1
28 CNMR Tabagisme et éducation du patient asthmatique R. Hayder, C. Estellat, L. Lassel, sous la direction de Ph. Ravaud Département d’Épidémiologie Biostatistiques et Recherche Clinique, Hôpital Bichat, Paris XVIIIe, France. Introduction : Le programme d’actions, de prévention et de prise en charge de l’asthme élaboré par le Ministère Délégué à la Santé pour la période 2002-2005 recommande d’informer les patients sur les risques liés au tabac, d’aider les fumeurs à arrêter de fumer, les adoles- cents à ne pas commencer et de limiter l’exposition au tabagisme passif des enfants. Cependant, malgré les effets particulièrement délé- tères du tabac chez les patients asthmatiques, il semble que la préva- lence des fumeurs parmi ces sujets ne diffère guère de celle de la population générale aussi bien chez les adultes que chez les adoles- cents. Il apparaît donc naturel de s’interroger sur les pratiques des structures d’éducation thérapeutique des patients asthmatiques en ce qui concerne la problématique du tabac. Méthodologie : Un questionnaire anonyme sera adressé par voie postale à chacune des structures dédiées à l’éducation thérapeutique des patients asthmatiques et devra être rempli collégialement par l’ensemble de l’équipe animatrice. Ce questionnaire, composé de soixante-dix questions fermées, et pouvant se remplir en moins de 20 minutes, varie selon l’âge des sujets que le centre d’éducation théra- peutique prend en charge (enfants ou adolescents d’une part, adultes d’autre part). Les principaux thèmes abordés sont : – la description de la structure et de son activité ; – la formation éventuelle en éducation et en tabacologie des différents intervenants ; – les pratiques ; – l’opi- nion des intervenants sur leur rôle dans la promotion du sevrage tabagique ; – leurs connaissances des effets spécifiques du tabac chez l’asthmatique. Le questionnaire a déjà été testé, dans le cadre d’une étude préliminaire, dans cinq centres d’éducation pour asthmatiques. L’analyse des réponses au questionnaire sera réalisée de façon ano- nyme afin de décrire les pratiques déclarées de promotion du sevrage tabagique et de prise en charge des patients asthmatiques fumeurs (et/ou de leurs parents le cas échéant) et de rechercher d’éventuels facteurs pouvant influer sur celles-ci. Résultats attendus : Décrire dans les structures d’éducation des patients asthmatiques : – les pratiques déclarées de prise en charge des sujets tabagiques ; – la perception que les intervenants ont de leur rôle dans la prise en charge du sevrage tabagique des patients ou de leurs parents. Pespectives : Ce travail permettra de mettre en évidence le degré d’implication des centres d’éducation respiratoire dans la lutte contre le tabagisme des patients asthmatiques. Si l’implication de ces centres ou d’une partie d’entre eux est limitée, on pourra envisager d’entre- prendre un essai d’intervention afin de modifier les pratiques et d’améliorer ainsi la prise en charge des malades. 29 CNMR Analyse de la réponse immune dans le cadre du syndrome d’apnée du sommeil G. Devouassoux Département de Médecine aiguë spécialisée, CHU de Grenoble, Grenoble, France. Introduction : Une des anomalies potentiellement associée au syn- drome d’apnée du sommeil (SAS) est la perturbation de l’immunité humorale et cellulaire. Les sujets porteurs d’un SAS ont un sommeil fragmenté et une privation du sommeil chronique qui pourrait être responsable d’une altération du système de défense immunitaire (Spiegel 2002). L’objectif principal de cette étude est de comparer la réponse immune à un rappel vaccinal antitétanique chez des sujets sains et des sujets SAS. L’objectif secondaire est d’étudier l’efficacité de la pression positive (traitement de référence du SAS) sur la restau- ration d’une réponse immune efficace en comparant cette réponse dans deux populations SAS, une traitée par pression positive et l’autre sans traitement. Méthodologie : Nous inclurons 40 patients porteurs d’un SAS et 10 sujets témoins afin d’étudier leur réponse à un rappel vaccinal anti-tétanique. Un questionnaire initial sera rempli par le patient, vérifiant l’absence d’antécédents de maladies immunitaires et la date de la dernière vaccination anti-tétanique. Lors de la première visite J0 une prise de sang sera effectuée, permettant le titrage d’anti-corps anti-tétanique et la réalisation d’un test de stimulation lymphocy- taire ; ce même jour un rappel de vaccination anti-tétanique sera réalisé. Dans le groupe patients SAS une randomisation sera effectué à J0 permettant de constituer deux sous groupes : le premier compre- nant des patients qui seront immédiatement traités par PPC et un second groupe qui ne sera pas traité pendant les 45 premiers jours. A partir de J45, tous les patients SAS seront traités par PPC. Ils seront tous revus à J90, terme de l’étude. Cette étude nécessite également 3 visites intermédiaires à J8, J15 et J45 au cours desquelles un prélève- ment sanguin sera réalisé pour évaluer la réponse immunitaire. Résultats attendus et perspectives : Nous attendons une réponse humorale et cellulaire altérée chez les patients SAS par rap- port à des sujets sains. Nous espérons identifier une anomalie quan- titative et/ou cinétique de la production d’anticorps et/ou de la réponse proliférative T spécifique. Nous supposons ici qu’un traite- ment même retardé est susceptible de rétablir une réponse immune satisfaisante. Recherche en pneumologie Rev Mal Respir 2004 ; 21 : 421-41 440

28 CNMR Tabagisme et éducation du patient asthmatique

  • Upload
    ph

  • View
    212

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

28 CNMRTabagisme et éducation du patientasthmatique

R. Hayder, C. Estellat, L. Lassel, sous la direction de Ph.RavaudDépartement d’Épidémiologie Biostatistiques et Recherche Clinique, HôpitalBichat, Paris XVIIIe, France.

Introduction : Le programme d’actions, de prévention et de priseen charge de l’asthme élaboré par le Ministère Délégué à la Santé pourla période 2002-2005 recommande d’informer les patients sur lesrisques liés au tabac, d’aider les fumeurs à arrêter de fumer, les adoles-cents à ne pas commencer et de limiter l’exposition au tabagismepassif des enfants. Cependant, malgré les effets particulièrement délé-tères du tabac chez les patients asthmatiques, il semble que la préva-lence des fumeurs parmi ces sujets ne diffère guère de celle de lapopulation générale aussi bien chez les adultes que chez les adoles-cents. Il apparaît donc naturel de s’interroger sur les pratiques desstructures d’éducation thérapeutique des patients asthmatiques en cequi concerne la problématique du tabac.Méthodologie : Un questionnaire anonyme sera adressé par voiepostale à chacune des structures dédiées à l’éducation thérapeutiquedes patients asthmatiques et devra être rempli collégialement parl’ensemble de l’équipe animatrice. Ce questionnaire, composé desoixante-dix questions fermées, et pouvant se remplir en moins de 20minutes, varie selon l’âge des sujets que le centre d’éducation théra-peutique prend en charge (enfants ou adolescents d’une part, adultesd’autre part). Les principaux thèmes abordés sont : – la description dela structure et de son activité ; – la formation éventuelle en éducationet en tabacologie des différents intervenants ; – les pratiques ; – l’opi-nion des intervenants sur leur rôle dans la promotion du sevragetabagique ; – leurs connaissances des effets spécifiques du tabac chezl’asthmatique. Le questionnaire a déjà été testé, dans le cadre d’uneétude préliminaire, dans cinq centres d’éducation pour asthmatiques.L’analyse des réponses au questionnaire sera réalisée de façon ano-nyme afin de décrire les pratiques déclarées de promotion du sevragetabagique et de prise en charge des patients asthmatiques fumeurs(et/ou de leurs parents le cas échéant) et de rechercher d’éventuelsfacteurs pouvant influer sur celles-ci.Résultats attendus : Décrire dans les structures d’éducation despatients asthmatiques : – les pratiques déclarées de prise en charge dessujets tabagiques ; – la perception que les intervenants ont de leur rôledans la prise en charge du sevrage tabagique des patients ou de leursparents.Pespectives : Ce travail permettra de mettre en évidence le degréd’implication des centres d’éducation respiratoire dans la lutte contrele tabagisme des patients asthmatiques. Si l’implication de ces centresou d’une partie d’entre eux est limitée, on pourra envisager d’entre-prendre un essai d’intervention afin de modifier les pratiques etd’améliorer ainsi la prise en charge des malades.

29 CNMRAnalyse de la réponse immunedans le cadre du syndrome d’apnéedu sommeil

G. DevouassouxDépartement de Médecine aiguë spécialisée, CHU de Grenoble, Grenoble,France.

Introduction : Une des anomalies potentiellement associée au syn-drome d’apnée du sommeil (SAS) est la perturbation de l’immunitéhumorale et cellulaire. Les sujets porteurs d’un SAS ont un sommeilfragmenté et une privation du sommeil chronique qui pourrait êtreresponsable d’une altération du système de défense immunitaire(Spiegel 2002). L’objectif principal de cette étude est de comparer laréponse immune à un rappel vaccinal antitétanique chez des sujetssains et des sujets SAS. L’objectif secondaire est d’étudier l’efficacitéde la pression positive (traitement de référence du SAS) sur la restau-ration d’une réponse immune efficace en comparant cette réponsedans deux populations SAS, une traitée par pression positive et l’autresans traitement.Méthodologie : Nous inclurons 40 patients porteurs d’un SAS et10 sujets témoins afin d’étudier leur réponse à un rappel vaccinalanti-tétanique. Un questionnaire initial sera rempli par le patient,vérifiant l’absence d’antécédents de maladies immunitaires et la datede la dernière vaccination anti-tétanique. Lors de la première visite J0une prise de sang sera effectuée, permettant le titrage d’anti-corpsanti-tétanique et la réalisation d’un test de stimulation lymphocy-taire ; ce même jour un rappel de vaccination anti-tétanique seraréalisé. Dans le groupe patients SAS une randomisation sera effectué àJ0 permettant de constituer deux sous groupes : le premier compre-nant des patients qui seront immédiatement traités par PPC et unsecond groupe qui ne sera pas traité pendant les 45 premiers jours. Apartir de J45, tous les patients SAS seront traités par PPC. Ils seronttous revus à J90, terme de l’étude. Cette étude nécessite également 3visites intermédiaires à J8, J15 et J45 au cours desquelles un prélève-ment sanguin sera réalisé pour évaluer la réponse immunitaire.Résultats attendus et perspectives : Nous attendons uneréponse humorale et cellulaire altérée chez les patients SAS par rap-port à des sujets sains. Nous espérons identifier une anomalie quan-titative et/ou cinétique de la production d’anticorps et/ou de laréponse proliférative T spécifique. Nous supposons ici qu’un traite-ment même retardé est susceptible de rétablir une réponse immunesatisfaisante.

Recherche en pneumologie

Rev Mal Respir 2004 ; 21 : 421-41440