46562501 La Connexion Eugeniste Nouvel Ordre Mondial

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` Thierry LEFEVRE

LA CONNEXION EUGNISTE

Petite histoire de la culture de la mort.

Thierry LEFVRE

LA CONNEXION EUGNISTEPetite histoire de la culture de la mort.

SommaireLEUGNISME : LIDOLOGIE DE LA CULTURE DE LA MORT ....... 3 Quest-ce-que leugnisme ? ....................................................... 3 Les applications actuelles de leugnisme ................................... 4 Qui sont les eugnistes ? ............................................................ 8 Le grand redploiement stratgique de leugnisme : le crypto-eugnisme ................................................................. 10 Les mots pour le dire ................................................................. 13 L'HRITAGE EUGNISTE ET RACISTE DU PLANNING FAMILIAL 15 Le "planning familial", propagande et ralit ............................... 15 Portrait de Margaret Sanger ...................................................... 16 Une stratgie peut en cacher une autre ..................................... 20 UNE HISTOIRE DE FEMME, OU LES DBUTS DU "PLANNING" EN FRANCE ............................ 24 Maternit heureuse ................................................................... 24 La rcupration philosophique ................................................... 25 De la contraception l'avortement ............................................. 27 EUTHANASIE ET EUGNISME ...................................................... 31 Le projet .................................................................................... 31 Le vocabulaire ........................................................................... 32 Les acteurs ............................................................................... 32 Les ides .................................................................................. 33 Aujourd'hui ................................................................................ 34 LE PLANNING FAMILIAL, BRAS ARM DU NOUVEL-GE ............ 36 Qu'est-ce qu'une secte ? ........................................................... 36 La franc-maonnerie ................................................................. 38 Le Nouvel-ge .......................................................................... 40 Le Nouvel-ge, inspirateur du nazisme ...................................... 44 Le Nouvel-ge, inspirateur du Planning Familial ........................ 46 La stratgie cache des pro-avortement .................................... 48 CONCLUSION ................................................................................. 51 ANNEXE 1 : QUELQUES EUGNISTES CLBRES ...................... 53 ANNEXE 2 : ENFANT VOULU ET EUGNISME .............................. 61 NOTES ............................................................................................ 65 BIBLIOGRAPHIE ............................................................................. 682

Photo de couverture :Margaret SANGER et son second mari Noah SLEE, industriel fabriquant l'huile bien connue "Trois-en-Un", en vacances dans les Alpes en 1927-28. C'est son argent qui a servi dvelopper la propagande de sa femme et corriger sa rputation de raciste. Le sourire d'une "porte" d'enfants colombiens vivant dans un bidonville, considrs par Margaret SANGER comme de race infrieure. L'I.P.P.F aujourd'hui cherche limiter leur propagation.3

LEUGNISME : LIDOLOGIE DE LA CULTURE DE LA MORTLeugnisme est lidologie de la culture de la mort, dont les consquences les plus meurtrires sont aujourdhui lavortement et leuthanasie. Il est loeuvre dhommes et de femmes qui hassent le Crateur, et donc aiment la mort (Pv. 8:36). Il faut le dmasquer, notamment dans les organisations quil inspire, comme le Mouvement Franais pour le Planning Familial. QUEST-CE-QUE LEUGNISME ? Leugnisme est le fils an de Darwin : si les espces se transforment par la slection naturelle, il y a des races infrieures et des races suprieures. Dj Darwin dclarait : Avec les sauvages, les corps ou les esprits malades sont rapidement limins ; par contre les hommes civiliss construisent des asiles pour les imbciles, les handicaps et les malades, et nos mdecins exercent le meilleur de leurs talents pour sauver la vie de chacun jusquau dernier moment, permettant ainsi aux membres faibles de nos socits civilises de se propager. Il ny a personne parmi ceux qui ont travaill la reproduction des animaux domestiques qui doutera que cela ne soit hautement prjudiciable la race humaine. Galton, cousin de Darwin, inventa la thorie eugniste applique aux tres humains : le remplacement de la slection naturelle par une slection plus volontariste ; en effet, les organisations caritatives, en prenant soin des pauvres et des malades (qualifis de dgnrs, dinaptes et dinfrieurs), empchent la slection naturelle de fonctionner. On exagra alors normment limpact de la transmission des tares, latavisme, pour justifier deux objectifs complmentaires : - favoriser les races dites suprieures, eugnisme positif ; - faire disparatre les races dites infrieures, eugnisme ngatif. Cette vision scientiste, purement matrialiste, o lhomme nest quun rouage dun plus grand mcanisme : la socit ou ltat, prtend amliorer la race4

humaine jusqu gnrer le surhomme. Leugnisme est n lpoque o la science triomphante rvolutionnait le monde de la technique. La tentation matrialiste tait alors grande dutiliser lhomme comme un matriau, ou un animal, que lon peut amliorer par des croisements et une slection scientifique. La socit doit traiter ceux qui seraient considrs comme tars, dysgniques, infrieurs, inadapts, mal volus, comme des membres gangrens, et les amputer, par mesure dhygine sociale, malgr les interdits dune morale bourgeoise, relevant de la superstition judo-chrtienne. La relation avec le mdecin ou le biologiste devient une relation trois : ltat, le mdecin, le malade. LES APPLICATIONS ACTUELLES DE LEUGNISME Lavortement dit thrapeutique : il na rien de thrapeutique car il ne soigne personne, et avec les progrs de lobsttrique, il nest absolument plus ncessaire pour "sauver la mre", mais les mdecins pratiquent des pressions psychologiques notamment sur les femmes enceintes de plus de 35 ans. Le diagnostic prnatal (qui risque dailleurs de blesser lenfant) a pour but quasi exclusif de proposer lavortement si le bb a une probabilit de malformation. On a prfr lappeler hypocritement avortement thrapeutique plutt quavortement eugnique. Lavortement lgalis sous le terme dInterruption Volontaire de Grossesse : nous verrons dans une seconde partie comment lI.V.G. rsulte dune manipulation des mentalits, souvent accompagne de pressions conomiques et psychologiques, dont le but est dempcher les pauvres davoir des enfants. Pour imposer cet avortement, on a eu recours des mythes dont le principal est le mythe de l'enfant "dsir" (voir l'annexe "Enfant voulu et eugnisme"). Lavortement provoqu involontaire : il est gnralement pratiqu dans les pays occidentaux au titre de la contraception, mais par des procds qui sont en ralit abortifs, mcaniques ou chimiques, puisqu'ils interviennent aprs la conception, notamment le stri5

let, dispositif abortif intra-utrin, qui a commenc se rpandre dans la premire moiti du sicle. Sa mise au point a t finance par les mouvements de Birth Control (notamment avec Margaret Sanger). En France le strilet est class, tort, comme un contraceptif. Les pilules contraceptives mini- ou micro-doses, du fait de leur faible dosage dhormones, ont un effet "prventif" en empchant la conception, et au besoin "curatif", en dtruisant le fruit, c'est--dire, abortif que les fabricants et les propagandistes se gardent bien dexpliquer leurs clientes. La pilule abortive, RU 486 et dautres drogues abortives, comme le NORPLANT, sont destines tre rpandues dans le Sud pauvre de l'hmisphre comme des contraceptifs : leur avantage est dtre moins coteux et moins contraignants, donc plus accessibles la population que des pilules journalires. On prtexte la vie et la sant des femmes, mises en danger par des avortements illgaux supposs nombreux (pour lOMS 200.000 femmes meurent annuellement dans le monde davortements illgaux), mensonges dj utiliss pour provoquer la lgalisation de lavortement. La fcondation in vitro avec transfert dembryons (FIVETE) : Elle ralise le rve des eugnistes : sparer totalement la procration de la sexualit. Si le pre daccueil est strile, on slectionne un donneur de qualit et parmi les embryons, celui quon va implanter, en fonction de critres de qualit. Testard a dnonc cet eugnisme dmocratique. La FIVETE, mme quand il ny a pas de slection, est trs meurtrire : on fconde de nombreux ovules, procrant ainsi de nombreux tres humains embryonnaires, dont seule une minorit a une faible probabilit darriver terme. La strilisation involontaire ou force : elle est apparue aux tats-Unis, en Grande-Bretagne, en Sude, pays dclosion de leugnisme. Elle fut aussi pratique en Allemagne sous le Troisime Reich, o beaucoup de recherches furent menes sur des moyens de strilisation de masse, et continues aprs la guerre, dans les pays anglo-saxons, par les mouvements eugnistes. La strilisation force est aujourdhui applique en Chine par le gouvernement communiste, dans le cadre6

dune politique ouvertement eugniste. La strilisation involontaire est applique dans beaucoup de pays du Sud : soit on strilise les femmes leur insu lors dautres oprations, soit on les soumet des campagnes de vaccination visant en fait les striliser par le mlange d'un strilisant avec le vaccin. Leuthanasie : (voir le chapitre "Euthanasie et eugnisme"). Elle est aujourdhui pratique grande chelle en France et dans tous les pays occidentaux, illgalement ou lgalement. Elle a pour but de rduire le cot dentretien des personnes ges et de celles devenues socialement inutiles et en-de des normes positives de "qualit de la vie", considres donc comme indignes de vivre ; elle permet de prenniser les systmes de retraite pour les actifs bien-portants. L encore lhypocrisie est grande : on parle de rduction de la souffrance des malades, de leur qualit de vie, de mort dans la dignit. Le projet du gnome humain : cest un vieux projet des eugnistes. Il a t lanc par la Socit Amricaine de Gntique Humaine (ASHG), fonde par le Dr Franz J. Kallmann (membre de la Socit dEugnique Amricaine) qui avait travaill avec les nazis. La connaissance de la carte du gnome humain permettra daffiner la slection des enfants avant la naissance, et mme leur production industrielle, dans loptique de Francis H. Crick (prix Nobel en 1962 avec James D. Watson pour la dcouverte de lADN) : Aucun nouveau-n ne devrait tre dclar humain jusqu ce quil ait pass avec succs certains tests quant son patrimoine gntique, et, en cas dchec ces contrles, quil soit dchu du droit de vivre (Pacific News Service, 01/1978). On prsente ces recherches comme ayant pour but la "thrapie gnique" ; en ralit la "thrapie gnique" cest la mort du malade ; ici, des tres humains embryonnaires. Lingrence de ltat dans la famille : elle se fait de plusieurs faons. En Chine ltat, avec laide de lI.P.P.F., force les familles navoir quun enfant, quelquefois deux, par des moyens coercitifs (avortement ou strilisation forcs) et de propagande (avec une forte rpres7

"La menace des sous-hommes. Les criminels mles ont en moyenne 4,9 enfants ; un couple criminel : 4,4 enfants ; parents d'enfants mdiocres l'cole (3,5) ; la famille allemande : 2,2 enfants ; un couple dans les bons milieux, 1,9 enfants" de Otto Helmut, in Volk in Gefahr (Peuple en danger), Munich, 1937.

Cette illustration montre bien les racines de l'eugnisme et les sources du prjug anti-familles nombreuses contemporain. Les nazis appliqurent des mthodes brutales. Les cryptoeugnistes d'aujourd'hui ont la mme mentalit que les nazis, mais ils prfrent manipuler leurs victimes en faisant croire que l'avortement et la contraception sont l'exercice de la libert de choix pour le bien-tre.

sion pour les rcalcitrants). Dautres tats mettent en place des politiques pnalisant les familles nombreuses, ou les encourageant la strilisation. Dans le mme ordre d'ides, il arrive que ltat prtende lducation des enfants alors que cest du domaine des parents qui ne font que dlguer leur autorit.8

QUI SONT LES EUGNISTES ? Parmi les eugnistes, deux grandes familles (voir l'annexe "Quelques eugnistes clbres") : * des capitalistes opportunistes ou libres penseurs (Rockefeller, Kellog, Mellon, Ford, Carnegie, Agnelli, Mac Cormick, etc.), qui trouvent dans leugnisme une justification leur gosme et un prtexte pour dtruire des peuples concurrents potentiels (sous prtexte de progrs et de leur bonheur) ; * les socialistes matrialistes, internationalistes ou nationalistes (plus tard appels nationaux-socialistes, nazis), qui se ctoyaient dans les milieux intellectuels des grandes villes. Trs rapidement les premiers financrent les seconds. On aurait pu penser que la rvlation de labomination nazie aurait dfinitivement criminalis leugnisme. Or les annes qui ont suivi la guerre nont pas t celles dune condamnation horrifie et nergique de leugnisme ; si le discours eugniste se fait plus rare, il ne disparat pas pour autant et, lorsquil sexprime, il le fait sans embarras excessif1. Le militantisme eugniste est en France plus le fait dextrmistes no-malthusiens (libertaires et socialistes) que de mdecins. Ces minorits extrmistes ont assur et assurent encore la propagande et le relais de leugnisme anglo-saxon qui, lui, associe bien plus facilement largent, les mdecins et les militants. Cela ne signifie pas que les mdecins franais ne soient pas eugnistes. Ils ne le sont pas ouvertement, mais beaucoup ont acquis les rflexes eugnistes par leur formation, suite aux manipulations du lobby pro-avortement depuis les annes 50. En France, la propagande des eugnistes, qui se confondent avec les no-malthusiens, fut rprime partir de 1920, dans un souci populationniste de ltat. Elle recommence dans les annes 1950, linitiative principalement de la Franc-maonnerie. Les militants du Birth Control ont en effet trouv de longue date de forts appuis et un terreau favorable auprs des courants que le M.F.P.F. qualifie de rationalistes : la Francmaonnerie, la Ligue des Droits de lHomme, la Libre Pense et lUnion Rationaliste. Lensemble de ces9

courants est en ralit une alliance de sectes sotriques et de bouffeurs de curs, ayant en commun la haine du christianisme. La Grande-Bretagne, quant elle, officialisa ds les annes 1920 les pratiques no-malthusiennes. La Sude aussi. Les tats-Unis et le Japon nont pas non plus connu de vritable rpression de leugnisme. Cela explique peut-tre pourquoi ces pays sont les principaux promoteurs de leugnisme dans le monde. La Socit Eugnique anglaise fonda, avec la collaboration deugnistes notoires (dont Margaret Sanger et C.P. Blacker), la Fdration Internationale de la Parent Planifie (I.P.P.F.), loge dans les bureaux de la Eugenics Society Londres. De 1969 1975, le prsident du comit directeur de lI.P.P.F. tait George Cadbury, membre de la Socit Eugnique Anglaise. LI.P.P.F. est toujours membre de la Eugenics Society anglaise en 1977. L'I.P.P.F.est une fdration internationale de tous les mouvements de Planning Familial, notamment le Mouvement Franais pour le Planning Familial. Cest lI.P.P.F. et ses satellites dans les diffrents pays qui ont obtenu : * la lgalisation de la contraception artificielle puis de lavortement, dans les pays occidentaux, comme outils du libre choix dans la rvolution sexuelle (le mot choix est synonyme de slection...) ; * la strilisation involontaire et la dissmination dabortifs sous couvert de services de sant dans le Sud ; * la strilisation et lavortement obligatoires dans la Chine communiste. On peut rsumer en quelques points la politique densemble de lI.P.P.F. : Violation et exploitation de la loi : Les associations de Planning Familial et les autres O.N.G. ne doivent pas utiliser labsence de loi ou lexistence dune loi dfavorable comme une excuse pour leur inaction ; laction en dehors de la loi, et mme en violation de la loi, fait partie du processus stimulant le changement2. La coercition : lI.P.P.F. soutient la politique davortements forcs de la Chine, la plus remarquable de10

toutes les politiques de planning familial3. Le soutien gouvernemental : LI.P.P.F. est soutenue par largent des contribuables britanniques depuis 1967, anne dintroduction de lavortement en Angleterre. En 1980 le gouvernement britannique a donn lI.P.P.F. 22 millions de francs ; en 1987, 66 millions de francs. Les attaques sur dautres cultures nationales : Une priorit spciale a t donne, lintrieur de la rgion europenne, laide de lI.P.P.F. pour des pays ayant des barrires culturelles ou religieuses contre le planning familial, ces pays aux politiques natalistes...4. Lencouragement la promiscuit sexuelle : par la littrature et par la distribution sans contrle de moyens dits contraceptifs. Lhomosexualit et la pdophilie sont des comportements sexuels galement encourags, car striles. LI.P.P.F. et ses affilis prtendent lutter contre le SIDA, rduire le nombre des grossesses adolescentes, amliorer les conditions de vie des femmes. Or ce sont des rsultats exactement inverses quon observe, avec en plus des effets non publis correspondant aux objectifs eugnistes : par exemple laugmentation du taux davortement aux USA chez les noirs5. Le lobbying au plan international : lI.P.P.F. a une forte influence lONU et dans ses agences comme lUNICEF (lUNICEF subventionne les activits de planning familial), lOMS et lUNESCO (le premier secrtaire gnral de lUNESCO, Sir Julian Huxley, tait prsident de la Socit Eugnique anglaise). Les confrences internationales sur la population, organises par lONU, sont dues des initiatives eugnistes. LE GRAND REDPLOIEMENT STRATGIQUE DE LEUGNISME : LE CRYPTO-EUGNISME La plus illustre des eugnistes fut Margaret Sanger, la fois socialiste extrmiste et disposant de largent de son mari capitaliste (Slee, de lhuile Trois-en-Un, voir photo de couverture), fondatrice du Planning Familial, lequel porta plusieurs noms au cours de ce sicle : * de 1922 1939, American Birth Control League11

(Ligue amricaine pour le contrle des naissances) ; * de 1939 1942, Birth Control Federation of America (Fdration amricaine pour le contrle des naissances) ; * de 1942 nos jours, Planned Parenthood (La parent planifie), ou en franais, le Planning Familial ; toutes les associations nationales tant regroupes depuis 1952 dans lI.P.P.F. (International Planned Parenthood Federation, fdration internationale pour la parent planifie). On verra plus loin dans le chapitre "L'hritage eugniste et raciste du Planning Familial" comment, sur les conseils dun consultant en relations publiques, le mouvement accepta, contrecoeur, dabandonner en public le discours rvolutionnaire et eugniste pour apparatre comme promoteur des valeurs nationales et familiales. Cette manipulation gagna au Planning Familial ladmiration et le respect de presque tout le pays, et certainement de toutes les personnes impliques dans les services sociaux. Aprs la seconde guerre mondiale, la Socit dEugnique Amricaine change galement de stratgie : elle passe au crypto-eugnisme sans modifier dun iota ses objectifs. Frederick Osborn, qui avait prsid la Eugenics Society amricaine de 1946 1952 dclarait en avril 1956 : Il y a maintenant 86 ans que Galton a publi Le gnie hrditaire ; il y a 86 ans (...) il envisageait le mouvement eugnique comme quelque chose qui balayerait le monde et ferait finalement de lhomme le matre de sa propre destine sur terre. Cela nest pas arriv. Le mouvement eugnique nest quune petite poigne dhommes dans plusieurs pays ; ici en Angleterre, aux tats-Unis, en Inde, en France. Ils ninfluencent pas lopinion publique. Mme le mot eugnisme est discrdit dans quelques endroits. Pourtant je crois toujours au rve de Galton. La plupart dentre vous aussi, je pense. Nous devons nous demander : o avonsnous chou ? Je pense que nous avons omis de prendre en compte un trait de caractre presque universel trs implant dans la nature humaine. Les gens ne veulent tout12

simplement pas accepter lide que la base gntique formant leur caractre est infrieure et ne devrait pas tre rpte dans la gnration suivante. Nous avons demand des groupes entiers de gens daccepter cette ide. Ils ont constamment refus, et nous navons fait que tuer le mouvement eugnique. Les gens accepteront lide dun dfaut hrditaire spcifique. Ils vont aller une clinique de lhrdit et demander quel est leur risque davoir un enfant dfectueux. Ils comparent ce risque la probabilit davoir un enfant sain, et ils finissent habituellement par une dcision intelligente. Mais ils naccepteront pas lide quils sont en gnral de deuxime choix. Nous devons nous appuyer sur dautres motivations. Dans des circonstances normales, les gens ont un nombre denfants en proportion de leur capacit en prendre soin. Sils se sentent financirement en scurit, sils apprcient les responsabilits, sils sont affectueux, sils sont physiquement forts et comptents, il est probable quils auront une grande famille, pourvu quils aient reu un conditionnement raisonnable dans ce sens. En revanche, ceux qui sont incapables de nourrir leurs enfants, sils craignent les responsabilits, sils sont peu affectueux, ces gens ne veulent pas beaucoup denfants. Sils disposent de moyens efficaces de planification familiale, ils nen auront pas beaucoup. Nos tudes ont dmontr que ctait vrai partout dans le monde. Sur une telle base, il est srement possible de construire un systme de slection volontaire inconsciente. Mais les arguments invoqus doivent tre acceptables de faon gnrale. Cessons de dire tout le monde quils ont une qualit gntique globalement infrieure, parce quils ne seront jamais daccord. Appuyons nos propositions sur le dsir davoir des enfants (ns) dans des foyers o ils bnficieront de soins affectionns et responsables, peut-tre alors nos propositions seront-elles acceptes. Il me semble que si leugnisme veut progresser comme il le devrait, il doit suivre de nouvelles politiques et se raffirmer, et de cette renaissance nous pourrions, de notre vivant, le voir atteindre les buts levs que Galton lui avait fixs. (Eugenics Review, avril 1956, v.48 n1). On crdite souvent Osborn de la rforme du mouve13

ment eugniste aprs la seconde guerre mondiale, en disant quil la purg de son racisme. Cependant, alors mme quil menait cette rforme, il tait secrtement prsident du Pioneer Fund de 1947 1956. Le Pioneer Fund est une organisation notoirement connue pour prner la suprmatie blanche. Bien videmment, un raciste cach ne peut pas purger le racisme ; il peut purger le racisme ouvert tout en gardant une politique que lon peut qualifier de crypto-raciste. En 1973, la Socit dEugnique Amricaine change de nom : elle sappelle aujourdhui Socit pour ltude de la Biologie Sociale. A la fin des annes 50, le docteur Carlos Paton Blacker, qui avait t un dirigeant de la Eugenics Society depuis 1931 (Secrtaire, puis secrtaire gnral, puis directeur, et prsident), fit cette proposition : Que la Socit [dEugnique] devrait poursuivre des buts eugniques par des moyens moins voyants, cest-dire par une politique de crypto-eugnisme, laquelle est apparemment une russite dans la Eugenics Society amricaine. En 1960, cette proposition de Blacker fut adopte par la Eugenics Society anglaise. Cette rsolution dclarait entre autres : Les activits de la Socit dans le crypto-eugnisme devraient tre poursuivies avec vigueur, en particulier, la Socit devrait augmenter son soutien financier la F.P.A. [Association de Planning Familial, la branche anglaise du planning familial] et lI.P.P.F. [Fdration internationale du planning familial] et prendre contact avec la Society for the Study of Human Biology [socit pour ltude de la biologie humaine], qui a dj de nombreux membres actifs, pour voir sil ny aurait pas l des projets intressants que la Eugenics Society pourrait aider. LI.P.P.F. tait ne de la Eugenics Society. Au moment o cette rsolution fut adopte par la Eugenics Society anglaise, Blacker tait le prsident administratif de lI.P.P.F. LES MOTS POUR LE DIRE Le numro de septembre 1994 du Courrier de lUNESCO14

(dont le premier secrtaire gnral fut prsident de la Eugenics Society anglaise) traite de la biothique, ou plus exactement de lthique de lingnirie sur lhomme. Georges B. Kutukdjian, philosophe et anthropologue, chef de lunit de biothique de lUNESCO, y prcise la position de lUNESCO : La premire question qui doit tre pose est en relation avec le diagnostic pr-implantatoire pratiqu sur des embryons fconds artificiellement, qui, en raison de sa plus grande simplicit et de son moindre cot, a toutes les chances de remplacer la thrapie gnique dans les cas, rares, de maladies gntiques. Cela implique un choix [comprendre "slection" NDLR] dont le cadre est dj dfini en termes thiques. La seconde question est de savoir si le travail qui est fait actuellement ne risque pas de se concentrer troitement sur les gnes qui concernent le comportement des gens leur sexualit, par exemple leurs talents et capacits, et mme leurs dviances. Cela pourrait conduire une sorte de rductionnisme gntique dans lequel les gens seraient dfinis exclusivement en termes de leur gnome, ou bien une situation o quelques individus ou groupes pourraient tre stigmatiss par la socit, ostraciss ou mme limins. Cela reviendrait adopter une politique eugniste. Ce discours est une remarquable tentative de subversion du langage : leugnisme ne serait plus le tri et la slection des humains selon des mthodes rserves aux animaux, ce serait seulement les excs ventuels de la haute technologie quasiment irralisables aujourdhui. Ce glissement smantique est partag par une bonne partie des mdias et de la population qui ne voient pas leugnisme dmocratique que Testard dnonce.

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L'HRITAGE EUGNISTE ET RACISTE DU PLANNING FAMILIALLE "PLANNING FAMILIAL", PROPAGANDE ET RALIT En France, quand on coute les gens, on entend parler du "planning". Le "planning" semble faire partie des institutions acceptes et officielles. Pourtant, quand on y regarde de plus prs, on fait des dcouvertes troublantes. Le planning, c'est en France le MFPF (Mouvement Franais pour le Planning Familial) ; il s'agit bien d'un mouvement militant. En 1973-74, dans les premiers numros de "Libration", alors journal ouvertement d'extrme gauche, on retrouve le Planning dans toutes les campagnes de l'extrme gauche, signataire de multiples ptitions, et derrire notamment toute la campagne visant imposer l'avortement. C'est la mme poque et dans les mmes milieux d'extrme gauche qu'on retrouve la promotion de Wilhelm Reich, thoricien communiste de la rvolution sexuelle, et Le Petit Livre Rouge du Lycen dans lequel, entre les recettes pour fumer du haschisch et de la marijuana, on trouve les recettes pour pratiquer une sexualit tous azimuts hors des liens honnis du mariage, avec tout le boniment contraceptif. Aujourd'hui l'extrme gauche de cette poque est installe dans les instances du pouvoir politique et dans les mdias. Ses ides, jadis farfelues et extrmistes, sont rpandues dans les mdias ordinaires, comme tant la normalit ; c'est ainsi que le "planning" est maintenant reconnu comme une institution utile la socit et respectable dans ses fondements. Cependant cette observation sur un pass rcent n'est que la partie merge de l'iceberg. Pour bien comprendre la nature du "planning familial", il faut remonter au dbut du XXme sicle, notamment sa clbre et honore fondatrice, Margaret Sanger, qu'un homme comme Baulieu, le promoteur du RU 486, rvre la tlvision. La cration du "planning" en France, dans les annes 50, est rapporte dans le chapitre "Une histoire de16

femme...". Nous nous attacherons ici l'tude de la fondatrice aux tats-Unis du mouvement et de son esprit. Nous utiliserons donc plus volontiers les termes P.P.F.A. (Planned Parenthood Federation of America, Fdration amricaine pour la parent planifie) et I.P.P.F. (International Planned Parenthood Federation, Fdration internationale pour la parent planifie). La P.P.F.A. a t cre en 1942, anne de lancement de la Solution Finale en Allemagne nazie , ce qui n'est pas une concidence. L'I.P.P.F. est cre en 1952 et regroupe toutes les associations de planning du mme esprit ; dont le M.P.P.F. en France. En ralit la P.P.F.A. n'est pas ne en 1942. Elle n'est que la continuation de l'A.B.C.L. (Ligue amricaine pour le contrle des naissances)6 fonde en 1919 par la mme Margaret Sanger. [De mme l'I.P.P.F. reprenait Londres les locaux de la Eugenist Society]. PORTRAIT DE MARGARET SANGER Il ne s'agit pas d'une quelconque suffragette mais d'une femme intelligente, toute oriente vers le mal, un gnie satanique, l'origine, et de nos jours encore, de massacres l'chelle industrielle ; est-ce en raison de son appartenance rosicrucienne ?7 Une socialiste rvolutionnaire Sanger tait une femme rebelle, forme auprs de socialistes rvolutionnaires comme Eugne Debs, Emma Goldman (agitatrice fministe), Francisco Ferrer etc. dont la "thologie" se fonde sur les crits de Ellen Key, fministe sudoise, sur Nietzsche avec sa moralit subjective (thique situationniste, dirions-nous aujourd'hui), et sur l'eugnisme. Pour elle, "le lit du mariage est l'influence la plus dltre de l'ordre social", la maternit un esclavage, et la sexualit hors mariage un must. Elle dtruisit son premier mariage dans son premier adultre avec le sexologue Havelock Ellis. Elle eut pour amis, amants ou camarades, toutes sortes de socialistes, tous eugnistes : Havelock Ellis, disciple de Galton, les lninistes H.G. Wells, George Bernard Shaw, Julius Hammer, les Nationaux-Socialistes (nazis) Ernst Rdin, Lon Whitney, Harry Laughlin, etc.17

Pour eux, pas de Dieu ; c'est l'tat, principe suprme, qui dcide en dehors de toute considration de morale intangible. Il faut dtruire la famille, vue comme une

1925 : des "militantes" de la Ligue pour le contrle des naissances vendant la "Birth Control Review" Atlantic City, New Jersey, ville de casinos et de prostitution au bord de l'ocan. C'est un symbole du mouvement de Margaret Sanger : une bourgeoisie libertine qui se prend pour la race suprieure et veut liminer les pauvres en leur imposant un contrle des naissances.

"institution bourgeoise", pour la remplacer par un contrle tatique de la reproduction et de l'ducation, le Lebensborn. Ainsi l'tat peut exercer son contrle sur la "production" des individus du futur, tant au plan quantitatif que "qualitatif" 8.18

L'ide raciste et eugniste La doctrine eugniste de Francis Galton donna naissance une pense fort la mode au dbut du sicle, des annes 1920 1940. Une chaire d'eugnisme fut cre l'universit de Londres ds 1904. L'adhsion l'eugnisme se rpandit alors trs rapidement dans les milieux universitaires, particulirement en Allemagne, en Angleterre et aux tats-Unis. Une des motivations principales de Margaret Sanger, tout au long de sa vie, fut l'obsession du retour la "slection naturelle" des populations qui vivaient dans les taudis et "qui cause de leur nature animale se reproduisaient comme des lapins et outrepasseraient bientt les limites de leur taudis ou de leur pays, et contamineraient alors les meilleurs lments de la socit avec des maladies et des gnes infrieurs" 9. "L'acte le plus charitable qu'une famille nombreuse puisse faire pour l'un de ses enfants en bas-ge, c'est de le tuer"(1920). "Les services de maternit pour les femmes des taudis sont nuisibles la socit et la race. La charit ne fera que prolonger la misre des inaptes"(1922). "Aucune femme et aucun homme n'aura le droit de devenir parents sans un permis de parent"(1934). La politique raciste Dans la Revue pour le contrle des naissances 10, Sanger crivit en mai 1919 : "Plus de naissances chez les personnes aptes et moins chez les inaptes voil le but principal du contrle des naissances". Le numro de novembre 1921 portait en manchette : "Le contrle des naissances, pour crer une race de pur-sangs !". Les liens entre le mouvement eugniste et le mouvement de "birth control" sont nombreux, et visibles jusqu'en 1942. Margaret Sanger l'explique : Le contrle des naissances, qui a t critiqu comme tant ngatif et destructif, est vraiment la plus grande et authentique mthode eugnique et son intgration au programme de l'Eugnique donne immdiatement un pouvoir concret et raliste cette science. En fait, le contrle des naissances a dj t accept par les plus lucides et les plus clairvoyants des eugnistes euxmmes, comme la plus constructive et la plus nces19

saire des mesures de la sant raciale11. Avant que les eugnistes et tout ceux qui travaillent l'amlioration de la race puissent russir, ils doivent d'abord faciliter le contrle des naissances. Tout comme les promoteurs du contrle des naissances, les eugnistes, par exemple, cherchent porter assistance la race par l'limination des inaptes. Tous deux poursuivent le mme but mais insistent sur des mthodes diffrentes12. Le soutien aux nazis La Revue pour le contrle des naissances fourmillait d'crits litistes manant des eugnistes les plus renomms et respects (scientifiques, mdecins, psychologues). L'un d'eux, le Dr Lothrop Stoddart, diplm de Harvard, directeur la Ligue amricaine pour le contrle des naissances, crivit en 1940 un livre13 dont le chapitre intitul "Au tribunal eugnique" exprimait son admiration pour la faon dont les Allemands purifiaient leur race par la strilisation des inaptes : "La loi de strilisation extirpe les plus mauvais traits gntiques de la race germanique d'une manire scientifique et vraiment humanitaire". Dans l'ditorial de la Revue pour le contrle des naissances en avril 1932, on trouve un "Plan pour la paix" et parmi les mesures prconises : "Appliquer une politique srieuse et ferme de strilisation et de sgrgation cette fraction de la socit... dont l'hritage est tel qu'ils peuvent transmettre des traits contestables leur descendance. Prparer des terrains agricoles et des btiments pour ces personnes mises de ct, o on leur apprendrait travailler, sous la supervision d'instructeurs comptents, pour le restant de leur vie". C'est le projet de camp de concentration ! Quelle diffrence y a-t-il avec ce texte de la mme poque : "Ceux qui sont physiquement et mentalement en mauvaise sant ne doivent pas perptuer leurs souffrances dans les corps de leurs enfants. L'tat doit placer la race au centre de toute la vie" ? Seul l'auteur est diffrent : c'est Adolf Hitler dans Mein Kampf. C'est d'ailleurs le rgime nazi qui lgalisa et encouragea la contraception et20

l'avortement des Juifs et des Slaves, considrs comme des races infrieures. Il n'y a donc rien d'tonnant ce qu'une connivence se soit tablie entre le mouvement du "birth control" et les nazis. Cette connexion apparat encore plus clairement dans des articles de la Revue pour le contrle des naissances : en 1933, "La strilisation eugnique : un besoin urgent" de Ernst Rdin, directeur de la strilisation gntique sous Hitler, puis fondateur de la Socit Nationale-Socialiste pour l'hygine raciale ; toujours en 1933, "La strilisation slective" de Lon Whitney, qui loue et dfend la politique raciale du IIIme Reich. Dans le numro de novembre 1939 de la Revue pour le contrle des naissances parat une tude comparative des politiques de contrle des naissances de l'Italie et de l'Allemagne14 qui approuve le programme allemand, car il a t bien plus soigneusement men. Le besoin de qualit aussi bien que de quantit y est reconnu. Harry Laughlin, un des militants les plus actifs dans la Ligue amricaine pour le contrle des naissances, est l'auteur d'une loi-cadre de strilisation eugnique qui fut directement adopte par Hitler et valut Laughlin le titre de Docteur Honoris Causa de la Facult de Mdecine de l'Universit de Heidelberg, alors centre du racisme "scientifique". Il y a d'autres relations de ce genre, et encore aujourd'hui, avec des mouvements racistes pour la suprmatie blanche. UNE STRATGIE PEUT EN CACHER UNE AUTRE Aujourd'hui, ce racisme agit toujours au planning familial, mais de faon cache : Acte I : le "Projet Ngro" de 1939 qui s'inquitait de ce que "La masse des ngres, particulirement dans le Sud, continue dsastreusement de se reproduire sans frein, le rsultat en est que cette croissance parmi les ngres vient de la fraction la moins intelligente et apte, plus encore que parmi les blancs". La proposition tait faite15 d'embaucher trois ou quatre pasteurs noirs, avec une bonne exprience du travail social et des facilits de communication, pour sillonner le Sud en prchant le21

contrle des naissances16. Ainsi la motivation raciste serait cache derrire une motivation religieuse. Acte II : aujourd'hui les noirs reprsentent 11% de la population des tats-Unis, et de 32 43% des avortements17. Est-ce une "concidence" ? Parfois les intentions transparaissent : "Chaque pays aura dcider sa propre forme de coercition, et devra dterminer quand et comment elle devrait tre employe. A prsent, les moyens sont la strilisation et l'avortement obligatoires. Peut-tre un jour sera-t-il possible d'imposer un contrle des naissances" 18. Malheureusement quelquefois elles se traduisent en actes : l'avortement forc en Chine socialiste19 en est l'exemple. Le gnie du marketing Sur les conseils d'un consultant en relations publiques, le mouvement se rsigna abandonner le vocable de "contrle des naissances". La Ligue amricaine pour le contrle des naissances, dsormais dnomme, en 1939, Fdration amricaine pour le contrle des naissances20 devint la Fdration amricaine pour le planning familial21, car l'opinion amricaine commenait s'mouvoir des camps de concentration et de l'antismitisme, et abandonna ses diatribes eugnistes, racistes, antismites et rvolutionnaires qu'elle remplaa par un nouveau projet : - campagne d'affiliation de groupes locaux et de recrutement massif la base ; - lancement d'une campagne de propagande pour les classes moyennes, base sur le patriotisme et les valeurs familiales22 ; - offensive pour s'allier les groupes d'influence : corps mdical, clerg, travailleurs sociaux, enseignants...; - invention du mythe de la "surpopulation"23. Rapidement cette stratgie lui acquit, ainsi qu'au planning familial, l'admiration et le respect de presque tout le pays, et notamment de toutes les personnes impliques dans les services sociaux.22

Il n'est pas tonnant alors, dans les annes 50, de voir les glises Mthodistes24 promouvoir le strilet, instrument abortif, alors qu'avant 1930 toutes les glises taient contre la contraception25. Le champ du planning s'tend d'une manire rapide : il s'agit d'exploiter les vices d'une humanit dchue: la recherche de la facilit, la peur de prendre des responsabilits. La subversion Ds le dbut, Margaret Sanger s'engagea dans des relations sexuelles illicites26, qu'elle considra comme conformes la nouvelle morale qu'elle voulait instaurer. Aujourd'hui encore, le planning encourage la promiscuit sexuelle et l'homosexualit ; il dispose de plusieurs outils cet effet : - l'ducation sexuelle dans les coles ; - les cliniques bases dans les coles, distribuant des "contraceptifs" et pratiquant des avortements sans le consentement parental ; - la distribution gratuite de prservatifs et de pilules... pour prvenir le SIDA ! Le moyen le plus utilis pour masquer la sordide ralit, c'est d'utiliser des termes reconnus comme "positifs" et mme des valeurs chrtiennes, associs un langage dgradant. Exemples : . la promiscuit sexuelle devient la LIBERT sexuelle, . la matrise de soi devient du REFOULEMENT sexuel, . les homosexuels deviennent une MINORIT OPPRIME, et l'homosexualit une manifestation de la DIVERSIT, . l'abstinence devient la MISRE sexuelle, . l'avortement (meurtre d'un enfant) devient le DROIT de la femme, un CHOIX MORAL, . l'limination des improductifs devient la mort dans la DIGNIT, ou un homicide par COMPASSION, . le poison RU 486 devient la proprit MORALE des femmes,23

. etc. Rcolter l'argent public Margaret Sanger a toujours su prendre l'argent o il se trouvait : son premier mari tait un bourgeois ais, son second mari un riche industriel (Noah Slee, patron de l'huile "Trois-en-Un", voir photo de couverture) qui devint le donateur principal des campagnes de sa femme. Elle russit mme subvertir des fondations anciennement chrtiennes comme les fondations Mellon, Rockefeller, Ford... Leur argent servit blanchir sa rputation de raciste et ouvrir des portes Washington pour libraliser la contraception et amorcer des pompes argent public : chaque dollar priv recueilli se multiplie en finanant des lobbyistes et des collecteurs de fonds.

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UNE HISTOIRE DE FEMME, OU LES DBUTS DU "PLANNING" EN FRANCELa disparition du Docteur Marie-Andre LAGROUA WEILL-HALL, au dbut de l'anne 1994, est passe relativement inaperue. Pourtant le rle dterminant qu'a jou cette femme dans la cration du Planning Familial en France aurait pu, au moins chez ces gensl, une poque o l'on aime les commmorations, tre l'occasion de rappeler les grandes lignes de leur activisme ininterrompu. S'il n'en a rien t, c'est en fait parce que ce mdecin hospitalier s'tait rendu compte en 1967, aprs dix ans d'activit militante, qu'elle avait servi une autre cause que la sienne. Elle aurait pu n'en rien montrer, ce qui lui aurait valu honneurs publics, prestige et postes d'importance (elle aurait probablement pu occuper le ministre de la Sant en lieu et place de sa quasi-homonyme Simone Veil, et ses livres succs lui auraient ouvert l'Acadmie Franaise, avant l'autre fministe Marguerite Yourcenar) ; elle aurait pu encore s'loigner sans rien dire, ce qui lui aurait valu un poste honorifique gratifiant comme la prsidence de la Croix-Rouge, qui chut un moment Georgina Dufoix, ou encore, en tant que prsident de France-URSS, l'ambassade de France l'UNESCO, comme Gisle Halimi. Eh bien, non ; quand elle prit conscience, un peu tard, que son idal avait t rcupr au nom de l'idologie de l'I.P.P.F., aux fondements racistes, eugnistes et libertariens, elle eut un sursaut et se mit dnoncer les manipulations, un peu comme Bernard Nathanson, le promoteur de l'avortement aux tatsUnis, du jour o il s'aperut qu'en ayant pris cause pour "la femme", il devenait le meurtrier de l'enfant, son deuxime patient. MATERNIT HEUREUSE Ds sa premire anne de mdecine, dans les annes trente, Marie-Andre Lagroua perut l'acuit du problme des naissances, et pas seulement de l'avortement, comme le voudrait un grand quotidien du soir dans son article ncrologique. C'tait l'poque de la grande crise conomique, des difficults d'accs au logement, du chmage en grand nombre et du peu de25

considration pour les familles, puisqu'on dut attendre 1939 pour le premier Code de la Famille. La dtresse relle existait pour les jeunes maris confronts l'accueil de l'enfant et l'gosme de la socit. La jeune tudiante ressentait trs vivement les malheurs et les injustices qui se rattachaient au problme des naissances, et dcidait d'entreprendre une action en vue de chercher des solutions. L'ide du Docteur Lagroua tait de "satisfaire aux voeux du couple en ce qui concerne les problmes de la naissance, du couple lui-mme et de la famille ; c'est--dire la fcondit, la strilit, la conception, la matrise de la procration, l'acceptation d'une grossesse en cours"27. Ce projet, elle lui donne le titre de Maternit Heureuse, volont de respecter la vocation de la femme et dsir de la dbarrasser des vicissitudes physiques et sociales qui la blessent. On retrouvera par la suite la mme inquitude chez les Papes contemporains qui proposent le concept et la pratique de "paternit responsable". La communication de Dr Lagroua Weill-Hall l'Institut de France en mars 1955 sur la Maternit volontaire aura un grand retentissement et constitue le dpart d'une campagne qui aboutit l'anne suivante la fondation de Maternit Heureuse. LA RCUPRATION PHILOSOPHIQUE A partir de ce moment vont commencer les tentatives de rcupration qui aboutiront quatre ans plus tard, en 1960, l'affiliation la Fdration Internationale de la Parent Planifie, plus connue sous ses initiales anglaises de I.P.P.F. Cette rcupration de Mme Weill-Hall sera essentiellement l'oeuvre "de femmes de la Francmaonnerie qui entrent en contact avec M.-A. WeillHall, car l'adhsion de la Franc-maonnerie aux luttes pour la maternit volontaire est ancienne. (...) Les devoirs de la femme et la libert de la conception est le thme de travail choisi par la Grande Loge fminine pour organiser sa rflexion durant l'anne 1956" 28. Les membres de cette socit annoncent aussi ce qui apparatra comme leur philosophie profonde, la sparation de la sexualit et de la procration. Ils "affirment le dsir de libert ressenti par les femmes et les26

hommes qui souhaitent pouvoir dcider d'avoir ou non des enfants tout en jouissant de la vie sexuelle indispensable, base de l'union des couples" 29.

Une haute dignitaire de la Grande loge fminine de France. Le jugement ngatif de l'glise sur les associations maonniques demeure inchang, parce que leurs principes ont toujours t considrs comme inconciliables avec la doctrine de l'glise, et l'inscription ces associations reste interdite par l'glise. [Congrgation pour la doctrine de la foi, 26/10/1983]

Cette philosophie sera plus tard dveloppe par le Dr Pierre Simon, deux fois Grand Matre de la Grande Loge de France. Il fut aussi le directeur de cabinet de Robert Boulin, ministre de la Sant (en gnral les ministres ne choisissent pas leurs directeurs, ils leur sont "recommands" par l'Administration ; mais qui a27

recommand Simon, puisqu'il n'appartenait pas l'Administration ?) et dont le dcs tragique a suscit tant de commentaires, la famille refusant d'accepter la thse du suicide. Simon, donc, galement, mais on voit que cela va ensemble, vice-prsident du Planning Familial et prsident de son collge mdical, dveloppe cette revendication de la philosophie des Francs-maons dans son livre "De la vie avant toute chose" : D'un ct le couple affectif et sexuel, la femme procratrice et l'homme non-gniteur (...), de l'autre la socit mdiatise par le mdecin qui rapproche la demande d'enfant d'une disponibilit de semence anonyme, centralise et gouverne par une banque de sperme. La sexualit sera dissocie de la procration et la procration de la paternit. Cette dmarche est aux antipodes des conceptions de Marie-Andre Weill-Hall qui, au contraire, veut viter que le mdecin, et la science qu'il reprsente, se substitue au couple. DE LA CONTRACEPTION A L'AVORTEMENT C'est paradoxalement le vote de la loi autorisant la contraception en 1967 qui lui rvle l'amplitude du "malentendu" et l'amne dmissionner du Planning Familial dont elle refuse la prsidence d'honneur. Dans une note au Ministre de la Sant, Robert Boulin, en 1969, elle observe : Le changement de la loi sur la contraception est ressenti par l'ensemble de la population comme un feu vert, d'o une demande accrue de sa part. Une vritable nvrose se saisit de beaucoup de milieux qui traduisent leur angoisse en proposant, sans formation pralable, des cours d'ducation sexuelle et d'enseignement contraceptif. Consciente que la terminologie de "Planning Familial" a une implication revendicatrice et malthusienne qu'il n'est pas souhaitable de voir adapter dans notre pays, elle propose d'y substituer dans la plus large mesure possible celle d'tude des problmes de naissance sans connotation idologique. Elle-mme va mettre en route une exprimentation pilote, partir d'octobre 1968, au CHU La Piti-Salptrire, sur les femmes frquentant une Maternit, et se consacrera, partir du vote de la loi sur la contraception, rechercher les meilleures manires de rpondre la demande de la population dans une perspective d'Hygine Mentale.28

Elle sera l'observateur de la France au Congrs International du Planning Familial Dacca, au Pakistan, du 28 janvier au 5 fvrier 1969, en tant que charge de mission du Ministre des Affaires trangres. Le congrs avait comme thme les meilleurs moyens d'appliquer un programme de planning familial au Tiersmonde, et les meilleures techniques d'valuation en cours. Il runissait quatre cents participants appartenant dix-huit pays en voie de dveloppement et neuf pays industrialiss, dont trente-huit reprsentants des tats-Unis. Parmi eux, cinq reprsentants du Dpartement d'tat et dix universitaires de renom. Les organisateurs, essentiellement anglo-saxons, homognes dans leur idologie, taient flanqus par une trs forte reprsentation amricaine dans les seize organisations internationales figurant au Congrs, en particulier la Fondation Ford (12 dlgus), le Population Council (16 dlgus) et le Comit pour la crise de la population (6 dlgus). Mme Weill-Hall remarque que "les conseillers du Planning Familial dans le Tiers-monde ne sont en ralit que des agents de propagande contraceptive" pays au pices "puisqu'ils touchent selon le nombre des sujets rabattus". Mais les rsultats sont insuffisants pour diminuer la natalit aux yeux de ces organisations dont le "programme parat avoir atteint un caractre d'urgence presque paroxystique". "Aussi plusieurs rapports avancent-ils pour la premire fois un nouveau moyen pour faire baisser la natalit : l'avortement provoqu". Le Dr Malcom Potts, secrtaire gnral du comit mdical de l'I.P.P.F., n'hsite pas affirmer que contraception et avortement ne sont pas comptitifs mais complmentaires. Le Dr Sushila Gore, du comit mdical de l'I.P.P.F., propose un programme d'action d'urgence, hors duquel elle ne voit pas de solution, en deux temps : avortement et strilisation, puis contraception et ducation en planning familial, l'avortement tant toujours le remde en cas : d'chec de la contraception, d'ignorance de la contraception, d'un manque d'information ou de l'absence d'un service du Planning Familial. Quelques mois aprs, en septembre, dans les mmes conditions, le Dr Weill-Hall sera Budapest la VIme29

Confrence pour l'Europe, l'Afrique du Nord et le Proche-Orient de l'I.P.P.F., sur le thme : dmographie sociale et responsabilit mdicale. C'est l qu'elle note que : l'avortement provoqu est considr dornavant comme un moyen de lutte contre une trop forte natalit et pour la premire fois, avec un grand tonnement, l'avortement chirurgical de contraception. Or jusquel, dans les congrs de l'I.P.P.F., la rubrique moyens contraceptifs tait distincte de celle de l'avortement ; ce changement d'attitude est manifeste. Dans la discussion, le reprsentant du bureau de l'I.P.P.F. annonce que l'avortement devrait tre considr comme un moyen de contraception. Le congrs tire de ses travaux "deux consignes d'action immdiate : l'extension systmatique des programmes du Planning Familial toutes les populations, et la libralisation des lois sur l'avortement". Le Dr Lagroua Weill-Hall remarque dans son rapport au ministre : De telles conclusions, si elles taient reprises en France et dans les perspectives du Congrs, engageraient gravement l'avenir de la population. On sait ce qu'il en fut et ce qu'il en est. C'est enfin, un an aprs, en octobre 1970, Tokyo, que le Dr Lagroua Weill-Hall reprsente nouveau la France au IIme congrs de l'I.P.P.F. pour la rgion Ouest-Pacifique, sur le thme gnral : le Planning Familial et le changement social. Elle constate nouveau que l'accent a t mis sur l'chec des programmes contraceptifs et la priorit accorde l'avortement de masse. (...), la destruction du foetus est donc adopte par le Planning Familial international pour son programme d'action, comme remde majeur la surpopulation. Les allusions qui sont faites ici et l la dmocratie, au respect de la vie, la dignit humaine, aux droits de l'homme et la libration de la femme ont un caractre lectoral qui ne peut que dprcier la valeur de l'ensemble des travaux, moins qu'il n'en donne la mesure relle. Le Dr Lagroua Weill-Hall prsentera le bilan de ces travaux aux tats Gnraux de la Femme Versailles le 22 novembre 1970 dans son discours : La vraie ou la fausse libration de la femme par la contraception et l'avortement. Pour Maurice Schumann, qui le lui crivit, c'est un30

travail "absolument remarquable, de loin ce que j'ai entendu de plus intelligent et de plus honnte. (...) Ce dossier objectif se rfre toute l'argumentation sur laquelle vous avez tay le planning et dont vous assumez lucidement les implications". Le discours commence ainsi : En 1956, quand nous avons contribu avec un petit nombre d'amis promouvoir le Planning Familial en France, nous pensions travailler pour le mieux vivre des couples et la libration de la femme. Du moins l'avons nous cru. Nous assistons dsormais une exploitation dmagogique de la mme ide, qui ne peut plus offrir aux femmes que l'image d'une fausse libration. C'est ainsi qu'en France nous nous retrouvons en pleine campagne lectorale en faveur de la libralisation de la loi sur l'avortement, alors que la mise en place de la contraception n'est faite ni dans les textes d'application de la loi, ni dans les pharmacies, parce qu'en ralit elle n'est mme pas faite dans les esprits. Les campagnes en faveur de la libralisation de l'avortement se multiplient en effet, travers le monde, pour tenter de pallier l'chec gnral de l'application des mesures contraceptives et comme pour le masquer. La prise en charge, par diverses organisations et par les mdecins, du problme contraceptif, a plus entran une dmission collective des populations, qu'veill rellement leur responsabilit, et il est tout naturel que la contraception, assume par les autres par exemple par le mdecin se solde finalement par l'avortement rclam comme une revendication lgitime adresse au mdecin qui a rat sa contraception et qui endosse ainsi jusqu'au bout la responsabilit du refus de l'enfant. Le "droit de la femme" l'avortement est une expression qui ne consacre en ralit que son esclavage. Dsormais, on n'entendra plus parler du Dr MarieAndre Lagroua Weill-Hall.

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EUTHANASIE ET EUGNISMEOn parle aujourd'hui beaucoup de "mort dans la dignit", de "suicides assists", "dinterruptions de grossesses", de "rductions embryonnaires", d'"avortements thrapeutiques". Il ne s'agit pas rellement de nouveauts car le vingtime sicle l'imagination fertile s'est donn la capacit technique de raliser ses ambitions. Le clan eugniste ne s'est pas limit l'obligation de moyens, mais a su se doter de ceux-ci pour atteindre ses objectifs. C'est sous cet clairage qu'on peut regarder les exterminations en masse du IIIme Reich, notamment "l'euthanasie" des malades mentaux en Allemagne, dont les psychiatres ont t directement responsables. Lopinion publique et les psychiatres daujourdhui connaissent souvent mal ce chapitre de leur Histoire. LE PROJET Jusque-l, le traitement des malades mentaux avait constitu un progrs notable pour les patients. Les Allemands y avaient dailleurs jou un rle important. Or, fin 1939, quatre hommes, en prsence d'un groupe de mdecins et dun chimiste, furent dlibrment tus loxyde de carbone. Ce n'taient mme pas des criminels, ni des perturbateurs. Ils taient coopratifs et en confiance. Ctaient des patients ordinaires dun hpital psychiatrique d'tat, responsable de leur bientre. Cette exprience "russie" conduisit l'installation de chambres gaz dans bon nombre dhpitaux psychiatriques (Grafeneck, Brandenburg, Hartheim, Sonnenstein, Hadamar, Bernburg). Lextermination des malades mentaux tait un grand projet bien organis, comme n'importe quel autre projet psychiatrique, et mme mieux. Tout avait t prpar et planifi. Puis les mthodes ont t mises au point. On a cr une agence de transport spcialise, construit des fours crmatoires dans les hpitaux psychiatriques, etc. Dans cette organisation taient impliqus toute une srie dhpitaux et dinstitutions psychiatriques, des professeurs de psychiatrie, des directeurs d'tablissements et du personnel des hpitaux. Llimination de masse devint un travail routinier. Ces psychia32

tres, sans y tre forcs, agissaient selon le mme principe que le trop fameux commandant du camp de concentration Koch : Il ny a pas de malades dans mon camp. Il ny a que des bien-portants et des morts. LE VOCABULAIRE Cependant un glissement smantique stait opr pour dsigner cette opration : "aide aux mourants", "libration par la mort", "destruction des vies sans valeurs", "euthanasie", "action caritative" ou plus brivement "action". La plus grande erreur que nous puissions commettre serait de croire un programme lgitime au plan social, moral et mdical, et que seuls les excs taient rprhensibles. Or, il ny a eu aucun excs. Une opration civile a rarement t aussi bien planifie, organise et mise en oeuvre avec autant de prcision. Avec le temps, lordonnance doxyde de carbone fut applique pour des motifs de plus en plus lgers : malformations diverses, incontinence, difficults d'ducation, prsence superflue, bouche inutile, improductivit, indsirabilit. On pourrait trouver un dnominateur commun : l'limination des faibles. On estime aujourd'hui que les victimes se montent 275 000 dans ce contexte hospitalier. LES ACTEURS On pourrait penser que les personnes qui ont men cette extermination sont des brutes aux instincts bestiaux ou des gens peut-tre forcs par le systme nazi. Il nen est rien. Il sagit de gens normaux, ayant reu une bonne ducation, d'un haut niveau de formation, bons pres de famille. Les mdecins qui ont organis cette opration l'ont fait de leur plein gr. Ceux qui ne voulaient pas y participer nont pas t inquits. Le directeur de linstitution de Hadamar tait personnellement responsable du meurtre de "plus de 1000 patients". Il ouvrait les bouteilles de gaz et regardait dans le judas ses patients mourir, enfants compris. Il dclara : "Bien sr, tout cela me travaillait. Mais le fait d'apprendre que des scientifiques minents comme le Pr. Carl Schneider, le Pr. Heyde, le Pr. Nitsche, prenaient part l'action me rassurait". Pour se justifier, le Dr Karl Brandt, directeur mdical du projet deuthana33

sie, dit : Les professeurs duniversit ntaient-ils pas pour ce programme ? Qui aurait pu tre plus qualifi queux ? Et en effet, ce sont les psychiatres les plus minents qui ont lanc ce programme. Comment cette mentalit a-t-elle pu apparatre et se dvelopper ? Il faut revenir aux annes 20 pour trouver les ides qui ont tout dclench. LES IDES Il y avait dans la psychiatrie (pas seulement allemande), des tendances prononcer des jugements de valeur, sur des individus et sur des groupes, fonds sur des bases mdicales ou mdico-sociologiques. Des crits considrs comme scientifiques (aujourdhui encore) avaient prpar le terrain. L'ouvrage le plus significatif est La libert de destruction des vies indignes dtre vcues publi Leipzig en 1920, crit par le psychiatre renomm Alfred Hoche et le juge respect Karl Binding. Le livre eut un tel succs quil fallut le rditer en 1922. Ce livre dfendait la thse selon laquelle llimination des gens sans valeur devait tre lgalise. Ainsi les concepts de vie sans valeur ou vie indigne dtre vcue utiliss par les nazis viennent de ce livre. Binding et Hoche y parlent dtres humains sans valeur. Ils y plaident pour llimination de ceux quon ne peut pas sauver et dont la mort est de ncessit urgente. Ils parlent de ceux qui sont au-dessous du niveau de la bte et qui nont ni la volont de vivre ni celle de mourir. Ils voquent ceux qui sont mentalement morts et qui forment un corps tranger la socit des hommes. Les auteurs insistent en particulier sur le facteur conomique, le gaspillage dargent et de travail dans les soins aux retards. Ils font appel une attitude hroque suppose perdue. Hoche tait professeur de psychiatrie et directeur de la clinique psychiatrique de Freiburg de 1902 1934. Il a apport par ailleurs une contribution juge valable la neuropsychiatrie. Beaucoup de spcialistes minents ont t forms dans sa clinique (le Dr Robert Bartenberg par exemple). Sa vision saine de la classification des maladies mentales a eu une influence considrable sur la psychiatrie amricaine, notamment travers Adolf Meyer, professeur de psychiatrie John Hopkins. Lui mme considrait La libert de destruction des vies34

indignes d'tre vcues comme lune de ses oeuvres majeures. Lautre courant intellectuel qui contribua au massacre des malades mentaux a t lexagration de linfluence de lhrdit des maladies mentales. Ernest Ruedin, professeur de psychiatrie luniversit de Ble, en Suisse, et Munich, est le plus reprsentatif de cette tendance. Il fut celui qui fournit la justification scientifique aux strilisations de masse des handicaps. Il est lartisan principal de la loi de strilisation force de 1933. Les rsultats des tudes sur les castrations forces de 1933 1945 sont encore cits par la littrature psychiatrique daujourdhui, en gnral sans esprit critique. On peut sans conteste relier ce courant intellectuel la Eugenics Society de Londres qui cda ses locaux la Birth Control Society, la branche anglaise du Planning Familial International (I.P.P.F.). Les porte-parole du mouvement eugniste (Margaret Sanger et Mary Stopes) avaient effectivement un langage raciste et prnaient la strilisation force des faibles. AUJOURDHUI Ce nest pas une histoire finie car les mules contemporains ne manquent pas et on peut sans outrance relier Binding et Hoche Caillavet ou Schwarzenberg. On retrouve, cachs derrire la mme phrasologie humanitaire, les mmes motifs conomiques sordides et la mme indiffrence l'gard des personnes humaines. Il ny a en fait que deux conceptions de la mdecine : la premire considre la vie humaine comme sacre, et va tout faire pour la protger : recherches, soins, accompagnement, etc. On la jusquici considre comme la vocation intrinsque de la mdecine. L'autre approche ne voit dans lhumain quun matriau grer, son premier souci tant la rentabilit. Son idal est souvent celui de lhomme voluant vers une amlioration de la race ; c'est ce qu'explique Henri Laborit dans son livre L'homme imaginant (10/18, 1970, p.187-188) : [L']individu appartient une espce qui est elle-mme l'aboutissant d'une trs longue ligne volutive. (...) Ce qui la caractrisait essentiellement, cette espce, c'tait35

le fait de possder dans son cortex des zones associatives particulirement dveloppes, sur le fonctionnement desquelles repose l'imagination cratrice. Or il apparat en dfinitive que trs peu d'hommes aujourd'hui, aprs des milliers d'annes d'volution humaine, sont capables d'utiliser ces zones cervicales privilgies. Ainsi peut-on dire qu'ils vieillissent avant mme d'tre ns leur humanit. En d'autres termes, ne sont-ils pas encore au stade volutif non de leurs grands-parents, non de leurs anctres, mais celui des anctres de leur race elle-mme ? Ne sont-ce pas l de vrais vieillards ? Que sert alors de prolonger l'existence, non de morts en sursis, mais de reprsentants d'une race pr-humaine qui n'en finit pas de s'teindre ? Quelques rserves ne seraient-elles pas suffisantes en conserver l'chantillonnage ?. Libration fait l'loge de cet homme en le prsentant comme un esprit indpendant et anarchiste. [A noter qu'il a reu le prix Lasker, comme le Dr Baulieu, grand admirateur de Margaret Sanger]. Le mme journal (12 dc.1990) ouvre ses colonnes Louis Thaler, professeur l'Universit de Montpellier, Directeur de "l'Institut des Sciences de l'volution" : "Il me semble indiscutable que l'homme volue sous l'effet de ce que j'appellerai "un relchement de la slection". Ce phnomne... est un des effets des progrs... de la mdecine. (...) Ce relchement de la slection laisse prvoir une accumulation des dfauts gntiques au fil des gnrations... appelant des dpenses de sant toujours plus importantes. Cette perspective appelle mon avis une rflexion sur les pratiques mdicales, et notamment celles qui concernent la procration...". L'euthanasie est en cours de lgalisation aux tatsUnis, en Australie, aux Pays-Bas, en Grande-Bretagne ; elle est dj pratique grande chelle en France, comme en tmoigne par exemple Anne Seys30.

Q36

LE PLANNING FAMILIAL, BRAS ARM DU NOUVEL-GELe Planning Familial, inspir par la thorie pseudoscientifique de l'eugnisme, est de la famille de la secte la plus dangereuse de ce sicle : le Nouvel-ge, qui n'a rien de vraiment nouveau puisqu'on l'a dj vu l'oeuvre en Europe entre 1933 et 1945. QU'EST-CE QU'UNE SECTE ? Le mot secte provient du verbe latin sequir, suivre ; un sectateur suit un gourou, une idologie ou une religion. Le terme "secte" a pris rcemment une connotation trs ngative alors qu'il dsignait auparavant un groupe quelconque de partisans d'une doctrine. Les mdias depuis peu s'intressent aux sectes, non plus seulement pour montrer du bizarre, mais depuis les "suicides" collectifs de l'OTS (Ordre du Temple Solaire) et des meurtres au gaz sarin perptrs au Japon par la secte Aoum, pour en dnoncer les dangers. Le 18 avril 1996, la chane de tlvision Arte a consacr aux sectes toute une soire reprsentative de la conception mdiatique des sectes ; en voici un rsum synthtique : Les sectes sont des groupes isols, autarciques ; ils coupent les enfants de leurs familles ; ils recrutent par des schmas de pense simplistes, pratiquent un lavage de cerveau qui rend dpendants les adeptes ; ces sectes cachent une partie de ce qu'elles sont et manipulent les adeptes pour les exploiter de diverses manires (conomique, sexuelle, etc.). Parmi les techniques de manipulation, le cycle sduction/ destruction/ reconstruction : on sduit par la perspective du bonheur, en touchant les sentiments, on dtruit par la fatigue, la privation de sommeil, de nourriture et par l'isolation, puis on endoctrine. Les sectes se rclament d'une proccupation religieuse, mme absurde, o l'exprience prime la doctrine, mais leur intrt principal semble tre plus financier que religieux. Elles s'organisent comme des formes alternatives de socit ; elles cherchent infiltrer le monde par l'action sociale, le formation professionnelle, l'ducation, etc.37

L'mission d'Arte bute sur la dfinition de la secte : l'arme, l'cole, l'entreprise, le sport, les glises, les actions militantes, ne seraient-ils pas aussi des activits sectaires ? La principale solution propose, face aux dangers des sectes, est le contrle par l'tat de toutes les confessions, et les responsables politiques qui se refusent une telle voie sont qualifis de complices des sectes. Ainsi, partir d'un prjug totalement matrialiste, cette mission se rvle incapable de dfinir les sectes, d'en analyser les dangers rels, et encore moins de leur opposer une argumentation cohrente. Comme par hasard, les principales sectes vises et dnonces dans ces reportages sont des sectes anticommunistes (scientologie, Moon) et un amalgame est opr entre les sectes et le Christianisme, mme si un prtre essaie d'expliquer qu' la diffrence de l'glise, les sectes sont nocives pour la dignit et la libert de la personne humaine. Cette approche sociologique s'apparente l'analyse marxiste o la vrit est sans grande importance ; en effet on ne peut pas parler de sectes sans faire rfrence aux multiples conflits historiques entre le vritable Christianisme et les sectes gnostiques, entre le vrai et le faux. En ralit, le concept moderne de "secte" correspond celui, plus ancien, d'"hrsie". Mais des matrialistes ne peuvent pas utiliser le mot "hrsie", car il faudrait alors parler d'"orthodoxie". Les hrsies sont diverses ; elles sont souvent des corruptions du Christianisme par un mlange contre nature avec : - de la philosophie grecque ou extrme-orientale ; - du paganisme et de l'occultisme (idoltrie). Les sectes hrtiques les plus typiques sont les sectes gnostiques (de gnosis, connaissance, en Grec). Leur doctrine fondamentale repose sur le salut par la connaissance, totalement contradictoire avec la doctrine chrtienne du salut par la grce de Dieu. Dans les sectes, les nouveaux adeptes sont initis des secrets qu'ils doivent taire l'extrieur ; l'organisation est stratifie par niveau de connaissance, ou degrs, mais les enseignements donns aux niveaux suprieurs contredisent souvent ceux qui sont donns aux niveaux38

infrieurs, ce qui prouve le caractre manipulateur. Les doctrines des plus hauts degrs sont secrtes et inaccessibles aux degrs infrieurs et encore moins aux "profanes" ; elles correspondent gnralement l'adoration de divinits (idoltrie), qui peut aller jusqu'aux meurtres rituels et toujours l'opposition violente au Christianisme. Les deux principales sectes gnostiques ayant une forte influence sont, dans notre pays, la Franc-maonnerie et le Nouvel-ge. On trouve des francs-maons parmi les fondateurs du Nouvel-ge car les doctrines gnostiques ont l'art de mlanger et d'intgrer tous les apports, mme contradictoires. LA FRANC-MAONNERIE La Franc-maonnerie franaise actuelle a t fonde en 1717, par la fusion entre les "maons libres", issus du compagnonage qui clbre aussi les "mystres d'Isis" et les "rose-croix" ; ils partagent une doctrine secrte, la gnose, rserve ses plus hauts grades. Ils se rclament de la filiation des Templiers (gnostiques condamns par l'glise) au travers des Templiers refugis en cosse. La Franc-maonnerie est divise en plusieurs obdiences schismatiques d'un fond commun : continuer la tradition de Hiram Abif, architecte prtendu du temple de Salomon. Celui-ci, Tyrien et fils d'une veuve, tait le seul sur Terre connatre les secrets d'un matre maon, notamment le "Grand Mot Maonnique". Trois compagnons cherchrent lui extorquer ce secret, et, n'y parvenant pas, le turent puis l'enterrrent sur place et le dplacrent postrieurement en marquant la tombe d'une branche d'acacia. Salomon lana les frres de Hiram sa recherche, ce qui permit de trouver le cadavre et de le ressusciter. Hiram avait oubli sa mort le mot secret, mais le premier mot qu'il pronona lui servit de substitut. C'est ce mot qui est transmis aux francs-maons d'aujourd'hui, et le frre qui devient "matre" (troisime degr), au travers d'une crmonie d'initiation, s'identifie Hiram Abif. Mais le sens rel n'est connu que par la minorit des hauts grades. La lgende d'Hiram Abif couvre en fait39

celle d'Osiris. Osiris, dieu du soleil et roi d'gypte, avait entrepris un voyage pour bnir les nations environnantes de sa science et de ses arts. Son frre Typhon (dieu de l'hiver), jaloux, le tua et lui vola son royaume. Isis, soeur et pouse d'Osiris, desse de la lune, finit par trouver son corps au pied d'un acacia et l'y enterra, en attendant une plus digne spulture. Typhon vola le corps, le coupa en quatorze morceaux qu'il cacha. Isis le chercha nouveau et trouva tous les morceaux sauf le phallus qu'elle remplaa par une prothse qui devint un objet de culte. Finalement Osiris ressuscita au travers de l'enfant d'Isis, Horus. On retrouve la mme contrefaon de la naissance virginale du Christ et de sa rsurrection dans d'autres paganismes anciens : Nemrod / Smiramis, Baal / Astart, etc. Ces paganismes ont en commun le sacrifice d'enfants. La maonnerie n'est donc qu'un syncrtisme des anciennes religions mystres et double sens ; l'un, apparent, destin aux profanes et aux masses ; l'autre, totalement diffrent, rserv une minorit initie31. On adore le soleil, source et dispensateur de la vie la Terre dont le rayon la pntre et la fconde ; la religion maonnique, phallique et solaire, est symbolise par l'querre (femelle) et le compas (mle). La Franc-maonnerie, promoteur de l'avortement La Franc-maonnerie, trs implante dans la classe politique, revendique la lgalisation de l'avortement, aprs celle de la contraception, moyens rvolutionnaires de changer les mentalits. Dans "De la vie avant toute choses", (ouvrage dj cit) Pierre Simon raconte, en 1979, comment, alors qu'il tait Grand Matre de la Grande Loge de France, il btit la stratgie de lgalisation de l'avortement en France ; il explique le type de socit qu'il projette travers cette rvolution : le modle polynsien, o le vritable pre d'un enfant, c'est la socit dans la personne de l'tat. Dans "D'une rvolte une lutte, 25 ans d'histoire du Planning Familial", 1982, le MFPF crit : "Prsents ds la cration du MFPF, nombreux sont les francs-maons qui occupent des postes cls dans le MFPF depuis l'ouverture des Centres. Leur vocation40

humaniste et progressiste les a naturellement conduits soutenir le combat pour la parent responsable. (...) On se rappelle leur objectif : ... imprimer notre thique, l'esprit de notre Ordre doit inspirer les travaux par sa mthode de travail et sa mthode de pense.... Cette volont de contrle les incite tre prsents partout o il s'agit de, et o on agit sur, l'humain. Ils cherchent comprendre et analyser les besoins des individus et partir de l, travaillent la prparation des lois rpondant en partie aux dsirs rels ou supposs de l'Homme". LE NOUVEL-GE Le Nouvel-ge a aujourd'hui la forme d'un rseau de multiples organisations dcentralises pratiquant chacune des lments de spiritualits gnostiques, principalement hindouste et bouddhiste (yoga, hypnose, auto-hypnose, rosicrucianisme, mdecines "holistiques", drogues, OVNIS, pouvoir des cristaux, sorcellerie, etc.). C'est une vaste entreprise qui prophtise l'arrive d'un nouveau Christ dans l're du Verseau. Certaines organisations se rclament ouvertement du New-Age : Lucis Trust32 (incluant Bonne Volont Mondiale, les coles Arcane, les Triangles, le Nouveau Groupes de Serviteurs du Monde), les Amis de la Terre, Amnesty International, Greenpeace, le Sierra Club, les Enfants de Dieu, Zero Population Growth (nomalthusiens), People for the American Way (antichrtiens pro-avortement), Citoyens Plantaires, Initiative Plantaire pour le Monde que nous choisissons, Conseil de l'Unit dans la Diversit, la Corporation Sutphen, le Mouvement du Dveloppement du Potentiel Humain, la Mditation Transcendantale, l'glise de la Nouvelle Comprhension (Scientologie), Earth First, la sophrologie, etc. D'autres s'en cachent : le Pacific Institute (formations en entreprises), le W.W.F. (fond par un eugniste)... Pour d'autres, on l'a oubli : Jim Jones (le massacre de Guyana)... Toutes les religions du monde ont des vrits communes qui transcendent leurs diffrences ; cependant le41

New-Age "refuse seulement d'accepter aucun dieu des religions prtendument monothistes" (Livre d'or de la Socit Thosophique, 1925). Le but personnel du thosophe est d'atteindre l'illumination, en changeant d'tat de conscience, ce qui lui permet d'chapper au karma33, ayant compris qu'il est une partie de la divinit infinie et impersonnelle. Il accepte la thorie de l'volution darwinienne et croit en l'existence de "matres" (des esprits ou des humains plus "volus" appartenant la "Grande Fraternit Blanche").

A gauche, Helena Petrovna Blavatsky, fondatrice de la Socit Thosophique en 1875, auteur de la "bible" du Nouvel-ge : l'ouvrage raciste "La Doctrine Secrte" ; droite Rudolf Steiner, dissident de son mouvement qui prfre parler d'antroposophie ; la secte qu'il a fonde possde aujourd'hui de nombreuses coles, notamment en Allemagne.

"La Doctrine Secrte" de H.P. Blavatsky, ouvrage de base du New-Age, fondamentalement raciste, explique que les races ont leur origine en Atlantide et que l'une des sept races atlantennes tait la race aryenne. Par rapport aux six autres races les Toltques, les Rmoahals, les Tlavatlis, les Turaniens, les Akkadiens et les Mongols les Aryens taient la race-matresse, les surhommes des races atlantennes. Les Aryens n'taient pas devenus des surhommes par des volutions ou des mutations ordinaires dans l'volution, mais plutt par un bond soudain destin leur donner les facults ncessaires pour vivre dans un monde post-dilluvien. Tout en perdant leurs pouvoirs magiques sur les forces de la nature, et le dveloppe42

ment psychique, ils acquirent des facults de dveloppement du cerveau et une "intelligence suprieure" celle des autres races survivantes, dcrites comme infrieures quant leurs facults mentales et leur hritage gntique. Prtendument instruits par des hommes-dieux ou mme par des surhommes plus avancs, qui leur enseignrent protger tout prix leur hritage gntique suprieur, ils taient censs se distinguer des autres races, "infrieures", par leur intellect. Cependant, ces intellects "suprieurs" avaient t dvelopps par le sacrifice de la nature psychique ou prtendument "spirituelle". Pour remdier cette "dficience" et pour faire en sorte que les pouvoirs psychiques ne soient pas perdus pour la race aryenne, le processus de l'initiation fut dvelopp par leurs "matres". L'initiation devint donc le pr-requis (sine qua non) pour tre dirigeant dans la socit aryenne, car seuls les initis ou les adeptes pouvaient communiquer avec les prtendus surhommes ou "pouvoirs suprieurs" ncessaires pour diriger la race. Ces initis constituent la "Hirarchie", futur gouvernement spirituel plantaire. Les adeptes du Nouvel-ge croient qu' travers la mditation et d'autres "disciplines spirituelles", ils sont devenus une "nouvelle espce" homo noeticus en opposition homo sapiens vu comme une espce mourante. Ils proclament une doctrine intrinsquement antismite et raciste : les Juifs proviennent d'un autre systme solaire (Alice A. Bailey), les Orientaux et les Noirs viennent d'une autre race-mre ; les races occidentales doivent contrler le monde puisqu'elles seraient la race-mre la plus volue. Leur doctrine qui couvre tout le champ de la "Hirarchie", depuis une attitude hostile aux Juifs, jusqu'aux conseils dittiques, doit s'appliquer, tape par tape, dans un Plan : guerre de religions, redistribution force des ressources mondiales, initiations lucifriennes, initiations plantaires de masse, campagne pour le dsarmement, limination ou blocage des orthodoxies religieuses. En effet, celles-ci doivent tre remplaces par la Reli43

gion du Monde Nouveau que l'Instructeur Mondial viendra mettre en place en unifiant toutes les religions qui auront prpar sa venue. Cette religion garantira l'institution d'un Nouvel Ordre Mondial. A partir de l, la Hirarchie (les intermdiaires entre les "matres" et l'humanit) prendra le pouvoir et mettra en place l'abolition des frontires, le dveloppement d'une conscience plantaire, un gouvernement mondial. L'Instructeur Mondial est un avatar c'est--dire une rincarnation du Christ, et de Krishna, et du seigneur Matreya, et de l'imam Madh, et de Boudha, et du Boddhisatva, etc. L'une des publications de la Socit Thosophique portait comme titre Lucifer, rvlant probablement l'origine de son inspiration malsaine et dlirante34, et par lmme la nature de l'Instructeur Mondial : un Antichrist. Le Nouvel-ge, bref historique Le Nouvel-ge a t lanc par Hlna Ptrovna Blavatsky (1831-1891), aventurire mdium-spirite, avec la secte Socit Thosophique, fonde NewYork en 1875. Mme Blavatsky servit de rcepteur tlpathique des "matres" de 1867 sa mort. Elle crivit en "criture automatique" (phnomne spirite) ses deux ouvrages principaux, Isis Dvoile et La Doctrine Secrte qui restent encore aujourd'hui les ouvrages de base du New-Age. Les dbuts de la Socit Thosophique furent caractriss par des phnomnes psychiques qui semblent miraculeux : apparitions de lettres, matrialisation d'objets, production de sons tranges. A la mort de Blavatsky, l'organisation continua prosprer sous la direction d'Annie Besant (1847-1933) , qui dirigea aussi la Ligue Malthusienne en Grande-Bretagne, et tenta de susciter l'Antichrist en Inde en la personne de Krishnamurti, lequel se droba en 1929, provoquant le dsastre de la Socit Thosophique qui faillit alors sombrer dans le ridicule. Il y avait dj eu des scissions, notamment avec Rudolf Steiner35 et ses adeptes , avec Alice Ann Bailey (18801949) qui rompit avec la Socit Thosophique pour44

crer en 1922 le Lucifer Trust (renomm en 1923 Lucis Trust) o elle publia dans la ligne doctrinale de Blavatsky. Ce sont les hritiers de ces factions qui continurent la propagation du Nouvel-ge. Bailey dveloppa les rseaux et la doctrine sous la direction des "matres", tout en gardant un profil bas : les doctrines secrtes sur le "Christ du Nouvel-ge" et sur la "Hirarchie" ne devaient tre dvoiles qu'en 1975, un sicle aprs le dbut de la Socit Thosophique. A partir de 1961 avec Esalen (Californie) et de 1962 avec Findhorn (cosse), le New-Age disposera de hauts-lieux. En 1975, la propagande du New-Age s'afficha trs publiquement, avec notamment les ouvrages de Marylin Ferguson (la Conspiration d'Aquarius), David Spangler (Rvlation : la naissance d'un nouvel ge), Mark Satin (New Age Politics) etc. Elle bnficie aussi du concours d'artistes connus (Shirley Mc Laine, Paco Rabane, Guy Bart, Demis Roussos...) et du canal du cinma : Dark Crystal, E.T., Dune, La Guerre des toiles, Cocoon, 2001, Ghostbusters, Le Grand Bleu, Jonathan le Goland, Poltergeist, Rencontre du 3me type, Superman, etc. LE NOUVEL-GE, INSPIRATEUR DU NAZISME36 Hitler, lorsqu'il vivait Vienne, a t fortement influenc par les doctrines aryosophistes (doctrine thosophique sur la suprmatie de la race aryenne), alors trs la mode. Il possdait une importante collection de la revue Ostara (desse de la lumire), dite par le thosophe Jrg Lanz, adepte de la Socit Thosophique qui avait pour bible La Doctrine Secrte de Blavatsky. Il admirait sa doctrine des races et la popularisait dans la revue Ostara. Hitler avait rendu visite Lanz en 1909 pour acheter d'anciens numros d'Ostara afin de complter sa collection ; il disait qu'il tait intress par les thories raciales de Lanz. En 1932 Lanz crivait : Hitler est l'un de nos lves. Lanz, bndictin dfroqu, avait fond l'ONT (Ordre Nouveau du Temple) et cherchait ainsi une filiation avec les Templiers du Moyen-ge, tout en enseignant une45

doctrine gnostique mlant la thosophie de Blavatsky, ses doctrines "thozoologiques" et le culte de Wotan et Odin. Parmi ses crits : Il faudrait castrer sans merci les jeunes bons rien ou les striliser, Criminels, malades mentaux et porteurs de tares hrditaires doivent tre exclus de la reproduction, Intervenir dans la vie sexuelle permettra d'atteindre le royaume des cieux. Hitler subit par ailleurs l'influence de Guido List (18481919) qui avait labor une doctrine gnostique, fruit d'un mlange entre le Wotanisme (r-crit la mode gnostique) et la thosophie de Blavatsky, promouvant le racisme pangermaniste eugniste et une nouvelle Hirarchie, les Armanes, une lite d'initis. En 1921, Hitler recevait pour son anniversaire un livre contenant une ddicace personnelle : Pour Adolf Hitler, mon cher frre-armane. D'autres responsables nazis sont connus pour avoir t inspirs par le mme courant paganiste : Himmler par Wiligut, Alfred Rosenberg, Dietrich Eckart, Rudolf Hess par la Socit Thul (une autre secte thosophique, pangermaniste et antismite). Tout comme les sectes du Nouvel-ge, le nazisme a enseign la doctrine de l'aryanisme et de la puret aryenne, mettant en scne une nouvelle "race-matre" aryenne mutante. La haine des Juifs fonde sur une croyance occulte de corruption gntique des Juifs rendait ncessaire une "solution correcte" finale ce "problme juif"37. Ce n'est donc pas un hasard si Hitler, se prenant pour le Messie charg d'amener le Rgne de Mille Ans, a appliqu le programme de "nettoyage ethnique" de la Socit Thosophique, dans une politique antismite, raciale et eugniste, soutenu par les eugnistes de tous les pays, notamment les Amricains. A posteriori, au moins un responsable du New-Age reconnut cette filiation : Il y a eu une tentative de commencer par unir les peuples vivant dans la valle du Rhin. Cette tentative fut faite par un disciple mais46

n'aboutit pas. Actuellement une autre tentative est en cours...38. LE NOUVEL-GE, INSPIRATEUR DU PLANNING FAMILIAL Pour le Nouvel-ge, la vie humaine n'a pas plus de valeur que la vie des animaux. En effet, cause du cycle de la rincarnation (karma), la mort n'est que le passage vers une autre naissance, sous forme humaine ou bien sous forme animale (en cas de mauvais karma). Ainsi Alice A. Bailey pensait que la Schoah tait due au mauvais karma des Juifs. Dans ce systme, l'avortement n'est pas un meurtre, mais l'opportunit de trouver un meilleur karma. Margaret Sanger (1879-1967), fondatrice en 1921 New-York de ce qui devint le Planning Familial, tait rosicrucienne, violemment anti-chrtienne, et appartenait la secte Unity, qui se dcrivait elle-mme comme "un traitement mental garanti pour soigner tous les maux dont la chair hrite". Cette secte est rpertorie parmi celles du Nouvel-ge. Elle met en valeur la puissance de la "Pense Cratrice" dans tous les domaines ; on y apprend devenir Christ, c'est-dire raliser en soi le moi divin en se fondant dans la Conscience cosmique. Sanger s'adonnait aussi l'astrologie, la numrologie, et consultait des mdiums. C'est la suite de la mort de sa fille en 1915, et des troubles que cela lui occasionna, que M. Sanger commena tudier le rosicrucianisme. Les rosicruciens se rclamaient d'un rgime oriental de mditation prive destin relier l'individu aux puissances intrieures de l'homme qui drivent d'une force suprieure suprme, un "dieu interne", comme elle l'interprtait en paraphrasant Nietzsche. De plus, ils avanaient que les pratiquants russissant dans leur foi se dtacheraient du lot par des pouvoirs de gurison propres ; ils deviendraient "une force pour le bien parmi les hommes". En 1935, la Confrence des Femmes de l'Inde envoya une invitation M. Sanger, pour qu'elle vienne en Inde parler du contrle des naissances. Les arrangements furent faits par l'intermdiaire de Margaret Cousins, une libre penseuse d'origine irlandaise, fministe et nationa47

liste, disciple d'Annie Besant, (dirigeante de la Socit Thosophique et de la Ligue Malthusienne qui, jusqu' sa mort en 1933, avait vcu prs de Madras la tte d'une colonie de thosophistes britanniques expatris), dont les croyances mtaphysiques et psychiques avaient dj depuis longtemps attir Sanger vers l'Inde. Margaret Sanger fut raciste et eugniste jusqu' sa mort. Elle est toujours l'hrone vnre du Planning Familial. L'eugnisme est aujourd'hui quivalent une croyance fantaisiste, dnue de tout fondement scientifique ; pire mme, sa fausset a t prouve. En effet, au del de l'aspect moral (l'eugnisme est mauvais car il amne traiter les humains comme du btail), son "fondement" scientifique a t invalid : la thorie darwinienne n'a toujours pas de preuve et la transmission gntique des mutations39 n'existe pas. La motivation de ceux qui persistent malgr tout dans la promotion de l'eugnisme (I.P.P.F., Socits Eugniques, etc.) est donc d'ordre religieux et la religion correspondante s'appelle le Nouvel-ge. D'autres organisations travaillant rpandre l'avortement et la contraception, sont ouvertement des sectes New-Age : - le Zero Population Growth, qui cherche stopper la croissance de la population mondiale ; - les Amis de la Terre, et consort, qui rclament la cration d'un "permis" pour avoir des enfants. Le Nouvel-ge a dterr les vieilles religions de la nature, notamment de Gaa, la Terre, menace par les hommes, trop nombreux son got. C'est ainsi que les cologistes prconisent de rduire la population mondiale par tous les moyens. Ceux que nous connaissons en Europe ne sont que la forme grand-public de sectes extrmistes comme Earth First, adoratrices de Gaa. C'est aussi dans le New-Age qu'on trouve les promoteurs de l'euthanasie des vieux et des handicaps. Dennis Meadows, du Club de Rome, est aussi un adepte du New-Age. Le livre auquel il a particip (Stratgie pour Demain, 1973) rclame, par l'utilisation48

de modles mathmatiques simplistes, une rduction drastique de la fcondit, mme si les moyens pour y parvenir sont immoraux du point de vue de la morale ancienne et, selon lui, dpasse. Les organisations de Planning Familal (membres de l'I.P.P.F., elle-mme rpertorie en 1977 comme membre de la Eugenics Society anglaise), ont mis en place l'avortement industrialis et l'avortement chimique cach (sous couvert de "contraception"), sur un plan mondial. Ces organisations, en coordination avec les autres no-malthusiens et l'ONU, nous ont fait atteindre le nombre de plus 30 millions d'avortements provoqus annuellement dans le monde. LA STRATGIE CACHE DES PRO-AVORTEMENT Il est frappant de constater le rapprochement et les affinits qui existent entre les adeptes du Nouvel-ge et les "rationalistes" athes, et d'autres ayant la mme ambition de rvolutionner les socits. Annie Besant, avant de s'engager dans la Socit Thosophique, tait une libre penseuse fortement antichrtienne. Les anarchistes amricains du XIXme sicle sont frquemment en mme temps des spirites. Bakounine lui-mme expliquait que Satan tait le "librateur de l'humanit". Marx crit dans sa jeunesse des pomes o sa rbellion envers "celui qui trne l-haut" apparat ouvertement. Darwin, pre de l'eugnisme, tait fils d'un franc-maon. Margaret Sanger, fondatrice du Planning Familial, avait pour pre un "libre-penseur". On a vu dans les annes 30 des "coles d't" rassemblant "des libres penseurs, des spirites, des thosophes, des occultistes, des antivivisectionnistes, des vgtariens, des cit-jardinistes et des matrialistes"40. Le M.F.P.F. lui-mme qualifie ses soutiens de "rationalistes" : "la Franc-maonnerie, la Ligue des Droits de l'Homme, la Libre pense et l'Union Rationaliste"41. On peut noter aussi les liens multiples entre le fminisme et la sorcellerie, depuis certaines fministes pour lesquelles l'avortement est un rite d'initiation et qui portent au pied autant de bracelets qu'elle ont eu d'avortements, jusqu' la sorcire qui explique la tlvision que les sorcires fministes49

adorent une desse et un dieu (Arte, 2/6/96). On peut en conclure au manque de sincrit de ces groupes, qui sont en fait runis par leur intrt commun de lgaliser leur rbellion, notamment envers le "tu ne tueras point", de faon rendre inoprante la rpression de leurs agissements criminels. Dans la "vieille religion" paenne, promue par la sorcellerie, la Franc-maonnerie et le Nouvel-ge, on retrouve la permanence de deux cultes : le culte phallique du soleil fcondant (Osiris,