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Vendredi 25 avril 2014/D92016 - #6512 - F 1,00€ www.corse-information.info Pages 22 & 23 Pages 4 à 7 Pages 26 & 27 Olivier Miniconi Lieu de culture et de patrimoine à Sisco Le retour... en Corse Maison Gaspari-Ramelli Maison Gaspari-Ramelli M. Lebranchu - Ligue 2 ?

6511 Quadry Mise en page 1 - corse-information.info Complet BD Sans AL… · En ce qui me concerne, je suis favorable à la création d'un établissement public destiné à soutenir

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Vendredi 25 avril 2014/D92016 - #6512 - F 1,00€www.corse-information.info

Pages 22 & 23

Pages 4 à 7

Pages 26 & 27

Olivier Miniconi

Lieu de culture et de patrimoine à Sisco

Le retour... en Corse

Maison Gaspari-RamelliMaison Gaspari-Ramelli

M. Lebranchu-

Ligue 2 ?

L ’astr’eri, ghjè cù irispunsevuli naziu-nali di The Coca-

Cola Compagny ch’ellas’hè fatta l’inaugurazione, inBastia, di l’unità nova diproduzzione di a beienda apiù famosa di u mondu. Per mezu di a sucetà SO-COBO, a Corsica face partedi e reghjone francese (è cin’hè veramente pocu !)avendu un situ di produz-zione è d’imbuttigliera di uCoca-Cola. L’affare viaghja

cusì dapoi u 1969. Tandu, l’arnesi messi in ballu per a cun-cezzione di a beienda gasosa eranu ab-bastanza anziani. È ci vulia à ridà li uncolpu di ghjuventù à issu materiale darisponde à l’ultime norme industriale chìdumandanu sempre di più.A creazione d’un’unità nova di produz-zione hè stata vulsuta da DominiqueSialelli, chì hà ripresu a SOCOBO, in u2010, è chì hè d’altronde u presidentedi a Brasseria Pietra.Ripresenta un investimentu maiò. Ma ciera un veru bisognu. Per esse à l’alturadi e prussime sfide è dinù per mantenei trenta impieghi di l’impresa.Eccu una bell’andatura chì participeghjaà u sviluppu ecunomicu isulanu, sott’àu stimulu di u Coca-Cola. Perchè ci vole

à dì la. Trà u Coca-Cola è a Corsica, cihè più ch’un legame simbolicu.Ramintemu, cù fiertà, chì a beienda ga-sosa chè nò cunniscimu oghje hè statatirata da u vinu di coca ch’ellu facia unscimistu nativu di u paese di Peru Ca-sevechje, Anghjulu Mariani chì, in u1863, avia decisu di cumercializà unamedicina brivettata. Era à principiu unabeienda tonica cumposta d’un’infusionedi trè varietà di foglie di coca è di vinu diBordeaux. Si chjamava «Vin ToniqueMariani à la coca du Pérou». Avia cun-nisciutu subbitu un successu di quelli,cù una rinomina internaziunale. Venutu in Corsica, un farmacistu d'At-lanta, John Pemberton, seria vultatuind’è ellu cù a sosula d’Anghjulu Marianich’ellu averia mudificatu appena per dàvita à u «French Coca Wine», in u 1884.Eppo, per fà fronte à un’interdizzione die beiende alculizate in Georgia, JohnPemberton avia rimpiazzatu u vinu da usoda, beienda gasosa è inzuccherata.Ghjè cusì ch’ellu hè natu u Coca-Cola. Ma tanti anni dopu, hà ritrovu a so piazzaind’è noi, induv’ellu hè oramai produttu

cù nant’à a so etichettaapposta «Made in Cor-sica». Cum’è un certuriacquistu…

EDITORIAUXVendredi 25 avril 2014 3

N otre journal, ICN Informateur Corse Nouvelle, doit de-venir le vecteur d'une Corse en marche à travers les ac-tions que mènent les élus, les associations, les

organisations professionnelles, mais aussi les individus.

Notre ambition est de montrer que la Corse est le territoire dessolutions. Les Corses ont voté massivement lors des électionsmunicipales. Aujourd'hui, il ne suffit plus de voter et d'attendredes réponses qui viendraient de nos élus. Chaque Corse doitêtre dans l'action, même la plus modeste.

Nous attendons de nos lecteurs qu'ils soient les acteurs et lestémoins de cette Corse en marche.

Envoyez-nous vos articles, n’hésitez pas à nous écrire, donnez-nous votre point de vue, toujours dans une démarche construc-tive.

Nous sommes les dépositaires de plusieurs héritages, celui dela Corse ancestrale, celui de la Constitution de 1755 de PascalPaoli, celui de la vision prophétique de l'histoire de NapoléonBonaparte. Pascal Paoli et Napoléon incarnant au plus haut de-gré les idées des Lumières et la naissance des États modernes.

La Corse ancestrale, que nous voyons renaître aujourd'hui danscette quête de l'identité -que portent de nombreuses manifestationséconomiques et culturelles- n'est pas une invitation au repliementidentitaire. C'est au contraire, une invitation à retrouver nos vertusde solidarité et de partage.

ICN veut donner de la Corse une autre image que celle que vé-hiculent les clichés habituels. Cela ne peut être possible quegrâce à nos lecteurs, au partage des expériences, au croisementdes savoirs. La Corse deviendra ce que nous en ferons, sansoublier que notre futur doit se nourrir du passé.

À vos plumes ou vos ordinateurs, chers amislecteurs. N'hésitez pas à me contacter surmon mail.

ICN au service de la Corse et des Corses

da Roland Frias

BilletU Coca-Cola, riacquistu ?A

modu

Nos

tru

[email protected] Gambotti

NOS BUREAUXsont ouverts au 1, rue Miot (2ème étage)

du lundi au Vendredide 8 heures 45 à 12 heureset de 14 heures à 17 heures.Les appels téléphoniques sont

reçus durant les mêmes horaires au

04 95 32 04 40En sus, une permanence téléphonique

est à votre dispositiondu lundi au vendredi

de 8 heures à 12 heures 30et de de 13 heures 30 à 17 heures au

04 95 32 92 35Les télécopies peuvent être reçues

sans limitation d’horaire au

04 95 32 02 38

La Corse ne sera pas rattachée à une autre région !La ministre de la décentralisation et de la réformede l'Etat, était de nouveau en Corse en début desemaine dernière afin de participer à une nouvelleréunion au sein du groupe de travail constituéd'élus de l'assemblée de Corse. Cette dernière aannoncé quelques nouvelles importantes, commepar exemple des dispositions propres à la Corse,à propos du projet de loi de réorganisation terri-toriale. La Corse ne sera pas rattachée à une au-tre région. Au-delà de cela, cette dernièreconsidère qu'il faut, dans un premier temps, uti-liser au maximum ce que permet déjà le statutspécifique de la Corse. Les discussions ont portésur la fiscalité, les Arrêtés Miot, la culture. A pro-pos de l'aspect constitutionnel, il faudra encorepatienter. Marylise Lebranchu répond à nos questions...

POLITIQUE Vendredi 25 avril 2014

Marylise Lebranchu

Marylise Lebranchu, vous voilà denouveau en Corse. Commentavancent les choses ? Dans le bonsens ?

Oui, nous avançons bien, notammentsur le fonctionnement de la Collecti-vité Territoriale de Corse. Nous avonssur l'île une structure particulière.Comme vous le savez, la Corse bé-néficie d'un statut particulier.

Nous avons acté, que sur l'agrandis-sement des régions, la Corse ne se-rait concernée. Le Premier ministre ad'ailleurs bien précisé que seule laFrance hexagonale serait réformée àce niveau là.

En ce qui me concerne, je suischargée d'introduire, dans le projetde loi qui va intervenir le plus vitepossible, un certain nombre de dis-positions qui ont été proposées parle groupe de travail de la Collecti-vité Territoriale de Corse, et qui vafaire avancer les choses au niveauinstitutionnel.

Je pense notamment à des prioritésd'achat pour des outils de type Mo-numents Historiques, et j'en passe.Bref, nous avons beaucoup discutéde propositions institutionnelles. Lagrande majorité a été acceptée, et

tout le monde semblait d'accord.

Et puis, il reste d'autres sujets, quin'ont pas été traités aujourd'hui defaçon définitive. En ce qui meconcerne, je suis favorable à lacréation d'un établissement publicdestiné à soutenir la culture.

Cela me semble être une excellenteidée. Cela n'a pas besoin de figurerdans la loi, mais nous allons soute-nir l'initiative.

La suite des «Arrêtés Miot»Et puis, indépendamment de cela,un groupe va être reçu par ChristianEckert, sous l'autorité de Paul Gia-cobbi, avant le 15 mai, sur la suiteà donner à l'affaire des «ArrêtésMiot», notamment suite au rejet duconseil constitutionnel. Enfin, despropositions ont été faites sur laressource de la Corse, en termesde fiscalité. Je voudrais attirer l'at-tention des uns et des autres sur lefait que si nous transférons, parexemple, la fiscalité sur les succes-sions - c'était d'ailleurs une despropositions qui a été faite - il fau-dra alors faire attention à ne pas secouper d'une fiscalité nationale, quiassure la solidarité nationale. Je

pense notamment à l'accompagne-ment d'indépendance et à l'alloca-tion personnalisée d'autonomie(l'APA).

Une ambiance sereineet constructive

Nous avons eu à ce sujet de vraiesdiscussions, qui vont continuer.D'ailleurs, je vais revenir le 7 juilletafin de travailler sur un certain nom-bre de points. Je trouve que l'am-biance est sereine, constructive, etque chacun est en train de trouverses marques, dans un groupe detravail qui est assez offensif.

A la fin, nous regarderons ce quireste en disposition constitution-nelle, comme l'avait dit le présidentde la République François Hol-lande.

Mais pour l'heure, nous n'ensommes pas encore à la fin du tra-vail. Nous devons d'abord régler toutce qui est réglementaire, législatif.Ensuite, il restera une discussionavec le président de la République,sous l'autorité du Premier ministre,en ce qui me concerne, pour toutesles questions de constitutionnalité.

Je confirme que nous continueronsà travailler avec monsieur le ministrede l'Intérieur, car il y a des pro-blèmes qui touchent à l'organisa-tion des territoires en matière devote, et cela relève de sa capacité.Donc ce groupe conjoint continuerade fonctionner du coté du gouver-nement.

Une refontede la constitution

Certaines réformes institution-nelles dépendront forcémentd'une refonte de la constitution.

Nous sommes sur deux plans dif-férents. Est-ce que vous pensezaujourd'hui, que le jeu politiqueest beaucoup plus ouvert ?

Tout dépend de ce que l'on entendpar «réforme constitutionnelle».Nous avons vu que pour les langues,ce qui était impossible, jusqu'à il y aune dizaine d'années, est devenuaujourd'hui possible. Donc, est-ilpossible d'envisager une dispositionconstitutionnelle pour la Corse ? Jene peux pas vous répondre au-jourd'hui.

Mais en tout cas, j'ai noté, vous aveznoté, et nous avons tous noté au-jourd'hui, que d'une part, de nom-breux politiques commencent à seposer cette question qu'ils se refu-saient d'étudier par le passé. Et qued'autre part, le président de la Ré-publique, sur le territoire corse abien dit qu'il n'excluait rien. Donc,nous pouvons le redire aujourd'hui :rien n'est exclu.

Mais vous savez, le travail règle-mentaire que l'on fait, le travail légis-latif que nous menons actuellement,l'approche des questions particu-lières concernant l'urbanisme, quiposent tant de questions aux ci-toyens corse, font que les chosesavancent, en dehors d'une révisionde la constitution.

Car après tout, que nous deman-dent les Corses ? Du logement, dutravail, une vie meilleure, ou encoredes services publics. A partir de cemoment là, nous devons bien faireattention de ne pas cristalliser le dé-bat, uniquement autour de la dispo-sition institutionnelle. Je répète querien n'est fermé. Mais il faut agir,maintenant, pour que les citoyensde cette Corse, que vous aimeztant, et que j'aime tant, puissent vi-vre mieux. ■ AF

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POLITIQUEVendredi 25 avril 2014 5

Paul Giacobbi, avez-vous l'impres-sion que les choses avancent au fildes réunions de travail avec legroupe et Marylise Lebranchu ?

Ce qui change, c'est qu'il y a, pourfaire passer une révision constitu-tionnelle, l'absolue nécessité procé-durale d'une majorité des 3/ 5ème.Autrement dit, il faut réunir toute lamajorité, mais aussi une partie del'opposition. Bon, cela n'est pas im-possible, et d'ailleurs cela s'est déjàfait par le passé. Je pense que je suisun des rares spécialistes du sujet.

Je rappelle que lors de la dernièrerévision constitutionnelle, j'avaispermis de ramener les quelquesvoix qui avaient fait la différence etpermis la révision constitutionnelle.Cette révision permettait de donnerbeaucoup plus de pouvoir au Parle-ment et sur laquelle, personne au-jourd'hui, ne songerait à revenir.

La situation est la suivante : noussommes Corses et nous avons votéà l'assemblée de Corse, à 46 sur 51,une révision de la constitution pourinscrire la Corse dans la constitu-tion. Cela fait pas mal d'années queje me bats sur ce sujet. Pour moi,cela est important, et même fonda-mental et ce pour des raisons pra-tiques, concrètes et quotidiennes.

Et bien, ce fait là, fait qu'il n'est pro-bablement pas impossible que dansle cadre de la révision qui sera pro-posée au titre de la charte euro-péenne des langues européennes,qui a d'ailleurs déjà fait l'objet de voteà l'assemblée nationale et au sénat.Il n'est donc pas du tout impossible,et je dirai même qu'il est possible,voire même probable, de raccrocherà ce train constitutionnel des dispo-sitions concernant la Corse.

Ceci étant, il ne s'agit pas d'une ré-volution, sinon à vouloir traiter laCorse aussi bien que l'île de Clip-perton, ou l'île de Saint-Pierre-et-Miquelon et quelques autres.Toutes ces îles, sont des entités dela République, et ont leur place,nommément, dans la constitution.

Donc oui, les choses avancent, et jecrois que nous ne pouvons quenous en réjouir. Ce qui est impor-tant, c'est de bien comprendre quepour réussir, il faudra réunir bien au-delà de la famille politique majori-

taire du moment.

La ministre pense que l'on peutbeaucoup avancer sur le plan ins-titutionnel, sans tomber forcémentsous le couperet du conseil consti-tutionnel. Qu'en pensez-vous ?

Nous avons au moins un avantagedans la révision de la constitution,c'est justement que le conseilconstitutionnel n'est pas compétentpour juger des révisions de laconstitution. Par conséquent, unefois qu'elles sont faites, le conseil

constitutionnel doit les appliquer,tout simplement.

Le conseil constitutionnel a pris deshabitudes d'interpréter le droit demanière très extensive, parfois demanière un petit peu surprenante.C'est à dire que l'on peut dérogeraux principes de la laïcité en Alsace-Moselle. Cela est très bien d'ailleurs.Mais en même temps, nous nepourrions déroger à certains prin-cipes fiscaux en ce qui concerne laCorse. Bon. Je ne vois pas très bienoù se trouve la logique ici.

D'ailleurs, personne ne comprendcette même logique chez les ju-ristes, dans la doctrine, c'est à direchez les professeurs de droit. Maisbon, c'est un fait. En tout cas, si de-main la constitution devait être révi-sée, au sujet de la Corse, eh bien leconseil constitutionnel se confor-mera au texte qu'il est censé appli-quer..

Paul Giacobbi, Député de la Haute-Corse, président du Conseil exécutif de la CTCBien entendu, Paul Giacobbi, président du Conseil Exécutif de Corse, était présentpour cette réunion de travail avec Marylise Lebranchu. Après plus de deux heuresde travaux, les avis étaient plutôt partagés sur un certain nombre de sujets. Lesuns évoquaient un calendrier trop frileux, ou des avancées pas assez abouties.Pour d'autres en revanche, les choses avancent dans le bon sens. Paul Giacobbifait partie des optimistes. Ceci, on pourrait «raccrocher au train des mesuresconstitutionnelles» en préparation au niveau national, «des dispositions concernantla Corse».

Le député de la Corse-du-Sud, Camille de Rocca, aparticipé à la réunion de travail avec Marylise Le-branchu, à Ajaccio. Ce dernier nous a notammentappris que son groupe, à l'assemblée nationale, dé-fendrait devant le Congrès, l'inscription de la Corsedans la constitution et la ratification de la charte deslangues régionales et minoritaires. En revanche, ledéputé UMP a été très clair, concernant le statut decitoyen, et l'idée de la coofficialité de la langue corse.Il n'est pas favorable à ces mesures.

Camille de Rocca Serra, quelle estvotre position au sein de ce groupede travail qui a rencontré de nou-veau Marylise Lebranchu lors de sanouvelle visite en Corse ?

Je continue de suivre la ligne qui estla mienne, mais qui est aussi cellede notre groupe. Nous avons parti-cipé à établir un consensus à 46voix à l'assemblée de Corse. Cecisur une base très claire et trèssaine, à savoir l'inscription de laCorse dans la constitution à l'article72-5. Je m'y suis engagé, je l'ai déjàdit, au niveau de mon groupe à l'as-semblée nationale.

Et bien sûr, tout cela dans le cadre etdans le respect de notre ligne poli-tique. Je rappelle une fois encore quenous ne sommes pas du tout favora-bles au statut de résident. De plus, mis

à part un membre de notre groupe,nous n'avons pas voté la coofficialitéde la langue corse. A partir de là, si oncherche à mettre ces ingrédients, il nes'agit plus d'un consensus, mais dechercher le clivage.

Et cela serait dommageable pour laCorse, et surtout pour le principe dece consensus que nous avons ob-tenu. Je suis donc engagé, et j'aidonc fait une annonce très simple, etje l'ai dit au gouvernement. Ce der-nier, sait que nous sommes quelquesparlementaires UMP qui sommes fa-vorables à la ratification de la chartedes langues régionales et minori-taires. A cette occasion, j'avais l'en-gagement des membres de mongroupe qui la voteraient, qu'onpuisse inscrire en même temps, danscette révision de la constitution, laCorse dans l'article 72-5.

C'est un engagement très fort quej'ai pris. Maintenant, c'est pour ex-primer au gouvernement qu'il nepeut pas jouer sur la posture etjouer la montre. Il sait qu'il peutavoir une majorité. J'attends à pré-sent de savoir quand est-ce que letexte sur la ratification de la chartesera présenté au Sénat, pour savoirsi nous irons au Congrès.

Et si cela est le cas, je ferais ensorte que quelques dizaines de par-lementaires qui voteront la ratifica-tion de la charte, votent aussil'inscription de la Corse dans laconstitution. Mais à condition quecela soit clair entre nous et qu'il n'yait pas un vice. Car il n'est pasquestion pour moi, de valider n'im-porte quoi, par l'intermédiaire d'unerévision de la constitution.

«Oui, les choses avancent dans le bon sens»

Camille de Rocca Serra, Député de la Corse-du-Sud

«Il n'est pas question de valider n'importe quoi...»

6 POLITIQUE Vendredi 25 avril 2014

Les choses ne vont pas as-sez vite. C'est ce quepense Jean-Guy Talamoni,le leader indépendantiste,au sortir de la réunion avecla ministre de la décentra-lisation Marylise Lebran-chu. Bien évidemment,pour Jean-Guy Talamoni,l'inscription de la Corsedans la constitution est uneétape essentielle pourl'avènement d'un nouveaustatut politique. Ce dernieraimerait aussi que l'Etat seprononce de façon trèsclaire, et publiquement, surl'avenir de la Corse à pro-pos du projet de loi de ré-organisation territoriale.

Jean-Guy Talamoni, nous vous sen-tons un peu agacé par les lenteursdu dossier. Comment s'est passéecette nouvelle réunion avec MaryliseLebranchu selon vous ?

Nous sommes restés dans la ligne dece que nous avons défini la dernièrefois. Maintenant, à notre sens, nousn'allons pas assez vite. Je trouveaussi que les choses ne sont pas suf-fisamment claires. Pour notre part, jene vous cache pas que nous avonsdemandé un certain nombre d'éclair-cissements, notamment en réclamantune position publique du gouverne-ment, s'agissant en particulier de laquestion de la révision constitution-nelle.

Nous savons aujourd'hui qu'un cer-tain nombre de députés de droite se-raient susceptibles de voter la révisionconstitutionnelle. Il serait même plu-sieurs dizaines. Cela rend soudaine-ment moins problématique laquestion des 3/5e du Congrès. C'estla raison pour laquelle nous voulonsque le gouvernement français au-jourd'hui nous dise très clairement siil compte s'engager dans cette voieou pas. Cela nous paraît vraiment né-cessaire.

A titre personnel, j'ai demandé à laministre qu'elle prenne elle aussi uneposition publique sur cette idée sau-grenue qui circule aujourd'hui, surtoutdans la presse, concernant la fusionentre la Corse et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Je crois que celaest très important, et cela a été dit enréunion.

Mais je voudrais qu'il soit dit publi-quement, et ce au plus haut niveau del'Etat français, qu'il n'est pas questionde cela. Bien évidemment, cela seraitquelque chose de profondémentinacceptable, et le mot est faible.

Vous avez avancé sur les dossiersd'un point de vue juridique égale-ment ?

Oui. Il y a eu un certain nombre dedispositifs juridiques qui ont fait l'ob-jet d'un examen attentif. Mais ceschoses ont une importance mineure,et qui concerne la loi qui est actuelle-ment en préparation.

Pour le reste, et pour faire court, noussouhaiterions que les choses avan-cent à un rythme plus soutenu, et sur-tout que le gouvernement français nejoue pas la montre, et affirme sa dé-termination de manière publiqueconcernant, en particulier, le principede la réforme et de la révision consti-tutionnelle.

Pour notre part, nous sommes encoreune fois attentifs aux développementsqui doivent s'opérer très rapidementmaintenant.

Vous tenez les mêmes propos que ladernière fois. Au sortir de la dernièreréunion avec Marylise Lebranchu,vous disiez déjà que cela n'allait pasassez vite...

Oui. Manifestement, le gouvernementfrançais ne semble pas avoir l'inten-tion de mettre les bouchées doublesdans cette affaire, qui pourtant, estpour nous essentielle.

Il y a quand même des choses qui ontévolué positivement, dans d'autrescourants politiques qui ne participentpas au gouvernement français.

Donc ce gouvernement n'a pas d'ex-cuses pour ne pas avancer claire-ment, dans le sens qui a été réclamépar une majorité qui a été massivedes membres de l'assemblée deCorse. Nous avons été, à cet égard,assez pressants, et nous avons for-mulé cette exigence qui me semble

être une exigence minimale, à savoirque la volonté des élus corses soitprise en considération, de manièreclaire et publique.

Jean-Guy Talamoni, Conseiller à l’Assemblée de Corse

«La volonté des élus corses doit être prise en compte de façon claire et publique»

Jean-Charles Orsucci, maire de Bonifacio, conseiller à l’Assemblée de Corse«La balle reste dans les mains du président de la République»

Au cours de cette réunion,entre les représentants dela Corse et Marylise Le-branchu, Jean-CharlesOrsucci était sans doutel'élu le plus proche, politi-quement, du pouvoir enplace. Le vice-présidentde l'assemblée de Corseet maire de Bonifacio,s'est bien entendu félicitéde l'avancement du dos-sier corse. Il considèreque le bouleversementpolitique intervenu lors duremaniement ministériel etdes élections municipalesn'aura pas d'incidencesnéfastes sur l'avancementdes discussions. L'impor-tant, est que le dossieravance, et ce quels quesoient les ministres enplace.

Jean-Charles Orsucci, je supposeque vous êtes satisfait de cettenouvelle réunion de travail avecMarylise Lebranchu ?

Oui, nous sommes toujours dans lacontinuité du travail que nous avonscommencé, à Paris, voici quelquesmois maintenant. Evidemment, avecl'actualité politique récente, j'en-tends par là, les élections munici-

pales, nous n'avons pas beaucoupavancé sur les sujets, même si nousavons travaillé lors des réunionstechniques. Nous avons balayé laproposition de loi sur la réforme etsur son adaptation par rapport austatut de la Corse. Nous avons re-gardé cela ensemble, suite notam-ment au vote dernièrement, del'assemblée. Je crois que nousavons là, trouvé un terrain d'entente.Nous avons également acté le prin-cipe qu'il fallait continuer à travailler,notamment sur la réforme constitu-tionnelle, sachant que nous avonsappris aujourd'hui, notamment de lapart du député Camille de Rocca-Serra, qu'une partie des députésUMP était prêt à soutenir cette ré-forme constitutionnelle. Finalement,tout va dans le bon sens. Nousavons aussi appris, dans le bon sensd'ailleurs, qu'il n'était pas possiblede raccrocher la région, à savoir laCollectivité Territoriale de Corse, à larégion PACA. Bien entendu, nousnous sommes félicités de cette nou-velle. Voilà ce que nous avons puéchanger aujourd'hui lors de cetteréunion.

Et la prochaine étape ?

Ce sera pour juillet, puisque nousavons prévu de nous revoir au débutdu mois. Il faudra continuer de tra-vailler et de continuer de chercherensemble ce qui peut être réglé parla voie administrative. Nous tra-vaillons tous en ce sens. Nous de-vons aussi voir ce qui pourra êtretraité par la voie de la réforme. Noussommes aussi très attentifs, biensûr, concernant l'évolution que nousattendons à propos de la charte deslangues régionales et minoritaires.

On sait que Manuel Valls est au-jourd'hui devenu Premier ministre.On sait aussi qu'il y avait une cer-taine dualité entre ce dernier et Ma-rylise Lebranchu. Pensez-vous quecela peut s'harmoniser ?

Ce que je peux vous dire, c'est quela ministre de la réforme était pré-sente aujourd'hui, avec bien entenduun représentant du ministère de l'In-térieur qui va suivre le dossier. Mêmesi précédemment il y avait deux in-terlocuteurs, nous n'avions qu'unseul et même son de cloche. Celacontinue aujourd'hui.

La ministre nous a aussi fait valoir lefait qu'elle allait faire remonter les in-formations au Premier ministre, qui,comme vous pouvez l'imaginer,connaît bien le dossier. Cela nouspermettra d'avancer. Mais la ballereste, quand même, dans tous lescas de figure, hier comme au-jourd'hui, dans les mains du prési-dent de la République qui devraprendre les dispositions pour nousdonner satisfaction.

POLITIQUE 7Vendredi 25 avril 2014

Si Jean-Christophe Ange-lini se félicite que leschoses avancent, lors desdiscussions et des réunionsavec Marylise Lebranchu,ce dernier regrette égale-ment les lenteurs consta-tées. Le leader de Femu aCorsica ne se dit pas in-quiet du remaniement mi-nistériel, mais demeuretoutefois prudent. Il consi-dère que l'Etat a lesmoyens, aujourd'hui, demettre un terme au pro-blème corse qui existe de-puis plusieurs décenniesmaintenant. Pour commen-cer, il faut que la Corse soitinscrite dans la constitu-tion, puis faire en sorte quecette constitution demeureen mouvement dans letemps.

Jean-Christophe Angelini, avez-vousl'impression d'avancer lors de cesréunions de travail avec Marylise Le-branchu ? Assez vite en tout cas ?

Cette dernière réunion avec MaryliseLebranchu était très technique. Et oui,nous avons l'impression d'avancer, no-tamment dans le contenu des dossiers.Nous avons examiné par exemple l'avisde l'assemblée de Corse sur le projetde loi assez récent. Mais nous nesommes pas encore assez avancésdans le contenu. Il y a encore beau-coup de chemin à parcourir, même si ilest vrai que ce travail demande beau-coup de patience et de temps d'élabo-ration. Ceci étant, je crois quand mêmeque nous pourrions aller un petit peuplus vite, notamment sur l'inscriptionde la Corse dans la constitution, quicomme vous le savez, est un objectifpartagé par une majorité d'élus appar-tenant à tous les horizons politiques.

Une majorité d'élus se retrouve en ef-fet sur certains points, comme l'ins-cription de la Corse dans laconstitution, ou la ratification decharte des langues régionales et mi-noritaires. Mais cela n'ira pas plusloin. On sait que ça coince dans d'au-tres domaines, comme notamment lestatut de résident ou encore la cooffi-cialité linguistique...

Les élus ont exprimé en effet ce pointde vue là. Mais il ne faut pas oublierque ces derniers ont été minoritaires,notamment au moment du vote sur lacoofficialité, et au moment du débat surl'inscription de la Corse dans la consti-tution. Il y avait certes une majorité de46, mais avec, je crois, un élan partagépar beaucoup de groupes, sur la né-

cessité de ne pas forcément s'arrêter àl'article 72-5. Nous devons garder, po-litiquement, un objectif qui aujourd'huine peut pas être autolimité. Noussommes dans une démarche politiqueavant d'être technique ou juridique.

Donc, oui, il nous appartient mainte-nant de faire inscrire la Corse dans laconstitution. Il faudra le faire au bon ni-veau et dans les bons termes. Au-jourd'hui, je crois que nous noustrouvons dans un traitement des dos-siers au cas par cas. Mais nous ne pou-vons pas faire l'économie d'uneréflexion plus globale. Ce serait biend'inscrire la Corse dans la constitution,mais il faut aussi que cette constitutiondemeure en mouvement dans letemps. Il ne faudrait que l'on s'autoli-mite, alors que Paris aujourd'hui, a uneobligation qui n'est même pas politiqueau sens premier du terme. Il y a eu desvotes répétés de l'assemblée délibé-rante.

La question est de savoir si oui ou non,Paris va en prendre la mesure. De notrepart, nous ne pouvons pas douter,dans le temps, qu'il en soit autrement.C'est donc un nouvel appel que notremouvement, Femu a Corsica, a lancéaujourd'hui, et ce avec d'autres élusbien évidemment. Paris a une respon-sabilité aujourd'hui, et ne peut pass'exonérer. Je crois vraiment que l'Etatcommettrait une faute lourde, en s'en-fermant dans un déni au long terme.L'Etat doit contribuer à ce que la Corsesoit inscrite dans la constitution, et ce

de manière plus large, et plus précise.Cela nous permettrait de sortir d'unecrise qui dure maintenant depuis plu-sieurs décennies.

L'arrivée de Manuel Valls dans le fau-teuil de Premier ministre peut-il chan-ger la donne ?

La France a effectivement un nouveauPremier ministre. Mais le changementde politique, pour l'instant, n'est pasperceptible. Donc aujourd'hui, un appelest lancé. Le gouvernement, en l'état,et ce quels que soient les ministres enplace, doit impérativement évoluer. En-core une fois, je le répète, il y a un pro-blème qui est de nature profondémentpolitique, et qui est posé à l'Etat depuistrente à quarante années pour la pé-riode contemporaine. Il serait incom-préhensible qu'aujourd'hui, alors qu'il ya une majorité d'élus qui travaillent etqui sont inscrits dans un processus desortie de crise, que Paris puisse faire lasourde oreille.

Jean-Christophe Angelini, Conseiller à l’Assemblée de Corse

«L'Etat commettrait une faute lourde en faisant la sourde oreille»

Je ne sais pas si, commemoi, pour rallier votre «chez

soi», vous empruntez uneroute départementale avecmoult virages. C’est doncmon cas et souvent avantun «tournant» que j’estime

«accidentogène»,je klaxonne comme

«un vieux con»Mais en face il y a les héri-tiers de Fangio (comme letemps passe) ou les disci-

ples d’Alain Prost ou AyrtonSenna. Ils montent ou des-

cendent à «tavuletta»C’est pour cela que quelques fois

les mères pleurent…Plaise au ciel qu’il y ait peu

de chocs corporels et que seulsles «carrosseries» ensoient bénéficiaires.

Sur certaines ondes j’ai entendupour célébrer le printemps avec un

mot qui a heurté mes oreilles«Primavera» alors que«veranu» est Corse…

remarquez que c’est au même en-droit que j’ai entendu «Allenatore»

pour entraineur alors quecomme les Espagnols nous

disons «Intrenore»…Et un jour que je disais «d’ac-

cordu», pour «d’accord» on m’a re-proché le mot qui était trop

«francisé»… on m’a clamé qu’ilfaut dire «d’accunsentu»… Peut-

être mais cela ne vous fait pasaussi penser à «Consentement» ?

J’ai «reçu» le printemps par unebelle journée Balanine : Calvi et

l’Ile-Rousse tout irradiés de soleil,un vrai bonheur alors que j’avais

roulé de ponte-Novu àPonte-Leccia dans un brouillard

épais «O figlioli chi nebbia»…l’éclaircie n’arrivant qu’après le pe-

tit col qui débauche sur Pietralblapour saluer au passage les villages

de Lama et Urtaca… Dès la lignedroite de l’Ostriconi le soleil fut

mon compagnon…Ce «veranu» coïncide, chez nous

avec deux fêtes majeurespour nos principales villes :

Ajaccio et Bastia.Tandis que l’une célèbre a Madu-nuccia protectrice contre la peste

et «San Ghjuseppu» pour l’autrequi magnifie «I Panzarotti»…

Bien sûr la foi, cette foi qui, dit-on,renverse les montagnes et souvent

convainc même lesplus mécréants…

Et comment ne pas évoquer cettebelle pensée de Voltaire qui n’était

pourtant pas un parangon de foi.«L’univer m’embarasse et je nepuis songer que cette horlogue

existe et n’ait pas d’horloger»Allez bonne méditation

■ Toussaint Lenziani

Vaga

bond

age !

DA QUI E QUALLA8

D ans les années 70-80, lespremières rencontres defootball impliquant des

équipes corses étaient révélatricesde la permanence et du «renouveaudu sentiment national Corse».

Les manifestations de soutien, lescélébrations des victoires et dessuccès de ces clubs participaientd’une certaine façon à une «prise deconscience nationale du peuplecorse». Aujourd’hui malheureuse-ment, la lamentable affaire du cer-cueil, après les excès et dérapagesdu derby de l’année dernière encoreà Bastia, n’est hélas qu’un nouveaucontre-exemple depuis quelquesannées marquant des limites decette prise de conscience nationale.

Le campanilisme, les querelles declochers, les rivalités et le chauvi-nisme réducteur ont pris à nouveaule dessus. Ces dérives que le mou-vement nationaliste a combattuesdepuis les années 70 paraissentmême retrouver un regain de vi-gueur. De tels évènements sportifsauraient dû être des fêtes en l’hon-neur du sport et des clubs corses. Ilsauraient dû renforcer notre unité etnotre solidarité de Corses en appor-tant un cinglant démenti aux éter-nelles leçons racistes que l’on

entend sur nombre de médias trai-tant du football corse ou de la Corseen général.

Hélas, au vu de tels errements, nonseulement notre conscience natio-nale vole en éclats, mais le sportétant le miroir de notre société déli-quescente et perdant de plus enplus ses repères culturels, touteconscience semble être bien loindes soucis de pseudo-supportersdont le seul rêve semble être de ri-valiser dans la bêtise et l’outrancepropre à n’importe quels supportersultras français.

Que celles et ceux qui n’ont rien àvoir avec la cause du peuple corsepuissent relativiser voire excuser detels faits, cela découle somme touted’une certaine logique, mais les Na-tionalistes, et surtout ceux et cellesqui se sont investis et s’investissentdans le football et le sport en géné-ral, ne peuvent pas les occulter oules avaliser. Ils devraient s’interrogersur le sens de leur engagement auvu de la tournure prise aussi par lesport en Corse, victime comme lesont tous les jeunes supporters plusou moins écervelés, des dérives in-duites par les rivalités exacerbéesgénérées par une concurrence amo-rale sur fond de transactions finan-

cières exorbitantes, excluant toutenotion de solidarité, corse ou autre,et conduisant à de tels excès�.comme partout en France ou ail-leurs..

De tels agissements irresponsablessont antinomiques d’un certaincombat pour la Corse. Ils confortentles tenants de la division des Corseset affaiblissent une unité dont laCorse a tellement besoin pour faireface aux agressions qu’elle subit enpermanence et aux enjeux auxquelselle est confrontée aujourd’hui. Ilsparticipent de facto à la déliques-cence de la conscience nationalecorse, et ne peuvent donc qu’appor-ter de l’eau au moulin de ceux quirêvent d’effacer quarante années deluttes et de souffrances pour unecertaine cause, aujourd’hui fouléeaux pieds de l’inconscience parquelques irresponsables «accultu-rés»�

Au-delà de la symbolique sinistre ducercueil, dans un lieu meurtri par unecatastrophe que beaucoup s’éver-tuent à commémorer pour que l’ou-bli ne fasse pas son œuvre, ce n’estpas «l’enterrement d’un club» quel’on doit condamner� toute hontebue.

Football et Derby : L’effondrement des consciencesTribune Libre

L ’histoire que nous ra-conte Bernard Farinelli

se situe dans un petit villageisolé au bout d’une route,coincé au fond d’une valléeentre le Lion de Roccapinaet l’Omu di Cagna. Un vil-lage de Corse comme tantd’autres…Ici pas de vision angéliqued’un havre de paix digne desEglogues mais la vérité, sou-vent cruelle, d’une commu-nauté dont les personnagesévoquent pour chacun d’en-tre nous un souvenir.L’aubergiste du Bien-Assis,ancien colonial, et sa com-

pagne TamTam d’origineafricaine, quelques retraitésinstallés à demeure qui cul-tivent leur jardin, ceux quiviennent passer quelquesmois dans l’année, des em-ployés à la ville qui «mon-tent» au village pour leweek-end…Un jeune étudiant qui s’ef-force de mettre sur pied unereprésentation de la Mo-resca sur la place du villageet Théo, venu ici se débaras-ser de son passé agité, quis’est pris de passion pourles vieux murs de pierre etles sentiers oubliés, c’est lui

le maestru di muri, le Maîtredes Pierres.L’histoire s’emballe avec lesuicide de Hyacinthe,au len-demain de la représentationde La Moresca, ses ob-sèques et un autre drame quiarrive que je laisse le soin aulecteur de découvrir.Il y a des livres qui vous tom-bent des mains dès les pre-mières pages et ceux quevous ne lâchez pas, dontvous voyez arriver les der-nières pages avec regretparce qu’elles vont vous ar-racher à votre rêverie.Le Maître des Pierres fait par-tie de cette dernière catégo-rie, merci Monsieur Farinelli.

«Le Maître des pierres» aux édi-tions Lucien Souny (18e50)

Le Maître des pierresÀ lire !

L ’adjudant Pierre JosephLanfranchi quitte la

Corse à vingt ans, deux ansavant que n’éclate la Pre-mière Guerre Mondiale. Incorporé au 159° régimentd’Infanterie Alpine de Brian-con, grièvement blessé lorsdes combats pour Béthune,Pierre Lanfranchi sera faitChevalier de la Légiond’Honneur, décoré de la Mé-daille Militaire, de la Croix deGuerre avec une palme et

six Etoiles, de la Médailledes Evadés et de la Croix deGuerre Polonaise.La parution des carnets deguerre, de captivité et d’éva-sion de ce poilu corse origi-naire, tout comme moi,d’Ortale d’Alesani, petit vil-lage de la Castagniccia nepouvait me laisser insensibleet je vous invite à les décou-vrir.Ce récit est, aussi, un hom-mage au rôle de tous cesjeunes Corses engagésdans les combats de la Pre-mière Guerre Mondiale et

dont beaucoup ne sont pasrevenus, laissant pour toutsouvenir leur portrait accro-ché sur un mur de salle àmanger ainsi que l’a si bienchanté Jean Paul Poletti :«U ritrattu nant’a muraglia,èuna vera calamità stringhjeu core cum’a tanaglia diquella ch’un si po scurdàCusi dice a vecchiaMaria,quand’ella si mette apensà A u suldatu d’infante-ria,inquadratu tan t’anni fà»

«NE PAS SUBIR» de Pierre Lanfran-chi chez Colonna Editions (5€)

Ne pas subir

■ Par Philippe Giammari

Vendredi 25 avril 2014

■ Pierre Poggioli

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Immobilier Dossier

Faire un état des lieux

Avant toute chose, il est utile defaire réaliser la série de diagnos-tics obligatoires. Performancesénergétiques, présence d'amianteou encore état de l'installationélectrique sont autant d'informa-tions qu'il faudra fournir lors ducompromis de vente ; en effec-tuant ces expertises au plus tôt,elles pourront alors vous aider àestimer la valeur de votre bien. Àmètres carrés égaux, un logementéconome pourra par exemple êtrevendu plus cher qu'une habitationénergivore. La superficie exactedu bien est également détermi-nante.

Vous devez, par ailleurs, évaluer leprix de revient de votre domicile.Ce coût correspond au prixd'achat, auquel vous devez ajou-ter les droits de mutation ainsi queles éventuels travaux importantsque vous avez effectués (toiture,plomberie, isolation). La vente devotre bien ne doit donc pas êtreconclue en dessous de ce mon-tant.

Prendre le pouls du marché

Il convient ensuite de comparervotre logement au marché immo-bilier. Pour ce faire, consultez les

différentes statistiques publiéessur le sujet, afin d'obtenir une pre-mière indication en termes de mè-tres carrés habitables. En lamatière, la base de données des

notaires est notamment intéres-sante puisqu'elle tient compte desbiens effectivement vendus. Elleest consultable en ligne surwww.immoprix.com. De même, lesite pap.fr publie chaque mois unindice du mètre carré calculé àpartir des informations fourniespar les vendeurs après la transac-tion.

Néanmoins, ces études ne per-mettent pas de prendre encompte toutes les caractéristiquesqui donnent un cachet propre àchaque habitation. C'est pour-quoi, vous ne devez pas négligerles annonces immobilières qui foi-sonnent sur internet et dans lesagences près de chez vous. N'hé-sitez pas non plus à visiter desbiens en vente similaires au vôtrepour jauger le marché local et par-là même la concurrence que vousdevrez affronter.

Clé de voûte de la vente immobilière, le prix d'un bien est pourtantdifficile à calculer. Pour ne pas se tromper, mieux vaut s'adresserà des professionnels.

Bien estimé, bien vendu

Par contrainte ou par envie de changement, vous avez décidé de mettre en ventevotre logement mais à l'heure de déterminer le prix, le doute vous assaille. S'il esttrop élevé, il fera fuir les acheteurs potentiels mais si, à l'inverse, il est trop bas, cesera autant d'argent en moins dans votre poche. Afin de céder votre bien au meil-leur prix possible, il est alors essentiel de réaliser une estimation fiable. Voiciquelques conseils pour vous y aider.

ICN Informateur Corse Nouvelle - 25 Avril au 1er Mai 2014 - #6512 AL 1

Contact : )06 15 43 11 33 - * [email protected]

Vous accompagne dans toutes vosdémarches administratives pour qu’unmarché public ne soit plus un obstacleau développement de votre entreprise

aCréation, rédaction et mise en forme de vos DC1, DC2…aPrise en charge de toutes les pièces règlementaires liées aux marchés publics.aAnalyse des règlements de consultation, des CCTP et CCAP.aElaboration de mémoires techniquesaPossibilité de veille des annonces légales.

Corse Marché Public Assistance

Les aléas des estimationsD'autres techniques permettent d'évaluer la valeur de votre logement, avec plus ou moins de fiabilité :- sur internet : plusieurs sites proposent de réaliser cette estimation à travers des questionnaires en ligne plus ou moins complets. Outrele fait que ces évaluations à distance ne valent pas une visite sur place, les montants obtenus peuvent être très différents d'un site àl'autre. La prudence est alors de mise.- les experts immobiliers : très utile notamment dans le cas d'une situation litigieuse (divorce, succession), l'expertise immobilière estun document officiel qui justifie le prix du bien. Elle est proposée par les notaires sur expert.immobilier.notaires.fr et par le site pap.fr.Comptez cependant plusieurs centaines d'euros.

Dossier Immobilier

Les conseils des professionnelsAu terme de ces différentes démarches, vousdevez avoir une idée du prix de vente de votrebien. Toutefois, avant de franchir le pas, de-mandez à deux ou trois agents immobiliersd'évaluer votre logement, sans leur faire part devotre avis.

Réalisées le plus souvent à titre gratuit, ces es-timations sont utiles dans la mesure où cesprofessionnels connaissent les attentes des ac-quéreurs et par conséquent le prix qu'ils sontprêts à mettre pour leur confort. Elles doiventcependant être nuancées, puisque l'intérêt desagents immobiliers dans la future transactionpeut les pousser à proposer une estimationhaute pour séduire le vendeur ou, au contraire,à une estimation basse pour accélérer la vente.

La détermination du juste prix de vente de votrelogement dépend, par conséquent, de la com-binaison de toutes ces données.

ICN Informateur Corse Nouvelle - 25 Avril au 1er Mai 2014 - #6512 AL 2

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ICN

ICN Informateur Corse Nouvelle - 25 Avril au 1er Mai 2014 - #6512 AL 12

Olivier Miniconi, un an après avoirété rétrogradé en National, peut-ondire aujourd'hui que le fait d'avoirété relégué assez rapidement a étéun avantage ? Vous avez eu letemps de bien préparer cette sai-son, et on voit le résultat...

Oui, on peut voir les choses de cettefaçon. Cette période n'était vraimentpas évidente pour nous. Lorsquevous êtes dans la course au main-tien, et que soudainement, vous ap-prenez après une énième défaiteque la relégation est mathématique,c'est là que vous prenez le coup surla tête, concrètement. Et là effecti-vement, nous n'avions pas d'autre

choix que de préparer l'avenir, et lasuite, c'est à dire le National.

Quand on voit le parcours du CABcette saison en Ligue 2, malheu-reusement, cela nous rappelle vo-tre parcours l'année dernière.Peut-on faire ce parallèle ?

Oui, tout à fait, je suis d'accord avecvous, d'une certaine façon. Noussommes montés tous les deux deCFA à la Ligue 2 en très peu detemps, et de ce fait, les dirigeantsont dû gérer énormément dechoses. Je crois que ni le GFCA del'année dernière, ni le CAB de cetteannée, n'étaient prêts pour relever ledéfi difficile de la ligue 2. Notam-

ment au niveau des infrastructures.En ce qui concerne le GFCA, noussommes partis sur un chantier co-lossal. Le CAB de son coté a dû dé-ménager de son stade fétiche. Toutcela crée vraiment des bouleverse-ments difficiles à gérer. Ajouter àcela, la complexité sportive d'unchampionnat comme la ligue 2... Ence qui concerne le GFCA, je penseque notre saison manquée l'annéedernière nous sera désormais profi-table pour l'avenir.

Relever un nouveau défi Le GFCA n'était donc pas prêt lasaison dernière, pour accéder à laligue 2. Mais aujourd'hui, àquelques semaines de la fin duchampionnat, le GFCA est-il prêt àrelever ce nouveau défi ?

Oui, il est prêt, et ce dans la mesurede ses moyens. Nous avons unevraie vision sur le futur, ce qui estimportant. D'un point de vue sportif,nous savons maintenant quel est leniveau et les exigences de ce cham-pionnat.

L'an passé, nous pensions avoir descertitudes à ce niveau là, et par lasuite nous avons été très surpris dela réalité.

Aujourd'hui, nous savons par exem-ple où nous devrons consacrer nosefforts en vue de la saison pro-chaine. Contrairement à l'année der-nière, nous n'éparpillerons pas notreénergie à droite et à gauche, sid'aventure nous devons terminer surle podium. Aujourd'hui, dans l'hypo-thèse d'une accession, nous sau-rons où concentrer notre énergieafin d'assurer le maintien du club.Ca serait bien d'entériner rapide-ment notre accession. Cela nouspermettrait de commencer à travail-ler dans ce sens. Cette accession sejouera peut-être à la dernière jour-née, je ne sais pas... Mais en toutcas, nous nous préparons en cou-lisse, et ce depuis plusieurs mois, en

vue de la ligue 2. Je pense que noussommes prêts, mais maintenant ilfaut attendre la fin de cette saison.Une chose est sûre, nous sommestrès motivés.

La saison passée, le GFCA a étélourdement pénalisé avec la Li-cence Club. Est-ce que le clubpourrait passer un palier à ce ni-veau là, et obtenir les points néces-saires pour entrer dans les clous etobtenir ainsi l'intégralité des finan-cements alloués aux clubs profes-sionnels ?

Les gens ont tendance à penser quel'obtention de la Licence Club dé-pend essentiellement de la classifi-cation d'un stade. Cela n'est pas lecas, même si les infrastructures sontbien évidemment prises en compte.Il faut aussi savoir que les critèrespour obtenir cette licence ont en-core augmenté, et cela va encoreêtre le cas très prochainement.

La notation est basée sur uneéchelle de 1.000 à 10.000 points.L'an passé, l'obtention s'effectuait à5.000 points, pour les clubs de ligue2. Maintenant, il y a une phase tran-sitoire pour les clubs accédant à5.500 points, qui permettrait d'obte-nir la moitié de la Licence Club quitourne autour de 800.000 euros.

En cas d'accession, il serait bienpour nous de franchir ce cap des5.500 points. Notre objectif serabien entendu le maintien dans unpremier temps.

Puis, dans les deux ou trois annéessuivantes, nous travaillerons pourobtenir la Licence Club dans son in-tégralité. Nous ne pouvons pas toutobtenir en seulement une année.Cela n'est pas possible. Cela faitpartie des dossiers sur lesquelsnous travaillons activement, depuisquelques semaines. Il faut aussi sa-voir que le GFCA ne dispose pas decentre de formation. De ce fait, leclub n'est pas noté sur 10.000points, mais sur 8.000 points. Tous

Le G.F.C.Ajaccio tout près de la Ligue 2Le GFCA est lancé dans la dernière ligne droite du championnat Na-tional. Après avoir débuté la saison tambour battant, les diablesrouges se trouvent aujourd'hui en bonne position pour retrouver laLigue 2 dès cette année. Mais le fléchissement rencontré au coursde l'hiver laisse planer un certain doute. Le GFCA, qui ne doit rienlâcher, a le destin entre ses mains. Il recevra notamment à Mez-zavia, le Red Star et Carquefou, ses deux principaux concurrentspour la troisième place. En revanche, le titre semble désormaishors de portée, Orléans et Luzenac ayant pris le large. Tout resteà faire, même si l'écart est de sept points avec le quatrième...Nous avons rencontré Thierry Laurey, le coach, et Olivier Mini-coni, le président du club, afin de faire un point sur la situation duGazélec, dans ce sprint final, mais aussi sur l'avenir et les grandstravaux en cours.

SPORT EN CORSE

Olivier Miniconi

Vendredi 25 avril 201422

La Ligue 2 ?Thierry Laurey, lorsqu'on vous dit quele GFCA a déjà un pied en ligue 2, est-ce que cela vous agace ? Parce querien n'est fait pour l'heure...

Que les dirigeant préparent la saisonprochaine en ligue 2, ne m'agace pasdu tout. Au contraire. Il faut continuerà structurer le club. Par contre, ce quipeut m'agacer, en effet, ce sont lesgens qui se trouvent dans l'environ-nement du club, et qui se voient déjàen ligue 2 la saison prochaine. On meparle déjà des derbys contre l'ACA...

Là, je dit non ! Nous disputons unchampionnat difficile, et qui a étécompliqué pour nous par moment. Ilne faut pas oublier notre parcours.Nous avions seulement deux pointss'avance, sur le quatrième, voiciquelques semaines. A ce moment là,personne ne faisait le fier, et tout lemonde baissait la tête pour éviter devous regarder dans les yeux.

A un autre moment, nous avions neufpoints, huit points, sept points. Celaévolue tellement vite qu'il faut tout letemps rester la tête dans le guidon.

Un championnat, à ce niveau là, c'esttoujours très long. Nous n'avons pasle droit de nous laisser distraire, auniveau sportif. Maintenant, que les di-rigeants, en coulisse, travaillent surl'avenir du club, pour améliorer lefonctionnement de ce dernier, c'esttout à fait logique.

Je vais même aller plus loin, c'est untravail qui est nécessaire, même dansle cas où nous échouons dans notreentreprise, et où nous resterons enNational. Il est vrai que ce travail seferait, dans ce cas, à une autreéchelle, car il y a moins de critèrespour évoluer en National. Mais leGFCA doit continuer à grandir, mêmeen National. Ceci dit, je ne doute pasun instant que nous ayons lesmoyens d'accéder à la Ligue 2.

Calcul ?Mauvais calcul ?Lorsque des dirigeants, ou mêmedes joueurs, font des calculs avec lecalendrier, en comptant le nombrede points à prendre sur tel ou telmatch, cela peut-il être néfaste,quelque part ?

La seule chose qui pour moi est ob-jective, c'est de se dire que de toutefaçon, nous allons recevoir nos deuxconcurrents directs à Mezzavia. Surce plan là, il faut être lucide. Il n'y aplus que Carquefou et le Red Star quipeuvent revenir sur nous.

Ce sera, je pense, un vrai avantagede recevoir ces deux équipes. A par-tir de là, nous avons l'avenir entre nosmains. A nous de savoir répondreprésent sur le terrain lors de cesmatchs là. Si nous parvenons à ga-gner ces deux matchs, je pensequ'on ne sera pas loin du compte.Actuellement, il faut quand mêmeêtre prudent, car nous n'arrivons plusà être performants à l'extérieur. Nosderniers déplacements chez deséquipes en difficulté n'ont pas étéfructueux, puisque nous les avonstous perdu.

Le football n'est pas une scienceexacte, et nous pouvons avoir destrous d'air. Donc prudence... Quantau calendrier, je pense qu'il ne fautpas trop le regarder. Lorsqu'on le re-garde et qu'on commence à faire desadditions, cela signifie que noussommes déjà dans la gestion.

Nous ne pouvons pas nous permet-tre d'être dans la gestion. Nous de-vons jouer tous les matchs de lamême façon : pour les gagner ! Et cequels que soient nos adversaires !Qu'ils soient devant, derrière ou dansle ventre mou, nous devons entrer surle terrain avec l'unique objectif que lavictoire. Quand on joue la montée,c'est la seule solution que nous pou-vons avoir pour aller au bout.

Quand vous commencez à regarderle calendrier, et à vous dire que vousallez prendre un point par ci, trois parlà, c'est là que vous commencez àvous planter. Car personne n'est àl'abri d'une tuile dans un match. Vouspouvez avoir un carton, une blessureou un fait de jeu. Regardez à Luçon,le gars il a voulu centrer, et il nous amis le ballon en pleine lucarne. Etnous avons perdu 1 à 0. Il ne nousrestait plus que nos yeux pour pleu-rer.

Vous les sentez prêts, vos joueurs,pour aborder cette dernière lignedroite ?

Oui. Oui, bien sûr. Nous avons connuun petit coup de mou sur le mois defévrier. Déjà en janvier, la reprise aété difficile. Mais février a été labo-rieux. Je pense que nous aurions mé-rité de prendre certains points, quinous ont échappé malheureusement.

Mais d'un autre coté, nous avons prisdes points sur des matchs où nousne méritions pas vraiment d'en pren-dre. Je pense que depuis quelquesmatchs nous sommes bien revenus.Notamment depuis le match deBourg-Péronnas. Les joueurs se sontpeut-être dit qu'il fallait remettre unpetit coup afin de reprendre nos dis-tances avec le quatrième.

Récemment, nous avons battu Bourg-Péronnas, le Poiré-sur-Vie et Dun-kerque. Nous avons engrangé despoints, mais aussi de la confiance surces matchs là.

Il faut terminer fortLe retour de Julien François dans legroupe a été déterminant ?

Oui, ce dernier nous apporte son es-prit de combattant au milieu de ter-rain. Il bouge tout le monde et secouele cocotier quand il voit que ça de-vient un petit peu plus dur par mo-ment. A partir de là, les joueurs seremettent à leur véritable niveau etparviennent à faire des matchs cor-rects.

Nous avons retrouvé notre état d'es-prit du début de saison. Nous l'avionsperdu, mais là je crois qu'il refait sur-face depuis quelques matchs. Celanous permettrait de faire une fin desaison en boulet de canon.

Car quelle que soit la première partiede championnat que vous faites, il nefaut pas oublier que tout se joue dansla seconde moitié de parcours. Sinous voulons être sur le podium à lafin, il faut qu'on termine fort.

Vous parliez de Carquefou et duRed Star, qui vont venir à Mezzavia,mais toutes les équipes semblentdangereuses dans ce championnat,non ?

Oui. Toutes les équipes sont dange-reuses. Maintenant, à propos de Car-quefou et du Red Star, je pense qu'ilvaut mieux les jouer à domicile, plutôtque de se déplacer chez elles. Nousavons déjà eu la chance, au cours dela première journée de championnat,de gagner à Carquefou.

Nous devons également garder àl'esprit que c'est le goal average par-ticulier qui entre en ligne de comptedans ce championnat. Quand vousavez le goal average pour vous, surcertaines équipes, c'est un avantagequi est énorme. C'est l'équivalentd'un point de plus. Par contre, nousavons perdu le match aller au RedStar. Il faudra donc que nous soyonsprésents pour ce match là, c'est évi-dent.

Peut-on dire que dans ces matchslà, déterminants et qui se joueront àdomicile, un match nul serait un bonrésultat ?

Oui, ce serait un bon résultat pournous en effet.

■ Frédéric Bertocchini

les clubs qui n'ont pas de centre deformation agréé sont dans cette si-tuation.

Une équipe réserve ?Envisagez-vous de disposer d'uneéquipe réserve en cas de montée? Les clubs professionnels ont be-soin d'une seconde équipe. Est-ceun projet ?

Cette idée est actuellement à l'or-dre du jour au GFCA. Il faut quenous parvenions à solutionner cer-tains problèmes au niveau des ter-rains d'entraînement pour la faireévoluer.

Après, il faut aussi voir à quel ni-veau nous pourrions faire redémar-rer cette réserve. Nous pouvonseffectuer des demandes, à diffé-rents niveaux, mais sur le principe,notre réserve démarrerait en Pro-motion d'Honneur C.

Mais il peut y avoir quelques désis-tements de certains clubs au ni-veau régional, sait-on jamais. Celanous permettrait d'intégrer un ni-veau plus élevé. Nous espéronspouvoir rapidement concrétiser cedossier, mais nous devons toutd'abord franchir certaines étapes.

Aménager lesinfrastructures

Va-t-il y avoir de nouveaux amé-nagements au niveau des infra-structures ?

Oui, il y aura des travaux. Le stade,dans sa configuration actuelle, estclassé. Donc déjà, il est certain quenous pourrons jouer en ligue 2, sid'aventure nous parvenions à accé-der. Les principaux aménagementsconcerneront l'aire de jeu.

Nous étions partis dans l'optiqued'installer une pelouse synthétique,mais cela n'est plus à l'ordre dujour. Aujourd'hui, nous n'avons pasle financement nécessaire pourréaliser ce genre de projet. Je croisque cette saison déjà, notre aire dejeu est meilleure que celle de l'anpassé. Mais nous allons encore tra-vailler en ce sens. Les travaux vontensuite concerner tout ce qui estl’accueil et la sécurité des specta-teurs, pour mettre nos supportersdans les meilleures conditions pourassister aux rencontres.

La tribune «coté-route» sera trèscertainement couverte pour la sai-son prochaine. Il y aura donc desaméliorations, mais notre base estdéjà correcte. En parallèle, nous al-lons essayer de construire une airede jeu pour les entraînements.Nous avons le terrain. Reste main-tenant à chiffrer le montant de cetteinstallation.

Et puis, nous envisageons de ren-forcer toute la partie administration,où là, nous avons vraiment besoinde nous professionnaliser. Ce sontdes chantiers importants, maisbeaucoup moins volumineux qu'il ya deux ans.■

SPORT EN CORSE

Thierry Laurey

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■ Marie Gambini

CULTURE & PATRIMOINE Vendredi 25 avril 201424

Le mois dernier Via Stella a diffusé un documentaireretraçant le voyage en Corse de Joseph Conrad,écrivain au destin étonnant s’il en est. Mais ce que

l’on ignore sur ce personnage atypique, c’est son amourpour la Corse, une île qu’il n’a cessé de rêver, de fantas-mer et qui sera le théâtre d’un voyage, à l’orée de samort, avec son épouse Jessie. Une histoire aux accentspoétiques, que nous raconte le scénariste François Ros-sini qui s’est appuyé sur l’ouvrage de Maddalena Rodri-guez Antoniotti «Bleu Conrad, le destin méditerranéen,de Joseph Conrad».

Avant de revenir sur le travail re-marquable de François Rossini, ilnous faut nous arrêter un instantsur la personnalité de JosephConrad. Si un mot pouvait le qua-lifier, ce serait «libre». Cet hommea eu en effet plusieurs vies avectoujours pour maître mot une cer-taine forme de liberté.

Car Joseph Conrad est avant toutun aventurier. Orphelin à 11ans,issu d'une famille de la noblessepolonaise, il s'engage dès l'âge de17 ans dans la marine, d'abordfrançaise, puis britannique. Il faitson apprentissage de la vie demarin dans le port le plus cosmo-polite qui soit, Marseille.

Le lieu est capital dans la construc-tion de ce fil rouge qui le lie à laCorse, puisqu’il y fera une rencon-tre déterminante : un certain Domi-nique Cervoni, originaire du CapCorse. Pendant 4 ans, il côtoierace personnage et fera même aveclui de la contrebande. Ils se ferontalors prendre et à partir de là leurs

chemins se sépareront. Josephprendra la nationalité britanniqueet naviguera sur des navires an-glais.

En 1894 il commencera sa carrièred’écrivain avec des ouvrages res-tés dans l’histoire de la littératureanglaise La folie Almayer (son pre-mier roman en 1985), Un paria desîles (tous deux de la Trilogie ma-laise) ou encore le fameux LordJim (l’histoire de Jim, un marin bri-tannique marqué d’infamie aprèsavoir abandonné en mer Rougeles huit cent passagers d’un na-vire qu’il croyait sur le point desombrer – échos d’une brûlanteactualité - !).

Lui qui a parcouru le monde et lesocéans, portera un regret jusqu'aucrépuscule de sa vie, le fait den’avoir pas visité la Corse. Une îleque lui a si bien racontée Domi-nique Cervoni.

Ainsi en 1921, avec son épouseJessie Georges, il se rendra dansl’île pour entreprendre une quête

à la fois senti-mentale et lit-téraire. Le butde ce voyageest d’acheverun roman quiraconte la viede Napoléon1er.

Il séjournera d’ailleurs à Ajacciomais il cherche aussi à mettre sespas dans les empreintes de Domi-nique Cervoni puisqu’il se rendradans le nord de l’île. Pourtant sesquêtes ne trouveront pas d’abou-tissement, le livre restera inachevéet on ne sait s’il trouva la tombede son fidèle compagnon…

Un documentaireaux accents poétiques

C’est cette histoire déjà mise enlumière par l’ouvrage très aboutide Maddalena Rodriguez-Anto-niotti qui retrace cette période dela vie de l’écrivain se penchantalors sur ses souvenirs.

François Rossini, réalisateur che-vronné n’a pas eu peur de se lan-cer dans un projet complexe. Luiqui a eu une longue carrière à lafois télévisuelle et cinématogra-phique, offre un 52 minutes docu-menté, précis mais à la foisempreint de délicatesse. Il nous li-vre la vision d’un homme au cré-puscule de sa vie, en proie audoute et fragilisé.

Les archives cinématographiquesde Porto-Vecchio, du Cinémé-moire de Marseille (cinémathèquede films amateurs de Marseille), lamusique de Joana Bruzdowicz, lespeintures ou pastels de KamelKhelif achèvent de donner au do-cumentaire une dimension supplé-mentaire. Un vrai travail d’orfèvre !

«Bleu Conrad» di Maddalena Rodriguez AntoniottiHè un libru d’arte. L’autore – scrittore è pittore – ci hà datu una biugrafìa dotta è rumanzata nant’àu scrittore inglesu. Maddalena Rodriguez Antoniotti ci face cunnosce a figura d’un Conrad, pigliatainsemu incù quilla di Dumenicu Cervoni, un marinaru capi cursinu scontru in Marseglia. Divintarà aso guida è l’amicu capaci d’avvìalu ind’è u mistieru di marinaru. Di sicuru un omu assai impurtantipà Conrad, spiechendu u so viaghju in Corsica à l’ità di 63 anni. Sente vene a morte (trè anni dopu)è stu viaghju hè una manera di rievaluà a so vita.Ghjaseppiu Conrad si volta dunqua versu «u paesu di i ricordi». Com’è l’accerta Maddalena Rodri-guez Antoniotti, «sta nustalgìa hè fertile è ùn hà nunda à veda incù una mimoria tinuta com’è reliqua».Ùn volta micca in paesu nativu, ma u locu duva ellu hè natu à se stessu, vale à dì nant’à e spondedi u Maritarraniu. Hè a so ghjuventù , a so forza ch’ellu voli ritruvà in Corsica : «l’ultimu viaghju d’unmari internu». Maddalena Rodriguez Antoniotti ci dà una bella figura di Conrad, uppunendusi à i cottiè ricotti nant’à a Corsica.«Turchinu Conrad», un libru di prima trinca da leghja ! Par un dettu si pò ramintà ch’è in u libru LordJim, Conrad nice nicione strughje «l’Homo Economicus». Hè calcosa chì parla à i Corsi, l’omu ùn hèà quantu pare calculu prosaìcu, t’hà ancu di più altri putenzialità, quistioni : l’onori, a dignità, a vargo-gna... Saria u mondu suciali in casa nostra. Sti cumandi parlanu sempri à noi altri Corsi, à dì u veru !

Un personnage haut en couleur

Joseph Conrad, une dimension méditerranéenne

CULTURE & PATRIMOINEVendredi 25 avril 2014 25

Comment est né ce projet ?

Je cherchais un sujet à réaliser enCorse. Dans mes recherches, j'ai dé-couvert ce voyage de Conrad enCorse dont j'ignorais tout. Al'époque j'habitais sur le continent,lors d'un de mes séjours sur l'île, j'aiévoqué l'idée de faire un film sur cetépisode de la vie de Conrad à uneamie journaliste et écrivain, ElisabethMilleliri, qui m'a appris qu'une au-teure, Maddalena Rodriguez-Anto-niotti, travaillait sur un livre traitant dela relation de Conrad avec la Médi-terranée.

Je me suis mis en contact avec elle.Elle n'avait pas encore achevé sonouvrage et de mon côté j'étais en-core occupé par d'autres projets.

L'année suivante j'ai lu son livre quej'ai trouvé passionnant et nous noussommes rencontrés. Nous avons dé-cidé de collaborer. Elle m'a autoriséà m'appuyer sur son texte pourécrire un scénario.

Eternel immigré !Quelle est l'originalité et la particu-larité de ce personnage ?

Conrad est un être atypique et pas-sionnant. D'origine polonaise, il estvenu en France à 17 ans et lui resteratoujours attaché, d'ailleurs il parlaitparfaitement notre langue, puis il estparti en Angleterre où il passe son di-plôme de capitaine au long cours. Ilsera marin pendant 20 ans avant dese lancer éperdument dans l'écriture.

Riche de son expérience maritime ethumaine son œuvre romanesque estd'une densité toute particulière. Eter-nel immigré, voyageur impénitent,soumis aux terribles lois de la mer etde la marine à voile anglaise, il de-meure un rebelle en révolte contreles maux de son époque : colonia-lisme, injustice sociale, confor-misme, guerres...

Polonais pour les Anglais, Anglaispour les Polonais il se forgera uneplace et trouvera la reconnaissance

par la force de son écriture etl'ampleur de son œuvre.

D'un caractère ombrageux, il estpourtant un amoureux de l'huma-nité dans ce qu'elle a de pire et demeilleur. Il vit à la charnière du dix-neuvième et du vingtième siècle,son existence et son œuvre témoi-gnent de ce basculement entreces deux siècles.

Vous avez choisi de raconter sonparcours en Corse, en quoi cevoyage a-t-il quelque chose defascinant ?

A part une escapade un peu plustard aux Etats-Unis pour promou-voir son œuvre, ce voyage dedeux mois en Corse fût le dernierpériple de ce grand voyageur.

Il y a en ça tout un symbole pourcet homme de l'est, ce continentalqui est né à la mer par Marseille etpar la Méditerranée.

Et surtout, au-delà du prétexte offi-ciel à ce voyage, des recherches surNapoléon en vue de l'écriture d'un

roman, Conrad vient surla terre de DominiqueCervoni, le marin corsequi l'initia à la vie et à lamer alors qu'il était ado-lescent. Il y a dans cet ul-time voyage quelquechose d'une initiation àl'envers qui le rend parti-culièrement passionnantet émouvant.

Comment s'est effectuéle travail de recherchepour retracer une his-toire riche ?

L'ouvrage de MaddalenaRodriguez-Antoniotti re-célait beaucoup d'infor-mations et jalonnait le

parcours de Conrad en Corse, maisil m'a fallu puiser aussi à d'autressources.

Les biographies de Conrad, dont laplupart n'évoquent pas ou enquelques lignes le voyage corse, lesmémoires de Conrad où il parle dece voyage et surtout de Cervoni, lesmémoires de Jessie Conrad, sonépouse, un texte de Lenormand, undramaturge français que Conrad ren-contra à Ajaccio.

La plus grosse difficulté consista àextraire des œuvres de Conrad lamatière de la voix off du film dont jesouhaitais qu'elle soit essentielle-ment faite des mots de l'écrivain. Ilfallut organiser ces extraits pour arti-culer une narration en relation avec levoyage proprement dit. Une re-cherche approfondie d'archives ico-nographiques, photos, cartespostales, cinéma. Et enfin des repé-rages sur les lieux avant l'écriture duscénario.

François ROSSINI

Pastel de Kamel Khelif

CULTURE & PATRIMOINE Vendredi 25 avril 201426

C haque mois, ICN vous invite à dé-couvrir des lieux emblématiques dela Corse à la fois riche d’histoire,

lieux patrimoniaux, lieux de culture, ils re-présentent notre île, sa mémoire tout enétant indubitablement tournés vers l’ave-nir… Première de nos visites, l’étonnanteMaison Gaspari-Ramelli, devenue grâce àl’énergie de la propriétaire Rose-Marie Car-rega, lieu de culture, d’échanges et de ren-contre. Aujourd’hui expositions depeintures, photos et sculptures, confé-rences ou cafés littéraires, concerts, spec-tacles, s'y côtoient et s'y succèdent au fildes saisons.

A la découverte d’un lieu de culture

La villa Gaspari-Ramelli est une deces maisons, typiques du CapCorse, désignées aussi sous leterme «Maisons des Américains»,en souvenir des Corses du Cap,émigrés en Amérique au XIXème

siècle et qui les avaient faitconstruire à leur retour au pays,une fois fortune faite.

Cette Villa GASPARI fut édifiéevers 1850 à Sisco, au Cap Corse,par le Docteur Santos GASPARI,lors de son retour du Venezuela,où il fut député et gouverneur dela province de Guyana.

Ce dernier par ailleurs contribualargement au financement del'Hôpital de Bastia et donna à lacommune de Sisco «une forte

somme d'argent» afin «de payer àvie un instituteur et un médecin».

L’histoire de 5 frèresAinsi, l’histoire de la famille Gas-pari, c’est l’histoire de 5 frères.Originaires du hameau de Chiosaet peut-être même de Morsiglia,ils sont issus d’une famille mo-deste ce qui les pousse à tenterl’aventure au Venezuela. Giu-seppe, Santu, Salvatore et l’insti-gateur des départs Simongiovannivont oser l’exil.

Ce dernier fera par ailleurs fortune etépousera la fille d’un notable de Ca-racas. Il sera même à l’origine de lacréation de d’une des quatre princi-pales maisons de commerce du

nord du Venezuela. Il deviendramême Consul Général des EtatsUnis et enfin du Venezuela… à Nice.

La tentation du retourSi un temps il est tenté de retour-ner vivre à Sisco puisqu’il est àl’origine avec Santu de l’édifica-tion de la Maison en 1850, il finirases jours à Paris chez son fils An-gel. C’est là en effet qu’il meurt le

7 décembre 1879 et c’est là éga-lement qu’Angel lui fait élever untombeau monumental au cime-tière Montparnasse.

Cependant c’est véritablementSantu, devenu Santos qui feraédifier la fameuse demeure fami-liale.

Lui aussi fait fortune comme mé-decin, se lance dans la politique,est élu député de Guyana mais laCorse lui manque. Pourtant sa po-pularité tant comme médecin quecomme député ne cesse de gran-dir, si bien qu’en 1852 la munici-palité de Ciudad Bolivar décide dedonner son nom à une nouvelleavenue de la ville : le Paseo Gas-pari qui 157 ans plus tard est en-core une artère importante qui agardé son nom.

En mai 1855 il est nommé Gouver-neur par intérim de l’État de Guyana(aujourd’hui État de Bolivar) pourune durée indéterminée pendantl’indisponibilité du Gouverneur en ti-tre, puis Gouverneur en 1858, aumoment où il décide de rentrer enfinen Corse. Mi-1858 il est en Corse.

Il prend possession de la nouvellemaison dont il rachète la part deSimongiovanni décidé à ne pasrevenir en Corse. Il achète aussi

A Venir«HISTOIRES EN MAI», laprésidente, Michèle COR-ROTTI, accompagnera, lelundi 19 Mai à 19h, à la VillaGaspari-Ramelli à SISCO,l’écrivain Gonzague SAINT-BRIS qui dédicacera et tien-dra une conférence sur sonnouveau livre «Marquis deSade, l’ange de l’ombre».

3 Mai à 16 h – Antoine-MarieGRAZIANI, historien nous par-lera de LA CORSE GENOISECes conférences se tiendrontà la Villa Gaspari-Ramelli àSISCO.

La nostalgie et les rêves des«émigrés» Corses aux Amériques..

■ Marie Gambini

Vendredi 25 avril 2014

un vaste appartement à Bastia surla Place Saint-Nicolas dans lequelil passera le plus clair de sontemps.

Dès son retour il s’emploie à déco-rer sa villa à son goût, développélors de ses années d’études à Ve-nise et en Toscane, en faisant pein-dre murs et plafonds par un artisteitalien particulièrement doué maisdont le nom a été perdu.

Il lui commande pour le plafond deson bureau une allégorie à lagloire de la franc-maçonnerie.

A son décès la villa reviendra àson neveu Jean Etienne qui conti-nua à l’embellir. Celui-ci s’arran-gera alors pour que sa fille Félicitémariée Ramelli devienne l’uniquepropriétaire de la Maison qui ainsideviendra la villa Gaspari-Ramelli.Elle s’est transmise dans la familleRamelli jusqu’à la dernière des-cendante Rose-Marie Carrega quifait, chaque jour, vivre cette mé-moire.

Un lieu de culture Aujourd’hui dans le Cap corse denombreuses maisons d’américainssont laissées à l’abandon faute de

capitaux des descendants, fauteaussi à l’indivision qui on le saitest parfois un fléau dans la sau-vegarde du patrimoine.

Pour préserver ce fabuleux patri-moine qu’elle a en charge, Rose-Marie Carrega, héritière directede la Villa Gaspari, a fait le choixtout d’abord d’offrir une nouvellevie au lieu : elle y organise des ex-positions, des soirées gastrono-miques, des cafés littéraires, desconcerts, des conférences histo-riques.

Histoire collective CorseLe moyen pour elle de rendre celieu accessible à tous et à toutes,à l’inscrire non plus dans une his-toire familiale mais dans une his-toire collective corse. Cettehistoire qui raconte le destin horsdu commun de nombreux Corsespartis tenter l’aventure, partis fairefortune aux Amériques mais qui

n’oublièrent jamais leur île. ■

Rose-Marie CARREGAPréserver et faire vivre

ce patrimoine insulaire...Qui êtes-vous Marie-Thérèse Car-rega ?

J’ai passé 20 ans à Paris et je tra-vaillais pour un Prince d’ArabieSaoudite et je m’occupais de tempsen temps de ventes aux enchères àDROUOT, pour un de ses frères.

Cette maison vieillissait avec ses ta-bleaux, ses meubles et j’ai eu enviede lui redonner une seconde vie enexposant des peintres, sculpteurs etphotographes.

Comment veillez-vous, chaquejour, à préserver ce patrimoine ?

Ce Patrimoine est préservé par lefait d’y vivre, de le faire visiter et d’yorganiser toutes ces actions cultu-relles qui attirent de plus en plus demonde, puisque l’été, nous arrivonsà avoir un passage d’un millier depersonnes, chiffre qui est doublé,voire plus, à l’année. Pour le WeekEnd des artisans d’Art nous avonsreçu 500 personnes.

Faire vivre ce patrimoine, c’est pri-mordial pour vous ?

Mon Grand-oncle, Santos GAS-PARI, était un humaniste, unhomme de partage et d’ouverture,j’ai un devoir de mémoire envers luiet continue à le faire exister à tra-vers mes actions.

Quels seront les prochains Ren-dez-vous ?

En Septembre, le journaliste PaulAMAR viendra présenter son livre(qui sortira à cette époque) et tien-dra une conférence, la date serafixée dans la presse.

Aujourd’hui pour maintenir ces ac-tivités est-il important que vouspuissiez obtenir des aides ?

J’espère obtenir une aide de laDRAC pour la conservation desfresques et plafonds, seuls la CTC,

U Capi Corsu, 5.000 abitanti, 500.000 in qua é in là di u monduI raghjò classichi à u maritarraniu spiecanu a vulintà di i Capi Cursini à spatriassi. Da u XVIu seculu i ritruvemu inl’Americhe. Si pò pinsà ch’è u muvimentu va in criscimentu à u XIXu seculu. E legge duganere di u 1818, tassendu iprudutti escendu di Corsica avianu di sicuru assicatu l’attività ecunumica di i Capi Cursini. Ùn ci hè nunda di stunantich’elli andissini tandu versu u Venezuela, Haïti, Saint-Domingue è Puerto Rico, lochi assignalati par u cummerciu.Parechji partuti com’è marinari pà pagà u viaghju si ni stallavanu, dopu ghjunti, aprendu un cummerciu. A maiò parteùn hè mai vultata. Sarà veru ch’è in Puerto Rico si pò cuntà un milione di sterpa corsa ? Da a seguita u corsu migratorius’hè strappatu. Si pò ritene, com’è a puderia dì Nietzsche di a parte di sti Corsi, «una brama di libartà, vole dì a vulintàd’ùn avè vargogna di ciò ch’è nò semu» ! É cusì si pò rivene, incù e nostre case americane.

CULTURE & PATRIMOINE