8
1 PROCHAINES RENCONTRES RHÔNE-ALPES WEEK-END A GRENOBLE Samedi 25 et Dimanche 26 Janvier 1997 Samedi à 20h30 Bali par Daniel Bret (diapositives). Journées du samedi et du dimanche ski, balades. (voir programme page 4) Du Jeudi 8 (Ascension) au dimanche 11 Mai 1997 CINQUIÈME RASSEMBLEMENT NATIONAL DES ANCIENS ET AMIS DES AJ Auberge de jeunesse du Parc du Rhin à Strasbourg. (voir fiche jointe) Les Echandes (près de Saint-Etienne) les 31 Mai et 1er Juin 1997 Annecy, les 11 et 12 Octobre 1997 Assemblée Générale des Dix ans de l'Anaaj Rhône-Alpes. Un programme détaillé sera communiqué par le bulletin 21 pour ces deux dernières rencontres dans des sites et avec des AJ parmi les plus remarquables de notre région. Nous demander au besoin des précisions. Siège social: AnAAJ Rhône-Alpes, 15, Avenue d'Italie 73100 Aix les bains BULLETIN DE LIAISON DES ANCIENS ET AMIS DES AUBERGES DE JEUNESSE DE LA RÉGION RHÔNE-ALPES NUMERO 20 Décembre 1996 Edito Un Bulletin exceptionnel ! Vous vous demandez pourquoi˚? La lecture des pages qui suivent vous permettront d'en savoir plus… D'abord on fête les dix ans de notre association, alors on regarde le chemin parcouru sous la houlette amicale de nos présidents successifs : Claude Deiber et René Portal, puis maintenant, Georges Rieux et Georges Douart. Ensuite, c'est peut être le dernier bulletin que vous allez être si nombreux à recevoir, car nos finances ne nous per- mettent plus de suivre. Enfin, il contient quelques belles nouvelles˚: l'annonce de ce rassemble- ment national de Strasbourg, et celle de nos activités Rhône-Alpes pour 97, enfin des précisions sur notre fonctionnement financier et statutaires, et surtout, bonne nouvelle ! sur la poursuite de notre tra- vail sur le patrimoine ajiste, et en parti- culier sur nos carnets de chants et des cassettes aide-mémoire… Et puis, si notre bulletin vous arrive avant les fêtes de fin d'année nous vous souhaitons Un Très Bon Noël Une Excellente Nouvelle Année où chacun aura la santé, mais aussi la joie et l'amitié Beaucoup de balades et de chants pour ceux qui ai- ment ça et peuvent en pro- fiter… Daniel BRET Joyeuses fêtes à tous les anciens et amis des AJ

20 Bulletin de liaison n° 20 décembre 1996

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Journal des anciens des auberges de jeunesse de la Région Rhône Alpes, donne le compte-rendu des rencontres, mais aussi des témoignages sur les Auberges de jeunesse depuis le début. Les dates repères : 1921, 1936, 1946, 1956. Histoire du mouvement ajiste, des acteurs et des installations hier et aujourd'hui.

Citation preview

Page 1: 20 Bulletin de liaison n° 20 décembre 1996

1

PROCHAINES RENCONTRESRHÔNE-ALPES

WEEK-END A GRENOBLESamedi 25 et Dimanche 26 Janvier 1997

Samedi à 20h30 Bali par Daniel Bret (diapositives).Journées du samedi et du dimanche ski, balades.

(voir programme page 4)

Du Jeudi 8 (Ascension) au dimanche 11 Mai 1997 CINQUIÈME RASSEMBLEMENT NATIONAL

DES ANCIENS ET AMIS DES AJAuberge de jeunesse du Parc du Rhin à Strasbourg.

(voir fiche jointe)

Les Echandes (près de Saint-Etienne)les 31 Mai et 1er Juin 1997

Annecy, les 11 et 12 Octobre 1997Assemblée Générale des Dix ans

de l'Anaaj Rhône-Alpes.

Un programme détaillé sera communiqué par le bulletin 21pour ces deux dernières rencontres dans des sites et avec des AJ parmi les plus

remarquables de notre région. Nous demander au besoin des précisions.

Siège social:AnAAJ Rhône-Alpes, 15, Avenue d'Italie 73100 Aix les bains

BULLETIN DE LIAISONDES ANCIENS ET AMIS DES AUBERGES DEJEUNESSE DE LA RÉGION RHÔNE-ALPES

NUMERO 20Décembre 1996

Edito

Un Bulletin exceptionnel !

Vous vous demandez pourquoi ?

La lecture des pages qui suivent vouspermettront d'en savoir plus…

D'abord on fête les dix ans de notreassociation, alors on regarde le cheminparcouru sous la houlette amicale de nosprésidents successifs : Claude Deiber etRené Portal, puis maintenant, GeorgesRieux et Georges Douart.

Ensuite, c'est peut être le dernierbulletin que vous allez être si nombreuxà recevoir, car nos finances ne nous per-mettent plus de suivre.

Enfin, il contient quelques bellesnouvelles : l'annonce de ce rassemble-ment national de Strasbourg, et celle denos activités Rhône-Alpes pour 97, enfindes précisions sur notre fonctionnementfinancier et statutaires, et surtout, bonnenouvelle ! sur la poursuite de notre tra-vail sur le patrimoine ajiste, et en parti-culier sur nos carnets de chants et descassettes aide-mémoire…

Et puis, si notre bulletinvous arrive avant les fêtesde fin d'année nous voussouhaitons

Un Très Bon Noël

Une Excellente NouvelleAnnée où chacun aura lasanté, mais aussi la joie etl'amitié

Beaucoup de balades etde chants pour ceux qui ai-ment ça et peuvent en pro-fiter…

Daniel BRET

Joyeuses fêtes à tous lesanciens et amis des AJ

Page 2: 20 Bulletin de liaison n° 20 décembre 1996

2

Ohé ! Les cassettes de nos chants arrivent !Pendant trois ans, l’équipe Rhône-

Alpine de la Mémoire Ajiste s’estconcentrée sur la collecte des chants(près de 1800 références dans l’ordina-teur), la sélection des titres pour chaquecarnet, la recherche des paroles, la cor-rection des épreuves, la fabrication et ladiffusion des trois premiers recueils.

Souvent des copains nous ont récla-mé la musique de ces airs, sans elle noscarnets ne seront après nous que de jolispoèmes, tels les carnets de chants demon père et de mon grand père que jefeuillette parfois.

Comme nous sommes loin de possé-der toutes les partitions, que peu de co-pains déchiffrent la musique, que la sai-sir serait une tâche ardue et coûteuse, lasolution retenue a été l’enregistrementsur une cassette de 90 minutes, d’un oudeux couplets et du refrain des centchants de chaque carnet. De plus les cas-settes peuvent être écoutées par tous.

Les ajistes chantent le plus souventd’oreille, moi le premier ! Il fallait trou-ver plusieurs copains chantant juste etconnaissant les deux cents premierschants. J’ai ainsi pu mobiliser cet été unedouzaine de copains nantais.

La première équipe s’est installée àTHARON en LOIRE-ATLANTIQUEpour enregistrer le carnet 1 grâce auxvoix de six anciens ajistes : Ginette etPetit-Jean LECORRE, meneur de chantet notre hôte qui assurait la partie techni-que. Yolande et Serge BRETAGNE, Ja-nine et Georges DOUART dit Doudou,coordinateur de l’opération.

Nous n’étions pas une chorale présen-tant une dizaine de chants super-léchésaprès un an de répétition. A ce rythmenous en aurions eu pour vingt ans ! Plu-tôt un groupe de bons vieux copains seretrouvant pour chanter ensemble sponta-nément, comme autrefois aux sorties etveillées ajistes.

Nous nous sommes lancés au piedlevé, avec les moyens du bord et les pos-sibilités d’enregistrement dispo-nibles. Nous avons chanté à l’unissonpour que les paroles soient mieux discer-nables et nous avons suivi l’ordre alpha-bétique du carnet.

Quarante cinq ans après, avec encorela fougue et l’enthousiasme de notre jeu-nesse, oubliant la mer voisine et lesheures des repas, tous les couplets et re-frains y sont passés sous l’agréable hou-lette de Petit-Jean.

Ces chants vous rappelleront l’am-biance où vous les avez, vous aussi, lan-cés autrefois, et nous espérons que vousaurez autant de plaisir à les chanter avecnous ou à les écouter que nous en avonseu à les interpréter.

Nous savons bien qu’ils ne sont pasparfaits : nous détonnions parfois, les dé-parts sont délicats… Plus de temps nousaurait permis de mieux harmoniser nosvoix, de plus soigner l’enregistre-ment. Mais ces cassettes et leurs deuxcents chants, ont le mérite d’exister, etcomme dit Henri TROUILLOUX :“Mieux vaut une vieille photo un peufloue d’un être cher que pas de photo dutout”.

Les deux cassettes ont été terminéesavec plusieurs airs des Auberges inter-prétées par le Groupe Chantant deRÉZÉ-LES-NANTES, mené par Petit-Jean, épaulé par une douzaine d’anciensajistes. Nous les remercions beaucouppour cette contribution de qualité.

La deuxième cassette a été aussi enre-gistrée au bord de l’océan, à MESQUERen LOIRE-ATLANTIQUE sur le terrainde Marcel et Jacqueline PICARD qui as-suraient l’intendance. Nous étions quatrevoix : Gisèle et Claude FITAMANT ditFIFI, meneur de chants et préposé aux

Mémoire ajiste : nos chants

Enfin une bonne nouvelle dans cemonde morose ! Notre carnet n° 3, celuique vous avez patiemment attendu estenfin sorti ! Eh oui, tout arrive !

Cette centaine de chants venus desgénérations passées, de la nôtre, d’ici oude l’étranger, ont égayé nos sorties, re-gonflé les fatigués en fin d’étape, rythménos pas cadencés.

Les titres joints évoqueront pour vousdes souvenirs de veillées devant les feuxdes cheminées de nos AJ, de feux decamps sous les étoiles près de nos gui-tounes. Ils vous rappelleront notre choixd’une société pacifiste plus solidaire,plus en harmonie avec la nature, inspiréedes Wandervögel allemands. Les Au-berges de Jeunesse nées en Allemagneen 1907, en comptaient 2 000 en 1937.

Dans cette œuvre commune compli-quée par notre dispersion sur quatre dé-partements, l’équipe a beaucoup investide temps, de travail bénévole biensûr. Seulement, papier, photocopies, re-liures, téléphone, affranchissements, coû-tent cher et expliquent le prix des car-nets.

Alors pour vous permettre de chanterà nouveau ces chants, pour nous encoura-ger à travailler sur le quatrième recueilqui sortira début 97, vite remplissez lebon de commande ci-joint.

D’autre part, nous aurions besoin derenfort pour étudier l’historique deschants. Daniel, très pris, y a consacré du

temps, mais il reste en gros deux tiersdes chants à finir de documenter. Il fau-drait rechercher leur naissance, leur vie,de quelle région ils viennent, quand ilsétaient chantés, quelle a été leur popula-rité. Et cela en s’appuyant sur dessources certaines, précises et non sur des“j’ai entendu dire”.

Par exemple, la musique de notrehymne “Amitié” serait tirée d’unemarche de lansquenets : “Vom Baretteschwankt die Feder”. Ces fantassins alle-mands servaient en France au 15ème-16ème siècle. Les couplets parlent deleur tunique en cuir de buffle, desplumes à leur béret qui volent au vent.

Qui sera volontaire ?

Georges DOUART dit Doudou.

micros, Janine et Georges DOUART,toujours dit Doudou et coordinateur del’opération.

Nous fonctionnions dehors, sous toileet nous devions attendre la fin des bruitsde fond des tracteurs, mobylettes ouavions pour enregistrer. Malgré quelqueshésitations devant des couplets un peuoubliés, même si nous n’étions plusqu’un ou deux à en connaître certains,tous ont été chantés.

Nous ne prétendons pas détenir lesvraies paroles, ni l’exacte musique. Leschants populaires circulent, se défor-ment. Nous avons repris les airs commenous les avons le plus souvent entendus.

Après les carnets, avec ces cassettesdont René MANSEY d’ANNECY s’estchargé de la reproduction et de l’expédi-tion, voici un pas de plus dans la trans-mission de notre mémoire ajiste. Quetous ceux qui y ont participé soient icisincèrement remerciés pour leur travail,y compris nos patientes épouses qui nousont si souvent vus réunis ou penchés surces carnets.

Maintenant si vous souhaitez suivreavec nous les paroles chantées des car-nets, si vous désirez revivre trois heuresde joie chantée, remplissez le bon decommande joint. Si vous en êtes satis-faits, n’oubliez pas d’en parler aux co-pains autour de vous.

Mais le temps presse, nous ne rajeu-nissons pas, nos rangs s’éclaircis-sent. Battons le fer quand il estchaud. L’enregistrement des cent chantsdu troisième carnet se fera en 1997 : unnoyau de copains nantais les chantent en-core presque tous. Alors profitons-en !

Georges DOUART dit Doudou

La page des chants

Page 3: 20 Bulletin de liaison n° 20 décembre 1996

3

VIES D’AJISTES À LA LIBÉRATION

Nous possédions très peu de matériel,préparer les repas au feu de bois prenaitbeaucoup de temps. Parfois, faute de gui-tounes aux places tirées au sort, certainsdevaient bivouaquer près du feu où dansune grange s’il pleuvait. Malgré notrecouverture cousue en sac, nous avionssouvent bien froid la nuit.

Mais nous étions riches de notre jeu-nesse, de notre enthousiasme. Nous for-mions un groupe, un mouvement totale-ment solidaires. Après cinq années dechacun pour soi, Dieu pour tous, un pro-fond besoin de solidarité, d’amitié, nousbondissait du cœur. Malgré les restric-tions et nos faims de jeunes loups, nousfaisions toujours “collo” : tout était par-tagé entre tous, un œuf, une boite de sar-dines, un camembert à 0% de matièresgrasses…

Quant au retour, nous avons traversétout NANTES à pied et en chantant, avecnos gros sacs à dos, nos lourdes chaus-sures cloutées, les gens nous prenaientpour des F.F.I. revenant du front sur lapoche de SAINT-NAZAIRE.

Les copains et les copines m’ont sichaleureusement accueilli, qu’emballépar l’ambiance, l’Ajiste-stagiaire quej’étais est sorti quarante huit dimanchessur cinquante deux. En un an je connais-sais tous les chants des Auberges : j’étaisAjiste à part entière.

Après nos cinquante ou soixanteheures de boulot en usines ou bureaux,car il fallait reconstruire la FRANCE,nous partions camper le Samedi après-midi avec les trains et bus de l’époque,mais le plus souvent à pied ou enstop. Nous arrivions très tard au camp. Ilfallait un flair de Sioux, crier nos “Oh yaho”* pour, de nuit, retrouver le fléchagedes copains et leurs guitounes.

C’était il y a bien longtemps, en No-vembre 1944. Nous venions d’être libé-rés. Les restrictions alimentaires étaientaussi dures que du temps des Fri-sés. Dans Nantes détruite, toute noire lesoir, nous vivions au milieu des ruines.En guise d’apprentissage, je déblayais àla pelle les décombres de mon usineécrasée par les bombes*. (*note en fin detexte : Nous rappelons le livre témoi-gnage de Doudou sur sa vie de gamin àNantes pendant la guerre : “LES CIVILSSOUS L’OCCUPATION”, préfacée parle Professeur Jean FOURASTIÉ, il estdisponible à son adresse au prix de 168Fport inclus : Georges DOUART, 36 Ave-nue de Limburg 69110 SAINTE-FOY-LES-LYON.)

Quand je suis timidement entré dansla bruyante permanence des Ajistes quise réunissaient dans un café, j’ai de suiteremarqué les filles, très peu nombreusesen ville. C’étaient des employées de bu-reau à qui, moi, petit prolo d’un quartierpopulaire, je n’aurai jamais adressé la pa-role dans la vie courante. Et voilàqu’elles, demoiselles d’un autre milieu,me parlaient gentiment, me souriaient,me tutoyaient même.

Quant au gars qui me demandait si jevoulais sortir le samedi suivant, j’ai ré-pondu “oui”, pour voir ! Il est grimpé surun banc et a braillé : “Chahut les co-pains, y a un nouveau qui veut sortir, iln’a aucun matériel !” En trois minutes,j’étais équipé. En 1944, où dû à la dispa-rition de tout, chaque objet avait une trèsgrande valeur, quand pour survivre il fal-lait être égoïste. L’un m’a prêté son du-vet, un second ses brodequins, un troi-sième sa popote, un quatrième son sac àdos.

Je suis parti au rendez-vous le sac ca-ché sous ma pèlerine taillée dans une ex-couverture. Je craignais de rencontrerdes ouvriers de l’usine qui m’auraientmis en boite : “Camper, en Novembre,coucher dehors sous le crachin nantaisquand t’as un lit, mais t’es marteau mongars”.

Près d’un château, sous une minceguitoune, montée sans lampe, à tâtonspar une nuit sans lune dans un pré bienhumide, on y a dormi à six, gars et fillescôte à côte, bien serrés, mais comme desfrères et sœurs. Ils appelaient ça “lamixité ajiste”.

Grâce au ravito trouvé dans uneferme, nous avons préparé, avec du boishumide sur un feu fumant et sous la di-rection des filles, des patates sous lacendre, et une bouillie épaisse, baptisée“béton”, qu’était drôlement bonne. On avisité le Château : c’était le premier danslequel j’entrais. Le châtelain nous a par-lé.

Mémoire ajiste : notre histoire, nos histoires

dessin de "Routes" 1942

Nous sortions aussi souvent en véloet sur quels vélos, rescapés de toute laguerre ! Le mien avait une roue de 550 àl’avant et une de 700 à l’arrière, l’équi-libre rétabli par un guidon de course rele-vé à la papa, sans éclairage ni garde-boue, un pignon fixe pour frein. Ces cy-clos tombaient toujours en panne. Quandla crevaison d’une copine était irrépa-rable on la prenait sur un cadre et onpoussait son vélo par le guidon jusqu’aucamp. Si la chaîne archi-usée d’un co-pain cassait, on le tirait, poussait jusqu’àNANTES.

Je me souviens encore de ce tour deBretagne, effectué en 1945 avec deux vé-los pour trois ! Et quels cyclos ! Je péda-lais avec mon sac sur le dos, une copinesur le cadre d’un clou, sans frein, ni dé-railleur, je freinais avec mon soulier surle pneu avant. La semelle en était trouéeà l’arrivée. La moindre côte nous arrêtaitet nous campions ! J’étais si crevé, jetoussais tant, qu’à la Baie des Trépassés,les copines m’ont laissé, pour récupérer,dans l’AJ. On s’est retrouvé plus tarddans Brest aussi totalement détruite.

Nous étions inséparables. Nous nousretrouvions toute la semaine. Le lundi :soirée culturelle ou conférence ; le mardi: chorale, puis danses folkloriques ; mer-credi : permanence du groupe “Espoir” ;Jeudi : visite à la réunion desgroupes”Coude à coude” ou “La Bo-hème” ; vendredi : ciné ou théâtre !Faute de tramways on rentrait ensembleà pied en raccompagnant les filles etnous reconduisant ensuite réciproque-ment. Malgré notre coucher bien tard, àsix heures fallait se lever pour le boulot.

En me voyant rentrer crevé le lundimatin, les copains de l’usine me char-riaient : “Après tes cinquante cinq heuresde boulot, jouer au petit scout, faire qua-rante bornes à pinces avec un gros sac,pour le plaisir, mais t’est maboule. At-tends d’être au régiment où tu marcheraset camperas pour ta vie entière ! Viensplutôt au bal et au café avec nous”.

Après cette interminable période dedifficultés de tous ordres, de mauvaisesnouvelles, de deuils, de larmes, où chan-ter était puni d’amendes, il fallait voirl’ambiance de nos sorties. Nous chan-tions tout le temps, le chant était partieintégrante de notre vie, et pas du TinoRossi. Un chant en entraînait un autre,certains à deux voix, accompagnés au pi-peau ou à l’harmonica.

Tous participaient à la sacro-sainteveillée du soir, recueillie, d’un seul cœur,sans bavardage dans les coins. Aprèsl’hécatombe de cinquante millions demorts, nous aspirions à une fraternitéentre tous les hommes, à une Paix Uni-verselle. Nous étions persuadés que, trau-

Page 4: 20 Bulletin de liaison n° 20 décembre 1996

4

dessin de "Routes" 1942

Rassemblements

Anaaj Rhône Alpes : Rassemblements

WEEK-END A GRENOBLE

Samedi 25Dimanche 26 Janvier 1997

Nous pensons organiser- le samedi à 20h30 une présentation

par Daniel Bret d’un montage de diaposi-tives sur son dernier voyage à Bali en In-donésie.

- les journées du samedi et du di-manche, suivant le temps et les possibi-lités de chacun :

* du ski alpin et nordique à Cham-rousse ou en Vercors,

* des promenades en sentiers aména-gés,

* une visite de Grenoble (musées,quartiers historiques, site de la Bastille,etc…)

* ou autre chose encore…

Cette rencontre aura lieu dans laconfortable auberge de jeunesse de Gre-noble-Echirolles, 10 Avenue du Grési-vaudan. 38130 Echirolles. Tél : 04 76 0933 52, Fax : 04 76 09 38 99.

1) Accès depuis la gare par tram jus-qu’au premier arrêt Alsace-Lorraine,puis à droite à 50 mètres, busn°8. Descendre à la Quinzaine.

2) Par la route : rocade sud, sortir àEchirolles-Ouest, ensuite à droite audeuxième feu.

3) AJ à 100 mètres derrière le super-marché Casino.

Les tarifs de cette AJ FUAJ sont lessuivants : nuit (sans les draps) plus petitdéjeuner : 68F, repas 49F (boisson enplus éventuellement).

Mémoire ajiste : notre histoire…

À LA LIBÉRATION(suite)

Compte Rendu de la rencontre des 21 et 22 Septembre 1996

AJ de Lanslebourg

Le programme découverte de la Mau-rienne et des Sentiers du Baroque avaitété mis au point avec les responsables del'AJ.

Samedi 21 SeptembreVers 15h on se retrouvait à une di-

zaine avec Gaby BLÉ, la Mère Aub', tou-jours aussi amicale et accueillante, etMme Annie Maniak, guide officielle desSentiers du baroque. Avec celle-ci nousallions visiter d'abord l'Eglise de Lansle-villard. Ce premier contact était une in-troduction sur l'histoire de la Savoie etdu Baroque savoyard. Tout de suite uncontact chaleureux, en dépit du froid,s'établissait avec notre guide dont on ap-préciait l'érudition remarquable mêlée desimplicité et d'humour. Nous allions en-suite à la Chapelle Saint Sébastien, dontles fresques du XVème sont très belles.Puis c'était un détour par "l'Espace Baro-que" de Lanslebourg où nous avions ain-si une vue d'ensemble. Enfin, nous fi-lions sur Aussois, pour découvrir l'EgliseND de l'Assomption et sa poutre degloire. Le retour par Avrieux me permet-tait de montrer, sans malheureusementpouvoir y entrer, la superbe église "Tho-mas Becket" que je considère comme undes joyaux de la vallée.

Après un excellent repas à l'AJ, Joël,le mari de Gaby, qui est aussi moniteurnational de ski et accompagnateur, nousprésentait un diaporama sur le Parc de laVanoise. Daniel Bret rappelait la créa-tion de cette AJ et le rôle important deJacqueline et Charles STENGEL dans samodernisation dans les années 50-60 afinque l'AJ puisse avoir un permanent.Nous décidions d'aller au Refuge de Val-lonbrun le lendemain, puis Doudou nousprésentait en avant première les cassettesdes chants. Le magnétophone n'étant pastrès bon, l'accueil était mitigé, mais cha-cun reconnaissait qu'on avait enfin le do-cument fondamental qui nous manquaitpour compléter les carnets de chants.

Dimanche 22 SeptembreDirection le Refuge de Vallonbrun à

partir du Col de la Madeleine. Certainspourront observer des chamois. Le repastiré des sacs était fort heureusement prisà l'intérieur du refuge. Le ciel menaçantattendait notre retour pour lâcher quel-ques gouttes de pluie. Chacun était heu-reux de cette balade pas trop difficile fi-nalement. Après une dernière concerta-tion, on rentrait. Les uns passaient parune visite de la Soufflerie de l'Onéra, lesautres allaient à Bonneval pour terminerla journée.

Merci Gaby et Joël !Daniel BRET

matisés par toutes les horreurs de ceconflit, tous les hommes avaient comprisla leçon, pour toujours ! Plus jamais iln’y aurait de guerre. Nous venions de su-bir la der des der. Nous allions vivredans un monde sans armées, sans soldatset nous le clamions dans nos chants :Pax, Giroflé-Girofla, J’avions reçu com-mandement, la Grêve des mères, la Butterouge, Ma Blonde, Quinze millions demacchabées, Printemps 45.

Après soixante mois où il était défen-du de danser, de se réunir, nous dansionssouvent avec nos godillots, sur un quaide gare, une place, en attendant un train,un bus, aux sorties, à l’AJ : les dansesbretonnes : les gavottes, ridées, bals, ja-badao, le folklore national : la Bour-

gogne, Troupiau, la Danse du Limousin,la Fille de la meunière, Bonjour ma cou-sine, la Galette, la Fille du coupeur depaille et le folklore international : Suzan-nah, le Ril, Beau Gars, Mathieu. Pas be-soin d’animateurs, nous étions tous ani-mateurs ? Dans un mouvement dejeunesse où tous les responsables élusétaient jeunes et où la limite d’âge était àtrente ans !

Nous étions anti-conformistes et ai-mions être remarqués. Eté comme hiver,nous partions en shorts, foulards, rougesparfois, autour du cou, certains coiffés degalures bizarres, le grand couteau scout àla ceinture. Les paysans méfiants ne nousrecevaient pas toujours d’un bonœil. Pourtant nous quittions nos campssans laisser ni papiers ni détritus, lesfeux éteints, le terrain “nickel”. On en-fouissait même nos besoins avec unepelle.

Avec le recul de l’âge, méfions-nousde trop idéaliser notre jeunesse. Toutn’était pas parfait dans nos sorties, cer-taines étaient moins réussies qued’autres. Mais elles nous ont tous profon-dément marqués… pour la vie.

(à suivre)

Georges DOUARTdit Doudou le Nantais de Lyon.

Nous vous demandons de vous in-scrire dès que possible par lettre envoyéeà Georges RIEUX 46 Rue Thiers, 38000Grenoble, en précisant notamment :

- quand vous arriverez et repartirez(possibilité de venir avant et de partiraprès le week-end,

- quelles prestations vous désireriez(en particulier pour le repas du samedi à19 heures)

- quelles activités vous intéressent.- si vous venez sans voiture, faudrait-

il prévoir votre transport ?

Georges RIEUX dit Béton

Page 5: 20 Bulletin de liaison n° 20 décembre 1996

5

compte rendu succinct.

Présents : Barillier Olivier, Bret Daniel,Douart Georges “Doudou”, Felkner War-vara “Vava”, “Misette” ClémentineFillon, Mansey René, Jeanine et RenéPortal, Rieux Georges “Béton” et Gisèle.

1 Bulletin et Cotisations.Décision de faire paraître une fois par anun bulletin qui serait servi à tous les co-pains figurant au fichier. (celui-ci)Les autres numéros ne seraient envoyésqu’aux adhérents-abonnés.

Débat non décisif sur les augmentationsde nos tarifs.Accord pour faire une relance systémati-que des adhérents non à jour de leur coti-sation. Modalités non-précisées.

2 Carnets de chants et cassettesDébat et conclusions sur la qualité desinterprétations : même si ce n'est pas par-fait, il faut surtout aller jusqu’au bout, etterminer les carnets et les enregistre-ments correspondants le plus vite pos-sible.Pour les duplications, examen des étudesde prix et propositions de René Manseyde s'en occuper.

Droits d’auteurs : DB rappelle la situa-tion actuelle, il est décidé de consulter unami avocat.

Mise à jour et documentation : proposi-tion d'associer les copains aux re-cherches. 3 Sorties et rassemblements et AGLes rencontres éloignées deviennent dif-ficiles. Le programme suivant sembleavoir l’accord de tous :- Strasbourg du 8 au 11 Mai 1997- Les Echandes, les 31 Mai et 1er Juin1997,- Annecy, les 11 et 12 Octobre 1997 pourl’Assemblée Générale.- une soirée diapos (avec Daniel Bret ouRené Mansey) serait organisée par lesGrenoblois le week-end des 25/26 Jan-vier 96 (date confirmée avec OlivierVuillet).

4 Comité directeur et BureauCo-Présidents : Doudou (GeorgesDouart) et Béton (Georges Rieux).Secrétaire-trésorier : Daniel BretTrésorier : Béton.Envoi des carnets et bulletins : BétonEnvoi des cassettes : René Mansey.Les attributions des autres membres duCD ne sont pas modifiées.

Il est décidé de charger Daniel Bret des’occuper de la compta après le 1er Jan-vier en l'informatisant.

Daniel BRET

Dernier Comité Directeur23 Octobre 1996

Anaaj Rhône Alpes : Vie de notre association

Adhésions-abonnementsRecettes 2280,00Dépenses 3712,92Résultats -1432,92

Carnets de chantsRecettes 9230,00Dépenses 11024,81résultats -1794,81

Cassettes chantsRecettes 0,00Dépenses 558,00Résultats -558,00

DiversRecettes 2162,38Dépenses 3936,09Résultats -1773,71

RassemblementsRecettes (mvt fds) 5469,40Dépenses 6558,05Résultats -1088,65

Vie statutaireRecettes 0,00Dépenses 356,40Résultats -356,40

Résultats global : -7004,49

Quelle est notre situation ?

Une situation déficitaireOn constate qu'elle est nette-

ment déficitaire, et nous nesommes pas encore à la fin del'exercice…

Le pari de ce bulletinL'envoi de ce bulletin peut être

évalué à une dépense complémen-taire de plus de 5 000F qui absor-bera d'un coup une bonne partiedes réserves que nous avons…donc nous nous y retrouveronsseulement si nos lecteurs et adhé-rents réagissent positivement enétant très nombreux à nous appor-ter leur soutien…

Merci aux cotisants 96J'en profite donc pour remer-

cier déjà tous ceux qui nous ontapporté leur cotisation ou abonne-ment en 1996, et dont le chèquene se limitait pas à la cotisation debase… merci encore. Ce verse-ment viendra alléger le déficit.

Cotisation à 30 ou 60F ?Nous avons longuement débat-

tu au sein du Comité Directeurpour savoir si nous devions, sinous pouvions, augmenter la coti-sation-abonnement de base. Pourassainir nos finances il aurait falluporter la cotisation à 60F au lieude 30F, ce qui aurait couvert leposte des Divers, et augmenteraussi le prix des carnets de chantsqui semble pourtant bien élevépour certains copains…

Un appel au peuple ajiste…Finalement nous avons fait le

pari qu'un maximum de copainsapprécient ce que nous faisons etvoudront nous apporter leurconcours pour les deux objectifssuivants : garder un lien entre lesanciens ajistes à travers un bulle-tin et quelques rencontres, tra-vailler à la conservation de notrepatrimoine, en particulier leschants et cassettes.

Daniel Bret

COMPTE DE FONCTIONNEMENT DE L'ANAAJ RHÔNE-ALPESau 19 Novembre 1996

J'ai regroupé par chapitre de dépenses ce compte de fonctionnement de façon à faciliterles analyses et l'information de nos adhérents et de nos amis lecteurs.

Courte analysedes chiffres ci-dessus

On voit que l'envoi du bulletin est àce jour à peu près équilibré (-52F),

Les carnets de chants sont eux défici-taires très nettement et l'on peut penserque ce déficit va se creuser avec la répar-tition des frais fixes sur un nombremoindre de carnets vendus dans les pro-chaines séries.

Les cassettes devraient s'équilibrer.Les divers correspondent en recettes

à des dons et en dépenses à des frais debureau, déplacements, PTT, funéraillesde copains, etc… On peut déduire1832,38 qui on été déboursés puis rem-boursés. Dela même manière 5469,40Fn'ont fait que transiter par notre comptepour les rassemblements (hébergementsen AJ).

Page 6: 20 Bulletin de liaison n° 20 décembre 1996

6

Nous avons eu beaucoup de mal ànous mettre d'accord. Entre Béton quisouhaitait ne pas augmenter la cotisation,Doudou ne pas augmenter les prix descarnets de chants et Daniel qui regardaitles chiffres et se demandait comment onallait faire face si on n'accroissait passensiblement les rentrées, les membresdu Comité directeur étaient aussi parta-gés… Il est vrai que certains copainsn'ont pas un revenu extraordinaire… brefon a essayé de prendre en compte toutesles situations comme vous le verrez avecla fiche d'abonnement, adhésion.

Ces cotisations permettent de couvrirl’édition de nos bulletins de liaison(confection de la copie type, tirage, en-voi, etc…) soit près de 20F si on limiteles envois aux seuls abonnés, le restepayant les frais d’administration et an-nexes de notre association. On essaied'équilibrer les comptes liés aux chants.Les comptes sont présentés à chaque AGmais nous les avons publiés ici pourvous aider à vous faire une idée…

La cotisation est par adresse, car nousn’envoyons aux couples qu’un seul bul-letin (sauf si vous en désirez plusieurs).

Parce que nous voulons garder lecontact, vous signaler nos réalisations

Contacts et Mémoire Ajiste

Anaaj Rhône Alpes : Vie de notre association

Notre amie, Suzanne LEGODEC, vaprendre sa retraite après 25 ans de bonset loyaux services à l'AJ de Lyon-Vénissieux. J'ajouterais volontiers, decombats continuels et heureusement sou-vent couronnés de succès pour obtenir desa Fédération et des collectivités locales,régionales ou de l'Etat les moyens demaintenir son installation dans lemeilleur ordre de marche possible… Entant qu'ancien Secrétaire Régional de laFUAJ, j'ai pu admirer sa ténacité sou-

riante, toujours amicale, s'appuyant sur laprésence toute aussi solide de sonhomme. C'était aussi un des derniersmaillons de la génération des directeursd'AJ qu'on pouvait appeler Mère Aub' etque ça ne surprenne pas… une militantede base…

C'est sous la présidence d'AndréGÉRIN, Maire de Vénissieux, Député duRhône et de Guy FISCHER, Sénateur duRhône, Conseiller Général, qu'aura lieuun

repas amical le Vendredi 10 Janvier 1997

à 19hSalle Polyvalente

68 Bd I. Joliot Curie Venissieux

Vous pouvez vous inscrire moyen-nant une participation aux frais de 100F.

Envoyer le chèque à FUAJ AntenneRégionale de Lyon 5 Place Bellecour69002 Lyon. Tél : 04 78 42 21 88. Fax :04 72 40 20 91. Vous pouvez aussi nevous inscrire que pour l'apéritif. Maisécrivez en donnant votre adresse… unplan vous sera envoyé avec le carton deconfirmation.

Daniel Bret

Suzanne Legodecde l'AJ de Lyon

prend sa retraite…

pour rassembler et transmettre notre mé-moire ajiste, vous parler des sorties denos carnets et cassettes, tout cela avantque nos associations d'anciens aient dis-paru… nous avons envoyé ce bulletin à nos 1160 correspondants, abonnés ounon.

Pour nous aider à continuer notre ac-tion nous accepterons volontiers des ver-sements plus importants qui améliorerontnotre fonctionnement financier, notam-ment de la part d’anciens qui n’auraientrien réglé les années précédentes.

Le mieux est d'envoyer votre chèqueau siège social : Anaaj 15 Avenue d’Ita-lie 73100 Aix-les-bains. Un petit motd'accompagnement parfois est fort appré-cié.

Il est aussi possible de remettre votrechèque à un membre du Bureau qui lefera parvenir au CCP de l’Anaaj et pourun chèque postal de l'envoyer directe-ment sans affranchir au Centre Financier38900 Grenoble Chèques (à l’ordre deAnaaj Rhône-Alpes, CCP 865 65 A Gre-noble).

Quelques chiffres sur la diffusionde nos carnets de chants dans laFrance ajiste.

Notre carnet 1 est sorti au rassemble-ment des Echandes en Juin 1994, le 2 enJanvier 95 et le 3 en Juin 96.

Le département de l'Isère activementprospecté par Béton s’est procuré 90 car-nets, talonné par la Région Parisienneavec 79. Ensuite vient la Loire-Atlantique relancée par Doudou avec 45,suivie du Rhône avec 36 et la Haute-Savoie 32.

Puis viennent le Var avec 29, la Sa-voie, 22, les Bouches du Rhône, 20, leVaucluse et le Tarn et Garonne, 15, enfinle Nord et la Loire avec 13 et le Gard 11.Il faut cependant pondérer la réflexionqu’on pourrait faire sur ces chiffres enfonction de la population de chacun desdépartements et du nombre d’ajistes desgroupes existants…

Trente quatre départements nous enont demandé moins de dix et quatre car-nets sont partis à l’étranger.

Merci de nous aider à diffuser nos re-ceuils et de grouper les commandes pourréduire les frais d’affranchissements.

Doudou

COTISATIONS 1997… appel à votre soutien

Vers un fichier national ?

L'Anaaj Rhône-Alpes a mis en placedepuis sa création, avec l'aide de pas malde copains et de responsables de cer-taines régions, un fichier informatisé.Les craintes que certains pouvaient avoirse sont estompées car tous ceux qui s'ysont interessés se sont rendu compte quedes règles très strictes régissaient l'utili-sation de ce fichier : seul le président etle secrétaire y ont accès et il est déclaré àla CNIL et en respecte les règles.

Il serait possible de le développerdans deux directions : la première cons-iste à le compléter avec le plus d'adressespossibles de copains "anciens ou amisdes AJ", la seconde consiste à proposeraux copains de nous apporter le plus d'in-formations possibles sur leur parcours"ajiste" et personnel pour en faire unebase de connaissance de la vie des AJ etsurtout des Foyers Ajistes… Nous avionsfait cela systématiquement pour nos pre-miers adhérents, nous pourrions essayerde le reprendre.

Dans l'immédiat, ceci n'est qu'unesuggestion… pour savoir ce que tu enpenses. En tous cas si ton adresse estfausse, ou si tu ne souhaites pas être dansnotre fichier il suffit de nous le dire.

Daniel Bret

Page 7: 20 Bulletin de liaison n° 20 décembre 1996

7

Mémoire ajiste… De choses et d'autres…

Olivier Barillier, qui depuis le débuta fait partie du Comité Directeur del'Anaaj, nous apporte quelques observa-tions et réflexions.

"J'ai encore cette année fréquenté desAJ en France et à l'étranger dont leconfort n'a rien à voir avec les Relaisd'antan (à Stockholm, des chambreséquipées avec des téléviseurs !). Cepen-dant on peut regretter qu'il soit souventimpossible de cuisiner et de retrouverl'ambiance d'autrefois. Le tutoiement sur-prend les Usajistes, cela dit sans mépris.On trouve heureusement des pères etmères aubs sympas.

Il nous reste heureusement notre as-sociation pour retrouver nos souvenirs,nos chants. Merci à Doudou et autres ar-tisans des carnets. Mais il y a d'autressouvenirs, je veux parler des photos.Tous les copains n'avaient pas d'appa-reils photos et certains avaient desimples boîtiers dont les résultats

n'étaient pas très brillants. Malgré cela jeconnais des camarades très doués qui ontdes collections intéressantes, d'où cetteidée : ne pourrait-on organiser un ras-semblement photos ou chacun pourraitamener ses albums. On ferait cela dansune AJ ou un lieu équipé d'un labo per-mettant un développement immédiat.Cela nécessite une organisation avec dumatériel, du papier, des bains, avec unbudget et une participation à calculer.Les copains intéressés pourront se signa-ler à Daniel Bret, à Béton ou à moi.

Olivier Barillier

Ne jetez pasvos documents ajistes !

Nous en avons déjà parlé plusieursfois. Si vous disposez de documentsconcernant l'histoire des AJ et du mou-vement, ne les jetez pas. Confiez-lesnous. Pour le moment, ils sont stockésau Siège. On reparlera à Strasbourgd'un musée de l'ajisme, je suppose.Mais dans l'immédiat, on n'en qu'à unepremière phase de sauvegarde.

Daniel Bret

Tous ceux qui connaîssent Misettequi fut trésorière de l'Anaaj pendantquelques années, savent son intérêt pourles médecines parrallèles. Elle nous livreici quelques unes de ses réflexions.

Le savez-vous ?

Prélèvement d'organes…Dans certaines causes de décès,

le prélèvement d'organes est pos-sible. Mais pas au delà d'un cer-tain âge. Après, même si on le dé-sire ce n'est plus accepté. Mais ily a une minuscule parcelle denotre corps qui peut encore servirquel que soit l'âge, à conditiond'être prélevée très vite.

Cette petite parcelle qui peutredonner la vue, donc améliorer lavie de quelqu'un de jeune, c'est lacornée.

Il faut le signaler à son entou-rage pour le prélèvement rapide etl'écrire si possible.

C'est le pied !Si nous avons mal à l'estomac,

aux articulations, à la colonne ver-tébrale ou ailleurs, avons nous in-terrogé nos pieds ?

Ces extrémités qui nous onttant portés au cours de nos ran-données, qui nous ont permis d'al-ler à la découverte, les avons nousbien soignées ? Avons nous véri-fié si tous nos doigts de pieds por-taient toujours sur le sol ? qu'ilsétaient toujours souples et bienalignés ?

Il nous fautgarder bon pied,

bon œil pourcontinuer àvivre au

mieux. Si cela vous amuse et vousintéresse, au cours d'une réuniond'anciens, mais toujours jeunesd'esprit et de cœur, nous pourrionsles regarder ensemble et les dorlo-ter un peu…

La chronique SANTÉ de MisetteProposition d'Olivier

POESIE

LA FÊTECertains vont avant tout, voir le feu d'artifice.D'autres, sous les lampions, veulent boire et danser.Le drapeau national orne chaque édifice ;Les vacances sont là, tous vont se prélasser.

L'HISTOIREBon nombre de tués, au pied de la Bastille…Mais ils n'avaient pour choix que la lutte ou la mort.Condamnés bien souvent pour rien, une vétille,L'injustice régnait en faveur du plus fort.

LE RÉSULTATSi la Révolution survint, inévitable,Comme parfois la guerre, on constate pourtantQue l'Eden retrouvé se montre peu durable…L'Homme, pour le bonheur, demeure incompétent !

J. J. Bloch

Nous avons reçu ce poème de Jean-Jacques, qui pense que voila un beau sujet dediscussion pour ce numéro spécial "Dixième anniversaire". Et c'est vrai aussi qu'il nousavait permis dans nos premiers numéros de publier quelques unes de ses œuvres. Il aune vingtaine de recueils à votre disposition. Lui demander le catalogue 4 Rue duCentre 12120 Lacassagne. En particulier une pochette 56 poêmes à offrir…

"QUATORZE JUILLET" avec Jean-Jacques BLOCH

Page 8: 20 Bulletin de liaison n° 20 décembre 1996

8

BULLETIN DE LIAISON

publié parLES ANCIENS ET AMIS DES AUBERGES DEJEUNESSE DE LA REGION RHONE-ALPES

Siège social: AnAAJ Rhône-Alpes, 15, Avenue d'Italie 73100 Aix les bains

Présidents-directeurs de publication:Georges RIEUX, Georges DOUART

Rédacteur en chef: Daniel BRETTrimestriel tiré à 1100 exemplaires

Imprimerie: photocopies

dans tous les domaines. Si on lui de-mande quelle solution elle propose, ellene propose qu'une chose : changeonsnotre manière de voir l'évolution de notresociété et l'on sera déjà plus à même detrouver des solutions.

Et alors si c'était vrai ? Toi, le copainqui lit ces lignes, essaie de faire l'effortpour t'imaginer le monde repensé decette manière… Comme le discours dessyndicalistes sur le chômage paraît luiaussi alors dépassé et artificiel !

L'exemple du monde éducatifUn des exemples qui m'a le plus frap-

pé est celui du monde éducatif où l'on vaformer des jeunes de manière "efficace"pour un métier qui n'existe plus et faireainsi l'impasse sur les formations à l'artou à la littérature, bref aux activités del'esprit qui seules seraient à même dedonner un sens à leur présence dans lemonde.

Le rêve d'une rencontre.Et cela me ramène à Joffre Dumaze-

dier "qui eu pour hypothèse que le loisir,loin d'être un phénomène secondaire, estproducteur d'un nouvel équilibre entrel'individualité et la collectivité, à tous lesâges de la vie et d'abord dans la jeu-nesse, dans toutes les conditions socialesinégalement et peu à peu dans toutes lescultures urbaines des pays développéspuis des pays en voie de développement".On le sent bien, l'approche est différenteet l'on rêve de la richesse qu'aurait undialogue entre Viviane Forrester et JoffreDumazedier.

Quel projet de société ?Je conclurai en répondant à ma ques-

tion première, rappeler ce que futl'ajisme n'est pas œuvre d'anciens com-battants… c'est vrai que tout a changétrès vite depuis 36 et même 45. Maisl'homme a-t-il changé ? N'est-il pas utile

NOUVELLES BRÊVES

Micheline DUMAZ-LAPEYRE, quifut secrétaire départementale en Savoiedans les années 40, nous a écrit en Fé-vrier :

"Nous étions quelques uns ce mardi6 février, venus nous recueillir autourdu cercueil de Gilberte.

Gilberte NAVETTE née DUTRUC,était ajiste depuis 1944 au groupe deChambéry. Elle était venue au Rassem-blement d'Aix-les-bains de 1986/

Un cancer l'a emportée le 3 Février1996 après de grandes et longues souf-frances qu'elle supportait vaillam-ment."

Nous nous joignons à Michelinepour, même avec retard, témoigner à safamille notre profonde sympathie.

de Joffre Dumazédier à Viviane Forrester… un rêve de Daniel Bret

oules valeurs ajistes ont elles encore une place dans notre monde ?

de décrire comme Doudou l'a fait dans cenuméro la manière dont nous avons vécules valeurs de l'ajisme ? N'est-il pas utilede voir comment certains anciens impré-gnés de ces valeurs ont réussi ? N'est-ilpas utile de bien décrire ces valeurs et devoir ce qu'elles ont d'actuel ? Et de lesconfronter au monde d'aujourd'hui.

Enfin, si je vous ai donné l'en-vie de relire Joffre Dumazedier,qui est peut être encore édité enlivre de poche, ou Viviane Forres-ter, je pense que ces quelqueslignes auront atteint le but que jem'étais fixé. Et je serai comblé sicertains d'entre vous prennent lapeine de me donner leur point devue… en toute fraternité…

Daniel BRET

* merci de m'indiquer des erreurs ouomissions éventuelles.

Ajisme et actualités

On n'a pas fini de reprocher aux an-ciens de passer leur temps à rappeler ceque fut leur ajisme… mais ne s'agit-ilque de souvenirs d'anciens combattants ?

Les succès de l'ajismeNous sommes nombreux à penser

qu'un certain nombre de valeurs se sontdessinées à travers l'ajisme et se sont af-firmées par des théories ou des expé-riences* qu'il est parfois bon de rappeler.René Portal aime à se souvenir de lacréation de Tourisme et Travail, RobertAuclaire m'écrivait en 89 à propos d'unetable ronde dans un bistrot réunissantAndré Essel, Yves Robert, Armand Bian-cheri, Guy de Boysson où ils n'avaientguère "sucé" les braises du passé, le pré-sent (de chacun) étant assez passionnant,et l'on sait ce que chacun de ces anciensa apporté à notre société dans le droit fildes AJ. On pourrait aussi évoquer Gil-bert Trigano (fit-il vraiment partie d'unFoyer ?) ou Georges Charpak avec sonlivre "La vie à fil tendu" ou Paul EmileVictor ou Haroun Tazieff qui tous,semble-t-il, se disent redevables àl'ajisme d'une partie de leur personnalité

Quant au sociologue et professeur àla Sorbonne, Joffre Dumazédier il nousécrit en 88 : "sans mon passé ajiste jen'aurais probablement pas fondé"Peuple et Culture" en 1945, ni écrit en1962 "Vers une civilisation du loisir".

Et si les valeurs ajistes avaient tri-omphé… face à l'horreur économi-que…

Et ceci m'amène à une considérationplus actuelle que m'ont inspiré deux lec-tures. La première est celle d'un mot ré-cent de mon amie Josette Moreau, qui futprésidente de la FUAJ. Elle pense que siles valeurs ajistes avaient triomphé onn'en serait sans doute pas là aujourd'hui(je cite de mémoire). La seconde est lalecture d'un livre qui vient de paraître in-titulé "L'horreur économique" de Vi-viane Forrester, chez Fayard. L'auteurdéveloppe avec beaucoup de convictionque toute notre société fondée sur l'idéeque l'on va se réaliser par le travail rému-néré se trompe. Elle constate que le dis-cours ambiant est à la langue de bois caril consiste à répéter que le chômage vaenfin disparaître avec la reprise, etc… orelle est persuadée que nous vivons unemutation de société et que cette idée dutravail pour tous est révolue. C'est termi-né, il n'y aura plus du travail pour tous !

Une nouvelle manière de voir la so-ciété…

C'est alors que tout devient extraordi-naire… si l'on accepte cette idée, tout lefonctionnement de notre société apparaîten porte à faux. Et les exemples cités parViviane Forrester sont très nombreux