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Polynésiedes Ceméa
POLYNÉSIE
1966 2016
ande
Éd
ito
Dans un contexte socio-économique et culturel tourmenté et parfois perturbé où nous sommes fondés à nous interroger sur le sens de notre action, nos valeurs et nos principes demeurent pertinents et en parfaite adéquation avec la réalité. Ils continuent à assurer la pérennité et la modernité des projets d’actions de l’association Ceméa.
« Les principes qui guident notre action » (Gisèle de Failly, 1957)
Tout être humain peut se dé-velopper et même se trans-former au cours de sa vie. II en a le désir et les possibili-tés.• Un regard bienveillant et positif
sur chacun, une volonté de l’en-
courager vers une responsabilisa-
tion et son autonomie.
• Se référer aux valeurs de liberté
et d’égalité auxquelles l’homme
aspire, qui se manifestent par
notre attachement et notre action
pour les droits de tous à l’éduca-
tion, à la justice, à la culture, aux
loisirs, à l’emploi, à la santé… ainsi qu’à la convention internationale
des droits de l’enfant.
II n’y a qu’une éducation. Elle s’adresse à tous. Elle est de tous les instants. • Affirmer la globalité de l’édu-cation tant dans sa complémen-
tarité de tous les moments de la vie à travers toutes les activités,
que dans une complémentarité des différents espaces éducatifs
(école, famille, loisirs). L’éducation qui « s’adresse à tous », garan-tit par ailleurs la déclaration de « l’éducation pour tous », c’est
une valeur fondamentalement ré-publicaine.
Notre action est menée en contact étroit avec la réalité.• Être citoyen, faire l’apprentis-
sage de la démocratie, agir pour
le respect et la dignité, c’est avant
tout accepter et revendiquer pour
l’ensemble de nos interventions
une prise en compte, et une ana-
lyse de la réalité de notre environ-
nement politique, social, écono-
mique, culturel, relationnel.
Tout être humain, sans dis-tinction d’âge, d’origine, de convictions, de culture, de si-tuation sociale a droit à notre respect et à nos égards.• S’ouvrir à la différence et au dia-
logue avec l’autre.
• Respecter l’opinion d’autrui, res-pecter les minorités ce qui confirme surtout notre option laïque au sens
de liberté de conscience et d’im-
partialité positive.
Le milieu de vie joue un rôle capital dans le développe-ment de l’individu.• Privilégier les facteurs d’appren-tissage de la socialisation de l’in-
dividu dans un groupe, préparer chacun à vivre dans des groupes
sociaux, ethniques… variés dans la richesse d’une société multicul-turelle.
L’éducation doit se fonder sur l’activité, essentielle dans la formation personnelle et dans l’acquisition de la culture. • Construire les formes d’appren-
tissages à partir de l’activité et du
milieu. C’est assurément au nom
de ces valeurs que nous pourrons
prétendre une véritable pédago-
gie de la réussite.
L’expérience personnelle est un facteur indispensable du développement de la person-nalité.• Prendre en compte l’histoire personnelle, facteur indispensable
dans l’éducation.
Les Ceméa continuent de porter parmi leurs certitudes, la laïcité, ce combat au quotidien contre l’intégrisme, combat également pour la liberté spirituelle de chacun. Combat contre toutes les formes d’obscurantisme qui fleurissent chaque jour à côté de nous. La laïcité, c’est l’ouverture à la compréhension de l’autre dans la reconnaissance des dif-férences et dans le respect du pluralisme, sans accepter pour autant toutes les formes d’en-fermement dans cette diffé-rence.2
Éd
ito
Tout d’abord, en ma qualité de Prési-dente de l’Association Territoriale des Ceméa de Polynésie, dire toute ma joie
et ma fierté, de fêter les 50 ans de notre as-
sociation : un demi-siècle, ce n’est pas rien…
C’est aussi un honneur d’avoir pu poursuivre
cette passionnante aventure humaine dans
le respect de l’esprit des fondateurs… Des
pensées très fortes pour ces militants qui ont
construit ensemble cette histoire. L’ancrage
des Ceméa dans notre fenua, dans le respect
de la langue, de son identité, de sa popula-
tion, a été une des priorités. Une adaptation
à la spécificité polynésienne et aux réalités du
terrain, de ce que l’on nous avait transmis, a
bien sûr été nécessaire et légitime, tout au
long de ces années.
Ces rencontres entre un mouvement d’édu-
cation, ses idées, ses valeurs, ses principes,
et des hommes et des femmes qui s’y recon-
naissaient et en sont devenus les acteurs et
bâtisseurs… est et reste notre richesse. Les
quelques témoignages rassemblés dans cet
album sont là pour l’illustrer…
Leur engagement et ces histoires humaines
ont permis au « petit Ceméa » des débuts de
grandir, de prendre son autonomie, de diver-
sifier ses actions, de s’inscrire pleinement dans
le réseau des Ceméa de métropole et des ou-
tremers, voire de la fédération internationale
des Ceméa… Le parcours dans le temps pro-
posé au début de ce document anniversaire
en pose les principales balises…
Je voudrais redire combien les expériences
nouvelles sont passionnantes et sont à chaque
fois des occasions d’évoluer, d’améliorer, de
s’enrichir. Nous entendons apporter notre
contribution à la construction de notre pays,
car les Polynésiens quels qu’ils soient, le mé-
ritent.
50 ans, pour réaffirmer la force de notre projet
qui au fil des ans s’est concrétisé dans tous
les domaines de la vie où les enfants et les
jeunes sont un enjeu… les loisirs, la formation,
la réussite scolaire, la santé, la petite enfance,
le social…
Je souhaite également saluer tous les parte-
naires des Ceméa de Polynésie qui nous ont
permis d’agir au plus près des besoins des po-
pulations… sur presque tous les archipels…
car pour les Ceméa la co-concep-
tion de projets ensemble est fon-
damentale pour leur réussite. Le
soutien et la confiance de nos
partenaires sont importants, ils
nous ont permis aussi de sur-
monter les difficultés et de ne
pas se décourager.
Grâce à nos convictions, nous
sommes toujours présents,
dignes mais humbles, car la tâche
à accomplir est immense.
50 ans, ce sont plusieurs généra-
tions qui ont su se transmettre les
acquis de l’association, parfois
cela n’a pas toujours été simple
que ce soit dans notre vie associative ou au re-
gard des événements de la vie du Pays… mais,
l’intérêt général, la force de notre projet nous
a toujours projetés en avant… Aujourd’hui
encore, ce regard sur un demi-siècle d’enga-
gement va nous permettre de construire les
décennies à venir avec les jeunes générations,
à nous d’être leurs « passeurs d’avenir ».
Je voudrais une nouvelle fois remercier tous
ceux qui sont les acteurs des Ceméa, les ar-
tisans de demain, qui m’ont entouré et m’en-
tourent encore. À eux, à nous que faut-il nous
souhaiter sinon une « longue vie aux Ceméa
de Polynésie… ! ».
E TU E TU EIAHA IA MATE TE CEMEA !
Mylène TIRAO,
Présidente des Ceméa de Polynésie
3
4
La jeune délégation des Ceméa s’affirme L’année 1975 illustre l’évolution des Ceméa sur le territoire : la section Ceméa devient
Délégation territoriale qui trouve en PENI ATGER son premier délégué polynésien.
Reconnaissance officielle du Diplôme national du BAFA préparé en langue tahitienne.
Affirmation de notre spécificité de Mouvement
d’Éducation Nouvelle, sous l’impulsion de Gérard
MORTEVEILLE, orientation de l’action des Ceméa vers
l’École. Premier stage « Les Méthodes Actives à l’École », formation des élèves maîtres.
Mise en place des CJA directement inspirés
des Méthodes Actives et initié par Gérard MORTEVEILLE.
Guy OGIER, professeur métropolitain, mis à disposition par l’Éducation nationale en 1977, devient délégué des Ceméa, en remplacement de Peni ATGER qui s’engage dans la politique. Il sera remplacé en 1981 par Éric MAIRE, enseignant résidant en Polynésie.
Diversification des activités avec la formation des instructeurs et la venue de formateurs
métropolitains : Étude du milieu marin, Étude du ciel, …Activités Scientifiques et Techniques,
Jeunes enfants. Venue de Daniel FILLOL qui participera à la mise en place des CETAD, structure
institutionnelle, avec une volonté de former des jeunes capables de participer à leur mesure au développement de leurs communes, de leurs îles…
1983 voit le premier stage de formation du personnel de service de la commune de FAAA. Formation des maîtres d’internat à Tiputa.
Organisation de formations à la demande des associations confessionnelles Mormons, Sanito et adventistes. 1984 voit la nomination de Mylène GARAND au poste de déléguée territoriale.
Naissance du « petit Ceméa » Création de la 1ère section des Ceméa au sein de la FOL sous l’impulsion d’instructeurs
métropolitains Pierre CUINET, Maurice ROUCHY, Denis BORDAT… Maurice KAMBLOCK, avec le soutien de Alban ELLACOTT, Président de la FOL…
Organisation des premiers stages de formation de moniteurs de colonies de vacances. Constitution autour des instructeurs métropolitains de passage, d’une équipe polynésienne s’affirmant à son tour capable de prendre la relève, comme Maheata VIU, Napoléon et Loulou SPITZ, Hamoetini LAGARDE, Félicité LEDUC, Eden CADOUSTEAU, James ELLACOTT, Jacques BONNO, Richard VAN SAM, Roger DOOM… premiers directeurs des centres organisés par l’UFOVAL.
En 1972 Claude et Tonia VERCOUTERE participent à un camp chantier dans la PAPENOO,
avec Peni ATGER et Jean Paul BARRAL. Les années 1973-1974 marquent le point de départ d’une réflexion sur une meilleure
adaptation de nos stages aux réalités polynésiennes.
À Pâques 1974, un polynésien dirige un stage de formation.1966
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1975
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5
Maturité et engagement des Ceméa1986-1996 Développement des actions notamment dans le secteur « Dans et autour de l’École », les Ceméa deviennent organisateurs de séjours de vie collective, dans un contexte fragilisé par les événements de 1987 et de 1995.
1986 voit la naissance de l’Association territoriale des Ceméa de Polynésie, Mylène GARAND devient Présidente conformément aux nouveaux statuts. Ceci marque
une nouvelle période. Obtention d’un poste de mise à disposition du Service Territorial de l’Éducation
en la personne de Maeva LAVIGNE qui est notre première permanente.
Développement des actions autour de l’école (formations des personnels mais aussi des élèves, Carrières Sanitaires et sociales, activités péri-éducatives et organisation de classes
de découverte).
Organisation des stages « Jeunes enfants » avec la venue de Marie Paule MAFFRE.
Décembre 1986 voit l’ouverture de nos premiers centres de vacances et l’occasion
de mettre nos idées en pratique. Benjamin RAGIVARU puis Maeva VIRGILE succèderont à Maeva LAVIGNE.
En 1987, nouvelles expériences, nouveaux terrains d’expérimentation,
formation du personnel communal à Punaauia et Moorea-Maiao.
En 1991, lancement des formations de délégués d’élèves, sous
l’impulsion de Jean-Paul BARRAL, principal du collège de FAAA. Le secteur Vacances loisirs, principale activité à l’origine, voit le
développement d’autres secteurs, la Petite enfance et le Champ social, en réponse à la nécessaire adaptation aux réalités locales.
À partir de 1993, le secteur Petite Enfance est en plein essor avec le
travail conséquent de Véronique RAIAO, permanente, mais aussi des
bénévoles comme Ilda TERIIEROOITERAI et Nathalie ROSSO. En 1993, le secteur Champ Social voit l’accueil de jeunes demandeurs
d’emploi en formation. Le Centre des Métiers de la Nacre et de la perliculture, dirigé
par Henri LEDUC, nous propose d’intervenir dans des modules « Création et Gestion d’Entreprises perlières ». Ces formations
seront réalisées par la suite, à la demande du Service de la Mer et de l’Aquaculture.
1986
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1996-2006 Des années riches en expérimentation, malgré l’instabilité politique qui entrave la continuité des actions développées.
En 1999, démarrage des actions d’insertion et de prévention et à partir de 2002,
développement des actions. En 2000, 2003, 2005, intervention dans la formation professionnelle
conduisant aux diplômes Jeunesse et Sport (Brevet Polynésien Animateur de Quartier et BPJEPS). Poursuite en 2009 et 2015/2016.
De 2001 à 2003, nouveau domaine d’intervention « sensibilisation et éducation à l’environnement » avec le
concours de l’IFRECOR et de 2 intervenants de Métropole.
En 2004, reconnaissance du bénévolat par les pouvoirs publics. Le 12 mars 2004, signature d’un protocole pluriannuel
avec le Pays avec d’autres associations de l’UPJ (financement
CVL et formations).
Formations diversifiées dans le domaine du social avec l’IRFE à l’intention des éducateurs
spécialisés, des Moniteurs éducateurs, des Aides médico-psychologiques, des Auxiliaires
sociaux, des Assistantes maternelles… Formations diversifiées dans le domaine de la santé à l’intention des Auxiliaires
de soin… Animation auprès des Enfants hospitalisés.
En juillet 2002, participation au Congrès des maires à RURUTU, sur le thème de la jeunesse.
Formation des personnels techniques des écoles maternelles de FAAA (ASEM). Mise en place de CLSH pour des Comités d’entreprise OPT, ATACEM, AIR France,
Commune de MANIHI.
En février 2005, création du Conseil des Jeunes des Ceméa et implication active
aux actions du Conseil des Jeunes Polynésiens.
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2006-2016 Des années contrastées, mais porteuses d’avenir
En juillet 2006, participation au 1er festival de la Jeunesse du Pacifique aux côtés des associations de l’UPJ.
En septembre 2006, lancement par le Ministère de l’Éducation du Programme de Loisirs Éducatifs en Internat (PLEI), dispositif ambitieux au bénéfice des enfants des archipels.
En juillet 2009, rencontres des Associations des Ceméa du Pacifique, en Nouvelle Calédonie.
1er centre de vacances sur l’atoll de FAAITE, théâtre d’évènements tragiques en 2000.
Formation des personnels de santé des services de gériatrie.
En 2011, premières actions d’accompagnement à la scolarité. Mise en place de formations Accompagnateurs scolaires pour la
Maison pour Tous de Punaauia et de trois modules de formation en réponse à un appel d’offres du CUCS.
En avril 2012, recrutement d’une Directrice des Ceméa, Diane LHERONDELLE.
De 2014 à 2016, dispositif « Dans et Autour de l’École », Objectif Réussite Scolaire (ORS)
VAL FAUTAUA - MAEHAA NUI - PINAI - AMATAHIAPO.
Projet Personnel de Réussite Éducative avec l’école de TUTERAI TANE.
En 2015, formation Accompagnement à la scolarité en co-animation avec KHALED
MOUSSAOUI (Ceméa Provence-Alpes-Côte d’Azur) et mise en place sur la commune de PIRAE. Recrutement de 4 services civiques pour renforcer l’équipe.
En 2015-2016, une nouveauté, la formation « Dirigeants associatifs » ou « Accompagnement des associations », 4 formations pour des communes MANIHI,
PAPEETE, HUAHINE et pour une association L’UCJG).
Techniques Éducatives autour des activités manuelles traditionnelles pour l’Institut Polynésien de Formation des Travailleurs Sociaux et de Santé.
Formation de formateurs en partenariat avec la MAAT et le SJS au profit des formateurs des
Associations sur la thématique autour des adolescents « connaissance du public, adaptation
de nos séjours, faire face à la violence et favoriser l‘expression des jeunes ». Séjours « Liens de parentalités » : partenariat avec 4 communes différentes autour de familles
parents enfants en difficulté. D’août 2015 à avril 2016, formation dans le cadre du BPAQ organisé par l’UPJ en partenariat
avec la DJS.
En septembre 2016, mise en place expérimentale des Week-ends éducatifs en Internat au Lycée du TAAONE pour 70 internes.
Venue de Christian GAUTELLIER, directeur national en charge de la communication et du Festival du film d’éducation, pour la préparation des 50 ans, partenariat avec l’ESPE autour
des Échos du Festival du film d’éducation, présentation de films d’animation à des publics
collégiens. Projection publique du Prix du long métrage 2015 « Toto et ses sœurs ». Travail autour des Droits de l’Enfant.
Venue du Directeur général des Ceméa Jean-Luc CAZAILLON et d’Anne-Claire DEVOSGE
Directrice générale adjointe, pour la commémoration du Cinquantenaire des Ceméa de POLYNÉSIE.
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Vacances-loisirs
La formation reste l’outil privilégié des Ce-méa de Polynésie, elle s’adresse à tout public concerné par l’encadrement des
jeunes et des enfants. En 50 ans, les Ceméa ont réalisé 325 stages de formation BAFA et 57 préparant aux Brevet d’aptitude aux fonctions de Direction, soit un total de 382 stages. 8688 jeunes et moins jeunes, étu-
diants, lycéens, sans emploi, mères de famille,
membres associatifs ont pu vivre avec les Ce-
méa, ces expériences intéressantes et riches
en valeur de respect et de solidarité.
Grâce aux méthodes actives, on peut réussir,
se construire, évoluer, sans crainte d’être jugés
et jaugés ! Une pédagogie qui reste à l’écoute,
qui encourage, qui comprend l’erreur comme
facteur de progrès et source d’interrogation. On peut s’essayer, s’exercer, se tromper ! Et on grandit car on demande à chacun de se dé-
passer, de se lancer ! Et ça marche. Tout cela dans une ambiance conviviale, semée de jeux de chants, mais aussi de temps de réflexion…
On ose aussi, on prend la parole, on s’expose ! On acquiert de la confiance en soi, on regagne
l’estime de
soi à tra-
vers les re-
gards bien-
veillants et
e n c o u r a -
geants. n
La formation BAFA, un levier pour une citoyenneté active
8
Vacances Loisirs
Deux outils essentiels • Les mises en situation donnent l’occasion aux stagiaires de s’es-sayer dans les apprentissages ; apprendre aux autres un jeu, un chant, préciser les consignes, expo-ser clairement les objectifs, animer, organiser ! On réussit, on corrige les petits dysfonctionnements, on s’améliore…• La démarche de projet qui struc-ture la pensée, qui offre un cadre sécurisant et permet aux stagiaires d’élaborer un projet sous tous ses aspects et sous toutes ses facettes. La présentation au groupe qui vit l’activité permet le réajustement, la remise en cause et la compréhension de ce qui ne marche pas. Les instruc-teurs accompagnent, encouragent, font réfléchir. Le stagiaire tâtonne, expérimente, réalise et comprend !
À l’écoute des communes des îles éloignéesDe plus en plus, nous sommes sollicités par les communes des îles éloignées qui veulent s’ins-crire dans un projet à l’intention de leur jeunesse. Notre choix est d’apporter notre concours par la formation de leurs jeunes puis l’organisation de séjours que nous dirigeons pour que les stagiaires puissent réaliser leur stage pratique. Notre volonté est de préparer des relais pour qu’ils deviennent acteurs eux même et autonomes dans le cadre des loi-
sirs éducatifs de la jeunesse de l’île.
Vacances-loisirs
9
Vacances Loisirs
En 30 ans, les Ceméa ont organisé plus de 222 centres de vacances : 92 Centres de vacances et 130 Centres de loisirs sans hébergement. Plus de 14 196 enfants âgés de 3 à 17 ans y ont été accueillis sur des destinations variées : de Tahiti à Moorea, dans les atolls des Tuamotu comme sur les Iles Sous Le Vent, aux Australes, de Tetiaroa à Maiao…
Des séjours de vacances, véritables aventures humaines et pédagogiques
Tous ces séjours sont de véritables aven-
tures humaines et pédagogiques, à tra-
vers des activités ludiques manuelles,
sportives, de découverte et d’expression.
C’est bien par ces expériences de vie collec-
tive, que les Ceméa assurent le mieux leur mis-
sion d’éducation populaire. La qualité du vivre
ensemble dans les moments au quotidien, les
relations nouées entre enfants et avec l’enca-
drement permettent un progrès chez chacun
et participent beaucoup à la construction de
la confiance et de l’estime de soi.Ces expériences ont permis de mettre en co-hérence ce que nous disions en
formation avec l’application sur
le terrain pratique. D’une cer-taine façon, ce va et vient entre pratique et théorie a contribué
Le public accueilli Depuis quelques années, la si-tuation économique de la famille s’est détériorée. Conséquence, les séjours de vacances sont deve-nus inaccessibles pour beaucoup. C’est en prenant en compte ce contexte social que les Ceméa ont décidé en partenariat avec notam-ment le CUCS, de proposer des
séjours à l’intention des enfants et jeunes des quartiers priori-taires ou communes prioritaires (FAAA, PUNAAUIA, PIRAE). Ce public particulièrement touché par la pauvreté et le manque d’activité, ne cesse de croitre.
Écocitoyenneté,un défi à relever Les Ceméa se sont engagés de
2001 à 2003, dans un nouveau do-maine d’intervention « l’éducation à l’environnement » avec le concours de l’IFRECOR et de 2 intervenants de Métropole. Des actions de sen-sibilisation en direction des anima-teurs, des formateurs Vacances Loi-sirs et aussi dans le Secteur « Dans et Autour de l’école » (collège de PUNAAUIA) ont été mise en place. En prolongement, l’introduction de cette dimension s’est faite égale-ment dans les stages BAFA. En mai 2002, trois instructeurs de l’équipe des Ceméa de Polynésie sont allés se former en Corse. L’année 2003 a vu la réalisation de plusieurs ac-tions en direction des élèves et des formateurs. Depuis cette période, l’enjeu de l’écocitoyenneté est pris en compte dans l’ensemble des for-mations des Ceméa.
Des choix pédagogiques affirmés Les Ceméa ont choisi de privilégier les séjours avec vie collective plus riches quant aux enjeux éducatifs. Nous offrons le dépaysement, le vivre ensemble, les pas vers l’au-tonomie dans un cadre sécurisant. Les CLSH offrent la proximité et répondent à une réalité, mais il n’y a pas suffisamment de rupture avec le quotidien des enfants, notamment les journées scolaires et les lieux d’implantation. Nous n’avons pas opté pour des choix économiques, mais avons préféré suivre nos choix idéologiques et pédagogiques.
Vacances-loisirsà faire évoluer nos façons de faire et à amé-liorer la qualité de nos formations comme de nos séjours.
Nos priorités pour en faire des centres de vacances inoubliables L’enfant et le jeune doivent être au centre de nos préoccupations et de notre démarche. C’est dans le contexte des vacances qu’il doit y avoir possibilité de vivre différemment, de rompre le quotidien, pour expérimenter des situations enrichissantes dans les meilleures conditions de vie, avec des adultes motivés,
disponibles et à l’écoute. La finalité est d’offrir
un séjour sécurisant, éducatif, émancipateur
et dépaysant. Nos projets doivent s’adapter
aux enfants, proposer des centres à leur me-
sure et à leur dimension. Ce sont pour eux,
des espaces de socialisation essentiels. n
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Vacances Loisirs
Une organisation complexeChoisir les îles, un rêve mais aussi un véritable défi et toute une organisation pour acheminer le nécessaire à la bonne réalisation de séjours : le parcours du com-battant commence !!! Réservation des billets d’avion, achat des denrées à placer sur le bateau à destination des îles éloignées… Inscription des enfants… Pré-paration matérielle et pédagogique du centre, tout ceci requiert des talents d’organisation, d’adaptation aux imprévus, et surtout de la trésorerie… Surtout lorsque l’on sait que 90 % des enfants accueillis ne partent en vacances que parce qu’ils bénéficient de bourses de la part des services sociaux !!!
L’enjeu de la culture Omniprésente dans toutes les actions des Ceméa, elle est synonyme d’histoire, de partage et de savoir faire. La culture polynésienne souvent représentée par une VAHINE qui danse, ne se limite pas à ce cliché. Souvent le public que nous accueillons ne connait pas sa culture. Il est alors indispensable pour les Ceméa de pouvoir proposer aux animateurs de découvrir tout un panel de savoir faire et de savoir être, à travers des activités manuelles diverses, tressage des palmes de cocotier façon paumotu, la musique et les chants, à travers les légendes et histoires de Poly-nésie… mais aussi les us et coutumes (réaliser un ahimaa ou repas traditionnel, animer la cérémonie de mariage aux Australes)…
Une place importante de l’alimentation et de l’activité physique, dans les projets pédagogiquesToute une éducation à l’hygiène et l’équilibre alimen-taire est à mener auprès des enfants et des jeunes. Les constats inquiétants en matière de santé (obé-sité, diabète, problèmes rénaux), nous conduisent à agir sur les comportements en redonnant de bonnes habitudes alimentaires et en préparant les économes et les personnels de cuisine à proposer des menus at-trayants et sains. Nos équipes d’animateurs mettent également en place des activités physiques : jeux, grands jeux, cure de santé, natation, randonnées… autant d’occasion de se dépenser et de bouger !
Dans et autour de l’école
Un mouvement d’Éducation nouvelle complémentaire de l’école publique
Ateliers périscolaires, Classes vertes, Programmes de Loisirs Éducatifs en Internat, Week-end Éducatifs en Inter-
nat, Accompagnement à la scolarité, Objectif Réussite Scolaire, Projets de Réussite Éduca-
tive, formations des délégués… Les disposi-
tifs et projets mis en œuvre et/ou auxquels
sont associés les Ceméa, aujourd’hui, sont
nombreux, diversifiés et ont pour trait com-
mun la complémentarité avec l’école, offrant
aux jeunes des situations de socialisation et
d’apprentissage, au travers de nombreuses
activités. Ces actions s’inscrivent dans les pas
des fondateurs des Ceméa…
À la naissance de l’association, les premiers
militants des Ceméa, issus de l’éducation, ont
en effet pris à cœur de contribuer au déve-
loppement et à l’épanouissement de la jeu-
nesse notamment par le biais d’actions au-tour et dans les écoles. La finalité étant de
leur permettre de s’épanouir par les activités
mais aussi de développer des compétences transversales telles que l’écoute, le respect, l’ouverture d’esprit ainsi que d’autres, telles
que la créativité, communiquer avec l’autre,
la mémoire, la logique… Les Ceméa ont aussi participé à la formation des normaliens pen-dant plus de 30 ans et dans les archipels, à la
formation des maîtres d’internat.
Des efforts restent à accomplir pour que la complémentarité entre une association, mou-
vement d’Édu-
cation nouvelle et l’école puisse
être réellement
effective sur le terrain. Elle doit s’appuyer sur le respect des compétences et de chacun et requiert une reconnaissance mutuelle.
Des activités « dans et autour de l’école » diversifiées• Le Programme des Loisirs Éducatifs en InternatEn 2006, le Ministère de l’Éducation fait appel
aux associations de jeunesse pour prendre en
charge les jeunes internes des archipels éloi-
gnés durant les petites vacances. Les objectifs
sont évidemment de proposer
des loisirs éducatifs aux jeunes,
mais aussi de leur apporter
écoute et bienveillance. Ces en-
fants âgés de 11 à 16 ans sont en
effet séparés pendant des mois
de leur famille et de leur milieu de vie. De plus il convient d’en-rayer le décrochage scolaire, puisqu’une fois
leur retour pour Noël dans leur île, certains ne
reviennent plus au collège. En 10 ans, 6040 jeunes ont bénéficié de ce dispositif. Parallè-lement, les Ceméa ont organisé sur sites, des
formations d’animateurs qui intégreront les
équipes d’animation. Cette collaboration de l’Éducation avec les associations de jeunesse devrait permettre une reconnaissance de nos
compétences et de l’impact positif de cette
action sur les jeunes. Mais ce n’est pas sans difficultés que nous faisons notre place au sein des établissements. Tout est fonction des
équipes de direction, plus ou moins ouvertes et confiantes.
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12
• Dispositif « Objectif Réussite Scolaire » En 2016, pour la 3ème année scolaire, les Ce-méa de Polynésie participent à ce dispositif ORS mis en place par le Ministère de l’Édu-cation. Les années passées, les Ceméa ont
travaillé dans 4 écoles différentes : MAEHAA NUI, PlNAI, VAL FAUTAUA et AMATAHIAPO, implantées dans les communes PUNAAUIA, PAPEETE, PIRAE et MAHINA. Une nouvelle école, celle d’ERIMA rejoint le dispositif (com-mune d’ARUE).Si la conception du dispositif au démarrage, répondait bien à notre vision, impliquant
nécessairement un minimum de travail de
concertation et de collaboration avec les en-
seignants, actuellement le dispositif se limite
à proposer des activités péri-éducatives sur la
pause méridienne. Ce qui évidemment n’est pas satisfaisant, car le travail avec l’équipe enseignante, autour d’un projet commun et partagé, en référence à une approche globale
« d’une offre éducative » diversifiée, disparait.
Au total, 15 classes soit 1 117 enfants ont bénéficié du dispositif du Cours prépara-toire au Cours Moyen 2ème année. 77 ateliers différents ont été proposés, encadrés par une centaine d’animateurs et d’intervenants extérieurs. La fréquence est de 3 heures par semaine sur le temps scolaire. L’équipe d’in-tervenants a le souci d’offrir un large panel
de 24 activités, culturelles, artistiques, scien-
tifiques et sportives aux élèves ainsi que de
contribuer avec l’équipe enseignante à l’ou-
verture de l’école aux parents.
• Le dispositif « Accompagnement à la scolarité » Dans la continuité des formations « Accompa-
gnement à la scolarité » mises en place par le
Contrat de Ville, la DJS et la MAAT, notre asso-
ciation sollicitée par la mairie de PIRAE, s’est
lancée en septembre 2014 avec enthousiasme
dans un projet sur l’école VAL FAUTAUA. La finalité est de permettre à l’enfant d’être ac-
teur de ses apprentissages en le conduisant
vers une autonomie dans son travail person-nel, un épanouissement dans son dévelop-pement, une implication des parents dans le
suivi éducatif de leur enfant. Un bilan effectué
en 2016 avec les associations porteuses de projet met en évidence la nécessité de faire rencontrer les partenaires, notamment l’école
qui est jusqu’à présent restée en retrait de nos
échanges.
Dans et autour de l’école
Les Week-ends éducatifs en Internat Ce dispositif (WEI) vient de débuter en octobre 2016, les Ceméa y sont engagés pour 70 jeunes sur 6 week-ends. Le partenariat avec les établissements devra s’affiner pour qu’effectivement notre complémentarité soit effective. Au delà des hommes et des fonctions, il faut s’entendre, colla-borer, s’écouter, se connaître et reconnaître. C’est à la de-mande du ministère et à titre expérimental, que nous nous sommes impliqués dans ce dispositif. Nous ne pouvons que saluer ces initiatives qui s’intéressent de plus près à la vie des jeunes en internat et à leur bien être.
• Le dispositif « Projet personnalisé de réussite éducative » Il consiste à mettre en place des ateliers destinés à 36 enfants identifiés par l’équipe éducative en situation de difficulté scolaire. Ces d’enfants (du CP au CM2) sont présents et assidus à ces séances hors temps scolaire. L’équipe d’intervenants a proposé 3 ateliers qui ont permis à l’enfant de se réconcilier avec
l’école : autour de la lecture et l’expression
(animation autour du livre, jeux, saynètes, dé-couverte de contes et légendes…) ; des jeux d’échecs ; de la culture artistique (fabrication
d’objets traditionnels, initiation et approfon-
dissement à la danse traditionnelle…). n
13
La formation des délégués d’élèves : une formation à la citoyennetéDepuis leurs débuts, en 1991, sous l’impul-sion de J.P.BARRAL, principal, les Ceméa dispensent ces formations sur plusieurs éta-blissements en comptant dans leur équipe un enseignant formé au BAFA ainsi que des instructeurs diplômés de l’animation. Cette complémentarité permet aux jeunes, pen-dant 3 jours, de découvrir ce qu’implique leur fonction, de comprendre leurs droits et leurs devoirs, d’acquérir des technique de communication, ainsi qu’à confronter leurs avis et leur façon de faire, grâce aux mises en situation préparées à cet effet. Apprentis-sage de la citoyenneté et démarche de res-ponsabilisation, dans une fonction de repré-sentation sont deux axes forts de ces actions. Le choix de séjours hors contexte scolaire et en vie collective apporte « un plus » dans ces formations qui enthousiasment les jeunes. Collèges et Lycées sont demandeurs de ces formations et en reconnaissent la qualité.1581 délégués formés issus de 14 établisse-ments différents dont 8 collèges et 6 Lycées« Cela fait plus de 20 ans que nous confions la formation de nos délégués de 2nde aux Ce-méa parce que nous en constatons les bons résultats chaque année et que nous connais-sons les équipes. Elles ont toute notre confiance. », CPE du lycée Paul Gauguin, oc-tobre 2016.
Une action éducative pour des jeunes, en partenariat avec le collège du TAAONE et la Fédération tahitienne de footballDe 2008 à 2014, pendant 6 ans, les Ceméa ont as-suré l’encadrement au quotidien des jeunes élèves internes de la section sportive de football du collège de TAAONE. Ce partenariat s’est inscrit dans la conti-nuité d’actions menées ensemble et dans l’objectif de créer les meilleures conditions possibles pour toute nouvelle section sportive. Le recrutement des jeunes sportifs se faisant sur plusieurs îles (Raiatea, Moorea et la Presqu’île), la mise en place d’un inter-nat était incontournable, il fallait permettre aux jeunes scolarisés de bé-néficier d’un encadre-ment qualifié pendant leur hébergement à l’IJSPF. Différentes acti-vités étaient organisées pour les aider au niveau scolaire et dans leur vie collective quotidienne, elles ont pour objectifs également la responsa-bilisation des jeunes, la solidarité au sein d’un groupe et de favoriser leur capacité d’expres-sion.
14
Mobiliser et renforcer les compétences de tous
Les Ceméa participent à la formation des per-sonnes qui interviennent auprès des publics d’enfants, de jeunes mais aussi de ceux qui
sont plus vulnérables ou malmenés dans leur par-cours de vie. Leur action se situe au carrefour de l’emploi, du social, de la jeunesse et de l’éduca-
tion. La priorité des Ceméa : contribuer efficace-
ment à une amélioration pour les publics de leurs
conditions de vie, de la construction de leur projet
de vie, par la formation de professionnels soucieux
de la qualité de leurs interventions. Les chantiers
sont nombreux et se sont construits au fil des
époques, selon les besoins qui se font sentir.
Formation des personnels de la petite enfanceLes Ceméa sont beaucoup intervenus
dans les années 90. Dans un contexte
d’absence de réglementation, il était
nécessaire de proposer un cadre aux
établissements dévolus à la petite en-fance, de former les personnels, dans un souci de sécuriser les interven-
tions et assurer une meilleure prise en
charge de nos touts petits. À partir de
1993, le secteur Petite Enfance est en plein essor avec le travail conséquent de Véronique RAIAO, permanente mais aussi des bénévoles comme Ilda TERIIEROOITERAI et Nathalie ROSSO. For-mation des personnels de crèches et de garderie (taties et directrices), participation à la mise en place du CAP Petite enfance, formation des assis-
tantes maternelles… autant d’heures de forma-
tion consacrées à faire évoluer ces structures et
à les règlementer. Ainsi 200 personnels ont été formés par les Ceméa.
Formation des dirigeants associatifs en Polynésie Ces formations, véritable accompagnement au
service des associations, ont été proposées par
la Direction de la Jeunesse et des Sports aux as-
sociations volontaires. Les Ceméa ont ouvert la
première formation en mars-avril 2015 pour la
commune de MANIHI avec qui ils travaillent en
partenariat depuis 2000. La deuxième formation a eu lieu en octobre 2015 pour le compte de
l’Association UCJG. 40 stagiaires ont participé à
ces formations. Ces stagiaires sont tous engagés dans des associations, soit de leur commune, avec une diversité dans le type d’associations (Associa-
tions de Parents d’élèves, Foyers socio-éduca-
tifs, associations sportives, culturelles, familiales et artisanales), soit de l’UCJG des différents ar-chipels (RAIATEA, RAIVAVAE, TAHITI…). La for-
mation s’est articulée autour de plusieurs conte-nus : apports théoriques, apports de techniques de communication, travaux pratiques, démarche de projet, rencontres avec les élus. 2016 verra la
poursuite de 2 formations, une à la demande de la commune de Papeete, une à HUAHINE pour une
association.
Social et formation professionnelle
Création et gestion d’entreprises perlièresLes nouveaux terrains d’action ont toujours intéressés les Ce-méa, car ils permettent de se placer dans une action recherche et de rester curieux et réactifs. Ainsi Le Centre des Métiers de la Nacre et de la perliculture, dirigé par Henri LEDUC, nous a proposé en 1993 d’intervenir dans des modules « Création et Gestion d’Entreprises perlières ». Notre pédagogie basée sur les méthodes actives apporteront un plus dans ces dispositifs. Ces formations seront réalisées par la suite, à la demande du Service de la Mer et de l’Aquaculture. 276 personnes ont parti-cipé à cette action jusqu’en 2005.
15
Formation professionnelle des animateursLe Service Jeunesse et Sports, aujourd’hui Direction de la Jeunesse et des Sports, a toujours pu compter sur les Ceméa pour participer à la mise en place de formations conduisant à des diplômes professionnels. Ainsi, nous avons participé à la formation et aux travaux liés à la préparation d’un diplôme professionnel pour 5 promo-tions de Brevet polynésien Animateur de Quartier, ainsi qu’une formation BEATEP et deux conduisant au BPJEPS option Tous Loisirs. Les modules que nous avons conduits sont les suivants : méthodologie de projet, communica-tion, connaissance des publics et étude du milieu. Ces
expériences sont très enrichissantes et nous demandent
d’élaborer des stratégies pédagogiques les plus adap-
tées au public et les plus efficaces.
Nos dernières réalisations, les « Séjours de liens de Parentalité »Face au constat actuel de notre société en souffrance,
des problèmes émergeants de violence, de délinquance,
dans un contexte difficile de pertes d’emplois et de fragi-
lité sociale et d’une disparition des valeurs fortes, il nous
a semblé pertinent de s’intéresser de plus près à la fa-
mille. Nous savons que toute éducation s’appuie sur la
base familiale. Depuis de nombreuses années la cellule familiale a été mise à mal et force est de constater un
recul des valeurs familiales, une certaine démission des
familles face aux difficultés rencontrées liées à un mode
de vie d’une société de consommation. Cette situation n’est pas sans conséquence pour notre société polyné-sienne qui voit l’augmentation des problèmes sociaux : la jeunesse en est la première victime, les enfants d’abord puis les adolescents qui transgressent les règles de plus en plus souvent. C’est dans ce contexte qu’est né ce projet
de « Séjours de liens de parentalité » : orga-niser des séjours de vie collective destinés à des familles recensées par nos 4 partenaires communaux (FAAA, PIRAE, PUNAAUIA et MOOREA) ; 16 familles ont été concernées, depuis décembre 2015, soient 32 adultes et
une quarantaine d’enfants âgés de 15 mois
à 17 ans.
Il s’agit de repositionner les
parents dans leur rôle premier
d’éducateur, les responsabiliser,
les associer aux activités des
enfants et faire de la vie quoti-
dienne des situations d’appren-
tissage du vivre ensemble, dans
l’entraide et la solidarité. n
Social et formation professionnelle
Une formation pour les travailleurs sociaux, un partenariat avec l’IPFSSLes Ceméa ont organisé en septembre 2015, un stage sur la mise en place de Techniques éducatives autour des activités traditionnelles, artistiques et culturelles : tres-sages simples à plus complexes, broderie, réalisation de sets de table, de bijoux, couronnes de tête et costumes traditionnels. Un projet collectif a permis aux 18 partici-pants une confrontation des idées, une synergie des ta-lents et compétences. La présentation des productions individuelles et collectives (défilé, danse, …) a été un point d’appui pour la réalisation de tableaux de sable et de divers éléments de décor. Cette formation a permis d’inscrire les participants dans la valorisation de réalisa-tions d’objets finis et de qualité. Il a permis également de développer l’expression créative de chacun. Cette maîtrise des activités proposées permettra aux éduca-teurs de les mettre en place avec leurs futurs publics.
S’engager pour l’insertion et l’emploi• En 1993, le secteur Champ Social des Ceméa a accueil-li des jeunes demandeurs d’emploi en formation, ceci nous permet de mieux répondre aux problèmes d’em-ploi et d’insertion : formation troupes de marionnet-tistes, d’animateurs scolaires, d’animateurs de quartier, d’intervenants auprès d’enfants, et actions de remise à niveau en couture, de lutte contre l’illettrisme, de tech-niques de recherche d’emploi… • Le SEFI, le GREPFOC ont fait appel à l’expertise des Ceméa pour intervenir auprès de public en souffrance, il s’agissait de redonner confiance et estime de soi, mais aussi de permettre à ces personnes d’entrevoir du pos-sible. Valoriser leur potentiel, redonner espoir, s’inscrire dans des projets de vie et d’emploi sont nos priorités.• Les Ceméa par ailleurs en tant qu’association, sont un acteur de l’économie sociale et solidaire. En ce sens ils ont l’ambition de consolider de l’emploi dans le secteur de l’animation. Les Ceméa restent vigilants quant à la pérennité de ces emplois qui ne doivent pas rester dans une précarité durable.
16
Actions ponctuelles
Le secteur des actions ponctuelles qui a démarré en 1988, consiste à offrir des propositions d’ani-mation pour des goûters d’anniversaire, des
journées récréatives ou des évènements (journée mondiale des Droits de l’enfant, fête de la citrouille, l’an chinois, Pâques en ville…). Dans le cadre d’ac-
tions d’insertion et de prévention,
ont été organisés
dans un premier
temps des sor-
ties ponctuelles,
vendredi verts ou
randonnées, pour
les enfants et les
jeunes des quar-
tiers, puis des
minis séjours per-
mettant la vie en
collectivité et une
action édu-
cative appro-fondie. Plus
de 150 actions ont été réalisées, correspondant à un public de plus de 11 200 jeunes. L’ensemble de ces actions permet aux Ceméa de Polynésie de mieux se faire connaître.Les actions ponctuelles présentent plusieurs carac-téristiques, dans un laps de temps donné, les anima-teurs sont mobilisés pour préparer, élaborer les acti-vités et spectacles, parfois autour d’un thème choisi.
C’est un véritable travail d’équipe qui s’instaure et
qui prend tout son sens lors de la réalisation finale
avec ou face au public.
Sur le plan « pédagogique », les jeunes animateurs
sont confrontés à une situation riche d’enseigne-
ment, dans la continuité de leur formation initiale
confrontés à la mise en place réelle d’activités avec
des publics divers… Conduite par un chef de projet,
ces actions, permettent à celui-ci de négocier, gérer
l’équipe et coordonner l’ensemble. Ce sont donc des
occasions d’expérimentation irremplaçables et très
formatrices. n
Des animations en réponseà des demandes variées
Les partenaires des Ceméa • Les comités d’entreprises des établissements :
COWAN, Brasserie de Tahiti, Banque de Tahiti, Direction Régionale des Douanes de Polynésie française (DRDPF), Synergence, La Pacifique des jeux.
• Les associations telles que Revalire, Polynélivre, UPJ, ATACEM.
• Les grandes enseignes commerciales telles que Carrefour Faa’a et Odyssey.
• Les institutions, État, territoriales et communales, la Caisse de Prévoyance Sociale, l’Assemblée Territoriale, Papeete Centre ville, Haut Commissariat, Musée de Tahiti et des Iles, le Trésor public, le Régiment de Service Militaire Adapté (RSMA).
Les goûters d’anniversaire Les Ceméa ont au fil des années, apporté une nou-velle approche des anniversaires en impliquant les familles sur le choix et l’orientation de ce moment convivial. Satisfaites de leur mise en place, de nom-breuses familles ont fait de nouveau appel aux Ce-méa. Toujours sur le principe du « thème », les Ceméa ont ainsi animé un goûter sur le thème de « spider-man » puis un autre autour des super héros. Afin de développer ce secteur d’animation directe, et de per-mettre d’améliorer ces actions, a été mis en place un système d’évaluation avec les parents.
Les mini-séjoursIl s’agit de faire sortir des quartiers les enfants pour leur faire vivre une expérience collective, enrichissante et dépaysante. Au-delà de la dimen-sion de détente et d’évasion, ces séjours proposent aux enfants des situations éducatives agissant sur leurs comportements entre eux, le respect des autres, des règles liées à la vie sociale dans un groupe. Ainsi, un directeur d’école, témoignait que « son équipe éducative ressentait de réels changements dans l’attitude des élèves, au retour de ces mini-sé-jours et que l’impact de l’animation et des activités extra scolaires était important pour la vie des enfants ».
17
Le Conseil des Jeunesdes Ceméa (CJC)À la suite du Festival mondial de la Jeunesse à Barcelone en 2004, une délégation de responsables associatifs de Polynésie a rencontré les jeunes de la Ville de Paris qui leur a présenté leur conseil des jeunes. De retour au Fenua, l’Union Polynésienne pour la Jeunesse (UPJ) a souhaité également créer un conseil qui fédèrerait les jeunes issus des associations de jeunesse. De cette initiative, le Conseil des Jeunes des Ceméa a vu le jour en février 2005.
Constitué d’un bureau de 4 membres et d’une
assemblée générale d’une trentaine de
jeunes, le CJC a dès la première année, été
très entreprenant avec la mise en place d’un certain
nombre d’actions :• Regroupements des jeunes sur les vacances sco-
laires ou les week-ends alliant moments de réflexion
sur les projets à venir ainsi que moments de détente
et de partage.
• Récoltes de fonds : ventes de gâteaux, de tee-
shirts, cahiers de chants…
• Journées de formation sur des thématiques d’ani-
mation, activités manuelles, veillées, grands- jeux…
• Organisation d’une formation de secouriste. Le CJC par l’intermédiaire de ses membres a ainsi permis de dynamiser l’association en mobilisant les
jeunes tout au long de l’année. Redonner la parole
aux jeunes pour qu’ils prennent leurs décisions et leurs responsabilités tout en étant accompagnés par
les cadres de l’asso-
ciation mère fut le
défi relevé avec suc-
cès.
En parallèle, deux
membres du bureau
du CJC siégeaient
au Conseil des Jeunes de
Polynésie afin de participer
à des actions à une plus
grande échelle telles que :• Élaboration et mise en œuvre de campagnes de prévention : Fais une croix
sur l’alcool, Team citoyen, Safe sex…
• Implication dans l’organisation du Festival de la Jeunesse du Pacifique (2006).• Participation à des évènements internationaux : Congrès de l’ANACEJ (Paris), Conférence Jeunesse
UNESCO (Bangkok)…
Leur qualité d’écoute et d’adaptation ainsi que leur investissement ont fait d’eux
des éléments moteurs du
CJP. En effet, systématique-ment élus au sein du bureau, ils ont assumé des respon-
sabilités importantes : poste de président, vice-président et Trésorier. n
Un conseil de jeunes, comment ça fonctionne ?Bénéficiant d’une autonomie d’action, le conseil reste une structure intégrée à l’association mais disposant de sa propre organisation : un bureau ainsi qu’une assemblée générale. Des réunions de discussions autour des projets sont régulière-ment mises en place, soit en assemblée plénière pour informer l’ensemble des jeunes et prendre des décisions, soit sous forme de commission en fonction d’une thématique donnée.
Un conseil de jeunes,
c’est quoi, et pourquoi ?
Un conseil de jeunes est une ins-
tance de démocratie participative
favorisant l’implication des jeunes
à différents niveaux : associatif,
communal, national… Il permet no-
tamment aux jeunes de donner leur
point de vue sur l’action de l’as-
sociation, de penser et mettre en
œuvre des projets.
18
Des mutualisations au servicede la qualité des actions
Les Ceméa de Polynésie ont la chance d’apparte-nir à un vaste réseau qui permet les échanges et favorise la formation continue des personnes. Il
est composé par une Direction Nationale et des Asso-ciations territoriales ; un Bureau Outre-Mer regroupant les 7 associations ultra marines Guadeloupe, Marti-nique, Guyane, Mayotte, Réunion, Nouvelle-Calédonie et Polynésie ; une Fédération Internationale des Ceméa (Ficeméa).
Accueillir des formateurs de Métropole, a été bien sou-
vent une de nos priorités avec l’objectif de faire bénéficier
au maximum nos instructeurs de formations nouvelles et
enrichissantes. L’appropriation de nouvelles techniques
nous a permis de réinvestir nos connaissances et d’élar-
gir nos panels d’intervention (petite enfance, étude du
milieu marin, étude du ciel, techniques d’animation…).
Participer à des évè-
nements rassemblant
la grande famille des
Ceméa, nous a an-cré dans le réseau :
congrès de Toulouse en 1978, de Brest en
2001, de Clermont-Ferrand en 1986, de Strasbourg en 1992, d’Aix-en-Provence en 2010, ou dernièrement de Grenoble en 2015.
Se former, se confronter, découvrir et apprendre dans les regroupements pédagogiques ou Universités d’Été, nous a permis de nous retrouver salariés, permanents,
formateurs, bénévoles, tous militants des Ceméa. Pour
agir et réfléchir sur nos pratiques (Direction de stage à
Aniane, Regroupement pédagogique à Fillinges…).
La conscience d’une identité d’Outre-Mer se révèle en
1986 et se concrétise durant les bureaux d’Outre-Mer ré-
unis à Tahiti en 1999, en 2004 et en 2011, à Mayotte en
mai 2016.Les regroupements pédagogiques « identités culturelles et Éducation Nouvelle » du 19 au 23 juillet 1999, les
regroupements DOM-TOM, Martinique en décembre
1989, Guadeloupe en 1994, y ont contribué également.
Chaque année, différentes instances prolongent cette ré-alité et construisent les relations de coopération : un Bu-reau Outre-Mer en octobre à Paris, une Conférence des
Présidents en octobre à Paris et un Comité de Direction
qui regroupe les directeurs des différentes associations territoriales trois fois par an (à Paris en janvier et en oc-tobre, décentralisé en province en mai). n
Une vie associative au sein d’un réseau
La force du réseauAu delà des rencontres humaines, de la connaissance et reconnaissance des militants des Ceméa, le réseau
nous apporte beaucoup en termes de : recherche et documents pédagogiques, de mise en relations avec les institutions, les Ministères, les partenaires, de formation continue à travers un dispositif et des compétences mutualisées, en appui sur des moyens partagés et des outils au service de toutes les Asso-ciations du réseau Ceméa.
Dernier Bureau Outre-Mer, en Polynésie, avril 201133 participants venus de Marti-nique, de Guadeloupe, de Guyane, de Mayotte, de la Réunion et de Nouvelle-Calédonie, rejoints par 4 personnes de l’Associa-tion nationale étaient accueil-lis dans les locaux du collège de Punaauia par 15 membres des Ceméa de Polynésie. Ce regroupement a permis de ré-fléchir sur la cohérence de nos différentes pratiques cultu-relles avec les valeurs com-munes d’éducation des Ceméa en permettant à tous de vivre plusieurs moments d’immer-sions dans la culture polynésienne.
19
Chi
ffre
sPolynésie française Implantation
des interventions des Ceméa
Vacances loisirs• Formation animation volontaire 8 688 personnes formées (381 stages)• Centres de vacances et de loisirs 14 196 enfants accueillis (222 centres)
Dans et autour de l’école• Formation à la citoyenneté 1 581 délégués formés 1991 à 2016• Séjours PLEI 6 040 jeunes accueillis 2006 à 2016• Formations personnels 1 668 personnes formées (67 stages) 1977 à 2009• Formations élèves CSS & connaissance de Tahiti 820 jeunes (32 stages) 1981 à 2003• Classes découverte 1 434 enfants et jeunes 1986 à 2010• Ateliers péri-éducatifs 1 712 enfants 1987 à 2010• Dispositifs école (ORS, PPRE, ACS) 1 024 enfants 2014 à 2016
Social et formation professionnelle 2 913 personnes formées (8 901 heures)• Petite enfance 946 stagiaires (3 663 heures) 1981 à 2003• Création et gestion d’entreprises perlières 311 stagiaires (572 heures) 1986 à 2010• Demandeurs d’emploi 286 personnes (2 388 heures) 1987 à 2010• Formations professionnelles 834 personnes (1 468 heures) 2014 à 2016• Dirigeants associatifs 89 personnes (156 heures) 2014 à 2016• Camp de famille 81 personnes (450 heures) 2014 à 2016• Personnel communal 366 personnes (204 heures) 2014 à 2016
Les Ceméa de Polynésieont accueilli dans leurs actions 47 740 personnes
• Archipel de la SociétéIles du Vent : Tahiti, Moorea, Maiao, TetiaroaIles sous le Vent : Raiatea, Huahine, Bora Bora, Tahaa• Archipel des AustralesRurutu, Tubuai• Archipel des GambiersRikitea
• Archipel des TuamotuFaaite, Fakarava, Hao,
Kaukura, Makemo, Manihi,
Ahe, Mataiva, Rangiroa,
Tikehau, Tiputa, Takapoto,
Takaroa
Tém
oig
nag
es
20
Les Ce-méa ont jalon-né ma vie… de-
puis un camp
ados en juillet
1981. De suite
j’ai apprécié la
qualité éducative qui régnait pen-
dant ce camp, une attention impor-
tante de la part de l’encadrement
pour tous les jeunes et pour chacun.
Les qualités humaines, altruistes
des responsables des Ceméa ont
permis qu’au-delà du cadre stricte
de l’association, nous formions une grande famille.
Pendant quelques années je suis
devenue trésorière au sein du bu-reau des Ceméa, j’ai approché de très près donc les difficultés que
peut rencontrer une association de
ce type, les inquiétudes et les sou-lagements quand la trésorerie se rééquilibrait. J’y ai appris la prise
de risque, la confiance, le partage,
les échanges fructueux, la richesse liée à la créativité et à la personna-lité des membres de l’association.
Comment un ado-lescent désœuvré, légèrement égocentrique et peu intéressé par les études est devenu en-seignant ? Telle est mon histoire qui ne fut possible qu’avec la complicité active des Ceméa
de Polynésie !
« Faire un stage pour être mono ? Non mais quelle idée ! » C’est ce que j’ai répondu en 1976 à un
pote du lycée qui me proposait d’être animateur
pendant les vacances. Au programme su stage, des
petits services, des activités manuelles, des jeux, ré-
fléchir sur la vie collective et surtout la connaissance
du milieu polynésien et de sa population durant 10 jours (car c’était la durée de ce stage à l’époque) :
les 10 jours qui ont durablement changé et orienté ma vie !
Ma décision était prise, je deviendrais enseignant
car les Ceméa venaient de me révéler que je pou-
vais apprendre à autrui mais surtout que je pouvais
apprendre d’autrui et que l’« ado-misanthrope » que je pensais être, ne pouvait s’épanouir qu’au contact des autres. Dans ce monde fantastique dans lequel nous vi-
vons, si près des autres avec lesquels nous com-
muniquons par les réseaux sociaux, mais aussi tel-lement loin, trop fascinés par tous ces écrans qui nous hypnotisent, la vraie richesse réside dans la re-
lation directe que nous avons avec les Autres. C’est
ce que m’ont appris les Ceméa et c’est à ce jour le plus beau cadeau que j’ai reçu.
Maryline Teuira Assistante sociale à la CPS
Daniel Tomasini Professeur certifié, ancien Président des Ceméa
““
21
J’ai rencontré les Ceméa, à la fin des années 80, dans le cadre de mes acticités professionnelles « Jeunesse et éducation populaire » et j’ai été attiré par les méthodes
et la gentillesse de leurs militants. Mon passage aux Ceméa m’a permis de me découvrir
davantage, de mieux m’organiser dans les différentes responsabilités qui m’ont été of-fertes, responsable logistique/économat CVL, instructeur Bafa Bafd, acteur militant béné-vole dans diverses manifestations et événements. Aux Ceméa vous y trouverez forcément
votre compte en matière de développement personnel et humain.
Vetea Van Hoefen Wysard Agent de développement des activités de jeunesse, Direction de la Jeunesse et des sports
“
J’ai eu la chance de ren-contrer les Cemea en 1990, lors de mon stage Bafd. J’ai vécu des mo-ments fabuleux
avec une équipe qui m’a mise dans des situations complètement incon-
nues dans ma vie de femme et de
maman. Cela a provoqué un véri-
table changement en moi, une prise
de conscience et de responsabilité,
un véritable « challenge de la vie ».
Il faudrait que toute personne puisse
vivre ce genre d’expérience pour
pouvoir mieux se connaître et surtout
donner le meilleur de soi, partager
et échanger différentes expériences.
Apprendre la cohabitation et surtout
apprendre à savoir recevoir.
Clotilde Gautier Gérante salon de coiffure
“ Mon premier contact avec les Ceméa a eu lieu lors d’un stage BAFA, en 1969, stage au cours duquel je fus invitée à rejoindre les Ceméa. Cela m’a confortée dans une philosophie de l’éducation à laquelle j’adhère totale-ment, avec des pratiques pédagogiques
permettant à l’enfant ou au jeune d’en être le principal ac-teur… L’engagement et le militantisme aux Ceméa, ce sont
aussi des tâches partagées, portées en équipes d’hommes
et de femmes convaincus… en des projets fous parfois,
d’audacieuses initiatives et pratiques conquises sur des es-
paces vierges ou dans des contextes peu favorables… C’est
encore le souci constant d’exigence de la qualité du travail
dans toute action de formation… dans le vécu d’un quoti-
dien quelque peu précaire parfois, pour des défis à relever
et pour lesquels il fallait « batailler » souvent… Plus que le
souvenir d’une importante tranche de vie « ceméaienne »
demeurent pour moi, ancrées à vie, les valeurs fondamen-
tales que nous défendons. J’ose formuler, ici, le vœu que,
malgré les multiples embûches qui se présentent à eux, les
Ceméa de Polynésie résistent et persévèrent.
Ilda Teriierooiterai Retraitée de l’Éducation
“
22
J’étais délégué de classe et d’établissement au lycée hôtelier de 2011 à 2013 et nous avons eu la chance d’avoir une formation donnée par les Ceméa avec des formateurs adorables. On nous a appris à parler
devant tout le monde, à rédiger des
rapports, connaître son rôle et ceux des autres. Les Ceméa
m’ont fait découvrir une phrase phare VIVRE EN COMMU-
NAUTÉ ET ÊTRE SOLIDAIRE. Je retiendrai vraiment une
chose, l’équipe formidable et compétente qui nous a fait
passer un week-end de rêves… Il y a avait même qui pleu-
raient à la fin des 3 jours. Merci encore.
En 1983 à l’occasion d’un stage BAFA, j’ai rencontré les Ceméa, j’y suis restée,
car tout me plaisait… J’y ai découvert un espace où la liberté de parole devient possible, où le sentiment d’appartenance à une communauté de personnes qui partagent des valeurs auxquels j’adhère, fait « grandir ». Je suis ainsi devenue instructrice… puis, permanente.
Les Ceméa m’ont fourni l’occasion d’exercer mon premier « boulot », de 1984 à 1991, 7 ans durant lesquels les valeurs comme la tolérance, le respect et la laïcité ont guidé mes
activités professionnelles et ma relation aux autres. Même si mon parcours professionnel m’a fait évoluer vers d’autres fonctions et d’autres cadres institutionnels, force est de souligner que mes pre-
mières armes aux Ceméa ont marqué mes débuts.Les Ceméa m’ont apporté des expériences, riches d’enseignements, de partage d’opinions, des rencontres
multiples, la découverte de la « pédagogie active »… Les Ceméa, c’est aussi une belle école de la vie, avec ses principes qui donnent du sens à nos actes, certes ponctuée par des moments de doutes, de joie, de tris-
tesse mais qui ont beaucoup contribué dans la construction de ma vie de femme, de maman, bref de MOI. L’essentiel est d’accepter l’autre et s’accepter avec ses faiblesses, ses qualités et croire à tous les possibles à condition de le vouloir.
Manuel Teriitemiro Maître d’hôtel
Mata Ganahoa Cadre communal - ville de Papeete
“
“
J’ai connu les Ceméa grâce à Mylène Tirao qui était ma directrice d’école en 1980/1981 à AOU’A à PAEA. Dès 1982, j’ai suivi le cursus de formation d’animateur et j’ai été cooptée instructrice dans la foulée. J’ai
fait mon BAFD en 1984/1985. J’ai été la 1ère Mise à disposition du service de l’Éducation du territoire
aux Ceméa, d’août 1986 à juin 1989. Ces années
aux Ceméa ont consolidé la « base » de ma carrière
d’enseignante et m’ont permis de ne jamais ensei-
gner en faisant de la « routine »… Classes de décou-
verte, correspondances et rencontres avec d’autres
classes, montage de spectacles de marionnettes ont
étayé ma carrière. Faire et développer des projets,
préparer des bilans annuels, animer une équipe, pré-
parer des stages intervenir dans les écoles… Tout
cela m’a permis d’évoluer et de prendre confiance
en moi.
Maeva Lavigne Retraitée de l’Éducation Nationale
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J’ai rencontré les Ce-méa en 1972, je découvrais alors une idéologie qui m’a permis d’avoir un autre regard sur ce qu’était le monde qui m’entoure. Cela a confirmé mon côté militant
de ma culture comme vecteur,
médiateur et pilier pour préparer le futur de mon
pays, d’où mon engagement dans les combats po-
litiques.
Ce fut aussi un moment de rencontre, d’échanges
riches avec des personnalités comme Péni Atger,
Jean-Paul Barral, Emile Teihotaata et Félicité Leduc
les « dinosaures » comme on les appelait. C’étaient
les têtes pensantes des Ceméa et en général du mou-
vement laïque.
Les Ceméa sont des lieux de débats libres sur l’édu-
cation et l’école, donc sur l’avenir, des lieux de ren-
contres et de découverte de différentes cultures qui
apporte une richesse à qui sait les faire fructifier. Les
Ceméa sont un mouvement qui a forgé mon militan-tisme pour la jeunesse et le social. Cette rencontre sera déterminante dans le choix de ma carrière pro-
fessionnelle et de ma vie personnelle.
Voilà 29 ans que j’ai fait la
rencontre des Ceméa sous une pluie
fine à Papetoai. J’ai la tête pleine de
souvenirs et le cœur encore ému à
cette évocation. Ils m’ont invité à voler
de mes propres ailes, à porter un re-
gard neuf sur les choses, à donner un peu plus de mon temps pour les autres. Aujourd’hui My-
lène Tirao, présidente des Ceméa, poursuit cette aventure
pour servir encore de jalons sur la route des uns et des autres.
Aldo Tirao Directeur Pénitentiaire Insertion et de Probation, Ancien Président
Steeve Raoulx Inspecteur de la Jeunesse et des Sports - État
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J’ai rencontré Mylène Ti-rao en 1983, nous étions collègues à l’école Aou’a de Paea. Notre concep-tion de l’éducation et nos directions de travail étaient proches, j’ai adhéré aux Ceméa qui m’ont apporté beaucoup de rigueur dans la démarche de projet.
Grâce aux Ceméa de Polynésie, l’enfant polynésien devient peu à peu véritable acteur de sa vie au fenua.
Liliane Barré Retraitée de l’Éducation nationale
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Formatrice et Directrice de Centre de Vacances auprès des Ceméa durant
sept années… les valeurs que nous avons toujours défendues, nous ont permis de vivre des expériences enrichissantes. Toujours dans une démarche de progrès, pour
que chacun y trouve sa place. Les enfants et les jeunes doivent rester le centre de nos préoccupations. N’oublions jamais que l’expérience personnelle est fondée sur
le développement de notre personnalité. Ensemble continuons nos actions pour ces jeunes qui seront les adultes responsables de demain.
Véronique Osmont
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Rem
erci
emen
ts Les Ceméa de Polynésie remercient tous les partenaires qui, durant ses 50 années ont apporté leurs diverses contributions et marques de soutien à leur projet.• Les Ministres de la Jeunesse et des Sports, de l’Éducation,
de la Culture, de la Vie associative, de la Mer, des Affaires sociales, de la Santé.
• Les différents chefs de service rattachés à ces ministères et en particulier ceux de la Direction de la Jeunesse et des Sports et leur personnel.
• L’IJSPF, ses directeurs (trices).• La Mission d’Assistance et d’Aide Technique,
Messieurs les Inspecteurs de la Jeunesse et des Sports, Messieurs les Conseillers de Jeunesse et d’Éducation populaire.
• Les Maires, leurs collaborateurs et personnels des communes où se sont déroulés nos actions ou qui nous ont sollicités pour des projets relatifs à leur jeunesse.
Iles du Vent et Iles Sous le Vent, aux Tuamotu-Gambier et aux Australes.• Le Contrat de ville, ses président(es), son directeur, ses chargés de mission. Et Les chefs de projets communaux.• Les directeurs d’école et chefs d’établissement qui nous ont accueillis ou sollicités.• La Caisse de Prévoyance Sociale.• L’Union Polynésienne pour la Jeunesse, ses Présidents(es), ses directeurs, son personnel et ses associations.• La Fédération des Œuvres Laïques et ses Présidents(es).• La Mutuelle Assurance Élève.• Les comités d’entreprises de nombreuses sociétés polynésiennes.• Les différentes médias et journalistes qui ont relayé nos actions et les ont fait connaître.• Nos nombreux fournisseurs.• Tous les parents, les enfants, les jeunes, les stagiaires qui ont participé à nos actions.Et surtout à tous les militants acteurs de terrain, à ceux qui en 50 ans, hommes et femmes ont participé à cette grande aventure humaine et ont porté les valeurs des Ceméa.
CEMÉA de Polynésie177, cours de l’Union Sacrée
TaunoaBP 3824
Papeete TahitiTél. : 00 689 43 73 11Fax : 00 689 45 23 04
Rédaction : Mylène Tirao et Christian GautellierPhotos : Ceméa de Polynésie
Maquette et mise en page : Béatrice NarcyImpression : BLF Impression
CEMÉA 24 rue Marc Seguin 75883 Paris cedex 18Tél. 01 53 26 24 24 - Fax 01 53 26 24 19
www.cemea.asso.fr
J’ai baigné depuis mes 10 ans, en suivant ma maman Mme Viu, Maheata instructrice aux Ceméa, c’était l’époque des premiers stages de formation en 1968. À 17 ans, j’ai passé mon BAFA et j’ai été cooptée par Hinano Garnier. L’attache-ment au respect des personnes quelles qu’elles
soient m’a beaucoup marquée. J’ai découvert le sens du mot laïcité. J’ai acquis beaucoup de confiance en moi. J’ai reçu beaucoup d’en-richissement par les rencontres de personnes différentes, tout cela
dans une ambiance sympathique et joyeuse. Cette rencontre avec
les Ceméa a orienté mon choix professionnel, me tournant vers les
autres. Je souhaite vraiment que les Ceméa perdurent car ils ont un
rôle important à jouer dans la société de demain.
Simone Tefaatau Auxiliaire sociale
“ J’ai effectué un stage BAFA dans le cadre de ma formation initiale d’insti-tuteur en 1985. J’ai ensuite assuré une permanence à la délégation territoriale pen-dant 3 ans jusqu’en 1992. Les
Ceméa « m’ont confirmé » dans le choix de ma
voie professionnelle : accompagner les élèves
en difficultés scolaires, et leurs familles. Croire
dans l’évolution de toute personne, car chacun
en a les capacités, est essentiel pour moi.
Benjamin Ragivaru Directeur chargé de la SEGPA en collège, Éducation nationale
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