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2 habiter un logement durable < SDRB/IBGE - … · SDRB/IBGE > habiter un logement durable >>> 7 Ces dernières années, ... durabilité de notre développement. Il

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2 <<< habiter un logement durable < SDRB/IBGE

habiterun logement

DURABLE

>>> EDITO

SDRB/IBGE > habiter un logement durable >>> 5

L’être humain a désormais l’avenir de la planète entre ses mains. Soit il continue à épui-ser les ressources naturelles non renouvelables et à accélérer le réchauffement de la planète, soit il décide de sauvegarder la Terre et ses ressources pour ses enfants et les générations futures.Le Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale a inscrit le développement du-rable dans son programme et pris des initiatives concrètes dans ce sens.

Bruxelles Environnement et la Société de Développement pour la Région de Bruxelles-Capitale (SDRB) sont ainsi devenus des pionniers en matière de développement du-rable. Ils ont joint leurs efforts et leurs compétences respectives afin d’œuvrer en-semble à la construction de logements durables.Bruxelles Environnement a développé un savoir-faire et un arsenal d’incitants en ma-tière d’environnement et d’énergie. La SDRB, en tant qu’opérateur public dans le do-maine de la rénovation urbaine, a décidé de construire des logements répondant aux normes de basse énergie ou passives, et d’y intégrer toutes les dimensions du déve-loppement durable.

Rendre notre environnement plus durable commence par la prise de conscience, l’in-formation objective et l’éducation.Cette brochure a pour objectif de rendre cette information accessible à tous et à toutes.

Evelyne HuytebroeckMinistre bruxelloise de l'environnement, de l'Energie et de la Rénovation urbaine

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>>> INTRODUCTION

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Ces dernières années, le secteur de la construction en particulier prend de plus en plus conscience qu’il est nécessaire d’adopter une conduite plus responsable à l’égard de la planète et des générations futures. Un certain nombre de compor-tements ou d’habitudes ont été remis en question afin de réinventer des manières de vivre qui concilient confort et respect de cette terre sur laquelle nous sommes de passage. Vous envisagez d’acquérir un logement dans une réalisation récente de la SDRB ou vous êtes effectivement devenu l’heureux propriétaire d’un tel logement?

Dans cette brochure, nous vous donnons quelques-unes des clés d’utilisation de votre logement. Celles-ci vous permettront d’apprécier pleinement le nouveau type de bien-être que confère un logement durable qu’il soit dit basse énergie ou passif. L’ensemble des dispositifs décrits dans la présente brochure ne se retrouve pas nécessairement dans tous les nouveaux projets de la SDRB. Bien que les probléma-tiques abordées ici fassent toutes l’objet d’une attention particulière dès la concep-tion de ces projets, le choix peut se porter sur un dispositif jugé plus efficace qu’un autre en fonction des conditions locales.

>>> SOMMAIRE

CHAPITRE 1 >>> LE GASPILLAGE N’A PAS D’AVENIR! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 Le développement durable, une priorité absolue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 Trois piliers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 Agir pour la planète à tous les niveaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

CHAPITRE 2 >>> L’ENGAGEMENT DE LA SDRB . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 Isolation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 Economie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15 Confort . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

CHAPITRE 3 >>> ÉCONOMISER L’ENERGIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 Pourquoi faire des économie d'énergie? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 Comment agir? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

CHAPITRE 4 >>> QU’EST-CE QU’UN LOGEMENT DURABLE? . . . . . . . . . . .18 Durable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18 Comment mesurer la consommation d'un bâtiment? . . . . . . . . . . . . . . . 19 Logement passif, logement basse énergie? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

CHAPITRE 5 >>> UN LOGEMENT DURABLE ET CONFORTABLE . . . . . . . . . . . . . 24 L’isolation thermique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 L’étanchéite à l’air . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27 La ventilation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 Les fenêtres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29 Le chauffage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 L’électricité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 Les toitures vertes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

CHAPITRE 6 >>> AMELIORER LE BILAN ECOLOGIQUE DE LA CONSTRUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 Les matériaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

CHAPITRE 7 >>> VIVRE A BRUXELLES DURABLEMENT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .42 L’eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42 Le bruit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44 La mobilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44

CHAPITRE 8 >>> UN LOGEMENT DURABLE POUR UNE URBANITE DURABLE . . . 46 Vivre en bon voisinage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46 Que pensent les habitants de leur habitation passive? . . . . . . . . . . . . . . 48

CHAPITRE 9 >>> ASPECTS FINANCIERS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50 L’achat d’un logement passif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50 Primesetfiscalité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51

CHAPITRE 10 >>> POUR EN SAVOIR PLUS… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52 Le logement passif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52 Conseils à appliquer dans une logique de développement durable . . 52 Sites généralistes sur le développement et la construction durables . . . 52 Quelqueslabelsetcertificatsdequalité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53

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n’a pas avenir! >>> LE GASPILLAGE

La terre sur laquelle nous vivons est géné-reuse, mais certaines ressources s’épui-sent plus vite qu’elles ne se renouvellent

et d’autres s’épuisent parce qu’elles sont non renouvelables.Pourquoi épuiser ces ressources et l’énergie que nous en retirons alors que des solutions existent pour évi-ter ce gaspillage et que celles-ci permettraient même d’améliorer notre confort? Pourquoi exploiter les matières

premières sans se soucier de leur inéluctable raréfaction et des consé-

quences de leur utilisation sur notre environnement?

Les dérèglements climatiques qui menacent nos conditions de vie sont,

Le déveLoppement durabLe, une priorité absoLue. trois piLiers: La préserva-tion de L’environnement, Le progrès sociaL et La bonne gestion économique . agir pour La pLanète à tous Les niveaux.

© BOOJOO

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sans aucun doute, provoqués par les activités de l’homme: chauffage, indus-trie, automobile … Ce sont ces activités qui doivent deve-nir plus économes et donc moins pol-luantes. Le secteur du bâtiment est responsable de 50 % du total des consommations en ressources naturelles et de 41 % des consommations d’énergie. En 2005, le secteur du logement générait 48 % des émissions de CO2 de la Région de Bruxelles-Capitale. Afin de réduire ces pourcentages, la SDRB investit dans la construction durable et met sur le mar-ché des logements d’avenir qui seront la norme de demain.Même si tous les experts ne sont pas d’accord sur le moment où l’ère du pé-

trole touchera à sa fin, son déclin ne peut plus être ignoré. L’évolution des découvertes et de la production des champs de pétrole indique que la pro-duction pétrolière mondiale est proche de son maximum et va bientôt connaître un déclin irréversible du fait de l’épui-sement des gisements ou du coût pro-hibitif de l’exploitation des nouveaux gisements. Les chocs pétroliers de 1973 et 1979 furent brusques, temporaires et purement politiques. Le choc pétrolier de 2008, d’origine géologique, s’éta-lera sur des décennies ... Un véritable tournant pour l'humanité exposée à un double défi, celui du réchauffement cli-matique et celui de la fin du pétrole. Le développement durable apparaît donc comme une priorité absolue.

Le bâtiment consomme 50 % des ressources natureLLes et 41 % des ressources énergétiques.

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>>> LE DEVELOPPEMENT DURABLE, UNE PRIORITE ABSOLUE

En 1972 paraît « Limits to Growth » du Massachusetts Institute of Technology (publié en français sous le titre « Halte à la croissance? Rapport sur les limites de la croissance », éd. Fayard, 1973). Le rap-port pose pour la première fois une sé-rie de diagnostics qui conduisent à s’in-terroger sur les options économiques et écologiques qui doivent être privilé-giées à l’avenir au niveau planétaire. Ce rapport marque les débuts d’une nou-velle façon de penser qui s’imposera petit à petit: le développement durable.

Le rapport Brundtland (1987), définit le développement durable comme un développement économique et social respectueux de l’environnement, qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des généra-tions futures de répondre aux leurs. En d’autres mots, nous avons le droit d'uti-liser les ressources de la Terre équi-tablement réparties entre chaque être humain, mais également le devoir d'en assurer la pérennité pour les généra-tions à venir.

La préservation de l’environnement

Le développement durable repose sur « trois piliers », trois principes que doivent prendre en compte collectivités et entreprises:

>>> TROIS PILIERS

Les activités de l'entreprise ou de la col-lectivité doivent être compatibles avec le maintien des écosystèmes. Celles-ci doivent également être attentives à leurs impacts en termes de consomma-tion des ressources, de production des déchets, des émissions polluantes …

ECOLOGIQUE

SOCIAL ECONOMIQUE

VIVABLE VIABLE

EQUITABLE

DURABLE

Ce qui est vrai pour les collectivités, l’est aussi pour chaque individu. Nos gestes quotidiens, même les plus anodins, ont un impact sur l’environnement et sur la durabilité de notre développement. Il suffit de penser à l’énergie que chaque citoyen consomme à la maison ou lors de ses déplacements, aux choix qu’il adopte en faisant ses courses, à ce qu’il fait de ses déchets ou à la façon dont il respecte la nature. « Développement

>>> AGIR POUR LA PLANETE A TOUS LES NIVEAUX

Le progrès social La bonne gestion économique

Tant les entreprises que les collectivi-tés doivent assurer des conditions de travail, d’hygiène et de rémunération saines et équitables à leurs travailleurs. Elles doivent respecter la déontologie commerciale dans leurs relations avec leurs fournisseurs, leurs clients, les communautés locales et la société en général.

Si elles doivent être financièrement performantes, les entreprises et les collectivités doivent aussi contribuer au développement économique de leur zone d'implantation.

durable » signifie « progresser », mais aussi « durer ». Agir de manière respon-sable contribue à l’essor d’un dévelop-pement collectif qui va dans ce sens.

Les conduites responsabLes de chacun contribuent à L'essor d'un déveLoppement coLLectif.

de la SDRB>>> L’ENGAGEMENT

La SDRB a adhéré à la philosophie du développement durable et a adopté, entre autres, une charte pour l’environnement. L’institution s’est engagée à concevoir et construire des immeubles de logements utilisant des matériaux de qualité dont la fa-brication est économe en matières premières et en énergie, dont la durée de vie est la plus longue possible et dont les performances réduisent au maximum la consom-mation en énergie.Celui qui acquiert un logement auprès de la SDRB s’associe également à une dé-marche entreprise en 2008. La SDRB a trois priorités.

>>> ISOLATION

La manière la plus simple d’économiser l’énergie est de ne pas la gaspiller. Dans les bâtiments, la première source de gaspillage provient des déperditions de chaleur. Pour conserver la chaleur à l’intérieur des bâtiments en hiver (et la fraîcheur en été), ces derniers doivent être conçus comme des boîtes étanches parfaitement isolées et correctement ventilées.

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>>> ECONOMIE

En grec, oikos ( οiκος ) signifie maison. C’est l’origine du préfixe « éco » qu’on re-trouve dans « économie » et dans « écologie ». La maison ou l’immeuble durable concilie ces deux aspects: l’objectif est de faire en sorte que le logement soit le plus économe possible, tant à la construction qu’à l’usage et en même temps qu’il respecte le plus possible notre environnement.

>>> CONFORT

Réduire les pertes d’énergie ne peut se faire au détriment du confort. Les normes de qualité en termes de température, acoustique, éclairage naturel, ventilation et utilisa-tion de tous les appareils électroménagers sont strictement observées.

La sdrb s'engage à réaLiser des Logements durabLes, aussi bien au niveau de Leur construction que de Leur utiLisation, confortabLes et économiques.

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>>> ECONOMISERl’énergie

Même si la réponse à cette question peut sembler évidente, il n’est pas inutile de rap-peler les raisons pour lesquelles chaque Bruxellois doit réaliser des économies d’éner-gie, et particulièrement dans son habitation.

FinancièresLes prix des principales ressources énergétiques (pétrole, gaz, charbon et électricité) sont soumis à d’importantes fluctuations sur les marchés mondiaux et rien ne laisse supposer que cela changera bientôt.

EconomiquesLa seule solution pour ne pas subir les hausses des prix pressenties pour les énergies fossiles est d’augmenter notre production d’énergies renouvelables et de diminuer notre consommation.

EnvironnementalesLa combustion des énergies fossiles augmente constamment la teneur en gaz à effet de serre de notre atmos-phère, faisant de nous des acteurs du réchauffement climatique. Cela sans compter les rejets des nombreux pol-luants nocifs pour notre santé (parti-cules fines, monoxydes de carbone et HAP, entre autres).

HAP: Hydrocarbure aromatique polycyclique

>>> POURQUOI FAIRE DES ÉCONOMIES D’ÉNERGIE?

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Le Logement représente 41 % de La consommation énergétique en région de bruxeLLes-capitaLe. une bonne raison pour adopter un comportement écoLogique.

>>> COMMENT AGIR?

SocialesEn 2006, 41 % de la consommation éner-gétique de la Région de Bruxelles-Capi-tale provenait des logements, ce qui en fait le secteur le plus énergivore. L’en-gagement des bruxellois dans la lutte contre le gaspillage d’énergie est donc capital.

Consommation d’énergie finale par secteur en Région bruxelloise - 2004

Industrie 3 %

Transport 25 %

Tertiaire 31 %

Logement 41 %

(Bilan énergétique 2004Bruxelles Environnement - IBGE)

LégalesL’obligation de respecter les accords du protocole de Kyoto signés par la Bel-gique afin de réduire nos émissions de gaz à effet de serre de 7,5 % entre 1990 et 2010. Les accords européens post-Kyoto imposent à la Belgique de dimi-nuer ses émissions de GES (gaz à effet de serre) entre 2005 et 2020.

GéopolitiquesLa Belgique doit diminuer sa dépen-dance énergétique par rapport aux pays producteurs. Augmenter la production d’énergies renouvelables et diminuer la consommation sont les seules solutions pour ne pas subir les hausses de prix pressenties pour les énergies fossiles.

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Les moyens d’action ne manquent pas. Agir dès la conception même d’un logement permet aux concepteurs de mettre en œuvre des solutions efficaces et de consacrer une attention toute particulière à quatre caractéristiques essentielles de la construc-tion durable: l’isolation thermique, l’étanchéité à l’air, la ventilation et les fenêtres. Des mesures peuvent également être prises dans les domaines de la production et de la distribution de chaleur et/ou d’électricité.Le but de la présente brochure n’est pas de dresser un inventaire exhaustif de toutes les techniques mises en œuvre pour atteindre le degré de qualité et de durabilité sou-haité. En présentant cette brochure, la SDRB souhaite améliorer la compréhension de l’approche globale qui prévaudra pour la réalisation de logements publics en région bruxelloise. Chaque logement durable n’intègrera pas nécessairement l’ensemble des techniques et dispositifs présentés dans les pages qui suivent. Cependant, l’objectif sera toujours d’atteindre des performances optimales.

18 <<< habiter un logement durable < SDRB/IBGE

logement durable?>>> QU’EST-CE QU’UN

Construire durablement, c’est bien plus que construire un bâtiment résistant. Cela signifie aussi construire de ma-nière à créer un environnement sain et acceptable d'un point de vue écologi-que et social, et préserver cet environ-nement pour les générations actuelles et futures.L’éco-construction assimile de manière très spécifique les critères de ce type de construction. L’éco-construction est une approche globale qui vise à intégrer les différents enjeux environnementaux à la construc-tion, à la gestion et à la rénovation d’un bâtiment, de ses abords et plus large-ment de l'espace public:

›› utilisation rationnelle des res-sources telles que l'eau, l'énergie, les matières premières et l'espace;

›› prévention des pollutions telles que le bruit, la pollution intérieure et les déchets;

›› préservation du confort et de la santé;

›› prise en compte et soin apporté au contexte urbain en termes d’oppor-tunités d’échanges sociaux, de mo-bilité douce, de paysage urbain et de biodiversité.

Le logement durable est conçu pour réduire au minimum toute forme de gaspillage et de nuisance environne-mentale. Selon les conditions locales et les pos-sibilités, il répondra à des exigences plus ou moins strictes. Le niveau de ces performances distingue les différents types de logements durables. Encore faut-il pouvoir mesurer et comparer ces performances.

>>> DURABLE

L’éco-construction Limite toute forme de gaspiLLage et répond à des normes énergétiques très strictes.

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La consommation énergétique est ex-primée en kWh. Le kilowattheure (kWh) est une unité de mesure d’énergie, et plus particu-lièrement d’énergie électrique. Cette unité correspond à la quantité d’éner-gie utilisée ou fournie par une machine de 1.000 W (1 kW) pendant une durée d’une heure.

>>> COMMENT MESURER LA CONSOMMATION D’UN BâTIMENT?

Consommation d’énergie en fonction du type de maison. (Source : Passiefhuis-platform vzw, Anvers)

maison« passive »

co

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an

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nouvelleconstruction

(Flandre)

maison existante (Flandre)

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maison« basse

énergie » chauffage

eau chaude

ventilation

appareilsélectroménagers

un fer à repasser suffit pour chauffer un Logement passif.

Le kWh/m2 mesure la consommation énergétique (mazout, gaz, électricité, bois …) par rapport à la superficie à la-quelle elle se rapporte. Cette consom-mation par unité de surface pourra se référer à diverses durées. Le gra-phique ci-dessous mesure et compare l’ensemble des consommations sur une année.

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La norme « construction passive » fait partie des normes correspondant aux besoins en énergie les moins élevés. Elle est fixée à moins de 15 kWh/m2/an pour le chauffage et à moins de 50 kWh/m2/an d'énergie finale (15 kWh/m2/an de chauffage + énergie nécessaire au chauffage de l'eau + électricité consom-mée par la ventilation + climatisation + électricité domestique).Un logement passif est un bâtiment très économe en énergie. L’isolation thermique y est tellement performante que la puissance d’un fer à repasser (environ 2.000 W) suffit pour chauffer agréablement l’habitation. Pour atteindre de telles performances, la conception du bâtiment et la mise en œuvre des différents composants de l’immeuble doivent être soigneusement étudiés: une isolation renforcée sur toutes les parois du bâtiment, un triple vitrage et des menuiseries extérieures spécialement conçues pour réduire toute déperdition de chaleur, un sys-tème de ventilation mécanique, une at-tention particulière aux sources de ponts thermiques lors de la conception …

Qu’est-ce qu’un logement passif?

Tous les nouveaux projets initiés par la SDRB répondent soit aux critères basse énergie soit à la norme passive.

>>> LOGEMENT PASSIF, LOGEMENT BASSE ENERGIE?

La différence entre un logement passifet une habitation basse énergie

La seuLe présence des habitants permet de chauffer une pièce, chaque personne dégageant une chaLeur équivaLente à 100 W par jour.

Gain de chaleurDans un logement passif, l’efficacité de l’isolation est telle qu’il ne faut plus ins-taller de chauffage central. Le plus petit apport de chaleur a un effet optimal. La principale source de chaleur est l’éner-gie solaire qui est emmagasinée par le verre super isolé des fenêtres orien-tées plein sud. En hiver, ces fenêtres laissent passer plus de chaleur solaire à l’intérieur qu’elles n’en perdent vers l’extérieur. Pendant la saison chaude, le pare-soleil permet d’éviter tout risque de surchauffe.Un immeuble passif profite aussi d’autres sources de chaleur telles que les appareils électroménagers (mi-cro-ondes, lave-linge) et les activités domestiques (cuisiner, se laver). La simple présence des habitants permet de chauffer une pièce, chaque personne dégageant une chaleur équivalente à 100 W par jour. Ces sources internes de création de chaleur compensent une bonne partie des pertes de chaleur mi-nimes du bâtiment.

Ce qui distingue la construction basse énergie de la construction passive, c’est le niveau du besoin en énergie de l’une et de l’autre.

SDRB/IBGE > habiter un logement durable >>> 21

Le graphique ci-contre provient de mesures effectuées dans les maisons passives du projet CEPHEUS à Hanovre (Allemagne) qui ont été construites pour l’exposition universelle de 2000. Les pertes thermiques dans ces lo-gements sont de 38 kWh/m2/an. Elles proviennent des fenêtres, des parois extérieures et de la ventilation. Pour compenser ces pertes, les gains de cha-leur doivent avoir une valeur égale afin qu’il n’y ait pas de diminution de la tem-pérature dans le bâtiment. On constate que les apports du chauffage d’appoint (14 kWh/m2/an) ne représentent que 37 % des apports calorifiques des habi-tations. Le reste de l’énergie thermique est fourni par le soleil et les activités humaines (électroménager, cuisine ...).

Le confortDans un logement passif, le confort de vie est supérieur par rapport à la plu-part des habitations. L’orientation du bâtiment vers le sud permet un apport important en lumière naturelle; l’étan-

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solchauffagesoleilapports internes

fenêtresmursventilationtoit

kWh/

m2 /

an

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pertes apports

Equilibre thermique d’une maison passive ( Source : CEPHEUS )

chéité quasi-totale empêche la forma-tion de courants d’air. Il règne une tem-pérature homogène dans l’ensemble du logement et le confort acoustique est remarquable.

Certification « maison passive »L’A.S.B.L. Plate-forme maison passive délivre des certificats « maisons pas-sives » aux habitations qui répondent à certains critères. Depuis le 1er mars 2009, ces critères sont les suivants:›› les besoins énergétiques en chauf-

fage doivent être inférieurs ou égaux à 15 kWh/m2;

›› le taux de renouvellement de l’air dans le logement, calculé par le blower-doortest, doit être inférieur ou égal à 0,6 volume par heure;

›› le risque de surchauffe (température intérieure supérieure à 25 °C) doit être inférieur ou égal à 5 %.

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Le bLoWerdoortest mesure Le niveau d’étanchéité à L’air du Logement.pLus Le taux de renouveLLement est bas, pLus L’efficacité énergétique est grande.

La norme basse énergie correspond à un niveau de performance fixé à 75 kWh/m2/an pour le chauffage et à moins de 120 kWh/m2/an de consommation énergétique finale.

BlowerdoortestUne fois que les portes et fenêtres d’un logement passif ont été mises en place, on vérifie l’étanchéité à l’air de la construction grâce au blowerdoortest. Ce test consiste à mettre l’habitation sous pression et à y insuffler de l’air. Dans le cas d’un logement passif, le blowerdoortest vérifie si le logement répond aux normes; le taux de renou-vellement de l’air dans le logement doit être inférieur ou égal à 0,6 volume par heure.

Qu'est-ce qu'une habitation basse énergie?

Dans une construction basse énergie, les besoins en chauffage sont donc su-périeurs à ceux d’un logement passif tout en demeurant nettement inférieurs à ceux de la construction habituelle. La facture de chauffage d’une habitation basse énergie est réduite de moitié par rapport aux nouvelles constructions conçues selon la méthode tradition-nelle. Comparée aux bâtiments plus an-ciens, cette même facture est trois fois moins élevée.

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PEBLa Performance Énergétique des Bâ-timents (PEB) est une directive eu-ropéenne qui impose des exigences relatives à l’isolation thermique, la ventilation, l’éclairage, et aux installa-tions techniques pour le chauffage et la ventilation. Elle a pour objectif de dimi-nuer la consommation d’énergie et, par conséquent, les émissions de CO2 des bâtiments tout en améliorant le climat intérieur.En décembre 2007, le Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale a adopté une nouvelle réglementation afin d’atteindre les objectifs fixés par l’Europe. À partir de 2010, tous les nou-veaux logements loués ou vendus, ainsi que l’ensemble des bâtiments publics, devront disposer d’un certificat PEB. Grâce à ce document, les acquéreurs ou locataires potentiels auront une idée des coûts énergétiques de l’habitation qu’ils comptent louer ou acheter. Les normes fixées portent, entre autres, sur les valeurs E, K et U maximales, la ventilation, les ponts thermiques, la dis-tribution de chaleur dans un bâtiment ...

PHPPLe Passivhaus Haus Projektierungs Pa-ket contient une méthode de calcul ainsi qu'un manuel. C’est un outil d'aide im-portant pour la conception de maisons passives. Grâce au PHPP, les architectes et les ingénieurs peuvent vérifier le ni-veau de performance de leur projet.Le PHPP considère la maison comme une unité. Il tient compte de la ventila-tion et du reste de la technique du bâ-timent. Le manuel ne se contente pas d’expliquer à l’utilisateur comment en-trer des données dans une feuille de calcul. Il contient également de nom-breuses astuces pour un agencement optimal des éléments du bâti, la concep-tion et le contrôle de qualité.

Législation et instruments

a partir de 2010, Les nouveaux Logements devront disposer d’un certificat de performance energétique des bâtiments ( peb ).

© Edyta Pawlowska

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durable etconfortable

>>> UN LOGEMENT

Le logement durable doit être conçu pour limiter le plus possible les déperditions de chaleur. Pour y parvenir, il faut isoler méticuleusement le logement.

>>> L’ISOLATION THERMIQUE

Quel est le niveau d’isolation?

Le meiLLeur moyen d’économiser de L’énergie est de ne pas en dépenser.

© Chlorophyle

Le niveau d’isolation thermique d’un bâtiment indique la qualité de cette isolation. Il est déter-miné par trois valeurs (U, K et E) régies par des normes très strictes.

SDRB/IBGE > habiter un logement durable >>> 25

La valeur U ( coefficient de transmission

thermique en W/m²K )

La valeur U d’un élément de construc-tion correspond à la quantité d’échange d’énergie (chaleur) qui passe de l’inté-rieur vers l’extérieur au travers d’une paroi du volume protégé ou chauffé. La valeur U est calculée sur la base des épaisseurs et du type des matériaux composant la paroi (matériaux pierreux du gros œuvre, isolation, vitrage). Plus la valeur U d’une paroi est faible, plus son pouvoir « isolant » est important.Les normes de la valeur U applicables pour les constructions passives sont:›› sols, murs et toits: U < 0,15 W/m2K›› menuiseries extérieures ( châssis... ):

U < 0,80 W/m2K›› vitrages: U < 0,80 W/m2K

La valeur K ( niveau d’isolation ther-

mique globale du bâtiment )

La valeur K, soit le niveau d’isolation thermique globale du bâtiment, caractérise la qualité thermique de l’enveloppe du bâtiment. Plus la valeur K est faible, plus le bâtiment est isolé. Cette valeur est calculée sur la base des déperditions par transmission à travers les différentes parois constituant l’enveloppe du bâtiment et de la compacité de celui-ci. Le calcul est effectué selon la norme NBN B62-301. Le détail du calcul de la valeur K doit être annexé à la demande de permis d’urbanisme pour un logement neuf. Les habitations basse énergie produites par la SDRB ont une valeur K inférieure à 30 (contre une valeur K40 pour les nouvelles réalisations respectant les normes). Les maisons passives ont une valeur K située aux alentours de 15.

Le niveau E ( performance énergétique globale du bâtiment )

Le niveau E exprime la performance d’un bâtiment en termes de consommation d’éner-gie. Cette consommation d’énergie dépend: ›› des déperditions calorifiques ( isolation, vitrage,… ); ›› du rendement de l’installation de chauffage et de la production d’eau chaude; ›› du rendement de l’installation de refroidissement, d’éclairage et d’éventuels sys-

tèmes à énergie solaire. Le niveau E est calculé par des professionnels aidés de logiciels PEB. Les niveaux qui sont appliqués à nos logements sont de E60 pour les immeubles à basse énergie et de E30 pour les immeubles passifs.

différentes vaLeurs définissent Le niveau d’isoLation thermique d’un Logement, dont Le coefficient de transmission thermique u, Le niveau d'isoLation thermique K et La performance énergétique e.

26 <<< habiter un logement durable < SDRB/IBGE

de taches de moisissure (problèmes de santé et problèmes pour le bâtiment).Une conception bien pensée et le res-pect de quelques bonnes pratiques pour l’installation de l’isolation permettent d’éviter presque totalement les ponts thermiques.

Sur la photographie thermique ci-des-sous, les zones de couleur violacée ou bleutée correspondent à d’importantes pertes de chaleur provenant de ponts thermiques. Le plus important se situe au niveau du linteau et du caisson à vo-let au-dessus de la fenêtre. On constate également qu’il y a d’autres ponts ther-miques au niveau des jonctions entre les murs et au niveau des liaisons avec le plafond.Les constructions passives ou basse énergie sont conçues de manière à éviter tous les ponts thermiques. Une image thermique telle que celle-ci au-rait une teinte allant du jaune au rouge, c’est-à-dire que les pertes énergétiques sont minimes.

Les ponts thermiques sont des points faibles dans les couches d’isolation ther-mique de l'enveloppe du bâtiment qui la rendent moins efficace. Il s’agit souvent de problèmes de conception et/ou de mise en œuvre de la couche d’isolation. Les ponts thermiques se situent gé-néralement aux entrées et seuils de porte, et à quatre endroits différents: la jonction entre les murs et la toiture ou les plafonds (1), la jonction entre les murs et les châssis (2), la jonction entre les murs et le plancher (3) et enfin aux angles formés par deux murs. La photo-graphie thermique en est une parfaite illustration. En période de chauffe, la température superficielle de l'enveloppe est plus basse que celle des surfaces environ-nantes à ces endroits. Les ponts ther-miques contribuent à l’apparition de condensation sur les parois intérieures, ce qui favorise notamment la formation

(1)

(2)

(2)

(3)

Les ponts thermiques

Zones à ponts thermiques ( Source: Optimisez votre maison, MRW, 2002 )

© Woffman & Dupont sprl www.eco-energie.be

Thermographie

SDRB/IBGE > habiter un logement durable >>> 27

Dans une construction durable, l’utilisa-tion d’énergies fossiles pour se chauf-fer est strictement limitée. Toutes les sources de chaleur sont exploitées pour atteindre une température ambiante confortable. Il s’agit notamment d’ap-ports internes tels que la chaleur pro-duite par les habitants, l’éclairage, les appareils domestiques, etc. Pour maintenir cette chaleur produite à l’intérieur des habitations, chaque source de déperdition de chaleur doit être éliminée. L’efficacité énergétique du logement sera d’autant plus grande si celui-ci est étanche et permet de conserver la chaleur à l’intérieur du lo-gement en hiver (et la fraîcheur en été).

>>> L’ETANCHEITE A L’AIR

bruit

pollen

radon humiditéméthane

polluantsindustriels

polluantsdes

véhicules

odeur

particules

CO2ozone

humidité

bactéries fumée decigarettes

formaldéhyde

Eléments polluants internes et externes(Source: La ventilation et l’énergie, MRW 2001)

© Jean-François DESSUP

Lors de la construction, un soin particu-lier est apporté à l’étanchéité à l’air de l’habitation. Celle-ci fait d’ailleurs l’objet d’un test rigoureux: le blowerdoortest.

28 <<< habiter un logement durable < SDRB/IBGE

La ventiLation mécanique contrôLée doubLe fLux permet, seLon Les saisons, de réchauffer ou de refroidir gratuitement L’air entrant dans Le Logement.

>>> LA VENTILATION

Par conséquent, la ventilation extrait l’air vicié qui s’accumule dans l’habita-tion. Cet air est, entre autres, pollué par les émanations des produits utilisés au quotidien, des vernis contenus dans les meubles et autres matériaux. De plus, l’activité humaine libère du CO et du CO2, et toutes sortes de gaz s’échap-pent entre autres, de la combustion en cuisine.Une bonne ventilation s’effectue tou-jours dans un sens bien précis; l’air frais passe d’abord par les locaux « secs » (séjour, bureau, chambre) et est évacué par les locaux « humides » ou « à concen-tration d’odeur » (cuisine, salle de bain).

Dans une construction traditionnelle, il faut ouvrir les fenêtres pour faire entre de l’air frais. La ventilation des locaux par des grilles de ventilation incrustées dans les châssis ou d’autres systèmes d’ouverture est également courante. Un inconvénient majeur de ces techniques est que cette aération n’est pas conti-nue. De plus, si sa durée dépasse les 15 minutes, l’habitation se refroidit sensi-blement. La chaleur qui s’échappe doit être com-pensée par un apport supplémentaire de chaleur, ce qui augmente la facture du chauffage.Ces façons de procéder sont incompa-tibles avec la nécessité d’éviter les gas-pillages énergétiques.La construction durable privilégie donc la ventilation dirigée. Ce type de venti-lation est indispensable pour conserver un environnement intérieur sain. Elle permet également de limiter les déper-ditions de chaleur. La ventilation apporte de l’air frais à l’intérieur du logement et en extrait l’air vicié.Par son apport permanent en air frais, la ventilation permet d’évacuer l’air humide produit par la respiration et la transpiration de chaque habitant (un litre par jour pour une personne au re-pos), et lors de leurs activités (cuisine, douche). Si l’humidité relative de l’air est trop importante, elle peut favori-ser le développement de moisissures. Celles-ci occasionnent non seulement des dégâts au bâtiment, mais peuvent aussi générer des situations sanitaires malsaines.

© Paylessimages

SDRB/IBGE > habiter un logement durable >>> 29

La ventilation mécanique contrôlée double flux assure une ventilation mé-canique de l’habitation en réduisant le plus possible les pertes de chaleur. Grâce à un échangeur thermique, l’air chaud sortant réchauffe l’air froid en-trant, sans qu’il y ait, bien sûr, de mé-lange entre les deux. Grâce à la grande surface de contact entre l’air entrant et l’air sortant, 80 à 90 % de la cha-leur sont échangés. De plus, durant la saison chaude, ce système peut per-mettre de rafraîchir l’air chaud entrant de l’extérieur.

La ventilation mécanique contrôlée ( VMC ) double flux

>>> LES FENETRESLe double vitrage est aujourd’hui la norme. Afin de réduire davantage les déperditions de chaleur, les construc-tions passives sont équipées d’un vi-trage encore plus performant. Le triple vitrage, cumulé avec des châssis conçus pour éliminer les éventuelles pertes de chaleur, permet d’atteindre un résultat optimal. Si le soleil illumine la vitre, ce type de vitrage permet même d’emma-gasiner plus de chaleur que la fenêtre en perd. Il n’existe aucune restriction quant à l’ouverture des fenêtres (et des portes).

Néanmoins, si on ouvre fréquemment les fenêtres lors des saisons froides, la consommation d’énergie augmentera autant que pour une habitation « tradi-tionnelle ». Au début ou à la fin des saisons chaudes, ou encore les soirs d’été – lorsque la température extérieure correspond aux critères de confort exigés – le fait d’ou-vrir ses fenêtres n’influence que très peu la consommation énergétique du bâtiment. Si l’immeuble n’est pas équipé d’un système de rafraîchissement natu-rel de l’air ambiant (puits provençal), le logement restera frais plus longtemps en période de forte chaleur si les fe-nêtres restent ouvertes la nuit. Durant la saison chaude, on aura le même effet en limitant le fonctionnement de la ven-tilation mécanique pendant la nuit.

associé à des châssis spéciaux, Le tripLe vitrage éLimine Les pertes de chaLeur au maximum.

a + a: flux entrant filtré (réchauffé l’hiver par un passage sous terre et par l’air sortant).a + a: flux sortant dont 90 % de la chaleur sont récupérés par échange thermique.(Source: http://www.aceve-environnement.org )

30 <<< habiter un logement durable < SDRB/IBGE

73 % 55 %

chauffage

électro + éclairage

consommation énergétique moyenne*: 22.618 kWh/an

cuisson

eau chaude

facture énergétique moyenne*: 1250 €

*Chiffres hors transport pour un ménage moyen en 2004(Etat de l’environnement bruxellois)

9 %

4 %

14 %

25 %

6 %

13 %

Le confort thermiqueLa température ambiante est un élément déterminant en termes de confort. Géné-ralement, cette température est mainte-nue entre 18 et 20 degrés dans les pièces de vie grâce au chauffage. Néanmoins, le confort thermique ressenti par les occu-pants d’un logement ne dépend pas que de la température de l’air ambiant. La température opérative des locaux, qui correspond à la température réellement ressentie par les habitants, est un élé-ment important du confort thermique. On la calcule en faisant la moyenne entre la température de l’air et celle des parois. T°opérative = ( T°air + T°parois ) / 2

Dans la construction classique, le chauf-fage reste une source importante de consommation énergétique et de pol-lution. En 2006, il constitue, hors trans-port, 55 % de la facture énergétique d’un ménage moyen de la région de Bruxelles-Capitale et 72 % de sa consom-mation.

Auparavant, chaque pièce d’une habita-tion disposait d’une source de chaleur directe. Ces sources ont évolué grâce au chauffage central (individuel puis centralisé). Le chauffage central, conçu à l’échelle d’un bâtiment ou d’un ensemble d’immeubles, garantit un meilleur rendement de l’installation ainsi que des économies de moyens, de ma-tériaux, d’espace et d’entretien. Les systèmes de comptage élec-troniques permettent aujourd’hui de mesurer de manière fiable des consommations individuelles qui de-

meurent toutefois trop importantes. A l’instar de la construction passive, un effort considérable est fait pour réduire cette consommation, voire la supprimer quasi totalement, dans les logements durables. Les déperditions de chaleur sont réduites au minimum grâce au soin particulier apporté à l’étanchéité de la construction et à des systèmes de ven-tilation performants.

>>> LE CHAUFFAGE

dans une construction cLassique, Le chauffage représente pLus de 50 % de La consommation en énergie.

T°ext = 0°CT°int = 20°C

U mur = 1,4 W/m2K

T°paroi = 16,5 °C

T°opérative = 18,25 °C

U mur = 0,6 W/m2K

T°paroi = 18,5 °C

T°opérative = 19,25 °C

Comparaison de la température ressentie selon le niveau d’isolation

( Source: Bruxelles environnement )

SDRB/IBGE > habiter un logement durable >>> 31

La sensation de froid d’une paroi peut être provoquée par une mauvaise isola-tion des murs et du sol ou par un vitrage peu performant. Une augmentation de 2 °C de la température d’une paroi cor-respond à une augmentation de 1 °C de la température ressentie.Au vu de ces résultats, on peut imaginer la qualité du confort thermique dans un logement passif où la valeur U des murs est inférieure à 0,15 W/m2K. Les habitants ont vraiment une sensation de température constante et homogène dans toute l’habitation. Pour être plus rigoureux dans le calcul de la température opérative, il faut éga-lement tenir compte de la vitesse de l’air et de l’humidité relative de l’air dans

Les chaudièresDans un logement passif, la chaudière est un accessoire presque inutile. Les chaudières qui équipent aujourd’hui les autres logements atteignent des rende-ments permettant de réaliser des éco-nomies énergétiques substantielles par rapport aux installations classiques. L’objectif des fabricants est d’augmen-ter constamment le rendement des chaudières en exploitant au maximum l’énergie primaire utilisée. Le rende-ment de combustion d’une chaudière permet, en effet, d’estimer sa capa-cité à transformer la totalité de l’éner-gie contenue dans le combustible (gaz, mazout) en chaleur. En comparant les rendements des différents types de chaudière, on se rend vite compte de l’intérêt économique et écologique de l’installation des chaudières utilisant les technologies les plus récentes:›› Chaudières de plus de 15 ans 75 à 80 %›› Chaudières récentes 90 %

›› Chaudières à condensation 100 à 105 %Le rendement d’une chaudière a un im-pact important sur la consommation en combustibles: une perte de rendement de 1 % équivaut à une augmentation de la consommation énergétique du chauf-fage de 1 %. Néanmoins, nos habitudes en termes de chauffage ont autant de répercussions sur l’environnement et sur notre porte-feuille que le type d’installation.

La chaudière haut rendement à basse température ( HR+ )Les chaudières à basse température sont utilisées avec des radiateurs sur-dimensionnés ou un système de chauf-fage par le sol. Le rendement plus élevé des chaudières à basse température permet un gain d’énergie de 12 à 15 %.

Le confort thermique dépend de La température opérative qui est La moyenne entre La tempé-rature de L'air et La tempéra-ture des parois.

le logement. Pour ces deux données, les logements basse énergie et passifs ob-tiennent d’excellents résultats grâce à la ventilation double flux et à une étan-chéité à l’air élevée qui renforcent la sensation de confort.

32 <<< habiter un logement durable < SDRB/IBGE

La chaudière à condensation ( HR Top )Les chaudières à condensation récupè-rent une part importante de la vapeur d’eau qui s’échappe avec les fumées. La chaleur contenue dans la vapeur d’eau est ensuite récupérée pendant la condensation de celle-ci. L’apport éner-gétique fourni par ce système permet de diminuer la consommation en com-bustible jusqu’à 25 % et divise par dix les rejets de certains polluants (CO2, oxydes d’azote).

La cogénérationAfin d’augmenter davantage le rende-ment du combustible primaire (le plus souvent du gaz) et d’éviter les pertes de réseau, la cogénération récupère les gaz non brûlés pour produire de l’électricité. Cette production combinée permet donc de produire à la fois de la chaleur (pour le réseau de chauffage et d’eau chaude sanitaire) et de l’électri-cité avec la même installation.Le système fonctionne avec un moteur ou une turbine alimentés au gaz naturel, entre autres, qui entraîne un alterna-

teur transformant l’énergie mécanique en électricité. La chaleur contenue dans les gaz d’échappement et dans l’eau de refroidissement est récupérée pour produire de l’eau chaude sanitaire et du chauffage. Un système de chaudière « traditionnel » reste de vigueur.Grâce à la cogénération, on obtient des rendements énergétiques supérieurs à la production équivalente, mais séparée d’électricité et de chaleur. Ce système atteint toute sa puissance sur un réseau local d’une certaine di-mension. Le surplus d’électricité par rapport aux besoins immédiats des uti-lisateurs branchés sur le réseau local est réinjectée dans le réseau de distri-bution du fournisseur. Cet apport per-met de réduire sensiblement la facture d’électricité des utilisateurs qui n’ont besoin d’avoir recours à l’électricité du fournisseur que si la production du ré-seau local est insuffisante par rapport aux besoins du moment. Cette installation présente également un avantage environnemental, puisqu’il permet une économie de 15 à 20 % d’énergie primaire par rapport à une production séparée, ce qui réduit les émissions de CO2.

Les nouveaux systèmes de chauffage, teLs que La chaudière haut rendement à basse température, La chaudière à condensation et La cogénération, ont un rendement énergétique supérieur par rapport aux anciens systèmes.

La tuyauterieDans la construction durable, l’isolation de la tuyauterie dans les parties non chauf-fées du bâtiment est indispensable. Un tuyau d’amenée d’eau chaude non isolé subit une perte de chaleur d’environ 60 W par mètre de tuyau, ce qui équivaut à une perte annuelle de 6 euros par an par mètre courant de tuyau. Ce chiffre est loin d’être né-gligeable dans un immeuble de plusieurs étages comprenant de nombreux apparte-ments. L’isolation de la tuyauterie implique un dimensionnement adéquat des gaines.

SDRB/IBGE > habiter un logement durable >>> 33

Sources de chaleur alternatives

La pompe à chaleurLa chaleur provenant d’un environne-ment proche de la construction tel que le sol, l’eau ou l’air extérieur est « pom-pée » vers l’installation de chauffage central. Le transfert de chaleur d’un milieu froid (source de calories) vers un milieu plus chaud (logement à chauf-fer) nécessite l’aide d’une pompe qui consomme de l’énergie électrique. Il s’agit donc d’une technologie hybride, mêlant énergie renouvelable et fos-sile. Cette technologie présente un in-térêt énergétique, si et seulement si, la consommation électrique est large-ment compensée par la quantité de cha-leur transférée.Le vocabulaire varie selon la source de calories utilisée, mais le principe reste le même. On parlera d’aérothermie si cette source est l’air extérieur, de géo-thermie pour le sol et d’aquathermie si on pompe la chaleur de l’eau d’un étang ou d’une nappe phréatique. Le choix du milieu froid se fait selon les disposi-tions de l’implantation du bâtiment. En outre, il est possible de combiner plu-sieurs sources.La pompe à chaleur est utilisée avec une installation de chauffage par le sol et par les murs ou par air pulsé. Selon les cas de figure, l’utilisation de ce sys-tème peut être rentable pour produire une partie de l’eau chaude sanitaire.

Les panneaux solaires thermiquesLes capteurs solaires thermiques, pla-cés généralement sur le toit, absorbent la chaleur du soleil qui est transmise à un réservoir d’eau par un liquide calopor-teur (transporteur de chaleur). Ce type d’installation permet de chauffer une partie de l’eau sanitaire de l’habitation. On peut produire plus de 40 % à 60 % de l’eau chaude sanitaire dont a besoin un ménage et de 10 à 50 % de l’énergie nécessaire pour le chauffage. Dans de nombreuses installations, les réseaux de chauffage et les réseaux sanitaires sont combinés. Ils sont communs à tout un immeuble, ce qui permet d’avoir un rendement optimal et d’éviter au maxi-mum les pertes pour chaque habitation.Ce système apporte de la chaleur même par temps nuageux ou en hiver, quand le soleil ne brille que quelques heures. La technologie utilisée pour le chauf-fage solaire a aujourd’hui atteint sa ma-turité: le matériel est fiable et a une du-rée de vie d’au moins 25 ans. Afin d’atteindre le confort exigé en Bel-gique, le chauffage solaire doit être couplé à une autre installation de chauf-fage (tel que décrite ci-dessus) en cas d’apport calorifique solaire insuffisant de l’installation.

© Adam Tomasik

© creAtive

34 <<< habiter un logement durable < SDRB/IBGE

>>> L’ELECTRICITE

¯En dépit des accords du protocole de Kyoto, les ménages bruxellois ont uti-lisé 50 % d’électricité en plus entre 1990 et 2008. L’apparition constante de nou-velles technologies (informatique, télé-communications) ne va probablement pas arranger cette tendance. Élément déterminant de notre confort, l’élec-tricité présente malheureusement un inconvénient majeur: elle n’est prati-quement pas stockable! Son usage est donc directement conditionné par sa production.La production et le stockage de l’élec-tricité font donc partie des principaux enjeux de la politique énergétique. Ce-pendant, cela ne nous empêche pas de réduire considérablement notre consommation en électricité.

Le puits canadien ou provençalIl s’agit d’un système permettant l’échange de chaleur entre l’air et le sol, souvent utilisé en combinaison avec la ventilation double flux. L’air peut être préchauffé (puits canadien) ou refroidi (puits provençal) dans le sol avant de rejoindre l’échangeur de chaleur, ce qui a pour effet d’améliorer son rendement. Le puits canadien et le puits provençal sont en fait la même installation, seul le nom change en fonction de la saison.L’air frais est aspiré dans un conduit en-terré à deux mètres sous le sol. À cette

profondeur, il règne une température constante de 10 °C toute l’année. L’air est préchauffé en hiver et rafraîchi en été. Pendant les fortes chaleurs, l’air frais peut être directement insufflé dans l’habitation.

Les panneaux soLaires thermiques peuvent produire entre 40 % et 60 % d’eau chaude sanitaire et 10 à 50 % d’énergie de chauffage.

par rapport aux Lampes économiques, Les Led (Light-emitting diode) ont une durée de vie 10 fois supérieure et consomment Le tiers d’énergie.

Clapet

Entréed’air

Evacuation des condensats / Siphon

20,00 m

2,00 m

Sol naturelRaccords étanches

1,70 m

Filtre

Schéma de principe d’un puits canadien(source : Bruxelles Environnement)

© Yury Shirokov

SDRB/IBGE > habiter un logement durable >>> 35

Quelques gestes simples – utiliser les lampes adéquates et éteindre complètement les appareils plutôt que de les laisser en veille – réduisent fortement la consommation électrique sans renoncer au confort.

Réduire la consommation

Les ampoulesLes ampoules électriques produisent de la lumière, mais aussi de la chaleur. Cette production de chaleur gaspille une part importante de l’énergie électrique. Au-jourd’hui, l’objectif des chercheurs est d’augmenter le rendement lumineux des ampoules en réduisant le plus possible la production de chaleur. La façon la plus simple pour évaluer la consommation d’une ampoule est de re-garder sa classe énergétique sur l’em-ballage. Cette valeur indicative va de G (très énergivore) à A (le plus économe). Pour le moment, il existe principalement quatre types de lampes sur le marché:›› les ampoules classiques à incandes-

cence; ›› les halogènes: une version améliorée

de la lampe classique. Un filament de tungstène est enfermé dans une atmosphère gazeuse contenant des gaz halogènes. Elles produisent une lumière plus blanche et émettent 20 % de lumière en plus qu’une lampe classique;

›› les lampes fluorescentes ou « éco-nomiques » et les néons. Ce sont des lampes en forme de tube pour la plu-part, dont l’ampoule est tapissée de poudre fluorescente. Une décharge électrique traverse un gaz qui émet

une lumière ultraviolette. Cette lu-mière rencontre ensuite une poudre fluorescente et donne naissance à de la lumière « visible ». Ces ampoules doivent être considérées comme des déchets dangereux car elles contien-nent des produits toxiques. Comme les piles, ces ampoules doivent être déposées dans les lieux de récolte spécifiques; « visible ». Ces ampoules doivent être considérées comme des déchets dangereux car elles contien-nent des produits toxiques. Comme les piles, ces ampoules doivent être déposées dans les lieux de récolte spécifiques;

›› les lampes LED. Ces lampes contien-nent une ou plusieurs LED. Une LED (Light-Emitting Diode) est un compo-sant électronique capable d'émettre de la lumière lorsqu'il est parcouru par un courant électrique. Dans le tableau comparatif ci-des-sous, les LED n’ont pas de classe énergétique car ces dernières ne sont pas adaptées à une consommation électrique aussi faible.

Typede lampe

Puissance(Watt)

Classeénergétique

Prixd’achat

Durée devie (heures)

Consommationpar an (3h/jour)

G

C à E

A ou B

non classée

1.000

2.000

5.000 à10.000

50.000 à100.000

81 kWh

54 kWh

16 kWh

5 kWh

1 €

5 €

12 €

25 €

75 W

50 W

15 W

5 W

Classique

Halogène

Economique

LED

© janda75

36 <<< habiter un logement durable < SDRB/IBGE

Appareils en veilleComme le montre le tableau, les appa-reils électroménagers en veille consom-ment une quantité importante d’énergie appelée « consommation de veille ».Les appareils qui fonctionnent réguliè-rement en même temps (comme la té-lévision ou le lecteur de DVD) peuvent être branchés sur une multiprise avec un interrupteur. A l’aide de ce dernier, il suffit d’éteindre les appareils que vous n’utilisez pas. De cette façon, vous ne consommez pas d’électricité inutile-ment.Selon une étude britannique, il faudrait l’équivalent d’une centrale nucléaire pour couvrir les besoins en énergie des veilleuses de l’ensemble de la Grande-Bretagne. Quand on imagine ce que coûte une telle installation et tous les problèmes liés aux déchets radioactifs, entre autres, il y a de quoi réagir très vite. D’autant qu’il existe des solutions simples à mettre en œuvre pour ré-duire cette consommation inutile.

Les panneaux photovoltaïques La technologie photovoltaïque per-met de transformer le rayonnement lumineux en électricité. Il ne faut pas confondre les panneaux photovoltaïques avec les panneaux thermiques, bien que tous deux utilisent les rayonnements du soleil comme source d’énergie. Les pre-miers transforment ces rayonnements en électricité et les seconds en chaleur. Un système de panneaux photovol-taïques permet à un ménage de produire une partie de son électricité de manière propre et d’injecter le surplus de pro-duction sur le réseau.

Sources alternatives

si vous coupez compLètement tous Les appareiLs en état de veiLLe, vous ne consommez pas d’éLectricité inutiLement.

- une télévision (4 à 10 W) = 70 kWh/an

- un magnétoscope (4 à 10 W) = 80 kWh/an

- une petite chaîne hi-fi (10 W) = 70 kWh/an

- une lampe halogène (6 W) = 45 kWh/an

- un four à micro-ondes (5 W) = 43 kWh/an

- un téléphone répondeur (5 W) = 43 kWh/an

- deux radios-réveils (2 fois 2 W) = 35 kWh/an

Total = 386 kWh

= 70 €/an

Le total de ces énergies cachées est de 60 W. Autrement dit, c’est comme si on laissait allumée, jour et nuit, une lampe classiquede 60 W. Chaque année, cela consomme

500 kWh, soit autant qu’un gros réfrigérateur ancien ou 3 réfrigérateurs de classe A++.

En Belgique, une installation photovol-taïque comprenant 10 m2 de panneaux produit, lors d’une année météorolo-gique moyenne, une quantité d’énergie équivalente à celle produite par 100 litres de mazout ou 100 m3 de gaz naturel, soit environ 1000 kWh/an.

© manfredxy

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Un ménage bruxellois moyen de deux à trois personnes consomme entre 3.000 et 3.500 kWh/an. Un ménage ayant un comportement responsable en consommation d’éner-gie peut réduire sa consommation jusqu’à 2000 kWh/an. 10 m2 de panneaux photovol-taïques peuvent donc produire 30 à 50 % des besoins en électricité d’un ménage ne se chauffant pas à l’électricité.Tout comme la cogénération, les panneaux photovoltaïques permettent de diminuer considérablement la facture en électricité.

>>> LES TOITURES VERTES

Installation durable par excellence, la toiture verte consiste à adapter la toiture de l’im-meuble pour la recouvrir d’une couche de végétaux. Les toitures vertes possèdent – du point de vue technique, environnemental et économique – de nombreux avantages sur les autres types de toitures.

Les aspects techniques L’augmentation de la durée de vie du toit Une toiture verte protège l’étanchéité du toit des rayons ultraviolets et des intempéries. En période chaude, par exemple, on observe que la tempéra-ture sur un toit nu peut atteindre 70 °C. Grâce à une toiture verte, la tempéra-ture peut être limitée à 25 °C. Le toit souffre donc moins des fluctuations thermiques, de l’action du gel et du dé-gel, ainsi que d’autres circonstances qui provoquent la désagrégation et la fissu-ration des matériaux.De plus, l’étanchéité est protégée en permanence contre le piétinement et les chocs accidentels occasionnés lors des travaux de maintenance de la toi-ture et des systèmes de ventilation et de climatisation qui s’y trouvent.

sur une année, L’énergie produite par 10 m2 de panneaux photovoLtaïques correspond à 100 Litres de mazout ou 100 m3 de gaz natureL, soit environ 30 % de La consommation d’un ménage.

Prévention contre l’incendie Grâce à ses diverses couches de sup-port et à sa couverture végétale, la toi-ture verte ralentit la propagation du feu de l’intérieur vers l’extérieur et vice-versa.

L’isolation acoustique Le poids et la structure des différentes couches de la toiture verte, notamment son substrat, absorbent aussi bien les bruits d’impact (pluie) que les bruits d’ambiance (circulation).

38 <<< habiter un logement durable < SDRB/IBGE

Les aspects environnementaux L’amélioration de la qualité de l’airLes végétaux filtrent une partie des particules en suspension déposées par les mouvements d’air. Les pluies diri-gent ensuite ces particules vers le subs-trat. Les feuilles absorbent les métaux lourds (jusqu’à 95 % pour le cadmium, le cuivre et le plomb, et 16 % pour le zinc). Grâce à la photosynthèse, tous les vé-gétaux poussant sur les toitures vertes contribuent à réduire la quantité de CO2 dans l’atmosphère et à augmenter le taux d’oxygène.Elles contribuent à réduire l’effet d’îlot thermique, qui engendre une hausse des températures nocturnes dans les centres urbains, une baisse de l’hygro-métrie de l’air ainsi qu’une augmenta-tion de la pollution atmosphérique. L’ef-fet d’îlot thermique est dû notamment à l’augmentation des surfaces imper-méables et à la réduction des surfaces d’évaporation, à la radiation de la cha-leur emmagasinée par les construc-tions et à un moindre rafraîchissement par les vents.

Renforcement de la biodiversité Les toitures vertes fournissent des points de passage et des îlots écolo-giques aux espèces animales (insectes, oiseaux) et des lieux sur lesquels les plantes peuvent croître et fleurir. Elles participent ainsi au développement du maillage vert de la Région de Bruxelles-Capitale.De plus, les toitures vertes extensives, qui sont assez peu fertiles, hébergent un grand nombre d’espèces végétales plutôt rares. En effet, les plantes plus agressives qui dominent les espèces plus fragiles sur un sol plus riche sont incapables de prendre racine sur un toit vert de ce type.Grâce à une plus grande variété de vé-gétaux, mais aussi à la diversité des toits – alternant hauteurs, pentes, espaces ouverts caillouteux, strates végétales et aires faiblement drainées – les toitures vertes contribuent à la biodiversité.

La gestion des eaux

Le sol de la région bruxelloise étant de plus en plus imperméable, le ruisselle-ment des eaux de pluie vers les égouts ne cesse d’augmenter. La toiture verte agit comme un tam-pon, un bassin de rétention qui retarde l’évacuation des intempéries vers les égouts. De plus, une bonne partie (de 30 à 50 %) des eaux est filtrée et absorbée par le couvert végétal, son substrat et sa couche drainante.

Les toitures vertes contribuent à réduire La quantité de co2 et à augmenter Le taux d’oxygène dans L’atmosphère.

Toiture verte extensive Toiture verte intensive

Protection incendieProtection incendie

Impact sur le cycle de l’eau: important

Impact sur le cycle de l’eau: appréciable

Impact sur la qualité de l’air: important

Impact sur la qualité de l’air: appréciable

Isolation acoustiqueIsolation acoustique

Mise en oeuvre: + complexeMise en oeuvre: simple

Longévité de la toiture: prolongée

Longévité de la toiture: prolongée

Entretien: quasi nul

Gain d’isolation thermique et d’énergieappréciable

Gain d’isolation thermique et d’énergienon négligeable

limitée

moyenne

Pas d’amendement

Coût de gestion: quasi nuls

Surcoût: 16 - 32 % selon la superficie pour une nouvelle

construction. (source: IEB)

oui

performante

Selon les végétaux

Selon les végétaux

Entretien: régulier

Surcoût: 40 % pour une nouvelle construction.

(source: IEB)

SDRB/IBGE > habiter un logement durable >>> 39

Les aspects économiques

Les aspects socioculturels

Une toiture verte réduit significativement les coûts d’entretien et de réparation ainsi que les coûts énergétiques de la climatisation du bâtiment, aussi bien en été qu’en hiver.

Espaces verts La présence de toitures vertes extensives contribue à l’esthétique, tant des bâtiments que des îlots, et à l’idée de nature. Outre leur grand avantage esthétique, les toitures vertes intensives peuvent également servir de lieux à usage récréatif ou de détente, en complément des espaces verts au sol.

Agriculture urbaineDans les zones urbaines à haute densité, les toits plats offrent également des sur-faces idéales pour cultiver des plantes potagères et aromatiques.

Toitures vertesextensivesCes toitures sont recouvertes de vé-gétaux à enracinement superficiel (mousses, sedums et herbacées) capables de supporter des séche-resses, ce qui permet de ne pas les arroser. On peut les retrouver sur les toits plats ou inclinés. Bien sou-vent, ces toitures ne sont pas prati-cables en raison des végétaux qui y poussent.

Toitures vertesintensivesLes végétaux qu’on trouve sur ce type de toit possèdent générale-ment un enracinement plutôt pro-fond (herbacées, arbustes voire parfois des arbres). Il s’agit de véritables jardins sur les toits. Ils sont praticables, si l’aménagement le permet, et peuvent accueillir du mobilier de détente (bancs, tables, barbecues) et parfois même des pièces d’eau.

© Ryan Somma © Payton Chung

40 <<< habiter un logement durable < SDRB/IBGE

le bilan écologique de la construction

>>> AMÉLIORER

L’analyse du cycle de vie, ou bilan écologique, est un outil qui permet de mesurer l’im-pact d’un produit sur son environnement durant son cycle de vie. Les bâtiments ont un cycle de vie qui s’étale sur une durée plus ou moins longue. A chaque étape – de la conception du bâtiment à sa disparition en passant par sa construction, son vieillis-sement, sa dégradation, son éventuelle rénovation et finalement sa démolition – ce processus entraînera une utilisation de ressources et des nuisances plus ou moins grandes en fonction des matériaux utilisés et des techniques de construction mises en œuvre.

>>> LES MATERIAUX

Quand on est soucieux de la durabilité et du bilan environnemental global de la construction, le choix des matériaux de construction est donc devenu un élé-ment déterminant dans la conception des bâtiments.

Les matériaux de construction ne se li-mitent pas à la maçonnerie et la char-pente, ils englobent aussi les enduits muraux, les isolants thermiques et acoustiques, les colles, les peintures, et tout ce qui est utilisé dans la construc-tion d’un bâtiment depuis ses fonda-tions jusqu’aux finitions.

© Olivier Tuffé

SDRB/IBGE > habiter un logement durable >>> 41

Le bilan écologique des matériaux Le grand retour du bois s'inscrit dans cette évolution. Le bois est, par défini-tion, un matériau renouvelable par dé-finition puisque sa production est na-turelle et continue. Grâce à ses hautes performances, le bois permet de réali-ser d’importantes économies. En effet, l’influence des ponts thermiques est fortement réduite dans les construc-tions en bois bien pensées. De plus, la notion de « modularité » qui primera dans l’habitat de demain va de pair avec le bois. Ajouter une pièce ou déplacer une cloison sont des opérations relati-vement faciles à réaliser avec le bois.L’importance du choix des matériaux et de leur impact sur le bilan écologique d’un bâtiment apparaît clairement si l’on compare l’énergie utilisée pour le chauf-fage pendant 80 ans et l’énergie grise contenue dans les matériaux de deux types de logement répondant pourtant l’un et l’autre au standard passif:›› une habitation à ossature bois avec

isolation en cellulose (matériau éco-logique renouvelable);

›› une habitation avec des parois mas-sives faites de briques silico-cal-caires, d’enduit et d’une isolation en polystyrène.

Dans le premier cas, l’énergie grise cor-respond à un septième de la consomma-tion en chauffage, alors qu’elle corres-pond à un tiers de cette consommation dans le cas de l’habitation aux parois massives.

Les matériaux ont un certain bilan envi-ronnemental qui dépend des éléments suivants: ›› la quantité de matière première utili-

sée pour sa fabrication;›› la consommation en énergie et l’émis-

sion de polluants lors de sa fabrica-tion;

›› la consommation en énergie et l’émis-sion de polluants lors de son achemi-nement depuis le lieu de fabrication jusqu’au chantier;

›› les risques sur la santé et l’environne-ment lors de l’utilisation du bâtiment;

›› son devenir en fin de vie.L’énergie nécessaire à la fabrication, le transport, l’installation et l’élimination des matériaux est appelée « l’énergie grise ».Les « matériaux écologiques » sont des matériaux fabriqués à partir de ma-tières premières renouvelables, recy-clées et/ou recyclables, qui requièrent peu d’énergie lors de leur fabrication et de leur élimination, et qui ont une longue durée de vie. L’utilisation de matériaux plus respectueux de l’environnement contribue non seulement à la qualité de l’air, à la santé des occupants de l’habi-tation et à la préservation de l’environ-nement, mais elle améliore aussi le bi-lan énergétique global des immeubles.Le transport des matériaux de construc-tion constitue une autre part des éner-gies grises. En favorisant les matériaux d’une provenance locale, on réduit cette consommation et on préserve l’emploi.

Les matériaux écoLogiques sont fabriqués à partir de matières renouveLabLes et ont une Longue durée de vie. de pLus, Leur éLimination requiert peu d’énergie.

>>> AMÉLIORER

42 <<< habiter un logement durable < SDRB/IBGE

Eau potable L’eau est précieuse et son usage ne peut se faire sans précaution. Sur les 120 à 130 litres d’eau potable que chaque citoyen utilise par jour, au moins 85 % servent à des usages non alimentaires. C’est dire s’il est important de prendre des douches plutôt que des bains, de ne pas laisser couler le robinet inutilement (vaisselle, rinçage, hygiène du corps) et d’utiliser la chasse d’eau du WC en mode économique.

Les logements passifs et basse énergie construits par la SDRB contribueront indé-niablement à faire de Bruxelles une ville plus durable. Pourtant, il faudra plus que des logements durables pour atteindre cet objectif. Des efforts supplémentaires doivent être consentis dans d’autres domaines, tels que la consommation d’eau, les nuisances sonores ou la mobilité, qui sont essentiels.

>>> L’EAU

La Région de Bruxelles-Capitale bénéficie d’un approvisionnement en eau de distribu-tion de grande qualité. Cependant, l’assainissement de celle-ci est basé sur le « tout à l’égout », c’est-à-dire un réseau d’évacuation rapide des eaux usées mélangées aux eaux de pluie. Le réseau est complété par des bassins d’orage et des collecteurs qui amènent les eaux usées vers deux stations d’épuration.Pour réduire le volume des eaux traitées par les stations d’épuration et en augmenter l’efficacité, une gestion complémentaire de l’eau au niveau de chaque immeuble, voire de chaque logement, deviendra une nécessité.

>>> VIVRE à BRUXELLESdurablement

© TheFinalMiracle

SDRB/IBGE > habiter un logement durable >>> 43

Eau de pluieAuparavant, la plupart des immeubles disposaient d’une citerne pour récol-ter l’eau de pluie. Cette pratique a été progressivement abandonnée avec la généralisation de la distribution d’eau mais, depuis quelques années, les au-torités bruxelloises exigent l’implanta-tion de citernes d’eau de pluie pour tout nouveau projet. Grâce à ces réserves d’eau de pluie, l’eau potable est utilisée uniquement quand cela est nécessaire.Les avantages de la collecte et de la réutilisation de l’eau de pluie sont nom-breux. La facture de l’eau de distribu-tion baisse de manière significative. Les risques d’inondation, dus à une im-perméabilisation croissante du sol en région bruxelloise, sont efficacement réduits. La charge des infrastructures collectives existantes (égouts, bassins

d’orage, stations d’épuration) est moins élevée, ce qui augmente leur durée de vie. Les nappes phréatiques ne subis-sent plus un pompage excessif pour répondre à la demande en eau de dis-tribution. De plus, l’arrosage des jar-dins permet même de réalimenter ces nappes. Cette eau de pluie, une eau douce qui évite l’entartrage des canalisations et de la robinetterie, peut aussi être utilisée à des fins domestiques autres qu’alimen-taires. Après filtrage, elle ali-mente alors un circuit domestique secondaire qui fournit de l’eau non potable conve-nant parfaitement à des usages tels que la lessive, les toilettes, le nettoyage des sols ou des véhicules … Cette pratique encore peu répandue se développera à l’avenir.

Eaux grises

© Philippe LERIDON

au moins 85 % de L’eau potabLe qu’une personne utiLise par jour sert à des fins non aLimentaires.

>>> VIVRE à BRUXELLESdurablement

Les eaux grises sont les eaux rejetées après leur usage pour des tâches domestiques. Elles constituent 50 à 80 % des eaux usagées dans nos foyers. Si la teneur en produits chimiques et autres contaminants biologiques des eaux est trop importante, elles de-viennent des eaux noires (extrêmement polluées). En matière d’épuration, un des principes les plus pertinents consiste à traiter les eaux usées le plus près possible de la source de cette pollution. Les eaux usées pourraient donc être traitées et réutilisées en complément des eaux de pluie, plutôt que d’être directement rejetées dans les égouts. Il existe de nombreuses techniques d’assainis-sement des eaux grises, ces dispositifs d’épuration dépendant du type de pollution rencontré et de la réutilisation de cette eau.

44 <<< habiter un logement durable < SDRB/IBGE

>>> LE BRUIT

>>> LA MOBILITÉ

Dans une ville telle que Bruxelles, de nombreuses sources de pollution sonore (avions, trains, trafic routier, vie socio-culturelle, voisinage) sont susceptibles de gêner la tranquillité des habitants. D’ailleurs, 73 % des habitants de la ca-pitale estiment que le bruit est une des nuisances les plus gênantes de la ville. Les solutions pour éviter les nuisances sonores dans les habitations existent et se marient parfaitement avec les me-sures mises en place pour la construc-tion durable. En effet, le double vitrage acoustique ou le triple vitrage, ainsi que la couche renforcée d’isolant thermique

Le budget énergétique des Bruxellois lié à leurs déplacements est pratique-ment équivalent à celui qu’ils consa-crent à leur logement. Cela est princi-palement dû au fait qu’ils privilégient la voiture comme moyen de transport. En effet, près de la moitié des habitants de la région utilisent régulièrement leur automobile et environ deux tiers l’utilisent pour se rendre à leur lieu de travail.

Cette utilisation massive de la voiture accroît la durée et la longueur de em-bouteillages. Elle augmente la pollution atmosphérique, le stress et les acci-dents alors que la vitesse moyenne des déplacements automobiles dimi-nue sensiblement. En 2001, la vitesse moyenne était de 27 km/h et les pro-jections parlent de 10 km/h en 2015! Selon une étude menée en prépara-tion du plan de mobilité de la Région de Bruxelles-Capitale « Iris 2 », plus de 25 % des déplacements à Bruxelles sont inférieurs à un kilomètre et 62,2 % ne dépassent pas cinq kilomètres. Les autorités bruxelloises sont conscientes des problèmes générés par cet accroissement de la circulation sur la mobilité et sur la qualité de l’air. Dès lors, elles souhaitent réduire le tra-fic automobile de 20 % dans la région.

pour éviter Les nuisances sonores dans une construction durabLe , iL existe des soLutions.

placée dans l’enveloppe extérieure du bâtiment, lui confèrent une très bonne isolation contre les bruits provenant de l’extérieur. En ce qui concerne les planchers, l’utilisation de matériaux iso-lants (liège, chanvre), ayant des pro-priétés d’amortissement des chocs en plus des caractéristiques thermiques, agit efficacement contre les nuisances de voisinage.

© jeancliclac

SDRB/IBGE > habiter un logement durable >>> 45

Cet objectif peut être atteint grâce à une utilisation plus pertinente de la voiture: ›› la majorité des trajets effectués

par les Bruxellois est inférieure à trois kilomètres. Les bruxellois peu-vent aisément parcourir ces trajets à pied ou à vélo et privilégier les commerces de proximité pour li-miter leurs déplacements. Dans ce but, la plupart des logements pro-posés par la SDRB possèdent deux emplacements pour les vélos par logement;

›› la Région de Bruxelles-Capitale dispose d’un important réseau de transports en commun (train, mé-tro, tram et bus) qui dessert l’en-semble de son territoire. Ceux-ci sont nettement moins onéreux, plus rapides et plus sûrs que le trans-port en voiture. Afin de promouvoir ces modes de transport, l’offre des transports en commun à proximité des logements de la SDRB fait l’ob-jet d’une étude;

›› il existe également des alternatives automobiles telles que le covoitu-rage, le réseau Cambio ou le taxi.

Les personnes qui ne veulent pas, ou ne peuvent pas, se passer de leur voi-ture, peuvent participer à cet effort en adoptant une conduite souple (ou « éco-drive »). En outre, ce style de conduite permet d’économiser 20 à 40 % de carburant

La marche à pied, Le véLo, Les transports en commun et Le covoiturage sont autant de soLutions pour optimiser La mobiLité des bruxeLLois.

© geronimo

46 <<< habiter un logement durable < SDRB/IBGE

durable pour une urbanité durable

>>> UN LOGEMENT

>>> VIVRE EN BON VOISINAGE

Les pratiques quotidiennes imposées par sa conception doivent encourager une vie sociale au sein de l’immeuble et soutenir les initiatives des habitants désireux de partager leurs expériences en matière de développement durable. Une bonne conception des immeubles permet de favoriser la communication, la coopération et les échanges entre les habitants en stimulant leurs intérêts communs. De nombreuses études ont démontré que la création d’espaces d’échanges entre les occupants, en dehors des loge-ments, avait un impact social favorable, à condition qu’ils soient en adéquation avec la façon de vivre des habitants et que les espaces privés restent suffi-samment préservés pour permettre à chacun de gérer une vie collective et une vie familiale ou individuelle.

Au-delà du respect des caractéristiques techniques propres au logement du-rable et des actions individuelles que chaque habitant peut mener à l’échelle de son logement, l’adoption d’un mode de vie durable peut également per-mettre aux habitants d’un immeuble (voire d’un quartier) de créer ou de ren-forcer des solidarités. L’objectif final est d’accéder à une meilleure cohésion sociale et de former ainsi une société plus durable.Un bâtiment que l’on veut occuper du-rablement doit avant tout être un bâti-ment agréable à vivre et vivable.

La création d’espaces d’échanges entre Les habitants favorise Les rapports de bon voisinage.

SDRB/IBGE > habiter un logement durable >>> 47

L’intensité des échanges sociaux

Exemple concret dans les immeubles de la SDRB

›› le sentiment de bien-être et de sécu-rité dans le bâtiment et son environ-nement;

›› le degré d’assistance extérieure dont dépendent les occupants au quoti-dien. S’ils font régulièrement appel aux personnes extérieures, c’est que l’entraide entre les habitants est peu présente;

›› le degré de participation des occu-pants au secteur associatif local;

›› le degré de mixité sociale dans l’im-meuble, mais également dans l’en-semble du quartier, l’hétérogénéité sociale durable suppose un certain ni-veau d’échanges susceptible de pas-ser au-delà des différences.

À l’avenir, la SDRB envisage de créer un site Internet propre à chaque nouveau projet d’immeuble qu’elle réalisera. Ce site comprendra des informations gé-nérales sur la réalisation du bâtiment et ses spécificités, les modes d’emploi des différentes installations présentes dès l’achat (parlophone, sanitaires) et un plan d’accès pour les visiteurs.Ce site Internet pourra également servir de support de communication entre les occupants de l’immeuble via une partie réservée aux habitants (forum de discussion). Le syndic pourra y communiquer des avis ou les procès-verbaux des assemblées générales, les résidents pourront y poster des petites an-nonces, régler des problèmes de la vie en copropriété, échanger des idées, poster des photos de leurs activités communes ou organiser des événements.Ce site sera hébergé sur les serveurs de la SDRB qui mettra l’outil en place. Sa gestion sera laissée aux bons soins des habitants. Le site Internet sera un espace de communication virtuel visant à favoriser des échanges sociaux dans l’immeuble.

pour chaque projet, La sdrb envisage de créer un site internet reprenant des informations techniques sur Le bâtiment ainsi qu’un forum dédié aux occupants.

Différents indicateurs peuvent servir pour quantifier les échanges sociaux dans un bâti-ment, voici les plus importants:

48 <<< habiter un logement durable < SDRB/IBGE

>>> QUE PENSENT LES HABITANTS DE LEUR HABITATION PASSIVE?

les fenêtres. Parmi ceux qui ont ouvert quotidiennement leurs fenêtres, 7 % ne le faisaient que quelques minutes, 4 % environ 15 minutes et 7 % gardaient leurs fenêtres ouvertes pendant plu-sieurs heures en oscillo-battant. Durant l’été, 88 % des gens ont déclaré être satisfaits ou très satisfaits du cli-mat intérieur, en particulier de l’air frais quand les fenêtres sont fermées. La plupart des habitants ont d’ailleurs re-cours à la ventilation de nuit pour obte-nir le maximum de fraîcheur.

Le nombre de logements passifs réa-lisés à Bruxelles ne permet pas encore d’interroger les habitants et de tirer des enseignements significatifs d’une telle enquête. Les sondages réalisés en Alle-magne, pays précurseur dans le domaine du développement durable, permettent

cependant d’apprécier la satisfaction des habitants. Les chiffres cités ci-des-sous proviennent d’un sondage réalisé en 2000 et 2001 par l’université de Lü-neburg auprès de l’ensemble des habi-tants de maisons passives du quartier de Kronsberg à Hanovre (Allemagne).

La ventilation et les fenêtresLa qualité de l’air dans les habitations passives a été jugée comme « bonne » à « très bonne » par 95 % des occupants. Au-cune estimation négative n’a été donnée. Concernant le système de ventilation, 96 % des habitants déclarent qu’ils sont « satisfaits » ou « très satisfaits ». Près de 90 % des occupants n’ont éprouvé aucune difficulté à s’habituer à la venti-lation et à son fonctionnement. Pendant la saison de chauffage, 82 % des résidents utilisent exclusivement le système de ventilation sans ouvrir

Le chauffageLa grande majorité des habitants quali-fie le climat intérieur en hiver de « bon » à « très bon ». La répartition uniforme de chaleur est très appréciée. Après une phase d’adaptation, la tempéra-ture dans les chambres à coucher a été considérée comme « juste » par plus de la moitié des habitants.Une autre enquête menée à Kassel (Al-lemagne) en 2001, illustre également que le scepticisme initial éprouvé par les habitants a été dissipé par l’expé-rience du premier hiver et les perfor-mances en matière de chauffage.

SDRB/IBGE > habiter un logement durable >>> 49

Les enquêteurs ont demandé aux habitants s’ils recommanderaient le logement passif à d’autres personnes. Les réponses montrent clairement que l’engouement des oc-cupants a été renforcé après la période hivernale, si bien qu’une grande majorité des occupants recommande ce genre de logement.

95 % des personnes occupant un Logement passif estiment que La quaLité de L’air est « bonne » ou « très bonne » dans ce type de bâtiment.

En pratique, ce que la SDRB proposeDans les premières années qui suivront l’achat, la SDRB réalisera également des études pour estimer le degré de satisfaction des habitants des logements passifs. L’avis et le ressenti des occupants sont importants car ils nous per-mettent à la SDRB de se remettre constamment en question et d’améliorer en permanence la qualité des habitations qu’elle propose.La SDRB réalisera également des mesures des performances énergétiques effectives de ses logements une fois que les résidents y auront emménagé. Ces études permettront à l’institution de vérifier si elle a atteint les résultats prévus et de conseiller les habitants pour qu’ils profitent au maximum du bien-être qu’offre un logement durable.Les immeubles passifs de la SDRB qualifiés de « bâtiments exemplaires » selon les critères de la Région de Bruxelles-Capitale recevront une prime. En contre-partie de cette reconnaissance, Bruxelles Environnement souhaite autoriser (une ou deux fois par an) la visite des appartements lors de journées spéci-fiques. Ce droit de visite sera valable pour une durée de 5 ans.

50 <<< habiter un logement durable < SDRB/IBGE

>>> ASPECTS

>>> L’ACHAT D’UN LOGEMENT PASSIF

Un logement passif est parfois plus coûteux en termes de construction et d’équipement. Cependant, il est beau-coup moins cher à l’usage puisque toutes les techniques de construc-tion mises en œuvre visent à diminuer les dépenses énergétiques à tous les stades du processus. S’il veut profiter au maximum des bien-faits et des commodités de son loge-ment, le propriétaire doit veiller à ha-biter son logement passif en tenant compte des caractéristiques spéci-fiques du logement au niveau des per-formances énergétiques, telles qu’elles

sont décrites dans la présente brochure. La bonne intelligence qui s’installe entre l’habitant et son logement durable lui permet d’en mesurer durablement l’in-térêt:›› le délai du retour sur investisse-

ment est estimé à une dizaine d’an-nées en moyenne et diminue alors que le prix des énergies fossiles augmente;

›› les frais d’entretien des installations sont réduits;

›› la consommation en énergie est très faible, ce qui réduit l’impact des aug-mentations prévues au niveau du coût des énergies fossiles et garantit un pouvoir d’achat plus stable dans le temps;

›› la valeur de revente est supérieure à celle d’une habitation standard.

un Logement passif est beau-coup moins cher à L’usage et L’investissement de base est amorti en une dizaine d’années.

financiers

SDRB/IBGE > habiter un logement durable >>> 51

>>> PRIMES ET FISCALITE

Les nombreuses primes offertes par la Région de Bruxelles-Capitale et les mesures fiscales adoptées par l’État fé-déral pour stimuler la construction du-rable et les investissements économes en énergie visent à réduire les dépen-dances et les gaspillages énergétiques. Les autorités fédérales accordent, par exemple, une réduction d’impôt de 830 euros sur une période de dix années consécutives pour les habitations pas-sives, qu'elles soient individuelles ou collectives.Ces différentes aides publiques sont pour la plupart cumulables. Le promo-teur d’un projet de logements durables de la SDRB aide l’acheteur à constituer son dossier de demandes, selon les spé-cificités propres à son logement, en lui fournissant notamment l’ensemble des documents dont il aura besoin.De plus, les autorités bruxelloises ont mis sur pied un mécanisme de « certifi-cats verts » pour inciter les distributeurs à se tourner vers la cogénération et la production d’électricité verte. L’idée est simple: les installations de production

qui ont été certifiées et qui répondent à un critère de qualité environnementale bénéficient trimestriellement de « cer-tificats verts » pour chaque tranche de 217 kg de CO2 qui n’est pas émis. Le respect de ce critère est évalué par la Commission de régulation pour l’énergie en Région de Bruxelles-Capi-tale (BRUGEL).Les particuliers qui produisent de l’électricité à l’aide de panneaux photo-voltaïques ou d’un système de cogéné-ration peuvent également recevoir un certificat vert. Dès lors, ils peuvent aug-menter la rentabilité de leur logement durable en vendant ces certificats aux distributeurs d’électricité.Il faut cependant être conscient du ca-ractère évolutif des différentes me-sures citées ci-dessus. La majorité de ces incitants financiers est limitée dans le temps. Ces incitants ont été mis en place faire de la construction durable la norme du futur. Il est certain que cela prendra de nombreuses années, mais une fois que le mouvement sera gé-néralisé, il est probable que les aides financières tendront à diminuer voire à disparaître. Voilà une raison supplé-mentaire pour profiter du mouvement dès maintenant.

Les acquéreurs d’une habita-tion passive bénéficient, entre autres, d’une réduction d’im-pôt de 830 € durant dix an-nées consécutives.

>>> ASPECTS

52 <<< habiter un logement durable < SDRB/IBGE

en savoir plus . . .>>> POUR

Le logement passifCentre Urbain - l'Agence Bruxelloise de l'Energie (ABEA)www.curbain.bePlate-forme Maison Passivewww.maisonpassive.be

Conseils à appliquer dans une logiquede développement durableBruxelles Environnement (IBGE)www.bruxellesenvironnement.be

Sites généralistes sur le développementet la construction durablesBruxelles Environnement (IBGE)www.bruxellesenvironnement.beCentre Urbain - l'Agence Bruxelloise de l'Energie (ABEA)www.curbain.beCommission de Régulation pour l'Energie en Région de Bruxelles-Capitale (BRUGEL)www.brugel.beAssociation pour la Promotion des Energies Renouvelables (APERE)www.apere.orgBrusselsGreenTech (Agence Bruxelloise pour l’Entreprise)www.brusselsgreentech.beEkopediafr.ekopedia.org

SDRB/IBGE > habiter un logement durable >>> 53

Quelques labels et certificats de qualitéAssociation Haute Qualité Environnementale (HQE) (site français)www.assochqe.orgLabel MINERGIE (site suisse)www.minergie.chBREEAM certification (site anglais)www.bre.co.ukLEED Certification (site américain)www.usgbc.org

SDRBSociété de Développement pour la Région de Bruxelles-CapitaleRue Gabrielle Petit 6 - 1080 BruxellesT + 32 2 422 51 11F + 32 2 422 51 [email protected]

IBGEBruxelles EnvironnementGulledelle 100 - 1200 BruxellesT + 32 775 75 75F + 32 775 76 21www.bruxellesenvironnement.be

Editeur responsable: Mireille Francq, rue Gabrielle Petit 6 - 1080 BruxellesGraphisme: Florence Fadier-Rotsaert

Ce document est purement informatif et ne constitue pas un document contractuel.

Dépôt légal: D/2010/7941/21 – imprimé en mars 2010