20 septembre 2013 - 100 jours pour un projet

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    BORDEAUX23 et 30 mars

    lections mUniciPales

    2014

    Projet

    100jo

    Urs PoUr

    Un

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    2014 : BordeaUx aU toUrnant

    Raconte par ceux qui sont au pouvoir Bordeaux depuis vingt ans, lhistoire rcente de la ville ressemble unconte de es. Les annes 2000, nous dit-on, urent celle du rveil de la Belle endormie : Bordeaux ramene la vie par la grce dAlain Jupp, comme la Belle au bois dormant par le baiser du Prince charmant

    Lhistoire est un peu trop belle et trop simple pour tre vraie. Elle convient des enants, pas des citoyens.Certes, Bordeaux sest remise en mouvement et a retrouv du lustre au cours de la dernire dcennie. Mais :

    1) le renouveau bordelais ne saurait tre mis srieusement au crdit dun seul homme. Quon se le dise : que cesoit pour le tramway, lamnagement des quais ou la construction du nouveau pont, la Communaut urbaine de

    Bordeaux, dirige par la gauche depuis 2004, a bien entendu jou un rle dterminant ;

    2) ce renouveau urbain nest en rien propre Bordeaux. On lobserve en ralit dans toutes les grandes villes deFrance - Lyon, Toulouse, Nantes, Lille, Montpellier, Strasbourg - o il a dailleurs souvent t plus prcoce.En ralit, Bordeaux a plus combl un retard quelle na pris de lavance ;

    3) orce est de constater que le renouveau bordelais sest pay au prix ort et a t men selon des mthodesqui montrent aujourdhui leurs limites. De ait, Bordeaux est la grande ville de France o les contribuables sontles plus taxs par leur commune. En dix ans, Bordeaux est aussi devenue lune des villes de France o il cote leplus cher de se loger. Quant la rnovation urbaine , qui a laiss de ct la plus grande partie de Bordeaux, ellesest opre, centre historique except, grands coups doprations immobilires sans souci de lidentit et de lammoire des quartiers, sans souci non plus du porteeuille des mnages.

    4) enn et surtout, rien nest acquis. Le maire actuel de Bordeaux gouverne encore selon un projet qui a tconu en 1995. Ce projet avait alors du bon, mais depuis tout a chang ou presque ! La rvolution numrique aboulevers nos vies et donn un nouveau coup dacclrateur la mondialisation ; la crise mondiale de 2008a durablement branl les nances publiques, plaant les responsables politiques devant la ncessit de aireplus avec moins ; les espoirs suscits par le protocole de Kyoto ont ait long eu et la question cologiqueressurgit aujourdhui avec encore plus durgence ; lexigence dmocratique dune moralisation de la vie politiqueet dune participation accrue des citoyens se ait toujours plus pressante. Dans cet environnement nouveau, lesmtropoles apparaissent de plus en plus comme les territoires de lavenir, laboratoires o sexplorent les voies dundveloppement plus humain et plus durable.

    Cest bien simple : il nest plus possible de gouverner la ville comme avant. Le temps est rvolu de lexercicesolitaire du pouvoir par le maire et des comptences sagement distribues entre les chelons territoriaux(commune, communaut urbaine, dpartement, rgion). Lheure est louverture la socit civile, lexpertise

    citoyenne, aux mutualisations intelligentes, la coopration entre les acteurs. Cest a lavenir. Cest a lamtropole.

    En vrit, nous sommes aujourdhui arrivs un tournant. Le moment est venu dimpulser Bordeaux dautresmanires de aire et de doter la ville dun projet politique novateur, ambitieux, solidaire, cologique, en phaseavec son temps, pour amplier la dynamique, dvelopper Bordeaux sans lui aire perdre son me pour apporterdes rponses concrtes et ecaces aux dicults que les Bordelais rencontrent dans leur vie quotidienne.

    Cest l tout lenjeu des municipales de 2014 : ne pas cder la tentation de voter pour remercier, maissemparer vritablement de ces lections pour dbattre de lavenir de Bordeaux, notre avenir, et dnir pour leprochain maire un mandat qui ne soit ni une carte blanche ni une gratication.

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    Un homme noUveaU : vincent Feltesse

    Pendant 60 ans, la gauche a t tenue en chec Bordeaux, aute davoir pu structurer une opposition durable.Aujourdhui, les choses ont chang. La victoire de Michle Delaunay aux lections lgislatives de 2007 a ouvertla voie, en montrant que la droite et Alain Jupp pouvaient tre battus Bordeaux. Les victoires successives desconseillers gnraux socialistes, les 57 % de Franois Hollande Bordeaux llection prsidentielle de 2012, larlection de Michle Delaunay et la victoire de Sandrine Doucet aux lgislatives ont rcemment conrm quela gauche est devenue majoritaire dans notre ville.

    Surtout, pour llection municipale de mars prochain, la gauche dispose dun candidat dtermin qui aitlunanimit dans son camp.

    Vincent Feltesse appartient cette nouvelle gnration de responsables politiques bordelais, bien dcids changer les choses et introduire de nouvelles pratiques en politique. lu maire de Blanqueort en 2001 seulement 33 ans, il a ait basculer cette commune gauche pour la premire ois de son histoire. Pendantdix annes marques par le combat pour sauver les emplois de lusine Ford, il y a men une politique sociale,cologique et culturelle audacieuse, promu la parit et dvelopp la participation citoyenne.

    la Communaut urbaine de Bordeaux (la CUB), dont il assume la prsidence depuis 2007, il a men bien ledossier dlicat du changement de dlgataire des transports publics de lagglomration et entrepris une reonte

    complte du rseau de transport en commun, qui porte aujourdhui ses ruits. Il a ait en sorte que soit rengociun contrat vieux de vingt ans avec la Lyonnaise des Eaux, obtenu une baisse des taris pour les usagers et ouvertla voie un retour en rgie publique du service de lEau et de lassainissement. Pour contrer la ambe des prixde limmobilier, il a dendu une politique de lhabitat ambitieuse et solidaire, doublant en six ans le nombre delogements sociaux nancs par la Cub.

    Convaincu que lavenir de Bordeaux passe par larmation de la dimension mtropolitaine de lagglomrationbordelaise, il a constamment uvr en aveur dun approondissement de la coopration et de la solidarit entreles 28 communes de la CUB pour aire merger un vritable esprit mtropolitain.

    Fort de son exprience permettant darticuler en une vision cohrente les direntes chelles du territoire -quartier, commune, mtropole -, Vincent Feltesse a prsent le 6 juin dernier sa candidature la mairie deBordeaux. Entour dun collecti de 23 porte-voix issus de tous les horizons bordelais (politique, monde

    associati, entreprise, universit), qui nont pas hsit le rejoindre dans ce combat, il porte dsormais les espoirsde la gauche et de tous ceux qui croient aux vertus du renouvellement, de limagination et du travail collecti pouraire progresser Bordeaux.

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    le sens dUne candidatUre

    Vincent Feltesse dit souvent que la dcennie venir pourrait tre la dcennie bordelaise .

    De ait, elles ne sont pas si nombreuses, les grandes villes pouvoir srieusement prtendre incarner dans lesprochaines annes un nouveau modle urbain. Les villes qui ntouent pas. O lexplosion sociale ne menacepas. O il y a encore de la nature pour svader, respirer, reconstruire une agriculture priurbaine. Les villes oil y a encore de la place, pour construire des logements, dvelopper de nouveaux services et quipements,

    accueillir de nouveaux habitants, et qui en mme temps disposent de tous les attributs ncessaires (rayonnement,inrastructures, universit, lires stratgiques) pour aire bonne gure dans la comptition internationalecroissante entre les territoires. Cest le cas de Bordeaux, qui est ainsi positionne pour devenir une mtropolederrence dans la France et lEurope du XXIe sicle.

    Mais pour y parvenir, il aut mettre notre logiciel jour :

    Changer la mthode : associer davantage la population aux dcisions pour aire merger une vraie citoyenneturbaine, aire plus conance la socit civile, soutenir davantage les initiatives des habitants, des associations,des acteurs locaux, sans chercher toute orce les rcuprer .

    Mieux articuler les chelles, du quartier la mtropole : aujourdhui, la Ville de Bordeaux, au lieu de souvrir surson agglomration, a tendance se replier sur elle-mme . Elle puise son budget dans le nancement de grands

    quipements qui lvidence ne relvent pas de lchelle communale, comme le Grand Stade. Quand largentpublic se ait rare, il aut trouver un meilleur quilibre entre qute du prestige et services la population, et pourcela jouer la carte de la coopration mtropolitaine.

    Reprendre en main la gestion et lamnagement de la ville : pour utiliser meilleur escient et en toutetransparence largent public ; pour enrayer la spculation oncire et immobilire ; pour agir en aveur dessecteurs dlaisss ; pour prserver lme de Bordeaux et de ses quartiers ; pour promouvoir la salutaire mixit despopulations et des activits, qui est le secret de la crativit des villes et de leur richesse.

    Entrer dans le nouveau monde : aprs une phase de rattrapage dans les annes 2000, Bordeaux doit maintenantentrer de plain-pied dans le XXIe sicle. Elle doit devenir mtropole pour rayonner lchelle internationale ; elledoit devenir intelligente pour optimiser la gestion de ses ressources ; elle doit devenir collaborativepour crer dela valeur autrement.

    Bordeaux ne manque pas datouts pour cela : la ville est jeune ; les lires davenir (numrique, conomie crative,sant) y sont bien reprsentes ; des acteurs pionniers (Darwin, Autocool) ouvrent la voie ; un riche tissuassociati porte les valeurs de lconomie sociale et solidaire ; le dveloppement de lagglomration stimulelesprit mtropolitain. Reste structurer cet cosystme prometteur et pour cela rassembler les orces vives duterritoire autour de cette ambition commune : aire de Bordeaux une mtropole du nouveau monde. Cest le sensde la candidature de Vincent Feltesse.

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    les 100 joUrs dU Projet

    Dans les 100 jours qui viennent, nous vous proposons de dbattre de ces grandes orientations et des moyens mettre en uvre pour les atteindre, nous vous proposons de construire avec nous le projet pour Bordeaux dansle cadre dune grande squence participative. A mi-parcours, une premire version de ce projet sera ainsi renduepublique et soumise au dbat avant la prsentation du document dniti la n de lanne 2013.

    Nous invitons aujourdhui tous les Bordelais venir dbattre avec nous autour de quatre questions quiembrassent selon nous les grands enjeux auxquels Bordeaux a aujourdhui aire ace, quatre questions qui sont

    notre boussole et dnissent notre cap.

    I/ Comment aIre de Bordeaux une vIlle pour tous ?Loin des clichs qui courent sur elle, Bordeaux est encore (mais pour combien de temps ?) une ville toute enmixit. Mixit sociale, les riches demeures y ctoient de vrais quartiers populaires. Mixit culturelle, grce auxapports successis des nombreuses communauts installes aux bords de la Garonne. Mixit gnrationnelle,avec la orte prsence de la jeunesse et des tudiants au cur de la ville. Mixit urbaine , quand le calme desquartiers dchoppes contraste avec les ambiances estives de la Victoire, de Saint-Pierre, de Paludate Cettemixit, constitutive de lidentit de notre ville, est aujourdhui menace par un urbanisme qui a sans doute tropcd la ois au culte du patrimoine, aux standards architecturaux et aux sirnes du march. Elle doit treprserve, parois mme retrouve, car cest elle qui ait la vraie richesse et lme de Bordeaux.

    1.1 p Bi g

    Depuis quinze ans, on construit tour de bras Bordeaux, mais la question se pose clairement de savoir pourqui on ait la ville. En dehors du centre historique patrimonialis, des pans entiers de Bordeaux sont livrs auxpromoteurs et aux investisseurs, sur la rive droite, au Lac, aux Bassins ot, demain peut-tre le Parc Lescure...Rsultat : des oprations immobilires sans me, des prix qui ont amb (en dix ans, Bordeaux est devenue la4e ville la plus chre de France), un dcit de logement social quon na rien ait pour rsorber (16 % de logementssociaux aujourdhui, contre 15 % il y a dix ans), des mnages modestes et des amilles pour qui il devient de plusen plus dicile de se loger dans Bordeaux.

    Dans une ville qui compte prs de 70 % de locataires, nest-il pas temps de donner enn la priorit au logementlocati social et laccession aide pour rattraper le retard accumul depuis 15 ans ?

    La cration dun tablissement Public Foncier Local nest-elle pas lvidence une ncessit ? Il permettrait unemeilleure matrise du oncier au service de la cration de logements la porte des Bordelais, mais aussi de laprservation des espaces naturels.

    Pour aciliter laccs au logement des tudiants et des mnages modestes, ne pourrait-on mettre en place unservice municipal de cautionnement, sous conditions de ressources, permettant lavance de dpt de garantie auxbailleurs ?

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    1.2 a i ib i

    Beaucoup a certes t ait au cours des vingt dernires annes, mais laction de la Ville sest limite une partie

    seulement du territoire municipal. De ait, tous les grands projets de la Ville (ce quAlain Jupp appelle laxede dveloppement durable ) se sont concentrs le long dune troite bande le long de la Garonne, du Lac lagare Saint-Jean et Belcier en passant par les Bassins ot et La Bastide, et ne concernent directement quuneminorit de la population bordelaise. Rien ou presque na t ait ni prvu pour tout lespace compris entre courset boulevards, pour Caudran, pour les quartiers dhabitat social du Grand Parc et des Aubiers A lvidence, unrquilibrage territorial savre donc ncessaire.

    Un nouveau cycle de projets urbains pourrait tre lanc pour revitaliser les espaces publics structurants avec :

    Un plan de rattrapage pour les priphries dlaisses : Bacalan, les Aubiers, le Grand Parc, Caudran, la barrirede Toulouse, la Benauge

    Le bouclage et la requalication des boulevards, vritable ossature de lagglomration, aujourdhui engloutie

    sous les voitures.

    La revalorisation des sites emblmatiques, mais oublis, de la ville : quel avenir pour le stade Chaban-Delmas ?la base sous-marine ? la Bourse du Travail ? la caserne de la Benauge ? lancien htel de police de Castj ? lechteau Descas ?

    1.3 / Ccii i g i

    Les consquences de cette politique courte vue se ont galement sentir dans le domaine conomique. Avecle cot du oncier, les commerants indpendants, qui nont plus les moyens de rester en ville, mettent la clsous la porte et laissent de plus en plus la place aux grandes enseignes. Conronts aux problmes daccs et destationnement, de plus en plus dartisans renoncent quant eux intervenir dans le centre-ville.

    Dans cette politique du tout rsidentiel , il ny a pas non plus de place pour les activits industrielles,

    cratrices de valeur et sources demplois productis accessibles aux actis peu qualis. Les rticences de la Villede Bordeaux accueillir une activit de maintenance de yachts (ret) sur les Bassins ot en est le plus rcentexemple.

    Dans un autre registre, la semi-privatisation de lespace public par les rsidents, parois encourage par lamunicipalit, montre aujourdhui ses limites et provoquent des conits entre les riverains soucieux de prserverleur cadre de vie et les autres usagers de la ville. De mme, la spcialisation de quartiers comme Paludate, laVictoire et dsormais Saint-Pierre, de plus en plus exclusivement ddis la nuit et la te, posent la questiondu bruit dans la ville, mais aussi celle de la prvention ecace des pratiques risque et en particulier de lalcoolisation outrance des jeunes, dont la municipalit a tard prendre la mesure.

    Comment protger et aire revenir les commerants et les proessionnels indpendants ? La Ville ne devrait-ellepas aire usage de son droit de premption pour aire en sorte que les mtres carrs librs en centre-ville leurrestent ddis ?

    Comment mnager une place aux activits conomiques, y compris lindustrie, dans la ville ?

    De manire gnrale, comment donc concilier les dirents usages de la ville, rsidentiel, proessionnel,esti ? La Ville, qui aujourdhui se contente de laisser aire, peut-elle jouer un rle rgulateur plus acti pourprvenir et dsamorcer les conits et promouvoir la mixit des usages ?

    1.4 / mi gi cc i, ic i

    Bordeaux passe souvent, tort, pour une ville bourgeoise . Ce qui est vrai, cest que les ingalits de revenu,sans tre orcment trs visibles, y sont particulirement ortes. Sil ait globalement bon vivre Bordeaux, unepartie importante de la population peine et soure. On estime environ 20 % le nombre de Bordelais qui vitsous le seuil de pauvret. Chaque soir, ils sont plusieurs centaines se retrouver la rue. Femmes seules avec

    enants, salaris pauvres, jeunes isols, malades, errants de la prcarit la grande dtresse, les acteurs sociauxet mdicaux sont conronts toute une gamme de situations de ragilit qui appellent chacune des rponsesspciques.

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    Les personnes en dicult ont des droits. Des services leur sont ddis. Le problme est quelles en ignorentsouvent lexistence ou sont dans lincapacit de les aire valoir et de les mobiliser. On connat lexemple du RSA chapeau , rarement rclam par ceux qui pourraient en bncier, mais il en est bien dautres. Que airepour mieux garantir aux personnes en situation de prcarit laccs aux droits, aux services et aux soins ? Quel

    quilibre trouver entre simplication par la centralisation (des ressources et des inormations en un mme lieu) etdploiement sur le territoire de structures de proximit.

    Quand la situation conomique est dgrade, la concurrence sociale tend se dvelopper. Comment aireen sorte que la solidarit ne soit pas perue comme une charge, une orme dassistance de quelques trs pauvres,pour les classes moyennes et aibles revenus du travail ? Na aut-il pas, au lieu dune gratuit daccs certainsservices pour quelques uns, passer une gratuit daccs pour tous dans certains domaines ? En matire de soins,des centres mdicaux dans chaque quartier, o chacun pourrait tre assur daccder gratuitement (en tantsoutenu dans lobtention de ses droits) des consultations et soins mdicaux de qualit, pourrait tre un signe decette solidarit qui rcuse la distinction entre assurs et assists.

    Leort budgtaire consacr par la Ville laction sociale est clairement insusant. Mais le problme nest passeulement celui des moyens. Il est celui de la multiplicit des acteurs, publics et priv, qui interviennent localement

    dans le champ mdico-social. Il est aussi celui de la coopration entre les territoires, car la dtresse est sansrontire. Quels dispositis de coordination et de coopration mettre en place pour optimiser laction mdico-sociale bordelaise ?

    1.5 / pi cii c

    Bordeaux est constitu de nombreuses communauts qui ont contribu, au l des sicles son dynamisme :antillais, maghrbins, aricains, Portugais, Espagnols, protestants, juis, basques, landais, prigourdins Cescommunauts vivent en bonne intelligence : de ait, Bordeaux ignore les vis conits que suscite parois dansdautres villes la cohabitation des communauts.

    Ce melting potsouvent mconnu nappartient pas seulement au pass : les trangers reprsentent aujourdhuiplus de 7 % de la population bordelaise, plus de 12 % des tudiants, sans compter les nombreux touristes trangersqui se pressent Bordeaux. Pourtant, il nest gure valoris par la Ville, qui vante plus volontiers son patrimoinearchitectural que sa diversit culturelle. Ce cosmopolitisme bordelais, cet esprit de tolrance par lequel Bordeaux

    se rattache la tradition des Lumires, comment le cultiver et le dvelopper ?

    Comment proter par exemple de la prsence des nombreuses communauts pour promouvoir la pratique deslangues, trangres aussi bien que rgionales ? Lcole a ici lvidence un rle cl jouer et il ne aut pas hsiter se xer des objectis ambitieux, tant le multilinguisme tend devenir une comptence indispensable.

    En attendant la ncessaire institution du droit de vote des trangers non communautaires aux lections locales,quels dispositis imaginer pour assurer ds prsent leur reprsentation et leur participation la vie politiquelocale ?

    En tant que dput, Vincent Feltesse a contribu sur sa rserve parlementaire au nancement du projet decentre musulman, et a justi sa dcision en rappelant que les communes assument lentretien des glises. Au-

    del de ce geste, que peut-on aire permettre aux direntes communauts religieuses bordelaises de pratiquerleur culte dans des conditions dgale dignit, dans le respect de la lacit ?

    Que peut-on aire enn pour mieux raconter, mieux aire connatre et mieux reconnatre le rle jou par lesdirentes communauts dans lhistoire bordelaise ? Il y a tout un patrimoine vivant, oral, extrmement riche,aujourdhui nglig par la Ville, collecter et valoriser.

    La tolrance ne vaut pas qu lgard des nationalits et des cultes. Elle vaut pour toutes les dirences. Larcente valse-hsitation dAlain Jupp sur le mariage pour tous et les divisions de ses adjoints sur la question,constituent cet gard des signaux proccupants. Pas tonnant, dans ces conditions, que Bordeaux ne gurepas dans le peloton de tte des villes engages dans la lutte contre lhomophobie. Proccupantes galement, lesactions rcemment menes par des collectis ouvertement machistes Sciences-Po Bordeaux. Elles rappellent, silen tait besoin, que le combat nest jamais ni contre le rejet de lautre.

    Comment lutter contre toutes les ormes de violence nes du rejet de la dirence ? La nomination, au sein duConseil municipal de Bordeaux, dun(e) adjoint(e) charg(e) de la lutte contre les discriminations, disposant demoyens signicatis, ne doit-elle pas tre envisage ?

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    II/ Comment amlIorer ConCrtement la vIe quotIdIenne desBordelaIs ?

    Bordeaux a beau tre la grande ville de France o la pression scale par habitant est la plus orte, le servicerendu aux habitants laisse parois ranchement dsirer. Il y a beaucoup aire pour tre en mesure deproposer aux habitants de la ville de Bordeaux ne serait-ce que le mme niveau de service que dans bien descommunes de la Cub.

    2.1 / Cb fci i ii

    Dcit des salles et terrains de sport, manque de mdiathques, vtust de bien des locaux, manque despacesverts et ludiques Sur tous ces points, lore municipale est prise en daut et contraste dsagrablement avec lesambitions aches par ailleurs pour Bordeaux.

    La raison en est que la Ville consacre aujourdhui une grande partie de son budget nancer des grandsquipements (Grand Stade, Opra, Cit des civilisations du vin), des quipements de prestige. Il est normalquune grande ville comme Bordeaux soit en qute de rayonnement. Le problme est quand cela se ait audtriment des services publics et des quipements de proximit. L encore, un rquilibrage savre ncessaire. Ilpasse sans doute par une meilleure rpartition des rles entre la mtropole (la CUB) et la Ville.

    En matire dquipements sportis, comment mettre Bordeaux au niveau des autres grandes villes ranaises ?Un plan global ne devrait-il pas tre envisag lchelle de la CUB, qui semble la plus adapte ? Et si le ParcLescure ne devient pas le stade de lUBB, ne vaudrait-il pas en aire un ple ddi au sport de proximit plutt quede le transormer en complexe immobilier comme la Ville en a lintention ?

    La ville compte aujourdhui moins de bibliothques que dans les annes 1970. Caudran et ses 40 000habitants doivent se contenter dun bibliobus . Le vaisseau amiral de Mriadeck nentrane en n de comptedans son sillage quune bien maigre otte Comment remdier ce sous-quipement patent, indigne dune villeo la culture et les lettres ont une si longue histoire ?

    2.2 / G i i Nous avons beau tre plus mobiles et plus connects que jamais, le temps continue nous manquer. Dans unegrande ville comme Bordeaux, sa gestion tourne vite au casse-tte. Saturation des rseaux aux heures de pointe,manque de souplesse des crneaux horaires, concurrence entre les temps, celui de lcole et celui du travail, celuidu noctambule qui se couche tard et du salari qui se lve tt, celui du neur et celui du livreur, celui du piton etcelui de lautomobiliste comment chrono-amnager la ville pour rendre compatible la multitude des agendasindividuels ?

    Avec son campus hors de la ville, ses emplois concentrs sur la rive gauche, son urbanisme trs tal, Bordeauxsoure peut-tre plus que dautres villes de la dicult quil y a concilier les temps, ce que traduit depuislongtemps la congestion de la rocade. Les mnages modestes, les prcaires, dont la mobilit est plus contrainteque choisie, en sourent particulirement. Sans doute la rponse passe-t-elle long terme par la mise en uvredun urbanisme plus dense et surtout plus mixte. Cest dailleurs la politique que Vincent Feltesse mne la CUB.Mais dans lintervalle, il aut bien aire avec la ville comme elle est. Des mesures doivent tre prises pour permettre

    aux Bordelais, et surtout aux Bordelaises qui en sont souvent les premires victimes, de desserrer (un peu) lacontrainte du temps.

    Comment introduire davantage de souplesse dans les horaires des services et quipements publics(administration, crches, bibliothques) pour permettre aux actis, en particulier ceux qui ont des horairesde travail dcals, deectuer leurs dmarches et de aire garder leurs enants ; pour permettre ceux qui nepartent pas en vacances daller la bibliothque au mois daot ; pour aire en sorte que le portage de repas audomicile des personnes ges soit assur le week-end, et pas seulement du lundi au vendredi comme cest le casactuellement ?

    limage dune ville comme Rennes, ne aut-il pas doter la ville (ou la CUB ?) dun bureau des temps chargde ngocier un nouveau contrat temporel entre les gros producteurs de temps (coles, administrations,entreprises), dont les horaires dterminent bien souvent les ntres ?

    Le-administration, le tl-travail, les espaces de co-working, le co-voiturage, lauto-partage acilitentgalement, chacun leur manire, la conciliation des temps. Que aire pour dvelopper ces pratiques, aujourdhuiencore trop condentielles et exprimentales, grande chelle ?

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    2.3 / p gi i c-hbi i

    On entend souvent vanter lattractivit retrouve de Bordeaux. Ce quon sait moins, cest que si Bordeaux gagneglobalement des habitants, certaines catgories de population quittent la ville en nombre. On observe en ait unturnoverimportant, avec une arrive massive de jeunes de 18-24 ans qui viennent aire leurs tudes Bordeaux,et un dpart non moins massi des jeunes actis en qute dun premier emploi et des jeunes mnages en qutedespace et de calme pour lever leurs enants.

    La vitalit tudiante est une bonne chose. Mais il est proccupant quune ville comme Bordeaux ne sache pasretenir les jeunes diplms quelle a orms et ne soit en mesure de leur orir ni susamment de dbouchsproessionnels ni un cadre de vie propice la ondation dune amille. Si Bordeaux veut grandir, elle ne doit pastre seulement une ville o lon passe, elle doit aussi tre une ville o lon reste.

    Comment donc retenir les laurats de nos universits et de nos coles et aciliter leur insertion proessionnelle Bordeaux ?

    Et comment aire une ville plus acile vivre pour les amilles, plus accueillante pour les enants ?

    lvidence, le nombre de places en crche est nettement insusant Bordeaux. Cest pourtant ce modede garde, collecti et non-lucrati, que privilgie la majorit des parents. Ny a-t-il pas l, sur une comptencemunicipale, une vritable daillance laquelle il aut remdier ?

    Laccueil priscolaire, et plus gnralement lore publique (sportive, culturelle, de loisirs), aite aux enants,ont galement question. Historiquement, la Ville a ait dans ce domaine le choix, qui nest pas en cause, de

    sappuyer sur les associations de quartier, mais sans prendre la peine de poser un cadre commun ni de dnir unprojet pdagogique lchelle de la ville. Il en rsulte une ore clate, peu lisible pour les parents, trop variable(dans sa composition comme dans son cot) dune cole et dun quartier lautre. Les amilles aises peuventaire leur march et combler par lore prive les carences du secteur public. Mais les autres ? La rorme desrythmes scolaires, dont la Ville a repouss lapplication la rentre de 2014, pourrait tre loccasion de mettre tousles partenaires autour de la table pour tablir enn un projet ducati de territoire ambitieux, cohrent etpartag.

    Par ailleurs, contrairement aux ides reues, Bordeaux nattire pas particulirement les retraits et les gs. Cestquil nest acile dtre vieux Bordeaux. Plus de 20 000 personnes ont aujourdhui plus de 75 ans Bordeaux etlon sait bien quavec laugmentation de lesprance de vie les gs seront de plus en plus nombreux. Pourtant, lebudget que la Ville leur consacre est drisoire. Le rcent licenciement des veilleurs de nuit, remplacs par un callcenterdans les rsidences pour personnes ges, constitue un signe inquitant.

    Que peut-on donc aire pour permettre nos seniors de vivre Bordeaux une retraite plus heureuse et une nde vie plus douce ? Comment en particulier attnuer leur isolement, dans une ville o la moiti des plus de 75 ansvivent seuls ?

    Comment soutenir les solidarits inter-gnrationnelles locales pour que laccompagnement des anciens ne soitpas purement et simplement laiss la charge des amilles ?

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    2.4 / m c i c bic ii

    Le ramnagement des quais est un succs. Les travaux du tramway ont permis la requalication des espacespublics sur quelques grands axes (Victoire, Pey Berland, cours de lIntendance, centre commercial Mriadeck etc.).Mais mesure quon sloigne des quais, de lhyper-centre et du tramway, on retombe vite dans lordinaire et lamonotonie de rues la voirie et au mobilier urbain souvent dgrads, sans commerces, sans lieux de rencontre,sans vgtation, o la voiture continue rgner en matre. A lvidence, les actions ponctuelles menes par lamunicipalit ne susent pas.

    Comment intervenir sur les espaces publics du quotidien les placettes, les rues pour les rendre plusagrables et chaleureux ?

    Ne pourrait-on envisager un programme damnagement convivial et cologique des quelques 100 placeset placettes de Bordeaux pour mettre un peu plus de vie, combler le manque de verdure, deau et de jeux pour

    enants dans la ville ?

    Cest trs bien dexposer lt des statues monumentales sur les sites touristiques de la ville. Mais lart ne doit-ilpas trouver sa place aussi au quotidien dans le reste de la ville, l o habitent les Bordelais ?

    Et comment raliser un partage plus quilibr de la rue entre pitons, cyclistes, automobilistes et transports en

    commun ?

    Ne aut-il pas aire de Bordeaux la premire ville de France de plus de 200 000 habitants basculer dans

    la ville 30 (30 km/h deviendrait ainsi la vitesse de rrence partout en ville) ?

    Alors que le stationnement vient dtre dpnalis (ce sont dsormais les maires qui xeront le montantdes PV), nest-il pas temps de doter Bordeaux dune politique cohrente en la matire ? Un consensus,

    responsabilisant et socialement quitable, doit pouvoir tre bti.

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    III/ Comment aIre un Bordeaux plus partICIpatI et plus dmoCratIque ?

    Cela ait prs de vingt ans que les mmes hommes gouvernent Bordeaux. Certains conseillers municipaux actuelstaient dj l du temps de Jacques Chaban-Delmas. Alain Jupp lui-mme a dj ait trois mandats la tte de laville et se prsente pour un quatrime, quand un Bertrand Delano Paris passe la main au bout de deux.

    Mais il y a plus proccupant : lopposition municipale nest pas respecte ; aucun lu issu de la diversit noccupeun mandat dadjoint ; les deux-tiers des membres de conseils de quartier sont coopts ; les associations sont soittrop peu soutenues soit satellises.

    De telles pratiques sont obsoltes. Elles sont une entrave au dploiement de la vie dmocratique, lespritdinitiative, la responsabilit citoyenne, en somme au dveloppement de Bordeaux et lpanouissement de ses

    habitants. Plus de renouvellement, plus de libert, plus de transparence sont ncessaires pour crer ce climat deconance et cette eervescence qui ont la ville crative et heureuse.

    3.1 / mi g g bic

    Un nouveau Stade ? Un PPP (partenariat public-priv). Une nouvelle cit municipale ? Encore un PPP. Unenouvelle crche ? Une DSP (Dlgation de service public). On le voit, la Ville sen remet volontiers au secteur privpour construire et grer ses quipements et ses services publics.

    Les marchs publics et les recours aux acteurs privs nont sur le principe rien de contestable. Le public ne saitni ne peut tout aire. Mais la recherche du moindre cot ne justie pas toujours que la Ville se dausse de sescomptences sur le secteur priv. Dans le cas de laccueil de la petite enance par exemple, le recours ladlgation de service public, simplement parce que a cote moins cher, ait question. Inversement, lintrt

    conomique pour les nances de la Ville dune opration comme le PPP du Grand Stade est pour le moinsdouteuse. Les rcents dboires des villes du Mans, de Lille ou de Lyon doivent nous alerter. Quant la rgiepublique, elle nest pas non plus toujours une garantie de bonne gestion. Ainsi Gaz de Bordeaux pratique des tarisnettement suprieurs GDF Suez. Et lOpra de Bordeaux, directement gre par la Ville, a vu dtourn de sescomptes plus de deux millions deuros par sa rgisseuse.

    En des temps de raraction de largent public, la bonne gestion est plus que jamais une ardente obligation.Comment la promouvoir Bordeaux ?

    Une charte de largent public ne devrait-elle pas tre labore, pour xer un cadre et des principes auxmarchs publics et plus gnralement aux relations entre le secteur public et le secteur priv ?

    Ne audrait-il pas associer les citoyens la gestion des services publics ? La CUB la ait pour la gestion duservice de lAssainissement : des reprsentants des associations et des usagers sigent dsormais au conseil

    dadministration de la Socit de Gestion de lAssainissement de la CUB (SGAC). Cette pratique pourrait tregnralise. Cela permettrait non seulement un meilleur contrle de largent public, mais galement une plusgrande transparence dans le service rendu.

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    3.2 / Bc gc icii vi

    En dpit doprations de communication savamment orchestres, la participation eective des citoyens la gestion de la Ville de Bordeaux reste bien modeste. Il y a bien des concertations avec les riverains sur lesprojets damnagement dans leur quartier, mais on y marchande plus quon y participe. Face aux limites de lareprsentation politique, la participation apparat pourtant comme une exigence dmocratique, un gage dgalitet une source de lgitimit pour laction publique locale. Dans ce domaine, il aut passer enn des paroles auxactes.

    Comment donc dmocratiser et responsabiliser les conseils de quartier ?

    Des budgets participatis consquents ne pourraient-ils pas tre instaurs ?

    Quelles dclinaisons imaginer des possibilits oertes par les outils numriques (wiki, living labetc.) pourintresser un plus large public aux enjeux politiques locaux, et capter notamment lattention des jeunes ?

    La ville, surtout lorsquil sagit de la ville-centre dune grande agglomration, ne sarrte pas ses rontiresadministratives. Elle accueille quotidiennement sur son territoire de nombreux usagers qui ny rsident pas maismobilisent ses ressources et participent son animation quotidienne : navetteurs, habitants des communesvoisines, tudiants des universits, patients hospitaliss etc., qui viennent travailler, sjourner Bordeaux. Euxaussi ont la ville. Ds lors, ne doivent-ils pas avoir leur mot dire sur sa gouvernance ? Ne doivent-ils pas treconsults, associs dune manire ou dune autre la dnition de bien des politiques municipales ? Commentaire pour entendre leurs besoins et prendre en compte leur voix ?

    3.3 / lib i cii

    Bordeaux a la chance de disposer dun riche tissu associati. Cest sur lui que reposent en grande partie lanimationde la ville et la vie des quartiers. Mais la municipalit peine aujourdhui trouver la bonne distance avec lesassociations. Elle en subventionne ort gnreusement certaines, auxquelles elle demande peu de compte.

    Dautres en revanche paient plus chers leur subventionnement et voient leurs initiatives vampirises par la Ville,qui nhsite pas rapper de son sceau rougeoyant ( Bordeaux, ma ville ) le moindre vnement. Dautres ennne reoivent aucune aide et doivent se dbrouiller pour trouver ne serait-ce quun lieu de runion, pour ne pasparler dun local. Aucune de ces situations nest satisaisante. Il aut trouver le bon quilibre entre chque enblanc et mise sous tutelle ; Il aut accompagner les associations dans leurs initiatives, tout en respectant leurautonomie.

    Selon quels critres subventionner les associations ? Comment introduire plus de transparence et dquit dansles relations de la Ville avec le secteur associati ?

    La lenteur avec laquelle avancent des projets comme celui de la salle des tes du Grand Parc ou de la halledes Douves tmoigne du peu dempressement mis par la Ville soutenir le dploiement dune vie associative un

    tant soit peu autonome. Il aut bien pourtant queles associations aient leurs maisons pour pouvoir vivre et sedvelopper. Ce ne sont pas les espaces qui manquent. Alors lesquels investir ? Quelles associations y installer ?Quels services mettre leur disposition pour leur permettre daccomplir leurs missions qui sont souvent dintrtgnral ? Il existe bien des ppinires pour les entreprises (il y en a peu Bordeaux). Pourquoi pas pour lesassociations ?

    Le secteur associati (au sens large) a non seulement une orte utilit sociale, mais joue galement un rleconomique important dans la ville. Par ses activits, il gnre de lemploi. Par son dynamisme, il produit delinnovation. Par sa dlit aux principes de lconomie sociale et solidaire (ESS), il dmontre au quotidien que leprot nest pas le seul moteur de linitiative ni une condition sine qua non de lquilibre conomique. Les projetsrelevant du champ de lESS doivent donc tre autant que possible accompagns, et leurs porteurs aids sur lavoie de la proessionnalisation. Pour ce aire, les outils ne manquent pas : conseil juridique, accs la commandepublique, micro-crdit, mtres carrs ddis dans les oprations damnagement, incubateurs... Il aut les mettreen uvre.

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    Iv/ Comment aIre de Bordeaux une porte ouverte sur le nouveau monde ?

    Lexpression peut sembler emphatique, et pourtant cest bel et bien un nouveau monde qui est en train dmergeren ce dbut de sicle. Un monde ouvert, dont les mtropoles deviennent les grands points de repre. Un mondeni, dans lequel la raraction des ressources naturelles, mais aussi la qute de sens et de lien, poussent linvention de nouveaux usages moins consommateurs, plus collaboratis : tiers-lieux, habitat cooprati, auto-partage, circuits courts, tltravail... Un monde en rseau, o les nouvelles technologies procurent aux individuset aux communauts quils orment des capacits indites de cration et de coopration. Comment aire entrerBordeaux dans ce nouveau monde ? Comment ly aire crotre et prosprer ?

    4.1 / r i ci-cib En 2050, Bordeaux sera sous le climat de Sville. Les inondations de lt ont rappel la vulnrabilit de notreville des pisodes climatiques exceptionnels dont lintensit et la rquence sont amenes saccrotre. Notreconsommation deau dpasse nos ressources. Le trac routier ait de lair de Bordeaux lun des plus pollus deFrance. Cest bien simple : la ville ne peut ni ne doit plus onctionner comme elle onctionne aujourdhui. Ici,pas dvolution en douceur possible, cest bien dune rupture dont nous avons besoin si nous voulons prserverlavenir.

    Rupture dans les choix urbanistiques. Quand le climat se rchaue et se drgle, la minralit de la ville,que les choix de la municipalit ont renorc, rvle ses limites. En priode de orte chaleur, elle provoque desphnomnes dlots, qui rendent la ville suocante et dangereuse pour les populations ragiles (enants, personnesges, asthmatiques etc.). En priode de orte prcipitation, limpermabilisation des sols avorise le ruissellement.Lintervention sur les espaces publics na donc pas seulement un enjeu esthtique et social, mais aussi sanitaireet environnemental. Comment les utiliser pour mieux rguler limpact des cycles naturels en milieu urbain, en

    dveloppant la prsence de leau (ontaines, noues urbaines) et du vgtal dans la ville ?

    Rupture dans notre gestion de lnergie. Lavenir est lautonomie nergtique et aux rseaux intelligents. Lachose ne doit pas tre envisage lchelle dun quartier, t-il cologique , mais bien celle de lagglomrationtout entire. Comment procder une rhabilitation nergtique du bti bordelais ? Comment passer de la prisede conscience laction et lexprimentation pour changer non seulement les modes de consommation delnergie, mais ses modes de production et de distribution ?

    Rupture encore dans nos rapports la matire. Les Bordelais se plaignent avec raison du problme de lacollecte des dchets dans lhyper-centre de Bordeaux. Elle illustre jusqu labsurde les carences de la cooprationmtropolitaine Bordeaux. Mais la question des dchets doit tre pose dans sa globalit. Il ne sagit passeulement de trouver des modes de stockage et de collecte plus ecaces des dchets produits. Il sagit derduire notre production de dchets et de basculer dans une logique de valorisation matire . Recyclage,

    compostage, mthanisation, chauage urbain ce que nous jetons parce que nous le pensons inutile peut servir bien des choses. Comment jeter moins et recycler mieux ? Les acteurs conomiques et associatis ne manquentpas Bordeaux, qui se sont empars de cette question (pensons au Garage moderne par exemple). La Ville doitdavantage sappuyer sur leurs exprimentations et leurs savoir-aire.

    Comme tout est li, on retrouve par ailleurs, dans la bote des outils mettre en uvre, ceux voqus plus haut(c. grer la ville mille temps ) pour aciliter la conciliation des temps : politique damnagement, politiquede la mobilit, dveloppement numrique. En aisant une ville plus dense et plus mixte, on rduit les distances eton acilite les circulations douces (vlo, marche pied). En dveloppant les transports en commun, mais aussile covoiturage et lauto-partage, on rduit les missions de gaz eet de serres. En dveloppant le tltravailet en crant des tiers-lieux, on rduit la mobilit contrainte. Gestion de lespace, gestion du temps, gestion desressources et protection de lenvironnement marchent ainsi de concert.

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    4.2 / uiii i

    Environ 80 000 tudiants (+12 000 en 10 ans) venus de toute lAquitaine, mais aussi dhorizons plus lointains,poursuivent aujourdhui leurs tudes dans lagglomration bordelaise. Chaque anne, ils sont plusieurs milliers sinstaller Bordeaux, redevenue la premire ville tudiante de la CUB avec 30 000 tudiants recenss,devant Pessac et Talence. Les perormances de lUniversit bordelaise ont ait ces dernires annes lobjet dunereconnaissance nationale, qui se traduit par des investissements importants de ltat (plusieurs centaines demillions deuros) la ois pour rhabiliter les sites ( plan campus ) et soutenir la recherche mene dans leslaboratoires bordelais (labels Idex et Labex).

    Pourtant, compare sa voisine toulousaine, Bordeaux ne ait gure deort pour accueillir ses tudiants etvaloriser son identit universitaire. Lenjeu est sans doute rgional et mtropolitain avant dtre municipal. Ilnempche que la ville de Bordeaux, qui constitue le lieu de vie privilgi des tudiants et compte plusieurs sitesdenseignement suprieur ( Carreire, la Bastide, aux Chartrons) sur son sol, a sans conteste une responsabilitparticulire.

    Pour beaucoup dtudiants, larrive Bordeaux, la recherche dun logement, les dplacements etc. sont unvritable parcours du combattant. Quelles cooprations la Ville de Bordeaux pourrait-elle nouer avec les acteurslocaux (collectivits, universits, bailleurs, employeurs) pour aciliter linstallation des tudiants et dvelopperdans la ville les services leur attention (logements et rsidences, restauration etc.) ?

    La structuration de lespace universitaire bordelais ait galement question. Quel modle privilgier ? Celuide la concentration de lenseignement suprieur sur un campus rhabilit ? Ou celui de la mise en rseau de sitesdenseignement suprieur diuss dans la ville ? Compte tenu de la ralit universitaire bordelaise un grandcampus excentr en cours de rhabilitation, mais des sites secondaires urbains et des tudiants majoritairementinstalls dans la ville-centre , il semble que ni lun ni lautre modle ne puisse tre envisag ltat pur. Reste trouver le bon quilibre, celui qui permettra Bordeaux de gagner ses galons de grande ville universitaire.

    4.3/ r i ci bi

    Le dveloppement conomique de Bordeaux est un enjeu crucial. La mtropole bordelaise est un territoireuniversitaire, jeune, innovant, positionn sur des lires davenir, en pointe sur lconomie crative. Mais quile sait, part nous ? Les acteurs locaux ont jusquici avanc en ordre trop dispers, limage de la ville deBordeaux qui a ait le choix aberrant de lancer seule (sans la Cub, sans le Dpartement, sans la Rgion) sa marqueterritoriale Osez Bordeaux . Et que dire des structures ddies au dveloppement conomique et lemploi, lvidence trop petites et trop nombreuses pour avoir une relle ecacit ?

    Le rsultat, cest un dynamisme conomique insusant au regard de lattractivit dmographique du territoire.En clair : nous crons des emplois, mais pas susamment pour aire ace lafux de main duvre. Au bout ducompte, 1 acti bordelais sur 4 pointe aujourdhui Ple Emploi, et le taux dactivit des Bordelais, en particulierdes emmes, est systmatiquement inrieur celui des habitants des autres grandes villes ranaises.

    Ce qui nous manque, ce ne sont pas les ressources nous les avons. Cest lunit, pour tre visibles, lisibles etcrdibles aux yeux des acteurs conomiques. Les questions sont donc les suivantes :

    Comment constituer une vraie marque Bordeaux et la promouvoir aux yeux des investisseurs et desindustriels ?

    Comment structurer un cosystme avorable pour les entreprises permettant leur cration, leur installationet leur panouissement Bordeaux ?

    Comment crer davantage des passerelles entre la recherche et lindustrie bordelaises pour stimulerlinnovation ?

    L encore, il aut se xer des objectis levs. Il sagit rien moins que de positionner Bordeaux dici vingtans comme lun des principaux ples conomiques de la aade ouest-europenne. Cest notre porte, maislambition ne pourra se concrtiser que par lunion de toutes les orces mtropolitaines.

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    4.4/ si ci c ccg biDans le nouveau monde , culture et crativit sont des matres-mots. Parce quelles contribuent ortement lattractivit des territoires. Parce que la cration, rvolutionne par les technologies numriques, structuretoute une conomie nouvelle et dynamique, qui trouve dans les grandes villes son terrain de prdilection. Parceque la population, toujours plus duque, a aim dexpriences indites et de culture.

    Si la politique culturelle est lun des grands checs de lquipe actuelle, cest aute davoir su sappuyer surla vitalit et le talent du tissu crati bordelais. Faute aussi davoir respect la culture, en la rduisant au rangde aire-valoir. Il aut inverser la tendance. Une politique culturelle lchelle dune ville comme Bordeaux doitcontribuer construire un mode de dveloppement plus soutenable pour chacun dentre nous. Pour cela, il estncessaire dintgrer les enjeux culturels dans les direntes politiques publiques.

    Comment donc accompagner les artistes et les acteurs culturels locaux, dans une logique de soutien et dedveloppement, pour leur permettre de crer, de se produire, de se proessionnaliser, de cooprer ? Commentnon seulement avoriser lmergence mais aussi accompagner les initiatives qui se dveloppent tous leschelons du territoire ?

    Comment, dans une ville o la culture prend souvent des ormes trs ocielles et institutionnelles, rendrela culture plus ouverte et accessible tous ? Comment aussi encourager les pratiques amateurs ? Les oyersartistiques ne manquent pas Bordeaux. Comment aire en sorte quils irriguent davantage la vie quotidiennedans les quartiers, les associations, les coles, les lieux publics ?

    Quel(s) espace(s) crer Bordeaux pour aire en sorte que sorganise une rfexion croise et rgulireentre les acteurs culturels, quils soient institutionnels ou issus de la socit civile, les collectivits et lEtat ?

    Cest un vrai projet culturel quil nous aut construire, ambitieux, audacieux, gnreux, mme de releverles ds du XXIe sicle. Lexprimentation est ltat normal des pratiques artistiques. Il est ncessaire quelengagement culturel de notre ville prenne lui aussi le risque de linnovation.

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