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2 Opinions Tribune de Genève | Jeudi 14 décembre 2017 La France n’avance qu’à reculons! Les morts de Jean d’Ormesson et de Johnny Hallyday ont maintenu l’ac- tualité française en dessous de la ligne de visibilité. Le radar émotionnel a placé son curseur sur l’intensité maxi- male. Aussi, la lecture du Canard en- chaîné, après celle de tous les supplé- ments spéciaux consacrés à ces deux monstres sacrés de la nostalgie réac’de la France d’antan, s’avère une piqûre de rappel salutaire. Or donc, le caneton qui tape là où ça fait mal depuis plus de cent ans in- forme son demi-million d’acheteurs hebdomadaires que non, la France n’a pas encore vraiment changé. Même après avoir marché et rassem- blé sur les Champs-Élysées une foule gigantesque de quidams venus dire adieu à un artiste qui les aimait beau- coup plus que leur fisc. Or donc, on apprend que la plainte de François Fillon contre Le Canard enchaîné a été classée sans suites. Le candidat fracassé de la droite «des va- leurs et de la morale» n’a pu faire vali- der une plainte pour diffamation dans l’affaire du Penelopegate. Soit la révé- lation des emplois fictifs et répétés de l’épouse de l’ex-favori à la présiden- tielle. Détail important: la justice n’a pas donné raison à l’un plutôt qu’à l’autre, elle a dit en quelque sorte que la plainte de François Fillon était irre- cevable faute d’éléments. On appréciera donc l’aplomb ou le panache, c’est selon, de François Fillon, qui dans la dernière ligne droite de la présidentielle, et sentant le sol se dérober sous ses pieds, mena- çait ses contradicteurs. Jetant ses car- tes dans la bataille, il disait avoir «les dates, les jours, les personnes qui ont communiqué des documents» pour traduire en justice tous ceux qui n’ad- héraient pas à son projet de redresser la France, promettait-il sur France 2. Tout cela n’était que du vent, de l’es- broufe, du cinéma… La procédure lancée par l’ancien champion de la droite est si fragile et rocambolesque qu’elle permettrait au Canard enchaîné de la retourner contre son auteur pour «dénonciation calomnieuse». Lettre de France Xavier Alonso Correspondant à Paris Pourquoi alors l’a-t-il lancée, se de- mande le journal satirique, fausse- ment ingénu? L’explication la plus simple est que son élection à la prési- dence de la République l’aurait mis à l’abri de toutes les poursuites. Car el- les sont au pluriel et la justice les a ouvertes de son propre chef. François Fillon reste soupçonné de «détourne- ment de fonds publics, complicité et recel d’abus de biens sociaux» et en- core «d’escroquerie aggravée». Autre affaire que nous rapporte Le Canard enchaîné: la déontologue de l’Assemblée nationale se plaint de ne pas avoir les moyens de remplir ses tâ- ches. Grave, elle constate que la mise en œuvre de la nouvelle loi sur la mo- ralisation reste «très en deçà de l’ob- jectif de rétablissement de la confiance entre les citoyens et les par- lementaires». En clair, si les intentions étaient louables, les discours pim- pants et tonitruants, la déontologue du parlement – oui, c’est une dame – avoue qu’il sera aisé aux élus de se faire rembourser aux frais de l’État des dépenses liées à leur vie privée. Cela ne signifie pas pour autant que la corruption à la française a re- pris de plus belle, mais le changement d’époque s’est opéré dans les dis- cours et non dans la réalité. C’est bien ce que dit Mme Déontologie quand elle avance son manque de moyens pour contrôler quoi que ce soit. Alors quand un nouvel élu de la majorité présidentielle, La République en mar- che, se plaint dans la presse d’avoir dû réduire son train de vie en ne tou- chant que 5000 euros par mois, on comprend que le décalage entre la caste dirigeante et les Français est en- core énorme. Lors des débats sur la loi de moralisation de la vie publique, l’historien Jean Garrigues soulignait en nos colonnes la demande expri- mée par les Français de contrôle et de régulation de l’argent public. L’affaire Fillon pourrait encore avoir lieu. Re- tiens la nuit, chantait Johnny. Eh oui, la France reste ce pays qui avance en regardant en arrière. «Eh oui, la France reste ce pays qui avance en regardant en arrière» www. tdg.ch Audience U Les plus lus 1) La réforme fiscale de Trump inquiète Vaud et Genève, 2) Course-poursuite à travers la frontière franco- genevoise, 3) Des passagers expulsent un homophobe du tram, 4) Cali en solo à l’Alhambra: «Après, je m’en vais, promis!» 5) Neige et vents violents arrivent sur la Suisse. Vidéo U Johnny à Saint-Barth Johnny Hallyday a été enterré lundi à Saint-Barthélemy. Le cortège funéraire transportant la dépouille du chanteur est arrivé vers 16 h 30 (heure locale) au cimetière de Lorient de cette petite île française des Caraïbes, en présence de ses proches et de dizaines de bikers. Personnes âgées Quatre EMS sur Ces lieux destinés aux aînés font appel à des sociétés L’essentiel U Grève Le récent projet d’ex- ternalisation d’un service dans deux EMS a entraîné une grève. Notre enquête montre que les sous-traitances sont légion dans le secteur de la restauration. U Qualité La qualité des presta- tions et de sévères normes d’hy- giène alimentaire à respecter motivent ces sous-traitances. U Test Deux journalistes de la Tribune de Genève ont testé la cuisine de deux établissements, l’un gérant ses repas, l’autre les confiant à un fournisseur. La salle à manger de Plantamour n’étant pas accessible au public, impossi- ble de tester la cuisine. Et le directeur des lieux, Antoine Laupré, n’a pas répondu à nos appels… contrairement à son fournis- seur Adalia SA (lire ci-contre). La Tribune de Genève a, en revanche, pu goûter les pe- tits plats de l’EMS Les Pins, au Grand-Sa- connex, ainsi que ceux de la Maison de re- traite du Petit-Saconnex. Le premier éta- blissement cité sous-traite ses repas à la société de restauration Eldora, le second gère lui-même sa cuisine et ses chefs. Outre l’aspect qualitatif se pose la question des conditions de travail. «La sous-traitance des cuisines n’est pas nouvelle», observe Yves Mugny, du syn- dicat Unia, mandaté pour défendre le personnel hôtelier des résidences Notre- Dame et Plantamour. Le bouillant syndi- caliste compte sur la brèche actuelle pour reconquérir du terrain: «Nous dési- rons combler une sous-enchère salariale inacceptable dans un secteur parapublic largement subventionné. Tous ceux qui travaillent en EMS, dont les employés de À l’EMS Les Pins, repas soignés et U Vendredi, jour du poisson. À l’EMS Les Pins, le menu se décline ainsi: velouté de panais en entrée, suivi d’un pavé de loup avec sa sauce dieppoise, pommes de terre GRTA à la lyonnaise et salsifis persillés. Après le vaste choix du plateau de fromages, crème brûlée au Grand Marnier en dessert. Dans cette maison de retraite du Grand-Saconnex, les 60 pensionnaires et leurs visiteurs mangent bien, les serveurs portent le gilet noir sur la chemise blanche et le chef passe entre les tables à la fin du repas pour s’enquérir de la satisfaction de ses clients. Contacté quelques jours après ce test (pour lequel il n’a pas été averti), Éric Marti, directeur de l’établissement, détaille les contours de son «concept». Depuis l’ouverture de l’EMS, il y a dix ans, la prestation hôtelière y occupe une place primordiale. «Je tiens particulièrement à ce folklore hôtelier, c’est un élément essentiel pour les résidents», assure le directeur. Cette bonne tenue doit également encourager les visites régulières des proches. Ainsi, des serveurs de métier – et non des aides-soignants – se chargent de distribuer des repas soignés. Un choix qui présente un inconvénient: les pensionnaires les plus affaiblis ne peuvent prendre place dans le restaurant et se voient contraints de manger dans les unités avec les professionnels des soins. Quoi qu’il en soit, la maison de La grève du personnel hôtelier des résiden- ces Notre-Dame et Plantamour, sises aux Pâquis, a payé. Avec le soutien d’autres éta- blissements médico-sociaux (EMS), l’ex- ternalisation qui menaçait ce service est pour l’heure gelée. Magistrat de tutelle des EMS, Mauro Poggia compte à présent sur un groupe de travail pour faire toute la lumière sur les ex- ternalisations et les sous-traitances dans ce secteur*. À juste titre, car on ne peut pas dire que l’uniformité domine. La Cour des comptes l’avait déjà constaté en 2015. «On pointe du doigt deux résidences, mais un grand nombre d’EMS font de même, cer- tains depuis des années», souligne Jean- Marc Guinchard, secrétaire général de l’As- sociation genevoise des EMS (Agems). La cuisine en est le parfait exemple: plus de 80% des établissements genevois sous-trai- tent, voire externalisent même – de façon toutefois très marginale – leurs repas (voir notre infographie). C’est bien simple, sur les 44 établissements affiliés à la Fédération genevoise des EMS (Fegems) – la plus im- portante association faîtière du canton – seuls 7 gèrent leur cuisine: Beauregard, Champagne, Franchises, Louvière, Maison de retraite du Petit-Saconnex, Marronniers et Vessy. Du côté de l’Agems, la tendance est encore plus criante puisque seuls 2 de ses 9 établissements se chargent de la nour- riture: les EMS La Poterie et Les Arénières, rattachés à la fondation La Vespérale. Uniformiser les pratiques Des sous-traitances qui, selon les témoi- gnages recueillis, ne sont pas sans consé- quence sur le personnel, mais aussi sur les aînés. «Nous remarquons que les résidents sont peu satisfaits des repas qui leur sont servis chez nous», affirment ainsi des em- ployés du secteur hôtelier de la Résidence Plantamour, où les plats sont livrés depuis l’EMS voisin Notre-Dame. «Résultat, les mets ne sont pas servis toujours chauds, à entendre ma mère, indique le fils d’une no- nagénaire. En plus, quand les hôtes n’ap- précient pas un menu, ils doivent se con- tenter d’un plateau de fromages peu varié et de pain décongelé.» Laurence Bézaguet «Les normes d’hygiène alimentaire à respecter sont très strictes. Faire des œufs au plat nécessite la signature d’une décharge» Anne-Laure Repond Secrétaire générale de la Fédération genevoise des EMS Sondage U La question d'hier Le président Donald Trump veut relancer l’exploration spatiale vers la Lune et vers Mars. Vous approuvez? Répondre à nos sondages sur: www.tdg.ch Total: 1209 avis Oui 35,6% Je n'ai pas d'avis 9% Non 55,4 ROUTE DE CHANCY LES EMS QUI GÈRENT LEUR CUISINE LES EMS QUI SOUS-TRAITENT LEUR CUISINE 5 6 28 29 La restauration dans les établissements médico-sociaux 1 Maison de retraite du Petit-Saconnex Avenue de Trembley 12, Genève 2 EMS Les Franchises Cité Vieusseux 10, Genève 3 EMS La Poterie Route de la Poterie 35, Genève 4 EMS Les Arénières Quai des Arénières 12, Genève 5 Résidence Beauregard Chemin de Cressy 67, Confignon 6 Résidence de la Champagne Route du Creux-de-Boisset 44, Soral 7 Maison de Vessy Chemin des Beaux-Champs 7, Vessy 9 Résidence La Louvière Route de la Louvière 18, Presinge 11 EMS Saint-Loup Avenue J.-F.-Deshusses 2, Versoix 10 Association EMS Bon-Séjour Route de Sauverny 8, Versoix 8 EMS Les Marronniers Chemin de la Bessonnette 9, Chêne-Bougeries 12 Fondation Mimosas Route de Malagny 39, Genthod 13 EMS Nouveau Kermont Chemin des Châtaigniers 24, Chambésy 14 EMS Résidence de Saconnay L'Ancienne-Route 78, Le Grand-Saconnex 15 EMS Les Pins Chemin de l'Erse 2, Le Grand-Saconnex 16 Résidence Pierre de la fée Chemin de l'Avanchet 28A, Cointrin 17 Résidence Les Tilleuls Rue Moillebeau 1, Genève 18 EMS Stella Avenue Blanc 5, Genève 19 EMS La Châtelaine Chemin de l'Écu 1, Châtelaine 21 Résidence Les Lauriers Rue Henri-Veyrassat 7, Genève 22 Résidence Fort-Barreau Rue du Fort-Barreau 19, Genève 23 Résidence Notre-Dame Rue de Lausanne 48, Genève 25 Résidence Amitié Rue Baudit 1, Genève 24 Résidence Plantamour Rue Philippe-Plantamour 7, Genève 26 Petite Boissière - Charmilles - Liotard - Site Les Charmilles Promenade de l'Europe 67, Genève 27 Association Résidence Jura Avenue J.-D.-Maillard 7, Meyrin 28 Résidence Mandement Route d'Aire-la-Ville 219, Satigny 29 Résidence La Plaine Route de Challex 17, La Plaine 30 Les Charmettes Chemin de Gambay 6, Bernex 31 Résidence de la Rive Route du Grand-Lancy 166, Onex 20 Petite Boissière - Charmilles - Liotard - Site Liotard Rue Liotard 78, Genève Tribune de Genève | Jeudi 14 décembre 2017 Événement 3  cinq sous-traitent les repas de restauration, économies à la clé. Mauro Poggia veut tester la qualité des plats cuisine, dépendent de la CCT des EMS! Or, avec les sous-traitances, ils se retrou- vent liés à la CCT de l’hôtellerie-restaura- tion, où le salaire minimum est de 3417 francs, soit environ 600 francs de moins que la rémunération la plus basse au niveau étatique.» Les syndicats ne sont pas les seuls à s’inquiéter. Une majorité du Grand Conseil a récemment voté une résolu- tion avec un mandat clair adressé au Conseil d’État: empêcher les externali- sations dans les EMS. «Celles-ci ne doi- vent en tout cas pas être uniquement motivées par des aspects financiers», considère Anne-Laure Repond, secré- taire générale de la Fegems. D’une ma- nière générale, les directeurs d’EMS que nous avons interrogés dans le cadre de cette enquête ne voient pas d’un mau- vais œil que l’on profite de la crise surve- nue dans les deux résidences pâquisar- des pour rétablir un peu d’ordre dans le secteur. Mais rappellent-ils à l’unisson: «La CCT des EMS n’interdit pour l’heure les externalisations que dans les soins. Et puis contrairement à d’autres domai- nes, les employés de cuisine n’ont sou- vent pas de liens directs avec les rési- dents. C’est du back-office.» Histoire de justifier leurs sous- traitances? «Si nous avons confié un mandat de gestion à Eldora, c’est princi- palement pour la qualité des prestations offertes et aussi à cause des normes d’hy- giène alimentaire à respecter», explique Philippe Guéninchault, directeur de Stella, dernier-né des EMS genevois, ins- tallé à Sécheron, et des Lauriers, qui dis- posent pour leur part d’une brasserie ouverte sur le quartier de la Servette. Un exemple? «Faire des œufs au plat néces- site la signature d’une décharge», cons- tate Anne-Laure Repond. Et puis vante encore Philippe Gué- ninchault: «Les plats sont cuisinés sur place. Nous mettons simplement en gé- rance nos installations à une entreprise spécialisée dans la restauration depuis plusieurs décennies et qui dispose ainsi d’un vrai savoir-faire. Petits bonheurs culinaires, essentiels dans la vie en EMS, en prime!» Même si cette solution per- met de baisser un peu les coûts, admet le directeur, «notre motivation première demeure la qualité. On peut travailler avec un sous-traitant et offrir de la très bonne qualité.» Vraiment? Mauro Pog- gia va lancer une enquête de satisfaction auprès des aînés pour en juger. Manger avec les mains Notons d’ores et déjà que des résidentes – ultramajoritaires en EMS – n’apprécie- ront jamais certains plats! Cela ne signi- fie pas pour autant que la nourriture ne soit pas de qualité. Mais les EMS regor- gent d’anciennes cuisinières qui ont tou- tes un avis gourmand. Et puis gare à trop d’exotisme avec cette clientèle, prévient un proche d’une aînée établie à l’EMS de Drize: «C’est bien de vouloir diversifier les repas en organisant des semaines brésiliennes ou libanaises, mais les se- niors aiment surtout la cuisine tradition- nelle. Rien de mieux que des endives au jambon pour quantité d’entre eux.» Responsable des soins dans cette maison, Béatrice Hirsch estime, elle, que «le plaisir, le côté social sont tout aussi importants que l’apport énergéti- que des aliments. Eldora pourrait ainsi favoriser le «manger mains» pour les personnes souffrant de troubles cogni- tifs qui ont perdu la compréhension de l’utilisation des couverts. Dans ce cas-là, des frites-nuggets, ça peut être très bien!» Directrice de la Résidence Beaure- gard, à Confignon – où 98% des résidents ont des troubles cognitifs – Tiziana Schal- ler indique que cet établissement gère lui-même sa cuisine: «Afin que le person- nel cuisinier, qui sert à table, fasse entiè- rement partie de l’équipe et participe à la dynamique des lieux. En EMS, les liens sont primordiaux et tout le monde doit se sentir concerné. Nos trois cuisiniers connaissent ainsi chaque résident, ils concoctent des menus spéciaux pour les anniversaires et développent aussi le manger mains.» Venant de reprendre la direction de la Villa Mona à Thônex, qui sous-traite sa cuisine, Tiziana Schaller veut reproduire le même modèle qu’à la Résidence Beauregard dès le 1er janvier. *La sous-traitance désigne une presta- tion faite à l’interne par un tiers et l’exter- nalisation désigne une prestation faite à l’externe par un tiers folklore hôtelier retraite dispose d’une cuisine moderne et équipée donnant directement sur la salle. Un chef, un adjoint, un commis et des plongeurs s’y affairent. Cinq postes au total. Si les serveurs sont employés par la maison de retraite, les cinq personnes en cuisine, elles, sont engagées par la société Eldora. Cette sous-traitance dure depuis l’ouverture de l’EMS en 2007. Éric Marti n’y voit que des avantages: «Nous fixons les critères de qualité et la société y répond. Elle dispose d’un giron de 2000 collaborateurs, ce qui lui permet de remplacer le personnel en cas d’absence. Elle choisit ses produits parmi des fournisseurs référencés et sa grande taille lui permet d’obtenir des tarifs préférentiels.» Luca Di Stefano Un restaurant classique, avec des fauteuils en plus U Quitter le centre-ville et ses concepts «food» le temps d’un lunch en maison de retraite, la mission du mardi. Au diable la cure de jus détox hors de prix, direction le Jardin des Iles, restaurant de la Maison de retraite du Petit- Saconnex. Premières impressions: le cadre plaît, avec sa grande baie vitrée ouvrant sur le parc. La clientèle est mixte: des résidents accompagnés de proches, des ouvriers et employés du quartier, ainsi qu’une grande tablée d’internationaux qui rient en anglais. Autre détail qui compte pour tout urbain au dos bloqué, le confort des sièges – des fauteuils, en fait – tranche avec le côté spartiate, design oblige, des restaurants «hype» de la cité. Et la nourriture dans tout ça? «Ma mère était une excellente cuisinière, j’ai par conséquent été habituée à un standard élevé, évoque Marianne, résidente de l’EMS. Et ma foi, nous mangeons bien dans la maison.» L’osso buco du jour à la sauce zestée de citron confirme l’expertise de l’aînée. Les quelques minutes de cuisson en trop infligées au chou romanesco sont pardonnées à chaque bouchée de polenta relevée au gruyère. La Maison de retraite du Petit- Saconnex est l’une des rares du canton à maintenir sa propre cuisine. Le site en compte même deux pour ses 400 résidents. Environ cent personnes, un tiers des employés, sont dédiées au service hôtelier. Le restaurant propose deux menus à chaque repas en plus des mets à la carte. Et les prix sont mini: il faut compter 17 francs pour le plat du jour. Yves Bassières, directeur de l’hôtellerie, défend la politique de la maison: «En maintenant ces services à l’interne, nous fidélisons le personnel. Les employés connaissent les habitudes des résidents. Et ces derniers, avec leurs familles, apprécient de retrouver des têtes connues.» Au palais, le plat du jour testé ce mardi rivalise avec bon nombre de restaurants classiques. À la carte, pas de jus détox, mais on boit les paroles de Marianne, intarissable sur la bouffe, le label Fourchette verte et le lointain souvenir des repas livrés froids aux domiciles des seniors. Julien de Weck avec L.B. À eux deux, ils nourrissent 43 EMS genevois U La société Eldora SA (anciennement DSR) prépare les repas de 38 des 53 EMS genevois. Un gros marché pour ce restaurateur de collectivités qui a démarré cette activité en 1978 à la Résidence Butini. Des repas qui ne sont jamais livrés depuis une cuisine centrale, précise Andrew Gordon, directeur général d’Eldora, basée à Rolle. Une implantation hors du canton qui dérange le conseiller d’État MCG Mauro Poggia… «Tous les mets sont préparés par des cuisiniers professionnels dans les cuisines mêmes des EMS», rétorque le directeur. Cinq prestations quotidiennes sont proposées – petit-déjeuner, déjeuner, dîner et deux collations intermédiaires – mais «le repas de la mi- journée est le plus important, indique-t- il. C’est là où il y a le plus d’attente de la part de la personne âgée.» Prendre en charge l’alimentation des résidents en EMS est devenu très complexe, poursuit Andrew Gordon, «alors qu’ils deviennent de plus en plus âgés et parfois atteints de démence. Cela a un vrai impact sur leur équilibre nutritionnel. On favorise ainsi, selon les vœux des établissements, le concept dénommé «manger mains». Des textures doivent aussi être modifiées pour faciliter la consommation et la digestion. On peut, par exemple, déstructurer une carotte, tout en préservant sa forme, sa couleur et son goût, même si certains ont des carences gustatives.» Un savoir-faire «unique en Suisse, développé au centre de formation de Morges, notre micro-école hôtelière», se félicite Andrew Gordon, qui insiste encore sur «les bonnes conditions de travail des collaborateurs, supérieures aux minima de la branche. Notre fondation, actionnaire unique d’Eldora SA, est soucieuse du bien-être de son personnel.» Un objectif que «partage» la jeune société Adalia Senior Services, qui s’apprête à fêter ses 5 ans. Domiciliée au sein de l’EMS Val Fleury, à Vessy, l’entreprise concocte les mets de cette institution, ainsi que ceux des EMS Notre-Dame, Plantamour, La Coccinelle et Le Léman, tous affiliés à l’Agems. «À l’exception du Léman, où nous livrons les repas, nos 19 cuisiniers travaillent dans les cuisines des EMS», explique Nicolas Bergeat, responsable du pôle restauration d’Adalia, qui dispose aussi d’un pôle coiffure et hôtellerie. La Résidence Plantamour fait également figure d’exception: «Nous transportons les mets de l’EMS voisin Notre-Dame avant d’effectuer les finitions sur place.» Et Nicolas Bergeat d’ajouter avec fierté: «Nous nous sommes spécialisés dans la cuisine des aînés. Chaque jour, nous proposons le même plat du jour et un menu de remplacement à 540 résidents, mais ils sont déclinés 9 fois, selon les textures, les régimes, les allergènes! Nous aurons aussi une boulangerie commune dès l’an prochain pour élaborer des pains avec des mies et croûtes adaptées aux palais de nos aînés.» L.B. «On peut déstructurer une carotte, tout en préservant sa forme, sa couleur et son goût» Andrew Gordon Directeur général d’Eldora SA ROUTE DES JEUNES ROUTE DE MEYRIN ROUTE DE LA CAPITE ROUTE DE COMPOIS Gare Cornavin Aéroport 1 2 3 3 4 5 7 8 9 11 10 13 14 15 16 17 18 19 21 22 25 24 24 52 23 26 30 31 32 34 35 36 37 38 39 40 41 42 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 43 33 27 12 Lac Léman A U T O R O U T E A 1 20 R O U T E D E J USSY I. CAUDULLO. SOURCE: FÉDÉRATION GENEVOISE DES ÉTABLISSEMENTS MÉDICO-SOCIAUX (EMS), ASSOCIATION GENEVOISE DES EMS x genevois 32 Résidence Butini Chemin Gustave- Rochette 14, Onex 33 Foyer Béthel Vieux-Chemin-d'Onex 54, Onex 34 EMS Les Mouilles Chemin des Mouilles 3, Petit-Lancy 35 Résidence Happy Days Route des Chevaliers- de-Malte 30, Plan-les-Ouates 36 Résidence La Vendée Chemin de la Vendée 1, Petit-Lancy 37 Résidence Les Pervenches Rue Jacques-Grosselin 14, Carouge 38 EMS La Provvidenza Rue Jacques-Dalphin 34, Carouge 39 Résidence de Drize Route de Drize 61, Vessy 40 EMS Val Fleury Route de Vessy 7, Genève 41 Résidence Les Bruyères Route Louis-Curval 5, Genève 42 EMS La Terrassière SA Rue de la Terrassière 7, Genève 44 EMS Foyer Saint-Paul SA Chemin Frank-Thomas 104, Cologny 45 EMS Eynard-Fatio Chemin du Pré-du- Couvent 1 bis, Chêne-Bougeries 48 EMS La Méridienne Route De-Rosillon 18, Conches 46 EMS Le Nouveau Prieuré Chemin du Pré-du-Couvent 3, Chêne-Bougeries 47 Foyer du Vallon Route du Vallon 16, Chêne-Bougeries 49 EMS Les Châtaigniers Chemin des Marais 162, Veyrier 50 La Coccinelle Avenue de Thônex 30, Chêne-Bourg 51 Villa Mona Rue Étienne-Chennaz 14, Thônex 52 Résidence Le Léman Route d'Hermance 30, Vésenaz 53 Maison de la Tour Rue du Couchant 15, Hermance 43 Petite Boissière - Charmilles - Liotard - Site Petite-Boissière Route de Chêne 46, Genève Ces deux EMS se font livrer des repas tout prêts

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2 Opinions Tribune de Genève | Jeudi 14 décembre 2017

La France n’avance qu’à reculons!

Les morts de Jean d’Ormesson et de Johnny Hallyday ont maintenu l’ac-tualité française en dessous de la lignede visibilité. Le radar émotionnel a placé son curseur sur l’intensité maxi-male. Aussi, la lecture du Canard en-chaîné, après celle de tous les supplé-ments spéciaux consacrés à ces deux monstres sacrés de la nostalgie réac’de la France d’antan, s’avère unepiqûre de rappel salutaire.

Or donc, le caneton qui tape là oùça fait mal depuis plus de cent ans in-forme son demi-million d’acheteurs hebdomadaires que non, la France n’a pas encore vraiment changé. Même après avoir marché et rassem-blé sur les Champs-Élysées une foule gigantesque de quidams venus dire adieu à un artiste qui les aimait beau-coup plus que leur fisc.

Or donc, on apprend que la plaintede François Fillon contre Le Canard enchaîné a été classée sans suites. Le candidat fracassé de la droite «des va-leurs et de la morale» n’a pu faire vali-der une plainte pour diffamation dansl’affaire du Penelopegate. Soit la révé-lation des emplois fictifs et répétés de l’épouse de l’ex-favori à la présiden-tielle. Détail important: la justice n’a pas donné raison à l’un plutôt qu’à l’autre, elle a dit en quelque sorte quela plainte de François Fillon était irre-cevable faute d’éléments.

On appréciera donc l’aplomb ou lepanache, c’est selon, de François Fillon, qui dans la dernière ligne droite de la présidentielle, et sentant le sol se dérober sous ses pieds, mena-çait ses contradicteurs. Jetant ses car-tes dans la bataille, il disait avoir «les dates, les jours, les personnes qui ont communiqué des documents» pour traduire en justice tous ceux qui n’ad-héraient pas à son projet de redresserla France, promettait-il sur France 2. Tout cela n’était que du vent, de l’es-broufe, du cinéma…

La procédure lancée par l’ancienchampion de la droite est si fragile et rocambolesque qu’elle permettrait au Canard enchaîné de la retourner contre son auteur pour «dénonciationcalomnieuse».

Lettre de FranceXavier AlonsoCorrespondant à Paris

Pourquoi alors l’a-t-il lancée, se de-mande le journal satirique, fausse-ment ingénu? L’explication la plus simple est que son élection à la prési-dence de la République l’aurait mis à l’abri de toutes les poursuites. Car el-les sont au pluriel et la justice les a ouvertes de son propre chef. FrançoisFillon reste soupçonné de «détourne-ment de fonds publics, complicité et recel d’abus de biens sociaux» et en-core «d’escroquerie aggravée».

Autre affaire que nous rapporte LeCanard enchaîné: la déontologue de l’Assemblée nationale se plaint de ne pas avoir les moyens de remplir ses tâ-ches. Grave, elle constate que la mise en œuvre de la nouvelle loi sur la mo-ralisation reste «très en deçà de l’ob-jectif de rétablissement de la confiance entre les citoyens et les par-lementaires». En clair, si les intentionsétaient louables, les discours pim-pants et tonitruants, la déontologue du parlement – oui, c’est une dame – avoue qu’il sera aisé aux élus de se faire rembourser aux frais de l’État des dépenses liées à leur vie privée.

Cela ne signifie pas pour autantque la corruption à la française a re-pris de plus belle, mais le changementd’époque s’est opéré dans les dis-cours et non dans la réalité. C’est bience que dit Mme Déontologie quand elle avance son manque de moyens pour contrôler quoi que ce soit. Alors quand un nouvel élu de la majorité présidentielle, La République en mar-che, se plaint dans la presse d’avoir dûréduire son train de vie en ne tou-chant que 5000 euros par mois, on comprend que le décalage entre la caste dirigeante et les Français est en-core énorme. Lors des débats sur la loide moralisation de la vie publique, l’historien Jean Garrigues soulignait en nos colonnes la demande expri-mée par les Français de contrôle et derégulation de l’argent public. L’affaireFillon pourrait encore avoir lieu. Re-tiens la nuit, chantait Johnny. Eh oui, la France reste ce pays qui avance en regardant en arrière.

«Eh oui, la France reste ce paysqui avance en regardant en arrière»

www.tdg.chAudienceU Les plus lus 1) La réforme fiscale de Trump inquiète Vaud et Genève, 2) Course-poursuite à travers la frontière franco-genevoise, 3) Des passagers expulsent un homophobe du tram, 4) Cali en solo à l’Alhambra: «Après, je m’en vais, promis!» 5) Neige et vents violents arrivent sur la Suisse.

VidéoU Johnny à Saint-Barth Johnny Hallyday a été enterré lundi à Saint-Barthélemy. Le cortège funéraire transportant la dépouille du chanteur est arrivé vers 16 h 30 (heure locale) au cimetière de Lorient de cette petite île française des Caraïbes, en présence de ses proches et de dizaines de bikers.

Personnes âgées

Quatre EMS sur cinq sous­traitent les repasCes lieux destinés aux aînés font appel à des sociétés de restauration, économies à la clé. Mauro Poggia veut tester la qualité des plats

L’essentiel

U Grève Le récent projet d’ex-ternalisation d’un service dans deux EMS a entraîné une grève. Notre enquête montre que les sous-traitances sont légion dansle secteur de la restauration.

U Qualité La qualité des presta-tions et de sévères normes d’hy-giène alimentaire à respecter motivent ces sous-traitances.

U Test Deux journalistes de la Tribune de Genève ont testé la cuisine de deux établissements, l’un gérant ses repas, l’autre les confiant à un fournisseur.

La salle à manger de Plantamourn’étant pas accessible au public, impossi-ble de tester la cuisine. Et le directeur des lieux, Antoine Laupré, n’a pas répondu à nos appels… contrairement à son fournis-seur Adalia SA (lire ci-contre). La Tribune de Genève a, en revanche, pu goûter les pe-tits plats de l’EMS Les Pins, au Grand-Sa-connex, ainsi que ceux de la Maison de re-traite du Petit-Saconnex. Le premier éta-blissement cité sous-traite ses repas à la société de restauration Eldora, le second gère lui-même sa cuisine et ses chefs.

Outre l’aspect qualitatif se pose laquestion des conditions de travail. «Lasous-traitance des cuisines n’est pasnouvelle», observe Yves Mugny, du syn-dicat Unia, mandaté pour défendre lepersonnel hôtelier des résidences Notre-Dame et Plantamour. Le bouillant syndi-caliste compte sur la brèche actuellepour reconquérir du terrain: «Nous dési-rons combler une sous-enchère salarialeinacceptable dans un secteur parapubliclargement subventionné. Tous ceux quitravaillent en EMS, dont les employés de

À l’EMS Les Pins, repas soignés et folklore hôtelierU Vendredi, jour du poisson. À l’EMS Les Pins, le menu se décline ainsi: velouté de panais en entrée, suivi d’un pavé de loup avec sa sauce dieppoise, pommes de terre GRTA à la lyonnaise et salsifis persillés. Après le vaste choix du plateau de fromages, crème brûlée au Grand Marnier en dessert. Dans cette maison de retraite du Grand-Saconnex, les 60 pensionnaires et leurs visiteurs mangent bien, les serveurs portent le gilet noir sur la chemise blanche et le chef passe entre les tables à la fin du repas pour s’enquérir de la satisfaction de ses clients.

Contacté quelques jours après ce test(pour lequel il n’a pas été averti), Éric Marti, directeur de l’établissement, détaille les contours de son «concept».

Depuis l’ouverture de l’EMS, il y a dix ans, la prestation hôtelière y occupe une place primordiale. «Je tiens particulièrement à ce folklore hôtelier, c’est un élément essentiel pour les résidents», assure le directeur. Cette bonne tenue doit également encourager les visites régulières des proches.

Ainsi, des serveurs de métier – et nondes aides-soignants – se chargent de distribuer des repas soignés. Un choix qui présente un inconvénient: les pensionnaires les plus affaiblis ne peuvent prendre place dans le restaurant et se voient contraints de manger dans les unités avec les professionnels des soins.

Quoi qu’il en soit, la maison de

La grève du personnel hôtelier des résiden-ces Notre-Dame et Plantamour, sises aux Pâquis, a payé. Avec le soutien d’autres éta-blissements médico-sociaux (EMS), l’ex-ternalisation qui menaçait ce service est pour l’heure gelée.

Magistrat de tutelle des EMS, MauroPoggia compte à présent sur un groupe de travail pour faire toute la lumière sur les ex-ternalisations et les sous-traitances dans cesecteur*. À juste titre, car on ne peut pas dire que l’uniformité domine. La Cour des comptes l’avait déjà constaté en 2015. «On pointe du doigt deux résidences, mais un grand nombre d’EMS font de même, cer-tains depuis des années», souligne Jean-Marc Guinchard, secrétaire général de l’As-sociation genevoise des EMS (Agems). La cuisine en est le parfait exemple: plus de

80% des établissements genevois sous-trai-tent, voire externalisent même – de façon toutefois très marginale – leurs repas (voir notre infographie). C’est bien simple, sur les44 établissements affiliés à la Fédération genevoise des EMS (Fegems) – la plus im-portante association faîtière du canton – seuls 7 gèrent leur cuisine: Beauregard, Champagne, Franchises, Louvière, Maisonde retraite du Petit-Saconnex, Marronnierset Vessy. Du côté de l’Agems, la tendance est encore plus criante puisque seuls 2 de ses 9 établissements se chargent de la nour-riture: les EMS La Poterie et Les Arénières, rattachés à la fondation La Vespérale.

Uniformiser les pratiquesDes sous-traitances qui, selon les témoi-gnages recueillis, ne sont pas sans consé-quence sur le personnel, mais aussi sur les aînés. «Nous remarquons que les résidentssont peu satisfaits des repas qui leur sont servis chez nous», affirment ainsi des em-ployés du secteur hôtelier de la Résidence Plantamour, où les plats sont livrés depuis l’EMS voisin Notre-Dame. «Résultat, les mets ne sont pas servis toujours chauds, à entendre ma mère, indique le fils d’une no-nagénaire. En plus, quand les hôtes n’ap-précient pas un menu, ils doivent se con-tenter d’un plateau de fromages peu varié et de pain décongelé.»

Laurence Bézaguet

«Les normes d’hygiène alimentaire à respecter sont très strictes. Faire des œufs au plat nécessite la signature d’une décharge»

Anne-LaureRepondSecrétaire générale dela Fédération genevoisedes EMS

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La restauration dans les établissements médico-sociaux genevois

1 Maison de retraite du Petit-SaconnexAvenue de Trembley 12, Genève

2 EMS Les FranchisesCité Vieusseux 10, Genève

3 EMS La PoterieRoute de la Poterie 35, Genève

4 EMS Les ArénièresQuai des Arénières 12, Genève

5 Résidence BeauregardChemin de Cressy 67, Confignon

6 Résidence de la ChampagneRoute du Creux-de-Boisset 44, Soral

7 Maison de VessyChemin des Beaux-Champs 7, Vessy

9 Résidence La LouvièreRoute de la Louvière 18, Presinge

11 EMS Saint-LoupAvenue J.-F.-Deshusses 2, Versoix

10 Association EMS Bon-SéjourRoute de Sauverny 8, Versoix

8 EMS Les MarronniersChemin de la Bessonnette 9,Chêne-Bougeries

12 Fondation MimosasRoute de Malagny 39, Genthod

13 EMS Nouveau KermontChemin des Châtaigniers 24, Chambésy

14 EMS Résidence de SaconnayL'Ancienne-Route 78,Le Grand-Saconnex

15 EMS Les PinsChemin de l'Erse 2, Le Grand-Saconnex

16 Résidence Pierre de la féeChemin de l'Avanchet 28A, Cointrin

17 Résidence Les TilleulsRue Moillebeau 1, Genève

18 EMS StellaAvenue Blanc 5, Genève

19 EMS La ChâtelaineChemin de l'Écu 1, Châtelaine

21 Résidence Les LauriersRue Henri-Veyrassat 7, Genève

22 Résidence Fort-BarreauRue du Fort-Barreau 19, Genève

23 Résidence Notre-DameRue de Lausanne 48, Genève

25 Résidence AmitiéRue Baudit 1, Genève

24 Résidence PlantamourRue Philippe-Plantamour 7, Genève

26 Petite Boissière - Charmilles -Liotard - Site Les CharmillesPromenade de l'Europe 67, Genève

27 Association Résidence JuraAvenue J.-D.-Maillard 7, Meyrin

28 Résidence MandementRoute d'Aire-la-Ville 219, Satigny

29 Résidence La PlaineRoute de Challex 17, La Plaine

30 Les CharmettesChemin de Gambay 6, Bernex

31 Résidence de la RiveRoute du Grand-Lancy 166,Onex

32 Résidence ButiniChemin Gustave-Rochette 14, Onex

33 Foyer BéthelVieux-Chemin-d'Onex 54,Onex

34 EMS Les MouillesChemin des Mouilles 3,Petit-Lancy

35 Résidence Happy DaysRoute des Chevaliers-de-Malte 30,Plan-les-Ouates

36 Résidence La VendéeChemin de la Vendée 1,Petit-Lancy

37 RésidenceLes PervenchesRue Jacques-Grosselin 14,Carouge

38 EMS La ProvvidenzaRue Jacques-Dalphin 34,Carouge

39 Résidence de DrizeRoute de Drize 61,Vessy

40 EMS Val FleuryRoute de Vessy 7,Genève

41 Résidence Les BruyèresRoute Louis-Curval 5,Genève

42 EMS La Terrassière SARue de la Terrassière 7,Genève

44 EMS Foyer Saint-Paul SAChemin Frank-Thomas 104,Cologny

45 EMS Eynard-FatioChemin du Pré-du-Couvent 1 bis,Chêne-Bougeries

48 EMS La MéridienneRoute De-Rosillon 18,Conches

46 EMS Le NouveauPrieuréChemin duPré-du-Couvent 3,Chêne-Bougeries

47 Foyer du VallonRoute du Vallon 16,Chêne-Bougeries

49 EMS Les ChâtaigniersChemin des Marais 162, Veyrier

50 La CoccinelleAvenue de Thônex 30,Chêne-Bourg

51 Villa MonaRue Étienne-Chennaz 14,Thônex

52 Résidence Le LémanRoute d'Hermance 30,Vésenaz

53 Maison de la TourRue du Couchant 15,Hermance

43 Petite Boissière - Charmilles -Liotard - Site Petite-BoissièreRoute de Chêne 46, Genève

20 Petite Boissière - Charmilles -Liotard - Site LiotardRue Liotard 78, Genève Ces deux EMS se font livrer des repas tout prêts

Tribune de Genève | Jeudi 14 décembre 2017 Événement 3Personnes âgées

Quatre EMS sur cinq sous­traitent les repasCes lieux destinés aux aînés font appel à des sociétés de restauration, économies à la clé. Mauro Poggia veut tester la qualité des plats

cuisine, dépendent de la CCT des EMS!Or, avec les sous-traitances, ils se retrou-vent liés à la CCT de l’hôtellerie-restaura-tion, où le salaire minimum est de3417 francs, soit environ 600 francs demoins que la rémunération la plus basseau niveau étatique.»

Les syndicats ne sont pas les seuls às’inquiéter. Une majorité du GrandConseil a récemment voté une résolu-tion avec un mandat clair adressé auConseil d’État: empêcher les externali-sations dans les EMS. «Celles-ci ne doi-

vent en tout cas pas être uniquementmotivées par des aspects financiers»,considère Anne-Laure Repond, secré-taire générale de la Fegems. D’une ma-nière générale, les directeurs d’EMS quenous avons interrogés dans le cadre decette enquête ne voient pas d’un mau-vais œil que l’on profite de la crise surve-nue dans les deux résidences pâquisar-des pour rétablir un peu d’ordre dans lesecteur. Mais rappellent-ils à l’unisson:«La CCT des EMS n’interdit pour l’heureles externalisations que dans les soins.

Et puis contrairement à d’autres domai-nes, les employés de cuisine n’ont sou-vent pas de liens directs avec les rési-dents. C’est du back-office.»

Histoire de justifier leurs sous-traitances? «Si nous avons confié unmandat de gestion à Eldora, c’est princi-palement pour la qualité des prestationsoffertes et aussi à cause des normes d’hy-giène alimentaire à respecter», expliquePhilippe Guéninchault, directeur deStella, dernier-né des EMS genevois, ins-tallé à Sécheron, et des Lauriers, qui dis-

posent pour leur part d’une brasserieouverte sur le quartier de la Servette. Unexemple? «Faire des œufs au plat néces-site la signature d’une décharge», cons-tate Anne-Laure Repond.

Et puis vante encore Philippe Gué-ninchault: «Les plats sont cuisinés surplace. Nous mettons simplement en gé-rance nos installations à une entreprisespécialisée dans la restauration depuisplusieurs décennies et qui dispose ainsid’un vrai savoir-faire. Petits bonheursculinaires, essentiels dans la vie en EMS,en prime!» Même si cette solution per-met de baisser un peu les coûts, admet ledirecteur, «notre motivation premièredemeure la qualité. On peut travailleravec un sous-traitant et offrir de la trèsbonne qualité.» Vraiment? Mauro Pog-gia va lancer une enquête de satisfactionauprès des aînés pour en juger.

Manger avec les mainsNotons d’ores et déjà que des résidentes– ultramajoritaires en EMS – n’apprécie-ront jamais certains plats! Cela ne signi-fie pas pour autant que la nourriture nesoit pas de qualité. Mais les EMS regor-gent d’anciennes cuisinières qui ont tou-tes un avis gourmand. Et puis gare à tropd’exotisme avec cette clientèle, prévientun proche d’une aînée établie à l’EMS deDrize: «C’est bien de vouloir diversifierles repas en organisant des semainesbrésiliennes ou libanaises, mais les se-niors aiment surtout la cuisine tradition-nelle. Rien de mieux que des endives aujambon pour quantité d’entre eux.»

Responsable des soins dans cettemaison, Béatrice Hirsch estime, elle,que «le plaisir, le côté social sont toutaussi importants que l’apport énergéti-que des aliments. Eldora pourrait ainsifavoriser le «manger mains» pour lespersonnes souffrant de troubles cogni-tifs qui ont perdu la compréhension del’utilisation des couverts. Dans ce cas-là,des frites-nuggets, ça peut être trèsbien!»

Directrice de la Résidence Beaure-gard, à Confignon – où 98% des résidentsont des troubles cognitifs – Tiziana Schal-ler indique que cet établissement gèrelui-même sa cuisine: «Afin que le person-nel cuisinier, qui sert à table, fasse entiè-rement partie de l’équipe et participe àla dynamique des lieux. En EMS, les lienssont primordiaux et tout le monde doitse sentir concerné. Nos trois cuisiniersconnaissent ainsi chaque résident, ilsconcoctent des menus spéciaux pour lesanniversaires et développent aussi lemanger mains.» Venant de reprendre ladirection de la Villa Mona à Thônex, quisous-traite sa cuisine, Tiziana Schallerveut reproduire le même modèle qu’à laRésidence Beauregard dès le 1er janvier.

*La sous-traitance désigne une presta-tion faite à l’interne par un tiers et l’exter-nalisation désigne une prestation faite àl’externe par un tiers

À l’EMS Les Pins, repas soignés et folklore hôtelierretraite dispose d’une cuisine moderne et équipée donnant directement sur la salle. Un chef, un adjoint, un commis et des plongeurs s’y affairent. Cinq postes au total. Si les serveurs sont employés par la maison de retraite, les cinq personnes en cuisine, elles, sont engagées par la société Eldora. Cette sous-traitance dure depuis l’ouverture de l’EMS en 2007. Éric Marti n’y voit que des avantages: «Nous fixons les critères de qualité et la société y répond. Elle dispose d’un giron de 2000 collaborateurs, ce qui lui permet de remplacer le personnel en cas d’absence. Elle choisit ses produits parmi des fournisseurs référencés et sa grande taille lui permet d’obtenir des tarifs préférentiels.» Luca Di Stefano

Un restaurant classique, avec des fauteuils en plusU Quitter le centre-ville et ses concepts «food» le temps d’un lunch en maison de retraite, la mission du mardi. Au diable la cure de jus détox hors de prix, direction le Jardin des Iles, restaurant de la Maison de retraite du Petit-Saconnex. Premières impressions: le cadre plaît, avec sa grande baie vitrée ouvrant sur le parc. La clientèle est mixte: des résidents accompagnés de proches, des ouvriers et employés du quartier, ainsi qu’une grande tablée d’internationaux qui rient en anglais. Autre détail qui compte pour tout urbain au dos bloqué, le confort des sièges – des fauteuils, en fait – tranche avec le côté spartiate, design oblige, des restaurants «hype» de la cité.

Et la nourriture dans tout ça? «Ma

mère était une excellente cuisinière, j’ai par conséquent été habituée à un standard élevé, évoque Marianne, résidente de l’EMS. Et ma foi, nous mangeons bien dans la maison.» L’osso buco du jour à la sauce zestée de citron confirme l’expertise de l’aînée. Les quelques minutes de cuisson en trop infligées au chou romanesco sont pardonnées à chaque bouchée de polenta relevée au gruyère.

La Maison de retraite du Petit-Saconnex est l’une des rares du canton à maintenir sa propre cuisine. Le site en compte même deux pour ses 400 résidents. Environ cent personnes, un tiers des employés, sont dédiées au service hôtelier. Le restaurant propose deux menus à chaque repas en plus des

mets à la carte. Et les prix sont mini: il faut compter 17 francs pour le plat du jour. Yves Bassières, directeur de l’hôtellerie, défend la politique de la maison: «En maintenant ces services à l’interne, nous fidélisons le personnel. Les employés connaissent les habitudes des résidents. Et ces derniers, avec leurs familles, apprécient de retrouver des têtes connues.»

Au palais, le plat du jour testé ce mardi rivalise avec bon nombre de restaurants classiques. À la carte, pas de jus détox, mais on boit les paroles de Marianne, intarissable sur la bouffe, le label Fourchette verte et le lointain souvenir des repas livrés froids aux domiciles des seniors.Julien de Weck avec L.B.

À eux deux, ils nourrissent 43 EMS genevoisU La société Eldora SA (anciennement DSR) prépare les repas de 38 des 53 EMS genevois. Un gros marché pour ce restaurateur de collectivités qui a démarré cette activité en 1978 à la Résidence Butini. Des repas qui ne sont jamais livrés depuis une cuisine centrale, précise Andrew Gordon, directeur général d’Eldora, basée à Rolle. Une implantation hors du canton qui dérange le conseiller d’État MCG Mauro Poggia… «Tous les mets sont préparés par des cuisiniers professionnels dans les cuisines mêmes des EMS», rétorque le directeur. Cinq prestations quotidiennes sont proposées – petit-déjeuner, déjeuner, dîner et deux collations intermédiaires – mais «le repas de la mi-journée est le plus important, indique-t-il. C’est là où il y a le plus d’attente de la part de la personne âgée.» Prendre en charge l’alimentation des résidents en EMS est devenu très complexe, poursuit Andrew Gordon, «alors qu’ils deviennent

de plus en plus âgés et parfois atteints de démence. Cela a un vrai impact sur leur équilibre nutritionnel. On favorise ainsi, selon les vœux des établissements, le concept dénommé «manger mains». Des textures doivent aussi être modifiées pour faciliter la consommation et la digestion. On peut, par exemple, déstructurer une carotte, tout en préservant sa forme, sa couleur et son goût, même si certains ont des carences gustatives.» Un savoir-faire «unique en Suisse, développé au centre de formationde Morges, notre micro-école hôtelière», se félicite Andrew Gordon, qui insiste encore sur «les bonnes conditions de travail des collaborateurs, supérieures aux minima de la branche. Notre fondation, actionnaire unique d’Eldora SA, est soucieuse du bien-être de son personnel.»

Un objectif que «partage» la jeune société Adalia Senior Services, qui s’apprête à fêter ses 5 ans. Domiciliée au sein de l’EMS Val Fleury, à Vessy, l’entreprise concocte les mets de cette institution, ainsi que ceux des EMS Notre-Dame, Plantamour, La Coccinelle et Le Léman, tous affiliés à l’Agems. «À l’exception du Léman, où nous livrons les repas, nos 19 cuisiniers travaillent dans les cuisines des EMS», explique Nicolas Bergeat, responsable du pôle restauration d’Adalia, qui dispose aussi d’un pôle coiffure et hôtellerie. La Résidence Plantamour fait également figure d’exception: «Nous transportons les mets de l’EMS voisin Notre-Dame avant d’effectuer les finitions sur place.» Et Nicolas Bergeat d’ajouter avec fierté: «Nous nous sommes spécialisés dans la cuisine des aînés. Chaque jour, nous proposons le même plat du jour et un menu de remplacement à 540 résidents, mais ils sont déclinés 9 fois, selon les textures, les régimes, les allergènes! Nous aurons aussi une boulangerie commune dès l’an prochain pour élaborer des pains avec des mies et croûtes adaptées aux palais de nos aînés.» L.B.

«On peut déstructurerune carotte, tout en préservant sa forme, sa couleur et son goût»Andrew Gordon Directeur général d’Eldora SA

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I. CAUDULLO. SOURCE: FÉDÉRATION GENEVOISE DES ÉTABLISSEMENTS MÉDICO-SOCIAUX (EMS), ASSOCIATION GENEVOISE DES EMS

La restauration dans les établissements médico-sociaux genevois

1 Maison de retraite du Petit-SaconnexAvenue de Trembley 12, Genève

2 EMS Les FranchisesCité Vieusseux 10, Genève

3 EMS La PoterieRoute de la Poterie 35, Genève

4 EMS Les ArénièresQuai des Arénières 12, Genève

5 Résidence BeauregardChemin de Cressy 67, Confignon

6 Résidence de la ChampagneRoute du Creux-de-Boisset 44, Soral

7 Maison de VessyChemin des Beaux-Champs 7, Vessy

9 Résidence La LouvièreRoute de la Louvière 18, Presinge

11 EMS Saint-LoupAvenue J.-F.-Deshusses 2, Versoix

10 Association EMS Bon-SéjourRoute de Sauverny 8, Versoix

8 EMS Les MarronniersChemin de la Bessonnette 9,Chêne-Bougeries

12 Fondation MimosasRoute de Malagny 39, Genthod

13 EMS Nouveau KermontChemin des Châtaigniers 24, Chambésy

14 EMS Résidence de SaconnayL'Ancienne-Route 78,Le Grand-Saconnex

15 EMS Les PinsChemin de l'Erse 2, Le Grand-Saconnex

16 Résidence Pierre de la féeChemin de l'Avanchet 28A, Cointrin

17 Résidence Les TilleulsRue Moillebeau 1, Genève

18 EMS StellaAvenue Blanc 5, Genève

19 EMS La ChâtelaineChemin de l'Écu 1, Châtelaine

21 Résidence Les LauriersRue Henri-Veyrassat 7, Genève

22 Résidence Fort-BarreauRue du Fort-Barreau 19, Genève

23 Résidence Notre-DameRue de Lausanne 48, Genève

25 Résidence AmitiéRue Baudit 1, Genève

24 Résidence PlantamourRue Philippe-Plantamour 7, Genève

26 Petite Boissière - Charmilles -Liotard - Site Les CharmillesPromenade de l'Europe 67, Genève

27 Association Résidence JuraAvenue J.-D.-Maillard 7, Meyrin

28 Résidence MandementRoute d'Aire-la-Ville 219, Satigny

29 Résidence La PlaineRoute de Challex 17, La Plaine

30 Les CharmettesChemin de Gambay 6, Bernex

31 Résidence de la RiveRoute du Grand-Lancy 166,Onex

32 Résidence ButiniChemin Gustave-Rochette 14, Onex

33 Foyer BéthelVieux-Chemin-d'Onex 54,Onex

34 EMS Les MouillesChemin des Mouilles 3,Petit-Lancy

35 Résidence Happy DaysRoute des Chevaliers-de-Malte 30,Plan-les-Ouates

36 Résidence La VendéeChemin de la Vendée 1,Petit-Lancy

37 RésidenceLes PervenchesRue Jacques-Grosselin 14,Carouge

38 EMS La ProvvidenzaRue Jacques-Dalphin 34,Carouge

39 Résidence de DrizeRoute de Drize 61,Vessy

40 EMS Val FleuryRoute de Vessy 7,Genève

41 Résidence Les BruyèresRoute Louis-Curval 5,Genève

42 EMS La Terrassière SARue de la Terrassière 7,Genève

44 EMS Foyer Saint-Paul SAChemin Frank-Thomas 104,Cologny

45 EMS Eynard-FatioChemin du Pré-du-Couvent 1 bis,Chêne-Bougeries

48 EMS La MéridienneRoute De-Rosillon 18,Conches

46 EMS Le NouveauPrieuréChemin duPré-du-Couvent 3,Chêne-Bougeries

47 Foyer du VallonRoute du Vallon 16,Chêne-Bougeries

49 EMS Les ChâtaigniersChemin des Marais 162, Veyrier

50 La CoccinelleAvenue de Thônex 30,Chêne-Bourg

51 Villa MonaRue Étienne-Chennaz 14,Thônex

52 Résidence Le LémanRoute d'Hermance 30,Vésenaz

53 Maison de la TourRue du Couchant 15,Hermance

43 Petite Boissière - Charmilles -Liotard - Site Petite-BoissièreRoute de Chêne 46, Genève

20 Petite Boissière - Charmilles -Liotard - Site LiotardRue Liotard 78, Genève Ces deux EMS se font livrer des repas tout prêts