3. première guerre mondiale · 2017. 8. 18. · façon que le gouvernement serbe ne puisse pas l'accepter. Le 28 juillet, l'Autriche déclare la guerre à la Serbie et bombarde aussitôt

CO Pinchat Dimitri Rau Histoire - Epoque contemporaine La Première Guerre mondiale

1. Le déclenchement de la guerre

Le 28 juin 1914, alors qu'il visite la ville de Sarajevo en Bosnie, l 'archiduc héritier d ' A u t r i c h e F r a n ç o i s -Ferdinand est assassiné par un étudiant nationaliste bosniaque, Princip. Le 23 juillet, avec l’accord de l’Allemagne, le gouvernement austro-hongrois envoie un ultimatum à la Serbie. Berlin et Vienne espèrent, en agissant très vite, circonscrire le conflit dans les Balkans et ont calculé les termes de l'ultimatum de façon que le gouvernement serbe ne puisse pas l'accepter. Le 28 ju i l l e t , l 'Autr iche déclare la guerre à la Serbie e t bombarde aus s i tô t sa capitale. La Russie ne peut, sous peine de perdre toute influence dans les Balkans, laisser écraser sans réaction son alliée serbe. Elle commence dès le 29 à mobiliser son armée. Tandis que les gouvernements br i tannique, a l lemand et français cherchent une solution diplomatique, les militaires pèsent de plus en plus sur les décis ions, déclenchant la mobilisation générale.

Le Gouvernement royal (serbe) s'engage... 1. A supprimer toute publication qui excite à la haine et au mépris de la Monarchie (austro-hongroise). 3. A éliminer sans délai de l'instruction publique en Serbie tout ce qui sert à fomenter la propagande contre l'Autriche-Hongrie. 4. A éloigner du service militaire et de l'administration tous les officiers et fonctionnaires coupables de la propagande contre la monarchie austro-hongroise. 5. A accepter la collaboration en Serbie des organes du gouvernement impérial - royal dans la suppression du mouvement subversif dirigé contre l'intégrité territoriale de la Monarchie austro-hongroise. 6. A ouvrir une enquête judiciaire contre les partisans du complot du 28 juin se trouvant sur territoire serbe. Des organes délégués par le gouvernement impérial - royal prendront part aux recherches.

L'ultimatum austro-hongrois à la Serbie, 23 juillet 1914.


2. Le déroulement de la guerre

1914 : la guerre de mouvement. Toutes les armées sont persuadées que la guerre sera de courte durée. Lors de la bataille de la Marne, le front franco-allemand s’étend sur plus de 700 km. La guerre est pour l’instant circonscrite à l’Europe. 1915 - 1916 : la guerre de positions. Les armées s’enlisent dans une guerre de tranchées. L’Italie rejoint le camp des alliés, qui imposent un blocus maritime aux Empires centraux. L’Allemagne riposte par la guerre sous-marine. La guerre s’étend aux colonies. 1917 : le tournant de la guerre. La Russie entre en révolution, retire ses troupes et prépare une paix séparée avec l’Allemagne (signée le 3 mars 1918). Les Etats-Unis entrent en guerre aux côtés des alliés suite au torpillage de leurs navires marchands; l’équilibre des forces est rompu. 1918 : la fin de la guerre. Dès le mois de juillet, les gouvernements des Empires centraux savent la guerre perdue; c’est pourquoi l’Allemagne, dernier des Empires centraux encore en guerre, accepte de signer un armistice le 11 novembre, contre l’avis des militaires, qui croient encore en la victoire.

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Nos lignes sont ramenées en arrière. Il y a en face de nous trop de troupes fraîches anglaises et américaines. Il y a trop de corned-beef et de farine blanche de froment et trop de nouveaux canons et d'avions. Quant à nous, nous sommes maigres et affamés... Nos troupes fraîches, ce sont des enfants anémiques qui ont besoin d'être ménagés... Les tanks sont devenus une arme terrible... bêtes d'acier invulnérables écrasant les morts et les blessés... Dysenterie, grippe, typhus, vous étouffent, vous brûlent et vous tuent... Nous ne sommes pas battus, car, en tant que soldats, nous sommes plus forts et expérimentés ; nous sommes simplement écrasés et repoussés par l'énorme supériorité numérique... Chacun parle d'armistice et de paix. Tout le monde attend. Si c'est encore une désillusion, ce sera la catastrophe... Si c'est pas la paix, ce sera la révolution...

in E.M. Remarque, A l'Ouest rien de nouveau, 1928.


3. Les tranchées

La bataille de Verdun dure dix mois (du 21 février au 19 décembre 1916) et fait plus de 300’000 morts et 400’000 blessés, en particulier sous des tirs d’artillerie (30 millions d’obus sont tirés). De nombreuses lettres de Poilus témoignent des conditions de vie dans les tranchées : les maladies, les bombardements, le manque d’hygiène, provoquent la démoralisation, les mutineries et des mutilations volontaires.

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Ma bien chère Lucie, Quand cette lettre te parviendra, je serai mort fusillé. Voici pourquoi : le 27 novembre, vers 5 heures du soir, après un violent bombardement de deux heures, dans une tranchée de première ligne, et alors que nous finissions la soupe, des Allemands se sont amenés dans la tranchée, m'ont fait prisonnier avec deux autres camarades. J'ai profité d'un moment de bousculade pour m' échapper des mains des Allemands, j'ai suivi mes camarades, et ensuite, j'ai été accusé d'abandon de poste en présence de l'ennemi. Nous sommes passés vingt-quatre hier soir au Conseil de Guerre. Six ont été condamnés à mort dont moi. Je ne suis pas plus coupable que les autres, mais il faut un exemple. Mon portefeuille te parviendra et ce qu'il y a dedans. Je te fais mes derniers adieux à la hâte, les larmes aux yeux, l'âme en peine. Je te demande à genoux humblement pardon pour toute la peine que je vais te causer et l'embarras dans lequel je vais te mettre. Ma petite Lucie, encore une fois, pardon. Je vais me confesser à l'instant, et espère te revoir dans un monde meilleur. Je meurs innocent du crime d'abandon de poste qui m'est reproché. Si, au lieu de m'échapper des Allemands, j'étais resté prisonnier, j'aurais encore la vie sauve. C'est la fatalité. Ma dernière pensée, à toi, jusqu'au bout.

Lettre de Henry Floch, fusillé le 4 décembre 1914


4. Une guerre totale

Quatre ans et demi de guerre entre des nations modernes mobilisent 60 millions d’hommes et font plus de 9 millions de morts et 8 millions d’invalides, sans compter les événements en marge : génocide arménien, grippe espagnole, révolution russe. De nouvelles armes font leur apparition sur les champs de bataille : les chars d’assaut, les sous-marins et l’aviation en sont à leurs balbutiements; les gaz asphyxiants font des dégâts des deux côtés des tranchées. L’artillerie est désormais capable de bombardements à longue portée. La propagande joue un rôle important dans la guerre psychologique : la presse véhicule de nombreux bobards. La censure contrôle le courrier des soldats pour éviter la démoralisation.

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L’agence Westnik communique que la Croix-Rouge a reçu la déposition qui suit du tirailleur Gromoff, envoyé en reconnaissance en Galicie avec deux de ses camarades : A dix heures du soir, à la lisière du bois, les éclaireurs russes virent un officier et dix soldats magyars qui, tenant tous des poignards, les lançaient dans le corps d’une jeune fille toute nue, liée à un arbre. Le corps de la malheureuse victime fut tout couvert de blessures. Un poignard fut plongé dans l’oeil. En même temps, un soldat frottait les blessures de la malheureuse avec du sel. Les éclaireurs tirèrent une salve et tuèrent huit magyars. Les autres s’enfuirent. La malheureuse victime, soeur de charité à en juger par ses vêtements avec la croix rouge, succomba.

L’Intransigeant, 5 janvier 1916.


5. Les traités de paix

Les combats cessent au moment de l’Armistice, le 11 novembre 1918. Durant tout le processus de paix, le gouvernement allemand est exclu des négociations. Une conférence de paix s'ouvre à Paris le 18 janvier 1919. Les vaincus ne sont pas invités à discuter. Les négociations essentielles sont réservées à 5 grandes puissances : U.S.A, France, Royaume-Uni, Japon et Italie. Les principaux participants aux débats sont le Président américain Woodrow Wilson, le Premier ministre britannique David Lloyd George, le Président du conseil français Georges Clémenceau et, dans une certaine mesure, l'Italien Vittorio d'Orlando. L'Allemagne subit des sanctions militaires, économiques, financières, politiques et morales. Les frontières de l’Europe sont redessinées : la Yougoslavie, la Tchécoslovaquie, les pays baltes, la Finlande et la Pologne sont créés. Aussitôt signés, les traités de paix seront vivement critiqués autant dans les pays vainqueurs que par les vaincus.

Article 42 : Il est interdit à l'Allemagne de maintenir ou de construire des fortifications soit sur la rive gauche du Rhin, soit sur la rive droite, à l'ouest d'une ligne tracée à 50 kilomètres à l'est de ce fleuve. Article 51 : Les territoires cédés à l'Allemagne, en vertu des Préliminaires de Paix signés à Versailles le 26 février 1871 et du Traité de Francfort du 10 mai 1871, sont réintégrés dans la souveraineté française à dater de l'armistice du 11 novembre 1918. Articles 80, 81, 87 : L'Allemagne reconnaît l'indépendance et les frontières de l'Autriche, de la Tchécoslovaquie et de la Pologne. Article 119 : L'Allemagne renonce à ses droits sur ses possessions d'outre-mer. Articles 160, 171, 173, 198 : L'armée allemande ne pourra dépasser 100 000 hommes. La fabrication de tanks est interdite. Tout service militaire est aboli. Les forces militaires ne pourront comprendre aucune aviation. Article 231 : Les Gouvernements alliés et associés déclarent et l'Allemagne reconnaît que l'Allemagne et ses alliés sont responsables, pour les avoir causés, de toutes les pertes et de tous les dommages subis par les Gouvernements alliés et associés et leurs nationaux en conséquence de la guerre qui leur a été imposée par l'agression de l'Allemagne et de ses alliés. Article 232 : Les gouvernements alliés exigent (...) et l'Allemagne en prend l'engagement, que soient réparés tous les dommages causés à la population civile des alliés et à ses biens. Article 428 : À titre de garantie (...) les territoires allemands situés à l'ouest du Rhin seront occupés par les troupes des puissances alliées pendant une période de quinze années.

Articles extraits du traité de Versailles, 1919.


6. La Suisse pendant la guerre

L’armée est affectée au contrôle de frontières. Suivant les principes reconnus depuis 1815, la Suisse reste neutre pendant la guerre. Cependant, le peuple suisse est divisé entre francophones, favorables aux alliés, et germanophones, qui soutiennent surtout l’Allemagne. Le pays connaît plusieurs crises politiques :

• Le 20 juillet 1915, le Général Wille suggère dans une lettre au Conseil fédéral l'entrée en guerre de la Suisse aux côtés des Empires centraux. Ces propos, révélés par la presse, suscitent un fort mécontentement en Suisse romande.

• A la fin de l'année 1915, deux colonels de l'Etat-major se rendent coupables de trahison : Wattenwil et Egli font parvenir régulièrement aux attachés militaires allemand et autrichien, le bulletin d'information de l'Etat-major suisse, qui contient des données sur les intentions militaires des Alliés. Il sont traduits devant un tribunal militaire, mais ils n'encourent que des peines légères (20 jours d'arrêt et l'exclusion de l'état-major). L'irritation est grande en Suisse romande.

• Le conseiller fédéral Arthur Hoffmann et Robert Grimm (socialiste bernois et conseiller national) s'entremettent en 1917 pour obtenir une paix séparée entre la Russie et l'Allemagne. Le 18 juin 1917, le Conseil fédéral fait connaître l'incident à l'Assemblée fédérale et Hoffmann doit démissionner. Il est remplacé par le genevois Gustave Ador.

La grève générale de novembre 1918, provoquée par d’importantes difficultés économiques, et suivie par environ 250’000 travailleurs, surtout dans les villes industrielles alémaniques (la Suisse romande et le Tessin fêtent l’Armistice), est réprimée par l’armée après trois jours.

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2) Droit de vote et d'éligibilité de la femme. 3) Introduction du droit au travail pour tous. 4) Introduction de la semaine de 48 heures, dans toutes les entreprises publiques ou privées. 5) Organisation d'une armée essentiellement populaire. 7) Assurance vieillesse et survivants.

Quelques-unes des 9 revendications du Comité d’Olten pendant la grève générale de 1918.

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