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Vendredi 20 février 2015/D92016 - #6551 - F 1,00 www.corse-information.info Page 6 Page 5 «Mon ambition est de mettre la Corse en bouche» Geronimi Pierre Première safranière de Corse Nocera Anne 51 binômes en lice pour la Haute-Corse Page 4

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Vendredi 20 février 2015/D92016 - #6551 - F 1,00 €www.corse- information. info

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«Mon ambition estde mettre la Corse

en bouche»

Geronimi Pierre

Première safranière de CorseNocera

Anne

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Serà stata fatta apposta ?Parechji si ne sò av-visti in quattru è trè

sette. A simana scorsa, l’an-zianu direttore di u FMI hèstatu paragunatu à u persu-naghju centrale di «0 Nuancesde Grey». U destinu hà vul-sutu chì a prima di u filmusado-maso sia stata presen-tata ind’e sale scure à lis-tessu tempu ch’ellu hàprincipiatu u prucessu perDSK in l’affare di u Carlton diLilla. Spessu a realità supra-neghja l’imaginazione. Certi

anu ancu dettu chì a prestazione diStrauss-Kahn hè stata di più cunvincentechè quella di Jamie Dornan ind’u rollu diGrey chì hà mustratu e so 50 sfumaturedi grisgiu, ma u so sapè fà ùn pudia pa-trunizà u sguardu tontu è a bestialità di edichjarazione di DSK. Di pettu à u ghju-dice, e donne «sputtanate» anu qualifi-catu di «campu di battaglia l’orgie di u2009 in Belgica» ; una frà elle avendutestimuniatu chì «a sudumia li hè stataimposta malgradu i so pienti». DSK hàfattu nice d’ùn sapè ch’elle eranu «sput-tanate». Iè, averia pussutu fà un Greypropiu perfettu. Ancu si e scene cule-sche ind’u filmu sò menu sceme ch’ind’eserie televisive oghjinche ; sò interdetted’altronde à i menu di 12 anni invece chìu viziu di Strauss-Kahn, prima ùn hè unfattu di sinemà è dopu face francamente

paura à partesi di ciò ch’ellu dice ellustessu. U colpu di u Sofitel di New Yorkera digià spaventosu, è ùn sapemu tuttuo zitè. A bona nutizia palisata da astampa internaziunale hè chì NafissatouDiallo hà apertu un risturante cù i soldi diDSK dati in riparazione di e so purcherie.DSK chì hè cottu cottu. Micca cum’èJamie Dornan chì face parte oramai dil’omi chì piacenu u più à e ghjuvanotteind’u mondu sanu ! Si tratta quantunquecun ellu di sinemà. Ùn si sà s’ellu agiscecusì ind’a vita di tutti i ghjorni, ma «50Nuances de Grey» –di u quale u libru hàcunnisciutu prestu un bellu successu–cuntinueghja di fà u «buzz». Daretu àl’estru glamore di stu filmu, ci hè unavera tragedia, muderna, un pocu strana,certe volte ancu scumuvente, chì sighjoca nantu à u screnu. U sessu senzaamore ? Ghjè ciò ch’ellu prupone Chris-tian. Tene caru da soffre ne ? Ghjè a dis-grazia d’Ana. Tutti i dui averanu tornaduie seguite per mette si d’accordu. Do-minique, per contu soiu, hà torna qualchìghjornu di riprisentazione. Forse ch’elluaspetterà cù piacè a ricustituzione dil’evenimenti brutti chìl’anu purtatu davanti à utribunale currezziunale.Ùn li ferma più chèquè…

da Roland Frias

50 sfumature di grisgiuA

modu

Nos

truEDITORIAUX N° 6551 - 3

L e temps passe sans imposer la sagesse, antisémitisme, islamophobie,aversion du catholique, haine de l’autre, phobie de tout le restant… Ausupermarché de la bêtise criminelle, l’achalandage des rayons ne fait

pas défaut pour le malheur de l’humanité. Après les crimes à Paris, ceux contre l’équipe de Charlie-Hebdo, ceux contrel’Hyper Casher de Vincennes, le réveil d’un peuple rassemblé pour refuser laviolence et s’unissant toutes opinions, toutes croyances, toutes originesconfondues pour dire plus jamais ça, aura marqué notre pays et beaucoupd’autres. Réaction salvatrice ou coup d’épée dans l’eau ? C’est la questionqui nous traverse l’esprit.L’émotion juste passée en France, voilà que les assassins frappent à Copen-hague, mêmes méthodes, mêmes cibles, mêmes crimes… En Lybie, des «bar-bus» sans croyances, sans cœur et sans intelligence égorgent une vingtained’Égyptiens, dont le seul crime est de croire en Dieu, péché mortel aux yeuxde leurs meurtriers des sbires à la solde d’un pseudo état islamique…Et pour augmenter notre colère, des adolescents jouant aux quilles dans descimetières avec des monuments funéraires, plutôt que de taper dans des bal-lons sur du gazon de terrains de sport…Au surplus, voilà qu’un ancien ministre de la République, ayant exercé des fonc-tions de premier plan jusqu’à la présidence du conseil constitutionnel, s’égaresur des chemins de rencontre avec Jean-Marie Le Pen ou le pseudo humoristeDieudonné, soupçonnant le premier ministre d’être sous influence juive. La colère et le dégout nous submergent, nous insupportent. Notre sociétéest malade, notre République ne se porte pas bien, il est temps de s’in-terroger sur ce syndrome mortifère qui gangrène du bas en haut l’édificenational.Aux armes ne servirait à rien, aux urnes encore moins,contentons-nous alors d’un appel à l’intelligence collective,c’est l’une des dernières chances,peut-être la dernière.

Billet L’insupportable

Paul [email protected]

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L e nouveau découpage prévoit 15 can-tons en Haute Corse contre 30 aupara-vant. Les femmes seront représentéespour moitié, une avancée dans cette

assemblée exclusivement masculine jusqu’àprésent, ou presque puisque les candidats seprésentent par binôme composé d'un hommeet d'une femme. Il en va de même pour lessuppléants.

Le 22 mars prochain, cinquante et une dou-blettes seront en lice pour briguer une destrente places disponibles dans la soucoupe dela place Leclercq à Bastia. Voici pour la forme,mais qui seront les heureux élus de ce scrutinprintanier ?

François Orlandien surprise du chef

Dans le Nord, le Cap Corse en l’occurrenceFrançois Orlandi, part favori. Le maire de To-mino se situe dans une spirale positive et bé-néficie de multiples appuis qui devraientl’amener à retenter l’aventure de la présidence.Si, il y a quelques temps encore, Jacky Pado-vani avait les faveurs des pronostics, le courantsemble s’être inversé. Le re-découpage bas-tiais en a surpris plus d’un : «C’est au-delà dece qu’aurait fait Charles Pasqua» énonce un éludu front de gauche. Quatre cantons vont mettreen lumière l’alliance libéralo-nationaliste ten-dance socialisante en poste à Bastia et à laCAB. Cette présence et les résultats qui sorti-ront de ce scrutin permettront de faire le pointsur la force de cette union. Dans le premier

canton (Bastia I), Michel Rossi, le maire de Villedi Pietrabugno, associé à Vanina Le Bomin (In-seme per Bastia), devrait sortir vainqueur faceà Francis Riolacci, qui n’a pas encore dit sondernier mot. Il semble en aller de même pour le2e canton où le sortant Jean Louis Milani (di-vers droite) avec Anne Avenoso (Inseme) de-vrait profiter de son aura pour l’emporter faceà Ange Rovere qui était déjà sur sa route en2004. Eric Simoni (Corsica Libera) avec LéaStagnara sera aussi de la partie pour valider sesrésultats de mars dernier. Un peu plus au Sud(Bastia III), Joseph Martelli engagé aux côtésd'Anne-Marie Piacentini devra faire face aucouple Marie-Claire Poggi (MDC)-José Gandolfi(Inseme) issu de la fameuse alliance. Enfin il yaura du monde au portillon pour le quatrièmecanton bastiais. Six binômes vont s’opposer.Michel Simonpietri, le maire de Furiani devrafaire preuve de beaucoup de volonté pour re-pousser les assauts conjugués de l’embléma-tique Jo Bonavita (Corsica Libera), du binômePierre Pieri (tendance De Gentili)-Elisabeth Fra-tacci-Poggi (Inseme) et du binôme du FN (Mi-chel Bruschini-Marie Jeanne Neimari).

Des duels fratricidesà droite comme

à gaucheLa périphérie bastiaise proposera des joutesd’un nouvel ordre. Sur le découpage originalde Biguglia-Nebbiu, le libéral Claude Flori (9evice président) croisera les bulletins avec

Claudy Olmeta, le maire de Saint Florent, issude la famille libérale, lui aussi. Autre point com-mun, chacun des deux conseillers générauxdevrait avoir une adjointe de Biguglia commebinôme.

Pour le canton de Borgo, Jean Dominici devraitretrouver son siège, tandis qu’en Casinca,Yannick Castelli, le fils du sénateur devrait pou-voir suivre le chemin de son père. En Casta-gniccia, faute d’opposition, Marc-AntoineNicolai et Emilie Albertini-Franceschi seront dela partie pour soutenir le candidat de Paul Gia-cobbi à la présidence. Le canton de Golo-Mo-rosaglia et ses cinquante-cinq communes,verra deux équipes de gauche s’affronter. JeanMarie Vecchioni, le chef de file de la nouvelleintercommunalité, a lui aussi le vent en poupe.Associé à Cathy Cognetti avec Jérôme Negronicomme suppléant, il va jouer une partie âpreface à Jacques Costa, le maire de Moltifao.Caccia, ce côté du canton a toujours pris ledessus sur le Rustino, dans l’ancien décou-page. En sera-t-il de même cette année, c’estpeut être le binôme nationaliste François Sar-gentini-Josepha Geronimi qui fera pencher labalance à moins que ce ne soit le sortant JeanBaptiste Castellani (UMP) ?

En Balagne, les débats s’annoncent pimentésà l’Île Rousse avec un duel fratricide entre Hya-cinthe Mattei et Pierre Marie Mancini, le prési-dent de l’association des maires de Corse.Tandis qu’à Calvi, la neutralité souvent obser-vée par Jean-Toussaint Guglielmacci devrait luipermettre de l’emporter à nouveau. Dans l’ex-trême sud du département, Pierre-Siméon deBuochberg est candidat à sa propre succes-sion (canton de Fiumorbo-Castello), toutcomme Francis Giudici, le maire de Ghisonac-cia associé à Marie Ange Pergola, qui n’aurapas à affronter Ange Fraticelli (Aleria). Enfin,Pierre Ghionga à Corte devrait se succéder àlui-même face aux nationalistes Maria Dome-nica Cesari et Petr’Antone Tomasi.

■ Michel Maestracci

C’est parti pour une nouvelle élection. Après les municipales de 2014, leseuropéennes et les dernières partielles d’Ajaccio et l’Ile Rousse, les élec-teurs corses vont à nouveau se plonger dans les maths modernes de lalecture citoyenne des urnes. L’objet de l’exercice consiste à désigner lesnouveaux conseillers départementaux, d’une assemblée vouée, semble-t-il à la disparition.

POLITIQUEN° 6551 - 4

Équations à plusieurs inconnues pour 51 binômes

Haute-Corse

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A ujourd'hui, le maître-glacier vendses produits jusqu'en Espagne, enSuisse, en Grande-Bretagne, et af-fole les papilles des habitués des

grandes tables européennes et même prési-dentielles. Barak Obama lui-même a goûté lesglaces de Pierre Geronimi. Un modèle deréussite. Il répond à nos questions.

Pierre Geronimi, pourquoi avoir fait le choix dedevenir artisan-glacier ?

J'exerçais en Corse depuis pas mal de temps.Puis je suis parti sur le continent afin de faire dé-couvrir mon travail, mais aussi la Corse. Quel-quefois, c'est intéressant de partir afin de "mieuxrevenir" et c'est ce qui s'est passé pour moi. De-puis, j'exerce ma profession chez moi. Je suis deSagone, Vico. J'ai donc repris l'affaire de mesparents qui étaient pâtissiers et glaciers à Sa-gone.

Pâtissier et glacier, ce sont vraiment deux mé-tiers différents ?

Oui bien sûr. Mon père était plus dans le domainede la pâtisserie. Il a d'ailleurs commencé à Vico.Mais il a toujours fait de la glace aussi. Il avaitd'ailleurs acheté une turbine à glace afin d'enproposer à ses clients. C'est sur cette turbineque je me suis formé et que j'ai découvert cettepassion du métier. C'est comme ça que j'ai com-mencé à transformer les fruits et que je me suisintéressé aux crèmes glacées. Autant dire que jesuis tombé dedans quand j'étais petit.

Vous aimez travailler les produits identitaires.La Corse est-elle riche en ressources de cepoint de vue ?

Oui, j'ai toujours mis en avant la Corse dans lesproduits que je fabrique. J'ai commencé avecune glace au brocciu. J'ai d'ailleurs été le premierà réaliser ce produit. Aujourd'hui, il faut savoirque ce produit est réalisé en Savoie, avec de labrousse. Je vous avoue que je me suis un petitpeu battu contre ça. Puis, je suis ensuite parti sur

d'autres sentiers, avec la myrte et erba barona.Je travaille notamment avec les frères Caux. Jevais dans le maquis afin de ramasser nos trésors.Ce sont des produits sauvages très intéressants.Ensuite, j'essaie de faire des infusions et des dé-coctions. Ce que je veux, c'est mettre la Corsedans la bouche de tout le monde. Non seulementelle est belle, mais en plus la Corse nous livre desproduits exceptionnels.

Que peut-on trouver d'autres dans le maquis,que nous pouvons transformer ensuite englaces ? Des mûres, des arbouses ?

L'arbouse, c'est un petit peu compliqué, car ceproduit est très difficile à travailler. Mais nouspouvons trouver toutes sortes de choses en sepromenant dans le maquis. De la myrte bien sûr,mais aussi du bigaradier. Ces feuilles d'orangerssauvages peuvent par exemple remplacer la fleurd'oranger qui provient du Maroc, ou d'ailleurs. Lebigaradier possède une feuille vraiment fabu-leuse qui nous permet de réaliser des crèmesglacées délicieuses. On peut aussi travailler lafigue. C'est tellement vaste que j'ai envie de vousdire qu'on peut tout faire. Il suffit de prendre ceque nous offre le maquis et de faire infuser lesproduits collectés.

Peut-on aller jusqu'à des saveurs salées ?Peut-on imaginer par exemple que nous pour-rions créer une glace au figatellu un jour ?

Je vais vous faire une confidence. Pour rigoler,avec mes amis, nous avons fait de la glace au fi-gatellu. En fait, nous avons fait une glace au patanegra, mais aussi une glace au bœuf Wagyu.Vous savez, j'ai même réalisé un sorbet à l'eaude mer. J'avoue que cela peut faire rire et sourire,mais ces produits sont réalisés pour des grandschefs. Le sorbet à l'eau de mer par exemple estaccompagné d'une algue japonaise, le wakameet d'un vinaigre balsamique blanc de Modène.C'est-à-dire que vous avez des algues japo-naises, un vinaigre italien fabuleux et de l'eau demer corse que l'on a légèrement sucrée et adou-cie. Nous avons donc là un produit d'accompa-

gnement pour un poisson ou pour des fruits demer. Voilà un exemple type qui vous montrequ'on peut vraiment tout faire.

Est-ce que vous parvenez à exporter vos pro-duits ?

Oui. J'ai à cœur de mettre la Corse en avant.Toutes mes infusions et tous mes sirops sont faità partir d'agrumes balanins. Je travaille avec desamis qui ont des vergers et des producteurscorses. Je veux vraiment que la Corse soit aucœur de mes produits. Puis ensuite, ces produitsprennent la direction de Genève, de Londres, deValence ou de Paris.

Le fait de travailler une glace et d'en faire unvrai produit identitaire, n'est-ce pas la clé dela réussite finalement ? La qualité, l'authenti-cité, au détriment de la grande production in-dustrielle ?

Oui, je pense que vous avez raison. Nous avonsla chance de vivre dans un pays fabuleux. Jecrois qu'il faudrait vraiment qu'on se retrousseles manches et que nous en prenions vraimentconscience. Dans mon métier, je mets la Corseen avant, mais je ne suis pas le seul. Depuis plu-sieurs années maintenant, il y a en Corse plu-sieurs artisans qui suivent ce chemin. Nousavons tout à portée de main chez nous. Il suffitde se baisser et de ramasser. C'est comme çaque nous pouvons tirer la Corse vers le haut.

Sur quel genre de glaces vous travaillez ac-tuellement ?

Je travaille le whisky avec la maison Mavela et lafamille Venturini. En fait, je travaille aussi selonles saisons en essayant de réaliser des associa-tions avec les produits du monde et les produitscorses. Sinon, je travaille aussi sur les alcools.Avec la famille Venturini nous allons mettre pro-chainement au point une gamme de limoncelloet de sorbets alcoolisés.

■ Frédéric Bertocchini

«Mon ambition est de mettrela Corse en bouche»

Économie Grand Angle sur...

Pierre Geronimi, maître-glacier à Sagone,a appris à confectionner des glaces sur la

turbine de son père, pâtissier à Vico ets’est rapidement pris au jeu de l’infusion

et de la décoction. La réussite de cepassionné tient à son talent pour

capturer les arômes de Corse et lesassocier à d’autres produits du monde.

Pierre Geronimi

s

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U n seul gramme coûte plusieurs di-zaines d'euros. En travaillant surl'exploitation familiale, Anne Noceradiversifie ainsi les produits propo-

sés, en innovant. Et selon elle, le safran a toutesa place en Corse, elle nous en dit beaucoupplus..

Anne Nocera, vous êtes productrice de Safranà Sarrola-Carcopino. Comment a commencécette aventure ?

Je me suis installée en tant que safranière en2006. C'est une épice assez extraordinaire à mesyeux. Nous pouvons la mettre dans beaucoup deplats et sa culture est entièrement manuelle. C'estun métier qui est assez particulier. Mais lorsque lafleur sort en octobre, c'est quelque chose de mer-veilleux.

C'est un métier difficile, méticuleux et où il fautun vrai savoir-faire. Cela a été difficile au dé-part ?

En effet. Les premières années m'ont servi d'ap-prentissage. Il y a une technique à bien maîtriserau niveau de la plantation et de la récolte. Maispas seulement puisque le séchage est égalementimportant. C'est d'ailleurs ce qui fait toute l'épice.Je vous avoue que de 2006 à 2009, j'ai expéri-menté beaucoup de techniques. Ensuite, j'ai validéles meilleures.

Est-ce que la terre corse est vraiment favorableà la culture du safran ?

La Corse est une terre fantastique pour cela. Jepense vraiment que chez nous on peut tout fairepousser. Le safran se plaît vraiment chez nous.

Est-ce que les Corses connaissaient le safranavant que vous ne commenciez votre produc-tion ?

Non. Nous avons dû réaliser un travail de fondpour faire connaître cette épice. Il fallait aussi ap-prendre aux gens comment la consommer carnous ne la faisons pas en poudre. Nous la ven-dons à l'état naturel en stigmates afin d'éviter lescontrefaçons. Au début, mis à part pour la soupede poissons ou les moules, les gens ne savaient

pas comment utiliser ce produit. Nous avonsdonc dû réaliser un travail notamment dans lesfoires ou les marchés où nous avons rencontrébeaucoup de gens.

C'est donc un travail pédagogique que vousavez réalisé ?

C'est ça. Nous avons dans un premier tempsmontré le safran sous sa forme réelle car les gensne connaissaient même pas le produit. Par la suite,ces derniers se sont montrés curieux. Ils nous de-mandaient surtout comment on pouvait travaillerle safran en cuisine. Il faut savoir que dans un pre-mier temps, il faut faire infuser le safran. Il y a toutun travail technique à réaliser jusqu'à la poudre.

C'est un produit qui est rare, donc cher. Forcé-ment, il n'échappe pas à la contrefaçon. Com-ment peut-on lutter contre ça ?

On coupe le produit avec tout et n'importe quoi.Le safran est méconnu, donc la plupart des gensne savent pas quel goût il a par exemple. Oumême à quoi il ressemble une fois qu'il a séché. Ilne faut pas oublier que ce sont des filaments. Onpeut aussi faire sécher de simples fleurs et lesvendre en tant que safran. Il faut vraiment faire at-tention. L'idéal est de s'adresser directement auproducteur. Là, au moins, nous sommes sûrs dene pas avoir de mauvaises surprises.

On sait que c'est un produit cher. Pourquoi ?

Le safran se vend à peu près trente euros legramme. Mais il faut savoir qu'avec un seulgramme, nous pouvons réaliser beaucoup d'as-siettes. Par exemple, une famille peut consommerun gramme de safran pendant six mois, voiremême un an. Il faut savoir aussi que le safran nes'abîme pas, donc on peut le conserver.

De quelle manière ?

A l'abri de l'humidité bien sûr. Mais aussi de la lu-mière. A partir de ce moment là, le safran évolue.C'est-à-dire qu'il forcit en goût. Donc il faut bienle doser au moment de la préparation des plats.Nous pouvons conserver le safran dans des petitsflacons spécialement conçus.

Vous travaillez également d'autres produits ?

Oui, nous avons développé une exploitation fami-liale qui est entièrement bio. Cette démarche partvraiment d'un amour de la terre et d'une volontéde cultiver sans abîmer ou polluer. J'ai toujoursaimé voir les choses pousser : les plantes, les ar-bres. Mes parents avaient déjà une bonne base carils possédaient notamment beaucoup d'arbres frui-tiers. Cela m'a aidé à mes débuts. Mais par la suite,j'ai eu envie de développer d'autres produits.

Quels produits travaillez-vous ?

Je travaille notamment le cédrat. Ce n'est pas dif-ficile de le produire mais en revanche c'est long. Ilfaut être patient car ça prend du temps. C'est unproduit qui est très amer et qui nécessite un tempsde préparation important. Ensuite, je travaille aussila grenade. C'est un produit que j'aime beaucoupcar il met de la couleur et il est plein de vitamines.Le cédrat et la grenade sont aussi des produits quisont vraiment remarquables en termes de santé.Enfin, nous avons également beaucoup d'agrumes,dont le citron-caviar. C'est ma petite fierté.

Qu'a-t-il d'original, ce citron ?

Il s'agit d'un tout petit fruit. Quand on l'ouvre, ondécouvre plein de petites billes à l'intérieur. Cesdernières éclatent en bouche. Au niveau du goût,nous sommes à mi-chemin entre le citron tradi-tionnel et le pamplemousse. C'est un fruit que l'onconsomme dans des plats. C'est-à-dire que nousl'utilisons pour relever le goût d'une assiette ou luidonner un petit peu plus de peps.

Enfin, vous réalisez également des confitures.C'est-à-dire que vous préparez certains de vosproduits...

Oui. Je réalise notamment des confitures de pé-tales de cédrat confis au sirop de safran. Je faisbeaucoup de confitures safranières bien entendupuisque je l'ai à portée de main. Mais nous avonsaussi beaucoup d'arbres fruitiers. Dans la région,nous avons notamment beaucoup de figuiers. Jeréalise donc des confitures à base de figues et sa-fran. En fait, selon les saisons et selon ce que mesarbres m'offrent, je réalise des confitures bios.

Première safranièrede Corse

Économie Grand Angle sur...

En 2006, Anne Nocera était la premièreproductrice en Corse à s'intéresser au

safran. Le safran est une épice extraite ducrocus sativa que l'on obtient par ladéshydratation de ses trois stigmates

rouges. Appelé aussi «or rouge», le safran estaujourd'hui l'épice la plus chère du monde.

Anne Nocera

■ Frédéric Bertocchini

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LA SEMAINE CORSE

C omment parler de la Corse enévitant de revenir sur lesmêmes sujets : la SNCM,

l’économie en berne, la collectivitéunique, les élections, la saison touris-tique, etc. ? La Corse, ce sont aussi desfemmes et des hommes qui, par leur di-mension, et leur action, donnent de notreîle une image positive. Historiquement,j’aime savoir que Napoléon a opposé àl’épée des monarques européens la li-berté constitutionnelle que représentele Code civil ; que Pascal Paoli a initiéla première constitution démocratiquedu monde moderne. Cette Corseexiste. Elle est l’héritière du Siècle desLumières. Jean-Jacques Rousseauécrivait en 1763, à propos de la Corseet des Corses : «Il s'agit moins de de-venir autres que vous n'êtes, mais desavoir rester vous-mêmes.»

Cette Corse fidèle à ce qu’elle est, àses valeurs, je la vois dans cette jeunebastiaise, Isabelle Tristani, surdouée enmaths, publiée par des revues scienti-fiques américaines. Bac avec mentiontrès bien, normal-sup, agrégation, Isa-belle a choisi les mathématiques pureset dures. Bravo pour ce parcours.

Cette Corse, c’est aussi Robert Battis-tini, l’un des plus grands photographescontemporains, dont l’activité se par-tage entre son art, la publicité et la mé-moire des combattants de la liberté. Ilvient de publier, aux éditions Albiana,«Corse 1943, Les Combattants de la li-berté». Il prépare un livre sur la «forcenoire», ces soldats africains envers quila France a contracté une dette d’hon-neur.

Cette Corse, c’est aussi Patrice Fran-ceschi, ancien président de «SolidaritésInternational», qui multiplie les expédi-tions dans le monde pour défendre descauses humanitaires. Patrice a été reçudans le prestigieux groupe des «Ecri-vains de la marine». Ses livres et sesfilms témoignent d’un engagement totalau service de l’humanité.

Cette Corse, c’est enfin Pierre-NoëlLuiggi, qui a su faire de l’entreprise qu’ila créé, Oscaro.com, le N° 1 européenet le numéro 2 mondial dans son sec-teur d’activité. Principal sponsor del’équipe de football de Bastia, Pierre-Noël est aussi engagé sur tous lesfronts, dans une logique qui est celle del’entrepreneur-citoyen.

Cette Corse qui avance au rythme dumonde, tout en restant elle-même,existe à travers des femmes et deshommes qui participent pleinement aurayonnement de notre île, souvent dansdes parcours en apparence plus mo-destes, mais tout aussi importants.

Avec ICN-L’Informateur Corse Nou-velle, nous essaierons de tracer le por-trait de ces Corsesexemplaires.

Une Corse en marcheA Corsica in PariggiCorsica in Pariggi

[email protected] Gambotti

E n avril prochain, le groupe Sur-ghjenti sortira son douzièmealbum. Septembre 1978, le

groupe de la région porto-vecchiaisevoyait le jour. Ce raccourci temporelpermet d'apprécier le fait que depuistrente-sept ans Surghjenti occupe,avec bonheur, le paysage culturelcorse. Le premier groupe de l’extrêmesud a vu le jour à la fin des années 70,à l’époque où les événements d’Aleriaétaient encore omniprésents et où leFLNC débutait son chemin avantd’emprunter des voies de traverses,bien des années plus tard, malheu-reuses.

Fondé par Natali Valli, Surghjenticomprenait à ses débuts Jean-Bap-tiste Mondoloni, José Sellari, le re-gretté Marc-Antoine Mannarini, etJean-Baptiste Profizi. Cette créationétait, avant toute chose, un acte mi-litant au sens premier du terme.

En 1980 sortait son premier album,dont le titre A Me Patria, résumait, àlui seul, la philosophie de cet engage-ment. Le groupe s’étoffait avecCharles Marcellesi, Jean-Louis Co-lonna Cesari et les Donati père et fils.Au sentiment politique venait s’ajoutercelui cultuel du parler di U Sutanacciu,avec, dans le même temps, une évi-dente passion pour la musique.

Cette volonté de mettre en avant uneculture pour la sauvegarder est sans,nul doute, le fil rouge du groupesans, pour autant ne jamais oubliercette osmose avec les autres cul-tures du monde. Cette ouverture seretrouve, également dans la ligneharmonique propre au groupe quin’a de cesse d’agréger d’autres in-fluences pour participer à cet élanmusical universel. Tout au long deces années Surghjenti a, dans cesecteur, continuellement évolué enassociant de nouveaux instruments.Bien du chemin a donc été parcourupour ce groupe qui a vu passer dansses rangs des talents commeJacques Culioli, Bruno Susini, Feli oubien encore Jean-Charles Papi.

Aujourd’hui, dans ce XXIe siècle quivit ses premières années, Natali Valli,le fondateur, et Guy Canarelli sont

les derniers anciens du groupe. Desgardiens du temple qui transmettentà la nouvelle génération les valeursrelatives à la tolérance, au bien vivreensemble, mais aussi à la préserva-tion de la langue corse, sans pourautant oublier l’engagement politiquequi ne se résume pas aux seules li-mite insulaires mais s’étend à l’en-semble de la planète.

Que l’on ne s’y méprenne pas, lemessage de Surghjenti est parfoisécorché vif, sans doute cela est-il liéaux paroles de Natali Valli. D’ailleurs,ce dernier est revenu sur ces annéespassées mais, aussi, sur le futur dugroupe incarné par ce nouvel album :«Nous avons tenté de préserver toutau long des décennies notre mes-sage, c’est sans aucun doute le filrouge du groupe lié à notre engage-

ment sans pour autant faire preuvede sectarisme mais au contraire enélargissant notre horizon que ce soitpolitiquement ou culturellement».

Interrogé sur la parcours de Sur-ghjenti et sur ses albums Natali avoulu en évoquer les principalesétapes : «Tous les albums sont im-portants, le premier bien entendumais aussi Dumani (1982) Grana diVita (1986) ou bien encore Suttu al’Asenza di u Turchinu (1991). Cesont des moments qui ont marqué lapremière partie de la vie du groupe.Mais des albums comme Orma(2000) ou bien plus près de nousOghji Più Che Mai et Oghji in Scenaont marqué, pour leur part, l’évolu-tion du groupe. Tous ces momentss’enchainent au fil des évolutionssans qu’il y ait véritablement unerupture».

La mouture Surghjenti 2015 com-prend désormais six chanteurs,Jean-Paul Mangion, Pasquale Mo-randini, Jean-Noël Profizi, Natali Valliet Guy Canarelli et Petr’Anto Angeliqui a rejoint le groupe pour participerau «nouveau» disque, ainsi que qua-tre musiciens Jean Castelli, AntoineLeonelli, Marie-Laure Poletti et AngeBianchini. Pour les inconditionnels deSurghjenti, dont la renommée a de-puis longtemps franchi les limites in-sulaires, ils pourront, avant la sortiede leur album le 15 avril prochain, lesvoir sur scène le 11 mars au Top Grillà Porto-Vecchio dans le cadre d’unesoirée au profit de l’association Sportet Culture en Méditerranée.

Surghjenti toujours sur le devant de la scène

■ G.-A.M.

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LA SEMAINE CORSEN° 6551 - 8

D epuis 2009, la Communautéd'Agglomération a entreprisune véritable révolution numé-

rique à travers son schéma directeurd'aménagement et son volet opération-nel qu'est le Plan Numérique Territorial.Désormais, et pour la période 2014-2020, le projet se décline en cinq axeset quarante-cinq actions. Par ces ac-tions, nous retenons par exemple lacréation d'un parcours numérique dessites napoléoniens ou encore d'un sys-tème d'informations en temps réels surles conditions de circulation sur le ter-ritoire de la CAPA. La langue corsen'est pas oubliée, puisqu’une appli mo-bile intitulée "Parlami corsu" va égale-ment voir le jour. Pour Xavier Lacombe,le vice-président de la CAPA, il fautmaintenant œuvrer pour conserver lescinq arobases.

Xavier Lacombe, pouvez-vousnous parler de la récompenseLabel Territoires Villes et VillagesInternet obtenue par la CAPA ?

Ce label qui nous a été attribué estune belle récompense d'autant que cedernier a été obtenu avec cinq aro-bases. C'est-à-dire qu'il s'agit de laplus haute distinction. Je tiens à noter,avec fierté, qu'il s'agit de la plus hautedistinction au niveau national pour unecommunauté d'agglomération. Noussommes donc la seule.

Comment avez-vous fait pour ob-tenir cette distinction ? C'est untravail accompli dans un but dedéveloppement et de lien social ?

Tout à fait. C'est le résultat d'un tra-vail qui a duré plusieurs années. Jerappelle que les premières actionsont commencé au cours de l'année2009. Mais ces dernières se sont ac-centuées en 2013 et 2014. La CAPAs'est inscrite dans une stratégie dedémarches collectives afin d'effaceret de gommer toutes les frontièresadministratives, géographiques etsociales. Cela permet aujourd'huiune véritable communication aveccette mise en place de cette straté-gie au niveau du numérique et desnouvelles technologies. Ceci nous apermis d'obtenir cette récompenseet nous permet d'enclencher sur lePNT, c'est-à-dire le Plan NumériqueTerritorial qui se déroule sur six ans,sur la période 2014-2020. En 2015,nous pouvons dire que nous avonsdéjà quelques actions qui sont misesen place à ce niveau là.

Pouvez-vous nous parler des cinqaxes et des quarante-cinq actionsprévues pour ce plan national ?

Il y a en effet cinq axes et quarante-cinq actions qui peuvent évoluer aufil des cette période. Actuellement,pour la période 2015, nous avonsnotamment l'application "Parlamicorsu", avec un traducteur d'appli-cations mettant en évidence tous lessites napoléoniens. L'applicationpermettant d'accéder de manière di-recte à tout ce qui touche à la circu-lation sur le plan de déplacementurbain de la communauté d'agglo-mération. D'autres actions serontbien entendu mises en place dansles mois et dans les années à venir.

Est-ce aussi une manière de gom-mer un certain retard également ?

Tout à fait. Il existait un certain retardsur notre territoire à ce niveau là.C'est pour cela qu'il était nécessairede relever ce défi ambitieux. Je croisque nous y sommes parvenus. Lechemin n'est pas terminé et il y a en-core du travail à réalise dans les an-nées à venir. Nous allons essayer,puisque nous avons été récompen-sés, de conserver les arobases dansce domaine.

Vous parliez de circulation sur leterritoire de la CAPA. Dans un toutautre registre, que peut-on diredes premiers résultats concernantles enquêtes de terrain ?

Certaines mesures seront prises pro-chainement et à court terme, sur lesannées 2015 ou 2016 essentielle-ment, afin de commencer à répondreaux besoins et aux attentes des usa-gers. Mais pour l'heure, les chosesne seront pas décidées tant que lecabinet retenu pour nous aider dansl'élaboration du PDU ne nous ferapas les premiers retours. Depuisquelques années, certaines pistessont sérieuses. Elles sont étudiées.Mais je reste prudent là-dessus, carcela dépend aussi de la décision des

élus, et je ne voudrais pas me pro-noncer à leur place.

Il y a de plus en plus de voitures.Comment remédier à ce problème ?

Il y a en effet beaucoup trop de voi-tures. C’est un constat et les originessont multiples. Mais ce que je voudraisdire, c'est qu'aujourd'hui, lorsqu'onparle de plan de déplacement ur-bain, il n'y a pas seulement la circu-lation et les flux à prendre encompte. Le stationnement doit aussise trouver au cœur des interroga-tions. La circulation et le stationne-ment sont donc deux choses quenous ne pouvons pas dissocier.Comme d'autres villes, la villed'Ajaccio, avec son développementpériurbain, doit aujourd'hui faire faceà une nouvelle demande, et donc àune nouvelle organisation. C'estpour cela que nous étudions toutesles pistes mais aussi tous lesmoyens que nous devrons mettre enœuvre dans les années à venir. Notredevoir est d'essayer d'apporter unesolution globale, c'est-à-dire enterme de déplacement, mais ausside stationnement.

Nous avons l'impression, malgré labonne volonté des institutions,que les solutions sont difficiles à

trouver. Ne faut-il pas passer parun changement de mentalité desusagers ?

Nous ne pouvons effectivement pasdire qu'il n'y a pas de bonne volontéde la part des institutions. Je nepense pas, puisque aussi bien ducôté des collectivités territoriales oudépartementales, des efforts sont faitnotamment en terme de transportsscolaires. Nous avons également prisle problème à bras-le-corps à laCAPA. Effectivement, nous n'avonspour l'heure pas toutes les réponses.Mais nous espérons que dans lesannées à venir nous serons en me-sure d'apporter les solutions quis'imposent. A propos du problèmede mentalité que vous évoquez, jepense qu'effectivement nous avonsnos habitudes. Nous avons connuune évolution au cours de ces vingtdernières années. Cette évolution aété assez rapide d'ailleurs. Il y a denouvelles infrastructures, un nou-veau développement et un nouveaucomportement économique desusagers qui fait qu'aujourd'hui il fautrépondre et s'ajuster aux demandeset aux attentes.

■ F.B.

Label Territoires Villes et Villages : «Cinq » pour la CAPAC'est un honneur : laCommunauté d'Agglo-mération du Pays Ajac-cien a obtenu la plushaute récompense auLabel Territoires Villes etVillages Internet. Aveccinq arobases, la CAPAest ainsi encouragéedans ses projets futurs.

SYVADEC :

Concours piles/Des écoles vraiment au poil !Depuis maintenant six ans, le SYVADEC organise un concours de collectede piles usagées dans les établissements scolaires de l'île. Une opérationdont le succès n'a cessé de croître auprès des plus jeunes. L'édition 2014qui a mobilisé 89 écoles et 10 100 élèves, s'est soldée par la collecte de170 000 piles représentant 4.45 tonnes. Huit écoles se sont particulière-ment distinguées. En matière de poids collectés, celles de Campo Vallone(456,1kg), Bastelicaccia (364,04kg) Lumio (334,3kg) et La Trinité (92kg).En matière de ratio kilo/élève, celles de Canari (7,86), Ota (7,86) Zilia(4,42) et Prunelli di Fium'orbu (0,61). Depuis sa création en 2009, le«concours piles» a permis la collecte de quelque 949 230 piles usagées,soit 24 tonnes. Pile-poil !

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LA SEMAINE CORSE N° 6551 - 21

J ean-François Stefani est le di-recteur de Femu Quì, la sociétécorse capital investissement.

Femu Quì a lancé voici plusieursmois une vaste opération d'appelsde fonds et plus de 300 nouveaux in-vestisseurs sont venus grossir lesrangs des 2000 déjà recensés. Au-tant dire que Femu Quì se trouve au-jourd'hui bien placé pour prendre lepouls de l'économie insulaire.Contre toute attente, Jean-FrançoisStefani prend à contre-pied tout ceque l'on a pu entendre ces derniersmois à propos de l'état de santé denotre économie. Selon ce dernier, ilexiste en Corse un certain nombred'entreprises prospères. Ces der-nières constituent même les fers delance de l'économie corse.

Jean-François Stefani, on dit queles entreprises corses sont percu-tées de plein fouet par la crise quitouche actuellement la France etl'Europe. Qu'en pensez-vous ?

Effectivement, aujourd'hui il semble-rait que la France et l'Europe en gé-néral traversent une crise. Ce qu'ilfaut savoir, c'est que depuis les an-nées 1990 et plus particulièrement1995, la Corse a connu un dévelop-pement économique. Je ne jugeraipas le fond, mais ce dernier est bienréel avec une croissance du PIB et

une diminution du chômage. Aucours de cette période-là, un certainnombre d'entreprises ont pu se dé-velopper sur l'île et consolider leursfonds propres. Nous nous retrouvonsaujourd'hui, avec un certain nombrede dispositifs fiscaux (comme laZone Franche voici quelques an-nées), un tissu d'entreprises qui estparticulièrement solide. Ces entre-prises sont pérennes et possèdentun haut niveau de fonds propres.Ces dernières constituent les fers delance de notre économie insulaire.Bien évidemment, cela ne veut pasdire que toutes les entreprises sontdans ce cas là. Mais aujourd'hui,nous pouvons dire qu'il y a un noyaud'entreprises en Corse qui est parti-culièrement solide et prospère. Tantmieux pour l'économie de la Corse.

Peut-on considérer qu'en Corse,la crise est donc moins marquéequ'ailleurs ?

Je ne dirais pas ça, parce que laphotographie que nous avons desentreprises aujourd'hui, ou en toutcas de celles que nous pouvonsconnaître, est plus une photographiedu passé qu'une photographie duprésent. J'entends par là que c'estune photographie qui a été réaliséeà l'issue d'une période de dévelop-

pement, de prospérité et de fiscalitésadaptées. Bien évidemment, lorsqueles entreprises sont solides au pré-sent, elles sont forcément mieuxarmés pour affronter la crise. En-suite, nous parlons du tertiaire nonmarchand, c'est-à-dire de la financepublique, que ce soit directement àtravers les emplois ou indirectementà travers les travaux publics. Partantde là, effectivement, nous pouvonsconsidérer que la société corse a unpeu mieux amorti la crise que l'onconnaît sur le continent.

Comment peut-on expliquer cetterésistance ?

Grâce à une économie qui est dés-équilibrée, mais de façon structu-

relle. Toutefois, ce qui a été un avan-tage pendant assez longtemps peutrapidement devenir un inconvénient,notamment si les sources de fi-nances publiques se tarissent,comme ça semble être le cas actuel-lement. Il est donc important d'avoirdes entreprises leaders qui sontprospères, pérennes et solides enfonds propres. Cela va même deve-nir déterminant pour le développe-ment de la Corse dans les années àvenir. Il est aussi essentiel de libérerun petit peu d'argent de notreépargne qui est importante en Corsecomme chacun sait, notamment auprofit de la création d'entreprises.Cela peut être déterminant pour lesannées qui viennent.

Femu Qui : «Il existe en Corse un noyau d'entreprises solides et prospères»

S 'installer en milieu rural : unpari ? C'est en tout cas lerêve d’Elodie et d’Estelle Ba-

lesi qui ont choisi de reprendre l'en-treprise familiale. En effet, ces deuxtrentenaires ont voulu s'investir chezelles à Quenza. Pour ce faire, ellesont décidé de rénover l'hôtel Sole èMonti. Cet hôtel, créé en 1968 parleur oncle Félicien Balesi, cuisinierrenommé, a retrouvé une secondejeunesse grâce au regard affuté desjeunes femmes. Elles ont ainsi menéd'une main de maître leur grand pro-jet pour vivre de leur passion.

Ce projet s’incarne aujourd’hui par lamodernisation des 19 chambresavec une volonté forte : garder l'âmede l'hôtel. C’est en effet un lieu deconvivialité où il fait bon vivre, avec

une cuisine traditionnelle et raffinée,au cœur d’une nature généreuse. Ilest d’ailleurs un point de départ pourde belles randonnées avec pourdécor les aiguilles de Bavella et lePlateau du Cuscionu.

Rencontre avecElodie Balesi

qui nous parle de sonpari rouvrir en hiver

C'est donc un hôtel familial quevous avez souhaité reprendre ?

L’hôtel-restaurant a été créé par mongrand-père en 1968, c’est ensuiteFélicien Balesi, mon oncle, qui l’atenu pendant 40 ans. Au fil des an-

nées, grâce à ses talents de chef cui-sinier, il a réussi à obtenir une trèsbonne renommée. Le Rallye du Tourde Corse s’y arrêtait tous les ans.

Pourquoi avoir décidé de repren-dre le flambeau ?

Après des études hôtelières pourmoi à l’institut Paul Bocuse (Ecully)et de commerce pour ma sœur, nousavons décidé de prendre la suitepour faire vivre cet héritage familial.Depuis nous travaillons beaucouppour redonner un coup de jeune àcet établissement et redynamiserl’activité.

Quel travail avez-vous mené de-puis vos débuts à l'hôtel ?

Depuis 4 ans nous avons pu rénovertoutes nos chambres. Elles sont plusféminines, plus chaleureuses et sur-tout plus confortables. Nous es-sayons de travailler également surnotre carte tout en gardant notre ca-chet traditionnel corse, pour satisfaireun plus grand nombre de personnes.Nous avons également dû beaucoupœuvrer sur les moyens de communi-cation et de vente qui ont beaucoupévolué, site web, vente en ligne...

Nous ouvrons en général en avril pourfermer fin octobre. Le reste de l’annéenous organisons le travail. L’hiver setraduit par la préparation de nos platscuisinés de saison, les travaux de re-

mise aux normes et les réparationsdiverses. Le travail ne finit jamais...dans l’hôtellerie-restauration !

Quenza est aussi une communepleine d'atouts ?

Quenza est une commune dyna-mique, qui est très bien située. Auxpieds des aiguilles de Bavella et duPlateau du Cuscionu nous sommesau départ de nombreux sentiers derandonnée. Mais également à 40 mnde Porto-Vecchio et de Propriano.Pour le tourisme c’est idéal, on peutprofiter de la plage et de la montagnetrès facilement. De plus la communejouit de nombreuses activités, no-tamment avec les biennales d’artcontemporain organisées par l’asso-ciation Fior' di Petra, les concoursd’échecs de Léo Battesti, mais éga-lement les activités organisées toutau long de l’année par la jeunessequenzaise qui attirent du public.

Nous essayons d'étirer un maximumnotre saison, pour faire vivre notreactivité à l’année. Et nous comptonssur la possible réouverture de la sta-tion de ski de fond sur le Plateau duCuscionu pour y arriver. Une tellestructure serait pour notre com-mune, notre établissement, unechance économique de taille. Lesjeunes qui voudraient vivre au villagepourraient s installer plus facilement.

■ Marie Gambini

Hôtel «Sole è Monti» à Quenza : une affaire de famille■ F.B.

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A vec plus de 900 millions delocuteurs, le mandarin est lalangue la plus parlée au

monde. En France, près de 35 000collégiens et lycéens suivent cet en-seignement. Depuis la rentrée 2013,la Corse fait partie des académiesoù l'on peut choisir la langue chi-noise en option de la sixième à laterminale, notamment auprès detrois établissements bastiais dontles Lycées Giocante de Casabiancaet Jeanne d’Arc, mais aussi le Col-lège Simon-Vinciguerra plus com-munément appelé «Vieux-Lycée».

«C'est un parcours d'excellence»explique le principal Jules d'Ulivo.«L'élève qui choisit d'apprendre lechinois dès la sixième opte claire-ment pour une voie différente de lamajorité de ses camarades. Avoircette visibilité à long terme permetde donner de l'ambition et de déve-lopper un fort sens de la rigueur». Dela rigueur qui n’est toutefois pas in-compatible avec le plaisir de parta-ger. Comme en témoigne lacélébration, pour la deuxième annéeconsécutive, du Nouvel an chinois,saluée notamment par Yvana Poli-sini, adjointe au maire de Bastia dé-léguée à la politique éducative et parJean-Yves Bonifay, chef de cabinet.Catherine Mercier-Benhamou, di-rectrice académique des servicesde l'Education Nationale de Haute-Corse, était également présente.

Animation culturelleet pédagogique

C’est dans la salle du Centre de Do-cumentation et d’Information (CDI)du Vieux-Lycée que cet événementa ainsi été organisé, sous la bien-veillance du principal et à l’invitationde Xin Devichi, professeur de man-darin, solidement épaulée par sescollègues Paule Beveraggi, profes-seur-documentaliste, ou encoreAndré Liccioni, assistant de préven-tion.

Cette animation revêtait toutd’abord un caractère culturel.«Comme la fête du Nouvel an est laplus importante en Chine, c’est uneoccasion de montrer aux élèves la

façon de la célébrer et les sensibili-ser à la culture chinoise» a expliquéXin Devichi, dynamique et char-mante enseignante native de Shan-gaï. «D’autre part, sur un plan pluspédagogique, il était intéressant derassembler les parents, les élèves etles professeurs, car il s’agit d’unmoment privilégié pour présenteraux familles les travaux que lesélèves ont réalisé et en mêmetemps donner confiance aux élèvesen leurs possibilités. À travers cettefête, une fois par an, les parentspeuvent ainsi voir les progrès ac-complis par leurs enfants».

Exposition sur cinq thèmesLes travaux que chacun a effectuédans ce cadre étaient divers et va-riés. «Les élèves en classe desixième se sont présentés en chi-nois à l’oral, en binôme ou indivi-duellement ; à l’écrit, ils ont fait unefiche de présentation dans la languede l’Empire du Milieu» ajoute XinDevichi. «Pour leur part, les cin-quièmes ont récité un poème de ladynastie Tang en chinois avec lesgestes accompagnés d’une mu-sique chinoise jouée par un desélèves. Ils ont eux aussi rédigé unefiche de présentation de leur proprejournée à l’école».

Xin Devichi, également enseignanteau Lycée Giocante de Casabianca,a tenu à associer à cette belle initia-tive ses élèves de seconde en leurconfiant la mission de réaliser desrecherches et une exposition autourde cinq thèmes concernant laChine.

«Ils ont ainsi pu partager leurs pre-mières impressions, leurs images surl’Empire du Milieu, en passant au cri-ble les habitudes culinaires, vesti-

mentaires, artistiques, cinématogra-phiques ou encore littéraires de sapopulation» a souligné Xin Devichi.«Les jeunes lycéens ont ensuite misen lumière la place de la Chine dansle monde à travers un historique dela progression du pays qui est de-venu la première puissance écono-mique mondiale».

La cuisine chinoiseà l’honneur

«Parmi les autres sujets, il s’agissaitde s’intéresser de près au Nouvelan chinois et à la manière dont il estfêté par les Chinois. Le grouped’élèves a par ailleurs conçu unegrande affiche pour illustrer l’année2015 qui sera placée sous le signede la chèvre, en intégrant la repré-sentation d'une chèvre, la couleurrouge dominante, les vœux debonne année…».

Enfin, cette manifestation a mis àl’honneur la cuisine chinoise. «Tousles élèves de sixième et de cin-quième ont préparé un plat chinoisdont eux-mêmes ont choisi la re-cette» poursuit Xin Devichi.

Boules de coco, cookies, nougatset raviolis chinois, nems, riz canto-nais, biscuits au sésame et autresspécialités de l’Empire du Milieu ontravi les papilles de tous les partici-pants, dans le cadre particulière-ment convivial et chargé d’histoiredu Collège Simon-Vinciguerra quin’est autre que le plus vieil établis-sement scolaire de l’île. À ce titre,une brochure a récemment été édi-tée sur la vie du Vieux-Lycée deBastia, «du collège jésuite au col-lège laïc et républicain». Une vie re-latée grâce à une frise historiqueréalisée, en 2001, à l’occasion des400 ans du Collège Simon Vinci-

guerra, par Marcelle Girolami, pro-fesseur d’histoire, et ses élèves. Undocument tout à fait remarquablequ’il est possible de consulter et dese procurer dans le petit cabinet decuriosité du CDI qui a justement ac-cueilli l’organisation du Nouvel anchinois.

Une vision du mondeinédite

La curiosité, l’ouverture d’esprit, leséchanges culturels, le partage entreles générations d’enseignants etd’élèves, autant de leitmotivs quianiment Jules d’Ulivo ainsi que sonéquipe pédagogique et administra-tive.

D’où la mise en place de l’expéri-mentation linguistique relative auchinois. Pour le Principal de l’établis-sement, «le chinois, par sa structureparticulière, offre une vision dumonde inédite pour l’esprit occiden-tal, et enrichit sa connaissance del’humain».

«L’acquisition des bases du chinoiset une connaissance de la sociétéchinoise dans toute sa richesse cul-turelle constituent un sérieux atoutsur le marché français et internatio-nal de l’emploi».

Une réalité qui fera partie des sujetsévoqués le 14 avril prochain auLycée Giocante de Casabianca, lorsd’une conférence de Joël Bellassen,inspecteur général de chinois au Mi-nistère de l'Education nationale, surle thème «parler, écrire, penser enchinois».

En attendant, 新 年 快 乐 (Bonneannée), 羊年吉祥 (Bonne et heu-reuse année de la chèvre)…

■ Pierre-Paul MARCHINI

BASTIA

22 - N° 6551 LA SEMAINE CORSE

La journée du vendredi 13février, marquée par lachance, était égalementplacée sous le signe decette fête très populaire enChine, à l’initiative du per-sonnel enseignant ainsique des élèves de sixièmeet de cinquième de l’éta-blissement.

Une partie des élèves de sixième entourée des enseignantes Xin Devichi, Paule Beveraggi et Marie-Pierre Marchini,dans la salle du CDI du collège qui a été le cadre de la célébration du Nouvel an chinois

Le Vieux-Lycée à l’heure du Nouvel an chinois

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SPORT EN CORSE N° 6551 - 23

Marius Trésor, comment êtes-vous arrivé à Ajaccio ?

A cette époque, il n’y avait pas dedétection comme aujourd’hui. Il yavait un Guadeloupéen qui travail-lait à la Ligue Professionnelle deFootball. Ce dernier recevait régu-lièrement des journaux en prove-nance des Antilles, et notamment«France Antilles». Lorsque un nomrevenait assez souvent dans ces ar-ticles, il les découpait et les photo-copiait avant de les envoyer à tousles clubs. En l’occurrence, l’A.C.Ajaccio est entré en contact avecmoi et m’a recruté.

Est-ce vrai que vous êtes arrivé àAjaccio pour jouer attaquant ?

Bien sûr ! J’étais un attaquant ! Aucours du premier mois passé àAjaccio, j’avais des difficultés, jevégétais un peu. J’étais pas à l’aise.En plus de cela, bien souvent, auxentraînements, Alberto Muro mefaisait jouer sur le côté droit. J’ai ra-rement pu m’exprimer au poste devéritable attaquant. Et puis un beaujour, tous les défenseurs centrauxde l’équipe A sont revenus blessésd’un déplacement à Reims. A cetteépoque là, tous les mercredis, Al-berto Muro organisait une opposi-tion entre l’équipe A et l’équipe B.Avant cette opposition, le coach aréuni tous les jeunes de la réserveet nous a demandé si l’un de nousvoulait jouer défenseur. Personnen’a levé la main, sauf moi. J’ai doncréalisé l’opposition en tant que dé-fenseur. A la fin de cette rencontre,Alberto Muro est venu me voir dansle vestiaire pour me dire que désor-mais je ne m’entraînerai qu’à ceposte là. Moins d’un mois après, finoctobre, je jouais quelques minutescontre Valenciennes en premièredivision. Je n’ai pas tardé à devenirtitulaire puisque contre Metz lecoach m’avait demandé d’être aumarquage d’un buteur allemand dunom de Tripp. Ca s’est super bienpassé de sorte que cinq mois plus

tard j’étais devenu le titulaire à ceposte.

Est-ce que vous avez accepté ceposte de défenseur pour jouer àtout prix, ou plutôt parce quevous sentiez que vous pourriezréussir mieux qu’en attaque ?

Non, ce poste m’intéressait vrai-ment. Avant de jouer en Guade-loupe au poste d’avant-centre,j’avais fait la moitié d’une saison auposte de défenseur. En fait, je mesuis retrouvé attaquant presque parhasard aux Antilles. Un jour, j’ai réa-lisé un triplé, puis on m’a titularisé àce poste là. J’ai même été deuxièmemeilleur buteur de mon champion-nat en Guadeloupe. C’est pourquoiAjaccio m’a recruté au poste d’atta-quant. Je pense que si j’étais restédéfenseur aux Antilles, ni Ajaccio niaucun autre club n’aurait pas appelà mes services en Europe.

Vous avez participé à cettegrande saison, 1970-1971, oùAjaccio a frôlé l’Europe. C’étaitdevenu un véritable objectif pourvous, les joueurs ?

Oh oui… Tout à fait ! Je n’oublieraijamais cette année-là. L’entraîneurde cette belle équipe était le défuntLouis Hon. Je me souviens que troissemaines seulement avant le début

du championnat, nous n’étions quehuit ou neuf à l’entraînement. Ajac-cio attendait que toutes les équipesaient terminé leur marché pourcommencer son recrutement.Lorsque des joueurs ne trouvaientpas de club, on les recrutait à Ajac-cio ! C’est ainsi que Claude Leroy,Michel Rigaud, Régis Dortomb ontrejoint nos rangs. Dans notre effec-tif, on comptait déjà FrançoisM’Pelé, Etienne Sansonetti, maisaussi Tassone, le Lamer, Vannucciet toute la clique. Louis Hon a sufaire de ces garçons venant d’unpeu de partout, un équipe solide.Nous avons terminé 6e du cham-pionnat de première division, autantdire, une très belle saison.

Vous étiez ajaccien lorsque vousavez été sélectionné pour la pre-mière fois en équipe de France.C’était contre la Bulgarie…

Oui, c’était contre la Bulgarie, le 4décembre 1971. Ma première sé-lection… J’avais fait trois appari-tions avec l’équipe de FranceEspoir, puis l’entraîneur Henry Gué-rin m’a repéré et m’a emmené avecle groupe pour affronter la Bulgarie.Je me souviens que pour mon pre-mier match, on m’a fait jouer à unposte complètement inconnu pour

moi : celui d’arrière gauche. Malgrémon inexpérience, je me suis biendéfendu. C’était le début de lagrande aventure…

Votre meilleur souvenir à Ajaccio,c’est lequel ?

C’est toujours très difficile de choi-sir un moment parmi d’autres. Jecrois que je retiendrai surtout cettesaison où nous avons failli accro-cher l’Europe, en 1970-1971. Jepeux vous garantir que nous avonsvécu des moments extraordinaires.Quelle que soit l’équipe qui venait àAjaccio, elle était vraiment en dan-ger. Il fallait vraiment être très fortpour nous battre. Je n’oublierai ja-mais un match que nous avons dis-puté à Sochaux. La semaine avaitété agitée, car le mercredi, noussommes tous partis à Wembleypour assister à la finale de la coupedes Champions qui opposait le Pa-nathinaïkos à l’Ajax d’Amsterdam.Trois jours après, nous devionsjouer à Metz, qui était toujours in-vaincu à domicile. Je me souviensque nous avons gagné en Lorraine,avec un but extraordinaire d’AlbertVannucci. Ce match fait partie desbons moments que j’ai passé àAjaccio.

■ Frédéric Bertocchini

Marius Trésor est né à Sainte-Anne, en Guadeloupe, le 15janvier 1950. C’est d’ailleurs à la Juventus de Sainte-Annequ’il signe sa première licence de footballeur. Au cours del’automne 1969, le staff de l’A.C.A. recrute un certain nombrede jeunes joueurs afin de préparer l’avenir en première divi-sion. La réussite d’Albert Vannucci, récemment sélectionnéen équipe de France Espoir donne des idées. C’est alorsqu’on apprend que l’A.C.A. va recruter un jeune attaquantguadeloupéen. Ce dernier quitte son île natale le 17 octobre1769. L'attaquant guadeloupéen va ensuite rapidement s'im-poser au cœur de la... défense ajaccienne. Puis ce sera undépart pour l'Olympique de Marseille et une carrière formi-dable en équipe de France. Marius Trésor n'a jamais oubliéque c'est à Ajaccio que tout a commencé.

Marius Trésor : «Quand je suis arrivé à Ajaccio, j’étais attaquant…»

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24 - N° 6551 ATTUALITÀ DA QUI È QUALLA

L e monde de l’apprentissagedu tennis chez les jeunes en-fants est au cœur d’une ré-

forme initiée par la FédérationFrançaise de tennis (FFT) et relayéepar les clubs. Le but de cette ré-forme est de placer l’enfant au cœurdu dispositif, de développer chez luile goût du jeu, d’organiser des com-pétitions ludiques, motivantes et for-matrices.

Cette réforme concerne les jeunesélèves de moins de 12 ans pour unepédagogie qui va s’appuyer sur lejeu et l’amour du jeu comme priorité,pour rétablir la confiance avec descompétitions par âge et par niveau.L’idée est de favoriser l’équité avecles mêmes chances de réussite pour

tous et l’accessibilité d’une compé-tition homologuée et adaptée, no-tamment dans le cadre de tournoisnommés «galaxie».

Conçue pour les enfants de moins12 ans, cette nouvelle pédagogiepermet de donner la même chance àtous - avec le concept de compéti-tion à âge réel - de donner confianceaux enfants, de rendre la compétitionplus accessible.

Le tennis club de Folelli a adhéré àcette pédagogie en organisant destournois «Galaxie» qui ont rassemblépas moins de 70 enfants ces der-nières semaines. Pour le présidentAnthony Zaru, il est important defaire de cette réforme un véritableoutil de travail : «Ce concept permet

à chaque enfant, quel que soit sonmois de naissance, d’être d’abord leplus jeune des sportifs de son âge,puis le plus âgé. Le système de clas-sement actuel est remplacé par unehiérarchisation des joueurs de moinsde 11 ans, et l’apprentissage est trèsprogressif».

Les jeunes adeptes du tennis au seinde club casincais ont aussi participéà la compétition organisée à IleRousse. Un déplacement rendu pos-sible grâce à la commune de Pentadi Casinca qui a mis en place untransport pour les joueurs sociétairesdu TC Folelli, qui ont bénéficié d’unejournée de compétition, sous le soleilbalanin, jouissant de l'essentiel decette réforme c’est à dire "jouer".

Une remise des prix est venue clôtu-rer cette magnifique journée pour leplus grand plaisir des enfants heu-reux et ravis qui ne souhaitaientqu'une chose à leur retour : connai-tre la date de leur prochain tournoi...Un pari réussi pour le TC Folelli quirenouvellera très prochainementcette opération.

■ Jacques PAOLI

Le T.C. de Folelli adhère à l’opération tournoi Galaxie

L’heure des récompenses

Les petits casincaiset leur président Anthony Zaru

Cles Sventcœuvenunesscultumetnominstipeu

C’esdébriencde chaqjeunentiejeunfortid’ac

L orsque Jean-Jacques Rous-seau lança sa fameuse phrase

«Un jour cette île étonnera lemonde» fût-il prémonitoire ouquelque peu «montasega» ? Cha-cun de nous peut choisir sa vérité.Pour ma part, chauvin sansdoute, je pense que l’illustre pen-seur, et je m’explique, eut gran-dement raison.Connaissez-vous un départementfrançais qui engendra des figurescomme Napoléon Bonaparte, Pas-cal Paoli et Sampiero Corsu ? Et jevous laisse le soin de les classer.

Personnellement j’ai choisi l’ordrechronologique, Sampiero Corsuest né le 23 mai 1498 au quartierDuminicacci à Bastelica et prouva,quelques années plus tard, quel’on pouvait être fils de porcherset chevrier et devenir plus tardl’ami de François 1er et de la célé-brissime famille Toscane les Mé-dicis… et je lis sous la plume deGHJ.M Fattaccioli «Sa poitrinerenfermait un amour immense,celui de la patrie ; son nom était

un drapeau, son bras un rempart,son épée une frontière. Romel’eut couronné, Gênes l’assas-sina.Amoureux fou de sa Corse il futun grand condottière au servicede Jean de Médicis à Florencepuis d’Henri II et François 1er pourla France.

Pascal Paoli né en 1725 à Moro-saglia et proclamé chef de laCorse en 1755 est considérécomme «Le père de la partie». Dé-fait à Ponte Novo il s’exila à Lon-dres. Créateur de l’université àCorte. Il fonda la cité d’Ile-Rousseou l’Associu «Cuscenza Paolista»veut souligner l’importance de sonœuvre et commémorer le 5 févrierl’anniversaire de sa mort à Lon-dres en 1807. Le Dio vi salvi Re-gina étant interprété par l’école dechant de l’Ile-Rousse.Pascal paoli, homme des lu-mières, «Babbu di a Patria», ivrede liberté, symbole d’un souffleque les Corses n’oublieront ja-mais.

L’Etoile était une comète dit la cé-lèbre «Ajaccienne» toute à lagloire du «Grand»… Hé oui cepetit Ajaccien parti adolescentd’une petite bourgade perdue aumilieu du mare nostrum allaitconquérir le monde «Quel romanque ma vie» a-t-il pu dire ! Vrai,totalement vrai, ce destin uniqueà telle enseigne que lorsque dés-ormais on veut qualifier quelquechose ou quelqu’un de grand ondit : un Napoléon du chant, unNapoléon de la politique ou dusport…C’est en lettres d’or qu’il a écritAusterlitz, Iéna ou autres Ma-rengo même si une coalition Eu-ropéenne peut se vanter d’uncertain Waterloo… Oui Napoléonest le plus grand et le plus célèbreet forme avec Paoli et Sampieroune trilogie unique…Et la Corse peut s’enorgueillir deces enfants qui épousèrent legénie…E Viva Elli e viva noi

■ Toussaint LENZIANI

Un trio magique

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C ette année, comme de-puis 11 ans, A GhjuventùIndipendentista propose

les Scontri Internaziunali di a Ghju-ventù in Lotta. Ce rendez-vous aucœur du campus cortenais est de-venu incontournable pour la jeu-nesse étudiante. Mêlant tempsculturel et débats politiques, il per-met de sensibiliser le plus grandnombre aux enjeux politiques etinstitutionnels que connaissent lespeuples en lutte.

C’est par le biais de rencontres, dedébats d'idées et partage d'expé-riences que les Scontri arrivent àde grandes mobilisations. Ainsichaque année, des délégations dejeunes militants venues du mondeentier viennent échanger avec lesjeunes insulaires. Cela permet afortiori de découvrir des pointsd’achoppement entre les problé-

matiques des peuples en lutte ouencore de découvrir, parfois lesavancées en terme d’autonomieplus importantes chez nos voisinsde Catalogne entre autres.

Les avancées institutionnellesau menu de ces Scontri 2015

Ouverts à tous les participants, lepublic pourra assister donc du 24au 26 février à de nombreux dé-bats. Le 24, une conférence sur«L’historique de la GI depuis1999», date de sa création seradonnée à partir de 14h, suivie à16h d’un débat sur l’universitécomme outil de transmission desvaleurs socioculturelles.

Cette année, les deux thèmesphares choisis par l’organisationdes Scontri concernent, «La situa-tion au Proche et Moyen-Orient»

avec les délégations palestinienneet kurde, en présence de Jean-Christophe Latour, historien etspécialiste du Moyen-Orient, et ungrand débat sur «La situation poli-tique des Peuples en Lutte», avecles participations, notamment desreprésentants de toutes les délé-gations et du politologue et profes-seur André Fazi. Tous deux sontanimés par Radio Alta Frequenza.

Le jeudi 26 enfin aura lieu un granddébat sur l’économie à 17h tou-jours sur le campus, «Economie :quel avenir pour la Corse?» portépar Jean-André Miniconi, JosephColombani et Marc Simeoni.

Enfin, n’oublions pas l’aspect festifde ces journées qui s’incarnentdans les fameuses «Serate cultu-rale» qui drainent une foule dejeunes et moins jeunes, bien en-tendu. ■ M.G.

O rganisées par les comitésrégional et départementauxde la Fédération française

de montagne et de l’escalade(FFME), les «Hivernales de la mon-tagne corse» offrent au grand publicl’occasion de se familiariser avec lesdiverses pratiques sportives liées àla montagne en hiver. Leur huitièmeédition, qui s’est tenue à Vergio les14 et 15 février, a également été lecadre d’une réunion de l’Associationcorse des élus de montagne(ACEM). Et, en dépit du contexte,l’humeur de ses adhérents n’étaitpas spécialement au «fun».

Premier sujet d’inquiétude, les dis-positifs de financements publicsprévus en investissements pour lescommunes de montagne. Malgrél’adoption par l’Assemblée de Corse

d’un Plan Montagne censé prévoirune péréquation favorable, un tauxde financement à 90% ou encoreune dotation quinquennale spéciale«montagne», tout ce que les élus de

montagne ont vu venir est une dimi-nution des financements. «C’est lecas pour la dotation quinquennalequi baisse de 20% ou pour les en-gagements des conventions pourl’eau et l’assainissement en faveurde la ruralité, non respectés dans lesfaits, sans compter les importantsretards de versements de subven-tions attribuées qui deviennent trèsproblématiques, précise Jean-FélixAcquaviva, président de l’ACEM. UnPlan Montagne, en termes d’orienta-tions et de contenant c’est bien, maiss’il n’est pas accompagné de faitsconcrets en termes de moyens, la re-vitalisation de l’intérieur restera unvœu pieu. L’ACEM prendra rapide-ment l’initiative vis-à-vis des groupesde l’assemblée de Corse, des dépar-tements, et de l’Etat sur ce point.»

Autre grande préoccupation, le faitque le Comité de massif n’ait tou-jours pas été réuni par la CTC, dontc’est la compétence. Or ce défaut,s’il devait perdurer, entraînerait laperte d’un programme opérationnelFEDER de massif. Et avec lui la pos-sibilité d’une contractualisation fi-nancière d’un montant comprisentre 20 et 30 millions d’euros pourla période courant jusqu’à 2020. Cequi permettrait, souligne Jean-FélixAcquaviva, «de donner un supportconséquent au Plan Montagne…L’ACEM a alerté à de multiples re-prises la CTC, sans effet jusqu’alors.Il est grand temps que l’Assembléede Corse se saisisse de ce sujet parle biais de motions.»

■ E.M.

25ATTUALITÀ DA QUI È QUALLA N° 6551 - 25

La montagne en attente de soutien… massif !

Scontri Internaziunali : ritrovu pà l’undicèsima edizioni

Jean-Félix Acquaviva

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26 - N° 6551 EN BREF & EN CHIFFRES

Habemus cardinalem !Monseigneur Domi-nique Mamberti, 62ans, originaire deVico, a fait officielle-ment son entrée aucollège des cardinauxle 14 février. Ordonnéprêtre à Ajaccio en1981, il a fait son en-trée au service diplo-matique du

Saint-Siège en 1986. Consacré évêque en2002, il s'est vu attribuer le titre d'archevêquein partibus de Sagone. Nonce apostolique du-rant quatre ans à partir de 2002, il est nommésecrétaire pour les relations avec les États en2006.

Monseigneur Mamberti, désormais cardinal dia-cre de la paroisse de Santo Spirito in Sassia etmembre du conclave qui élira le successeur dupape François, est le premier cardinal françaisoriginaire de Corse depuis 1879. Auparavant, ily eut Joseph Fesch, Michel Viale-Prelà, Dume-nicu Savelli, Lucien Bonaparte et TommasoMaria Zigliara

Gypaètes : enfin la paix ?

Le 12 février, la Ligue pour la protection des oi-seaux a signé avec les ministères de la Défenseet de l’Écologie un protocole d’accord en faveurde la préservation du gypaète barbu. Ce rapacediurne, le plus grand d'Europe, qui nidifie dansles cavités des parois montagneuses, est me-nacé d'extinction.

En 2014, on ne recensait que 53 couples decette espèce en France, dont 5 seulement enCorse. Parmi les facteurs susceptibles de com-promettre sa reproduction ou de favoriserl'abandon des couvées, sa forte sensibilité aubruit (dès 2000 mètres de distance) bruit, etparticulièrement celui généré par l'activité desavions et hélicoptères. Le ministère de la Dé-fense vient donc de s'engager à adapter sesdifférentes activités aériennes dans les Pyré-nées, les Alpes et la Corse en évitant -sauf casde force majeure- le survol des zones de sensi-bilité majeure du gypaète barbu durant sa pé-riode de reproduction, du 1er novembre au 15août.

Préjudice chiffréLa grève de laSNCM au début del'été 2014 a portépréjudice à l'écono-

mie insulaire. Mais à combien s'élève le préju-dice ? C'est ce que devrait déterminer uneétude lancée à l'initiative du collectif Dumaneda fà*, avec le soutien financier de la CTC. Saréalisation sera menée conjointement par Guil-laume Guidoni qui dirige le cabinet Gécodia etanime l'observatoire Corse-économie, et MarcSimeoni, responsable de MS Consulting. Unepremière phase portera sur la vulnérabilité de

l’économie corse au regard des deux réalitésque sont la saisonnalité et le manque de fiabilitéen matière de continuité du service public ma-ritime et l'estimation des conséquences de lagrève de 2014 sur l’économie. Elle chercheraégalement dégager des pistes en vue d'amélio-rer la desserte maritime. La seconde phase vi-sera à affiner le bilan de la grève en présentantun chiffrage par filière et une analyse financièrepour chaque secteur concerné. Les conclu-sions de cette étude devraient être communi-quées en juin 2015.

*Fondé au début de l'année 2014 par le Centre desJeunes Agriculteurs, la CGPME Corsica, le Cercledes Grandes Maisons Corses, Strada Corsa, le Syn-horcat Corsica, l’UMIH Corse et l’UPA Corse.

Dans le fil du boisL’atelier de me-nuiserie du lycéepro fess ionne lJules Antoninid’Ajaccio a ac-cueilli les 20 et21 février une ex-position dédiéeaux métiers de laforêt et du boisen Corse. Uneinitiative asso-ciant l’équipe pé-dagogique dulycée et l’amicalede des anciensélèves et profes-seurs de Jules Antonini autour de la collectionréunie par Dominique Fratani, professeur demenuiserie et créateur de la Festa di u legnu deVezzani. Au-delà de la présentation de plus de300 outils anciens utilisés en Corse, de la co-gnée au tarabiscot en passant par le maillet decharpentier, une mise en valeur de la filière boislocale comme de l’enseignement profession-nels des métiers du bois mais également de lalangue corse. Depuis plusieurs années, en effet,l’amicale des anciens de Jules Antonini s’at-tache à valoriser la langue et la culture corsesauprès des élèves au travers d’actions testimo-niales (documentaire, sentier botanique, expo-sitions). «Tous les ans, nous réalisons un projetpermettant de transmettre un peu de nosconnaissances et de nos souvenirs» expliqueson président, Charles Luciani. L’exposition«Tempi fà, u travagliu di u legnu» s’inscrit dansce droit fil. Avec la collaboration de Jean Leca,professeur de corse, et Etienne Cesari, ancieninstituteur d’Antisanti, Dominique Fratani meten lumière non seulement la diversité des mé-tiers du bois mais aussi la richesse de la termi-nologie qui s’y rattache, tant en corse qu’enfrançais, à la scierie comme dans l’atelier del’ébéniste. Il rend aussi hommage à l’ingéniositéet à la créativité des artisans, aux petites trou-vailles des hommes du passé visant à person-naliser ou à améliorer leurs outils de travail, àlaisser sa marque personnelle, la trace d’unpassage et d’un savoir faire. Comme ce petitinstrument à «tomber» (adoucir) les angles, «abriqué entièrement à la main par un menuisierde mon village, unique en son genre». Cela dit,si Dominique Fratani aime à présenter ces ob-jets d’hier et s’il aime assez son métier pour ap-précier les évolutions technologiques, leur placen’est pas dans un musée. Il caresse en effet leprojet «de les faire à nouveau travailler, encréant un atelier à l’ancienne.»

Xylella : un statu quofastidieuxLe 12 février, dansun communiqué, UCulletivu Xylella fas-tidiosa a déploré«une fois de plusl’absence de vérita-bles mesures deprévention et deprotection (…) faceau danger de pro-pagation de la bac-térie Xylella fastidiosa» en Corse. Selon lecollectif, alors que les nouvelles en provenancede l'Italie font état d'une rapide progression dela bactérie depuis le sud vers le nord du pays,aucune réponse n'a été apportée aux demandesurgentes formulées en septembre dernier parl'Assemblée de Corse qui demandait notammentune «dérogation européenne relative à l’impor-tation de plants et la limitation de ces entrées àdeux ports avec mise en place de zones dequarantaine». Seule avancée notable, le fait quela France ait «enfin» saisi la Commission euro-péenne, avec pour conséquence l'organisation,à la fin du mois de février, d'une réunion àBruxelles, en vue d'évaluer les mesures prisespar l'Italie. Dans le cas où celles-ci serait jugéesinsuffisantes, la France déciderait d’activer une«clause de sauvegarde», mais en excluantd’emblée des mesures spécifiques pour laCorse, en dépit de sa proximité immédiate avecl'Italie.

Pour mémoire, en 2008, la France avait pris uneclause de sauvegarde contre l'introduction d'unmaïs transgénique. Elle fut invalidée en 2011par la Cour de justice de l'Union européennepuis désavouée en 2014 par l'Agence euro-péenne de sécurité alimentaire.

2,150… M.€ subvention allouée parla CTC à Via Stella pour la période du 1er jan-vier 2014 au 31 décembre 2016, dans lecadre d'une convention d'objectifs et demoyens pour le développement de lachaîne.

63 000… véhicules entrent chaque jourdans Ajaccio, selon une enquête réalisée en2014 par la Communauté d'agglomérationdu pays ajaccien (CAPA).

35 000… € d'amende infligés au SCBastia par la commission de discipline de laLFP. À l'origine de la sanction, le déploie-ment par des supporters bastiais de de ban-deroles proclamant que « Le Qatar financele PSG… et le terrorisme » avant le matchqui a opposé le SCB au PSG le 10 janvier àFuriani.

48… postes de personnels au sol de-vraient être supprimés en Corse par AirFrance dans le cadre d'un plan de départsvolontaires qui s'ouvrira en juin et prévoit lasuppression de 496 postes au sol pour 8 aé-roports régionaux. La compagnie table sur24 suppressions de poste à l'aéroport d'Ajac-cio et 24 sur l'aéroport de Bastia.

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27AGENDA N° 6551 - 27

AJACCIO

Hasta siempre ! (exposition)Du 20 février au 18 mai, Musée Fesch etEspace Diamant. Rens : 04 95 26 26 26

Première du genre en France, cette exposi-tion présenter une sélection d'œuvres (pein-tures, photos, arts graphiques) provenant desgrands établissements culturels cubains : ElMuseo Nacional de Bellas Artes, La Fototecade Cuba et El Consejo Nacional de ArtesPlasticas..

MaiSon (danse)Le 26 février, 20h30, Espace Diamant.Rens.: 04 95 50 40 80

Une chorégraphie de Susana Pous pour 5danseurs, qui raconte les peurs et les rêvesd'une génération de Cubains qui n'a connuque la Révolution et se bat pour avoir saplace au soleil de La Havane.

MIGLIACCIARU

Calvi soul band (musique)Le 21 février, 20h30, salle Cardiccia. Rens : 04 95 56 26 67

Ce groupe de 13 musiciens revisite lesgrands standards du rythm’n blues ou de lasoul, d'Otis Redding à̀ Amy Winehouse, sansoublier Aretha Franklin. Les arrangementsinstrumentaux et vocaux puisent leurssources dans le blues ou le gospel, avec unelarge place pour les «chorus».

CORTE

Les Corses et la Grande Guerre(expo)Jusqu'au 28 mars, musée de la Corse, Corte. Rens : 04 95 45 25 45

Au travers de photos, peintures, dessins,sculptures, journaux, affiches, effets person-nels, uniformes, armes, partitions, carnets oujouets, l'évocation des bouleversements hu-mains et socio-économiques qu'a engen-drés ce conflit dans la société corse.

Au cœur des tranchées(expo-jeune public)Jusqu'au 28 mars, musée de la Corse. Rens : 04 95 45 25 45

Comment faire appréhender aux enfants d'au-jourd'hui ce que leurs arrière-arrière-grands-parents ont vécu lors de la Grande Guerre ?C'est l'objectif de ce parcours qui fait appelaux sens, à l'imagination et l'émotion.

PORTO-VECCHIO

Mathieu Madenian (théâtre)Le 21 février, 21h, centre culturel communal.Rens : 04 95 70 99 95

Avec le phrasé et l'accent de Perpignan, Ma-thieu Madenian se délecte à tenir des propospolitiquement incorrects. Seul en scène, ilpropose sa vision et son interprétation dumonde.

PROPRIANO

Diana di l'Alba, In vivu(musique)Le 21 février, 21 h, théâtre. Rens : 04 95 76 70 00

Né dans les années 80 puis recréé en 1992par l’un de ses fondateurs, Antonu Marielli,le groupe allie textes issus de la traditioncorse et créations à des orchestrations où semêlent violons, guitares, percussions, accor-déon diatonique, mandoline, charango,contrebasse, harmonicas, pivana, cialamel-leet cetere.

La Corse et ses poilus (expo)Jusqu'au 28 février, musée départementalde préhistoire corse. Rens : 04 95 77 01 09

À travers les dates-clés de la guerre 14-18,cette exposition organisée en partenariatavec le musée A Bandera invite le public àdécouvrir la reconstitution d'une tranchée etl'évolution des tenues et armements des sol-dats français et allemands.

La boite à faire mouche(théâtre)Le 27 février, 21h, centre culturel communal.Rens : 04 95 70 99 95

D'une timidité excessive, en butte aux bri-mades de sa sœur, Hervé dirige une entre-prise qui bat de l'aile. Epris de sa secrétaire,il tente tant bien que mal de s'initier à l'art deséduire. Une comédie de Marie-JoséphineOliva par la compagnie I Pagliaccioni.

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