5
Les gens de Gaza – La santé n’est pas une marchandise E.R. W. De Ceukelaire, Chaussée de Haecht 53, 1210 Bruxelles tous ensemble pour la santé MÉDECINE POUR LE TIERS MONDE WWW.M3M.BE Bulletin d’information trimestriel de Médecine pour le Tiers Monde (M3M) décembre 2014 – janvier – février 2015 S PB-PP BELGIE(N) - BELGIQUE bpost BRUXELLES-X P-915304

2014_4 M3M magazine

Embed Size (px)

DESCRIPTION

magazine trimestrielle de Médecine pour le Tiers Monde - décembre 2014 - janvier-février 2015

Citation preview

Page 1: 2014_4 M3M magazine

Les gens de Gaza – La santé n’est pas une marchandise

E.

R. W

. D

e Ce

ukel

aire

, Ch

auss

ée d

e H

aech

t 53

, 12

10 B

ruxe

lles

tous ensemblepour la santéMÉDECINE POURLE TIERS MONDEWWW.M3M.BE

Bulletin d’information trimestriel de Médecine pour le Tiers Monde (M3M)décembre 2014 – janvier – février 2015

Début octobre, Maria Theresa Lauron et Maitet Ledesma, de notre organisation partenaire philippine IBON, étaient en visite en Belgique. À Bruxelles, Namur et Louvain-la-Neuve, elles ont partagé leur expertise et leur expérience sur le changement climatique avec un public d’étudiants enthousiasmés. Chaque année, plus de 150.000 êtres humains meurent des conséquences du changement climatique, lequel se fait surtout sentir dans le Sud. Les invitées philippines ont expliqué comment, après le passage du typhon Haiyan, de nombreux Philippins avaient opté pour une existence de « réfugiés climatiques » à l’étranger. Dans leur propre pays, ils ont été chassés des régions côtières par leur propre gouvernement parce que leur sécurité serait trop compromise. Toutefois, des entreprises ont reçu l’autorisation de bâtir, dans ces mêmes régions côtières. Aux Philippines aussi, il existe une conscientisation croissante de la problématique du climat. Après ces soirées d’information, bien des étudiants ont manifesté le désir de s’engager avec M3M dans le projet « Climate Express ». À l’automne 2015, nous nous rendrons ensemble à Paris pour mettre la pression sur la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique. http://fr.climate-express.eu

Les gens de GazaEn septembre, Céline et Élisabeth, deux jeunes médecins, étaient en mission médicale à Gaza pour le compte de M3M. Pendant deux semaines, elles ont travaillé à l’hôpital Al-Awda, auprès de notre organisation partenaire Union of Health Work Committees, et elles ont rendu visite à des acteurs et organisations de premier plan. Céline a tenu un blog avec des photos et des témoignages. Les Palestiniens, très

affables et hospitaliers, l’ont profondément touchée. La photo de couverture du présent magazine a été réalisée par Céline. « C’est une famille qui habite dans ce qui reste de sa maison détruite à Beit Hanoun. Pendant tout un temps, ils ont pu séjourner dans une école des Nations Unies, mais ils ont dû s’en aller parce que l’école a rouvert ses portes aux élèves. Ils n’avaient nulle part où aller. Malgré cela, ils m’ont quand même invitée dans leur maison pour une tasse de thé. » m3m.be/blog/les-gens-de-gaza

So

uS l

a l

ou

pe

leS étudiantS belgeS Se mobiliSent pour le climat

n o t e z d é j à u n g r a n d m e r c i

9 décembre – Bruxelles Action « Stop The Killings » à l’occasion de la Journée internationale des droits de l’homme. www.stopthekillings.be

19 décembre – Bruxelles Action contre le TTIP et le TISA www.m3m.be/agenda

1er janvier Début des inscriptions aux 20 km de Bruxelles en compagnie de M3M. Cela vous intéresse ? Adressez un courriel à [email protected]

13-15 et 29 mars – Bruxelles Cycle de formation M3M : « Empowerment pour le droit à la santé »

À Jo et Michel qui, pour leur 30e anniversaire de mariage, n’ont pas voulu de cadeaux mais ont demandé qu’on fasse un versement en faveur de M3M.

Aux nombreux bénévoles de M3M qui ont permis le très beau succès de notre action à ManiFiesta.

Aux parents du bébé Lex, qui n’ont pas voulu de cadeaux mais ont demandé à leurs parents, proches et amis de faire un don en faveur du travail de notre partenaire philippin CHD.

Aux coureurs qui, lors du (semi)marathon et des 10 km de Bruxelles et de Liège, ont mis leurs efforts à contribution pour « Run4Gaza ».

Aux nombreuses personnes qui ont pris des initiatives en faveur de l’Union of Health Work Committees à Gaza : les groupes intal de Bruxelles, Charleroi, Gand et Turnhout, le GROS de Hoeilaart, la chorale de solidarité Sapukay de Merelbeke, Benefiet à Courtrai, les sections PTB de Genk et de Bruxelles, les maisons médicales de Médecine pour le Peuple, un groupe d’étudiants de Malines, la Ville de Gand, la Ville d’Ypres.

À Jolien, qui a suivi un stage à l’Étoile du Sud (EDS) au Congo et qui, à son retour, a organisé une soirée spaghetti pour ses amis. Les bénéfices sont allés à EDS.

Au GROS de Hoeilaart qui, lors de la Fête mondiale, à organisé un repair café en demandant une contribution facultative en faveur de M3M.

À Christine qui, pour sa pension, a préféré ne pas recevoir de cadeaux mais a demandé qu’on donne un coup de pouce à M3M.

Pour ne plus devoir être confronté à une montagne de déchets et pour s’engager en faveur de la durabilité, M3M et ManiFiesta ont conjugué leurs efforts. M3M a fourni les gobelets réutilisables pour tout le festival. Les visiteurs payaient un euro de caution pour leur gobelet lorsqu’ils commandaient une

boisson. Ils pouvaient offrir le gobelet ainsi utilisé « pour une bonne œuvre : M3M ». De la sorte, nous avons collecté pas moins de 3.662 euros. Merci à toutes les personnes qui ont offert leur gobelet et aux nombreux bénévoles de M3M qui ont assuré le succès de notre action !

m i e u x q u e 1 0 0 0 m o t S PB- PP BELGIE(N) - BELGIQUE

bpost

bruxelles-xP-915304

Les étudiants écoutent attentivement l’exposé sur la problématique du climat.

Maria Theresa Lauron

Médecine pour le Tiers Monde (M3M)Chaussée de Haecht 53 | 1210 Bruxelles Tél.: 02/209 23 65 | [email protected] | www.m3m.becompte n° BE15 0010 4517 8030www.facebook.com/M3M.BE

Ç a a v a n c e

L’action « Offrez votre gobelet » à ManiFiesta a connu un grand succès

phot

o: S

abin

Nijs

Page 2: 2014_4 M3M magazine

Au début de cette année, notre par-tenaire cubain a établi un diagnostic participatif des principaux problèmes

de santé dans la municipalité de Guanaba-coa. Et il y en avait pas mal ! En dehors des maisons peu salubres, de la situation pas-sablement délabrée du quartier en général et des difficultés d’accès à l’eau, il y avait également le tabagisme, la consommation d’alcool, la violence familiale, le suicide... C’étaient les problèmes de santé mentale que la communauté désirait aborder en tout premier lieu.

Cet auto-diagnostic a incité les respon-sables municipaux de la santé publique à réunir toutes les personnes qui jouent un rôle dans la santé publique locale lors d’un atelier organisé autour du problème de la violence familiale. Durant cet atelier, tous les facteurs de risque ont été répertoriés, tant au niveau de la famille qu’à celui de la communauté.

Les participants ont planché ensemble sur la façon de pouvoir améliorer la santé men-tale dans les divers secteurs de Guanaba-coa. Paula Lomba, psychiatre et directrice du centre local de santé mentale, a souligné le fait que la santé mentale n’est pas une affaire de relation de médecin à patient mais bien une question qui concerne toute la communauté. Un plan d’action a été éla-boré afin de prévenir tous ensemble la vio-lence en intervenant sur le milieu de vie.

Le résultat a été sidérant. Qu’il s’agisse de projets d’assainissement de l’environ-nement, d’un groupe de danse, d’une mini-ferme communautaire ou de la remise à neuf d’un local vidéo, jeunes et moins jeunes ont retroussé leurs manches ensemble et les plus costauds ont uni leurs efforts à ceux des plus vulnérables. Ensemble, on est plus fort, dit-on, dans ce cas !

é c h o S d u S u d

compromet l’accèS à l’eaul’induStrie minière

«Je m’appelle Eric Isolo Yav et je suis coordinateur au sein de l’organisation congolaise Étoile du Sud. J’ai passé toute ma vie à Lubumbashi. Depuis des années, la ville paie un lourd tribut aux pratiques de l’industrie minière. Cette activité consomme et pol-

lue d’énormes quantités d’eau. Cela complique grandement l’accès à l’eau potable pour les gens de la région.

Quotidiennement, dans mon vécu et mon travail, je constate avec tristesse à quel point il est malaisé d’avoir accès à l’eau potable. D’après les dernières statistiques, seulement 26 % de la population du Katanga seulement a accès à la distribution d’eau. Les 74 % restants doivent se contenter de l’eau des puits – en stagnation depuis longtemps, bien souvent – qui, de plus, sont difficiles d’accès et dont la qualité est des plus douteuses.

Je me rappelle que, dans les années 1990, il n’y avait pas de problème d’eau potable vraiment notoire, à Lubumbashi. Aujourd’hui, on le ressent quotidiennement : la pression dans les maisons est de plus en plus faible et nous sommes souvent des heures entières sans eau – ce qui n’était jamais le cas dans le temps. Nous devons économiser l’eau et la stocker pour pouvoir cuisiner et procéder à nos ablutions chaque jour. Autre problème : la pollution de l’eau, du fait que les exploi-tations minières rejettent directement les eaux usées dans les voies d’eau de la ville, sans procé-der à son épuration. Nous voyons flotter les poissons morts. La pénurie d’eau potable provoque également des maladies comme la diarrhée et la maladie des « mains sales » (comme on appelle le choléra). Cela compromet non seulement la santé des gens, mais, en outre, le traitement de ces maladies coûte lui aussi beaucoup d’argent.

Pour lutte contre cela, il est important de sensibiliser les gens, de les organiser et de les mobiliser. Nous allons sérieusement nous y atteler au cours des prochains mois. Nous devons continuer à insister auprès des autorités à propos des dangers de ces activités minières des plus nocives. »

congo:

environnement et une meilleure Santé mentaleenSemble pour un meilleur cuba:

F o c u S

sur place dans la formation de travailleurs médicaux. D’une part, cela risque de mettre en danger l’emploi dans les pays riches. D’autre part, la perte de travailleurs médicaux imputable à ce « transfert de compétences » pourrait faire s’écrouler complètement les systèmes de santé déjà passablement fragiles des pays en développement.

Le TTIP et le TISA vont également faire grimper considérablement les prix des médicaments, via une protection très poussée des brevets sur les médicaments. De ce fait, de nombreux habitants des pays en développement ne pourront plus s’acheter de médicaments pourtant essentiels. Sachant que, dans les pays en voie de développement, entre un quart et deux tiers des dépenses santé passent dans l’achat de médicaments, le prix de ces derniers constitue par conséquent un facteur crucial.

Des accords qui portent également atteinte à ce qui garnit votre assietteLà où le TISA affectera surtout les services publics, le TTIP, de son côté, s’en prendra à votre santé via, par exemple, votre alimentation. Le principal lobby industriel en faveur du TTIP est en effet l’industrie alimentaire et agricole, dont la multinationale Monsanto. Plusieurs produits de Monsanto sont toutefois interdits en Europe pour des raisons de santé, comme l’herbicide Lasso, du fait que nombre de fermiers qui l’ont utilisé ont été empoissonés. De même, l’hormone

la Santé n’eSt paS une marchandiSepar natalie van gijSel, collaboratrice campagne et politique

» « Le principal danger du TISA et du TTIP pour les soins de santé consiste en la création d’un

système de santé à deux vitesses. »

Actuellement, la Commission européenne négocie à propos de quelques accords de commerce et d’investissement qui

pourraient avoir des effets secondaires très dommageables pour la santé des gens et ce, à l’échelle mondiale. Il s’agit du TISA, un accord mondial sur le commerce des services (dont les soins de santé!) et du TTIP, le pacte transatlantique de commerce et d’investissement avec les États-Unis. M3M suit ces négociations de très près et désire de la part de nos hommes politiques qu’ils ne concluent pas d’accord susceptible de nuire au droit à la santé.

Une libéralisation poussée à l’extrêmeTant le TTIP que le TISA veulent libéraliser les secteurs des services. En clair, cela signifie que les services publics des secteurs du transport, des soins de santé ou de l’enseignement vont devoir affronter la concurrence de fournisseurs et distributeurs commerciaux.

Ces entreprises de services publics ne se trouvent malheureusement pas en position favorable pour faire face à cette concurrence. Elles pratiquent une toute autre logique que le secteur commercial du fait qu’elles

se chargent aussi de soins à des personnes grandement nécessiteuses ne disposant que d’un pouvoir d’achat réduit, tels les pauvres, les personnes âgées ou les chômeurs. Le secteur commercial, par contre, est là pour assurer un profit maximal à ses actionnaires et c’est ce qui explique la devise de ces services commercialisés : « Payez, et vous serez servis ! »

Le principal danger du TISA et du TTIP pour les soins de santé consiste en la création d’un système de santé à deux vitesses. À savoir des soins particuliers, de haute technologie et très spécialisés pour ceux qui peuvent se le permettre financièrement et de simples soins de santé publics pour les moins nantis. Selon l’état de vos finances, vous aurez donc ou pas accès à des soins de santé de qualité. Et ce, alors que tout le monde a pourtant le même droit à une bonne santé, quel que soit son statut ou son origine !

L’impact négatif sur la santé dans le SudLes deux accords devraient faciliter l’importation de travailleurs médicaux en provenance des pays en voie de développement, ce qui est souvent une stratégie meilleur marché que d’investir

de croissance Bovilac, qui provoque chez les humains les cancers du sein, des intestins et de la prostate, n’est autorisée nulle part à l’exception des États-Unis. Mais, par le biais du TTIP, les puissants lobbys d’entreprise entendent bien « harmoniser » ces législations de protection entre l’Europe et les États-Unis en les ramenant donc à la portion congrue.

Peu de transparence dans les négociationsLes deux accords sont négociés en secret. À l’issue des négociations, les rapports ne sont livrés qu’au compte-gouttes à la connaissance du grand public et sont en outre très minutieusement censurés. D’un autre côté, la Commission européenne n’hésite pas toutefois à se mettre en quête des conseils et avis des lobbys des entreprises commerciales.

M3M milite pour une politique qui favorise avant tout le bien-être des humains et non la chasse au profit. Aussi, le 19 décembre, M3M sera-t-elle présente à la mobilisation de l’Alliance D19-20 visant à dénoncer les négociations autour du TISA et TTIP.Plus d’infos : www.d19-20.be

phot

o: L

uz D

.Mon

tero

Esp

uela

Dans le Sud également, la population va ressentir les conséquences de ces accords.

Les habitants de Guanabacoa déterminent eux-mêmes les problèmes auxquels ils veulent s’attaquer.

Page 3: 2014_4 M3M magazine

Au début de cette année, notre par-tenaire cubain a établi un diagnostic participatif des principaux problèmes

de santé dans la municipalité de Guanaba-coa. Et il y en avait pas mal ! En dehors des maisons peu salubres, de la situation pas-sablement délabrée du quartier en général et des difficultés d’accès à l’eau, il y avait également le tabagisme, la consommation d’alcool, la violence familiale, le suicide... C’étaient les problèmes de santé mentale que la communauté désirait aborder en tout premier lieu.

Cet auto-diagnostic a incité les respon-sables municipaux de la santé publique à réunir toutes les personnes qui jouent un rôle dans la santé publique locale lors d’un atelier organisé autour du problème de la violence familiale. Durant cet atelier, tous les facteurs de risque ont été répertoriés, tant au niveau de la famille qu’à celui de la communauté.

Les participants ont planché ensemble sur la façon de pouvoir améliorer la santé men-tale dans les divers secteurs de Guanaba-coa. Paula Lomba, psychiatre et directrice du centre local de santé mentale, a souligné le fait que la santé mentale n’est pas une affaire de relation de médecin à patient mais bien une question qui concerne toute la communauté. Un plan d’action a été éla-boré afin de prévenir tous ensemble la vio-lence en intervenant sur le milieu de vie.

Le résultat a été sidérant. Qu’il s’agisse de projets d’assainissement de l’environ-nement, d’un groupe de danse, d’une mini-ferme communautaire ou de la remise à neuf d’un local vidéo, jeunes et moins jeunes ont retroussé leurs manches ensemble et les plus costauds ont uni leurs efforts à ceux des plus vulnérables. Ensemble, on est plus fort, dit-on, dans ce cas !

é c h o S d u S u d

compromet l’accèS à l’eaul’induStrie minière

«Je m’appelle Eric Isolo Yav et je suis coordinateur au sein de l’organisation congolaise Étoile du Sud. J’ai passé toute ma vie à Lubumbashi. Depuis des années, la ville paie un lourd tribut aux pratiques de l’industrie minière. Cette activité consomme et pol-

lue d’énormes quantités d’eau. Cela complique grandement l’accès à l’eau potable pour les gens de la région.

Quotidiennement, dans mon vécu et mon travail, je constate avec tristesse à quel point il est malaisé d’avoir accès à l’eau potable. D’après les dernières statistiques, seulement 26 % de la population du Katanga seulement a accès à la distribution d’eau. Les 74 % restants doivent se contenter de l’eau des puits – en stagnation depuis longtemps, bien souvent – qui, de plus, sont difficiles d’accès et dont la qualité est des plus douteuses.

Je me rappelle que, dans les années 1990, il n’y avait pas de problème d’eau potable vraiment notoire, à Lubumbashi. Aujourd’hui, on le ressent quotidiennement : la pression dans les maisons est de plus en plus faible et nous sommes souvent des heures entières sans eau – ce qui n’était jamais le cas dans le temps. Nous devons économiser l’eau et la stocker pour pouvoir cuisiner et procéder à nos ablutions chaque jour. Autre problème : la pollution de l’eau, du fait que les exploi-tations minières rejettent directement les eaux usées dans les voies d’eau de la ville, sans procé-der à son épuration. Nous voyons flotter les poissons morts. La pénurie d’eau potable provoque également des maladies comme la diarrhée et la maladie des « mains sales » (comme on appelle le choléra). Cela compromet non seulement la santé des gens, mais, en outre, le traitement de ces maladies coûte lui aussi beaucoup d’argent.

Pour lutte contre cela, il est important de sensibiliser les gens, de les organiser et de les mobiliser. Nous allons sérieusement nous y atteler au cours des prochains mois. Nous devons continuer à insister auprès des autorités à propos des dangers de ces activités minières des plus nocives. »

congo:

environnement et une meilleure Santé mentaleenSemble pour un meilleur cuba:

F o c u S

sur place dans la formation de travailleurs médicaux. D’une part, cela risque de mettre en danger l’emploi dans les pays riches. D’autre part, la perte de travailleurs médicaux imputable à ce « transfert de compétences » pourrait faire s’écrouler complètement les systèmes de santé déjà passablement fragiles des pays en développement.

Le TTIP et le TISA vont également faire grimper considérablement les prix des médicaments, via une protection très poussée des brevets sur les médicaments. De ce fait, de nombreux habitants des pays en développement ne pourront plus s’acheter de médicaments pourtant essentiels. Sachant que, dans les pays en voie de développement, entre un quart et deux tiers des dépenses santé passent dans l’achat de médicaments, le prix de ces derniers constitue par conséquent un facteur crucial.

Des accords qui portent également atteinte à ce qui garnit votre assietteLà où le TISA affectera surtout les services publics, le TTIP, de son côté, s’en prendra à votre santé via, par exemple, votre alimentation. Le principal lobby industriel en faveur du TTIP est en effet l’industrie alimentaire et agricole, dont la multinationale Monsanto. Plusieurs produits de Monsanto sont toutefois interdits en Europe pour des raisons de santé, comme l’herbicide Lasso, du fait que nombre de fermiers qui l’ont utilisé ont été empoissonés. De même, l’hormone

la Santé n’eSt paS une marchandiSepar natalie van gijSel, collaboratrice campagne et politique

» « Le principal danger du TISA et du TTIP pour les soins de santé consiste en la création d’un

système de santé à deux vitesses. »

Actuellement, la Commission européenne négocie à propos de quelques accords de commerce et d’investissement qui

pourraient avoir des effets secondaires très dommageables pour la santé des gens et ce, à l’échelle mondiale. Il s’agit du TISA, un accord mondial sur le commerce des services (dont les soins de santé!) et du TTIP, le pacte transatlantique de commerce et d’investissement avec les États-Unis. M3M suit ces négociations de très près et désire de la part de nos hommes politiques qu’ils ne concluent pas d’accord susceptible de nuire au droit à la santé.

Une libéralisation poussée à l’extrêmeTant le TTIP que le TISA veulent libéraliser les secteurs des services. En clair, cela signifie que les services publics des secteurs du transport, des soins de santé ou de l’enseignement vont devoir affronter la concurrence de fournisseurs et distributeurs commerciaux.

Ces entreprises de services publics ne se trouvent malheureusement pas en position favorable pour faire face à cette concurrence. Elles pratiquent une toute autre logique que le secteur commercial du fait qu’elles

se chargent aussi de soins à des personnes grandement nécessiteuses ne disposant que d’un pouvoir d’achat réduit, tels les pauvres, les personnes âgées ou les chômeurs. Le secteur commercial, par contre, est là pour assurer un profit maximal à ses actionnaires et c’est ce qui explique la devise de ces services commercialisés : « Payez, et vous serez servis ! »

Le principal danger du TISA et du TTIP pour les soins de santé consiste en la création d’un système de santé à deux vitesses. À savoir des soins particuliers, de haute technologie et très spécialisés pour ceux qui peuvent se le permettre financièrement et de simples soins de santé publics pour les moins nantis. Selon l’état de vos finances, vous aurez donc ou pas accès à des soins de santé de qualité. Et ce, alors que tout le monde a pourtant le même droit à une bonne santé, quel que soit son statut ou son origine !

L’impact négatif sur la santé dans le SudLes deux accords devraient faciliter l’importation de travailleurs médicaux en provenance des pays en voie de développement, ce qui est souvent une stratégie meilleur marché que d’investir

de croissance Bovilac, qui provoque chez les humains les cancers du sein, des intestins et de la prostate, n’est autorisée nulle part à l’exception des États-Unis. Mais, par le biais du TTIP, les puissants lobbys d’entreprise entendent bien « harmoniser » ces législations de protection entre l’Europe et les États-Unis en les ramenant donc à la portion congrue.

Peu de transparence dans les négociationsLes deux accords sont négociés en secret. À l’issue des négociations, les rapports ne sont livrés qu’au compte-gouttes à la connaissance du grand public et sont en outre très minutieusement censurés. D’un autre côté, la Commission européenne n’hésite pas toutefois à se mettre en quête des conseils et avis des lobbys des entreprises commerciales.

M3M milite pour une politique qui favorise avant tout le bien-être des humains et non la chasse au profit. Aussi, le 19 décembre, M3M sera-t-elle présente à la mobilisation de l’Alliance D19-20 visant à dénoncer les négociations autour du TISA et TTIP.Plus d’infos : www.d19-20.be

phot

o: L

uz D

.Mon

tero

Esp

uela

Dans le Sud également, la population va ressentir les conséquences de ces accords.

Les habitants de Guanabacoa déterminent eux-mêmes les problèmes auxquels ils veulent s’attaquer.

Page 4: 2014_4 M3M magazine

Début octobre, Maria Theresa Lauron et Maitet Ledesma, de notre organisation partenaire philippine IBON, étaient en visite en Belgique. À Bruxelles, Namur et Louvain-la-Neuve, elles ont partagé leur expertise et leur expérience sur le changement climatique avec un public d’étudiants enthousiasmés. Chaque année, plus de 150.000 êtres humains meurent des conséquences du changement climatique, lequel se fait surtout sentir dans le Sud. Les invitées philippines ont expliqué comment, après le passage du typhon Haiyan, de nombreux Philippins avaient opté pour une existence de « réfugiés climatiques » à l’étranger. Dans leur propre pays, ils ont été chassés des régions côtières par leur propre gouvernement parce que leur sécurité serait trop compromise. Toutefois, des entreprises ont reçu l’autorisation de bâtir, dans ces mêmes régions côtières. Aux Philippines aussi, il existe une conscientisation croissante de la problématique du climat. Après ces soirées d’information, bien des étudiants ont manifesté le désir de s’engager avec M3M dans le projet « Climate Express ». À l’automne 2015, nous nous rendrons ensemble à Paris pour mettre la pression sur la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique. http://fr.climate-express.eu

Les gens de GazaEn septembre, Céline et Élisabeth, deux jeunes médecins, étaient en mission médicale à Gaza pour le compte de M3M. Pendant deux semaines, elles ont travaillé à l’hôpital Al-Awda, auprès de notre organisation partenaire Union of Health Work Committees, et elles ont rendu visite à des acteurs et organisations de premier plan. Céline a tenu un blog avec des photos et des témoignages. Les Palestiniens, très

affables et hospitaliers, l’ont profondément touchée. La photo de couverture du présent magazine a été réalisée par Céline. « C’est une famille qui habite dans ce qui reste de sa maison détruite à Beit Hanoun. Pendant tout un temps, ils ont pu séjourner dans une école des Nations Unies, mais ils ont dû s’en aller parce que l’école a rouvert ses portes aux élèves. Ils n’avaient nulle part où aller. Malgré cela, ils m’ont quand même invitée dans leur maison pour une tasse de thé. » m3m.be/blog/les-gens-de-gaza

So

uS l

a l

ou

pe

leS étudiantS belgeS Se mobiliSent pour le climat

Pour ne plus devoir être confronté à une montagne de déchets et pour s’engager en faveur de la durabilité, M3M et ManiFiesta ont conjugué leurs efforts. M3M a fourni les gobelets réutilisables pour tout le festival. Les visiteurs payaient un euro de caution pour leur gobelet lorsqu’ils commandaient une

boisson. Ils pouvaient offrir le gobelet ainsi utilisé « pour une bonne œuvre : M3M ». De la sorte, nous avons collecté pas moins de 3.662 euros. Merci à toutes les personnes qui ont offert leur gobelet et aux nombreux bénévoles de M3M qui ont assuré le succès de notre action !

m i e u x q u e 1 0 0 0 m o t S

Les étudiants écoutent attentivement l’exposé sur la problématique du climat.

Maria Theresa Lauron

Ç a a v a n c e

L’action « Offrez votre gobelet » à ManiFiesta a connu un grand succès

phot

o: S

abin

Nijs

Page 5: 2014_4 M3M magazine

Les gens de Gaza – La santé n’est pas une marchandise

E.

R. W

. D

e Ce

ukel

aire

, Ch

auss

ée d

e H

aech

t 53

, 12

10 B

ruxe

lles

tous ensemblepour la santéMÉDECINE POURLE TIERS MONDEWWW.M3M.BE

Bulletin d’information trimestriel de Médecine pour le Tiers Monde (M3M)décembre 2014 – janvier – février 2015

Début octobre, Maria Theresa Lauron et Maitet Ledesma, de notre organisation partenaire philippine IBON, étaient en visite en Belgique. À Bruxelles, Namur et Louvain-la-Neuve, elles ont partagé leur expertise et leur expérience sur le changement climatique avec un public d’étudiants enthousiasmés. Chaque année, plus de 150.000 êtres humains meurent des conséquences du changement climatique, lequel se fait surtout sentir dans le Sud. Les invitées philippines ont expliqué comment, après le passage du typhon Haiyan, de nombreux Philippins avaient opté pour une existence de « réfugiés climatiques » à l’étranger. Dans leur propre pays, ils ont été chassés des régions côtières par leur propre gouvernement parce que leur sécurité serait trop compromise. Toutefois, des entreprises ont reçu l’autorisation de bâtir, dans ces mêmes régions côtières. Aux Philippines aussi, il existe une conscientisation croissante de la problématique du climat. Après ces soirées d’information, bien des étudiants ont manifesté le désir de s’engager avec M3M dans le projet « Climate Express ». À l’automne 2015, nous nous rendrons ensemble à Paris pour mettre la pression sur la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique. http://fr.climate-express.eu

Les gens de GazaEn septembre, Céline et Élisabeth, deux jeunes médecins, étaient en mission médicale à Gaza pour le compte de M3M. Pendant deux semaines, elles ont travaillé à l’hôpital Al-Awda, auprès de notre organisation partenaire Union of Health Work Committees, et elles ont rendu visite à des acteurs et organisations de premier plan. Céline a tenu un blog avec des photos et des témoignages. Les Palestiniens, très

affables et hospitaliers, l’ont profondément touchée. La photo de couverture du présent magazine a été réalisée par Céline. « C’est une famille qui habite dans ce qui reste de sa maison détruite à Beit Hanoun. Pendant tout un temps, ils ont pu séjourner dans une école des Nations Unies, mais ils ont dû s’en aller parce que l’école a rouvert ses portes aux élèves. Ils n’avaient nulle part où aller. Malgré cela, ils m’ont quand même invitée dans leur maison pour une tasse de thé. » m3m.be/blog/les-gens-de-gaza

So

uS l

a l

ou

pe

leS étudiantS belgeS Se mobiliSent pour le climat

n o t e z d é j à u n g r a n d m e r c i

9 décembre – Bruxelles Action « Stop The Killings » à l’occasion de la Journée internationale des droits de l’homme. www.stopthekillings.be

19 décembre – Bruxelles Action contre le TTIP et le TISA www.m3m.be/agenda

1er janvier Début des inscriptions aux 20 km de Bruxelles en compagnie de M3M. Cela vous intéresse ? Adressez un courriel à [email protected]

13-15 et 29 mars – Bruxelles Cycle de formation M3M : « Empowerment pour le droit à la santé »

À Jo et Michel qui, pour leur 30e anniversaire de mariage, n’ont pas voulu de cadeaux mais ont demandé qu’on fasse un versement en faveur de M3M.

Aux nombreux bénévoles de M3M qui ont permis le très beau succès de notre action à ManiFiesta.

Aux parents du bébé Lex, qui n’ont pas voulu de cadeaux mais ont demandé à leurs parents, proches et amis de faire un don en faveur du travail de notre partenaire philippin CHD.

Aux coureurs qui, lors du (semi)marathon et des 10 km de Bruxelles et de Liège, ont mis leurs efforts à contribution pour « Run4Gaza ».

Aux nombreuses personnes qui ont pris des initiatives en faveur de l’Union of Health Work Committees à Gaza : les groupes intal de Bruxelles, Charleroi, Gand et Turnhout, le GROS de Hoeilaart, la chorale de solidarité Sapukay de Merelbeke, Benefiet à Courtrai, les sections PTB de Genk et de Bruxelles, les maisons médicales de Médecine pour le Peuple, un groupe d’étudiants de Malines, la Ville de Gand, la Ville d’Ypres.

À Jolien, qui a suivi un stage à l’Étoile du Sud (EDS) au Congo et qui, à son retour, a organisé une soirée spaghetti pour ses amis. Les bénéfices sont allés à EDS.

Au GROS de Hoeilaart qui, lors de la Fête mondiale, à organisé un repair café en demandant une contribution facultative en faveur de M3M.

À Christine qui, pour sa pension, a préféré ne pas recevoir de cadeaux mais a demandé qu’on donne un coup de pouce à M3M.

Pour ne plus devoir être confronté à une montagne de déchets et pour s’engager en faveur de la durabilité, M3M et ManiFiesta ont conjugué leurs efforts. M3M a fourni les gobelets réutilisables pour tout le festival. Les visiteurs payaient un euro de caution pour leur gobelet lorsqu’ils commandaient une

boisson. Ils pouvaient offrir le gobelet ainsi utilisé « pour une bonne œuvre : M3M ». De la sorte, nous avons collecté pas moins de 3.662 euros. Merci à toutes les personnes qui ont offert leur gobelet et aux nombreux bénévoles de M3M qui ont assuré le succès de notre action !

m i e u x q u e 1 0 0 0 m o t S PB- PP BELGIE(N) - BELGIQUE

bpost

bruxelles-xP-915304

Les étudiants écoutent attentivement l’exposé sur la problématique du climat.

Maria Theresa Lauron

Médecine pour le Tiers Monde (M3M)Chaussée de Haecht 53 | 1210 Bruxelles Tél.: 02/209 23 65 | [email protected] | www.m3m.becompte n° BE15 0010 4517 8030www.facebook.com/M3M.BE

Ç a a v a n c e

L’action « Offrez votre gobelet » à ManiFiesta a connu un grand succès

phot

o: S

abin

Nijs