Societe d’Etudes Latines de Bruxelles

Contribution à l'étude de l'expansion carthaginoise au Maroc by Pierre CintasReview by: M. R.Latomus, T. 14, Fasc. 4 (Octobre-Decembre 1955), pp. 618-619Published by: Societe d’Etudes Latines de BruxellesStable URL: http://www.jstor.org/stable/41520721 .

Accessed: 16/06/2014 17:30

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à constituer une source importante pour l'histoire ancienne de l'Afri- que du Nord, car il convient, à propos de celle-ci, de ne jamais oublier que Rome y a été précédée par Carthage.

Un premier chapitre rappelle brièvement les trouvailles du genre faites à Gonstantine en six endroits. Comme celles-ci sont nettement séparées, on peut conclure à au moins six sanctuaires distincts.

Les deux chapitres suivants sont consacrés à la lecture des stèles à inscriptions puniques et néo-puniques (281 numéros) et des stèles à inscriptions grecques et latines (17 et 7 numéros). Les spécialistes apprécieront l'exactitude des lectures et la précision des commen- taires. Cet ensemble est à première vue assez monotone, mais il fournit en réalité des informations très diverses, par exemple sur les formes de sacrifices, sur les fonctions sacerdotales, sur les fonctions et les métiers, sur les toponymes et les ethniques, etc. D'autre part, ces inscriptions illustrent le passage du punique au néo-punique au iie siècle avant notre ère, précisent certains faits linguistiques grâce à la transcription grecque de termes puniques, montrent comment s'est faite l'identification Baal-Kronos-Saturne. Ajoutons que cer- tains documents sont clairement datés.

Le chapitre IV est consacré aux représentations figurées sur les stèles. Tout le répertoire est fort bien décrit bien que la valeur sym- bolique des motifs ne soit qu'assez brièvement esquissée (cf. à ce propos G.-Ch. Picard, Les religions antiques de V Afrique du Nord, Paris, 1954). Mais l'essentiel, c'est que nous puissions disposer de ces nouveaux matériaux.

Le dernier chapitre fournit la description des fouilles et du petit matériel exhumé.

Étant donné que les découvertes ont eu lieu au début de 1950, on ne peut que féliciter les auteurs de nous livrer si rapidement les résul- tats de leurs recherches. M. R.

Pierre Cintas, Contribution à Г étude de l'expansion carthagi- noise au Maroc (Paris, Arts et Métiers Graphiques, [1954]), 150 pp. in-4°, 36 et 90 figg., 1 carte. Excellent connaisseur des antiquités carthaginoises, M. Pierre Cin-

tas a entrepris dans cet ouvrage d'éclairer une des époques les plus obscures de l'histoire du Maroc antique. Cette incertitude résulte, comme on sait, de la rareté des sources écrites valables et du manque de documentation archéologique, même à Lixos qui passait pour une colonie phénicienne.

L'auteur a donc parcouru la côte en tenant pour un postulat que les traces carthaginoises devaient en principe se révéler là où l'on trouvait simultanément de l'eau potable, une plage abordable et une colline de quaternaire marin. Il a ainsi scruté tout le rivage atlantique du Maroc français et celui du Maroc espagnol en passant par Mogador. Les informations qu'il a recueillies s'avèrent nom- breuses mais fort diverses, d'une diversité qui frise même parfois

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l'incohérence. Mais le départ peut se faire entre les survivances lo- cales et les importations étrangères. La connaissance que l'auteur possède de la céramique punique lui permet aussi d'éclairer singuliè- rement les faits. Au terme de ses recherches, il peut ainsi confirmer deux phases dans l'expansion sémitique vers l'Ouest : une phase qu'il appelle « véhiculaire », durant jusqu'au vie siècle et au cours de laquelle les explorations entraînent des échanges ; ensuite une phase de fixation avec fondation d'établissements permanents.

On retiendra aussi de ce livre attachant de très intéressantes con- sidérations sur l'importance du facteur punique et oriental en ce qui concerne les développements de la civilisation ibérique. M. R.

R. Étienne, Maisons et hydraulique dans le quartier Nord- Est à Volubilis dans Publications du Service des Antiquités du Maroc , fase. 10 (1954), pp. 25-211, 13 plans, 33 pli. Cette contribution est capitale pour l'histoire de Volubilis. Elle

repose sur une masse considérable d'observations extrêmement pré- cises et minutieuses dont le regroupement conduit à des conclusions chronologiques assurées dans l'ensemble.

La première partie du travail est consacrée aux cinq maisons de la rive nord du decumanus maximus .

1. - La Maison de Flavius Germanus, à dater d'entre 217 (Arc de Caracalla) et la reconstruction, sous Gordien III (258-244), du Palais du Gouverneur.

2. - La maison de Dionysos et des Quatre Saisons a connu trois phases essentielles dont la première serait du début du ine s.

3. - La maison au bain des Nymphes, difficile à interpréter par- fois, serait, dans son premier état, de la même époque que la précé- dente.

4. - La maison des Fauves, à double habitation, remonterait à la fin du iie s. avec des remaniements ultérieurs jusqu'au-delà de l'épo- que de Gordien III.

5. - La maison à l'Ouest du Palais du Gouverneur date d'après la reconstruction, sous cet empereur, du Palais du Gouverneur.

M. Étienne met alors très heureusement en lumière l'évolution historique de l'ensemble de Y insula en montrant comment celle-ci ne s'est pas faite au hasard mais bien selon un plan contrôlé et d'après des formules qui ne manquaient pas de souplesse.

L'étude du système de distribution d'eau dans le quartier constitue la deuxième partie de la monographie. Nous retrouvons ici les mêmes observations soigneuses que plus haut et qui permettent à l'auteur, à défaut de certitudes absolues, une chronologie parfaitement plau^ sible allant ď Antonin le Pieux à Volusien.

Ajoutons qu'en dehors des faits techniques, l'exposé de M. Étienne çst riche en observations sur le décor de ces demeures, sur les fonc- tions de leurs diverses pièces, etc. Il y a aussi de judicieuses obser- vations sur les goûts des propriétaires qui confèrent à certaines pages de cette étude un résonance très humaine. M. R.

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