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Jacques SICARD F ormé une première fois en septembre 1855 à Grenoble (décret impérial du 14 août 1855) avec huit compagnies fournies par les bataillons de Chasseurs qui n'opèrent pas en Crimée, le 22 e BCPva à Lyon. Dissous un an plus tard, en août 1856, ses compagnies reioignent leur bataillon d'origine. . rrar• ALBERTVILLE. - Caserne- des Cbasseurs Alpins 1919-1940 Ci-dessus. En manœuvres dans la région niçoise vers 1935, ce groupe de chasseurs alpins du 22" porte la tenue classique du temps de paix telle qu'elle a été réglementée en 1920, avec otamment la réintroduction des distinctives jonquille. (Coll. J. Poncin) Ci-dessous. Le quartier du 22° BACP à Albertville, de 1890 à 1914. Dénommé quartier Sougeon, il est devenu quartier Parisot de la Boisse dans les années vingt et fut incendié en août 1944 par les troupes allemandes se repliant. Ci-dessous. Le poste d'hiver des Chapieux, construit entre 1890 et 1894, e t occupé jusqu'en 1914 par le 22° BACP en alternance avec le 11° BACP. Les bataillons de marche de 1870 Un 22" Bep de marche, créé en novembre 1870 à Mon- treuil-sous-Bois, participe à la défense de Paris. Une partie du bataillon (cadres) séjourne en Algérie, du 1er mai au 30 août 1871, à Oran puis réprime l'insurrec-

22°BCA de 1919 à 1940

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histoire,militaire

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Page 1: 22°BCA de 1919 à 1940

Jacques SICARD

Formé une première fois enseptembre 1855 à Grenoble (décretimpérial du 14 août 1855) avec huit

compagnies fournies par les bataillons deChasseurs qui n'opèrent pas en Crimée,le 22e BCPva à Lyon. Dissous un an plustard, en août 1856, ses compagniesreioignent leur bataillon d'origine.

.r r a r • ALBERTVILLE. - Caserne- des Cbasseurs Alpins

1919-1940Ci-dessus.

En manœuvres dans la région niçoise vers 1935, ce groupede chasseurs alpins du 22" porte la tenue classique du

temps de paix telle qu'elle a été réglementée en 1920, avecotamment la réintroduction des distinctives jonquille.

(Coll. J. Poncin)

Ci-dessous.Le quartier du 22° BACP à Albertville, de 1890 à 1914.Dénommé quartier Sougeon, il est devenu quartier Parisotde la Boisse dans les années vingt et fut incendié enaoût 1944 par les troupes allemandes se repliant.

Ci-dessous.Le poste d'hiver des Chapieux, construit entre 1890 et 1894,

e t occupé jusqu'en 1914 par le 22° BACP en alternanceavec le 11° BACP.

Les bataillons de marche de 1870Un 22" Bep de marche, créé en novembre 1870 à Mon-

treuil-sous-Bois, participe à la défense de Paris.Une partie du bataillon (cadres) séjourne en Algérie, du

1er mai au 30 août 1871, à Oran puis réprime l'insurrec-

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Le 22e bataillon de chasseurs alpins, 1919-40

Ci-dessus.Ici, nos chasseurs sont à l'exercice, dans la tenueappropriée. Les effets de treillis écru, éventuellementenfilés par-dessus la vareuse, permettent d'éviter l'usuredes effets de drap.(Coll. J. Poncin)

Ci-contre.Les équipages muletiers des BeA sont souvent tenus par

des indigènes nord-africains.(Coll. J. Poncin)

manœuvres alpines, en Tarentaise et Beaufortin, son futursecteur de défense.

Le 17 octobre 1890, il prend garnison à Albertville etdevient 22" bataillon alpin de chasseurs à pied.

En manœuvre dans la région des Chapieux en juillet 1914,le 22" BACP quitte les Alpes le 9 août pour le front Nord-Est

La Première Guerre mondialeAu cours de ce conflit, le bataillon combat d'abord dans

les Vosges. C'est le premier bataillon de chasseurs cité àl'ordre de l'Armée, le 6 septembre. D'abord rattaché à la66" 0 1puis à la 41" DI, il est affecté en 1915 à la 5" brigadede chasseurs et combat dans la Somme en 1916. Affectéau 2" Groupe de chasseurs de la 46" DI en novembre, ilséjourne en Alsace.

Cannée 1917 le voit en Champagne, dans l'Aisne (leChemin des Dames). En novembre, il part en Italie avecla 46" DI pour soutenir l'armée italienne après sa défaitede Caporetto.

Ci-dessous.En 1937, le bataillon participeà une cérémonieà Monte-Carlo.

De retour en France en avril 1918, il est dirigé sur la Flan-dre belge puis de nouveau en Champagne. En octobre, ilparticipe à la percée de la Ligne Hindenburg

Ses pertes au cours du conflit s'élèvent à49 officiers (dontdeus chefs de corps), 109 sous-officiers, 1226 caporauxet chasseurs tués. Les deux chefs de bataillon sont lescom llandants de Durand de Parisot de la Boisse (tué le3 se oternbre 1914 à la Tête de Déhouille)' et Richard (tuéle 2Cjuillet 1915 au Barrenkopf)

Son fanion est décoré de la Croix de guerre 1914-1918(quatre palmes, une étoile argent, deux étoiles de bronze)et il corte la fourragère aux couleurs du ruban de la Médaillemilitaire.

LI arès-guerreAffecté en 1919 au 4· groupe de chasseurs, le bataillon

part en occupation en Allemagne. Destiné à aller enHau e-Silésie, il est finalement acheminé sur Flensburgen juillet 1919 pour maintenir l'ordre dans le Schleswigpendant les opérations de plébiscite. Le 26 mai 1920, il està Ccpenhague puis il rentre en France le 14 juin.

En souvenir de ce séjour au Danemark, le roi ChristianX est nommé, le 6 septembre 1921, sergent honoraire du22" BCA, auquel il rendra visite tous les ans.

De retour à Nice (quartiers Saint-Jean d'Angély et Filley)le 22" BCA est affecté à la 6" DBCA (57· Brigade de la29" DI). Une compagnie est détachée, à tour de rôle, àPeira-Cava, dans le massif de l'Authion. C'est la " compa-gnie avancée".

Ses premières manœuvres se déroulent dans la Drôme(192.1)puis dans la vallée de laTinée (1922).11effectue destravaux de route dans la région du Tournairet (août 1922)puis dans la région du Mont-Chauve.

Le 18 mai 1923, le bataillon part en renfort à l'Arméefrançaise du Rhin (AFR): il participe pendant sept mois aumaintien de l'ordre dans la Ruhr: garde de voies ferrées,occupation de mines ... Le 27 décembre, il est de retourà Niœ,

Des sections sont détachées dans le massif de l'Authion,à PI n-Caval, à Saorge (puis à Fontan). Chaque année, lesrecr .ies du bataillon séjournent au camp de Laghet. Lesmarœuvres se font à celui de la Gorra.

Jusqu'en 1935, une compagnie occupe les forts chargésde 13défense de Nice. La Section d'éclaireurs- skieurs(SES), créée en 1931 à Peira-Cava, occupe les postesde Cabanes-Vieilles et de Plan-Caval en alternance avecles ES des deux autres bataillons de la 6" DBCA (24" et25" BCA). Le bataillon est rattaché au Secteur fortifié desAlpes Maritimes.

Entre 1919 et 1939, le 22" BCA fut commandé par lesche s de bataillons de Soyer (1919), Conte (1921), Boucha-cou1(1927), Pendariès (1932), Brun (1934), Guizol (1936),Gauthier (1938) et le capitaine Rossi (1939).

1. LE' nom du chef de bataillon Parisot de La Boisse sera donnéau q.iartler d'Albertville occupé par le bataillon avant 1914.

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Ci-dessus.~insigne du 22" BCAévoque sa carrièrealpine: un chamois avecune montagne à l'arrière-plan(Arthus Bertrand, à gauche)ou sans montagne (Orago etFraisse-Oemey).

Ci-contre.Le nouveau quartierdes chasseurs à Nice à partirde 1920.

Ci-contre.Cette photo permet de

voir l'insigne du bataillon,sa devise et le nom

du quartier.(Coll. J. Poncin)

tion de Kabylie. Débarqué à Marseille le 2 septembre, cedétachement fusionne à Paris avec un autre 22" bataillonde marche.

Ce 22" BCP de marche bis, formé le 26 décembre 1870à Cherbourg, combat à l'Armée de la Loire en janvier 1871.Il participe à la répression de troubles à Limoges (5 avril),va à Périgueux (19 avril) et arrive à Paris le 24 avril Aprèsavoir participé au deuxième siège de Paris (répression de laCommune) en avril, il s'installe à la caseme Napoléon.

Ci-dessous.Photo-souvenir d'une sectiondu 22'. Plusieurs chasseursportent l'insigne du bataillon.Les différentes nuancesde bleu apparaissentvisiblement: vareuse bleufoncé .pour les cadress'opp-osant au grisde fer bleuté de la troupe,pantalon-culotte gris de ferfoncé pour tous.(Coll. J. Poncin)

En septembre 1871, les deux bataillons fusionnent à Parispour former le nouveau 22" BCP.

Lesdé uts alpins du 22e

Ce batai Ion part tenir gamison à Morlaix puis, en oc-tobre 1886 et après 40 jours de marche, il rejoint Lyon,sa nouvelle garnison. Une compagnie est détachée àChambéry en 1888 et le bataillon effectue ses premières

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Ci-dessus.Le 14 juillet 1938, la 1" compagnie (capitaine Bigot) défileau camp de Turini.

Ci-dessous.En juillet 1938 à la Cime du Diable (ait. 2,687 m.), rencontre

amicale avec les Alpini. On Échange les coiffures.

Ci-contre.La distribution desmasques àgaz fait la joiedes chasseurs qui tiennentà en garder le souvenir.La distribution des masquesà gaz fait la joie deschasseurs, qui tiennentà en garder le souvenir.Il s'agit ici du masquenouveau modèle ANP 31avec tuyau en caoutchoucet cartouche dans le sac detransport. (Coll. J. Poncin)

Ci-contre.Au cours de manœuvres

en 1938 près de Saint-MartinVésubie, à la frontière

avec l'Italie. Au cours demanœuvres en 1938 prèsde Saint-Martin Vésubie,

à la frontière avec l'Italie.La tenue d'été est constituée

de la nouvelle chemisemodèle 1935 en toile bleu

foncé et du pantalon detreillis blanc serré dansles bandes molletières.

(Coll. J. Poncin)

la 6e demi-brigde chasseurs al

de•ms

Créée le 15 juillet 1920 sur la Côte d'azur après le retour en Francedes bataillons de chasseurs. Ses bataillcns stationnent à Nice (E-M et 22" BCA),Villefranche-sur-Mer (24" BCA) et Menton (25" BCA). Elle forme, avec le 3" RIA, la 57" bri-gade d'infanterie de la 29· DI. De mai à décembre 1923, ses trois bataillons partent enrenfort à l'AFR (maintien de l'ordre dans la Ruhr). De septembre à novembre 1925, les24" et 25· BCA opèrent au Maroc (camoaqne du Rif). A partir de 1926, les bataillonseffectuent chaque été, de juin à septembr " des manœuvres dans leur secteur des Alpes,au cours desquels ils sont employés à des travaux de piste et de fortification (MOM).Jusqu'en 1935, des détachements occuoent les forts formant la ceinture défensive deNice (le Mont Agel, la Tête de Chien, la Drette, la Révère et le Mont Chauve).

A partir de 1931, un poste d'hiver est établi à Plan-Caval et une section d'éclaireurs-skieurs est formée dans chaque bataill on. En 1933, une école de ski est ouverte àCabanes Vieilles pour la 57" brigade.

A partir d'avril 1938, les bataillons se portent en couverture à la frontière. A la mobili-sation de 1939, le 65" BCA remplace le 22" BCA, passé à la 26" demi-brigade.

En novembre, la 6" DBCA (de la 29" DIA) est dirigée sur la Lorraine. En mai-juin 1940,elle est engagée sur l'Oise puis sur la SOIT me et sera capturée près de Lamotte-Beuvron(Loir et Cher) le 19 juin 1940.

Ci-dessus.Cette plaque trouvée dans une salle du 25 BCA rappelle les numéros des trois bataillons

qui formaient, entre les deux uerres, la demi-brigade. Le coq chantant figuresur les insignes des 24' et 25' BCA.

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Vers une nouvelle guerreEn 1938 puis d'avril à octobre 1939, le bataillon se porte

en couverture dans le massif de l'Authion, à Plan Caval.Mis sur pied de guerre par le CMI n° 152 (Nice), fin août, le22e BCA forme, avec les 62" et 64e BCA, la 269 DBCA qui estrattachée au 15e CA le 1et novembre et placée en Réservegénérale. Le bataillon stationne àCabris et Spéracèdes puisàTourette-sur-Loup (7 décembre). En février 1940, ileffectuedes travaux dans la région de Menton.

Affecté, avec sa demi-brigade, à la 449 Olle 1er mars, il estdirigé sur l'Aube le 12, puis vient en Alsace, à Hochfelden le12avril. Ileffectue des travaux dans leBas-Rhin (bretelle le longde la Surzell). Un corps franc est formé, du 16 avril au 4 juin.

Le 12 mai, il embarque par VF pour Châlons-sur-Marneet prend position sur le Canal de l'Oise puis celui de l'Ailette(18 mai). Relevé parle27"BCAle2juin, il assure la défensede la Vesle à Fismes (10 juin) puis se replie sur la Marne(11 au 11 juin), Bergères-les-Vertus (14 juin) etTrayes.1I estpratiquement anéanti les 17 au 17 juin en forêt de Maulines.Son chef de corps, le chef de bataillon Ardisson, a été blesséle 10 juin 1940.

Ci-dessus.1939 dans la cour du quartierdu 22" BCA à Nice, remisede la fourragère. 1939.Dans 1'1 cour du quartierdu 22" BeA à Nice, remisede la fourragère. Au premierrang de chaque section,un caporal-chef se reconnaîtaisément à son galond'argent porté en obliqueen haut de chaque manche.(Coll. J. Poncin)

les éclaireurs-skieursdu 22e BeA

ci- dessous.Pause-photo pour la SESdu 22" au cours de l'hiver1939-1940 sous le regarddu blockhaus de la Pointedes Trois Communes, en fondde décor.

Entre 1890 et 1914, le 22" BACp, alors en garnison àAlbertville (Savoie), détache l'été des groupes de travailleurs

en haute Tarentaise pour la construction de baraquementsaux Chapieux, près du col de la Seigne (1890-1891).De 1892 à 1895, un détachement occupe le poste dit « laRedoute Ruinée » qui domine le col du Petit Saint-Ber-nard Il aménage et occupe, l'hiver, ce poste à la frontière.En rovembre 1895, il cède la place à un détachementdu 119 BACP (d'Annecy). Il occupe alors le poste d'hiverdes Chapieux (effectif: un officier, trois sous-officiers et 45Chasseurs) en alternance avec le 11" bataillon.

En 1908, l'équipe de skieurs du bataillon (lieutenant Krug)est classée première au Challenge de Chamonix.

Comme tous les bataillons alpins de la 15" RM, le22" BCA, stationné à Nice depuis 1920, forme en 1931 sasecnon d'éclaireurs-skieurs qui séjourne dans le massif del'Au ion. Basée à Peira-Cava, elle occupe, en alternanceavec les deux autres SES de la 6" DBCA et; jusqu'en 1934,le poste }J'hiver de Plan-Caval et le camp de Cabanes-Vieilles (Ecole de ski de la 57e brigade depuis 1933).

Les chasseurs-éclaireurs perfectionnent leur techniquedu ski, effectuent des reconnaissances à la frontière etparti cipent aux manœuvres du bataillon, de la division (29")et dr, corps d'armée (15").

En février 1933, la section se classe première à l'épreuvedu nombre des SES de la 57" brigade.

En septembre 1939, la SES occupe le poste de Douaineavec un groupe détaché aux granges de Morghetta.

La campagne 1939-1940Le 9 octobre 1939, une deuxième SES est formée mais

les ceux sections fusionnent le 23 octobre.L 12 mars 1940, le 22" BCA quitte le Sud-Est pour le

front Nord-Est, laissant sur place sa SES alors en stage deski È. Cabanes-Vieilles. La plupart des éléments d'activede la section passent au Groupe franc du bataillon (forméle 1E avril) qui adopte d'ailleurs comme signe distinctif uneétoile verte.

En juin 1940 la SES, encadrée par celles du 75" BAFet du 64" BCA, occupe les granges de Fromagine. Sonsecteur de surveillance est le vallon du Caïros. Il est limité,à l'ouest par la Cime de Raus, à l'est par la Causega. Ellefait face aux cimes-frontière du mont Macruera (2.556 m.)et du Scandail (2.452 m.). A partir du 16 juin, elle subit deviolents bombardements mais ne semble pas avoir étéengagée. La SES 22 est dissoute en juillet 1940.

Ses chefs successifs furent, de 1931 à 1940, les lieu-tenants Sourd (1931-1932), Lacour (1933), Schlumber-ger (1933-1934), Mounier (1935-1936), Saint-Gal dePons (1936-1937), Causeret (1938-1939) et George(1939-1940). 0

Nous tenons à remercier M. Poncin pour l'aide apportée àl'illustration de cet article.

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Ci-contre.Insigne de la SES/22 : on retrouve

le chamois sur une montagneenneigée et sous une étoile jaune

portant le nombre 22 (Orago, vers 1936).

Ci-tiesseus.En 1937, un élément Ife la SES avec son

fanion.

Ci-contre.Toujours à l'École de ski

de Cabanes-Vieilles en 1937,on procède à l'indispensable

fartage des skis.

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