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4 e trimestre 2014 n° 322

4 trimestre 2014 n° 322 - Ciradbft.cirad.fr/pdf/res322.pdfGranja Porcon. Destinés alors à approvision-ner les paysans en bois et à développer l’ac-tivité économique locale,

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4e trimestre 2014n° 322

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B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 1 4 , N ° 3 2 2 ( 4 ) 1SOMMAIRE

LE POINT SUR

De la ferme à la forêt : facteurs associés à la protection et la plantation 3 d’arbres dans un paysage agricole du Panama R. Metzel, F. Montagnini

Impact de boisements résineux sur la séquestration du carbone 17 dans les Andes péruviennes : cas des plantations de Pinus patula dans la coopérative de Granja Porcon (Cajamarca) M. Jonard, R. Colmant, C. Heylen, C. Ysebaert, C. Carton, L. Picard, B. Cassart, A. P. I. Hounzandji, Q. Ponette

Le bois industriel en Tunisie : aggravation de la dépendance extérieure 29 malgré les reboisements H. Daly-Hassen, M. Kasraoui, C. Karra

Utilisation des produits forestiers non ligneux dans la réserve naturelle 39 de Phong Dien au Vietnam : qui les collecte, qui les consomme, qui les vend ? Zbynek Polesny, Vladimir Verner, Martina Vlkova, Jan Banout, Bohdan Lojka, Pavel Valicek, Jana Mazancova

Les paiements pour services environnementaux : 51 un moyen de contenir les cultures sur brûlis forestier à Madagascar ? M. Rakotondrabe, S. Aubert, J. Razafiarijaona, S. Ramananarivo, R. Ramananarivo, M. Antona

Déforestation, savanisation et développement agricole des paysages 65 de savanes-forêts dans la zone soudano-guinéenne du Bénin A. Mama, I. Bamba, B. Sinsin, J. Bogaert, C. De Cannière

Évolution des proportions d’aubier et de duramen du cèdre de l’Atlas, 77 Cedrus atlantica Manetti, en Algérie K. Rabhi, M. Tafer, M. Messaoudene

VOS LECTURES 16 – 28 – 38

Situation des forêts du monde 2014 : 89mieux tirer parti des avantages socioéconomiques des forêts, FAO

Forest products annual market review 2013-2014, UNECE 90

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2 B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 1 4 , N ° 3 2 2 ( 4 )

CONTENTS

FOCUS ON

From farm to forest: factors associated with protecting and planting trees 3 in a Panamanian agricultural landscape R. Metzel, F. Montagnini

Impact of conifer plantations on carbon sequestration in the Peruvian Andes: 17 the Pinus patula plantations in the Granja Porcon cooperative (Cajamarca) M. Jonard, R. Colmant, C. Heylen, C. Ysebaert, C. Carton, L. Picard, B. Cassart, A. P. I. Hounzandji, Q. Ponette

Industrial timber production in Tunisia: despite reforestation, 29 dependence on imports is increasing H. Daly-Hassen, M. Kasraoui, C. Karra

Non-timber forest products utilization in Phong Dien nature reserve, Vietnam: 39 who collects, who consumes, who sells? Zbynek Polesny, Vladimir Verner, Martina Vlkova, Jan Banout, Bohdan Lojka, Pavel Valicek, Jana Mazancova

Payment for environmental services as a means of controlling slash-and-burn 51 cultivation in Madagascar’s forests M. Rakotondrabe, S. Aubert, J. Razafiarijaona, S. Ramananarivo, R. Ramananarivo, M. Antona

Deforestation, transformation into savannah and agricultural development 65 in the savannah and forest landscapes of Benin’s sudano-guinean zone A. Mama, I. Bamba, B. Sinsin, J. Bogaert, C. De Cannière

Variation in the proportions of sapwood and heartwood in Atlas cedars, 77 Cedrus atlantica Manetti, in Algeria K. Rabhi, M. Tafer, M. Messaoudene

BOOK REVIEW 16 – 28 – 38

Situation des forêts du monde 2014 : 89mieux tirer parti des avantages socioéconomiques des forêts, FAO

Forest products annual market review 2013-2014, UNECE 90

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Photo 1.Agricultural land encroaching on Cerro Hoya National Park.Photograph U. Nagendra.

Ruth Metzel1

Florencia Montagnini1

1 Yale School of Forestry andEnvironmental Studies360 Prospect StreetNew HavenCT 06511USA

From Farm to Forest: Factors Associated with Protecting

and Planting Trees in a Panamanian Agricultural Landscape

B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 1 4 , N ° 3 2 2 ( 4 ) 3PROTECTION OU PLANTATION D’ARBRES / LE POINT SUR…

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RÉSUMÉ

DE LA FERME À LA FORÊT: FACTEURSASSOCIÉS À LA PROTECTION ET LAPLANTATION D’ARBRES DANS UN PAYSAGEAGRICOLE DU PANAMA

Les fragments résiduels de forêt sèche sur lapéninsule d’Azuero au Panama sont repré-sentatifs d’un des types forestiers les plusmenacés à l’échelle de la planète, et qui aquasiment disparu au Panama. Dans detelles zones de production agricole et d’éle-vage, les arbres hors forêt sont indispensa-bles à la connectivité du paysage, à la surviedes espèces autochtones et au maintien desservices écosystémiques associés à ces frag-ments forestiers résiduels. Les enquêtes quenous avons menées auprès de gestionnairesterriens dans la province de Los Santos auPanama montrent que les agriculteurs danscette région protègent et plantent des arbrespour des motifs différents. Alors qu’ils protè-gent les arbres pour plusieurs raisons(comme source de bois, de fruits, de fourrageet d’ombre, et pour leur protection de l’eau),ils en plantent surtout pour produire du boiset des fruits, qui leur assurent des revenustangibles. Par ailleurs, dans cette région, lessites où les arbres sont plantés sont plusdiversifiés et plus spécifiques que les sitesoù les arbres sont protégés. Six essencessont fréquemment utilisées pour la créationde haies vives au Los Santos, et les proprié-taires de ces haies gardent souvent desarbres utiles pour le fourrage et le bois àproximité. La gestion coopérative des haiesvives pourrait ainsi devenir un moyen effi-cace pour augmenter la connectivité des pay-sages dans cette région où ils sont fortementfragmentés. Nos résultats indiquent que lesagriculteurs de Los Santos plantent desarbres ou les protègent dans leurs terres pro-ductives pour des raisons très différentes.Ces différences entre leurs motivations ontdes implications importantes qui doiventêtre prises en compte dans les approchesvisant à accroître la couverture forestièredans la région. Les projets visant à promou-voir la régénération naturelle des forêtsencouragent les agriculteurs à protéger lesarbres sur leurs terres, et pourraient mieuxréussir en mettant l’accent sur les servicesécosystémiques intangibles tels que la pro-tection de l’eau à moindre coût. À l’inverse,les projets visant à promouvoir la plantationd’arbres doivent en démontrer les bénéficeséconomiques tangibles.

Mots-clés : reboisement, régénération, haievive, agriculteurs, pâturages, eau, bois,fruits, Panama.

ABSTRACT

FROM FARM TO FOREST: FACTORSASSOCIATED WITH PROTECTING ANDPLANTING TREES IN A PANAMANIANAGRICULTURAL LANDSCAPE

The small forest patches of tropical dryforest that remain on the Azuero peninsulaof Panama represent part of one of the mostcritically endangered forest types world-wide and one that has been almost entirelyeliminated in Panama. In a productive agri-cultural and cattle-ranching landscape,trees outside the forest are essential toincreasing the connectivity of the land-scape, the survival of native species, andthe ecosystem services provided by theseremaining small forest patches. Based onsurveys conducted with land managersfrom Los Santos province, Panama, weconclude that farmers in this region protectand plant trees on their productive land fordifferent reasons. While farmers protecttrees for a wide range of reasons (includingtimber, fruit, animal fodder, shade andwater protection), they plant them primarilyfor timber and fruit, both uses that producea tangible economic benefit. Land mana-gers from Los Santos also plant trees in amore diverse and specified set of placesthan those in which they protect them. Sixtree species are commonly used for livefences in Los Santos, and many live fenceowners allow trees useful for timber or ani-mal fodder to grow near the fence. Coopera-tive live fence management may be a feasi-ble way to increase landscape connectivityin the highly fragmented landscape of theregion. Our results indicate that the reasonswhy land managers in Los Santos planttrees are very distinct from the reasons whythey protect trees within their productiveland. These differences in reasons for pro-tecting and planting trees have importantimplications that should inform theapproaches of programs hoping to increaseregional forest cover. Projects promotingnatural forest regeneration encourage far-mers to protect trees on their land and maybe successful through emphasizing intangi-ble ecosystem services such as low-costwater protection strategies. In contrast,projects that promote the planting of treesmust demonstrate their tangible economicbenefits to land managers.

Keywords: reforestation, regeneration, livefence, farmers, pasture, water, timber, fruit,Panama.

RESUMEN

DE LA FINCA AL BOSQUE: FACTORESASOCIADOS CON LA PROTECCIÓN Y LASIEMBRA DE ÁRBOLES EN UN PAISAJEAGRÍCOLA DE PANAMÁ

Los pequeños parches de bosque seco tro-pical que quedan en la península de Azuero,Panamá, representan parte de una de lasclases de bosque en mayor peligro crítico deextinción a nivel mundial y que ha sido casieliminada en Panamá. En un paisaje pro-ductivo agrícola y ganadero, árboles fueradel bosque son esenciales para incrementarla conectividad del paisaje, la sobrevivenciade especies nativas, y los servicios ecosisté-micos que provienen de estos pequeñosparches remanentes. A través de unaencuesta de agricultores en la provincia deLos Santos, Panamá, este estudio indicaque los agricultores en Los Santos protegenárboles y los siembran fuera del bosque porrazones distintas. Mientras que los agricul-tores protegen árboles por una gran varie-dad de razones, (incluyendo madera, fruta,forraje para animales, sombra y conserva-ción de agua), principalmente los siembranpara madera y fruta, usos que producen unbeneficio económico tangible. Los agriculto-res santeños también siembran árboles ensitios más diversos y especificados que loslugares en que los protegen. Seis especiesde árboles son usados frecuentemente paracercas vivas en Los Santos, y muchos due-ños de cercas vivas permiten que árbolesútiles para madera o forraje de animalescrezcan junto a la cerca. La administracióncooperativa de cercas vivas puede ser unaestrategia factible para incrementar laconectividad del paisaje altamente frag-mentado de la región. Las diferencias entrelas razones por proteger y sembrar árbolestienen implicaciones importantes que debe-rían ser consideradas en las estrategias delos programas que procuran aumentar lacobertura arbórea regional. Los proyectosque incentivan la regeneración natural deárboles y estimulan a los agricultores a pro-teger sus árboles pueden obtener mejoresresultados al poner énfasis en beneficiosintangibles tales como las estrategias deprotección de aguas a bajo costo. Por elcontrario, los proyectos de siembra/refores-tación deben demostrar beneficios econó-micos tangibles a los agricultores.

Palabras clave: reforestación, regenera-ción, cerca viva, agricultores, pastos, agua,madera, fruta, Panamá.

R. Metzel, F. Montagnini4

B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 1 4 , N ° 3 2 4 ( 4 )

FOCUS / PROTECTION OR PLANTATION OF TREES

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Photo 1.Paysage d’altitude de la région de Cajamarca. La différence entre les deux occupations du solrend compte des modifications induites par les reboisements. La coopérative de Granja Porconse situe à droite de l’image, dans la partie boisée.Photo C. Ysebaert, août 2011.

Mathieu Jonard1

Renaud Colmant1, 2

Camille Heylen1, 2

Charles Ysebaert1, 2

Charles Carton1

Luc Picard1

Benoît Cassart1

Ablo Paul Igor Hounzandji1

Quentin Ponette1

1 Université catholique de Louvain(UCL)Earth & Life Institute – ForestsciencesCroix du Sud, 2 – L 7.05.091348 Louvain-la-NeuveBelgique

2 Université catholique de Louvain(UCL)Faculté des bioingénieursagronomique et environnementale(AGRO)Croix du Sud, 2 – L7.05.011348 Louvain-la-NeuveBelgique

Impact de boisements résineux sur la séquestration du carbone

dans les Andes péruviennes : cas des plantations de Pinus patula

dans la coopérative de Granja Porcon(Cajamarca), Pérou

B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 1 4 , N ° 3 2 2 ( 4 ) 17SÉQUESTRATION DU CARBONE DANS LES ANDES / LE POINT SUR…

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RÉSUMÉIMPACT DE BOISEMENTS RÉSINEUX SUR LA SÉQUESTRATION DU CARBONE DANSLES ANDES PÉRUVIENNES : CAS DESPLANTATIONS DE PINUS PATULA DANS LA COOPÉRATIVE DE GRANJA PORCON(CAJAMARCA)

Dans la foulée de la réforme agraire de1969, le gouvernement péruvien lança unprogramme de reboisement dans les Andes.Plus de 20 000 ha furent ainsi boisés enpins dans la région de Cajamarca, dont8 500 ha dans la coopérative agraire deGranja Porcon. Destinés alors à approvision-ner les paysans en bois et à développer l’ac-tivité économique locale, à enrayer la dégra-dation des sols et des forêts naturelles rési-duelles, ces boisements sont aujourd’huisollicités pour leur contribution au stockagedu carbone. Cette recherche vise à comparerla capacité de séquestration de carbone despâturages et des plantations de Pinuspatula de haute altitude (3 250-3 450 m). Àcette fin, deux approches ont été combi-nées : l’échantillonnage des sols (couchesholorganiques et 0-100 cm) et de la végéta-tion dans les deux formations végétales(pâturages et boisements de Pinus patulaâgés de 17 à 26 ans), sur cambisols déve-loppés sur matériaux volcaniques ; l’établis-sement d’un modèle de croissance de typepeuplement, couvrant une plus grandediversité d’âges, de sylvicultures et de ferti-lités. Après vingt ans, la différence entre lecarbone stocké dans les écosystèmes fores-tiers et les produits ligneux, d’une part, et enpâturages, d’autre part, s’élève à 154 t/ha,soit environ 7,7 t/ha/an. Cette différences’explique très largement par la contributiondes parties aériennes des arbres. Le reboi-sement en Pinus patula tend à réduire lesstocks de carbone du sol par rapport aux for-mations prairiales correspondantes. Laréduction est significative (α ≤ 0,05) dansles 40 premiers centimètres du sol mais ladynamique temporelle suggère que cet effetest temporaire. Le modèle de croissancemontre que le stockage de carbone dans lesparties aériennes des arbres augmente avecl’âge et la densité des peuplements, ainsiqu’avec la fertilité du site. Il permet aussid’évaluer la contribution des éclaircies àenviron 23 % de la quantité de carboneassociée aux parties aériennes des arbrespour une sylviculture classique.

Mots-clés : Pinus patula, boisement,stockage de carbone, modèle de crois-sance, Andes péruviennes, Pérou.

ABSTRACT IMPACT OF CONIFER PLANTATIONS ON CARBON SEQUESTRATION IN THEPERUVIAN ANDES: THE PINUS PATULAPLANTATIONS IN THE GRANJA PORCONCOOPERATIVE (CAJAMARCA)

Following the 1969 agrarian reform, a refor-estation programme in the Andes waslaunched by the Peruvian government. Over20,000 ha of forests were planted in theCajamarca region, including 8,500 ha in theGranja Porcon agrarian cooperative. At thetime, the aims were to supply wood forpeasant farmers, develop local economicactivities and halt the degradation of soilsand residual natural forests, but theseforests are now being considered for theircontribution to carbon sequestration. Theaim of this study was to compare the carbonsequestration capacities of high-altitude(3,250-3,450 m) grasslands and Pinus pat-ula plantations. Two approaches were usedin combination: 1) soil sampling (holorganiclayers and 0-100 cm) and vegetation sam-pling in the two formations (grasslands and17 to 26 year-old Pinus patula plantations),both on cambisols that developed from vol-canic material; 2) development of a standgrowth model covering a wider range of ageclasses, sylvicultural methods and degreesof soil fertility. After 20 years, carbon stor-age in forest ecosystems and woody mate-rial was higher by 154 t/ha, or about 7.7 t/haper year, than in grasslands. The differenceis very largely accounted for by the contribu-tion of the above-ground parts of the trees.Reforestation with Pinus patula tends toresult in lower carbon storage in the forestsoil than in the corresponding grassland for-mations. The difference is significant (α≤0.05) in the top 40 cm of the soil, but thedynamics over time suggest that this is atemporary effect. The growth model showsthat carbon storage in the above-groundparts of the trees increases with the age anddensity of the stands, and with the fertilityof the site. The model also assessed thecontribution of thinnings at about 23% ofthe quantity of carbon associated with theabove-ground parts of trees under conven-tional sylvicultural management.

Keywords: Pinus patula, plantation, carbonstorage, growth model, Peruvian Andes,Peru.

RESUMENIMPACTO DE LA FORESTACIÓN CONRESINOSAS EN EL SECUESTRO DECARBONO EN LOS ANDES PERUANOS:CASO DE LAS PLANTACIONES DE PINUSPATULA EN LA COOPERATIVA DE GRANJAPORCÓN (CAJAMARCA)

Como complemento de la reforma agraria de1969, el gobierno peruano impulsó un pro-grama de reforestación en los Andes. Deeste modo, se repoblaron más de 20 000 hacon pinos en el departamento de Cajamarca,8 500 de las cuales en la cooperativa agrariaGranja Porcón. En un principio destinadas alsuministro de madera y leña para los campe-sinos, al desarrollo de la actividad econó-mica local y a frenar la degradación de sue-los y bosques naturales residuales, actual-mente también se utiliza el potencial deestas repoblaciones para contribuir al alma-cenamiento de carbono. Este estudio intentacomparar la capacidad de secuestro de car-bono de pastos y plantaciones de Pinuspatula en alta altitud (3 250-3 450 m). Paralograrlo, se combinaron dos enfoques: elmuestreo de suelos (capas de mantillo fores-tal y 0-100 cm) y de la vegetación de las dosformaciones vegetales (pastos y bosques dePinus patula de entre 17 y 26 años) en cam-bisoles formados sobre materiales volcáni-cos y, por otro lado, el establecimiento de unmodelo de crecimiento de rodal que abarcauna mayor diversidad de edades, cultivossilvícolas y fertilidades. Tras veinte años, losecosistemas forestales y los productosmadereros han almacenado 154 t/ha de car-bono más que los pastos, lo que suponeunas 7,7 t/ha/año. Esta diferencia se explicaen gran medida por la contribución de laspartes aéreas de los árboles. La reforesta-ción con Pinus patula tiende a reducir lasexistencias de carbono en el suelo con res-pecto a las correspondientes formaciones depastizales. La reducción es significativa (α≤0,05) en los primeros 40 cm de suelo, perola dinámica temporal sugiere que este efectoes transitorio. El modelo de crecimientomuestra que el almacenamiento de carbonoen las partes aéreas aumenta con la edad yla densidad del rodal, así como con la fertili-dad del sitio. Dicho modelo permite tambiénevaluar la contribución de los raleos en apro-ximadamente un 23% de la cantidad de car-bono asociada a las partes aéreas de losárboles con un manejo silvícola tradicional.

Palabras clave: Pinus patula, forestación,almacenamiento de carbono, modelo decrecimiento, Andes peruanos, Perú.

M. Jonard, R. Colmant, C. Heylen, C. Ysebaert, C. Carton, L. Picard, B. Cassart, A. P. I. Hounzandji, Q. Ponette

18 B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 1 4 , N ° 3 2 4 ( 4 )

FOCUS / CARBON STORAGE IN THE ANDES

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Photo 1.Un fort potentiel de production de bois industriel grâce aux reboisements continuels depuis les années 1960, même si les reboisements sont souvent réalisés pour la protectiondes bassins versants.Photo DGF.

Hamed Daly-Hassen1

Mounir Kasraoui2

Chedly Karra3

1 Institut national de rechercheagronomique de Tunisie (Inrat)Université de CarthageRue Hedi Karray2049 ArianaTunisie

2 Régie d’exploitation forestière (Ref)Ministère de l’Agriculture30, rue Alain Savary1002 TunisTunisie

3 Direction générale des forêtsMinistère de l’Agriculture30, rue Alain Savary1002 TunisTunisie

Le bois industriel en Tunisie : aggravation de la dépendance extérieure

malgré les reboisements

B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 1 4 , N ° 3 2 2 ( 4 ) 29BOIS INDUSTRIEL EN TUNISIE / LE POINT SUR…

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RÉSUMÉ

LE BOIS INDUSTRIEL EN TUNISIE :AGGRAVATION DE LA DEPENDANCEEXTÉRIEURE MALGRÉ LES REBOISEMENTS

La Tunisie est toujours dépendante desimportations pour satisfaire ses besoinsen bois et produits dérivés à hauteur de90 % malgré l’extension du couvert boiséde 500 000 ha environ au cours des cinq der-nières décennies. L’objectif principal de cetravail est d’apprécier la contribution desforêts à la satisfaction des besoins en boisindustriel et son évolution au cours descinq dernières décennies, et de déterminerla capacité des industries du bois à valoriserle bois local. La consommation de boisindustriel a augmenté de 0,19 M m3 en1961 à 1,30 M m3 en 2012, alors que laproduction de bois industriel a augmentéde 0,09 M m3 seulement durant cettepériode. Dans un contexte de libéralisationdes marchés, la valorisation du bois indus-triel et la maîtrise des importations ne peu-vent être réalisées que s’il existe une réellecoordination entre les acteurs de la filièrebois (administration chargée de la gestionforestière et de la vente du bois, exploitants,industriels) permettant d’aboutir à la com-pétitivité des industries du bois. Une misesur le marché de 50 000 m3 de bois sup-plémentaires et leur valorisation industrielleentraîneraient une recette additionnelle de1,5 millions de dinars tunisiens (M DT)(+22 %) pour le budget de l’État, la réductionde la valeur des importations de 12 M DT(3 % des importations de bois et ouvragesen bois), et l’accroissement de la valeurajoutée du secteur bois de 4 M DT, en plusde la création d’emploi au niveau de l’ex-ploitation et la transformation.

Mots-clés  : bois industriel, dépendanceextérieure, Tunisie.

ABSTRACT

INDUSTRIAL TIMBER PRODUCTION IN TUNISIA: DESPITE REFORESTATION,DEPENDENCE ON IMPORTS IS INCREASING

Tunisia still relies on imports to satisfy90% of its domestic demand for timberand timber products, despite an increasein forest cover of some 500,000 ha in thelast fifty years. The main aim of this studywas to assess the share of Tunisia’s forestsin supplying needs for industrial timberover the last fifty years, and to determinethe capacities of its timber industries toprocess locally-sourced timber. Consump-tion of industrial timber increased from0.19 M m3 in 1961 to 1.30 M m3 in 2012,while industrial timber production increa-sed by only 0.09 M m3 over the sameperiod. In the current context of marketliberalisation, industrial timber processingand reduced dependence on imports canonly be achieved with effective coordina-tion between all players in the forestsand timber sector (government depart-ments responsible for forest managementand timber sales, logging companies andindustries) to enhance the sector’s com-petitiveness. An increase of 50,000 m3

of local timber and industrial timber prod-ucts on the market would generate anadditional 1.5 million of Tunisian dinar(M DT) (+22  %) for the State budget,reduce imports by 12 M DT (3 % of timberand timber product imports) and increaseadded value in the domestic timber sectorby 4 M DT, as well as creating jobs in thelogging and timber processing.

Keywords: Industrial timber, dependenceon imports, Tunisia.

RESUMEN

LA MADERA INDUSTRIAL EN TÚNEZ:INTENSIFICACIÓN DE LA DEPENDENCIAEXTERIOR PESE A LA REFORESTACIÓN

Túnez sigue dependiendo en un 90% delas importaciones para satisfacer sus nece-sidades de madera y productos derivados,y ello a pesar de un incremento de lacubierta forestal en unas 500 000 h durantelas cinco últimas décadas. El principalobjetivo de este estudio consiste en estimarla contribución de los bosques a la satis-facción de las necesidades de maderaindustrial y su evolución en las últimascinco décadas, y determinar también lacapacidad de la industria maderera parala valorización de la madera local. El con-sumo de madera industrial aumentó de0,19 M m3 en 1961 a 1,30 M m3 en 2012,mientras que la producción de maderaindustrial sólo aumentó 0,09 M m3 en elmismo período. En un contexto de libera-lización de mercados, la valorización dela madera industrial y el control de lasimportaciones sólo pueden realizarse siexiste una coordinación real entre los inte-grantes del sector de la madera (adminis-tración encargada del manejo forestal yventa de la madera, operadores forestalese industriales madereros) que logre quelas industrias madereras sean competitivas.La comercialización de 50 000 m3 suple-mentarios de madera y su valorizaciónindustrial proporcionarían unos ingresosadicionales de 1,5 millón de dinarestunecinos (M DT) (+22 %) al presupuestodel Estado, reduciría el gasto en importa-ciones en 12 M DT (3 % de las importa-ciones de madera y productos madereros)e incrementaría el valor agregado delsector maderero en 4 M DT, además decrear empleo en las tareas de aprovecha-miento y transformación.

Palabras clave: madera industrial, depen-dencia exterior, Túnez.

H. Daly-Hassen, M. Kasraoui, C. Karra

30 B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 1 4 , N ° 3 2 4 ( 4 )

FOCUS / INDUSTRIAL T IMBER IN TUNISIA

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Photo 1.Typical landscape at the border of Phong Dien Nature Reserve.Photograph V. Verner.

Zbynek Polesny1

Vladimir Verner2

Martina Vlkova1

Jan Banout3

Bohdan Lojka1

Pavel Valicek1

Jana Mazancova3

1 Czech University of Life Sciences PragueDepartment of Crop Science and AgroforestryFaculty of Tropical AgriSciences129 Kamycka street16521 Prague 6 – SuchdolCzech Republic

2 Czech University of Life Sciences PragueDepartment of Economics and DevelopmentFaculty of Tropical AgriSciences129 Kamycka street16521 Prague 6 – SuchdolCzech Republic

3 Czech University of Life Sciences PragueDepartment of Sustainable TechnologiesFaculty of Tropical AgriSciences129 Kamycka street16521 Prague 6 – SuchdolCzech Republic

Non-timber forest productsutilization in Phong Dien NatureReserve, Vietnam: Who collects,

who consumes, who sells?

B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 1 4 , N ° 3 2 2 ( 4 ) 39PRODUITS FORESTIERS NON LIGNEUX AU VIETNAM / LE POINT SUR…

Page 11: 4 trimestre 2014 n° 322 - Ciradbft.cirad.fr/pdf/res322.pdfGranja Porcon. Destinés alors à approvision-ner les paysans en bois et à développer l’ac-tivité économique locale,

RÉSUMÉUTILISATION DES PRODUITS FORESTIERSNON LIGNEUX DANS LA RÉSERVENATURELLE DE PHONG DIEN AU VIETNAM :QUI LES COLLECTE, QUI LES CONSOMME,QUI LES VEND ?

Nous avons analysé dans cette étude la col-lecte et l’utilisation des produits forestiersnon ligneux en zone rurale au centre du Viet-nam. Il s’agit d’éléments importants pourmieux comprendre les interactions entreménages et forêts dans les zones ruralesproches de réserves naturelles, surtout dansles pays en développement à forte croissanceéconomique. L’objectif de nos recherchesétait triple : (i) documenter les produits fores-tiers collectés dans la réserve naturelle etleurs utilisations, (ii) comprendre les facteurspouvant motiver leur commercialisation, et(iii) connaître les attentes des familles localesquant aux capacités et à l’utilisation des res-sources forestières. Les données ont été col-lectées au moyen d’entretiens semi-structurésentre 2008 et 2010, auprès de familles ins-tallées dans ou aux alentours de la réservenaturelle de Phong Dien. Des entretiens ontété menés auprès de 48 familles représen-tatives des différentes conditions socio-éco-nomiques et naturelles dans la zone cible.Notre enquête montre que la plupart desproduits forestiers collectés dans la réservesont auto-consommés à des fins alimentaires,médicinales et de construction, et surtoutselon une logique de subsistance. Cependant,certains végétaux faisant l’objet d’une fortedemande, comme le rotin ou le licuala, sontrécoltés en grandes quantités et commercia-lisés par le biais d’intermédiaires. Les famillesramassent également des produits forestierspour satisfaire leurs besoins alimentaires enpériode de disette. Les deux stratégies peuventcontribuer à l’appauvrissement de la forêt,déjà avéré dans les perceptions des familleslocales reflétant une raréfaction de la plupartdes produits forestiers. Ces derniers sontcollectés essentiellement par les famillesayant peu de terres cultivables, aux revenuspeu diversifiés et pratiquant une agriculturedominée par les cultures annuelles. Il convientainsi, pour toute nouvelle action de déve-loppement dans cette zone, d’envisager lamise en place de systèmes agricoles per-mettant de diversifier les revenus, couplée àdes actions de sensibilisation des familles àl’importance de la biodiversité. Sans éliminertotalement l’extraction de produits forestiers,une telle approche permettrait de la maintenirà un niveau viable.

Mots-clés : produits forestiers, stratégie desubsistance, marchés, biodiversité, jardinfamilial, Vietnam.

ABSTRACT NON-TIMBER FOREST PRODUCTSUTILIZATION IN PHONG DIEN NATURERESERVE, VIETNAM: WHO COLLECTS, WHO CONSUMES, WHO SELLS?

In this study we have analysed collectionand utilization of non-timber forest productsin rural areas of central Vietnam. This is animportant issue for better understanding ofhousehold-forest interactions in rural areasnear natural reserves, particularly in devel-oping countries with rapid economic growth.Our research aim was to (i) document forestproducts collected in the nature reserve andpurposes of their use, (ii) understand drivingforces for intended commercialization ofthose products, and (iii) document futureexpectation of local households on forestresources capacity and use. Data were col-lected via semi-structured interviews between2008 and 2010 in households living in orclose to Phong Dien Nature Reserve. Totalnumber of 48 households, representing dif-ferent socioeconomic and natural conditionsof the target area, was interviewed. Oursurvey shows that the majority of the forestproducts in Phong Dien Nature Reserve wereused as food, medicine or construction mate-rial, particularly at a subsistence level. Nev-ertheless, highly-demanded plant products,such as rattan or licuala palm, were gatheredin bulk amount and commercialized via mid-dlemen. Households collect forest productsto supply the demand for food during thetime of food shortages as well. Both strategiesmight lead to forest depletion, which wasalready documented via perceived decreasein occurrence of most forest products bylocal households. Collection of the forestproducts was maintained mainly by thehouseholds with limited farm size, lowerincome diversification and annual-crops-based farming. Thus, alternative income-generating farming systems together withawareness of households about the impor-tance of biodiversity should be consideredin any further development activities in thearea. That might not eliminate future collectionof the forest products, but keep it at a sus-tainable level.

Keywords: forest products, livelihood strategy,markets, biodiversity, homegarden, Vietnam.

RESUMENUSO DE PRODUCTOS FORESTALES NOMADEREROS EN LA RESERVA NATURAL DEPHONG DIEN EN VIETNAM: ¿QUIÉN LOSRECOLECTA, QUIÉN LOS CONSUME, QUIÉN LOS VENDE?

En este estudio se analizó la recolección yutilización de productos forestales no made-reros en áreas rurales del centro de Vietnam.Son elementos importantes para comprendermejor las interacciones entre hogares y bos-ques en áreas rurales cercanas a reservasnaturales, especialmente en países en des-arrollo con un rápido crecimiento económico.Nuestra investigación tenía un triple objetivo:1) documentar los productos forestales reco-lectados en la reserva natural y sus usos, 2)comprender los factores que pueden motivarsu comercialización y 3) conocer las expec-tativas de las familias locales en lo referentea la capacidad y uso de recursos forestales.Los datos se recopilaron entre 2008 y 2010mediante entrevistas semiestructuradas afamilias establecidas dentro o en los alre-dedores de la reserva natural de Phong Dien.Se realizaron 48 entrevistas a familias repre-sentativas de las diferentes condicionessocioeconómicas y naturales del área anali-zada. Nuestra encuesta muestra que la mayo-ría de productos forestales recolectados enla reserva se destinan al autoconsumo ali-mentario, medicinal y de construcción, espe-cialmente desde una lógica de subsistencia.Sin embargo, algunos vegetales muy deman-dados, como ratán o licuala, se cosechanen grandes cantidades y se comercializanpor medio de intermediarios. Las familiasrecolectan también productos forestales parasatisfacer sus necesidades alimentarias enperíodos de escasez. Ambas estrategias pue-den contribuir al empobrecimiento del bos-que, esto ya se comprueba en las percep-ciones de las familias locales que reflejanuna reducción de la mayoría de productosforestales. Los productos forestales son reco-lectados principalmente por familias conpocas tierras cultivables, baja diversificaciónde ingresos y que practican una agriculturabasada en cultivos anuales. Por ello, encualquier nueva acción de desarrollo en estazona, resulta conveniente prever el estable-cimiento de sistemas agrícolas que permitandiversificar los ingresos acompañados deacciones para sensibilizar a las familias a laimportancia de la biodiversidad. Este enfo-que, sin eliminar completamente la extracciónde productos forestales, permitiría mantenerlaen un nivel sostenible.

Palabras clave: productos forestales, estra-tegia de subsistencia, mercados, biodiver-sidad, huerto familiar, Vietnam.

Z. Polesny, V. Verner, M. Vlkova, J. Banout, B. Lojka, P. Valicek, J. Mazancova

40 B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 1 4 , N ° 3 2 4 ( 4 )

FOCUS / NON-TIMBER FOREST PRODUCTS IN VIETNAM

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Photo 1.Cours d’eau en amont du bassin versant de Sahamazava, Andapa. Photo M. Rakotondrabe.

Manohisoa Rakotondrabe1

Sigrid Aubert1, 2

Jules Razafiarijaona1

Sylvain Ramananarivo1

Romaine Ramananarivo1

Martine Antona2

1 Université d’AntananarivoÉcole supérieure des sciencesagronomiquesAgro-ManagementAntananarivoMadagascar

2 CiradUPR 47 GreenCampus international de Baillarguet34398 Montpellier Cedex 5France

Les paiements pour servicesenvironnementaux : un moyen

de contenir les cultures sur brûlisforestier à Madagascar ?

B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 1 4 , N ° 3 2 2 ( 4 ) 51PAIEMENTS POUR SERVICES ENVIRONNEMENTAUX / LE POINT SUR…

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RÉSUMÉ

LES PAIEMENTS POUR SERVICESENVIRONNEMENTAUX : UN MOYEN DECONTENIR LES CULTURES SUR BRÛLISFORESTIER À MADAGASCAR ?

La déforestation massive dans la partieNord-Est de Madagascar, notamment àAndapa, grenier à riz de la région SAVA(région regroupant quatre districts dansla partie Nord-Est de Madagascar qui sont :Sambava, Andapa, Vohémar et Antalaha),entraîne l’érosion des bassins versants etl’ensablement de la plaine rizicole. Enamont du bassin versant de Sahamazava,la culture sur brûlis forestier participe àune stratégie de survie des ménages agri-coles les plus démunis. Ces pratiques per-turbent également l’approvisionnementen eau potable de la commune urbained’Andapa. Un système de Paiements pourServices Environnementaux (PSE) a étéenvisagé en vue de réorienter le compor-tement des agriculteurs défricheurs. Lemécanisme promeut l’abandon de l’agri-culture itinérante sur brûlis forestier (tavy)au profit de la pratique de culturespérennes en amont du bassin versant.Des questions se posent quant aux condi-tions de mise en place et de pérennisationde ce dispositif. La présente étude se pro-pose de mettre en exergue l’importancede l’appréciation des besoins locaux dansle contexte de la mise en place d’un PSEdans un pays en développement. À partirde trois scénarios différents, elle retracel’évolution des exploitations agricolesavant et après l’établissement de l’inter-diction de défricher la forêt sur le bassinversant de Sahamazava, alors que lescompensations liées à la réduction desdroits d’accès ne sont pas encore effec-tives. Des pistes d'actions précisant l'af-fectation des compensations attenduessont finalement proposées.

Mots-clés : paiement pour services envi-ronnementaux, investissements, sécuri-sation foncière, gestion durable des res-sources naturelles, Madagascar.

ABSTRACT

PAYMENT FOR ENVIRONMENTALSERVICES AS A MEANS OF CONTROLLINGSLASH-AND-BURN CULTIVATION IN MADAGASCAR’S FORESTS

Large-scale deforestation in north-easternMadagascar, especially around Andapa,which is the main rice-growing area in theSAVA region comprising the districts ofSambava, Andapa, Vohémar and Antalaha,is causing erosion in catchment basinsand silting up the floodplain where therice is grown. Upstream from theSahamazava catchment basin, slash-and-burn cultivation is a means of survival forthe most impoverished farming house-holds, but it is disrupting drinking watersupplies to the Andapa Urban Community.A system of Payments for EnvironmentalServices (PES) has been considered toencourage a change of practice amongslash-and-burn farmers. The schemeencourages them to abandon slash-and-burn cultivation (tavy) in favour of perennialcrops upstream from the catchment basin,but questions have arisen over its condi-tions of implementation and sustainability.This study emphasises the importance ofassessing local needs when a PES is tobe implemented in a developing country.Using three different scenarios, it followsfarming developments before and afterthe ban on slashing and burning wasintroduced in the forests of the Sahamazavacatchment basin, at a time when com-pensation for access restrictions was notyet in place. Potential remedies specifyingthe allocation of expected compensationsare finally proposed.

Keywords: payment for environmental serv-ices, investments, land tenure security,sustainable natural resource, Madagascar.

RESUMEN

PAGOS POR SERVICIOS AMBIENTALES:¿UN MEDIO PARA CONTENER LOSCULTIVOS CON QUEMA DE MONTE EN MADAGASCAR?

La deforestación masiva en la parte norestede Madagascar, especialmente en Andapa,granero de arroz de la región SAVA, regiónque reúne cuatro distritos: Sambava,Andapa, Vohémar y Antalaha, provoca laerosión de las cuencas de drenaje y elenarenamiento de la llanura arrocera. Enla cabecera de la cuenca de drenaje deSahamazava, el cultivo con quema demonte forma parte de una estrategia desupervivencia de los hogares agrícolasmás pobres. Estas prácticas también alte-ran el abastecimiento de agua potable dela Comunidad Urbana de Andapa. Sepensó en un sistema de Pagos por ServiciosAmbientales (PSA) para reorientar el com-portamiento de los agricultores de roza yquema. El mecanismo promete el aban-dono de la agricultura itinerante con quemade monte (tavy) para establecer cultivospermanentes en la cabecera de la cuencade drenaje. Existen interrogantes relativosa las condiciones para establecer y per-petuar este dispositivo. El presente estudiose propone resaltar la importancia de laapreciación de las necesidades localesen el marco del establecimiento de unPSA en un país en desarrollo. A partir detres escenarios diferentes, el estudioreconstituye la evolución de las explota-ciones agrícolas antes y después de laprohibición de desbrozar el bosque en lacuenca de drenaje de Sahamazava, cuandolas compensaciones por la reducción delos derechos de acceso aún no se hanefectuado. Finalmente se proponen líneasde acción especificando la asignación dela indemnización prevista.

Palabras clave: pagos por servicios ambien-tales, inversiones, seguridad en tenenciade tierras, manejo sostenible de los recur-sos naturales, Madagascar.

M. Rakotondrabe, S. Aubert, J. Razafiarijaona, S. Ramananarivo,R. Ramananarivo, M. Antona

52 B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 1 4 , N ° 3 2 4 ( 4 )

FOCUS / PAYMENT FOR ENVIRONMENTAL SERVICES

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Photo 1.Exploitation de bois d’œuvre dans les forêts à Bantè. Toutes les espèces degros diamètre sont coupées, ce qui transforme le paysage forestier en savane.Les savanes sont à leur tour cultivées. Photo A. Mama, 2006.

Adi Mama1, 2

Issouf Bamba1

Brice Sinsin2

Jan Bogaert3

Charles De Cannière1

1 Université libre de Bruxelles,Service d’écologie du paysage et systèmes de production végétaleCP 169, 50 Avenue F.D. Roosevelt1050 BruxellesBelgique

2 Université d’Abomey-CalaviLaboratoire d’écologie appliquée01BP526, CotonouBénin

3 Université de LiègeGembloux Agro-Bio TechUnité Biodiversité et Paysage2 Passage des Déportés5030 GemblouxBelgique

Déforestation, savanisation et développement agricole

des paysages de savanes-forêtsdans la zone soudano-guinéenne

du Bénin

B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 1 4 , N ° 3 2 2 ( 4 ) 65SAVANES-FORÊTS AU BÉNIN / LE POINT SUR…

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RÉSUMÉ

DÉFORESTATION, SAVANISATION ET DÉVELOPPEMENT AGRICOLE DESPAYSAGES DE SAVANES-FORÊTS DANS LAZONE SOUDANO-GUINÉENNE DU BÉNIN

Les communes de Banté-Glazoué-Ouessé(département des Collines) en zone sou-dano-guinéenne du Bénin constituent ledomaine des mosaïques de forêts et unedes principales pourvoyeuses en produitsagricoles et en charbon de bois. Cesmosaïques de forêts sont soumises à demultiples formes de dégradation. Uneétude de la dynamique spatio-temporellebasée sur une interprétation des imagesde types Landsat (MSS 1972, TM 1986 etETM+ 2006) a été réalisée grâce à l’utili-sation du système d’information géogra-phique et des outils d’écologie du paysageafin d’envisager un programme de restau-ration forestière. Les résultats de cetteétude ont permis, grâce à des matrices detransition et des indices de structure spa-tiale, d’évaluer les mutations liées auxpratiques agricoles. Quatre grands pro-cessus de transformation spatiale ont étémis en évidence et quantifiés pour lapériode de 34 ans (1972 à 2006) retenuepour cette étude : (i) la formation dessavanes, (ii) la déforestation, (iii) le déve-loppement des activités agricoles et, enfin,(iv) une restauration forestière. La dyna-mique de la structure spatiale est dominéependant cette période d’étude par uneséquence de création suivie d’agrandis-sement pour les taches des classes dechamps-jachères et de plantations arbo-rées  ; d’agrégation pour les classes desavanes et de sols nus-agglomérations ;et de suppression pour les taches de forêt.

Mots-clés : indices structuraux, processusde transformation, déforestation, savani-sation, développement agricole, imageLandsat, Bénin.

ABSTRACT

DEFORESTATION, TRANSFORMATIONINTO SAVANNAH AND AGRICULTURALDEVELOPMENT IN THE SAVANNAH ANDFOREST LANDSCAPES OF BENIN’SSUDANO-GUINEAN ZONE

The mosaic forest characterising the munic-ipalities of Banté-Glazoué-Ouessé (Collinesdistrict) in Benin’s Sudano-Guinean zoneis one of the country’s main sources ofagricultural produce and charcoal. Thesemosaic forests are being degraded in dif-ferent ways. A study of their dynamics overspace and time, based on interpretationsof Landsat-type imagery (MSS 1972, TM1986 and ETM+ 2006), using a geographicinformation system and landscape ecologytools, was conducted to support a possibleforest restoration programme. The studyresults were applied, by means of transitionmatrices and spatial structure indices, toassess changes arising from agriculturalpractice. Four main spatial transformationprocesses were identified and quantifiedover the 34-year period (1972 to 2006)chosen for the study: (i) savannah forma-tion, (ii) deforestation, (iii) developmentof agricultural activities and, (iv) forestrestoration. Over this period, the spatialstructure dynamics were dominated byslash-and-burn clearing followed by theenlargement of field and fallow patchesand tree plantations, aggregation of savan-nah, bare soil and urbanised patches andthe elimination of forest patches.

Keywords: structural indices, transforma-tion processes, deforestation, transfor-mation into savannah, agricultural deve-lopment, Landsat imagery, Benin.

RESUMEN

DEFORESTACIÓN, SABANIZACIÓN Y DESARROLLO AGRÍCOLA DE PAISAJESDE SABANAS-BOSQUES EN EL ÁREASUDANO-GUINEANA DE BENÍN

Los municipios de Banté-Glazoué-Ouessé(departamento de Collines), en el áreasudano-guineana de Benín, configuran elterritorio de los mosaicos forestales y sonuno de los principales proveedores deproductos agrícolas y carbón de leña.Dichos mosaicos están sometidos a múl-tiples formas de degradación. Se realizóun estudio de la dinámica espaciotemporalpara implementar un programa de res-tauración forestal basándose en la inter-pretación de imágenes de tipo Landsat(MSS 1972, TM 1986 y ETM+ 2006) ymediante el uso de un SIG y herramientasde ecología del paisaje. Los resultadosde este estudio permitieron evaluar lasmutaciones vinculadas a las prácticasagrícolas mediante el uso de matrices detransición y de métricas de patrones espa-ciales. Se evidenciaron y cuantificaroncuatro grandes procesos de transformaciónespacial en el período de 34 años (1972a 2006) considerado para este estudio:a) la formación de sabanas, b) la defores-tación, c) el desarrollo de actividades agrí-colas y, por último, 4) una restauraciónforestal. La dinámica del patrón espacialestá dominada durante este período deestudio por una secuencia de creaciónseguida de una ampliación de los parchesen las clases de campos-barbechos y plan-taciones arbóreas; de agregación en lasclases de sabanas y suelos desnudos-áreas urbanas; y de supresión en los par-ches de bosques.

Palabras clave: métricas de patrones, pro-cesos de transformación, deforestación,sabanización, desarrollo agrícola, imagenLandsat, Benín.

A. Mama, I. Bamba, B. Sinsin, J. Bogaert, C. De Cannière

66 B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 1 4 , N ° 3 2 4 ( 4 )

FOCUS / SAVANNAH-FORESTS IN BENIN

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Évolution des proportions d’aubieret de duramen du cèdre de l’Atlas,

Cedrus atlantica Manetti, en Algérie

B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 1 4 , N ° 3 2 2 ( 4 ) 77BOIS DE CEDRUS ATLANTICA / LE POINT SUR…

Photo 1.Vue de la cédraie méridionale du Bélezma (Aurès) en contact avec l’Atlas saharien.Photo M. Messaoudene, 2012.

Khellaf Rabhi1

Mourad Tafer2

Mahand Messaoudene3

1 Université Hadj Lakhdar de BatnaDépartement d’agronomie5 avenue Chahid Boukhlouf05000 BatnaAlgérie

2 Université Akli Mohand Oulhadj de BouiraDépartement d’agronomieRue Drissi Yahia10000 Bouira Algérie

3 Institut national de recherche forestièreStation régionale de Tizi OuzouBP 30, Yakouren 15365 Tizi OuzouAlgérie

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RÉSUMÉ

ÉVOLUTION DES PROPORTIONSD’AUBIER ET DE DURAMEN DU CÈDRE DEL’ATLAS, CEDRUS ATLANTICA MANETTI,EN ALGÉRIE

L’étude a été conduite dans les cédraiesdu Bélezma (Aurès), du Djurdjura (Kabylie)et de Theniet El Had (Oranie), contrastéesdu point de vue bioclimatique et altitudinal.Elle s’inscrit dans le cadre global du projetsur le fonctionnement des cédraies algé-riennes. La problématique de l’étude estliée à l’absence de données sur le pro-cessus de duraminisation chez le cèdrede l’Atlas, données pourtant très utilespour approfondir les connaissances surla typologie des peuplements de cèdre.L’objectif était de mettre en évidence,dans un premier temps, l’évolution spa-tio-temporelle de la duraminisation. Surl’ensemble des trois cédraies, 485 ron-delles et carottes de bois ont été analysées.Les résultats montrent la faible variationdes proportions du duramen d’une stationà l’autre au sein d’une même cédraie.Globalement, l’âge affecte positivementla formation du duramen et négativementla proportion l’aubier. L’initiation de laduraminisation apparaît plus précoce dansles cédraies de Theniet El Had et Djurdjura(14 à 17 ans) et tardive dans les Aurès(20 à 30 ans). Dans cette dernière localité,le cèdre se singularise par une faible pro-portion d’aubier, variant de 45 % à 50 %.Dans tous les cas, la cédraie du Djurdjura,située dans le bioclimat le plus humide,se distingue des deux autres cédraies parses faibles proportions de duramen etfortes proportions d’aubier, respectivement44 % et 56 %. Le classement établi pourles proportions maximales d’aubier metau premier rang la cédraie de Talla Guillefdont la proportion d’aubier est de 78 %et en dernier la cédraie du Bélezma avecun taux moyen de 68 %. Il se dégage dece fait une tendance à l’évolution des pro-portions d’aubier en fonction du gradientbioclimatique en allant du perhumide ausemi-aride. En outre, l’étude met en évi-dence la très faible proportion de l’aubierchez les arbres dépérissants, avec unevaleur moyenne de 46 %.

Mots-clés  : aubier, duramen, âge, cèdrede l’Atlas, Algérie.

ABSTRACT

VARIATION IN THE PROPORTIONS OFSAPWOOD AND HEARTWOOD IN ATLASCEDARS, CEDRUS ATLANTICA MANETTI,IN ALGERIA

This study was conducted in the cedarforests of the Belezma (Aurès), Djurdjura(Kabylia) and Theniet El Had (Orania)ranges, which vary widely in altitude aswell as bioclimatically. The study wasundertaken as part of an overall projecton the functioning of Algeria’s cedar forests.The problem addressed was the lack ofdata on the process of heartwood formationin Atlas cedars, which provides very usefulinformation to improve knowledge on thetypology of cedar forests. The aim wasfirstly to identify changes in heartwoodformation over space and time. A total of485 tree sections and cores from the threecedar forests were analysed. The resultsshows little variation in the proportionsof heartwood from different stations inthe same forest. Overall, age has a positiveinfluence on heartwood formation and anegative influence on the proportion ofsapwood. Heartwood formation appearsto begin earlier in the Theniet El Had andDjurdjura forests (at 14 to 17 years ofage) and later in the Aurès forests (at 20to 30 years). Cedar trees in the latter char-acteristically have a lower proportion ofsapwood, ranging from 45% to 50%. Inevery case, the Djurdjura forest, whichhas the most humid bioclimate, differsfrom the two others in having a lower pro-portion of heartwood (44%) and a higherproportion of sapwood (55%). The highestproportion of sapwood, 78%, was foundin the Talla Guillef cedar forest, and thelowest in the Belezma forest, where theaverage was 68%. This suggests a tendencyfor sapwood proportions to vary in accor-dance with a per-humid to semi-arid bio-climatic gradient. Our study also high-lighted the very low proportion of sapwoodin trees affected by dieback, where theaverage proportion was 46%.

Keywords: sapwood, heartwood, age, Atlascedar, Algeria.

RESUMEN

EVOLUCIÓN DE LA PROPORCIÓN DEALBURA Y DURAMEN DEL CEDRO DELATLAS, CEDRUS ATLANTICA MANETTI, EN ARGELIA

El estudio se realizó en los cedrales deBelezma (Aurés), Djurdjura (Cabilia) y deTheniet El Had (Región de Orán), que pre-sentan contrastes bioclimáticos y altitudi-nales. Este trabajo se encuadra en el marcoglobal del proyecto sobre el funcionamientode los cedrales argelinos. La principal limi-tación del estudio viene dada por la ausen-cia de datos sobre el proceso de durami-nización en el cedro del Atlas, datos que,sin embargo, son muy útiles para profun-dizar en el conocimiento sobre la tipologíade los rodales de cedros. El propósito delestudio consistía, en un primer momento,en caracterizar la evolución espaciotemporalde la duraminización. Se analizaron485 rodajas y cilindros de madera de lostres cedrales. Los resultados muestran labaja variación de las proporciones de dura-men entre las distintas estaciones dentrode un mismo cedral. Globalmente, la edadafecta positivamente a la formación deduramen y negativamente a la proporciónde albura. El inicio de la duraminizaciónes más precoz en los cedrales de ThenietEl Had y Djurdjura (14 a 17 años) y mástardía en el Aurés (20 a 30 años). En esteúltimo lugar, el cedro se caracteriza poruna baja proporción de albura, que oscilaentre 45% y 50%. En todos los casos, elcedral de Djurdjura, ubicado en el bioclimamás húmedo, se diferencia de los otrosdos por su baja proporción de duramen yalta proporción de albura: 44% y 56%,respectivamente. La clasificación en funciónde la mayor proporción de albura sitúa enprimer lugar al cedral de Talla Guillef conun 78% y en el último lugar el cedral deBelezma con una tasa promedio del 68%.De este hecho se desprende una tendenciaa la evolución de la proporción de alburasegún el gradiente bioclimático que vadel perhúmedo al semiárido. Además, elestudio pone de manifiesto la escasa pro-porción de albura en los árboles moribun-dos, con un valor promedio del 46%.

Palabras clave: albura, duramen, edad,cedro del Atlas, Argelia.

K. Rabhi, M. Tafer, M. Messaoudene

78 B O I S E T F O R Ê T S D E S T R O P I Q U E S , 2 0 1 4 , N ° 3 2 2 ( 4 )

FOCUS / CEDRUS ATLANTICA