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- 1 - N° 71 Bulletin trimestriel Septembre 2012 Edito Relisons avec profit le jugement dernier au chapitre 25 de Saint Mat- thieu : le roi trie les bons des mauvais d’après le service qu’ils ont rendu à leurs semblables qui sont dans les pires des situations. Le diaconat est le signe sacramentel de cette diaconie. En parcourant les pages que vous tenez en mains, vous verrez combien les exigences sont vécues dans notre Eglise. Et ce n’est pas toujours facile ! Par ailleurs, le 11 octobre prochain, nous nous souviendrons du début du Concile Vatican, il y a 50 ans. Dans ce courant d’air voulu par Jean XIII, renaissait le diaconat permanent qui avait été mis entre parenthèse pendant plusieurs siècles. Nous ne pouvons pas être corporatiste et uniquement nous braquer sur ce fait. Evidemment. Ce courant d’air a été un fameux coup de vent qui a voulu retrouver les racines de notre Ekklèsia. Dans les mois et les années qui viennent, et, dans bien des lieux, on se souviendra de tous les apports de ce Con- cile qui n’a pas encore donné tout ce qu’il contient. Bonne année académique à tous ! Jacques DELCOURT Bureau de dépôt : ROCHEFORT Adresse de retour : rue de Behogne 45 - 5580 ROCHEFORT Numéro d’agrément : P000595 Belgique- België P.P. 5580 Rochefort 6/71397

Edito · 2020. 9. 2. · N° 71 Bulletin trimestriel Septembre 2012 Edito Relisons avec profit le jugement dernier au chapitre 25 de Saint Mat-thieu : le oi tie les bons des mauvais

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N° 71 Bulletin trimestriel Septembre 2012

Edito

Relisons avec profit le jugement dernier au chapitre 25 de Saint Mat-thieu : le roi trie les bons des mauvais d’après le service qu’ils ont rendu à leurs semblables qui sont dans les pires des situations. Le diaconat est le signe sacramentel de cette diaconie. En parcourant les pages que vous tenez en mains, vous verrez combien les exigences sont vécues dans notre Eglise. Et ce n’est pas toujours facile !

Par ailleurs, le 11 octobre prochain, nous nous souviendrons du début du Concile Vatican, il y a 50 ans. Dans ce courant d’air voulu par Jean XIII, renaissait le diaconat permanent qui avait été mis entre parenthèse pendant plusieurs siècles. Nous ne pouvons pas être corporatiste et uniquement nous braquer sur ce fait. Evidemment. Ce courant d’air a été un fameux coup de vent qui a voulu retrouver les racines de notre Ekklèsia. Dans les mois et les années qui viennent, et, dans bien des lieux, on se souviendra de tous les apports de ce Con-cile qui n’a pas encore donné tout ce qu’il contient.

Bonne année académique à tous ! Jacques DELCOURT

Bureau de dépôt : ROCHEFORT Adresse de retour : rue de Behogne 45 - 5580 ROCHEFORT Numéro d’agrément : P000595

Belgique- België P.P.

5580 Rochefort 6/71397

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FACETTES

SOUS LE SOLEIL , TOUT SIMPLEMENT… Au seuil de ces vacances qui s’achèvent, une prière nous invitait à une plus grande proximité avec Dieu. Que ce soit à travers des rencontres, des découvertes, une vie de famille tonifiée, un émerveillement devant la na-ture, tous les chemins étaient bons pour manifester au Seigneur toute la place qu’Il a dans nos vies alors même que notre quotidien « overbooké » nous Le fait parfois si facilement oublier… Et nous voici déjà en septembre : ce fameux quotidien se rappelle à nous et avec lui, le tourbillon de nos tâches et la valse du temps qui court ! Dieu sait fort bien que notre vie est prenante ! Il ne nous demande pas grand-chose. Peut-être même ne nous demande-t-Il rien… Il attend, sans rien dire. Mais ô combien Il espère ! Une pensée, un geste, quelques « je T’aime » … Tout cela ne nous prend pas de notre précieux temps mais préserve la proximité du cœur avec Celui qui, sans se lasser, se tient en silence devant nous. Et si, de temps en temps, nous nous tenions, nous aussi, simplement en silence devant Lui ? Sans autre souci que celui « d’être là », rien que pour Lui. Et même si la fatigue du jour nous fait nous endormir quelques ins-tants, quelle importance ? Nous restons… rien que pour Lui… Et voilà que tout s’apaise. « Venez et voyez », disait Jésus. D’accord, Seigneur : je viens et je viens pour Te voir ! Te voir, Te contempler, m’enivrer de Toi : Tu es le Soleil de ma vie ! Bien des paroisses réservent une place de choix à l’adoration du Saint Sa-crement. Que ce soit quotidiennement, l’un ou l’autre jour de semaine, tant de fois par mois ou jour et nuit, tout au long de l’année, le Seigneur est présenté visiblement comme Il s’est montré à ses trois apôtres au Mont Thabor. Et que voit-on ? Il y a du monde ! De tous bords et de tous âges! Tous ceux et celles qui consacrent un peu de leur temps à l’adoration ré-gulière disent combien cela change peu à peu, mais en profondeur,

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l’esprit et le cœur. C’est qu’on ne voit pas « quelque chose » qui nous plaît mais on rencontre Quelqu’un qui nous touche au plus intime de nous-mêmes. Que l’Hostie consacrée soit visible ou non ne change rien au fait que le Christ y est réellement présent mais contempler ce signe par excellence de sa Présence qu’est l’Eucharistie, nous fait entrer dans une profonde communion. Comme l’a si bien dit le Curé d’Ars « Il m’avise et je L’avise ». Et les grâces en tous genres nous arrivent en abondance ! Au Mont Thabor, les apôtres n’ont pas vénéré une idole mais ils ont été « pris corps et âme » par l’immensité et la beauté du Seigneur. Si Jésus fut transfiguré devant eux, à leur tour, ils ont été transfigurés par Lui. Cette expérience fut si intense qu’ils n’en dirent pas un mot : comme Ma-rie, ils ont gardé tout cela dans la mémoire du cœur. Pour nous aussi, les moments de pur bonheur vécus avec le Seigneur sont bien précieux car ils nous aident à traverser les passages plus vides de notre chemin spirituel… lorsque Dieu nous semble parfois lointain ou trop discret… Le soleil de nos vacances a pu se montrer capricieux ou bien encore, il nous semble bien loin déjà. Mais sous les nuages ou la grisaille de l’automne qui s’ébauche, il est un Soleil qui ne nous fera jamais défaut. Ce Soleil de Dieu, puissions-nous nous y exposer toute l’année, tout sim-plement. Il n’y a d’autre risque à le faire qu’à nous laisser aimer pour aimer mieux, à notre tour.

Edith.

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Les filles de la Charité

Merci, chères Sœurs

Le week-end des 23 et 24 juin à Rochefort avait lieu la Fête annuelle de la Solidarité d’Accueil Famenne. À cette occasion, il avait été décidé de fêter le départ des Sœurs de la Charité après 104 ans de présence à Ro-chefort. Le dimanche 24, une eucharistie en plein air a fourni l’occasion de les remercier de ce qu’elles avaient fait pour la communauté rochefor-toise.

C’est à Jacques Dessaucy qu’avait été confiée la tâche d’exprimer la reconnaissance des diacres qui ont suivi leur formation dans les locaux d’Accueil Famenne.

Mes Sœurs,

Cela fait une quinzaine d’années que les cours de formation des candidats diacres se font un samedi sur deux dans les locaux d’Accueil Famenne. Les candidats ainsi que les prêtres et les diacres qui les forment se sentent ici chez eux et y viennent avec plaisir. Les diacres ordonnés gardent un excellent souvenir du passage dans cette maison.

Cela est dû à la présence des Sœurs qui, le samedi, nous accueillent dès 9 h dans la discrétion. C’est ici que la communauté diaconale se forme grâce au cadre serein et propice à la prière et qu’elle grandit autour d’innombrables tasses de café gentiment préparées par les Sœurs.

Merci mes Sœurs pour cet accueil chaleureux ! Les diacres vous re-gretteront et garderont longtemps le souvenir de votre hospitalité bien-veillante.

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Diaconesses ? (suite)

Dans le numéro de juin, Xavier m’a interpellé à propos de l’article que j’avais écrit dans le numéro de mars sur les diaconesses. Il y décèle “un esprit revendicateur et provocateur envers l’Église”.

Pour que le choses soient bien claires, il faut rappeler qu’en no-vembre 2002, la Commission Théologique Internationale, présidée à l’époque par celui qui était encore le cardinal Ratzinger, a publié un long texte sur le diaconat. Celui-ci s’intitule : LE DIACONAT. Évolution et pers-pective.

Dans son introduction, celui-ci précise : Bien que le Concile ne se soit pas prononcé sur le ministère diaconal féminin dont il est fait mention dans le passé, celui-ci doit être étudié pour qu’en soit établi le statut ecclé-sial et que soit examinée l’actualité qu’on pourrait lui reconnaître.1

Aussi ne me paraît-il ni déplacé, ni provocateur de documenter cette question.

Jacques Dessaucy

Nouvelles

Au mois de mai, Michel et Arlette Hoyoux nous donnaient de leurs nouvelles (en s’adressant au rédacteur de ce bulletin) :

Nous sommes, comme tu le sais bien sûr, grands-parents de quatre petits enfants (Antoine, Christelle, Christophe et Julien). Les deux pre-miers cités dans le foyer de notre fille Christine, […]les deux autres,[..] dans le foyer de notre fils Philippe […].

Un heureux évènement est la publication à Paris aux éditions Elzévir du premier roman de Antoine (17 ans), notre jeune écrivain. En voici le

1 La documentation catholique - 19 janvier 2003 - N° 2284.

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titre "L'enfant perdu et la prophétie d'Haltor". Son œuvre est proposée dans 2500 librairies, dans cinq pays (Belgique, France, Luxembourg, Suisse et Canada), ainsi que dans les grandes librairies proposant l'achat en ligne avec expédition de la commande à domicile. Ce premier roman pour tout public, sera suivi d'un second, qui nous donnera la clef de l'énigme. Il s'agit donc d'une histoire en deux tomes.

Enfin, tout en restant discret, sur nos engagements respectifs ...

-mon épouse assure toujours à 70 ans l'accompagnement des per-sonnes en fin de vie, dans l'unité des soins palliatifs au CHU de Mont Go-dinne.

-moi, diacre permanent dans le secteur pastoral de Florennes, à la disposition de neuf paroisses et dans l'apport de la parole de Dieu dans les foyers, via mon blog bien répertorié et recommandé un peu partout dans les pays, dont, dans l'ordre d'importance des visites quotidiennes : la France, le Canada, le Luxembourg et la Suisse principalement.

Enfin, si Dieu nous accorde vie, dans un an, nous fêterons nos cin-quante ans de mariage et mes dix ans de diacre permanent.

Décidemment, on a la plume facile chez les Hoyoux, Mi-chel, notre confrère vient de voir publier 3 ouvrages re-prenant ses homélies : Rencontre avec la Parole de Vie: Année A ( B – C ): Esprit et Vie – éditions Croix et Salut.

Mi-juillet : décès de Madame Bernadette WHITE, veuve de notre confrère Jean-Jacques Levêque diacre permanent.

Fin du même mois : Madame Marie Lemaire, à trois ans de son centenaire, a rejoint également le Père. Marie était la maman de Martine Schoonvaere-Leroux.

La nouvelle adresse de Willem Kuypers : Clos Bois Lemoine 3 4870 Trooz 04 2871045

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Assemblée générale à Waha

Samedi 23 juin 2012, la salle du Vieux Tilleul au cœur du beau village de Waha reçoit ce jour les diacres (et les candidats diacres) et leurs épouses pour leur assemblée annuelle. Une assemblée générale non pas d’une amicale, d’une entreprise ou d’une société mais d’une fraternité

diaconale partie intégrante de l’Eglise diocésaine namuroise rassemblée pour des temps d’échange.

Temps d’écoute et de partage

Des diacres ont accepté de mettre en mots ce qu’ils vivent dans leurs milieux de vie, leurs lieux d’engagement ou de travail et qui révèlent la fraternité au quotidien et les manières de vivre la diaconie.

A travers la parole de Jacques, d’Emile, de Christian, de Martine et Alain et d’un diacre souhaitant garder l’anonymat, l’occasion fut donnée d’entendre des expériences vécues à titre personnel, familial, profession-nel et social. Des faits de vie passés par le creuset de l’écriture où l’on prend distance avec le vécu, où l’on entre dans l’intelligence de la vie et

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de la foi qui s’y joue en assumant les joies, les difficultés et parfois les ap-pels à la conversion qui s’y révèlent.

La présentation de cet exercice structuré se voulait didactique et exemplative. Il s’agissait de donner à d’autres diacres l’envie de prendre la plume pour s’initier à cette démarche de retour en arrière, pour éclairer l’actualité de leur vie au service de la diaconie et pour relire la mission qui leur est confiée.

Les initiateurs du projet veulent prendre le temps nécessaire en 2012 et 2013 pour étendre la démarche durant l’année à venir. Chaque diacre (au besoin avec la collaboration de son épouse) sera librement invi-té à raconter à sa manière, avec ses mots et dans sa singularité, un fait de vie, une rencontre, un projet mené avec d’autres, …. En un mot, une ex-périence qui l’a marqué, au cours de laquelle il s’est senti « être profon-dément diacre ». Un récit de vie qui s’inscrit dans l’esprit de la diaconie et de la fraternité et qui dit comment Dieu est présent et parle au milieu de tout cela.

Au terme de la démarche, l’ensemble des récits (Paroles de diacres et d’épouses de diacres) sera alors collationné dans une publication intitu-lée « Le livret de la Diaconie dans le Diocèse de Namur-Luxembourg » complément indispensable et pragmatique d’un Vade-mecum du Diaco-nat Permanent à Namur.

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Appels de mission

L’abbé Fernand Streber aumônier à la prison de Namur et responsable du bureau de l’aumônerie francophone des prisons rejoignit en fin de matinée la communauté diaconale. Il parla avec enthou-siasme de son ministère auprès des détenus et cela dans un langage nourri d’exemples concrets.

Le champ pastoral pour un ministère diaconal est important dans les 5 prisons d’Arlon, Andenne, Dinant, Saint-Hubert, de Namur et bientôt de Marche. Etre diacre en prison exige de savoir trouver la relation juste avec les détenus et les gardiens avec une exigence ob-sédante de privilégier la dignité pour les uns comme pour les autres. Et Fernand de conclure : « Les diacres souhaitant servir Dieu et les hommes via l’aumônerie carcérale seront reçus avec joie après un stage probatoire de 6 mois ".

De la maison d’arrêt à la maison de la radio, il n’y avait qu’une longueur d’onde pastorale à franchir.

Jehan de Theux, Président de RCF Sud Belgique la franchit, faisant un appel auprès des diacres pour trouver des futurs collaborateurs prêts à

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s’investir pour annoncer l’Evangile sur les ondes de la région de Namur et de Bastogne et par le réseau internet (www.rcfsudbelgique.be).

Des diacres passionnés de culture, d'informations reli-gieuses, de musique trouveront ainsi un canal pour transmettre aux audi-teurs leur enthousiasme, leur espérance et leur foi. Sous la houlette d'un responsable de diffusion qui les aidera à apprivoiser la technique de l'interview, ils seront amenés à présenter pour RCF des émis-sions originales et stimulantes, en se faisant les té-moins et les porte-paroles de ceux qui vivent leur foi à travers des initiatives concrètes.

Repas convivial et temps de reconnaissance

L’appétit ouvert par ces appels à mission et l’apéritif sous le soleil enfin réapparu, un repas fut partagé dans une atmosphère chaleureuse. Entre plat et dessert, on se rappela que le diaconat était « porté » et « ac-compagné » par deux prêtres depuis deux décennies pour l’un et une dé-cennie pour l’autre.

L’abbé Jules Solot fut remercié chaleureusement pour ses vingt an-nées au service du diaconat et plus spécialement pour son engagement aux côtés des candidats diacres et pour sa contribution active et éclairée à la formation des futurs diacres et la formation permanente de la commu-nauté diaconale.

L’abbé Roger Kauffmann fut également congratulé et remercié pour ses dix années au service des diacres du diocèse.

Chacun des jubilaires reçut en signe de reconnaissance de la part de toute la communauté diaconale un cadeau fait de nourriture spirituelle et de boissons divines.

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Temps de célébration

Enfin, l’assemblée se retrouva dans la très belle église romane bai-gnée de la lumière bleutée des vitraux de Folon. Monseigneur Vancottem institua lecteur Jean-Marie et admit à l’acolytat Bernard au cours d’une célébration Eucharistique de clôture.

Une rencontre annuelle qui se déroula sous le regard de Dieu qui vit que cela était bon, très bon !

Alain Schoonvaere

L’accueil de Michelle Martin à Malonne : un geste prophétique

« La police cherche en chaque homme un assassin. C’est son travail. Nous, les prêtres, nous cherchons, au contraire, dans chaque assassin, un homme. Et,

dans chaque homme, nous cherchons Dieu ». Virgil Gheorghiu.

La libération conditionnelle de Madame Michèle Martin, bien que légale, reste bien difficile à comprendre non seulement pour les victimes mais aussi dans l’opinion publique. Celle-ci s’est d’ailleurs exprimée de manière assez violente quelques jours après l’annonce et lors de la libération de Madame Martin. Pour les familles des victimes, la peine reste très grande et est fortement ravivée par la libération d’une personne ayant commis des actes aussi graves qui ont soulevé la colère et la haine de l’ensemble de la population belge. On peut comprendre que pour les victimes la peine encourue par les auteurs de ces faits horribles n’est jamais assez grande et à la mesure du préjudice subi. Au-delà de cette décision de justice et du climat de haine qu’elle suscite dans la population, je voudrais saluer la décision courageuse et auda-cieuse de la Communauté des Clarisses de Malonne d’ouvrir ses portes à « la personne la plus haïe » de Belgique. Comme l’écrivait Sœur Chris-tine, abbesse des Clarisses, cette décision ne fut pas facile car il n’y avait aucun lieu pour l’accueillir ici ou à l’étranger et la décision était également

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assortie du respect de conditions strictes tant du côté des autorités judi-ciaires que de la part de la communauté accueillante. Au nom de la dignité de l’homme En répondant aux instances concernées par la libération conditionnelle de Madame Martin, la Communauté des Clarisses nous rappelle qu’une so-ciété qui veut rester humaine doit garantir la cohésion sociale et la liberté d’autrui. Elle doit permettre aussi, entre attentes et rejets inconsidérés, que la justice puisse rester ouverte sur un horizon qui la dépasse. Peut-être aussi, cette courageuse décision doit-elle nous rappeler, au nom du respect des droits fondamentaux de l’homme, qu’on ne peut réduire la victime à sa souffrance, ni le délinquant à son crime et que ce n’est peut-être pas respecter la dignité des victimes que de céder aux appels à la vengeance et à l’aggravation de la violence. En acceptant dans leurs murs Madame Martin, les religieuses nous rap-pellent que défendre la dignité de l’homme et de tout homme, c’est don-ner à chacun des conditions qui permettent de conserver des raisons de vivre, de sauvegarder un espoir et la possibilité d’accepter sa culpabilité. En outre, elles nous redisent que la vraie justice reste le droit du faible et qu’elle ne peut devenir l’otage de l’opinion publique ou des médias et qu’elle doit s’exercer loin des passions. Espérons que l’accueil offert par les religieuses conjugué au travail de suivi et d’accompagnement des assistants de justice permettra à Madame Martin d’assumer sa responsabilité en gage de sa volonté de réinsertion. A ce moment et au fil du temps, c’est toute la société qui pourrait en res-sortir grandie en humanité. Un geste prophétique L’hospitalité monastique à l’égard de Michelle Martin est aussi, en ces temps difficiles que traverse l’Eglise, un message évangélique fort adressé aux chrétiens. Par ce geste, les Clarisses mettent en acte ce passage d’évangile : « Car j'ai eu faim et vous m'avez donné à manger; j'ai eu soif et vous m'avez donné à boire; j'étais étranger et vous m'avez recueilli ; j'étais nu et vous m'avez vêtu ; j'étais malade et vous m'avez visité ; j'étais en prison et vous êtes venus me voir. » (Matthieu (25 ; 31-46).

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L’accueil des religieuses de Malonne (et de bien d’autres communautés religieuses) qui ouvrent leur clôture aux coupables en réinsertion se nour-rit du principe de l’amour inconditionnel en veillant à ne pas juger ceux qui ont tellement déjà été jugés, en respectant le droit au secret de ceux qui ont déjà tellement subi d’interrogatoires. Un accueil respectueux de la liberté de l’autre, conscient de la complexité douloureuse de la situation et qui permet le véritable partage sans jamais cautionner le mal, cherchant le bien dans les personnes et gardant les liens au cas où elles pourraient avoir envie de changer. C’est d’abord le lien qu’il convient de préserver, car c’est à partir de lui – de ce regard d’amour – qu’on pourra accompagner l’autre quand, dans sa liberté, il entreprendra le difficile changement de vie. Qu’on est loin de certaines logiques d’« ex-communion » ? Comme le disait un aumônier de prison « Dieu n’attend pas qu’au ciel, mais souvent, au cœur ou au fond de la prison ». Aujourd’hui, en offrant l’hospitalité à Michelle Martin, les Clarisses recon-naissent que les personnes incarcérées ou en libération conditionnelle restent « enfants de Dieu » et que le pardon leur est toujours offert, quoi qu’elles aient fait. Elles rendent ainsi possible une réinsertion des coupables en leur permet-tant de réfléchir à leurs comportements et en leur donnant à tout mo-ment une occasion de recommencer une vie nouvelle, au risque de ne pas être crédible tant c’est parfois incroyable, invraisemblable. En accueillant ainsi d’ex-détenu(e)s, les congrégations religieuses restent en accord avec les enseignements de leurs fondateurs, que ce soit Saint Benoît, Saint Augustin, Saint François, … qui ouvraient l’asile à tous, justes et injustes, bons et méchants, innocents et coupables. Et coïncidence, elles font concrètement écho aux intentions de prière générale de Benoît XVI pour le mois d’août : “Pour que les prisonniers soient traités avec jus-tice et que leur dignité humaine soit respectée ». Enfin, malgré la pression médiatique, le geste humaniste et prophétique des Clarisses nous invite comme chrétiens à poser constamment un re-gard aimant sur l’être humain, faisant taire en nous la haine ou la ven-geance.

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De cette manière, elles nous disent aussi que derrière les barreaux du cloître Dieu continue à se faire chair dans le corps banal des plus pauvres comme des prisonniers1.

Alain Schoonvaere

Qu’en pensez-vous ?

Identité ministérielle du diacre

Dans son livre récemment paru De quelques aspects de l’Église2 (1), le théologien Bernard Sesboüé, sj a rassemblé une série d’articles déjà publiés. Un de ceux-ci est consacré à La structure ministé-rielle de l’Église et au sein de celui-ci un intéressant chapitre : Quelle est l’identité ministérielle du diacre ? Tout l’article mérite d’être lu, mais ce qui m’a particulièrement interpellé, c’est la façon dont s’explique la disparition du diaconat durant la se-conde partie du premier millénaire. Le diaconat prend son plein essor au IVe et au Ve

siècle. Mais naît alors un conflit grandissant entre prêtres et diacres, ces derniers prenant de plus en plus de pouvoir et d’influence. De plus, dans de nombreuses Églises, on compte plus de diacres que de prêtres. Les prêtres se plaignent des initiatives liturgiques que prennent les diacres, ceux-ci ayant abandonné le service des pauvres au profit de la liturgie. Le processus s’accélère à partir du VIe siècle. Le diacre assume parfois la responsabilité de paroisses rurales, préside les offices, baptise, prêche.

1 Note de Xavie : « L’assassin Jacques Fesch n’est-il pas devenu un assa-Saint en prison ? » Relisons son histoire. 2 De quelques aspects de l’Église, Bernard Sebouë, Éditions Desclée de Brou-wer, 2011, 281 pages, 21 euros.

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À partir de l’an 500, 4 situations se présentent : 1) Le diacre est envoyé à une communauté où il n’y a pas en-

core de prêtre. 2) Ou il est envoyé pour assister un prêtre surchargé de travail. 3) Ou bien il sert dans l’Église de son évêque mais son rôle di-

minue beaucoup en intensité. 4) À moins qu’il ne devienne archidiacre. Dans ce cas il assume

des charges plus importantes que les prêtres. Il devient par-fois secrétaire de l’évêque ou vicaire général.

D’où la tendance dans les deux premiers cas à l’ordonner prêtre. Dans le troisième, il occupe des fonctions liturgiques à la cathédrale. Finalement, à partir du IXe siècle, le diaconat devient un chemin vers le presbytérat et perd son caractère permanent. Mon commentaire personnel Je suis frappé de constater la similitude de situation avec ce qui se passe aujourd’hui chez nous : beaucoup de diacres baptisent, marient, prê-chent, célèbrent des funérailles. Le manque de prêtres les pousse dans cette direction. C’est bien sûr aussi la mission du diacre. Mais le service des pauvres doit garder la priorité. À chacun de veiller à garder un bon équilibre entre les deux pôles, quitte à refuser certaines fonctions liturgiques, soit que le prêtre puisse les assurer (normalement c’est le curé qui devrait accueillir un nouveau membre dans la communauté paroissiale en lui conférant le baptême) ou en susci-tant des laïcs pour qu’ils prennent en charge certaines tâches aposto-liques (préparation au mariage, au baptême, célébration des funérailles). Il est urgent que chacun y reflechisse car le manque de prêtres n’est pas prêt à se résorber. Ceci est un avis personnel que je soumets à la réflexion de chacun.

Jacques DESSAUCY

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Journée d’un aumônier d’hôpital.

« J’étais malade, et vous m’avez visité » ( Mt 25, 36)

Je pourrais dire que ma journée se divise en deux parties car je fonctionne dans deux hôpitaux de la région de Charleroi. La 1ère partie se déroule dans un hôpital catholique (privé) et l’après-midi dans un hôpital civil (pu-blic).

A l’hôpital catholique, nous avons la chance de disposer d’un prêtre dis-ponible qui s’occupe lui aussi de deux hôpitaux tandis que dans l’hôpital civil, nous n’avons plus de prêtre depuis le 1er janvier 2012.

Ma journée commence vers 8h et débute toujours par un petit temps de prière à la Chapelle afin de confier les malades à notre Seigneur et à la Vierge Marie afin qu’ils guident mes pas et m’aident à trouver les mots justes et réconfortants pour venir en aide aux personnes hospitalisées.

Ensuite, je passe en coup de vent vers les services soignants de l’étage pour dire un petit bonjour et recevoir les dernières nouvelles de l’état gé-néral des patients afin de m’adapter lors des visites car les personnes sont tellement sensibles quand elles sont hospitalisées, un jour souriantes, l’autre jour inquiètes. Tout dépend de ce que le médecin leur a dit con-cernant leur état de santé, alors j’essaie de les rassurer et parfois il m’arrive de devoir expliquer certains termes parce que l’inconnu fait peur et inquiète. Mais la prière et l’Esprit-Saint viennent toujours à notre aide.

Des personnes âgées me confient parfois qu’on les a placées là car la fa-mille veut partir en vacances, d’autres disent leur inquiétude, car les en-fants parlent de maison de retraite… D’autres encore me confient leur peur de subir une opération chirurgicale, etc… Les exemples de détresse sont nombreux et l’aumônier est là pour rassurer, prier, réconforter.

Bref, tout au long de la journée, nous recevons beaucoup de confidences, de craintes, de peurs, de détresses à gérer et cela n’est pas toujours facile.

Heureusement, le Seigneur est là ! N’a-t-il pas dit avant de rejoindre son Père : « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps. » ? (Matt 28,20)

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A midi, je prends un petit temps de repos pour me restaurer et me rendre dans l’hôpital civil. Là, je ne peux faire mes visites qu’à la demande formu-lée par le patient ou la famille mais j’arrive malgré tout à exercer ma mis-sion d’aumônier.

Pour ma part, je ne me plains pas car il y a 20 ans que je suis dans « la maison » et beaucoup d’infirmières, infirmiers, médecins me connaissent et me renseignent les personnes qui souhaitent une visite. Il arrive qu’on me téléphone à mon domicile ou sur mon GSM pour signaler une de-mande. De plus, depuis quelques mois, je fais partie d’une équipe de soins palliatifs et cela fonctionne très bien, c’est aussi une autre manière d’approcher la personne ; il faut le faire avec beaucoup de psychologie (par exemple quand on est prévenu de ne pas parler nourriture avec la personne car elle attrape des nausées, etc…)

Dans cet hôpital civil, nous n’avons plus de prêtre disponible et quand il y a une demande urgente (phase terminale, coma profond….), on fait appel au diacre.

Je privilégie alors le viatique si le (la) patient (e) peut encore déglutir ; dans le cas contraire, je prie avec la personne et la famille présente et je la bénis en faisant deux gestes qui rappellent son baptême : la signation sur le front et l’imposition de la main.

Avant de débuter ce petit cérémonial, j’explique d’abord aux familles ce que je vais faire et malgré la tristesse qui les étreint, elles sont reconnais-santes.

Voilà comment se déroule une journée en milieu hospitalier !

Ce ministère diaconal auprès des malades est pour moi très important de par la beauté du service d’Eglise que l’on rend avec humilité et discrétion mais surtout par la disponibilité auprès de chacune et chacun pour écou-ter ceux qui sont dans la souffrance, la détresse et qui ont besoin de toute la tendresse de notre Seigneur et de la Vierge Marie dans pareilles cir-constances.

Ainsi, nous sommes les modestes témoins de l’évangile au cœur du monde.

André Caise-diacre

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Calendriers

(22 septembre ......... ordination de Jean-Pol NOEL) 2 décembre ............. ordination de Bernard DELZENNE 15 décembre ........... journée de ressourcement (Avent) 9 mars ..................... journée de ressourcement (Carême) 29 juin ..................... assemblée générale Note : certains s’étonneront peut-être de ne pas voir apparaître les tradi-tionnelles journées de formation permanente du mois de janvier. Il convient de savoir que « nos » cours se font en lien avec la Faculté de Théologie de l’UCL depuis la rentrée académique. Nous sommes donc dans une période de « rodage » et essayons de trou-ver nos marques.

A découper, à noter, à ne pas oublier. Si les diacres veulent faire communauté, il est normal qu’ils se re-trouvent régulièrement, non ?

Pour les candidats et étudiants : (Les cours du diocèse ont eu lieu en septembre.) 2, 20, 27 octobre – 10, 24 novembre – 8, 22 décembre – 12 janvier 19 janvier : remise des travaux 26 janvier : évaluation du 1er semestre.

2, 16 février – 2, 16, 23 mars – 13, 27 avril – 11 mai 18 mai : remise des travaux 25 mai : évaluation du 2ème semestre. 15 juin : rencontre entre les candidats et le conseil diaconal.

L’Eglise du Québec lance une campagne pour l’interpellation de diacre via leur épouse :

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La rentrée diaconale

Sans paroles

C’était à Bastogne, le 1/9/12

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Comité de rédaction Jacques DESSAUCY, Jules SOLOT, Alain Schoonvaere & Jacques DELCOURT Editeur responsable : Jacques DELCOURT Abonnement d’un an (4 numéros) : 8 € à verser au compte n° BE45 0680 8094 3089 de la communauté diaconale de Namur

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