2
RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS 2S41 codifiée permettant des allongements très importants, notam- ment chez les sujets de petites tailles surtout dans les nanismes d’origine hypo ou achondroplasiques, avec des allongements de plus de 14 cm et un pourcentage d’allongement de plus de 60 %, ce qui n’était pas possible avec les autres techniques. À noter qu’un sujet sur deux ne présente aucune complication à la fin de l’allongement. 23 La croissance des membres infé- rieurs après l’allongement progres- sif chez l’enfant Dimitri POPKOV*, Vladimir SHEVTSOV INTRODUCTION. La prévision de l’évolution de l’inégalité de longueur des membres inférieurs (ILMI) d’origine congéni- tale reste importante chez l’enfant ayant subi un allongement progressif en cours de croissance. MATÉRIEL ET MÉTHODES. Les résultats du traitement de 150 enfants ayant une ILMI congénitale (F/H = 79/71) âgés de 2 à 15 ans ont été analysés. La téléradiographie avait été utilisée afin de mesurer la longueur des membres inférieurs. L’âge osseux était défini selon la radiographie de la main gauche et du poignet. RÉSULTATS. Nous avons observé 5 types de croissance spontanée après la fin de l’allongement. Le premier type présen- tait une stimulation de la vitesse de croissance en longueur du segment allongé. On observait sa diminution partielle vers le douzième mois après ablation du fixateur externe, mais la vitesse de croissance restait plus élevée à long terme que celle initiale. Le deuxième type présentait une stimulation de la vitesse de croissance en longueur du segment allongé mais la vitesse revenait au niveau inital dans la période de 9 à 12 mois. Chez les sujets du troisième type, la stimulation de la croissance était observée pendant la première année après la fin du traite- ment. Mais à long terme, la vitesse de croissance était plus fai- ble qu’en préopératoire. Le quatrième type montrait l’abaissement important ou bien l’absence de la croissance du segment allongé pendant la première année suivi de l’accéléra- tion ultérieure de la croissance, plus élevée qu’en préopératoire. Le cinquième type ne comportait aucune stimulation de la crois- sance, au contraire, on observait la régression de la croissance jusqu’à l’arrêt définitif. DISCUSSION ET CONCLUSION. La stimulation de la croissance en longueur du segment allongé se produit chez les enfants ayant subi un allongement primaire, à condition que l’appui du membre allongé et l’amélioration de son activité fonctionnelle existent ou puissent être créés. Les allongements itératifs, la restriction considérable de la charge fonctionnelle, ainsi que des opérations de reconstruction sur les os du pied peu- vent ralentir la croissance ultérieure. La stimulation de la crois- sance longitudinale du segment allongé s’accompagne de l’amélioration fonctionnelle des muscles du membre inférieur, ainsi que de l’augmentation de la hémocirculation périphérique. 24 Technique et résultats de l’enclouage téléscopique fémoral à foyer fermé chez l’enfant atteint d’ostéogenèse imparfaite Georges FINIDORI*, Stéphanie PANNIER, Céline CADILHAC, Jean-Louis CEOLIN, Christophe GLORION INTRODUCTION. Le clou télescopique de Bailey et Dubow permet une protection effective et prolongée chez l’enfant atteint d’une ostéogenèse imparfaite. Sa fiabilité et son efficacité sont surtout établies pour le segment fémoral. La technique classique d’enclouage avec un abord chirurgical et la réalisation d’ostéoto- mies multiples peut être modifiée. Les patients étant traités avant l’apparition de sévères déviations diaphysaires, il devenait logi- que d’essayer de réaliser les enclouages à foyer fermé. MATÉRIEL ET MÉTHODE. Nous avons développé une technique avec un matériel ancillaire original depuis trois ans répondant aux impératifs suivants : utiliser une méthode simple, conserver l’implant original de Bailey, permettre, si nécessaire, de recourir à la technique classique, utiliser un matériel peu oné- reux. La technique opératoire proposée est simple. Le forage centro-médullaire sous contrôle de l’amplificateur de brillance est réalisé par une mèche depuis l’échancrure inter-condylienne par un abord direct punctiforme sous-rotulien trans-tendineux. Le réalignement diaphysaire au cours du forage est obtenu, soit en utilisant un foyer de fracture récent, soit par simple ostéocla- sie éventuellement facilitée par un poinçonnage percutané. La mèche est ressortie par une contre-incision dans la fesse. Le clou télescopique est vissé à l’extrémité distale de la mèche, remonté dans le fémur. La partie proximale du clou est sortie par la con- tre-incision fessière, la mèche est retirée, la pièce en T est vissée et sertie. Le clou femelle est alors chassé de haut en bas et impacté dans le grand trochanter. La partie mâle du clou est impactée de façon similaire dans l’épiphyse distale sous contrôle scopique, par l’abord sous-rotulien. RÉSULTATS. Sept fémurs chez cinq enfants ont été opérés depuis mai 2001 avec un recul moyen de 20 mois, 3 garçons et 2 filles âgés de 3,5 ans(2,5-6) au moment de la première inter- vention. Tous ces patients avaient une forme modérée d’ostéo- genèse imparfaite (type I de Sillence). Aucune complication n’a été observée, tous les patients ont récupéré des mobilités articu- laires normales, quatre ont une marche autonome. Un clou déformé a du être changé après une fracture, secondaire à une chute. CONCLUSION. Cette technique d’enclouage télescopique à foyer fermé n’est que le complément logique de celles qui ont été déjà utilisées jusqu’à présent, offrant aux opérateurs de nou- *Jacques-Henri Caton, Clinique Emilie de Vialar, 116, rue Antoine-Charial, 69003 Lyon. *D. Popkov, Service Orthopédique, Centre Scientifique d’Ilizarov, 640014 Kourgan, Russie.

24 Technique et résultats de l’enclouage téléscopique fémoral à foyer fermé chez l’enfant atteint d’ostéogenèse imparfaite

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: 24 Technique et résultats de l’enclouage téléscopique fémoral à foyer fermé chez l’enfant atteint d’ostéogenèse imparfaite

RÉSUMÉ DES COMMUNICATIONS 2S41

codifiée permettant des allongements très importants, notam-ment chez les sujets de petites tailles surtout dans les nanismesd’origine hypo ou achondroplasiques, avec des allongements deplus de 14 cm et un pourcentage d’allongement de plus de60 %, ce qui n’était pas possible avec les autres techniques. Ànoter qu’un sujet sur deux ne présente aucune complication à lafin de l’allongement.

23 La croissance des membres infé-rieurs après l’allongement progres-sif chez l’enfant

Dimitri POPKOV*, Vladimir SHEVTSOV

INTRODUCTION. La prévision de l’évolution de l’inégalitéde longueur des membres inférieurs (ILMI) d’origine congéni-tale reste importante chez l’enfant ayant subi un allongementprogressif en cours de croissance.

MATÉRIEL ET MÉTHODES. Les résultats du traitement de150 enfants ayant une ILMI congénitale (F/H = 79/71) âgés de2 à 15 ans ont été analysés. La téléradiographie avait été utiliséeafin de mesurer la longueur des membres inférieurs. L’âgeosseux était défini selon la radiographie de la main gauche et dupoignet.

RÉSULTATS. Nous avons observé 5 types de croissancespontanée après la fin de l’allongement. Le premier type présen-tait une stimulation de la vitesse de croissance en longueur dusegment allongé. On observait sa diminution partielle vers ledouzième mois après ablation du fixateur externe, mais lavitesse de croissance restait plus élevée à long terme que celleinitiale. Le deuxième type présentait une stimulation de lavitesse de croissance en longueur du segment allongé mais lavitesse revenait au niveau inital dans la période de 9 à 12 mois.Chez les sujets du troisième type, la stimulation de la croissanceétait observée pendant la première année après la fin du traite-ment. Mais à long terme, la vitesse de croissance était plus fai-ble qu’en préopératoire. Le quatrième type montraitl’abaissement important ou bien l’absence de la croissance dusegment allongé pendant la première année suivi de l’accéléra-tion ultérieure de la croissance, plus élevée qu’en préopératoire.Le cinquième type ne comportait aucune stimulation de la crois-sance, au contraire, on observait la régression de la croissancejusqu’à l’arrêt définitif.

DISCUSSION ET CONCLUSION. La stimulation de lacroissance en longueur du segment allongé se produit chez lesenfants ayant subi un allongement primaire, à condition quel’appui du membre allongé et l’amélioration de son activitéfonctionnelle existent ou puissent être créés. Les allongementsitératifs, la restriction considérable de la charge fonctionnelle,ainsi que des opérations de reconstruction sur les os du pied peu-vent ralentir la croissance ultérieure. La stimulation de la crois-sance longitudinale du segment allongé s’accompagne de

l’amélioration fonctionnelle des muscles du membre inférieur,ainsi que de l’augmentation de la hémocirculation périphérique.

24 Technique et résultats del’enclouage téléscopique fémoral àfoyer fermé chez l’enfant atteintd’ostéogenèse imparfaite

Georges FINIDORI*, Stéphanie PANNIER,Céline CADILHAC, Jean-Louis CEOLIN,Christophe GLORION

INTRODUCTION. Le clou télescopique de Bailey et Dubowpermet une protection effective et prolongée chez l’enfant atteintd’une ostéogenèse imparfaite. Sa fiabilité et son efficacité sontsurtout établies pour le segment fémoral. La technique classiqued’enclouage avec un abord chirurgical et la réalisation d’ostéoto-mies multiples peut être modifiée. Les patients étant traités avantl’apparition de sévères déviations diaphysaires, il devenait logi-que d’essayer de réaliser les enclouages à foyer fermé.

MATÉRIEL ET MÉTHODE. Nous avons développé unetechnique avec un matériel ancillaire original depuis trois ansrépondant aux impératifs suivants : utiliser une méthode simple,conserver l’implant original de Bailey, permettre, si nécessaire,de recourir à la technique classique, utiliser un matériel peu oné-reux. La technique opératoire proposée est simple. Le foragecentro-médullaire sous contrôle de l’amplificateur de brillanceest réalisé par une mèche depuis l’échancrure inter-condyliennepar un abord direct punctiforme sous-rotulien trans-tendineux.Le réalignement diaphysaire au cours du forage est obtenu, soiten utilisant un foyer de fracture récent, soit par simple ostéocla-sie éventuellement facilitée par un poinçonnage percutané. Lamèche est ressortie par une contre-incision dans la fesse. Le cloutélescopique est vissé à l’extrémité distale de la mèche, remontédans le fémur. La partie proximale du clou est sortie par la con-tre-incision fessière, la mèche est retirée, la pièce en T est visséeet sertie. Le clou femelle est alors chassé de haut en bas etimpacté dans le grand trochanter. La partie mâle du clou estimpactée de façon similaire dans l’épiphyse distale sous contrôlescopique, par l’abord sous-rotulien.

RÉSULTATS. Sept fémurs chez cinq enfants ont été opérésdepuis mai 2001 avec un recul moyen de 20 mois, 3 garçons et2 filles âgés de 3,5 ans(2,5-6) au moment de la première inter-vention. Tous ces patients avaient une forme modérée d’ostéo-genèse imparfaite (type I de Sillence). Aucune complication n’aété observée, tous les patients ont récupéré des mobilités articu-laires normales, quatre ont une marche autonome. Un cloudéformé a du être changé après une fracture, secondaire à unechute.

CONCLUSION. Cette technique d’enclouage télescopique àfoyer fermé n’est que le complément logique de celles qui ontété déjà utilisées jusqu’à présent, offrant aux opérateurs de nou-

*Jacques-Henri Caton, Clinique Emilie de Vialar,116, rue Antoine-Charial, 69003 Lyon.

*D. Popkov, Service Orthopédique,Centre Scientifique d’Ilizarov, 640014 Kourgan, Russie.

Page 2: 24 Technique et résultats de l’enclouage téléscopique fémoral à foyer fermé chez l’enfant atteint d’ostéogenèse imparfaite

2S42 79e RÉUNION ANNUELLE DE LA SO.F.C.O.T.

velles possibilités pour une chirurgie moins invasive en conser-vant l’implant téléscopique de Bailey et Dubow original dont lafiabilité est reconnue.

25 Analyse multicentrique internatio-nale des complications de l’embro-chage centromédullaire élastiquestable des fractures du fémur chezl’enfant

Franck LAUNAY*, John FLYNN, Leslie MOROZ,Mininder KOCHER, Peter NEWTON,Steven FRICK, Gérard BOLLINI,Paul SPONSELLER

INTRODUCTION. L’embrochage centromédullaire élasti-que stable est devenu la méthode de choix pour stabiliser laplupart des fractures du fémur chez l’enfant de plus de 5 ans.Dans la majorité des cas, cette méthode d’ostéosynthèse per-met une mobilisation précoce et une guérison fiable. Cepen-dant, peu d’études ont été publiées sur les complications de cetraitement. Notre analyse multicentrique a été conçue afind’établir l’incidence des différentes complications et afin demieux comprendre les facteurs amenant à des résultats nonsatisfaisants.

MATÉRIEL ET MÉTHODES. Les chirurgiens de 6 centresde traumatologie pédiatrique ont participé à cette étude rétros-pective. Les dossiers et les radiographies des enfants opérésselon cette technique ont été revus. L’étude était limitée auxfractures non pathologiques ostéosynthésée par deux brochesrétrogrades et ayant pu être suivies jusqu’à consolidation. Nousavons noté les données démographiques, le mécanisme del’accident, le type de fracture, les éventuelles lésions associées,les différentes complications, ainsi que les résultats cliniques etradiologiques finaux. Les résultats finaux ont été classés commeexcellents, satisfaisants ou mauvais.

RÉSULTATS. Deux cent trente-quatre fractures diaphysairesdu fémur chez 229 patients ont été traitées sur une période de5 ans. L’âge moyen au moment de l’accident était de 10,3 ans(2-18 ans). Soixante-six patients présentaient des lésions asso-ciées. Nous avons noté 114 complications au cours du traite-ment de 87 fractures. La complication mineure la plus fréquenteétait une douleur du genou (38 patients, 16 %) secondaire à uneirritation locale due aux broches. La complication majeure laplus fréquente était le cal vicieux (18 patients, 8 %). Les résul-tats furent classés comme excellent dans 148 cas (64 %), satis-faisants dans 57 cas (25 %) et mauvais dans 25 cas (11 %).Quatre cas ne purent être classés faute de renseignements suffi-sants. Les résultats étaient mauvais pour 15 des 90 enfants(17 %) âgés de 11 ans ou plus alors qu’ils n’étaient mauvais quepour 10 des 143 enfants plus jeunes (7 %).

DISCUSSION. L’embrochage centromédullaire élastiquestable a permis d’obtenir 89 % de résultats excellents ou satis-faisants. Les complications se rencontrent plus souvent chezl’enfant de plus de 11 ans, ce d’autant plus que le trait de frac-ture se situe au niveau du tiers proximal ou au niveau du tiersdistal de la diaphyse fémorale. Afin d’éviter les complications,la technique opératoire est importante. La perte de réductionpostopératoire s’observe volontiers lorsqu’il n’existe pas decontact cortical avec les broches au niveau du foyer de fracture.

26 Fracture-avulsion de la tubérositétibiale anterieure chez l’adolescent :à propos de 22 cas

Thomas BAUER*, Alexandre MILET,Thierry ODENT, Jean-Paul PADOVANI,Christophe GLORION

INTRODUCTION. Les fractures de la tubérosité tibiale chezl’adolescent sont rares. L’objectif de ce travail est de mieux con-naître les circonstances de survenue de ces fractures, les lésionsassociées et les complications possibles et d’apprécier les résul-tats des différentes options thérapeutiques.

MATÉRIEL. Il s’agit d’une étude rétrospective réalisée chez22 enfants présentant une fracture-avulsion de la tubérositétibiale antérieure.

MÉTHODES. La classification radiologique du type de frac-ture de la tubérosité tibiale décrite par Ogden a été utilisée pourchaque cas. Les lésions associées ont été notées à chaque fois demême que les éventuelles complications. Le résultat fonctionnela été évalué au dernier recul.

RÉSULTATS. L’âge moyen lors de la survenue de la fracturede la tubérosité tibiale était de 13 ans (12-16 ans). Cette fractureconcernait 14 garçons et est survenue 15 fois sur 22 après unsaut ou la réception d’un saut. Cinq patients présentaient dessymptômes d’apophysite tibiale antérieure homo- ou controlaté-rale avant le traumatisme. La fracture de la tubérosité tibialeétait non déplacée (stade IA) dans 10 cas et a été traitée orthopé-diquement. Dans 12 cas, la fracture était déplacée et a nécessitéune ostéosynthèse. L’immobilisation a été maintenue pendant4 semaines en moyenne (3-7 semaines). Parmi les 12 cas defracture déplacée, une avulsion du tendon rotulien a été retrou-vée une fois sur trois. Des complications ont été relevées : 2 casd’hématomes, un cas de rupture complète du tendon rotulien à18 mois postopératoires, un cas de récurvatum avec inégalité delongueur et un cas de raideur du genou. Le recul moyen est de2 ans (9 mois-8 ans). Le résultat fonctionnel est excellent cheztous les patients ayant eu une fracture non déplacée et chez7 patients sur 12 ayant eu une intervention chirurgicale.

DISCUSSION. La fracture non déplacée de la tubérositétibiale antérieure chez l’enfant (stade IA) doit être considéréecomme une entité à part pour laquelle le traitement orthopédique

*Georges Finidori, Service d’Orthopédie et TraumatologiePédiatriques, Hôpital des Enfants Malades,

149, rue de Sèvres, 75015 Paris.

*Franck Launay, Service de Chirurgie Orthopédique,Hôpital Timone Enfants, 264, rue Saint-Pierre,

13385 Marseille Cedex 05.