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    PETITE HISTOIRE DES OBJECTIFS A BRIEF HISTORY OF OBJECTIVES

    Dialogos 6/200222

    DU NIVEAU SEUIL AU PASSEPORT LINGUISTIQUE

    Ruxandra CONSTANTINESCU-TEFNEL*

    *Matre de confrences, docteur s lettres, Dpartement des Langues Romanes et de Communication en Affaires de lAcadmie

    dEtudes Economiques Bucarest.

    et article se propose de passer en revue

    lvolution des objectifs dapprentissage des

    langues en gnral et du franais en particulier

    au cours des trois dernires dcennies du XX-e sicle,

    entre les dates de parution de deux documents

    importants du Conseil de lEurope Le Niveau Seuil

    (1976) et Le Passeport des langues (2000). A titre

    informatif, nous nous permettrons une brve incursiondans la priode qui prcde et dans celle qui suit la

    publication des deux documents.

    Issue dune tradition acadmique qui valorisait les

    langues classiques, la didactique des langues modernes

    na longtemps fait aucune diffrence entre

    lenseignement des langues mortes et celui des

    langues vivantes. Aussi, enseignait-on la langue crite,

    lexclusion totale de la langue parle.

    Les seuls domaines envisags taient la grammaire et

    le lexique. La premire tait considre comme un

    systme de rgles dont la connaissance prvalait sur

    lapplication. Le second tait reprsent par une

    collection ditems spars. Lexercice favori tait la

    traduction, ce qui a valu la mthode le nom de

    grammar-translation (grammaire-traduction) dans la

    didactique de langlais. Les Franais lont appele la

    mthode traditionnelle.

    Elle se proposait denseigner des connaissances, des

    savoirs mmoriss et non des habilets. Elle visait une

    langue quon nutiliserait jamais.

    A la fin du XIX-e sicle, la didactique des langues a

    connu le Mouvement de Rforme (Reform Movement)

    initi par quatre phonticiens Victor dAllemagne,Passy de France, Jespersen du Danemark et Sweet de

    la Grande Bretagne. Ce travail a reprsent la premire

    tentative de coopration europenne en matire de

    didactique des langues. Leur vision de lenseignement

    des langues tait fonde sur trois principes

    rvolutionnaires pour lpoque: la primaut de loral,

    la place centrale du texte form de propositions relies

    et non spares ou dcontextualises et lenseignement

    de la langue parle. [11]

    Malgr cela, la mthode traditionnelle a continu tre

    employe dans lenseignement du franais jusqu la

    deuxime guerre mondiale: lapprentissage du

    franais sopre essentiellement par la frquentation

    des grands auteurs. Les lves ne sintressent gure la pratique de loral. Ils sont beaucoup plus orients

    vers la matrise de la lecture et de lcriture. En outre,

    on croit alors que lon passe naturellement des

    comptences crites aux comptences orales: on a

    tendance pratiquer oralement la langue comme elle

    est crite et, mme, parler comme on devrait

    lcrire. [8, p.32]

    La guerre a chang cette situation. Elle a fait entendre

    combien il tait ncessaire de comprendre le parler de

    lautre et de lui parler soi-mme.

    Le dbut de la globalisation et la popularit de la

    linguistique saussurienne ont conduit lapparition,

    la fin des annes cinquante, des premires

    mthodologies qui accordaient une place

    prpondrante loral, les SGAV (mthode structuro-

    globale audio-visuelle).

    Cette mthode, qui a domin les annes soixante,

    reposait sur le principe selon lequel la connaissance de

    la langue seconde se ralise par un processus

    mcanique de formation dautomatismes. La

    phontique y occupait une place importante, ainsi que

    lanalyse contrastive entre L1 et L2, mais on continuait

    privilgier les phrases spares et dcontextualises.[11]

    Les annes soixante-dix ont mis laccent sur le sens.

    Lenseignement stayait sur lhypothse que toutes

    les langues expriment les mmes contenus avec des

    moyens diffrents. Cest cette poque quont paru

    The Threshhold Level (1971) et Le Niveau Seuil

    C

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    (1976). Plusieurs avancements thoriques ont rendu

    possible leur rdaction: les travaux de Hymes sur la

    comptence de communication, ceux de Austin et de

    Searle sur les actes de parole et ceux de Richeterich

    sur les besoins langagiers.

    Maintenant, la langue devait servir communiquer etsa didactique sappelait lapproche communicative.

    Bien que la pdagogie par objectifs ft ne aux Etats

    Unis la fin du XIX-e sicle et connue en Europe

    partir des annes cinquante, ce nest que maintenant

    que lon a commenc parler dobjectifs dans

    lenseignement/apprentissage des langues. Le Niveau

    Seuil en dcle deux types: les objectifs gnraux et

    les objectifs spcifiques.

    Le but ou objectif gnral du Niveau Seuil est de

    rendre lapprenant capable de saffirmer de manire

    simple mais efficace en tant quindividu dans unenvironnement tranger, en ne se contentant pas de

    survivre [] mais en sefforant de communiquer

    avec ceux quil rencontre en voyant en eux non

    seulement des guides, des commerants ou des

    fonctionnaires, mais aussi des tres humains dont il

    arrive comprendre, apprcier voire partager les

    proccupations et le mode de vie. [4, p.iii]

    Les objectifs spcifiques dapprentissage du Niveau

    Seuil sont bass sur trois principes fondamentaux. Ils

    sont:

    1.axs sur les besoins;

    2.centrs sur lapprenant;3.fonctionnels. [4, p.v]

    Le Niveau Seuil est un ouvrage denviron 700 pages

    organis en cinq sections, dont la premire prsente le

    cadre gnral du projet, la seconde caractrise

    sommairement les publics et les domaines envisags,

    la troisime est consacre aux actes de parole, la

    quatrime regroupe les principaux domaines

    smantiques dune grammaire qui repose sur le

    principe primordial de fonctionnalit en prenant

    comme point de dpart lemploi de la langue plutt

    que les formes de la langue[4, p.v] et la cinquimeaborde les champs de rfrence et regroupe les

    notions gnrales et spcifiques qui, estimes

    intressantes pour un niveau-seuil, sont gnralement

    appeles par des changes langagiers portant sur les

    champs de rfrence retenus [4, p.4]

    Les objectifs spcifiques ne sont pas prciss. On se

    contente de dire que pour les dfinir il faut dabord

    rpondre une srie de questions et ensuite

    dterminer quelles incidences ou quelles ralisations

    linguistiques les rponses ces diverses questions sont

    susceptibles dentraner ou de comporter pour ce qui

    est de lutilisation de la langue trangre. [4, p.17]Les questions envisages portent sur les interlocuteurs,

    la situation de communication, les actes de parole

    raliss et les domaines de rfrence.

    Le registre pris en compte est uniquement la langue

    parle.

    Six ans plus tard, en 1982, Sophie Moirand se rfre

    aux objectifs dapprentissage dans son livreEnseigner communiquer en langue trangre . Elle

    adopte la mme dmarche que les auteurs du Niveau

    Seuil et distingue dabord les objectifs situationnels :

    les situations de communication prioritaires dans

    lesquelles les apprenants auront utiliser la langue

    trangre[6, p.48] A partir de ceux-ci, elle arrive aux

    objectifs communicatifs :il sagit dtudier les

    diffrents paramtres des situations de communication

    retenues prcdemment [], de mettre en relation ces

    paramtres avec les lments verbaux et non-verbaux

    de la communication et enfin danalyser les discours(lments verbaux) produits dans ces situations.[6,

    p.48]

    Sophie Moirand ne prsente pas en dtail ces objectifs

    communicatifs, mais des exercices quelle

    recommande pour les atteindre, il est clair quelle

    envisage la langue parle, tout comme la langue crite,

    et quelle sintresse aux quatre comptences ou

    habilets qui seront dornavant envisages par tous les

    didacticiens des langues: la comprhension orale et

    crite, lexpression orale et crite. [6]

    Lintrt pour les objectifs denseignement/

    apprentissage accrot au fur et mesure que lesdidacticiens se penchent sur lvaluation. En effet,

    pour valuer il faut comparer ce que lon sest propos

    (les objectifs) ce que lon a obtenu. A la fin des

    annes quatre-vingt, en 1987, Sibylle Bolton publie un

    livre sur lvaluation. Selon elle, les objectifs

    dapprentissage doivent tre dfinis comme objectifs

    comportementaux, ce qui signifie que les preuves

    doivent prendre en compte les facteurs qui influent sur

    le comportement langagier.[1, p.34]. Mme si elle ne

    les appelle pas de ce nom, ces objectifs ne sauraient

    tre autres que communicatifs: Les objectifsdapprentissage ne se dduisent plus de la langue en

    tant que systme, sous forme de listes de vocabulaire

    et de structures grammaticales, mais de besoins

    communicatifs des apprenants. [1, 35]

    Dans son Evaluation parue en 2001, Christine

    Tagliante sattarde sur les objectifs. Elle en dcle

    trois catgories. Il y a dabord les objectifs gnraux

    ils sont centrs sur llve et ils indiquent, en termes

    de capacits, les rsultats escompts la fin dun

    cursus, dune unit ou dune squence [9, p.24]. A

    partir de ceux-ci, on peut tablir des objectifs

    spcifiques toujours centrs sur llve, ils affinentlobjectifs gnral en le multipliant en autant

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    dobjectifs spcifiques quil est ncessaire pour que

    llve latteigne [9, p.24] Enfin, la dernire catgorie

    est celle des objectifs oprationnels ils sont parfois

    appels objectifs spcifiques oprationnels car ils

    sont choisis parmi les objectifs spcifiques comme

    tant ceux qui sont les plus importants faire acqurirpour pouvoir passer dautres apprentissages.[9,

    p.24] Ce sont les objectifs oprationnels qui feront

    lobjet de lvaluation.

    Tagliante prsente des exemples des trois catgories

    dobjectifs. Son livre contient galement 23 fiches

    dvaluation qui incluent toutes des objectifs. Ceux-ci

    sont dune part des savoirs linguistiques et dautre part

    des savoir-faire de type communicatif.

    Cest la mme poque que le Conseil de lEurope a

    publi le Portfolio Europen des Langues (PEL). La

    parution du PEL nest pas un vnement singulier.Depuis 40 ans dj le Conseil de lEurope soccupait

    de lenseignement des langues modernes. Son activit

    stait concrtise dabord dans la mise en place du

    cadre de la coopration internationale en matire de

    langues (1962-1971), puis dans llaboration des

    principes linguistiques et ducationnels de base (1971-

    1976). Cest cette poque que le Niveau Seuil a t

    publi. Ces principes ont t ensuite expriments en

    plusieurs pays (1977-1981) ce qui y a entran la

    rforme de lenseignement des langues. [2]

    Enfin, au tournant des deux millnaires, la suite des

    changements politiques qui se sont produits en Europe,le Conseil se penche sur la communication en estimant

    que celle-ci est possible non seulement grce la

    matrise des langues, mais aussi lacquisition des

    comptences interculturelles. Ainsi, le prambule au

    Portfolio annonce: un de ses objectifs principaux [du

    Conseil de lEurope] est de susciter la prise de

    conscience dune identit culturelle europenne et de

    dvelopper la comprhension mutuelle entre les

    peuples de cultures diffrentes. Cest dans ce contexte

    que le Conseil de lEurope coordonne lintroduction

    dun Portfolio Europen des Langues, comme tant undocument personnel fait pour encourager et faire

    reconnatre lapprentissage des langues et les

    expriences interculturelles de toutes sortes. [3] Cette

    nouvelle vision ne pourra ne pas influencer les

    objectifs dapprentissage, comme on le verra tout de

    suite.

    Le Portfolio Europen des Langues est form du

    Passeport Linguistique, de la Biographie Linguistique

    et des Certificats et Diplmes attestant les

    connaissances de langues du dtenteur.[7]

    Le Passeport Linguistique prsente toutes les langues

    connues par le dtenteur et le niveau de matrise que

    celui-ci estime avoir atteint dans cinq comptences,

    ainsi quune grille dauto-valuation compose de six

    niveaux.

    La Biographie Linguistique est le rsum des

    expriences linguistiques et interculturelles. La section

    des Certificats et Diplmes inclut des rubriques pour le

    niveau et lorganisme metteur.Entre le Niveau Seuil et le PEL il y a plus de

    diffrences que de similitudes qui marquent

    lvolution de la didactique des langues travers les

    trois dcennies qui les sparent.

    Ces diffrences portent sur:

    La langue envisage

    Le Niveau Seuil porte sur une seule langue. Selon ses

    auteurs, on en a labor pour langlais, lallemand, le

    franais et lespagnol.[4, p.1]. Cette langue est apprise

    dans un cadre institutionnel, de prfrence dans uneinstitution scolaire.

    Le PEL tient compte de toutes les langues connues par

    le dtenteur, quelle que soit la source dapprentissage:

    une institution scolaire, lutilisation rgulire sur le

    lieu de travail, les contacts rguliers avec les locuteurs

    de cette langue. On reconnat ainsi que lcole nest

    pas la seule source des savoirs en langue trangre.

    Le niveau de langue envisag

    Fidle son nom, le Niveau Seuil ne soccupe que des

    dbutants en tablissant les objectifs quils devront

    atteindre aprs ce qui serait un premier cours delangue.

    Le PEL envisage six niveaux (A1, A2, B1, B2, C1,

    C2), allant des dbutants qui ont acquis les premires

    notions jusquaux avancs qui atteignent presque le

    niveau du locuteur natif.

    Le public

    Les deux documents visent le public adulte. Mme sil

    dclare tre centr sur lapprenant, le Niveau Seuil

    sadresse aux enseignants tandis que le PEL sadresse

    directement ceux qui apprennent ou ont appris unelangue.

    Le but du document

    Le Niveau Seuil est un outil denseignement. Elabor par

    des experts, il indique aux professeurs ce quils doivent

    enseigner. Le contenu de cet enseignement est bas, selon

    les auteurs, sur un choix thorique qui ne dcoule pas

    dune analyse rigoureuse des besoins en langues vivantes

    et ne sappuie pas non plus sur des enqutes socio-

    linguistiques qui enregistreraient lutilisation que, dans

    telle ou telle circonstance, des natifs font de leur langue:

    les auteurs de cette tude ont fait des choix partir de leur

    intuition, de leur exprience et dun minimum de

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    concertation. [4, p. 1-2]

    Bien que les auteurs reconnaissent que cette procdure

    est arbitraire et que les rsultats auxquels elle conduit

    sont rvisables, on ne peut pas sempcher de

    retrouver ici les traces de lautoritarisme du professeur

    expert face une classe de nophytes qui rappellentlenseignement traditionnel.

    Le PEL se veut un outil dvaluation. Il met la

    disposition de lapprenant une grille assez dtaille

    selon laquelle il pourra valuer lui-mme son niveau.

    Cette fois, lapprenant est vraiment au centre du

    processus. Bien entendu, les valuations officielles

    sont galement prises en compte dans la partie ddie

    aux certificats et aux diplmes, mais le document nous

    semble plus raliste parce quil envisage toutes les

    comptences que le dtenteur possde en matire de

    langues et toutes les langues dont il a des notions oquelles soient apprises. En effet, si les circonstances

    lexigent, ne serait-on pas mme dutiliser une

    langue apprise dans la rue ou la tl pour faire face

    une situation de communication? Qui nous forcera

    nous limiter aux connaissances acquises dans une

    institution spcialise?

    Les objectifs dapprentissage

    Le Niveau Seuil parle d objectifs, mais ne les dtaille

    pas.

    Le PEL ne mentionne pas le mot objectif, mais tous

    les critres inscrits dans la grille dvaluationpourraient tre transforms en objectifs

    dapprentissage.

    Le Niveau Seuil se veut un outil qui facilite la

    communication travers les frontires. Pourtant, la

    seule comptence quil envisage est la comptence

    linguistique, dcrite en termes dactes de parole et de

    vocabulaire, et celle-ci uniquement pour la langue

    parle.

    Le PEL envisage trois types de comptence:

    la comptence linguistique reprsente par cinq

    habilets : couter, lire, prendre part uneconversation, sexprimer oralement en continu et

    crire; il vise donc la langue parle autant que la

    langue crite;

    la comptence conversationnelle, toute une partie

    de la grille tant ddie linteraction; dailleurs,

    les savoir-faire de type communicatif dont parlait

    Tagliante se retrouvent aussi parmi les autres

    habilets inscrites dans la grille;

    la comptence interculturelle laquelle il est

    rserv une partie de la biographie linguistique et

    qui est expressment mentionne dans le prambule

    au document : encourager et faire reconnatre

    lapprentissage des langues et les expriences

    interculturelles de toutes sortes[3] (soulign par

    nous).

    A la diffrence du Niveau Seuil, ces comptences sont

    dcrites en termes dhabilet mises en oeuvre dans des

    situations de communication bien prcises.

    Au cours des deux annes qui ont suivi la publicationdu PEL, les collaborateurs du Conseil de lEurope, ont

    encore affin ces objectifs.

    Ainsi, Eeva Tuokko [10] dcrit de faon dtaille les

    habilets que les apprenants devront acqurir pour

    atteindre les niveaux A2, B1, B2 et C1 dans les cinq

    comptences vises par le PEL et ajoute un chapitre

    portant sur les stratgies conversationnelles.

    Les situations envisages dans la description des

    habilets relvent du quotidien (demander son chemin,

    raliser un change transactionnel dans un magasin,

    remplir un questionnaire, comprendre les annonces lagare et au stade, etc.), de la communication mdia

    (comprendre les missions dactualits la tlvision

    et la radio), de la vie artistique (comprendre un film,

    une pice de thtre, lire des textes littraires) et

    professionnelle (comprendre des confrences, des

    discussions et des rapports dans sa spcialit).

    Le domaine technique en tant que part importante de

    notre existence sy retrouve aussi (comprendre le

    mode demploi dun quipement). Les relations

    sociales occupent une place prpondrante tous les

    niveaux et dans toutes les sections. Par exemple, dansla section Prendre part une conversation on trouve:

    au niveau A2 Je peux demander des nouvelles de

    quelquun, ragir aux nouvelles, exprimer poliment

    mon accord et mon dsaccord, B1 donner et

    demander des opinions et des points de vue personnels

    dans une discussion informelle entre amis; B2

    prsenter et soutenir mes opinions dans une

    discussion, en fournissant des explications, des

    arguments et des commentaires appropris; C1

    participer une conversation anime des

    interlocuteurs natifs.[10]La section des stratgies comprend des stratgies

    dployes pour prendre la parole et la garder (de A2

    je peux attirer lattention jusqu C1 je peux

    utiliser aisment plusieurs expressions prliminaires

    appropries afin de pouvoir prendre la parole ou de

    gagner du temps et garder la parole pendant que je

    rflchis), pour exprimer sa comprhension ou son

    incomprhension (A2: je peux demander quelquun,

    dans des phrases simples, rpter ce quil a dit, B1 :

    je peux rpter en cho ce que quelquun a dit pour

    confirmer que nous nous comprenons), ainsi que des

    stratgies dauto-correction (B2: je peux, en rgle

    gnrale, corriger des lapsus et des erreurs si je men

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    rends compte ou sils ont conduit des malentendus)

    ou lappel la synonymie dans lintrt de la

    comprhension (C1: je peux remplacer par un terme

    quivalent un mot que je ne me rappelle pas sans

    dranger mon interlocuteur).

    Ainsi, a-t-on vu au cours des trois dernires dcennies,la vision sur les objectifs dapprentissage

    sapprofondir, slargir et se modifier.

    Par approfondissement, nous comprenons le passage

    dune seule habilet parler quatre (couter;

    parler; lire; crire) et ensuite cinq (couter; parler;

    interagir; lire; crire) et dun seul niveau (dbutant)

    quatre (chez Bolton) et enfin six (dans le PEL).

    Par largissement, nous entendons linclusion dans

    lenseignement/apprentissage et dans le processus

    dvaluation de nouvelles comptences qui viennent

    sajouter la comptence linguistique: la comptencecommunicative (les savoir-faire de type communicatif

    de Tagliante) et la comptence interculturelle (dans le

    PEL).

    De mme, la vision sur les objectifs dapprentissage a-

    t-elle chang. Dune collection de savoirs linguistiques

    (vocabulaire et actes de parole), les objectifs sont

    devenus une srie dhabilets ancres dans des

    situations de communication.

    Cette volution est due aux progrs enregistrs par la

    recherche linguistique et didactique et par les tudes

    sur la communication, mais aussi aux changements

    politiques survenus sur notre continent qui ont rendu

    trs ncessaires et trs nombreux les changes entre

    des personnes de nationalits diffrentes.

    En somme, au cours de ces soixante dernires annes,

    lenseignement/apprentissage des langues a parcouru

    un long chemin de ltude dune langue quon

    nutilisera jamais lacquisition de comptencescommunicatives et interculturelles dont on ne saurait

    se passer.

    REFERENCES ET NOTES

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