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Le magazine des matières résiduelles au Québec PRINTEMPS 2013, vol. 8 no 3 L’écoconception : dans l’intérêt de tous ! Matières organiques : un nuage au-dessus de nos têtes ! Deux nouveaux plans d’action sur les matières recyclables de la collecte sélective et les matières organiques Belley Place à l’ère des écoconseillers ENTREVUE avec 25 16 30 Contenu exclusif diffusé sur www.dansmonsoussol.tv www.magazine3rve.cc Convention de la poste-publications no 41122591 Marc Voir page 38

3Rve Printemps 2013

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Le magazine des matières résiduelles au Québec

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L’écoconception : dans l’intérêt de tous !

Matières organiques : un nuageau-dessus de nos têtes !

Deux nouveaux plans d’action sur les matières recyclables de la collecte sélective et lesmatières organiquesBelley

Place à l’ère desécoconseillers

ENTREVUE avec

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Le magazine des matières résiduelles au Québec

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L’ E N V E R T D U D É C O R

L E S A M I S D E 3 R V E36

38

Éditeur et rédacteur en chef :André [email protected]

Chroniqueurs :Jean-Louis ChamardDominique DodierChristine DuchaineBruce HartleySophie Lafrance

Direction artistique :MAYA communication et marketing

Photos de la page couverture et de l’Entrevue :Alexandre Nadeau

Designer graphique :Sylvain Malbeuf (SymaPub)

Révision linguistique :Annie Talbot

Impression :Carpe diem

Coordination des ventes :Grégory PratteTél. : 450 [email protected]

Abonnementet administration :MAYA communication et marketing457, montée Lesage Rosemère QC J7A 4S2Téléphone : 450 508-1515 [email protected]

© Tous droits réservés.Droits d’auteur et droits de reproduction : toute demande de reproduction doit être acheminée à MAYA communication et marketingaux coordonnées figurant c i -dessus . Les op in ions e t les idées contenues dans les a r t ic les n ’engagent la responsabilité que de leurs auteurs. La publication d’annonces et de publicités ne signifie pas que le magazine 3Rve recommande ces produits et services. Convention de la poste-publications no 41122591. Retourner toute correspondance ne pouvantêtre l ivrée au Canada aux coordonnées figurant ci-dessus. Dépôt légal : 1er tr imestre 2005. ISSN 1712-9117. Le magazine 3Rve est publié 3 fois l’an.

Ce magazine est imprimésur papier à contenurecyclé grâce à laparticipation financièrede Tricentris.

G E S T I O N H U M A I N E D E S R E S S O U R C E S34

L E J U R I D I Q U E30

LES BONS

CONTACTS

Le magazine des matières résiduelles au Québec3RVE VOL. 8 NO 3 PRINTEMPS 20134

8chroniquesSOMMAIRE

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25

EN LIEN AVEC RECYC-QUÉBECD EUX N O UVEAUX PLANS D’ACTI O N SU R LES MATIÈRES RECYCLABLES D E LA CO LLECTE SÉLECTIVE ET LES MATIÈRES O RGAN I Q U ES

INFRASTRUCTURES URBAINES G ESTI O N D ES MATIÈRES RÉS I D U ELLES : LES BO NS CO U PS SO NT POSS I BLES !

PRODUITS ÉLECTRONIQUESL’ÉCO CO N CEPTI O N : DANS L’ I NTÉRÊT D E TO US !

tête-à-tête« On a travaillé avec Rona à l’élaboration d’un programme mixte sur la gestion

d’événements, sur les approvisionnements et les produits offerts en magasin. Ona cherché à mettre en valeur les produits de façon à créer une nouvelle imagequi démontrerait les efforts de Rona dans le domaine du développement durable.À la fin du mandat, une de nos recommandations encourageait l’entreprise àcollaborer avec le Centre interuniversitaire de recherche sur le cycle de vie desproduits, procédés et services (CIRAIG) afin de poursuivre sa réflexion. C’estce que Rona a fait en prenant le virage « approche cycle de vie ». C’est unegrande fierté pour nous d’avoir contribué à cela. »

— Marc Belley

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ontrairement à l’habitude, cet éditorial neportera pas sur un sujet unique. S’il m’estgénéralement possible de le faire, il m’a été

impossible d’y arriver cette fois-ci puisque latentation de survoler plusieurs sujets se faisait tropgrande. J’ai donc succombé…

Main tendueAu cours des derniers mois, nous avons tendu la main à plusieurs

entreprises et organismes dans le but d’unir nos forces et ainsi faire avancercertains dossiers qui semblaient faire du sur-place depuis trop longtemps.Nous avons rencontré plusieurs intervenants et la réponse a été excellente.Tous ont à cœur le développement durable et souhaitent contribuer àson essor. Un grand nombre d’intervenants rencontrés se sont dits lasde débattre des mêmes questions, un peu comme l’a imagé DanielGingras dans ses capsules vidéo à succès Dans mon bac. Plusieurs projetssont sur la table et devraient être mis en chantier au cours des prochainessemaines. On vous tiendra au courant. Entre-temps, si vous, votremunicipalité ou votre entreprise voulez contribuer, n’hésitez pas à nouscontacter. La diffusion d’un message cohérent ne peut être que bénéfiquepour notre industrie qui, avouons-le, en a bien besoin.

Friands de bonnes nouvellesCe qui ressort des nombreuses discussions que nous avons eues

dernièrement avec les décideurs de l’industrie est le désir d’être informédes bons coups en matière de développement durable. Probablementrendus blasés par les révélations-chocs de la commission Charbonneauet autres mauvaises nouvelles, ils ont envie que ce qui se fait de bienen développement durable soit rapporté afin d’inspirer les entrepriseset municipalités en quête d’exemples. À cet effet, les médias sociauxreprésentent pour eux la panacée.

Médias sociauxUne initiative comme les #mardiDD sur Twitter vaut à elle seule le

détour. Les individus et entités municipales ou privées sont conviés tousles mardis à promouvoir leurs initiatives, grandes et petites, en matièrede développement durable. On y retrouve de petits trésors qui méritenttrès certainement qu’on en parle. Vous aurez la chance de lire et surtoutde voir quelques clips vidéo très originaux et divertissants. Nous vousinvitons à suivre ce rendez-vous pour être vous aussi inspiré par ce quise fait de mieux au Québec.

L’avenir appartient à la vidéoLa production vidéo s’étant démocratisée, les municipalités et les

entreprises utilisent davantage cet outil pour promouvoir leurs produits,services ou initiatives. De notre côté, sachant que la vidéo est le médiale plus prisé sur les médias sociaux, nous avons lancé la production demessages à l’industrie avec notre série vidéo « L’EnVert du décor ». Cette

série remporte un vif succès. Il semble que la célèbre phrase d’YvonDeschamps « on veut pas l’savoir, on veut le voir » y prend tout son sens.RECYC-QUÉBEC et ÉEQ l’ont aussi compris avec leur plus récente vidéofort originale qui peut être vue sur la chaîne YouTube recreercestrecuperer.Saluons le bon coup de ces deux organismes. Un gros bravo !

Les gros joueurs s’impliquent au sein du magazine 3RveDepuis la création du magazine 3Rve, un grand nombre d’entreprises

ont contribué au relais de l’information technique liée à la gestion desmatières résiduelles partout au Québec. Certaines d’entre elles nous sontfidèles depuis les tout débuts, d’autres se sont ajoutées au fil des ans.Si les professionnels municipaux et industriels peuvent s’informer etsuivre les tendances de notre industrie, c’est beaucoup grâce à elles.Aussi, j’en profite pour les remercier officiellement. De plus, j’aimeraisvous inviter à faire affaire avec elles si l’occasion se présente. Cesentreprises le méritent !

Dans la même veine, c’est avec beaucoup de bonheur que nous avonsrécemment conclu quelques ententes avec des acteurs d’importance denotre secteur d’activité. Il semble que notre récent appel à la collaborationdans l’industrie ait porté ses fruits. Ainsi, RECYC-QUÉBEC a acceptéde soutenir le partage de l’information relativement à la gestion desmatières résiduelles en signant une entente publicitaire avec le magazine3Rve, en plus de contribuer au contenu avec une toute nouvelle chroniqueintitulée « En lien avec RECYC-QUÉBEC ». Un autre joueur majeur del’industrie, Éco entreprises Québec, a emboîté le pas. Ces deux ententespeuvent sembler anodines, mais dans un contexte où les médiasspécialisés ont de plus en plus de difficulté à faire leurs frais, on ne peutque saluer ce noble engagement.

À votre agenda…Aussi importants que soient les médias sociaux, rien ne vaut le contact

humain. Aussi, nous souhaitons vous rencontrer au salon AMERICANAqui se tiendra du 19 au 21 mars prochain à Montréal et au Canadian Wasteand Recycling Expo qui aura également lieu à Montréal les 20 et 21novembre prochain. Vous pourrez en profiter pour rencontrer des genspassionnés d’environnement. Venez nous dire bonjour, car on y sera ! ■

ÇA B O U G E !

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éditorial

Le magazine des matières résiduelles au Québec3RVE VOL. 8 NO 3 PRINTEMPS 20136

André Dumouchel

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Une initiative

MAYA.cc

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DÉCOUVREZ LE PARADISDES GOLFEURSÀ 15 minutes de Montréal

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De quel endroit êtes-vous originaire ?Je suis né sur la Côte-Nord où j’ai vécu jusqu’à l’âge detrois ans. Mon père travaillait pour Québec Cartier, uneentreprise minière, et il a obtenu un mandat aux États-Unis,alors nous avons fait un court séjour à Pittsburgh. De 3 à 8ans, j’ai habité en Estrie, de 9 à 22 ans à Boucherville, et àMontréal depuis.

Enfant, quel métier rêviez-vous d’exercer ?J’ai rapidement su ce que je voulais faire dans la vie. Àl’époque du secondaire, j’avais déjà pris la décisiond’étudier en aménagement du territoire, plus précisémenten urbanisme.

Quel a été votre parcours scolaire ?J’ai étudié en sciences humaines au Collège deMaisonneuve. Ensuite, je me suis inscrit en urbanisme àl’UQAM. Pendant mon baccalauréat, j’ai découvert monintérêt pour la gestion environnementale, et c’est à cemoment-là que j’ai décidé de me perfectionner enécoconseil à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC).

D’où est né votre intérêt pour la gestionenvironnementale ?C’est arrivé par hasard. À l’université, dans les travauxd’équipe, j’étais responsable des dossiers environ-nementaux : gestion de l’eau, gestion des matièresrésiduel les (GMR) et tout ce qui concernait lescompétences municipales en environnement. Unprofesseur a souligné ma capacité et ma facilité àvulgariser ces enjeux; c’est ce qui m’a incité à poursuivredes études supérieures liées à ces domaines.

Comment avez-vous entendu parler de laformation en écoconseil ? J’ai terminé mon baccalauréat et le stage obligatoire enurbanisme. J’ai été stagiaire chez Recyc-Québec duranttrois mois sous la supervision de Mario Laquerre. Ce fut mapremière expérience professionnelle en gestion desmatières résiduelles. C’était l’époque de la premièregénération des plans municipaux de GMR. Par la suite, j’ai

MARC BELLEY EST DIPLÔMÉ DE L’UNIVERSITÉ DUQUÉBEC À CHICOUTIMI, PLUS PARTICULIÈREMENT DES O N P R O G RAM M E D’ÉTU D E S S U PÉR I E U R E S E NÉCOCONSEIL. COMME LA PLUPART DES PROFESSIONELSAYANT SUIVI CE PROGRAMME AVANT-GARDISTE, MARCBELLEY APPROCHE LES DOSSIERS ENVIRONNEMENTAUXEN MISANT SUR L’ASPECT COMMUNICATIONNEL ET LAC O M P R É H E N S I O N D E S E N J E U X P R O P R E S AU XDIFFÉRENTES ORGANISATIONS. POUR CE PASSIONNÉD’URBANISME ET D’ENVIRONNEMENT, L’APPROCHEINTÉGRÉE EST ESSENTIELLE AFIN DE FAVORISER LESACTIONS ASSURANT UN DÉVELOPPEMENT RÉELLEMENTDURABLE.

QUEL A ÉTÉ SON CHEMINEMENT ? QUE PENSE-T-IL DE LAFORMATION EN ÉCOCONSEIL ? COMMENT A-T-IL MIS ÀPROFIT SA FORMATION ?

LE MAGAZINE 3RVE L'A RENCONTRÉ POUR VOUS.

Le magazine des matières résiduelles au Québec3RVE VOL. 8 NO 3 PRINTEMPS 20138

ENTREVUE avec

Entrevue réalisée par André Dumouchel

BelleyMarc

Place à l’ère desécoconseillers

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rencontré Claude Villeneuve, biologiste etspécialiste des changements climatiques, qui m’aparlé d’un nouveau programme, le diplômed’études supérieures spécialisées (DESS) enécoconseil. En 2002, ce programme pilote étaittrès précurseur. J’étais de la deuxième cohorte, etle DESS a été officialisé durant ma scolarité.

Que retenez-vous de la formation en écoconseil ?Ce qui était intéressant avec la formation enécoconseil, c’était l'implication de plusieursintervenants du milieu. On n’avait pas uni-quement des cours avec le corps enseignant del’université. Il y avait une semaine thématiquesur la gestion des matières résiduelles durantlaquelle on a visité le centre de tri de Saguenay.Mario Laquerre donnait de la formation sur lesenjeux de son travail chez Recyc-Québec. Il yavait donc à la fois des travaux pratiques etthéoriques dans des cours variés, notamment endroit environnemental, en gestion de projet eten économie. La formation était très complèteet l’est toujours aujourd’hui.

La formation a-t-elle beaucoup évoluédepuis ?Beaucoup, surtout en ce qui concerne les enjeuxéconomiques liés au développement durable. Il y ades cours qui portent sur la communication et lesstructures organisationnelles. Les compétencesacquises permettent vraiment au professionneld'ajuster son intervention aux différentes organi-sations et aux ressources qu’elles possèdent.

Y a-t-il d’autres programmes dans ledomaine de l’écoconseil ?À l’époque où j’ai étudié, il n’y avait que le DESS,mais aujourd’hui de nouvelles formations ont vu lejour : programmes courts, formations à distance,maîtrise et doctorat en écoconseil. L’offrepédagogique s’est diversifiée pour répondre à lademande de professionnels qui souhaitent sespécialiser et qui ne peuvent pas arrêter le travailou qui n’envisagent pas de déménager pour desraisons familiales ou autres.

Selon vous, la formation en écoconseil est-elle un plus sur le marché du travail ?Oui, tout à fait. Le stage, par exemple, permetd’avoir accès à des professionnels de grandequalité sur le terrain. Les cours de psycho-sociologie facilitent la compréhension desorganisations. Il y a une évolution tant dans lemarché du conseil ou du service que dans l’offrede formations. Aujourd’hui, toutes les universitéssont de la partie.

Quels sont les points forts de cetteformation ?Les communications, la compréhension desenjeux dans les organisations et le stage, en plusde la multidisciplinarité. C’est un secteur encroissance, on le voit par l’augmentation descharges de cours en écoconseil. Il y a égalementune chaire de recherche sur les changementsclimatiques qui travaille en écoconseil et sur lescrédits carbone.

Lorsque vous vous êtes inscrit à cetteformation, quels étaient vos objectifs ?Mon principal objectif était d’acquérir descompétences en environnement de façon à leslier à mon intérêt à travailler pour les municipalitésen gestion du territoire et de l’environnement.Aujourd’hui, parce que des municipalités fontpartie de notre clientèle, je comprends leursstructures et pratiques; on parle le même langage,on gagne donc en efficacité.

Une fois votre diplôme obtenu, qu’avez-vous fait ?J’ai terminé mon stage en 2003 et j’ai travaillé pourdes organisations indépendantes jusqu’en 2006.Puis, je suis devenu travailleur autonome; ce n’étaittoutefois pas dans ma personnalité de développerdes projets en solo, j’ai donc joint Takt-etik.

Qui en est le fondateur ?C’est Kevin McMahon, un écoconseiller diplômé,qui a fondé Takt-etik à Québec. En voyant qu’uneorganisation naissait en services-conseils endéveloppement durable, j’ai rapidement constatéque je devais me rapprocher d’elle si je souhaitaispoursuivre mes efforts dans le milieu. J’ai donc jointTakt-etik en 2007 pour développer le bureaurégional de Montréal. Il y avait quelques occasionsd’affaires à Montréal et j’amenais aussi ma clientèle.

Connaissez-vous l’histoire du nom de Takt-etik ?C’est un jeu de mots avec « tactique » et « éthique ».On a joué avec les « k » plutôt qu’avec les « c »parce qu’on trouvait que le message avait ainsiplus de caractère. C’est évident que c’est un nomqui fait parler, qu’il faut souvent l’épeler, mais ilreste en tête. Cependant, le revers de la médailleest d’entendre tous les jeux de mots inimagi-nables qui riment avec « -ique » !

Au départ, quelles étaient les principalesactivités de l’entreprise ?D’abord, il faut mentionner que la Loi sur ledéveloppement durable du Québec a été adop-tée en 2006. À l ’époque, le marché de

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l’accompagnement en développement durable en était encore à sesbalbutiements. Takt-etik a eu l’occasion de développer une expertisedans la gestion responsable d’événements. Notre premier client pource type de mandat a été la Société du 400e de Québec. Il s’agissait d’enétablir la stratégie de développement durable et les politiquesd’approvisionnement. Plus encore, notre équipe était responsable desopérations sur le terrain des 15 principaux événements descélébrations de 2008.

Avez-vous poursuivi le développement de cette expertise ?Oui, nous avons offert des services d’accompagnement en GMR pourles grands événements de la région de Québec. L’expertise s’estdéveloppée et le secteur de l’événement écoresponsable a, lui aussi,évolué. En effet, depuis 2010, une nouvelle norme relative aux enjeuxde GMR a été adoptée par le Bureau de normalisation du Québec(BNQ). Takt-etik a obtenu la certification pour cette norme qui permetde mesurer la performance des événements et des organisateursd’événements écoresponsables.

Croyez-vous que certains événements s’affichentécoresponsables sans avoir la certification ? Qu’apportecette certification au juste ?Lorsqu’une entreprise mentionne qu’elle pose des gestes écores-ponsables, elle n’a pas nécessairement de données factuelles pour leprouver. Nous allons donc évaluer, avant l’événement, les actions àmettre en œuvre , les communiquer et leur associer un niveau deperformance variant de 1 à 5 pour des événements locaux comme pourdes événements d’envergure. Le client peut alors utiliser le logo et lecode BNQ 9700-253. Plusieurs groupes ont tenté en vain d’autreslogos d’identification, mais ce type de communication a disparu. Il y a euun mouvement d’appropriation de la norme du BNQ.

Qu’est-ce qui pousse une organisation à la tête d’un festivalà vouloir l’identification écoresponsable ?Une question de bonnes pratiques et de reconnaissance des effortseffectués. Cela permet aussi d’aller chercher de la crédibilité ou deconvaincre des partenaires financiers sensibles aux enjeux dudéveloppement durable. De plus en plus, les commanditaires exigentune reddition de compte en écoresponsabilité. Les efforts peuvent êtrerecensés; ils seront plus qualitatifs au départ, mais avec la norme, onpeut obtenir des données quantitatives.

Les commanditaires imposent des efforts écoresponsables ? Pour certains organisateurs, oui, ce sont des efforts exigés par destiers. Mais d’autres sont beaucoup plus précurseurs et visionnaires. Parexemple, Takt-etik travaille depuis maintenant trois ans avec Gestev,une entreprise de Québec qui organise notamment le Red BullCrashed Ice. Gestev est allée chercher la certification du BNQ parceque ça faisait partie de ses approches; elle a déjà ses zones etprogrammes Geste-Vert dans les événements et nous collaboronspour améliorer les pratiques. Pour certains c’est un enjeu depositionnement, pour d’autres c’est une question de responsabilité.

Takt-etik fait-elle toujours des caractérisations ?On en fait encore, mais ce service est aujourd’hui offert par desentreprises spécialisées qui sont très présentes sur le terrain. On vasouvent intégrer les caractérisations avec des clients qui ont fait leurplanification stratégique en développement durable avec nous et qui ensont rendues à l’étape de la mise en œuvre.

Intervenez-vous dans d’autres milieux ?On a une bonne expertise en santé. C’est un milieu qui n’a pas encoremaximisé la performance de ses programmes de gestion de recyclageet qui n’a pas franchi l’étape du compostage. Les institutions auront

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d’importants défis à relever en raison du vieillissement desinfrastructures, des capacités d’espace et d’entreposage, de la gestiondes matières organiques, etc.

Quels sont les projets réalisés dont vous êtes le plus fier ?On a travaillé avec Rona à l’élaboration d’un programme mixte sur lagestion d’événements, sur les approvisionnements et les produitsofferts en magasin. On a cherché à mettre en valeur les produits defaçon à créer une nouvelle image qui démontrerait les efforts de Ronadans le domaine du développement durable. À la fin du mandat, une denos recommandations encourageait l’entreprise à collaborer avec leCentre interuniversitaire de recherche sur le cycle de vie des produits,procédés et services (CIRAIG) afin de poursuivre sa réflexion. C’est ceque Rona a fait en prenant le virage « approche cycle de vie ». C’est unegrande fierté pour nous d’avoir contribué à cela.

En 2012, nous avons travaillé avec le groupe Le Massif à l’élaborationde sa stratégie de développement durable. Dans ce cas, nous avonsutilisé la méthodologie BNQ21000, une nouvelle norme qui intègre lesprincipes de développement durable dans les organisations sur lesplans environnemental, économique et social. Nous avons travaillé avecla norme pour développer des outils, un plan d’action et desinterventions dans le but d’intégrer la culture du développementdurable tout en respectant l’image de l’entreprise. Le résultat est trèsintéressant ! C’est un projet dont nous sommes fiers et qui est toujoursen cours de réalisation.

Combien d’employés comptez-vous dans vos rangs ?Nous sommes six employés répartis entre les bureaux de Montréal etde Québec et il y a quatre actionnaires, dont je fais partie. Des pigisteset partenaires se joignent aussi à l’équipe selon les projets.

Quels seront vos principaux défis au cours des cinqprochaines années ?Le marché du service-conseil en développement durable évolue. On adépassé le premier cycle de mise à niveau des organisations dans lagestion des matières recyclables. Le compostage sera, à mon avis, l’undes défis les plus importants au cours des prochaines années, surtoutavec l’implantation d’usines de biométhanisation.

La normalisation deviendra-t-elle un incontournable ?On se dirige vers cela. Les entreprises vont souhaiter plus de redditionsde compte. Dans l’événementiel, il y a maintenant la norme ISO 20121,spécifique à ce secteur d'activité. Ainsi, les festivals et les événementsmajeurs auront tout avantage à faire évoluer leurs systèmes de gestionavec la norme puisqu’elle utilisera un langage commun partout dans lemonde. Quelles sont les meilleures pratiques, qui les applique,comment ? Il sera désormais possible de trouver des donnéescomparatives valables et fiables.

La norme ISO fera-t-elle ombrage à celle du BNQ ?Pas nécessairement, parce qu’avec la norme du BNQ, on sélectionnedes actions, elles valent des points, on évalue leur performance. Lanorme ISO, quant à elle, cible en amont, en planification. Pour unfestival local, la norme du BNQ pourra être suffisante, mais pour unfestival d’envergure internationale, la norme ISO s’imposera. D’ailleurs,une norme BNQ peut parfaitement s’intégrer dans un plan de gestionISO; tout dépend des enjeux et objectifs.

Quelle place occupent les médias sociaux dans ledéveloppement de vos affaires ? On est très actifs et on s’implique dans différents réseaux. Notrevisibilité sur Twitter et sur Facebook nous a déjà valu des mandats.Nous avons lancé une plateforme d’échanges entre professionnels dudéveloppement durable : notretribu.ca. Elle propose de joindre desprofessionnels qui vont interagir avec, par exemple, des gestionnairesd’entreprise à qui on a gracieusement offert la gestion du dossier« développement durable » et qui ne savent pas vers où se diriger.

Combien de gens sont regroupés dans notretribu.ca ?Un peu plus 200. Certains professionnels sont spécialisés en gestiondes matières résiduelles, d’autres en gestion de l ’eau, enapprovisionnement ou en alimentation. C’est très varié.

Le compostage sera, à mon avis,l’un des défis les plus importantsau cours des prochaines années,surtout avec l’implantation d’usinesde biométhanisation.

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Une initiative

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Croyez-vous que les entreprises québécoises utilisentsuffisamment les médias sociaux ?Certaines les utilisent très bien, d’autres n’ont pas encore pris cevirage. Une entreprise qui s’adresse à une autre entreprise peut êtremoins portée à communiquer sur les médias sociaux, mais pour uneentreprise qui communique avec des consommateurs, c’est unmoyen de les rejoindre. En communiquant sur son organisation, ennommant ses bonnes pratiques et en citant les actions qu’elleentreprend en développement durable, l’entreprise se donne de lavisibilité et de la crédibilité.

Et du côté des municipalités ?Une étude a été dévoilée à ce sujet l’automne dernier par l’un de nospartenaires, Hubrid. Elle portait sur le positionnement desmunicipalités du Québec sur les médias sociaux. C’est Gatineau quiest arrivée en tête de liste. La communication par les médias sociauxrépond aussi à des attentes de la population. Aujourd’hui, un citoyenpeut transmettre une information à sa municipalité sur ce qui sepasse dans son quartier. Un gestionnaire de la communauté traiteles informations et peut alors les relayer au secteur d’interventionconcerné.

Pensez-vous que les médias sociaux ne sont passuffisamment exploités ou, au contraire, qu’on a atteint lamaturité ?On n’a assurément pas atteint la maturité; il y a encore plusieursmoyens de communiquer. Nous faisons de la veille technologique et

nous découvrons de nombreuses applications mobiles liant la gestion del’environnement et les compétences des municipalités. Les municipalitésgagnent à développer de telles applications afin que la populations’engage dans un dialogue.

Que pensez-vous de la pertinence de l'implantation de la troisième voie ?Les études démontrent que lorsqu’on implante la troisième voie, lapopulation composte et jette moins de matières à la poubelle. Par contre,dans un milieu urbain de moyenne à forte densité, il serait utopique decroire que 100 % de la population pourrait adopter le composteurdomestique. Dans ces cas, il faut trouver d'autres options.

Dans une banlieue, privilégieriez-vous la troisième voie ou le composteur domestique ?Je pencherais vers une solution mixte parce qu’il y a des gens qui ontl’intérêt et la volonté de faire leur propre compostage. Beaucoup utilisentdéjà les composteurs domestiques et il existe déjà des programmes desoutien dans des municipalités.

Que pensez-vous des efforts des municipalités en matière de GMR ? Je pense que leurs efforts sont suffisants en fonction des moyens qu’ellesse donnent. Bien sûr, la responsabilité élargie des producteurs apporte denouveaux revenus; mais ces revenus seront-ils suffisants pour permettred’implanter le compostage plus rapidement ? On ne peut pas aller plus viteque notre capacité à construire des usines… Or, lorsqu’elles le seront, jepense que le compostage fonctionnera bien. Par ailleurs, les efforts desensibilisation ont une limite. Des règlements provinciaux sur lebannissement de l’enfouissement des matières organiques apparaîtrontdans les années à venir et, un jour, une municipalité adoptera un règlementprévoyant des amendes pour ceux qui ne valorisent pas. Il faudra voircomment tout ceci sera appliqué.

Que pensez-vous des efforts des industries, commerces etinstitutions (ICI) en matière de GMR ?Ils sont de bonne foi, ils travaillent bien et sont mobilisés. Ils veulentaméliorer leurs pratiques et démontrer aux employés qu’ils sontresponsables. Pourquoi ? Parce que les employés se plaignent; ils necomprennent pas pourquoi ils recyclent depuis 10 ou 15 ans à la maisonalors qu’au bureau, ils ne peuvent pas le faire.

Pensez-vous que la sensibilisation des citoyens est suffisante ?Les municipalités communiquent très bien avec les citoyens. Puis, Recyc-Québec, avec Éco Entreprises Québec, a lancé de nouvelles publicitésjamais vues par le passé, qui touchent la population. Recyc-Québec offreaussi du soutien financier à des organismes locaux pour des actions desensibilisation et de communication. Le milieu scolaire est égalementimpliqué depuis longtemps. Si les ICI emboîtent le pas, l’habitude suivra.Alors, oui, c’est important de poursuivre les efforts de sensibilisation.

Quel sera, selon vous, le plus grand cheval de bataille del’industrie dans les prochaines années ?Pour les municipalités, ce sera l’implantation de la troisième voie. Pourl’industrie, ce sera l’enjeu de la responsabilité élargie des producteurs, larétribution, les redevances. Pour la population, il faudra lui expliquer lestenants et aboutissants des écofrais. Ce sont là de gros défis pour lesannées à venir.

M. Belley, merci beaucoup. ■

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automne 2012 et l’hiver 2013 ont été très actifs sur le plande la mobilisation et de la concertation des acteurs visés parles matières recyclables de la collecte sélective et les

matières organiques, représentés respectivement par le Comitéconjoint et la Table de concertation.

Deux plans d’action ambitieux et représentatifs des besoins et desréalités de ces secteurs, tant d’un point de vue environnementalqu’économique, ont vu le jour pendant cette période. Laparticipation active des acteurs à leur élaboration est la clé de voûtede l’atteinte des objectifs que se sont fixés ces intervenants deschaînes de valeurs ainsi que le gouvernement.

Cette approche de mobilisation a déjà fait ses preuves par le passépuisque depuis plus de 20 ans, RECYC-QUÉBEC s’est appliquée àcréer et à animer des réseaux d’échange d’information entreintervenants d’un même secteur. La société a ainsi mis sur pied denombreuses tables de concertation ainsi que des comités et filièresdans la poursuite d’une vision concertée sur la gestion des matièresrésiduelles.

LES MATIÈRES RECYCLABLES DE LA COLLECTE SÉLECTIVE :LA CONSOLIDATION D’UN SYSTÈME EN CONSTANTE PROGRESSIONLe Comité conjoint sur les matières recyclables de la collectesélective, qui regroupe d’importants intervenants en matière derécupération et de recyclage au Québec, a été mis sur pied parRECYC-QUÉBEC en 2009 dans une conjoncture économiquemondiale défavorable qui a eu un impact sur le marché des matièresrecyclables. C’est dans ce contexte d’instabilité que ce comité élargia pris le relais de la Filière sur les matières recyclables de la collectesélective mise en place en 2003 et que le ministère duDéveloppement durable, de l’Environnement et des Parcs aannoncé son Plan d’intervention pour soutenir les centres de tri duQuébec, dont l’une des sept mesures était la création de ce Comitéconjoint sous l’égide de RECYC-QUÉBEC. Depuis, il rassembleautour d’une même table une trentaine de représentants issus desmunicipalités, des centres de tri, des entreprises de recyclage, desgroupes environnementaux, des organismes de financementagréés et du gouvernement.

Tourné vers l’avenir et résolument en mode solution, ce comité s’estdoté d’un premier plan d’action en 2009, dont la grande majoritédes travaux prévus a été réalisée ou est en voie de concrétisation.On pense entre autres à la Charte sur les matières recyclables de lacollecte sélective qui vise à uniformiser à l’échelle du Québec lesmatières acceptées dans les bacs de récupération, ainsi qu’auxincitatifs déployés pour favoriser l’utilisation de matières recycléesqui ont mené à la l’élaboration de la marque de certification RECYC-ÉCO. Devant le bilan positif des réalisations du premier pland’action, les membres du Comité conjoint ont réaffirmé leur volontéde poursuivre les travaux et ainsi de travailler à l’élaboration d’un

DEUX NOUVEAUX PLANS D’ACTION SUR LES MATIÈRESRECYCLABLES DE LA COLLECTE SÉLECTIVE ET LES MATIÈRESORGANIQUES

E N L I E N A V E C R E C Y C - Q U É B E C

Sophie Lafrance,M.Env.Agente de recherche et de planificationRECYC-QUEBECs . l a f ra n c e@rec y c - quebec . g ou v . q c . c a

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nouveau plan qui a été adopté le 12 décembre dernier. Celui-ci, dont la réalisation s’étendsur trois ans, soit de 2012 à 2015, vise toujours à consolider et à optimiser la performancede la collecte au recyclage des matières recyclables au Québec tout en s’adaptant auxnouvelles réalités des marchés et de la dernière Politique québécoise de gestion dematières résiduelles et son Plan d’action 2010-2015.

Plus spécifiquement, il vise à accroître l'homogénéité des matières, à communiquer et àsensibiliser davantage la population, à encourager l’écoconception, à favoriser unemeilleure gestion à chacun des maillons de la chaîne de valeurs, à réunir des conditionsfavorables au bannissement de l’enfouissement du papier et du carton, à favoriser les

échanges entre les acteurs, à améliorer laqualité des matières, à développer des marchéset à encourager l’emploi de contenus recyclés.Doté d’un budget de 4 M$, ce plan mobili-sera plusieurs intervenants au cours desprochains mois.

LES MATIÈRES ORGANIQUES : LA MISE EN ŒUVRED’UN GRAND CHANTIER GERME AUTOUR DE LA TABLE Les matières organiques sont sans conteste legrand défi de la gestion des matièresrésiduelles des prochaines années. Forte deson expérience partagée avec la Filière sur lesmatières organiques, mise en place en 2003, etdotée de moyens plus importants, RECYC-QUÉBEC s’est entourée depuis cet étéd’acteurs représentatifs du milieu afin de sepencher sur un plan d’action 2013-2015.

La Table de concertation sur le recyclage desmatières organiques, formée en juillet dernier,rassemble 34 membres représentant tous lesmaillons de la chaîne de valeurs des matièresorganiques, ainsi que des représentantsenvironnementaux et gouvernementaux.

Dans un premier temps, quatre comités detravail, issus de la Table, se sont penchés surles actions prioritaires à court et moyentermes pour assurer un arrimage avec lesobjectifs fixés par le gouvernement dans laPolitique qui prévoit un taux de recyclage de60 % de la matière organique putresciblerésiduelle en 2015. Les comités de travail sepenchaient sur les résidus organiques triés àla source du secteur municipal ainsi que dusecteur des industries, commerces etinstitutions (ICI), les boues du secteurmunicipal, les boues du secteur des ICI et lesmarchés pour l’utilisation des différentsproduits (boues, composts et digestats).

La Table de concertation sur le recyclage desmatières organiques a déjà obtenu consensussur une liste d’actions qui sont en cours depriorisation, et prévoit adopter son plan d’actionau printemps. Ces pistes sont basées sur lestravaux des comités qui répondaient auxbesoins exprimés par le milieu et aux enjeuxprioritaires ciblés par le MDDEFP. Les enjeuxsont : l’acceptabilité sociale; le tri, l’implantationde la collecte et le transport des matières; ledéveloppement des marchés; et la recherche etle développement.

La concertation et la mobilisation sont au cœurdes activités de RECYC-QUÉBEC. Ces deuxnouveaux plans d’action du Comité conjoint surles matières de la collecte sélective et de laTable de concertation sur le recyclage desmatières organiques sont les bases mêmes durenforcement et du développement de larécupération, du recyclage et de la valorisationdes matières. ■

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D E U X N O U V E A U X P L A N S D ’ A C T I O N S U R L E S M A T I È R E S R E C Y C L A B L E S D E L A C O L L E C T E S É L E C T I V E E T L E S M A T I È R E S O R G A N I Q U E S

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u cours des trois dernières décennies, le Québec adramatiquement changé sa façon de gérer ses matièresrésiduelles. Nos habitudes et nos comportements ont

évolué à la vitesse grand V si l’on considère que 30 ans, c’estbien peu dans l’histoire de notre province. On ne jette plus lesjournaux, les bouteilles de vin ni les canettes de jus aux ordures.Bien sûr, il y aura toujours des incorruptibles du « tout à jeter ».Mais, ils représentent maintenant une minorité. Que ce soit lesmunicipalités, les entreprises ou les individus, tous cherchent denouvelles voies et de nouveaux moyens pour valoriser lesproduits et les emballages arrivés en fin de vie utile. Voiciquelques exemples glanés ici et là d’entités québécoises qui ontdécidé de passer à l’action et de contribuer à leur façon à unegestion plus saine des matières résiduelles.

• Les Rôtisseries St-Hubert de la région de Montréal ontimplanté le tri et le compostage des résidus organiquesprovenant des cuisines et des salles à manger.

• Le personnel du Camilia Desgagnés, un des bateaux duGroupe Desgagnés, s’est engagé dans une démarche

responsable de gestion des matières résiduelles. Chacunrécupère les matières recyclables et les valorise lors duretour au port de Montréal.

• Le centre commercial Rockland à Montréal a été l'un despremiers à récupérer et à valoriser les matières recyclableset organiques. Un des employés s’occupe de trier les résidusorganiques en vue de les valoriser. Le centre commercial aobtenu la certification OR d’ICI on recycle.

• La Ville de Lévis adopte des mesures pour réduire à lasource les matières résiduelles. En plus de la collecte desmatières organiques, el le f inance les composteursdomestiques et les couches lavables. Elle a également uneligne Info-Collecte pour informer les citoyens et lesentreprises sur les bonnes pratiques et les programmes misen place pour favoriser la récupération et la valorisation desmatières résiduelles, peu importe leur provenance.

• Tricentris a produit et mis en marché une nouvelleapplication pour tablettes et téléphones intelligents.L’application permet aux citoyens d’obtenir les horaires decollecte sur le territoire des municipalités membres deTricentris. De plus, les villes non membres de Tricentrispeuvent aussi ajouter leurs informations sur l’application encommuniquant avec l'entreprise.

• Le Centre CDP Capital, un immeuble du centre-ville deMontréal, propriété d’Ivanhoé-Cambridge, a mis en œuvreune gestion des matières résiduelles alliant la récupérationdes matières recyclables et celle des équipements debureau.

GESTION DES MATIÈRES RÉSIDUELLES : LES BONS COUPS SONT POSSIBLES !

I N F R A S T R U C T U R E S U R B A I N E S

Jean-Louis ChamardM.Sc. Env.présidentChamard et Associés inc.j l . c h ama rd@chama rde t a s s o c i e s . c om

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• Des commerces de la MRC des Pays-d’en-Haut se sont prisen main et ont décidé de faire composter leurs matièresorganiques par Compo-Recycle. Un geste qui réduit lesmatières résiduelles éliminées de plus de 40 % de leurpoids.

• Depuis plusieurs années, les magasins Canadian Tire ontadopté une série de mesures destinées à réduire leurempreinte environnementale, à réduire à la source lesemballages et les matières résiduelles de même qu’àrécupérer et à valoriser leurs matières recyclables. Entreautres, on récupère les contenants et les huiles usagés, lesemballages, les piles usagées, les pièces d’automobiles etplusieurs autres produits.

• La Brasserie du Nord (Boréale) utilise des bouteillesréutilisables pour ses bières. Elle valorise ses drêches enalimentation animale, les cartons sont recyclés, ses effluentssont prétraités.

• La Ville de Drummondville a implanté une collecte desmatières organiques qui a la particularité d’avoir unefréquence modulée en fonction de la période de l’année.Durant la période hivernale, il n’y a pas de collecte desmatières organiques. Elle reprend au printemps toute lesdeux semaines et de manière hebdomadaire en été. Enautomne, elle reprend la fréquence printanière. La villefournit le bac de cuisine et un bac roulant.

• La municipalité de L’Isle-Verte (1 400 habitants) a implantéune collecte des matières organiques avec un centre decompostage à la ferme. En 2011, on a valorisé près de 100tonnes de matières organiques.

• La M R C de Coa t i cook a imp lan té , su r son l i eud’enfouissement technique, un centre de compostage, unécocentre et un centre de transbordement des débris deconstruct ion, de rénovation et de démolit ion. Cesinstallations ont permis de réduire de près de 50 % lesmatières résiduelles éliminées.

• La Ville de Lac-Mégantic a implanté la collecte à trois voies,un centre de compostage et un centre de traitement desboues de fosses septiques sur son lieu d’enfouissementtechnique. En fournissant les équipements appropriés et lesinformations nécessaires, elle atteint un taux de mise envaleur de plus de 60 %.

• Les pharmacies Uniprix ont mis en œuvre les mesuresnécessaires pour récupérer les matières recyclables de leurscommerces. Elles ont atteint la certification d’ICI on recycle.

• Le Groupe Aldo utilise maintenant des boîtes de chaussuresavec une poignée, réduisant ainsi l’utilisation des sacs àusage unique. Il a réduit ses matières résiduelles de plus de46 tonnes par année.

• Thomas & Betts, de Bromont, a intégré un équipement quiuti l ise le carton en fin de vie comme matériau derembourrage : une réduction à la source de plus de 95 % depapier kraft.

Il y en aurait bien d’autres à citer. L’important, c’est de faireconnaître ces initiatives afin qu’elles puissent servir d’exemple etinspirer d’autres municipalités, entreprises et individus. Bien quequelquefois les spécialistes du domaine trouvent que lesavancées ne sont pas assez grandes ou rapides, on constatequ’elles cheminent et qu’elles vont dans le bon sens.

Seule ombre au tableau, même avec la responsabilité élargiedes producteurs, les programmes d’aide financière et les autresmesures accélératrices, on constate que les pressions de lamode, l’obsolescence programmée et l’évolution technologiquenous incitent à consommer de plus en plus et, de ce fait, à nousdépartir de biens qui ont encore une valeur fonctionnelle ou quipourraient avoir une vie utile plus longue. L’État devra peut-êtrese résoudre à réglementer et à définir la durée de vie utile desproduits et biens de consommation. Et il ne s’agira pas d’unepartie de plaisir ! ■

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G E S T I O N D E S M A T I È R E S R É S I D U E L L E S : L E S B O N S C O U P S S O N T P O S S I B L E S !

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L’écoconception est une démarche visant à réduire lesimpacts environnementaux d’un produit ou d’un serviceen tenant compte de l’ensemble de son cycle de vie. Est-

il encore nécessaire de le rappeler, le cycle de vie débute dès laconception du produit et ne se termine que lors de traitement enfin de vie utile. Les concepteurs ont ainsi, dans les choix qu’ilsfont en amont, un rôle majeur à jouer sur la réduction de l’impactenvironnemental des produits.

L’électronique est un secteur particulièrement sensibilisé à cetteapproche globale du fait de contraintes réglementairesspécifiques comme les directives européennes sur le recyclagedes déchets d’équipements électriques et électroniques (diteDEEE ou D3E) et RoHS (Reduction of Hazardous Substances),cette dernière réglementant la présence de substancesdangereuses dans les équipements électriques et électroniques(plomb, mercure, cadmium...).

En effet, le danger auquel nous faisons face aujourd’hui est lerésultat de plusieurs dizaines d’années pendant lesquelles lesfabricants ont incorporé du plomb, du mercure ou encore de

l’éthylène glycol lors de la conception de certains produitsélectroniques. En tout état de cause, il s’agit de produitsextrêmement nocifs pour notre environnement immédiat, selontoutes les études réalisées sur ce sujet.

Prenons l’exemple des écrans cathodiques. Bien que ceux-ci nereprésentent pas une matière dangereuse comme telle, lestubes qu’ils contiennent sont faits de plomb pour près de 25 %.Ainsi, si ces écrans se cassent lors de leur traitement de fin devie, le plomb peut aisément se libérer et intoxiquer la nappephréatique, avec toutes les conséquences que l’on connaît !Malheureusement, depuis que la fonderie de plomb Xstrata àBelledune ne prend plus en charge les tubes cathodiques, iln’existe plus de solutions pour traiter ce genre de produits auQuébec. Ceci oblige les recycleurs à aller chercher des solutionsau sud de la frontière…

Depuis quelques années, l’industrie du recyclage des produitsélectroniques s’est imposée comme une composanteessentielle de leur production. Avec la RÉP, cette industrie n’estplus seulement essentielle, elle est simplement incontournable.Cette nouvelle fonction représente une véritable révolutionenvironnementale, car elle nous pousse à constater, maissurtout réparer les dégâts que peut causer une conception nonenvironnementale de ces produits.

Tout le monde se rappelle le 1er octobre 2012 lorsque lesconsommateurs ont vu une ligne s'ajouter à leur facture d’achatde certains produits électroniques : les « écofrais ». Cesnouveaux frais au nom explicite est la résultante directe del’implantation de la RÉP. Selon cette réglementation québécoise,

L’ÉCOCONCEPTION : DANS L’INTÉRÊT DE TOUS !

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P R O D U I T S É L E C T R O N I Q U E S

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Bruce Hartleyvice-président, Développement des affairesGEEP (Global Electric Electronic Processing) inc.bha r t l e y@geepg l o b a l . c om

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en vigueur depuis le 14 juillet dernier, lesproducteurs de b iens é lect ron iques sontmaintenant responsables du cycle de vie completde leurs produits. Par contre, ce sont ultimementles consommateurs qui absorbent les coûtsengendrés par cette nouvelle responsabilité. Ainsi,étant donné que ce sont eux qui payent la facture,ne devraient-ils pas disposer des outils pourorienter leur choix vers un produit conçu de façonplus écologique qu’un autre ? La réponse est bienévidemment oui !

Avant d’investir leur argent, les consommateursdoivent prendre conscience qu’ils peuvent faire unchoix réfléchi quant au manufacturier de leurordinateur (ainsi d’ailleurs que les ICI pour leursnombreux ordinateurs !).

Dans cette démarche, le site www.epeat.net(EPEAT : Electronic Product Assessment Tool)constitue une ressource intéressante et facilementaccessible. EPEAT a été développé grâce à unesubvention de l’Environmental Protection Agency desÉtats-Unis et permet de déterminer les ordinateurs etaccessoires les plus verts sur la planète. Ainsi, entre2006 et 2011, plus de 500 000 000 de produitsélectroniques identifiés comme verts ont été vendus.On évalue l’impact environnemental de ce volume àune réduction de 90,6 millions de mégawatts/heureen électricité (soit l’équivalent de la consommationd’électricité annuelle de 6 570 250 maisons) et9 738 tonnes métriques en produits toxiques(l’équivalent en poids de 1 704 éléphants). Parmi cessubstances toxiques, on estime que si ces achatsn’avaient pas été « verts », on aurait fabriqué assez demercure pour remplir 2 338 881 thermomètres demaisons. Le choix de produits électroniques plusverts a également permis de réduire de 9,2 milliardsde kg les émissions de CO2 dans l’air, ce quirevient à retirer 11 565 801 automobiles de lacirculation pendant un an.

Du point de vue du consommateur bien informé,l’écoconception et la gestion de la fin de vie d’unproduit influencent le processus d’achat au mêmetitre que les critères de prix ou de design !

Du point de vue du recycleur respectant les loisenvironnementales et les normes de recyclageélectronique dictées par notre gouvernement,nous arrivons à la conclusion que pour éviterd’intoxiquer notre planète et pour n’avoir à gérerque très peu de matières dangereuses à l’avenir, ilest primordial que les manufacturiers adoptent

l’écoconception comme pratique usuelle. Ces deux points de vue vont dans lemême sens.

Ainsi, nous souhaitons que le consommateur soit informé quant à l’utilisationdes écofrais et surtout dans quelle mesure ceux-ci peuvent être réduits pourle bien de tous.

Il apparaît donc clairement que pour avoir le maximum d’impact sur l’état denotre planète, le consommateur doit exercer son pouvoir ultime : celui dechoisir son manufacturier. Il s’agit là de l’arme la plus puissante et néanmoinsla plus accessible… La vraie révolution sera en marche quand cette arme serautilisée massivement. ■

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L’ É C O C O N C E P T I O N : D A N S L’ I N T É R Ê T D E T O U S !

[…] l ’écoconcept ion et lagestion de la fin de vie d’unp r o d u i t i n f l u e n c e n t l eprocessus d’achat au mêmetitre que les critères de prix oude design !

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L E J U R I D I Q U E MATIÈRES ORGANIQUES : UN NUAGE AU-DESSUS DE NOS TÊTES !

L’AVÈNEMENT DE MULTIPLES USINES DE BIOMÉTHANISATION ETCENTRES DE COMPOSTAGE EN L’ABSENCE DE NORMESRÉGLEMENTAIRES N’AUGURE RIEN DE BON POUR LESQUÉBÉCOIS…

un des objectifs de la Politique de gestion des matièresrésiduelles vise à bannir l’enfouissement des matièresorganiques d’ici 2020. Pour y parvenir, le gouvernement a

opté pour deux technologies, soit le compostage et labiométhanisation. L’une est connue, l’autre non. Une alléchantesomme de 650 M$ est prévue pour l’implantation de tellesinstallations dans toute la province.

Nul doute que l’objectif est louable. Malheureusement, lesmoyens adoptés par le gouvernement pour encadrerl’exploitation de ces installations nous font craindre le pire en cequi concerne, notamment, les impacts sur le voisinage et l’équitéentre les exploitants. L’absence de réglementation applicable àces activités risque d’engendrer son lot de plaintes et deproblèmes, à l’image de ce que nous avons vécu collectivement àl’égard des sites d’enfouissement. À croire qu’en ce domaine, nosélus souffrent d’amnésie.

DES PROJETS QUI SE MULTIPLIENTLa Ville de Montréal a annoncé récemment les emplacementschoisis pour ses centres de traitement des matières organiques.Quatre centres sont projetés et l’exploitation des trois premiers estprévue pour 2016. L’ancien site de la carrière Demix, dans lesecteur de Montréal-Est, accueillera un centre de biométhanisationet une usine de prétraitement des déchets. Quant auxarrondissements Saint-Laurent et Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, ils accueilleront chacun un centre de compostage. Undeuxième centre de biométhanisation est prévu dansl’arrondissement LaSalle pour 2020.

Plusieurs projets sont prévus ailleurs au Québec. Par exemple, laMRC de Rivière-du-Loup lancera bientôt la construction d’uneusine de biométhanisation, laquelle devrait entrer en service en2014. La Ville de Québec fera de même pour ses installations decompostage et de biométhanisation, qui devraient être fonction-nelles au printemps 2014.

Des voix s’élèvent contre de tels projets. D’aucuns craignent lesimpacts sur le voisinage et exigent des garanties. Les élus et leMDDEFP scandent que les démarches seront accomplies dans lesrègles de l’art, dans une optique de coopération et de communi-cation transparente avec la population. Mais est-ce le cas?

UN PROCESSUS D’AUTORISATION ET DES NORMES D’EXPLOITATIONALÉATOIRES Contrairement aux sites d’enfouissement, dont les activités sontsévèrement encadrées par des normes réglementaires et desdécrets, les centres de compostage et de biométhanisation ne sontassujettis à aucun règlement spécifique. Les exploitants devront se

Me Christine Duchaineavocateassociée chez Sodavex,cabinet juridique spécialisé en environnementcducha i n e@soda v e x . c om

Avec la collaboration de Me Anissa Chekir

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conformer aux dispositions générales de la L.Q.E., mais aucunrèglement n’imposera de normes d’implantation, d’exploitation oud’émission de contaminants tels le bruit, les odeurs, les poussières,les lixiviats, les biogaz, les GES et autres polluants.

Certes, ces activités requièrent un certificat d’autorisation en vertude la L.Q.E., mais ce processus est discrétionnaire, aléatoire, et nesurvient qu’avant le début de l’exploitation. De plus, l’autorisationdemeure valide tant que l’installation n’est pas modifiée.Qu’adviendra-t-il si la réalité n’est pas conforme aux attentes ousi les avancées technologiques futures permettent de réduiresubstantiellement les émissions provenant de ces installations ? Enl’absence de normes d’émission et d’exploitation réglementaires, ilsera difficile, voire impossible d’imposer quoi que ce soit.

Se pose également la question d’équité entre les exploitants. Ilserait préférable que tous soient assujettis aux mêmes normespour assurer la pérennité du marché. Le MDDEFP se veutrassurant, affirmant qu’il analysera les demandes d’autorisation enfonction des principes mentionnés dans ses Lignes directricespour l’encadrement des activités de compostage. Ces lignesdirectrices n’ont toutefois aucune force légale, ni pour le MDDEFPni pour les exploitants, à moins que le certificat ne spécifie que lerespect des normes qu’elles énoncent constitue une condition àl’autorisation.

LE PASSÉ SERA-T-IL GARANT DE L’AVENIR ? Une telle approche est d’autant plus étonnante compte tenu ducontexte historique de la gestion des matières résiduelles au

Québec. Le Règlement sur les déchets solides (RDS) adopté en1978 s’est avéré inefficace pour empêcher les nuisancesdécoulant de l’exploitation des lieux d’enfouissement sanitaire.Bien qu’un consensus social ait rapidement émergé voulant queles normes soient resserrées, ce n’est que 30 ans plus tard, soit en2009, que le RDS fut remplacé par le Règlement surl’enfouissement et l’incinération des matières résiduelles. Cedernier impose des normes sévères aux exploitants et régit toutesles facettes de l’enfouissement des matières résiduelles. Odeurs,vermine, pollution visuelle, bruit, contamination des eauxsouterraines, migration de biogaz et faillite des exploitants sontdevenus des vestiges des exploitations passées.

Comment expliquer alors que le gouvernement néglige desoumettre les centres de compostage et de biométhanisation àune réglementation tout aussi rigoureuse afin d’éviter la répétitiondes déboires du passé ?

Les résidents du quartier Saint-Michel, eux, n’ont rien oublié. Cequartier a subi, pendant plusieurs années, les inconvénients du sited’enfouissement de l’ancienne carrière Miron. Alors que tous lesautres centres prévus par la Ville de Montréal seront situés dans dessecteurs industriels, à plus de 500 mètres des résidences, celui deSaint-Michel sera implanté en plein cœur d’un quartier résidentiel.Une vive opposition se mobilise afin d’empêcher la venue de cecentre. Les opposants prétendent avoir déjà amplement contribué àla gestion des résidus et craignent une mauvaise gestion du centreet la survenance de nuisances. Devant l’absence de normesréglementaires strictes, pouvons-nous les blâmer ? ■

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omme gestionnaire d’une organisation et témoin de la vitessede transformation fulgurante des entreprises, je me suis posé

quelques questions. À quoi ressemblera le gestionnaire de demain ?Quelles qualités, compétences et aptitudes seront requises des hommeset des femmes qui dirigeront les entreprises ? Quels profils lesgestionnaires présenteront-ils ?

Pour répondre à ces questions, j’ai utilisé une boule de cristal, j’ailu plusieurs articles, des revues et des livres de management; j’aiaussi utilisé et interprété mes visions et mes connaissances. Tousles jours, je fréquente des gestionnaires. Certains sont excellents;d’autres, malheureusement, ne font pas le poids. Tous les jours, jeme demande : que puis-je faire d’autre pour mon équipe ? Commentêtre meilleure ? Et même si je n’arrive pas toujours à m’amélioreret même si certaines choses me paraissent loufoques, je me poseces questions et j’espère me les poser encore longtemps.

Constat des experts en leadership : les changements technologiques,démographiques, économiques, politiques et sociaux exigeront denouvelles habiletés et des réflexes différents chez les gestionnaires.Avant de partager avec vous les résultats de ma recherche et de maréflexion, il faut mentionner que les entreprises vont devoir se construire

un nouveau modèle d’affaires. Elles devront remettre en question leurspratiques, innover sans cesse, faire du changement et de l’innovationleurs lignes directrices. Pour y parvenir, ces entreprises devront exploitertout le potentiel humain, rehausser constamment leur base decompétences, être à l’écoute de ceux qui la composent et investir ence sens. Souvent sous-évaluée, la ressource humaine deviendral’élément stratégique, essentiel pour soutenir toute concurrence. Ladémographie et les marchés mondiaux vont contribuer à valoriser laressource humaine qualifiée qui sera de moins en moins nombreuse.

Le gestionnaire de demain sera un expert social qui comprendra etjonglera avec la complexité humaine. Il sera un éducateur-formateurqui s’assurera des compétences de son équipe, un gestionnaire vertet responsable qui prêchera par l’exemple, un chef de projets quicoordonne plusieurs projets simultanément. Il devra faire face à unenouvelle génération et saura composer avec de nouvelles valeurs quine seront pas nécessairement les siennes, gérer des équipeshétérogènes composées de personnalités différentes, de culturesdifférentes et de profils scolaires complémentaires. Il sera capabled’inspirer la motivation aux membres de son équipe, d’être une ressourcede proximité pour les autres, d’amener son équipe plus loin en travaillantcollectivement, de gérer le stress et d’avoir lui aussi un équilibre entresa vie privée et professionnelle. Il sera capable de préciser les buts, devaloriser la discussion plutôt que le monologue. Il n’aura pas peur dese remettre en question, il devra suivre de près les technologies et deles utiliser à bon escient. Les compétences techniques ne suffiront plus;ces gestionnaires auront un savoir-être plus développé. Ils devrontvaloriser la collaboration afin de limiter les luttes de pouvoir entre lesmembres. Les équipes seront plus soudées que jamais.

GESTION HUMAINE DES RESSOURCES

Dominique Dodierdirectrice généraleEnviroCompétencedom i n i q u e . d o d i e r@env i ro c ompe t e n c e s . o rg

PORTRAIT-ROBOT DU GESTIONNAIRE DE DEMAIN

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C

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P O R T R A I T - R O B O T D U G E S T I O N N A I R E D E D E M A I N

Fini le gestionnaire traditionnel qui prend toutes les décisions sansconsultation. Fini le gestionnaire qui agit en sauveur. Déjà, on a emboîtéle pas du changement; on ne parle plus de gestion des ressourceshumaines, mais bien de gestion humaine des ressources. Peu importela taille de votre organisation, votre culture d’entreprise, votre styled’organisation, le changement sera nécessaire.

Nous avons vécu d’importants changements au cours de la dernièredécennie; certains d’entre nous y ont adhéré avec enthousiasme,d’autres non ou alors avec beaucoup de réticence. Peu importe queles changements soient bons ou mauvais. L’histoire a démontré qu’ilvaut mieux suivre la cadence et s’adapter pour tirer son épingle du jeu.

Les entreprises qui provoqueront les changements ou qui les anticiperontseront toujours à l’avant-garde. Les gestionnaires qui se remettent enquestion et qui s’interrogent sur leurs pratiques auront toujours quelquesfoulées d’avance sur les autres. Le mot « gestionnaire » n’est passynonyme de perfection. Ce qui fait qu’un individu atteint les échelonsplus élevés d’une entreprise et devient un gestionnaire est une autrequestion encore plus complexe. Ce qu’il faut retenir, c’est que lechangement n’est pas fini, qu’il faudra revoir nos façons de faire afinde demeurer concurrentiels, mais aussi nos façons d’être commegestionnaire afin de pouvoir suivre l’itinéraire que choisira l’entreprise.Bonne route ! ■

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L E S A M I S D E 3 R V E LES BONSLES BONS

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1205, rue Ampère, bureau 310Boucherville (Québec) J4B 7M6Tél. : 450 655-9640, poste 237Téléc. : 450 [email protected]

STÉPHEN DAVIDSON, ing.Directeur de projetsEnvironnement

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34, rue de Chenonceau, Blainville, Qc J7B 1P6

LES BONSLES BONS

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du décor

Hélène Lauzon

Le 22 mars prochain, à l’occasion de la journée mondiale del’eau, le Musée Armand-Frappier et le Centre d’interprétation del’eau organisent une grande conférence sur le thème de l’eau.Celle-ci mettra en vedette le réputé Dr Pierre Payment, micro-biologiste et grand spécialiste de la santé publique. Un rendez-vous à ne pas manquer.

Martine Isabelle

Bacs+ est la première mobilisation des partenaires de la collectesélective au Québec; les embouteilleurs de boissons gazeuses, lesdétail lants, les centres de tri, les conditionneurs, leséquipementiers, Éco entreprises Québec et plusieurs autres se sontréunis afin de promouvoir la collecte sélective auprès des citoyens.

Carole Grenier

Sophie Bergeron

Patrick Charbonneau, président de Durabac, est très heureux deprésenter son nouveau contenant semi-enfoui, le CSE-8000.Contenant monocoque, il est fabriqué à base de polyéthylène. Ilest robuste et présente un design résolument urbain. Pour enassurer la distribution au Québec, Durabac s’est associée àOmnibac, pionnière de la distribution de contenants.

L'équipe Durabac/Omnibac

Manon Laporte

Marlene Cordato, mairesse de la ville de Boisbriand, est fière desouligner l’utilisation du thé de compost sur son territoire. Seuleville québécoise à utiliser ce procédé, Boisbriand innove en imitantdes grandes villes comme New York et Toronto. Cet été, passezvoir les résultats à Boisbriand !

Les médias sociaux sont devenus incontournables pourquiconque désire communiquer ses bons coups ou connaîtreceux des autres. À cet effet, Twitter est un canal de diffusion dechoix et l’équipe des #mardiDD l’a bien compris. La Twittosphèrequébécoise, friande de développement durable, se réunitchaque mardi avec le mot-clic #mardiDD. C’est un rendez-vous !

Marlene Cordato L'équipe des #mardiDD

Du nouveau pour L’enVert du décor. Les courtes nouvelles sont maintenant produites sous forme de capsules vidéo. Vous pouvez les visionner en naviguant sur www.dansmonsoussol.tv ou simplement en utilisant ce code QR.

Si, vous aussi, vous voulez annoncer un bon coup, un nouveau produit, un nouveau service, une nomination, un événement ou une bonnenouvelle, rien de plus facile : rendez-vous à nos studios et placez-vous à votre tour entre notre lentille et notre mur vert !Contactez-nous en écrivant à [email protected].

www.dansmonsoussol.tv

L’un des volets de la mission du CPEQ est de mobiliser et desensibiliser ses membres afin qu’ils implantent une démarchede développement durable au cœur de leurs entreprises. Danscette perspective, le CPEQ a fait une tournée québécoise afinde promouvoir l’écologie industrielle. N’hésitez pas à lecontacter pour de plus amples informations.

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Compenser ses gaz à effets de serre c’est bien, mais êtrecarboresponsable c’est encore mieux. C’est pourquoi Enviro-Accès a lancé récemment son attestation carboresponsable quipermet de reconnaître et d’afficher clairement vos efforts en lamatière. Renseignez-vous !

Concours prestigieux, les Phénix de l’environnement ont pourobjectif de mettre en lumière les bons coups des municipalités,des entreprises, des organismes à but non lucratif, desassociations et des institutions scolaires en matièred’environnement. Pour soumettre une candidature, visitez lewww.phenixdelenvironnement.qc.ca.

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