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FACTSHEET (04/10/2012) Page 1 L’équilibre : une donnée physique dont la fréquence est l’indicateur L’électricité ne se stocke pas en grande quantité et de manière économique. Il faut donc à tout moment un équilibre entre la quantité d’électricité injectée sur le réseau (production et importations) et la quantité prélevée (consommation, exportations et pertes).Véritable indicateur de cet équilibre la fréquence est une donnée essentielle à la gestion des réseaux d’électricité. En Europe, elle est de 50Hertz (soit une oscillation de 50 cycles par seconde). En d’autres mots, notre électricité réalise 50 cycles par seconde. Un léger écart par rapport à cette valeur de référence enclenche des automatismes et des actions de la part du gestionnaire de réseau : - une fréquence inférieure à 50Hertz reflète une consommation supérieure à la production d’électricité injectée dans le réseau. Il faut donc alors soit augmenter la production soit diminuer la consommation 1 . - une fréquence supérieure à 50Hertz reflète une production plus élevée que la consommation. Il faut donc diminuer la production ou augmenter la consommation pour rétablir l’équilibre. L’équilibre : une responsabilité partagée entre les producteurs et le gestionnaire du réseau de tranport. - La sécurité d’approvisionnement est en première instance une responsabilité des autorités. C’est dans ce cadre que le Secrétaire d’Etat à l’Energie détermine le plan d’équipement du pays et est habilité à prendre les mesures qui s’imposent (comme l’interdiction de fermetures de centrales, par exemple). - Les acteurs du marché (producteurs, fournisseurs, responsables d’équilibre) sont responsables, d’une part, du respect des contrats de fourniture à l’égard de leurs clients et, d’autre part, de l’équilibre quart-horaire entre l’énergie qu’ils injectent sur le réseau (y compris l’import) et la consommation de leurs clients (y compris l’export). Ils déterminent eux-mêmes si cette électricité résulte d’une production locale, d’une importation ou d’une combinaison des deux. - Elia, en tant que gestionnaire du réseau de transport (GRT) d’électricité, met son réseau à disposition des acteurs du marché, en ce compris les interconnexions, et déploie une panoplie de services pour veiller à l’équilibre instantané entre production et consommation de la zone belge, clé du bon fonctionnement du réseau européen. Si la demande est supérieure à l’offre, Elia peut rétablir l’équilibre : o en agissant sur l’offre et/ou la demande: par le biais des contrats de fourniture conclu avec des producteurs situés en Belgique et par des contrats d’interruptibilité conclus avec des clients industriels ou des agrégateurs (des acteurs de marché qui rassemblent un grand nombre 1 Si le déséquilibre n’est pas rapidement rétabli, la fréquence va continuer de baisser. En dessous d’environ 49,8 Hertz, la limite du réglage « normal » est atteinte et des mesures exceptionnelles sont mises en oeuvre par des automatismes. En dessous d’environ 48,5 Hertz, le réseau présente un risque majeur d’effondrement.

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FACTSHEET (04/10/2012)

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L’équilibre : une donnée physique dont la fréquence est l’indicateur

L’électricité ne se stocke pas en grande quantité et de manière économique. Il faut

donc à tout moment un équilibre entre la quantité d’électricité injectée sur le réseau

(production et importations) et la quantité prélevée (consommation, exportations et

pertes).Véritable indicateur de cet équilibre la fréquence est une donnée essentielle à

la gestion des réseaux d’électricité. En Europe, elle est de 50Hertz (soit une

oscillation de 50 cycles par seconde). En d’autres mots, notre électricité réalise 50

cycles par seconde.

Un léger écart par rapport à cette valeur de référence enclenche des automatismes

et des actions de la part du gestionnaire de réseau :

- une fréquence inférieure à 50Hertz reflète une consommation supérieure à la

production d’électricité injectée dans le réseau. Il faut donc alors soit augmenter

la production soit diminuer la consommation1.

- une fréquence supérieure à 50Hertz reflète une production plus élevée que la

consommation. Il faut donc diminuer la production ou augmenter la

consommation pour rétablir l’équilibre.

L’équilibre : une responsabilité partagée entre les producteurs et le

gestionnaire du réseau de tranport.

- La sécurité d’approvisionnement est en première instance une responsabilité

des autorités. C’est dans ce cadre que le Secrétaire d’Etat à l’Energie détermine

le plan d’équipement du pays et est habilité à prendre les mesures qui

s’imposent (comme l’interdiction de fermetures de centrales, par exemple).

- Les acteurs du marché (producteurs, fournisseurs, responsables d’équilibre)

sont responsables, d’une part, du respect des contrats de fourniture à l’égard de

leurs clients et, d’autre part, de l’équilibre quart-horaire entre l’énergie qu’ils

injectent sur le réseau (y compris l’import) et la consommation de leurs clients

(y compris l’export). Ils déterminent eux-mêmes si cette électricité résulte d’une

production locale, d’une importation ou d’une combinaison des deux.

- Elia, en tant que gestionnaire du réseau de transport (GRT) d’électricité,

met son réseau à disposition des acteurs du marché, en ce compris les

interconnexions, et déploie une panoplie de services pour veiller à l’équilibre

instantané entre production et consommation de la zone belge, clé du bon

fonctionnement du réseau européen.

Si la demande est supérieure à l’offre, Elia peut rétablir l’équilibre :

o en agissant sur l’offre et/ou la demande: par le biais des contrats de

fourniture conclu avec des producteurs situés en Belgique et par des

contrats d’interruptibilité conclus avec des clients industriels ou des

agrégateurs (des acteurs de marché qui rassemblent un grand nombre

1 Si le déséquilibre n’est pas rapidement rétabli, la fréquence va continuer de baisser. En

dessous d’environ 49,8 Hertz, la limite du réglage « normal » est atteinte et des mesures exceptionnelles sont mises en oeuvre par des automatismes. En dessous d’environ 48,5 Hertz,

le réseau présente un risque majeur d’effondrement.

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de moyens et petits consommateurs), ou encore, par des offres

volontaires

o en effectuant des achats de secours auprès des GRTs voisins, RTE en

France et TenneT aux Pays-Bas2.

Les transactions commerciales d’achat et de vente électricité s’opèrent soit via des

contacts bilatéraux entre un fournisseurs/producteur et un acheteur soit via les

marchés organisés (bourses). Généralement, les contrats d’approvisionnement à

long terme sont conclus via des transactions bilatérales et les contrats à court terme

sont conclus sur les marchés boursiers.

En Belgique, le marché à court terme de l’électricité est organisé par la bourse

Belpex. Grâce au couplage mis en place par les gestionnaires de réseau et les

bourses de l’électricité, les acteurs du marché belge peuvent accéder à une zone qui

couvre la France, les Pays-Bas, l’Allemagne, le Luxembourg et, indirectement, les

pays scandinaves : un ordre d’achat d’électricité placé sur Belpex peut être satisfait

par un ordre de vente placé sur Belpex ou sur les bourses françaises, allemandes et

scandinaves pour autant que les capacités d’import au sein de ces réseaux et aux

frontières belges soient suffisantes.

Sur les bourses, les règles du marché (jeu de l’offre et de la demande) sont

d’application et l’énergie disponible va aux acteurs les plus offrants. Pour que

l’électricité soit vendue au acteurs belges, il faut donc que les acteurs du marché

belge paient le prix fixé sur base de l’offre et la demande.

Les capacités d’importation de la Belgique

La Belgique est directement interconnectée aux Pays-Bas, par la frontière nord, et à

la France, par la frontière sud.La capacité commerciale d’importation maximale est

de 3500 MW.Du point de vue contractuel, cette capacité est répartie entre frontière

sud et frontière nord et mise à la disposition du marché sur base annuelle, mensuelle

et journalière.

Dans la réalité du marché, la Belgique peut importer jusqu’à 3500 MW (même s’ils

ne sont produits qu’aux Pays-Bas) pour autant que les offres des acteurs du marché

belge soient concurrentielles à l’égard des acteurs du marché allemand ou du marché

français.

Augmentation de la capacité d’importation par le biais de nouvelles

interconnexions

Des renforcements des interconnexions existantes (par exemple à la frontière nord)

et des projets de nouvelles liaisons (Nemo, interconnexion avec la Grande- Bretagne,

et Alegro (interconnexion directe avec l’Allemagne) sont nécessaires pour augmenter

2 Il s’agit de contrats de courte durée pour faire face à des incidents ou à des situations

exceptionnelles. Les prix et les quantités de ces contrats ne sont pas garantis, étant donné que la responsabilité finale pour l’équilibre des portefeuilles commerciaux est du ressort des

acteurs du marché.

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la capacité d’importation de la Belgique. Ces développements doivent être

accompagnés d’investissements permettant de garantir la stabilité du réglage de la

tension du réseau belge.

Les modèles de simulation

Elia dispose de modèles probabilistes qui permettent de réaliser des analyses de

risque et des simulations relatives à la sécurité d’approvisionnement.Ils permettent

de calculer pour tout l’horizon de temps et pour chaque heure de l’année la

probabilité que la consommation dans le système électrique belge puisse être

assurée en tenant compte des capacités d’import/export (en partant de l’hypothèse

que les acteurs de marché soient en mesure d’acheter à l’étranger l’énergie

nécessaire à l’alimentation de leurs clients).

C’est notamment sur base de simulations que le Ministre a établi son plan

d’équipement tel que publié à la fin du mois de juin.

Suite à l’évocation d’une prolongation de l’indisponibilité de Doel 3 et Tihange 2, Elia

a réalisé des simulations sur base des nouvelles hypothèses :

- indisponibilité des réacteurs de Doel 3 et de Tihange 2 ;

- maintien en activité de quelque 1000 MW de capacité de production thermique

(dont la mise hors service avait été annoncée par les producteurs – décision du

ministre).

Les simulations montrent que, dans cette hypothèse :

- la Belgique devient structurellement dépendante de ses importations à la pointe

hivernale pour couvrir la demande en électricité ;

- les renforcements réalisés par Elia dans les interconnexions permettent

d’importer l’énergie nécessaire (jusqu’à 3500 MW) pour autant que les acteurs

du marché belge trouvent des contreparties en dehors des frontières et que les

réseaux concernés présentent une capacité de transport suffisante ;

- les marges deviennent de plus en plus étroites pour la gestion du système

électrique belge et il devient impératif que plus aucune autre centrale ne soit

mise à l’arrêt pour une période longue.

Winter Outlook

Le « Winter Outlook » est une estimation des besoins en électricité et des moyens de

production disponibles pour y répondre à l’échelle de l’Europe. Il est réalisé chaque

hiver (un Summer Outlook est réalisé chaque été) par les gestionnaires de réseau de

34 pays interconnectés. Les résultats sont ensuite consolidés à l’échelle européenne

par ENTSO-E. Les informations devraient être disponibles fin novembre – début

décembre. Si le Winter Outlook met en évidence une augmentation des risques pour

les acteurs du marché belge à trouver de l’énergie électrique en dehors des

frontières en cas de vague de froid (couplé à des périodes à faible injection d’énergie

éolienne ou solaire, en particulier), Elia pourrait être amenée à prendre des mesures

exceptionnelles :

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- report des entretiens préventifs de son réseau afin de garantir une disponibilité

maximale de tous les éléments de réseau ;

- demande de report d’entretiens d’unités de production ;

- suivi opérationnel renforcé, tant en prévisionnel qu’en temps réel ;

- mise en commun avec les GRTs voisins RTE et TenneT de réserves et

optimisation des capacités de la frontière ;

- renforcement des demandes de flexibilité et de contrôle de la demande auprès

des acteurs de marché.

Situation de pénurie d’électricité

La pénurie est un phénomène qui peut généralement être anticipé.

Le Winter Outlook donne une première indication des périodes sensibles à l’échelle

européenne tandis que les prévisions de production et de consommation

communiquées par les fournisseurs permettent à Elia d’identifier anticipativement

d’éventuelles situations critiques.

Une procédure applicable en cas de pénurie est mise à jour régulièrement par Elia en

concertation avec le SPF Energie et le centre de crise du ministère de l’intérieur.

Limitation de la demande

En cas de pénurie avérée, des mesures actives de limitation de la demande

peuvent être décidées et déployées par les autorités ; elles sont ensuite mises en

œuvre par le GRT :

- campagne de sensibilisation auprès des citoyens et des entreprises,

relayée par les médias (radio, télévision, Internet, etc.) : les actions vont

des simples gestes applicables en tout temps et permettant en outre de réduire

la facture énergétique (extinction des appareils en veille, extinction des lumières

dans les pièces non occupées, baisse de la température de 1°, etc.), en passant

par des reports de consommation en-dehors de la pointe ;

- réduction de la consommation pour certains usages spécifiques pour les

entreprises et institutions (arrêt momentané de l’air conditionné, de la

réfrigération, de l’éclairage public, etc.) et pour les particuliers (chauffage

électrique, appareils domestiques, etc.

Délestage sélectif

Si, après avoir épuisé tous ces moyens, un déséquilibre entre production et

consommation devait être confirmé, Elia serait amenée à activer le plan de

délestage sélectif.Il permet de réduire la demande en énergie d’un nombre limité

de consommateurs pendant le temps nécessaire.

Ce délestage peut être mis en œuvre par blocs de 500 MW répartis

géographiquement à travers toute la Belgique, au sein de 5 zones représentant

chacune 100 MW : le nord-ouest, le centre, le nord-est, le sud-ouest et le sud- est. Il

est piloté au niveau des postes à haute tension du réseau Elia.

Des dispositions légales définissent les types de clients susceptibles d’être délestés

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en premier (les zones rurales), ceux qui doivent être approvisionnés en priorités

(entreprises Seveso, zones militaires, aéroports, etc.).

En cas de perturbation soudaine, comme une chute de fréquence (cf. l’événement

du 4 novembre 2006), le délestage se fait de manière automatique, par des relais de

fréquence situés dans les postes à haute tension. En fonction des besoins et de la

variation de la fréquence, jusqu’à 6 blocs de 500 MW peuvent être activés (soit 3000

MW au total).

En cas de pénurie, le délestage est réalisé préventivement, à la pointe, en fonction

du manque à couvrir. Si de telles situations devaient se répéter, une alternance

entre blocs pourrait être mise en œuvre (« délestages tournants ») de sorte à éviter

que ce soit toujours les mêmes consommateurs qui soient privés d’électricité.

Exemple de délestage dû à un événement soudain :

4 novembre 2006

Le 4 novembre 2006, la mise hors service plus tôt que prévu d’une ligne

surplombant un cours d’eau pour laisser passer un bateau quittant son chantier

naval avait provoqué une surcharge et le déclenchement en cascade de lignes à

haute tension dans le réseau allemand.

Le réseau synchrone européen s’est alors scindé en 3 zones distinctes.La partie

ouest, dont le Benelux, une partie de l’Allemagne, la France, la Suisse, l’Italie,

l’Espagne et le Portugal, s’est trouvée confrontée à un important déficit de

production, la consommation étant très largement supérieure à la production

présente dans cette partie du réseau européen.

Dans le réseau belge, deux parades ont été mises en œuvre :

- des unités de production à démarrage rapide ont été lancées immédiatement

pour générer une énergie complémentaire ;

- quelque 800 MW (soit environ 10% de la charge qui s’élevait alors à quelque

8000 MW) ont été interrompus brièvement, principalement dans la clientèle

industrielle et dans la clientèle résidentielle des zones rurales.

- des mesures identiques ont été prises par tous les pays de l’Europe continentale

confronté à cette situation.

Le réseau Elia a donc démontré sa capacité à réagir correctement à cette situation de

perturbation majeure et la situation normale être rétablie en moins d’une heure.

Pour de plus amples informations, veuillez contacter :

Média Lise Mulpas +32 2 546 73 75 +32 478 65 28 90 [email protected] Axelle Pollet +32 2 546 75 11 +32 475 84 38 91 [email protected]