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2S130 79 e RÉUNION ANNUELLE DE LA SO.F.C.O.T. Séance du 11 novembre après-midi HANCHE/CHIRURGIE MINI-INVASIVE (MIS) 217 Voie d’abord antérieure mini-inva- sive pour arthroplastie totale de hanche : technique, résultats et taux de luxation à propos de 1 037 cas Thierry SIGUIER*, Marc SIGUIER, Bertrand BRUMPT INTRODUCTION. L’abord antérieur de hanche pour arthro- plastie totale de hanche a été initié et disséminé en France par R. et J. Judet, qui utilisaient un abord dérivé du Hueter avec débri- dement du muscle tenseur du fascia lata sur la crête iliaque, sec- tion du tendon réfléchi du droit antérieur et du pyramidal. Un abord mini-invasif dérivé de celui-ci est décrit, ne comportant aucune section musculaire ni tendineuse. Le but de ce travail était d’apprécier par l’étude du taux de luxation si un positionne- ment correct des composants prothétiques était obtenu par cet abord mini-invasif. MATÉRIEL ET MÉTHODES. Étude rétrospective continue de 1037 arthroplasties totales de hanche réalisées chez 926 patients par voie d’abord antérieure mini invasive, dans un seul centre, de juin 1993 à juin 2000. L’âge moyen des patients était de 67,8 ans (23-93 ans). La technique chirurgicale employée a été identique dans tous les cas : intervention sur table orthopédique de Judet, incision cutanée unique inférieure à 10 cm (6 à 8 cm en moyenne), absence complète de section musculaire et tendineuse, utilisation d’un implant Charnley MKII monobloc tête 22,2. RÉSULTATS.L’appui complet a été repris pour tous les patients au 1 er ou au 2 e jour postopératoire. Le délai moyen d’abandon des cannes anglaises a été de 8 jours à 3 semaines. Il n’a pas été observé d’insuffisance du moyen fessier. Deux cas de parésie postopératoire du nerf crural ont été complètement régres- sives en respectivement à 9 mois et un an. Une fracture non déplacée de mallèole latérale secondaire aux manipulations sur table orthopédique a été traitée fonctionnellement. Cinq compli- cations septiques ont été observées, 3 cas de descellement asepti- que ont été traités par reprise en un temps. Dix luxations ont été observées, soit un taux de luxation de 0,96 % (10/1 037 hanches). DISCUSSION. Cet abord antérieur mini invasif, employé pour obtenir une réhabilitation fonctionnelle rapide, a été associé à un taux de luxation faible comparativement aux séries de la lit- térature utilisant le même type d’implant. CONCLUSION. L’abord antérieur mini-invasif de hanche pour arthroplastie totale permet des suites rapides. Le faible taux de luxation témoigne indirectement du bon positionnement des 2 composants prothétiques autorisé par cet abord, malgré son caractère limité. L’absence totale de section musculaire ou tendi- neuse contribue aussi probablement à la stabilisation dynamique de la hanche. 218 L’utilisation d’une mini voie d’abord antérieure permet-elle d’implanter correctement une prothèse de hanche : résultat de 52 implanta- tions consécutives Frédéric LAUDE*, Etienne LESUR INTRODUCTION. L’arrivée récente des techniques mini invasives au niveau de la hanche a permis d’améliorer les suites immédiates de nos patients. Cependant une minivoie donne un jour moins important sur l’articulation. Il nous a semblé intéres- sant de vérifier si cette modification permet d’implanter les 2 composants de la prothèse de manière aussi satisfaisante que par une voie d’abord classique plus large. MATÉRIEL ET MÉTHODES. Nous rapportons ici l’analyse de 52 patients opérés au cours de l’année 2003 d’une PTH sans ciment Quadra Médacta par mini Hueter sur table orthopédique. L’étude porte sur la rapidité de récupération, sur les complica- tions immédiates et sur la position radiographique des pièces prothétiques analysée à 3 mois. RÉSULTATS. La moyenne d’hospitalisation était de 5 jours. Vingt patients sur les 52 quittaient l’établissement en marchant sans canne et sans boiter. À un mois, 40 sur les 52 ont totalement abandonné leurs béquilles et 9 n’utilisent plus qu’une canne en extérieur. À 3 mois, tous les patients marchent sans canne, sans boiter. Le score PMA était de 18 pour 50 patients. Aucune luxa- tion dans cette série. On note 2 fractures partielles du grand tro- chanter sans conséquence sur le score PMA à 3 mois (18). L’un des 2 opérateurs a noté 14 fois des lésions minimes du TFL et 5 fois des lésions touchant au moins 30 % des fibres du muscle. Une patiente a été reprise le lendemain de l’intervention pour une mobilisation d’une cupule pressfit qui a bougé au premier lever (PMA 18 à 3 mois). Un patient a développé un ostéome important (Brooker 4). Le PMA final était à 11 (préop 7). Radio- logiquement, 45 fois sur 52 la tige fémorale peut être considérée comme parfaite. Six léger varus de moins de 5. Dans un cas le varus fémoral est de 5. Deux fois la tige est trop enfoncée. Qua- tre fois, elle est perchée. Deux patients ont une différence de longueur de plus de 1 cm. Dans le plan frontal, la cupule est pla- cée à 45° 36 fois, à 40° 8 fois, à 50° 5 fois, 2 cas à 55° et un cas à 60°. CONCLUSION. La pose d’une PTH par mini Hueter nous semble une solution particulièrement intéressante en ce qui con- cerne la vitesse de récupération. Une amélioration de l’ancillaire (râpes et porte cupule) doivent permettre de résoudre les rares problèmes que nous avons rencontrés : cupules verticales et lésions partielles du TFL. *Thierry Siguier, Clinique Jouvenet, 6, square Jouvenet, 75016 Paris. *Frédéric Laude, 4, rue Charles-Weiss, 75015 Paris.

217 Voie d’abord antérieure mini-invasive pour arthroplastie totale de hanche : technique, résultats et taux de luxation à propos de 1 037 cas

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2S130 79e RÉUNION ANNUELLE DE LA SO.F.C.O.T.

Séance du 11 novembre après-midi

HANCHE/CHIRURGIE MINI-INVASIVE (MIS)

217 Voie d’abord antérieure mini-inva-sive pour arthroplastie totale dehanche : technique, résultats et tauxde luxation à propos de 1 037 cas

Thierry SIGUIER*, Marc SIGUIER,Bertrand BRUMPT

INTRODUCTION. L’abord antérieur de hanche pour arthro-plastie totale de hanche a été initié et disséminé en France par R.et J. Judet, qui utilisaient un abord dérivé du Hueter avec débri-dement du muscle tenseur du fascia lata sur la crête iliaque, sec-tion du tendon réfléchi du droit antérieur et du pyramidal. Unabord mini-invasif dérivé de celui-ci est décrit, ne comportantaucune section musculaire ni tendineuse. Le but de ce travailétait d’apprécier par l’étude du taux de luxation si un positionne-ment correct des composants prothétiques était obtenu par cetabord mini-invasif.

MATÉRIEL ET MÉTHODES. Étude rétrospective continue de1037 arthroplasties totales de hanche réalisées chez 926 patientspar voie d’abord antérieure mini invasive, dans un seul centre, dejuin 1993 à juin 2000. L’âge moyen des patients était de 67,8 ans(23-93 ans). La technique chirurgicale employée a été identiquedans tous les cas : intervention sur table orthopédique de Judet,incision cutanée unique inférieure à 10 cm (6 à 8 cm en moyenne),absence complète de section musculaire et tendineuse, utilisationd’un implant Charnley MKII monobloc tête 22,2.

RÉSULTATS. L’appui complet a été repris pour tous lespatients au 1er ou au 2e jour postopératoire. Le délai moyend’abandon des cannes anglaises a été de 8 jours à 3 semaines. Iln’a pas été observé d’insuffisance du moyen fessier. Deux cas deparésie postopératoire du nerf crural ont été complètement régres-sives en respectivement à 9 mois et un an. Une fracture nondéplacée de mallèole latérale secondaire aux manipulations surtable orthopédique a été traitée fonctionnellement. Cinq compli-cations septiques ont été observées, 3 cas de descellement asepti-que ont été traités par reprise en un temps. Dix luxations ont étéobservées, soit un taux de luxation de 0,96 % (10/1 037 hanches).

DISCUSSION. Cet abord antérieur mini invasif, employépour obtenir une réhabilitation fonctionnelle rapide, a été associéà un taux de luxation faible comparativement aux séries de la lit-térature utilisant le même type d’implant.

CONCLUSION. L’abord antérieur mini-invasif de hanchepour arthroplastie totale permet des suites rapides. Le faible tauxde luxation témoigne indirectement du bon positionnement des2 composants prothétiques autorisé par cet abord, malgré soncaractère limité. L’absence totale de section musculaire ou tendi-neuse contribue aussi probablement à la stabilisation dynamiquede la hanche.

218 L’utilisation d’une mini voie d’abordantérieure permet-elle d’implantercorrectement une prothèse dehanche : résultat de 52 implanta-tions consécutives

Frédéric LAUDE*, Etienne LESUR

INTRODUCTION. L’arrivée récente des techniques miniinvasives au niveau de la hanche a permis d’améliorer les suitesimmédiates de nos patients. Cependant une minivoie donne unjour moins important sur l’articulation. Il nous a semblé intéres-sant de vérifier si cette modification permet d’implanter les2 composants de la prothèse de manière aussi satisfaisante quepar une voie d’abord classique plus large.

MATÉRIEL ET MÉTHODES. Nous rapportons ici l’analysede 52 patients opérés au cours de l’année 2003 d’une PTH sansciment Quadra Médacta par mini Hueter sur table orthopédique.L’étude porte sur la rapidité de récupération, sur les complica-tions immédiates et sur la position radiographique des piècesprothétiques analysée à 3 mois.

RÉSULTATS. La moyenne d’hospitalisation était de 5 jours.Vingt patients sur les 52 quittaient l’établissement en marchantsans canne et sans boiter. À un mois, 40 sur les 52 ont totalementabandonné leurs béquilles et 9 n’utilisent plus qu’une canne enextérieur. À 3 mois, tous les patients marchent sans canne, sansboiter. Le score PMA était de 18 pour 50 patients. Aucune luxa-tion dans cette série. On note 2 fractures partielles du grand tro-chanter sans conséquence sur le score PMA à 3 mois (18). L’undes 2 opérateurs a noté 14 fois des lésions minimes du TFL et5 fois des lésions touchant au moins 30 % des fibres du muscle.Une patiente a été reprise le lendemain de l’intervention pourune mobilisation d’une cupule pressfit qui a bougé au premierlever (PMA 18 à 3 mois). Un patient a développé un ostéomeimportant (Brooker 4). Le PMA final était à 11 (préop 7). Radio-logiquement, 45 fois sur 52 la tige fémorale peut être considéréecomme parfaite. Six léger varus de moins de 5. Dans un cas levarus fémoral est de 5. Deux fois la tige est trop enfoncée. Qua-tre fois, elle est perchée. Deux patients ont une différence delongueur de plus de 1 cm. Dans le plan frontal, la cupule est pla-cée à 45° 36 fois, à 40° 8 fois, à 50° 5 fois, 2 cas à 55° et un casà 60°.

CONCLUSION. La pose d’une PTH par mini Hueter noussemble une solution particulièrement intéressante en ce qui con-cerne la vitesse de récupération. Une amélioration de l’ancillaire(râpes et porte cupule) doivent permettre de résoudre les raresproblèmes que nous avons rencontrés : cupules verticales etlésions partielles du TFL.

*Thierry Siguier, Clinique Jouvenet, 6, square Jouvenet,75016 Paris. *Frédéric Laude, 4, rue Charles-Weiss, 75015 Paris.