur et le 28 juillet 5 km à50 m de hauteur également.Fort-Myers (Floride)

Après leur triomphe en Europe, les frères Wrightsont invités par le gouvernement militaire américainà exécuter des essais officiels. Devant le présidentTaft, le ministre de la Guerre et de nombreuses per-sonnalités, Orville effectue d’abord un petit vol devitesse sur 2 miles, puis un long vol de 1 h 12 mn 40 s,accompagné du lieutenant F. P. Lahm.

Il bat ainsi le record du monde de distance de volavec passager, 50 miles soit environ 80 km.

Le 27 juillet

CalaisAprès l’accueil enthousiaste de l’Angleterre,

Blériot quitte Londres par le train de nuit et passe lanuit à Calais. Le rapide pour Paris l’amènera à la ca-pitale le lendemain à 13 h 15.Calais

Hubert Latham tente la traversée de la Mancheune seconde fois. Il décolle du cap Gris-Nez à 17 h 45mais il tombe en panne de moteur à un mille de Dou-vres.

Tombé en mer, il est sauvé mais sérieusementblessé. L’Antoinette VII est en piteux état.

Le 28 juillet

Port-AviationUn aviateur russe, le comte Jarl Helberg de

Cournet qui avait brisé le biplan de Delagrange(d’où son absence à Vichy) lors d’un premier essai, ef-fectue une seconde sortie réussie à bord del’aéroplane réparé. Il effectue deux tours de la piste.Saint-Cloud

Ascension à 14 h 50 du 900 m3 de MM. JacquesDelebecque, Frank S. Lahm, J-M beck. Atterrissageaprès 2 h de vol et 77 km à La Ferté-Gaucher.

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ParisLe vainqueur de la Manche est de retour à Paris.

Il est accueilli à la gare du Nord par une délégationofficielle, conduite par Louis Barthou, Garde dessceaux, et Alexandre Millerand, ministre des Travauxpublics.

Une foule estimée à 100 000 personnes par lesautorités (et à 200 000 personnes par les journalistes)attend le héros. On y voit Santos-Dumont et Dela-

grange, ainsi qu'une délégation de personnes de laSociété des phares Blériot.

Blériot est entouré de Leblanc, Anzani, Chau-vière, Fontaine et Fournier.

Ils sont conduits en automobile à l’Aéro-Club deFrance.

Les festivités parisiennes honorant le héros de laManche vont durer trois jours.

L’échec de Latham sur la Manche, lors de sa seconde tentative. (La Revue Aérienne).

Le 30 juillet

Saint-CloudAscension à 16 h 08 du sphérique de 1 600 m3

« Sonia-II » par le comte Economos et A. Nicolleau.Atterrissage le 31 07 à 6 h à Linz (Autriche) après

13 h 52 de vol et 920 km parcourus.Passage à Esbly, Villemare, Ablancourt, Nancy,

Strasbourg, traversée du Danube (orage).Vol remarquable de plus de douze heures.

Saint-CloudAscension à 20 h 40 du sphérique « Aéro-Club-

III » de 1 200 m3 par Jules Dubois, M. et Mme Cahend’Anvers.

Atterrissage à 7 h à Foug (Meurthe-et-Moselle),après un vol de 10 h 20 sur 261 km.

ParisRéception de Blériot et sa petite équipe au jour-

nal Le Matin, à l’hôtel de ville de Paris, à la Ligue na-tionale aérienne.

Le 31 juillet

ParisUn banquet de 500 couverts est donné au Palais

d’Orsay par l’Aéro-Club de France en l’honneur deBlériot.

L’Aéro-Club de France fête son héros au coursd’un banquet au palais d’Orsay à Paris.

L’Aéro-Club de France décerne à Blériot sagrande médaille d’or.

Le 1er août, une fête sera organisée à Port-Aviation et un banquet organisé (et payé) par la So-ciété des phares Blériot.

(à suivre)

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