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Vendredi 21 mars 2014/D92016 - #6507 - F 1,00€ www.corse-information.info Casgiu casanu ANTOINE CIOSI 50 ans de chanson Pages 22 & 23 Pages 4 & 5 François Tatti Sauveur Gandolfi-Scheit Jean-Jo Allegrini-Simonetti Antoine Sindali Jacques Billard José Filippi Pierre Versini répondent à nos questions

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Vendredi 21 mars 2014/D92016 - #6507 - F 1,00€www.corse-information.info

Casgiucasanu

ANTOINE CIOSI

50 ansde chanson

Pages 22 & 23

Pages 4 & 5

François TattiSauveur Gandolfi-Scheit

Jean-Jo Allegrini-SimonettiAntoine SindaliJacques Billard

José FilippiPierre Versini

répondent ànos questions

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Forse ch’elli seranucuntenti è fieri tutti ipassiunati di sinemà.

O micca ! Si ne parla assainant’à a tela dapoi unpezzu ma, per avà, ùn sivede nunda. U famosuCoreanu Park Chan-wookhà cum’è prugettu di rea-lizà «Corsica 72», un filmupigliendu e so radiche inCorsica è scrittu da i sce-naristi di l’ultimi JamesBond (dapoi u 1999),cum’è Robert Wade è NealPurvis : «Le Monde ne suf-fit pas», «Meurs un autre

jour», «Casino Royale», «Quantum ofSolace», «Skyfall».Certi annunzianu digià ch’ella seràun’ opera di prima trinca ! Sapenduchì u realizatore, Park Chan-wook, hèl’autore di a trilugia «Old Boy» è di«Lady Vengeance» o «Sympathy forMister Vengeance». S’hà da passà dunque ind’è noi. Ma,l’avete capita, ùn serà micca una cu-media rumantica. Si tratta d’un veru«polar» chì averà per quatru l’uni-versu di u «crimine urganizatu», inl’anni settanta. U «script», ci vole à sapè la, faceparte –dapoi un pezzu– di a «BlackList» chì reunisce i più boni scenariòunancu produtti, è chì interessa assaii grandi produttori di Hollywood. Seràperquessa ch’ellu mette u tempu àcuncretizassi l’affare ?

A storia conteria l’odissea sangui-nosa di dui amichi dapoi a zitellina :Marco è Sauveur. U primu ragh-junghje a maffia corsa, allora chì l’al-tru brama una vita tranquilla. Ma ufratellu di Sauveur si face tumbà èMarco hà da aiutà u so cumpà à vin-dicà lu. U fattu di cunfià a cundutta di u pru-gettu à Chan-Wook permette di fassiun’ idea in quantu à l’andatura è l’im-bienza di u filmu. Prumette d'avè unabona cadenza è d’esse più chè ries-ciutu. Ci seranu dinù purtate ecuno-miche è turistiche per i rughjonicuncernati da u «tournage» cum’èper a Corsica sana. Ma si pò pensàchì a magina di a nostr’ isula hà datorna piglià ne un colpu è chì i medianaziunali ùn ci feranu rigali, durante aprisentazione di l’opera è e sfarentecritiche. Per certi, serà un unore di vede aCorsica nant’à u grande screnu è incore d’una produzzione «Hollywoo-desca». D’altri risenteranu l’affarecum’è un novu dispettu. In tutti casi,i prufessiunali di u sinemà internaziu-nale s’interessanu di più in più à anostr’ isula. Senza dubbitu alcunu, hàda fà cresce u stimulu ind’è l’artisti

corsi, chì quì l’ingeniuùn manca micca è ùndumanda ch’hà esseincuragitu.

EDITORIAUXVendredi 21 mars 2014 3

D’ouest en est, du nord au sud, l’Europe est brin-quebalante… L’Europe, «rêve» de tant d’hommeset de femmes assis sur la volonté commune de

ses pères fondateurs de créer un espace économique,politique et social, qui préserverait de la violence et de laguerre, ouvert sur le reste du monde, refusant la domina-tion d’un bloc sur l’autre. Parfois un rêve, tourne au cau-chemar, au gré d’intérêts contradictoires ! Tragédie (s) del’ancienne Yougoslavie, et j’en passe. Anciennes «colo-nies» soviétiques qui aspirent à plus de liberté, l’une d’en-tre elles, l’Ukraine est, aujourd’hui, sous le fil du couteauqui dépèce son territoire…

L’Europe encore victime, dans notre pays, de fantasmes,de l’extrême droite à l’extrême gauche, en passant parquelques gaullistes, qui, 45 ans après sa mort, font parlerle Général. Pour que ce rêve puisse devenir réalité, il fautque les citoyens, dans chacun de leurs pays, s’en empa-rent pour en faire une démocratie vivante.

En juin, les élections au Parlement Européenne doivent pas être une simple formalité.Faites en sorte que l’Europe devienne votreaffaire, notre affaire.

L’Auropa duvarà fà par ella

da Roland Frias

Paul Aurelli

BilletCorsica 72, un filmu aspettatu ?

Trois lectures de Napoléon :

Celles de l’historien, du romancier et du politiqueViennent s’ajouter, aux mil-

liers de livres écrits surNapoléon, trois ouvrages

qui proposent, sur l’Empereur etson action, une approche nou-velle, largement contestablepour au moins deux d’entreeux.L’ouvrage le moins contestableest celui d’un historien, ThierryLentz, Cent questions sur Na-poléon, paru en 2013 aux Edi-tions La Boétie. Dans ce petitouvrage synthétique, ThierryLentz, nous donne, de façonobjective, les clefs pour mieuxcomprendre Napoléon et sonaction. Le rôle de l’historien estde délivrer des faits, sans s’éri-ger en juge ou commissaire po-litique d’une histoire qui s’estdéroulée voici 200 ans. Direc-teur de la Fondation Napoléon,Thierry Lentz est l’un des meil-leurs spécialistes de Napoléonet de l’Empire.Plus contestable, mais néan-moins intéressant, est le romande Robert Colonna d’Istria, Mé-moires de Napoléon, paru enjuin 2013 aux Editions France-Empire. Robert Colona d’Istriase souvient de la définition duroman que proposait Aragon :«Le roman, c’est du mentir-vrai». L’auteur précise en effetqu’il y a dans son livre «davan-tage de vérités que d’exacti-tudes». La vérité historiques’efface devant l’interprétationqui, à travers l’écriture roma-nesque, tente de percerl’énigme Napoléon.Très contestable, malgré d’in-déniables qualités, est l’ou-vrage d’un homme politique,

Lionel Jospin, qui vient de pu-blier, aux Editions du Seuil, LeMal napoléonien. Dans un entre-tien accordé au Journal du Di-manche, Lionel Jospin résume,involontairement, le défaut de celivre : «Napoléon serait peut être,selon les critères d’aujourd’hui,considéré comme un dictateur.» «Selon les critères d’au-jourd’hui» : Jospin écrit sur Na-poléon depuis une conception dumonde qui est celle d’une gauchemoralisatrice, qui, constamment,convoque au Tribunal de l’His-toire, les personnages qu’elleconteste. Le titre du livre incarnece «politiquement correct» quiignore les réalités historiques.Parler de Napoléon, comme lefait Lionel Jospin, depuis unegrille du lecture qui est celle desXXè et XXIè siècles et qui ne tientpour légitime que la volonté dé-mocratique des peuples, ausens marxiste du terme, relèved’une simple opération idéolo-gique.Pour nous, Corses, NapoléonBonaparte incarne au plus hautpoint deux qualités essentielles :la volonté inouïe de l’hommepour maîtriser son propre destinet l’ambition noble d’incarnerl’idée d’une destinée collective.Et comme tous les personnageshistoriques, avant l’avènementdes époques démocratiques,Napoléon se situe entre le Bien

et le Mal.

A mo

du N

ostru

[email protected] Gambotti

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O Bastia O Corsica !Qu’est-ce qui vous a donné l’idéede faire votre dernier album «InBastia» ?

D’année en année, j’avais reportéce besoin, cette envie de chanterBastia, un jour, avant de tirer marévérence. J’ai eu le bonheur deconnaître Jean-Philippe Olivi deCoppelia Music qui distribuait déjàbeaucoup de mes disques et quidispose d’un studio de trèsgrande qualité à Paris.

Mon fils Jérôme est, quant à lui,venu avec son talent et tous sescopains musiciens, parmi lesquelsPierre Blanchard, Stéphane Chan-delier, David Chiron, François Las-serre, Jean-Louis Simonpieri,Grégory Polpone, et bien sûr Tho-mas Dutronc.

De quoi parlent vos chansons ?

Ce sont en fait des mélodies trèsbelles, intemporelles et popu-laires. Dans cet album, j’ai entre-coupé les titres d’intermèdes enfrançais et en corse où le chanteurlaisse sa place au conteur et aupoète.

La chanson la plus connue, UCampanile Di San’Ghjuva, a étéécrite il y a 40 ans par le composi-teur Eugène Annarella (1917/1980)et je suis heureux de constaterqu’elle voyage toujours avec au-tant de bonheur dans nos mé-moires. O Bastia O Corsica ! estaussi une histoire étonnante. Son

auteur, Anton Francescu Filippiniest né à San Nicolao di Moriani audébut du siècle dernier. Orphelinde père à l’issue de la guerre de1914, il devient pupille de la na-tion.

Plus tard, étudiant en Italie, il s’en-tiche du fascisme et s’engagemême dans les chemises noires.Condamné en 1948 par contu-mace, il ne reverra jamais la Corsede son enfance. Dans cette chan-son d’exil, il ne peut s’empêcherd’en vanter les mérites et labeauté : ô maisons, ô églises loin-taines, si présentes en mon cœur,dîtes-moi si je vais mourir sansentendre encore sonner lescloches de Sainte-Marie et deSaint-Jean.

Le port d’attache : BastiaQue représente pour vous Bas-tia ?

Originaire de la Casinca, Bastiaétait pour tous les jeunes de magénération (Antoine Ciosi est néen 1931 ndlr) notre port d’attache.C’était aussi la porte de départ, lepasseport pour franchir la mer etaller de l’autre côté.

Plus jeune, j’avais des raisonsd’abandonner mon village parceque je voulais devenir chanteur. Ilfaut préciser que dans les années50, le chant corse était à l’agonie.J’avais seulement dans la mé-moire les très beaux airs qu’inter-prétait ma mère.

In franceseQu’écoutait-t-on dans votre vil-lage de Venzolasca dans les an-nées 50 ?

À l’époque, il n’y avait qu’uneseule radio, celle de la France quidiffusait Georges Guétary, LuisMariano, Edith Piaf. Je chantaisces choses-là naturellement, «infrancese». Les Trois cloches desFrères Jacques, avec ce refrain«Village au fond de la vallée» medonnait littéralement des frissons.

Cette chanson me touchait carelle s’inscrivait dans un contextepaysan. Elle parlait de la nais-sance, de la vie et finalement de lamort, toujours au fond de la valléedans ces villages oubliés. De moncôté, je ne pouvais songer chanteren corse puisque la chansoncorse n’existait plus. Avec l’aban-don des villages et de nos tradi-tions, tout ce qui faisait l’âme d’unpeuple s’en allait alors à la dérive.

Mon arrivée à Parisen 1954…

Comment se sont déroulés vosdébuts à Paris ?

Après moultes tentatives, j’ai finipar arriver à Paris en 1954 où j’ai

fait un peu tous les métiers. J’enai profité pour apprendre sérieu-sement le chant et la musique. J’aitout sacrifié pendant trois anspour cette vocation dévorante.

A l’issue de cette formation clas-sique, presque lyrique, j’ai obtenuun prix au conservatoire. C’estainsi que j’ai débuté au théâtreMogador, puis au Châtelet ou j’aichanté pendant trois ans des opé-rettes en tant que baryton Martin,entrecoupées de nombreusestournées en province. Pourtant,les émotions que j’attendais n’ar-rivaient toujours pas...

Paese SpentuQu’est-ce qui vous a donné ledéclic de la chanson ?

Paradoxalement, c’est la Corseque j’avais quittée qui va me re-donner le goût du chant et del’émotion pure. Qu’est-ce qui n’al-lait pas dans ces opérettes ? Enréalité, elles ne me touchaient pas.Je ne me sentais pas concerné. Ila fallu que ce soit une chansoncorse qui me remette d’aplomb.

En 1963, je participe au premierfestival de la chanson corse àl’Olympia. Parmi tous les chan-teurs qui concouraient, il y avait

Al’occasion de ses 50 ans de car-rière, Antoine Ciosi rend hommageà la ville de sa jeunesse. Son nouvel

album de 18 titres intitulé "In Bastia" a étéenregistré à Paris dans les studios Coppe-lia Olivi Music avec la complicité de sonfils Jérôme et de Thomas Dutronc. Ren-contre avec un monstre sacré de la chan-son insulaire qui sera en concert samedi22 mars au théâtre de Bastia.

Antoine Ciosi : un nouvel albumpour ses 50 ans de chanson

CULTURE & IDENTITÉ Vendredi 21 mars 20144

■ Propos recueillis par David Raynal

Mon envie de chanter Bastia et, le talent de monfils Jérôme et de tous ses copains musiciens

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des gens connus, les frères Vin-centi, Maryse Nicolaï, CharlesRocchi. Je n’avais, bien sûr, pasla même notoriété que ces ar-tistes, mais je disposais d’un fa-buleux joker. Quelque tempsauparavant, j’avais retrouvé aufond d’un vieux tiroir une chanson,Paese Spentu, de Ghjuvanni Gio-canti et de Vincente Orsini quim’avait mis la larme à l’œil.

La perte progressive denos traditions et valeurs

C’était, à ma connaissance le toutpremier texte qui dénonçait, avecforce et vigueur, la désertificationde nos villages et la perte progres-sive de nos traditions et valeursancestrales. Pourquoi étions-noustous partis, pourquoi avais-je moiaussi suivi le troupeau ?

Ce soir-là, cette chanson, PaeseSpentu, ou plutôt ce cri, m’a per-mis de gagner le premier prix dela chanson insulaire dans la my-thique salle parisienne de l’Olym-pia pleine à craquer. Cela amarché parce que je dénonçaisquelque chose d’authentique. Jen’inventais pas.

La Corse debout !Que s’est-il passé après l’Olym-pia ?

Le soir même, je signais avec laprestigieuse maison de disqued’Eddie Barclay. Barclay m’a toutdonné, les arrangements, les stu-dios, mais il manquait l’essentiel. Ilmanquait le public qui n’était pasencore, dans sa grande majorité,sensibilisé à la chanson corse.

Petit à petit j’ai participé à cetéveil, ce qui s’est appelé plus tardle riacquistu. C’est pour celaqu’aujourd’hui dans une chansonque je suis en train de composer,j’évoque ce riacquistu qui nous afinalement tous sauvés et a remisla Corse debout.

Entrer dans la mémoirecollective et avancer

avec le tempsAprès 50 ans de carrière, quelsconseils donneriez-vous aujourd’huià un jeune qui veut se lancer dans lachanson en Corse ?

Contrairement à mes débuts, toutle monde, que ce soit les artistesou le public, connait et aime laCorse, pour sa musique et sa cul-ture. C’est la raison pour laquellece disque est passé comme unelettre à la poste grâce aux trèsbeaux arrangements de mon filsJérôme et l’envie profonde de sesamis musiciens.

Mais comment devenir conteur,interpréter la chanson de la vie ?Il faut l’étudier, la sentir et surtoutla transmettre. Il faut entrainer lesgens dans votre aventure, qu’elle

soit gaie ou triste. La meilleure deschoses pour un chanteur est d’en-

trer dans la mémoire collective etd’avancer avec le temps.

CULTURE & IDENTITÉ 5Vendredi 21 mars 2014

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A l’affiche !

C’est la premièrefois, depuis

quelque, années quenous nous sommespliés à un exercice trèsdifficile en publiant, surplusieurs numéros etun nombre conséquentde pages, les idées,propositions et projetsde candidats à la fonc-tion de maire… Sor-tants ou prétendants,femmes et hommes,nous avons eu un seulparti pris, donner laparole à tous les cou-rants politiques qui tra-versent notre Île !Nous savions en jouantcette «partition musi-cale», que, ne pouvantfaute de place donnerla parole à tous, nousferions au mieux desenvieux, au pire desdéçus et des mécon-tents… Une seule affir-mation nous vient àl’esprit, pour convain-cre les uns ou les au-tres, nous avons enrespectant la pluralitédes idées et desconvictions, donné laparole à ceux qui lesouhaitaient ! Celle oucelui qui avait envie defigurer dans nos co-lonnes n’a pas été re-jeté.Nous respectons tropceux qui ont envie deconsacrer leur temps,leur énergie à une par-tie petite ou plusgrande de notre com-munauté insulaire,pour ne pas les salueramicalement.

Paul AURELLI

Il faut arrêter les projetpharamineux

José Filippi, vous avez relevé unnombre de choses qui ne vont passur Ajaccio. Et notamment lestransports. TCA, parkings, circula-tion... Sommes-nous au cœur dela campagne ?

Oui. Il faut par exemple savoir queles transports, à la CAPA, cela re-présente un peu plus de 9 millionsd'euros. C'est-à-dire qu'il y a unpeu plus de 4 millions d'euros quisont prélevés sur les entreprises deplus de neuf salariés : c'est la «taxeTransports».

La ville d'Ajaccio et la CAPA sontdonc au taux maximum. Nous nepouvons pas aller plus loin. Nousne pourrons plus aller solliciter lesentreprises au-delà de ce que nousfaisons aujourd'hui. Puis, nousavons 5,4 millions d'euros qui sontdes crédits portés par la CAPA etpar le département. Nous sommesvraiment face à un problème qu'ilfaut traiter.

En ce qui nous concerne, nousavons des propositions pour es-sayer de trouver des solutions.Mais nous devons vraiment arrêteravec cette politique, et surtout lesvéritables délires que l'on peut en-tendre à droite et à gauche. Nousentendons parler de tramway ou deprojets de transports aériens surAjaccio qui sont délirants. Je le ré-pète : nous ne pourrons pas avoirplus que ce que nous avons ! Lescrédits vont en diminuant et nousne pouvons pas demander plus auxentreprises. La CAPA est au maxi-mum de ce qu'elle peut demanderau contribuable de l'intercommuna-lité. Donc, il faut arrêter de rêver àdes projets pharamineux. Vousimaginez qu'un tramway, ça coûte150 millions d'euros ! Aujourd'hui,puisque nous sommes à un seuil

optimum, nous devons trouver dessolutions efficaces et surtout réa-listes. Et elles existent. Nous de-vons écouter les personnels...

La mobilité urbaine estun échec de la CAPA

C'est donc un problème de gou-vernance ?

Oui, mais c'est aussi un problèmede circulation. La fluidité à Ajaccioest calamiteuse. Nous sommesdans une situation d'échec total àce niveau là. La mobilité urbaine estun des plus gros échecs de laCAPA ces dernières années. Je

crois que tout est lié : la fluidité, leproblème de type de managementet de gouvernance des TCA. Pourtrouver des solutions, il faut faireconfiance au jugement et aux pro-positions des personnels des TCA.Mais j'insiste sur la situationubuesque dans laquelle nous noustrouvons actuellement. Non seule-ment les frais de fonctionnementsont payés par la CAPA, mais lesbus aussi. Les véhicules que nousachetons sont payés par l'inter-communalité. Donc, c'est le publicqui gère tout. Il n'y a aucun risquecommercial. Et nous sommes faceà un déséquilibre.

José Filippi : «Nous représentons un courantd’idées qui est dans la construction»Chef de file d'Aiacciu Cità Nova, liste d'union nationaliste à Ajaccio,José Filippi se montre ambitieux dans la campagne municipale quibat son plein actuellement. Avec des études d'opinion qui placent saliste autour des 15 %, José Filippi et ses colistiers pourraient bien réa-liser un score historique pour des nationalistes dans la Cité Impériale.Ce dernier évoque pour nous les dossiers majeurs de la campagneajaccienne, comme la circulation, l'urbanisme, la précarité, la réap-propriation patrimoniale. Il apporte également un soutien sans faille àGilles Simeoni, à Bastia, considérant que nous arrivons à la fin d'uncycle et que les nationalistes sont aujourd'hui prêts à gérer les insti-tutions de la Corse.

ÉLECTIONS MUNICIPALES Vendredi 21 mars 20146

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Mais alors, comment faire pour ré-gler enfin ce problème de circula-tion à Ajaccio ?

Aujourd'hui, les candidats pour cesmunicipales essaient de trouverdes solutions à tous ces problèmesqui n'ont pas été résolus par lamandature actuelle. Il y a vraimentun manque de vision et un manqued'efficacité flagrant. Entre 2001 et2014, pas une seule place de par-king n'a été créée sur Ajaccio.

La Rocade est devenue un chantiercarolingien. Trente ou quarante ansaprès le début des travaux, nousn'avons toujours pas de solutions.Ensuite, nous sommes tous trèscontents de savoir qu'un parkingest en construction à Campinchi,mais dans des conditions calami-teuses. Si les travaux se terminentdans deux ans, cela voudra direqu'il aura fallu attendre 16 ans pourtrouver de nouvelles places.

Et quel investissement ! D'autrepart, nous savons très bien que lenombre de places supplémentairesne sera que de 300, puisque le par-king de la Chambre de Commercequi se trouve devant le palais desCongrès, est amené à disparaître.Nous en sommes là, parce quenous n'avons pas su faire le parkingde la place Abbatucci ou du boule-vard Lantivy. Des tas de solutionsauraient pu être trouvées. Nous su-bissons donc une politique laxistequi nous a conduits à une perte detemps considérable.

Penser au développementd’Ajaccio

Vous avez réalisé voici quelquesjours une conférence de pressesur le site d'Aspretto. Pourquoiavoir voulu placer ce site au cœurde votre campagne ?

Il y a aujourd'hui à Aspretto une ving-taine de fonctionnaires et un centreadministratif qui sont une véritableaberration. Aspretto s'étale sur 17hectares sur un site exceptionnel.Nous aurions pu faire des offres àl'Etat pour reloger tout ce personnelsur d'autres terrains communaux. Jepense qu'il y a quelque chose à fairedans ce domaine.

Aujourd'hui, nous savons qu'au ni-veau national l'Etat se dirige versune démilitarisation des sites. Pour-quoi nous n'en bénéficierons pasnous aussi ? Voilà un site qui pour-rait rendre Ajaccio encore plus at-tractive qu'elle ne l'est aujourd'hui.Nous évoquons ici Aspretto, mais ilpourrait en être de même pour la ci-tadelle. Après, il est certain que laville n'a sans doute pas les moyensde faire certaines acquisitions. Toutcela doit donc se faire dans laconcertation et la coopération. Ilfaut que les collectivités travaillentensemble sur ce genre de projets.Il faut penser au développementd'Ajaccio, de l'intercommunalité,mais c'est aussi la Corse qui est en

jeu. C'est comme si aujourd'hui, àCorte, il y avait encore la légion enlieu et place de l'université. J'es-père que dans quelques années, onaura la même réflexion à proposd'Aspretto.

La Citadelle, c’est la Corsede Sampiero Corso

et de Fred ScamaroniEt la citadelle ?

Tout d'abord, je crois qu'il doit yavoir de la mixité dans ce projet. Ilfaut tout d'abord bien préciser quela citadelle appartient à Ajaccio. Etmême à la Corse. De SampieroCorso à Fred Scamaroni, je croisque la Corse a le droit de revendi-quer ce bien. Je précise égalementque les nationalistes ont été les pre-miers, dans les années 1980, à de-mander à ce que la citadelle reviennedans le patrimoine communal.

Mais vu l'état des finances de laville d'Ajaccio, il est difficilementenvisageable que la ville puisse,seule, faire quelque chose. Ensuite,je suis persuadé que l'Etat n'a pasl'intention de faire le moindre ca-deau à la ville. C'est un débat quiest ancien, et j'ai moi-même, dansune autre vie, participé à des négo-ciations pour la réappropriation. Jepeux vous garantir que ce n'est pasdans l'état d'esprit de l'Etat au-jourd'hui de céder cette citadellepour l'euro symbolique. Je penseque ce problème relève de la com-pétence de la collectivité territorialede Corse, car le support est énormeet je crois qu'une institution plus im-portante que la ville doit travaillersur ce dossier. Cela doit donc sefaire avec d'autres collectivités. Unechose est certaine, c'est que si uneautre collectivité se présente, il fautqu'Ajaccio demeure chef de file.Car ce bien appartient aux Ajac-ciens. Il faut donc qu'il y ait de lamixité, et donc forcément pas quedu public à l'intérieur. En revanche,en rendant cet espace aux Ajac-ciens, nous pouvons très bien ima-giner que ce projet soit accroché àl'ensemble du développement desquartiers de la vieille-ville. Il ne fautpas concevoir la citadelle unique-ment comme un ilot. Il faut quecette dernière fasse partie d'un pro-jet qui est beaucoup plus vaste. Lerayonnement méditerranéen quepourrait avoir la citadelle est consi-dérable à mes yeux. C'est un projetqui serait également intéressantpour l'artisanat, ou le commerce.

Nous avons des réponsessur les problèmes

de précarité François Pernin a envoyé un cour-rier à tous les candidats pour cetteélection afin de les alerter sur lesproblèmes de précarité qui tou-chent Ajaccio. Avez-vous réponduà ce courrier, et vous sentez-vous

visé lorsqu'il dit que ces pro-blèmes sont en marge des diffé-rents programmes dans cettecampagne ?

Je conseille à monsieur Pernin delire le programme d'Aiacciu CitàNova, car nous apportons un cer-tain nombre de réponses à sesquestions.

C'est d'ailleurs, non seulement unepréoccupation importante, maisaussi la préoccupation majeure denotre liste.

Monsieur Pernin représente un cer-tain nombre d'associations et réaliseun travail qui est extrêmement inté-ressant. Ils sont au cœur des pro-blèmes et sont habilités à parleravec compétence de ces mêmesproblèmes. Bien entendu, nousavons reçu son courrier et nousavons répondu à ses questionsavec plaisir.

Nous, les nationalistes, connais-sons également très bien toutes cesquestions qui touchent à la préca-rité.

Aujourd'hui, nous sommes en cam-pagne, et nous pénétrons chez desmilliers de gens en faisant du porteà porte. Et ce que nous voyons,confirme bien ce que nous savionsdéjà.

Par exemple, à Ajaccio, nous avonsun problème avec les logementssociaux. Là aussi, force est deconstater que nous nous trouvonsface à un échec total.

Le Plan Local de l'Habitat de 2006démontre que nous sommes trèsloin du compte. Aujourd'hui, mêmepas 100 appartements par an ontété livrés au niveau social. Nousavons aujourd'hui 39.000 habita-tions sur Ajaccio. Nous nous aper-cevons que la livraison delogements sociaux dans la décen-nie de 2001 à aujourd'hui est de 406logements. Elle était de 600 avant.Ce qui n'était déjà pas assez.

Des déclarationsqui font peur !

Au niveau régional à présent pourconclure, avez-vous été heurté parles propos de Jean Zuccarelli etFrancis Riolacci à propos de GillesSimeoni et des nationalistes engénéral ?

Je vais vous dire franchement, cespropos donnent froid dans le dos.Ce sont des déclarations qui, trèsclairement, font peur ! C'est affreuxde voir cette gauche utiliser et agiterla peur pour toucher les gens. Jecrois que ces propos sont indignesd'élus de la république comme ils seprétendent l'être. Quand on connaîtGilles Simeoni et Edmond Simeoni,qui sont des humanistes remarqua-bles, lorsqu'on connaît la générositéde ces hommes, qui sont des gensde paix, et non pas de violence, onne peut qu'être offusqué par cegenre de comportement.

Mais cela signifie surtout que nousnous trouvons à la fin d'un cycle, àla fin d'une époque. Je crois que ladynastie Zuccarelli, aujourd'hui,montre des signes d'effritement.Mais ce n'est pas une raison des'attaquer ainsi à Gilles Simeoni.Cela est particulièrement ignoble.

Avez-vous apprécié la réponse deGilles Simeoni ?

Oui. Sa réponse a été intelligente.C'est par la dérision qu'il faut ré-pondre à ce genre de propos. Onsent vraiment que le système Zuc-carelli est à l'agonie. Mais nouspouvons aussi parler des propos deMonsieur Riolacci. Des propos in-dignes pour une personne se récla-mant du Parti Communiste. Il fautsavoir, et heureusement, que leParti Communiste a des attitudestrès différentes ailleurs, notammentsur le territoire de la Corse. Il y ades gens, se réclamant de ce parti,qui ont d'autres propos à l'égarddes nationalistes. Il faut arrêter dedire que le nationalisme, tel quenous l'entendons, c'est le refus del'autre. C'est faux.

Nous sommes loin du nationalismeincarné par Marine Le Pen. Noussommes ici pour travailler à laconstruction d'une communauté dedestin. La Corse s'est faite de ceséchanges et s'est enrichie des au-tres peuples. Dans cette affaire,nous sommes tous solidaires deGilles Simeoni. Il apportera le re-nouveau à Bastia. Il est nécessaireque les choses changent. Mais ilfaut laisser les propos de "trottoir"tels qu'ils sont tenus, et ne pas dia-loguer plus là-dessus.

Nous savons d’où nousvenons et où nous allons

Sur Ajaccio, la campagne estmoins sensible, moins polémique...

Mais bien entendu. Aujourd'hui,nous le voyons tous les jours dansla campagne que nous menons, àtravers l'union des nationalistes.Les gens ont très bien compris quenous représentons un courantd'idées qui est dans la construc-tion.

Nous savons d'où nous venons, etnous savons où nous allons. C'estun mouvement qui est généreux,qui est ouvert. Nous ne sommespas des gens fermés et nous avonsune vision de la Corse, de notreidentité et de notre culture, qui, au-jourd'hui, fait que nous ne pouvonsplus supporter ce genre d'attaques.

La violence n'est pas de notre coté.La violence, elle est du coté duclan, du système, qui aujourd'huis'accroche désespérément à unpouvoir... Mais c'est fini tout ça.Fort heureusement, sur Ajaccio, lacampagne est tout autre, et nousne sommes pas dans ces mêmesproblématiques.

■ Frédéric Bertocchini

ÉLECTIONS MUNICIPALES 7Vendredi 21 mars 2014

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Elu en 2009 au conseil municipal de Sartène, dansle cadre d'une élection partielle, avec le soutiendu premier magistrat Paul Quilichini, Pierre Versinin'a, pourtant, pas tardé à afficher des divergencesprofondes avec le maire en place. La méthode degouvernance, la gestion financière sont, entresautres, les principaux points de discordance. Saprésence lors du scrutin des 23 et 30 mars n'estdonc pas une surprise. Pour le conseiller général,affichant un bon bilan dans le canton de Sartène,l'échéance municipale sera l'occasion d'affichersa différence avec l'équipe sortante et, dans lemême temps de donner ses priorités pour la «pluscorse des villes corses».

Pierre Versini, vous êtes élu auconseil municipal de Sartène de-puis juin 2009, l'annonce de votrecandidature n'a semble-t-il étonnépersonne. Quel est votre senti-ment ?

Je le pense aussi, les Sartenaisme considèrent comme un re-cours qui se présente en ruptureavec la mandature actuelle et macandidature, que je leur ai cepen-dant longuement expliquée, n'apas été pour eux une surprise, aucontraire.

Ils me connaissent déjà très bienen tant que conseiller général etsavent les efforts que j'ai dé-ployés, au jour le jour, pour pro-mouvoir notre belle cité et leterritoire cantonal en inspirant eten boostant, par exemple, desprojets structurants comme le dis-positif d'irrigation en eau agricolede Cauria ou l'unité d'Alzheimerde l'hôpital de Sartène qui ne sontpourtant pas de la compétence duconseil général et dans lesquels4 M€ ont tout de même été inves-tis, ou encore, dans la défensequotidienne de leurs intérêts.

Mon bilan passe aussi, entre au-tre, par la réouverture du musée,la reconstruction des routes, l'ou-verture de Casa Roccapina (5000visiteurs en 2013) et du chantierde la Maison du Départementainsi que la création d'un serviced'Accompagnement à la Vie So-ciale (SAVS), prenant en chargedes personnes handicapées.

Les Sartenais estiment, à juste ti-tre d'ailleurs, que si je suis élu, jem'impliquerai autant dans lesgrands dossiers de notre com-mune, actuellement sinistrée.

Quelles sont aujourd'hui les prin-cipaux points de divergence avecle maire sortant Paul Quilichini ?

Vous savez, je me pose avant touten rassembleur de tous les Sarte-nais qui me savent très attaché àla défense de l'intérêt général. Jene souhaite donc plus revenir surces points de divergences pro-fonds connus désormais de tousmais je veux toutefois vous direque, comme la presque totalité demes collègues conseillers munici-paux, j'ai beaucoup souffert pen-dant cette mandature, car il n'amalheureusement pas été possi-ble d'instituer une méthode de tra-vail cohérente.

Je me dis aussi que Sartène,chef-lieu d'arrondissement, nantid'immenses potentialités, d'unpatrimoine mégalithique excep-tionnel (Cauria, Paddaghiu, Bisu-ghiè), de services administratifs etd'outils culturels abondants (sous-préfecture, lycée, cité administra-tive, CAP, Musée départemental,centre culturel, théâtre de ver-dure...), n'aurait jamais dû perdreson leadership - je rappelle quenous étions la 3ème ville de Corse en1976, - et décliner inéluctablementde la sorte.

Ce que je souhaite désormaisc'est mettre toute mon énergie auservice de la promotion et de larenaissance de notre commune etde son territoire, le 2ème plus vastede France, pallier le manque deréalisation chronique en appli-quant un programme ambitieux etréaliste, rétablir des finances ex-sangues et redonner la part belleà l'investissement qui a été insi-gnifiant pendant 6 ans (6,5M€).

Quelle est votre vision du déve-loppement de Sartène?

Une place forte au carrefour duSud et de l'Extrême-Sud, bien an-crée dans la communauté deCommunes Sartenais-Valinco, au

cœur des trois microrégions avecl'Alta-Rocca, avec la créationd'une véritable zone d'activitédans le Rizzanèse qui devra abri-ter des projets structurantscomme la création d'un EHPADou de grands équipements spor-tifs, l'avènement d'un PLU ambi-tieux à vocation intercommunale,car l'aménagement de l'espace achangé de braquet. La réfectiontotale de la route de Tizzano quidevra être le grand chantier infra-structurel de demain et qui per-mettra un accès aisé au port etaux sites mégalithiques de Cauriaet de Paddaghiu, plus grandssites d'alignement de menhirs dubassin méditerranéen. L'avenir deSartène est là.

Dans quels domaines porteront,principalement, vos efforts ?

Il nous faudra restaurer les fi-nances communales et redonnervie au secteur du bâtiment avec encorollaire une activité constantepour les entreprises locales. Indis-cutablement, c'est donc dans ledomaine du logement, car il nousfaudra accroitre notre capacitéd'accueil, et dans la réalisationd'infrastructures (parkings, voiescommunales...) et des aménage-ments urbains que l'essentiel denotre effort se concentrera. Le ca-dre de vie et la propreté de la ville,avec un appel au civisme sansprécédent, sera également aucœur de notre action.

Je veux également m'investir pourla Jeunesse en proposant immé-diatement l'organisation d'une ta-ble ronde avec les collectivitéspubliques (CTC, CG2A), les cham-bres consulaires, les services del'Etat et les entreprises pour une

concertation visant à la créationd'emplois concrets.

Le message que vous voulezfaire passer aux Sartenais aumoment du premier tour ?

Je veux leur dire que noussommes à la croisée des cheminset que c'est le moment ou jamaispour qu'ils manifestent leur vo-lonté profonde d'un changementque je suis le seul à pouvoir leurgarantir dans le respect des tradi-tions qui sont les nôtres, avec, aucœur de mon engagement, la va-lorisation de l'action publique et ladéfense permanente de l'intérêtgénéral. Je veux leur dire que les10 commandements de la Chartede l'Action Publique que toutemon équipe a paraphée, serontrespectés à la lettre.

Je veux leur dire que partout lesintérêts de Sartène seront défen-dus avec passion et qu'ils serontfiers des résultats obtenus.

Je veux leur dire aussi qu'ils ontentre leurs mains l'avenir de leursenfants et de leurs petits-enfantset qu'il faut un mouvement de ré-volte pour créer les conditions deleur enracinement chez eux, à Sar-tène, plutôt que de les contraindreà rechercher une situation incer-taine ailleurs.

Je veux leur dire qu'ils ont lesclefs du destin de notre cité enleur possession et le leur répèteraile vendredi 21 mars à 18h au cen-tre culturel, lors d'un grand mee-ting ou ils viendront je le sais trèsnombreux.

A eux d'agir désormais, dès le 23mars, en m'accordant massive-ment leur confiance car le 1er tourde l'élection sera déterminant.

■ G.-A.M.

Pierre Versini : Mes priorités pour Sartène

Vendredi 21 mars 20148 ÉLECTIONS MUNICIPALES

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Ne pas compliquer la donneOr, profitant de l'engouement pourles services en ligne, plusieurs sitesinternet proposent désormais de ré-gler votre divorce par consentementmutuel à des prix défiant touteconcurrence. Un argument de taillelorsqu'on sait que, selon une étudemenée en 2012 par le Conseil natio-nal des barreaux, cette procédure re-viendrait à environ 800 € à chaqueépoux en province et ce, dans le casoù aucun bien ne devrait être liquidé.Affichant des tarifs low-cost chiffrésà 300 ou 400 €, les offres internetsont donc particulièrement allé-chantes mais aussi risquées. Bienque des avocats collaborateurs si-gnent effectivement les actes et as-surent la représentation du client àl'audience, toute la préparation de laconvention de divorce se fait, en ef-fet, à distance, dans le flou le pluscomplet.

Un défaut de suiviSi l'offre de ces sites «semble ne pascoûter cher au départ, elle peut enréalité coûter très cher à l'arrivée»,met en garde Me Paule Aboudaram,vice-présidente du Conseil nationaldes barreaux. Et l'avocate de citerles statistiques du ministère de laJustice révélant que la majorité desjusticiables qui reviennent devant lejuge en instance modificative – pourchanger l'accord sur la garde desenfants ou le montant de la pensionalimentaire… – sont ceux qui avaientopté pour un divorce par consente-ment mutuel. Outre ce surcoût de

procédure, certains aspects de laconvention sont par ailleurs définitifs,comme la prestation compensatoire,destinée à compenser le change-ment de niveau de vie lié à la rupture.Autrement dit : si le montant de dé-part a été sous-évalué, tant pis !C'est pourquoi le rôle de conseillerest l'un des devoirs fondamentauxde l'avocat qui est chargé de recueil-lir un consentement éclairé de sonclient et de s'assurer qu'il n'est paslésé. Sauf que sur ces sites web, «iln'y a aucun conseil sur la fiscalitédes transactions passées», dénonceMe Paule Aboudaram. Comment vé-rifier que l'une des parties n'est pascontrainte par l'autre d'accepter lestermes de la convention, sans l'avoirrencontrée avant l'audience ?

«Pour protéger les clients», leConseil national des barreaux a doncintenté des actions en justice contreplusieurs sites de divorce par inter-net. Fin décembre, le juge des réfé-rés du tribunal de grande instanced'Aix-en-Provence lui a donné raisonen condamnant la plateforme di-vorce-discount.com à cesser sonactivité au motif que les conventionsétaient préparées par cette société

avant qu'un avocat partenaire n'yappose son tampon, tout en lui fai-sant supporter «la responsabilitééventuelle des conséquences, pourun client qu'il n'a jamais rencontréavant l'audience, d'un acte qu'il n'apas rédigé». L'entreprise a cepen-dant interjeté appel. De son côté, leConseil national des barreauxplanche sur un rapport attendu dansle courant de l'année pour préciser laposition de la profession sur l'adap-tation de la consultation juridique auxnouvelles technologies.

https://www.facebook.com/Informateur.Corse.Nouvelle

Parmi les quatre types de procédures mettant un terme au mariage, le divorcepar consentement mutuel représente entre 55 et 60 % des cas. Dans ce ca-

dre, les époux, obligatoirement représentés par un avocat, ne passent qu'uneseule fois devant le juge qui homologue le projet de convention par lequel ils en-tendent régler toutes les conséquences de leur divorce. Ce qui implique toutefoisun important travail en amont puisque les époux doivent avoir liquidé leur régimepatrimonial (partage des biens et des dettes), fixé le montant de la prestationcompensatoire, définit le mode de garde des enfants… Autant d'éléments quipeuvent très vite compliquer la donne.

Le divorce à tout prix

Les consultations juridiques sur internet Le divorce n'est pas la seule matière juridique développée sur le web. Au motif de démocratiser le droit, desplateformes internet offrent diverses solutions en ligne substituant des algorithmes aux conseils des avocatspour délivrer des documents juridiques. Des pratiques potentiellement préjudiciables pour les clients qui necomprennent pas toujours les conséquences de ces actes officiels. Demanderjustice.com, saisirpru-dhommes.com et juritel.com, des sites proposant une assistance en justice sans passer par un avocat, sontainsi actuellement poursuivis devant le tribunal correctionnel de Paris.

Dossier Vos droit et vous Dossier

À savoir

Une visibilité sur le coût Depuis le 1er janvier 2013, la loiimpose aux avocats de conclureavec leur client une « conventiond'honoraires » pour toute procé-dure de divorce. Tout comme undevis, ce document signé de fa-çon préalable détaille les tarifs debase, la méthode de calcul deshonoraires supplémentaires, lemontant des frais d'émolumentsréglementés ainsi que celui destaxes qui seront pratiqués.

ICN Informateur Corse Nouvelle - 21 Mars au 27 Mars 2014 - #6507 AL 1

■ Julie Polizzi

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ICN

NISSAN AJACCIO NISSAN BASTIA

.nissan-corse.comwww

NISSAN AJACCIOZ.A. La Caldaniccia

20167 Sarrola-Carcopino

.nissan-corse.com

NISSAN AJACCIOZ.A. La Caldaniccia

20167 Sarrola-Carcopino04 95 78 50 18

NISSAN BASTIAR.N. 193

20600 Furiani04 95 55 34 00

NISSAN BASTIAR.N. 193

20600 Furiani04 95 55 34 00

.nissan-corse.comwww

.nissan-corse.com

ICN

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Il convient tout d'abord dedistinguer le don manuelde la donation notariée

Si vous souhaitez transmettre l'unde vos biens immobiliers, le pas-sage devant le notaire est inévita-ble. En revanche, tout bienmeuble – objets, sommes d'ar-gent, actions et titres… – peut re-lever du don manuel, autrementdit de main à main, sans aucuneformalité administrative.

Il s'agit, en pratique, des cadeauxque l'on peut consentir à l'occa-sion d'événements festifs et au-tres coups de pouce permettantd'aider son enfant à acquérir sonpremier logement ou à faire faceaux vicissitudes de la vie. Le donrelève alors de l'acte privé et n'apas obligation à être déclaré.

Toutefois, dans l'hypothèse desommes conséquentes, l'adminis-tration fiscale peut en avoirconnaissance de façon ultérieure,lors d'un contrôle fiscal ou du dé-cès du donateur. À compter decette révélation, vous avez unmois pour déclarer en bonne etdue forme ce don manuel et vousacquitter des droits de mutationéventuellement applicables.

Mis à part pour retarder l'échéancede ce paiement, il est donc plusjudicieux d'effectuer cette décla-ration dès le départ en passantdevant le notaire ou en complé-tant le formulaire prévu à cet effetet téléchargeable sur le site im-pots.gouv.fr. Cette démarche estd'autant plus avantageuse qu'ellefixe la date du don. Une informa-

tion essentielle au point de vue fis-cal.

Des paliers d'abattementsEn effet, sous réserve de respec-ter certains montants limitatifs, ilest possible d'accorder une dona-tion à la même personne tous lesquinze ans (à compter de cette fa-meuse date) en bénéficiant d'uneexonération totale d'impôts surcette opération. À chaque catégo-rie de donataires correspond unplafond maximum.

Entre époux ou partenaires dePacs – le concubinage étant ici ex-clu –, ces dons peuvent atteindre80.724 €, sans avoir à régler dedroits de mutation. L'abattement

fiscal est particulièrement intéres-sant vis-à-vis de la descendance.Un enfant peut recevoir jusqu'à

100.000 € de chacun de ses pa-rents sans aucun frais. Le plafondse chiffre à 31.865 € pour une do-nation consentie par des grands-

parents à leur petit-enfant et selimite à 5.310 € dans le cas desarrière-petits-enfants.

Alors que ces dispositions concer-nent des dons portant indifférem-ment sur des biens immobiliers oumobiliers, elles peuvent, en outre,se cumuler avec un autre disposi-tif spécifique à la donation desommes d'argent.

Cette fois, l'exonération totale dedroits de mutation s'appliquejusqu'à un plafond de 31.865 €dans le cas où le bénéficiaire estun enfant, petit-enfant ou arrière-petit-enfant ou, à défaut de des-cendance, si c'est un neveu ouune nièce. De plus, des conditionsd'âge s'appliquent ici : moins de80 ans pour le donateur et aumoins 18 ans pour le donataire.

Bien que fastidieuse, la connais-sance de ces différents plafondsest indispensable, puisqu'au-des-sus de ces paliers, le taux d'impo-sition varie de 5 à 45 % en fonctionde l'importance du montantconcédé.

Infos pratiques : www.impots.gouv.fr

Pour aider votre enfant ou anticiper votre succession, vous pou-vez être amené à effectuer une donation. Un acte fiscalement

avantageux, sous certaines conditions. Par principe, n'importe quipeut donner n'importe quoi à quelqu'un, pourvu qu'il en soit le pro-priétaire. Néanmoins, en fonction du type de bien donné et de savaleur, la loi encadre cette libéralité et la soumet à des taxes.

La donation du vivant une affaire de calcul

La donation-partageSi elle bénéficie des mêmes avantages fiscaux que la donationdite «simple», la donation-partage est plus spécifiquement des-tinée à faciliter votre future succession en partageant, paravance, tout ou partie de votre patrimoine entre vos héritiers pré-somptifs. Un moyen d'éviter des frais de succession onéreuxmais aussi une situation d'indivision sur les biens immobiliers fa-miliaux.

De même, elle fixe définitivement la valeur du bien donné au jourde signature de l'acte. À l’inverse, dans le cas d'une donationsimple, c'est la valeur du bien légué (ou acheté grâce au dond'une somme d'argent), réévaluée au moment du règlement dela succession, qui est prise en compte pour calculer la part d'hé-ritage du bénéficiaire.

Dossier Vos droit et vous

ICN Informateur Corse Nouvelle - 21 Mars au 27 Mars 2014 - #6507 AL 8

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Antoine Sindali : «Continuer le travail commencé pour Corte»Antoine Sindali est le maire sortant de Corte. Cedernier a finalement décidé de solliciter de nou-veaux les électeurs afin de poursuivre son travailau sein de la mairie de la cité universitaire. S'ap-puyant sur une équipe expérimentée, car «on nechange pas une équipe qui gagne», Antoine Sin-dali a désormais l'intention de travailler en direc-tion de la culture, en créant notamment une vraiesalle de spectacle, mais aussi en se rapprochantdavantage de l'université de Corse. A condition,bien sûr, que les Cortenais le reconduisent aux af-faires...

Tous les dossiers que j'aien tête doivent à présent

aller au boutAntoine Sindali, comment s'estfaite votre candidature ? Et pour-quoi avoir lancé votre campagneaussi tardivement ?

Elle s'est faite presque naturelle-ment. Le travail municipal est untravail qui se réalise jour aprèsjour, mois après mois, et annéeaprès année. Naturellement, tousles dossiers que j'ai en tête doi-vent à présent aller au bout.

Certains ont abouti, mais d'autressont encore à construire. C'estdonc ainsi, logiquement, que j'aipensé que mon travail pour Corten'était pas terminé.

C'est pourquoi, j'ai pensé, avecmon équipe, renouveler ma candi-dature et faire de nouveau appel àla confiance des Cortenaises etdes Cortenais.

Par la suite, nous avons officialisénotre participation dans un timingtout à fait naturel. J'ai annoncé macandidature à la mi-février, et j'aieu un dernier conseil municipal lesamedi précédent, parce qu'il yavait des dossiers importants, no-tamment sur le futur centre cultu-rel, où on a fait aboutir les travauxdu concours d'architecture. Il yavait aussi un dossier sur la sécu-risation du réseau d'eau, et un au-tre dossier sur la concertationavec les parents d'élèves et lesenseignants, à propos des nou-veaux rythmes scolaires imposéspar le ministre de l'Education Na-tionale.

Comme vous pouvez le constater,il y avait des dossiers importantsà conduire. J'ai donc fort logique-ment pensé qu'il ne fallait pas toutmélanger. Voilà pourquoi je mesuis déclaré cinq semaines seule-ment avant le premier tour del'élection. Mais cela suffit large-

ment, car nous avons publié notreliste dans la foulée, ainsi que notreprogramme. Pendant ce temps, jeconstate que si les autres candi-dats ont bien déposé leur listeavant la date butoir, nous atten-dons toujours leur programme.

On ne change pas uneéquipe qui gagne

En découvrant votre liste, onpeut se rendre compte que voussemblez faire confiance à voscollaborateurs habituels.

Comme on dit dans le mondesportif, pour reprendre une ex-pression bien connue, on nechange pas une équipe qui gagne.J'ai donc gardé l'ossature de maliste, mais j'ai aussi fait appel à denouvelles compétences afin d'ap-porter un petit peu de sang neufau sein de l'équipe.

Mettre l’accentsur la culture

Quels sont les axes principaux devotre programme ?

Je considère que la culture est unpetit peu le maillon faible de toutce que nous avons pu fairejusqu'à aujourd'hui. Nous allonsdevoir mettre l'accent dans ce do-maine. En ce qui considère leséquipements sportifs par exem-ple, nous avons bien avancé.

Aujourd'hui, tous les équipementssportifs existent. Nous devonssimplement les entretenir et les ré-nover. Il fallait refaire tous lesaménagements urbains : les en-trées de ville, les réseaux d'eau.

Nous avons aussi créé un parkingcouvert de 250 places en pleincentre ville. Il y avait donc un cer-tain nombre de choses impor-tantes à réaliser à Corte.

Il reste maintenant à travaillerdans le secteur de la culture, nonpas en terme d'animation cultu-

relle, car le tissu associatif corte-nais est très développé. Il existeau sein de notre ville une vraie ac-tivité culturelle, sans oublier lecentre culturel universitaire.

Mais il manquait à Corte, parexemple, une salle de spectacle,qui pourrait aussi éventuellementfaire office de salle des congrès.Tout cela reste donc à construire.

Construire uncentre culturel

Nous nous sommes attelés àchercher un maître d'œuvre parun concours d'international d'ar-chitecture. Et maintenant, nous ysommes, et je peux vous dire quece sera le gros morceau de lamandature qui arrive. Nous ambi-tionnons la construction d'un cen-tre culturel qui se trouvera auniveau de la citadelle, à coté dumusée de la Corse. Bien entendu,il y a dans mon programme égale-ment une place pour le patrimoinenaturel, avec l'opération GrandSite de la Restonica qui va bientôtaboutir. Il y a aussi la suite desaménagements urbains, du social,du sportif, du scolaire, où là, nousavons un certain nombre de ser-vices qui fonctionnent et des équi-pements que nous allons créer ànouveau.

Nous allons par exemple créerune nouvelle cuisine au niveaudes écoles. Nous allons aussiaménager certaines places. Il y a

donc de gros dossiers qui vontvoir le jour, y compris dans ce quitouche au développement dura-ble, les économies d'énergie.

L’Agenda 21...

Nous avons déjà commencé à tra-vailler à ce sujet. La commune estinscrite dans l'Agenda 21 portépar la communauté des com-munes, l'office de l'environne-ment, et nous allons nous inscriredans cette problématique là. Nousallons faire ceci en renforçant no-tre partenariat avec l'universitéqui, quant à elle, a son projet enliaison avec Agenda 21.

J'ai déjà rencontré le président del'université à ce sujet, et nous al-lons mettre au point les basesd'un meilleur partenariat entre lacommune et l'université. Maisnous ne devons pas nous arrêterlà.

Nous devons aussi travailler surd'autres partenariats. Il faut relan-cer l'image et l'attractivité de l'uni-versité et de la ville, ensemble.Nous avons des destins liés etnous devons travailler sur cet as-pect là, dans un projet d'ensem-ble.

Voilà pourquoi je souhaite que lesCortenais m'élisent à nouveau,afin de pouvoir continuer, aveceux, et pour eux, le travail que j'aicommencé pour Corte.

■ AF

ÉLECTIONS MUNICIPALES 17Vendredi 21 mars 2014

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ÉLECTIONS MUNICIPALES Vendredi 21 mars 201418

François Tatti, vous souvenez-vous de votre première rencontreavec la politique ?

Oui. Ma rencontre avec la politiquedemeure toutefois un petit peu par-ticulière. Au départ, j'étais plutôt cequ'on peut appeler un développeur,dans des outils de développementlocal, que ce soit, au départ, en tantque secrétaire général d'une mairie,ou en tant que directeur de la SEMd'aménagement de Bastia.

En fait, j'ai travaillé dans des outilsqui m'ont permis d'entrer en contactavec le monde du développementet de l'action municipale. Au dé-part, je vous avoue que je ne vou-lais absolument pas faire depolitique. Je pensais même quecela était quelque chose d'assezdécourageant.

Et puis, de fil en aiguille, je me suisrendu compte que l'implication enpolitique pouvait amener un vraiplus à l'action, et qu'il était impor-tant d'aller au bout des logiques.C'est là que j'ai compris qu'il fallaits'engager si l'on espère faire chan-ger les choses.

Votre candidature a été annoncéedans des conditions très particu-lières dans ce scrutin 2014 à Bastia.

Ma candidature à la mairie de Bas-tia est parfaitement naturelle. Elledécoule d'un engagement politiquequi est désormais ancien sur la ville.Elle découle d'un travail de fondque j'ai accompli jusqu'ici. Mais elledécoule aussi de la vision que j'aide la république et de la démocra-tie. C'est-à-dire, celle qui consisteà faire en sorte de donner sachance à tout le monde et de nepas exclure des candidats en fonc-tion de leur naissance.

C'est donc tout naturellement quej'ai été candidat, et que j'ai proposél'organisation de primaires ci-toyennes. J'ai tenu à faire leschoses comme il fallait les faire. Ilétait important que la gauche etque la majorité sortante puissentchoisir le meilleur candidat pour

cette élection.

Mais comme vous savez, ma pro-position a été refusée. Sans douteavait-on des craintes, à mon avisjustifiées. Ensuite, j'ai proposé quenous fassions un premier tour loyal.Et vous connaissez ce qui s'en estsuivi... C'est-à-dire une série desanctions, d'exclusions et de misesà l'écart qui conduisent aujourd'huià une situation qui est sans doutecompliquée pour ceux qui l'ontcréé.

Au moment où vous avez pris ladécision de vous présenter tout demême devant les électeurs, est-ceque vous avez bien mesuré lesconséquences ? Y compris pourvotre carrière politique ?

Ecoutez, dans toute ma vie, que cesoit dans ma vie professionnelle,familiale et désormais ma vie poli-tique, j'ai toujours eu l'habitude deprendre mes responsabilités. Jen'ai pas pour habitude de reculerdès lors que je m'engage dans unchemin.

J'avais décidé d'être candidat à lamairie de Bastia au départ d'EmileZuccarelli. Aujourd'hui, je le fais, et jeporterai cette candidature jusqu'aubout. Quant aux conséquences, sij'avais toujours dû examiner lesconséquences par avance, je croisque je n'aurais pas fait tout le che-min parcouru jusqu'à aujourd'hui,et qui me conduit à avoir une vie in-téressante.

Comment pourriez-vous décrire laville de Bastia, aujourd'hui ?

Bastia est une ville dans laquellenous avons fait beaucoup dechoses. Je pense qu'on peut dire,très clairement, que nous avonscommencé la modernisation de lacité. Mais, comme chacun peut leconstater, malgré le travail énormeque nous avons accompli, cetteville continue de vivre en dessousde son véritable potentiel.

Aujourd'hui, quand je vois que nousavons un port qui est un des plus

grands de Méditerranée, quand jevois que nous sommes au cœurd'une agglomération qui est unedes plus importantes de Corse,quand je vois que nous avons cecapital patrimonial énorme, et cetteculture qui nous anime, qui est pro-fonde et enracinée, je me dis quenous avons le devoir d'aller beau-coup plus loin. Je ne veux pas cas-ser ce qui a été fait jusqu'ici.

Bien entendu, mon ambition est depoursuivre sur les traces de ce quenous avons réalisé jusqu'à au-jourd'hui, afin de hisser la ville à unniveau supérieur. Nous devonscréer un centre historique piéton,développer les activités touris-tiques, développer l'économie, ycompris au plan culturel. C'est làque se trouve l'avenir de Bastia.Nous devons créer de l'emploi, enparticulier pour notre jeunesse.Nous ne pouvons pas continuer àêtre des élus que l'on tire par lamanche pour avoir un boulot quandon est jeune...

Nous ne pouvons pas continuer àêtre des élus que l'on tire par lamanche pour avoir un logement...Je veux donc que cette ville se dé-veloppe, que l'on mise sur sesatouts pour créer les conditions ducercle vertueux du développement.Et je sais que Bastia en a les capa-cités. Je le sais, car je connais trèsbien cette ville. Je m'en suis renducompte notamment lorsque je mesuis employé à faire le réaménage-ment de la rue Campinchi. Au dé-part, cela semblait une choseimpossible. Les gens, et les com-merçants en particulier, nous di-saient de ne surtout toucher à rien.

On nous disait, «on vivote, maismieux vaut garder ce que l'on a, si-non on risque de tout perdre». Mal-gré tout, nous avons convaincuqu'il fallait faire quelque chose, etnous avons avancé.

Aujourd'hui, les gens mesurent quelorsque nous sommes capables deporter des projets ambitieux, la villede Bastia, son économie et ses ha-bitants réagissent positivement.Cela veut dire que le potentiel estlà. Notre ambition est d'aller aubout de ce potentiel et l'exploiter,comme le ferait n'importe quelleville italienne par exemple, avec unpatrimoine comme le notre. Quid'autre aurait ce capital, et ne l'ex-ploiterait pas ? Il faut arrêter !

Pour en revenir à votre question, jeréponds pour conclure, qu'à mesyeux, Bastia est une ville moderne,développée, équilibrée pour plus desolidarité. Car quand on est pauvre,nous ne pouvons pas faire de la so-lidarité, sauf à appauvrir encoreplus les gens. Nous devons doncavoir et créer de la richesse, afin depouvoir la redistribuer.

Présentez-nous votre programme,en quelques mots.

C'est plus qu'un programme, c'estune véritable stratégie que nous vou-lons mettre en place pour dévelop-per Bastia. Nous avons l'expérience,mais aussi le recul nécessaire poursavoir ce qui manque à cette ville etpour atteindre le niveau où elle de-vrait se situer. Le projet que nousprésentons aux citoyens de Bastiaest instruit par cette expérience.

Notre programme n'est pas un ca-talogue de mesures. Nous avons

François Tatti : «J’ai l’expérience nécessairepour devenir un bon maire pour Bastia»François Tatti et Emmanuelle de Gentili ont donccréé une alternative dans la gauche bastiaise,dans ce scrutin municipal 2014. Au-delà des po-lémiques et des prises de positions quelquefoisacides, et ce depuis plusieurs mois, François Tattimène une campagne dynamique autour de thé-matiques fortes, comme l'accessibilité, l'embel-lissement du patrimoine, la rénovation thermiquedes logements sociaux et le développement dutourisme d'affaire.

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Jacques Billard :«La ville d’Ajaccio se trouve en urgence sociale...»

simplement voulu privilégier desmesures qui vont permettre de dé-clencher un développement. Nousavons quatre ou cinq thèmes fortsqui se démarquent, comme l'ac-cessibilité, avec un parking de 1000places sous la place Saint-Nicolas.

Nous avons également réfléchi à laquestion de l'embellissement dupatrimoine. Pour cela, notre projetest de réaliser la piétonisation ducentre historique et notamment duVieux Port. Le troisième point esttrès important et concerne le déve-loppement de la croisière et la créa-tion d'un palais des Congrès. Notreambition est de développer le tou-risme d'affaire. Enfin, le dernier as-pect phare de notre démarchetouche à la jeunesse, le savoir etl'université.

Nous voulons travailler avec lesécoles et promouvoir les partena-riats avec l'université. Nous voulonsdans cette démarche développer lenumérique. Puis, nous avons aussiune priorité qui est la rénovationdes logements sociaux. Au-jourd'hui, il y a certes beaucoup delogements sociaux à Bastia, maisles conditions de vie sont indé-centes.

Nous considérons donc, que met-tre le paquet sur la rénovation ther-mique, par l'intermédiaire d'un planMarshall, est indispensable si l'onveut être à la fois moderne sur le

plan de la protection de l'environ-nement, mais aussi baisser la fac-ture des habitants, et notammentdes plus défavorisés d'entre-nous.

On parle beaucoup de l'agglomé-ration actuellement dans cettecampagne. Quelle est votre posi-tion à ce sujet ?

Je pense que l'enjeu de l'agglomé-ration est très important pour la villede Bastia. Cette ville appartient au-jourd'hui à une communauté d'ag-glomération qui comporte cinqcommunes. Mais il ne faut pas ou-blier qu'il existe trente ou quarantecommunes dans le véritable bassinde vie de Bastia. Je trouve quecette communauté d'aggloméra-tion est réduite aux acquêts. Celaest très préjudiciable pour la ville.

Trouvez-vous normal que Bastiaconstruise un centre culturel detrois-cents places, qui va être inau-guré à la fin de l'année, et que Bi-guglia, qui se trouve quelqueskilomètres plus loin, fasse égale-ment un autre centre culturel avecles mêmes capacités ? Il me sem-ble que ce sont les mêmes popula-tions qui sont concernées non ?D'ailleurs, ce sont toujours lesmêmes deniers publics. Je suisdonc pour que l'on travaille àl'agrandissement et à l'élargisse-ment de la communauté d'agglo-mération de Bastia.

Nous devons travailler avec toutesles communes et mettre nos effortsen commun pour faire en sorted'arrêter de se marcher sur lespieds. Nous devons arrêter decréer des équipements concur-rents.

Bien entendu, il faut que Bastia soitle moteur du Grand Bastia, d'unegrande agglomération, qu'ellemette en cohérence l'ensemble desprojets. Parce que si la commu-nauté d'agglomération de Bastiaest plus forte, Bastia sera plus fort.Et inversement.

Enfin, que pensez-vous des son-dages qui vous placent pour l'ins-tant plutôt dans un rôle d'arbitreque de vainqueur potentiel ?

Si nous devions penser que toutétait déjà déterminé, que le fata-lisme devait à chaque fois l'empor-ter, nous ne serions pas là. Nous,nous pensons que notre détermina-tion et que notre volonté peuventfaire changer les choses. Les son-dages sont des indicateurs quenous respectons, mais combien defois se sont-ils trompés ?

Nous, nous croyons que les Bas-tiais doivent nous faire confiance.Ils doivent bien réfléchir à ce qui esten train de se passer aujourd'hui.Les Bastiais doivent faire confianceà une équipe certes de gauche,mais aussi ouverte sur d'autres per-

sonnalités politiques venues d'ho-rizon divers, comme de la droite oudes nationalistes. Je crois que no-tre équipe est progressiste et ap-porte des garantis. Si les Bastiaisnous font confiance, nous ferons ensorte d'apporter à la ville les valeursqui nous animent. Ce sont des va-leurs de progrès, mais aussi les va-leurs de la république.

Quel message aimeriez-vous fairepasser aux électeurs pour conclure ?

Aujourd'hui, nous concourronspour le premier tour. Il est importantque les Bastiais ne se trompent pasd'élection. Le 23 mars, les élec-teurs se rendront aux urnes afin dedéfinir celui qui serait le plus en me-sure de devenir le maire de notreville. Très honnêtement, je m'y suispréparé.

Si les Bastiais me donnent la forcenécessaire et m'accordent leurvote, je pense que je serais un bonmaire pour cette ville. Parce que jecrois avoir l'expérience nécessaireet l'écoute de la population. Avecl'équipe qui m'entoure, je sais quenous avons les compétences et lescapacités d'écoute pour réussir etaccomplir cette mission.

Si les Bastiais devaient nous faireconfiance, ce serait un grand hon-neur pour nous de nous y employer

■ AF

ÉLECTIONS MUNICIPALES 19Vendredi 21 mars 2014

L'ancien conseiller municipal et conseiller généralDVD Jacques Billard est entré tardivement dansla campagne électorale ajaccienne. Ce dernierconsidère que son expérience peut être un atoutpour gérer une ville comme Ajaccio. Il proposenotamment de revoir complètement la gestiondes transports en commun en centre-ville, etmarque son inquiétude devant l'appauvrissementconstaté des Ajacciennes et des Ajacciens.

Jacques Billard, nous sommes enfin de campagne électorale, com-ment vous sentez-vous dans ledébat actuel ?

Vous dîtes que nous sommes à lafin de la campagne, c'est vrai. Maisen ce qui nous concerne, nousnous sentons plutôt au début,puisque comme vous le savez,nous sommes entrés très tardive-ment dans le débat. Le constat esttrès simple : nous sommes sur leterrain, et aujourd'hui de plus enplus de gens se retournent versnous en soulignant le fait que nousavons de bonnes idées.

C'est donc une vraie fierté pour no-tre équipe, car en définitive, c'esttoute la ville d'Ajaccio qui va en bé-néficier. Maintenant, dans cettecampagne, en rencontrant lesgens, nous mettons le doigt sur lesprincipales préoccupations de nosconcitoyens. On nous parle beau-coup de la qualité de vie sur Ajac-cio. Et là, cela touche à toutes lesproblématiques.

Mais ce que veulent les gens, c'estsurtout vivre correctement dansleur ville. Il y a tout de même danscette ville 17.000 personnes qui vi-vent en-dessous du seuil de pau-

vreté. Donc concrètement, ce quiest important aujourd'hui, et mêmeurgent, c'est que l'équipe qui vas'installer à la mairie dans quelquesjours, prennent en considération ceproblème social grandissant.

Car à mon humble avis, ce pro-blème n'a pas été appréhendé de

la bonne manière jusqu'ici. L'em-ploi, le logement, la santé, tout estlié. Il existe aujourd'hui des travail-leurs pauvres. Beaucoup n'arriventpas à joindre les deux bouts. Lestaxes sont chères. Je pense notam-ment à l'eau. En fait, j'ai entenduces derniers jours pas mal d'appels

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ÉLECTIONS MUNICIPALES Vendredi 21 mars 201420

Sauveur Gandolfi-Scheit, parlez-nous de votre liste, car visiblement,il y a pas mal de changements...

Ma liste s'appelle «Biguglia Avenir».D'ailleurs, cela fait de nombreusesannées qu'elle porte ce nom. Il enest ainsi depuis mon élection de1976. Il s'agit d'une liste composéede femmes et d'hommes, qui, àmes yeux, sont extrêmement com-pétents. Il faut préciser, en effet,que nous avons renouvelé la liste,puisque un tiers environ des per-sonnes représentées sont nou-velles. Je n'ai pas pu aller au-delà,car dans la majorité, tout le mondevoulait rester et continuer l'aventureà mes cotés. Ceux qui nous ont re-joints sont des jeunes. Comme jel'ai dit, ils sont dynamiques, com-pétents et font leurs preuves dansleurs professions respectives.

Quelles sont les évolutions les plusimportantes sur ces six dernièresannées de mandature, en ce quivous concerne ?

D'après le programme que nousavons mis en place en 2008, nous

avons réussi à réaliser tout ce quenous ambitionnions. Nous pouvonsciter par exemple la création ducentre culturel qui va être inauguréau mois de juillet prochain. Trèsbientôt, nous allons poser la pre-mière pierre du futur groupe sco-laire, le quatrième de la commune,qui va faire dix-huit classes au total.Il y aura aussi une cantine.

A présent, je voudrais répondre auxattaques de mon adversaire, quim'accuse d'un manque de transpa-rence. Cela me fait rire. Surtout ve-nant de la part de StéphaneVesperini. Dans un premier temps,il ferait mieux de regarder la profes-sion qu'il exerce.

Ensuite, à propos de «transpa-rence», je rappelle que pendant sixans, nous avons eu Stéphane Ves-perini, avec ses colistiers, dansl'opposition. Ils n'ont jamais rienproposé : aucun projet, aucune réa-lisation. Ils n'ont strictement rienfait.

Lors de ma dernière intervention àla télévision, j'ai d'ailleurs démontré

que l'opposition à Biguglia, c'étaitune feuille blanche, pratiquement,et ce pendant six ans. Alors, avantde parler de «transparence», monadversaire ferait mieux de se regar-der et de regarder ce qu'est la véri-table transparence. Car pour moi,c'est vraiment l'homme invisible !

Vous êtes serein avant cette élec-tion ?

Absolument ! Vous regarderez laliste de mes concurrents, et vouscomparerez avec la mienne. Il n'y aaucune comparaison ! Vu le travailqui a été effectué sur cette com-mune, je vous le dis, et simplementen parlant des deux réalisationsévoquées il y a un instant, nousavons investi pratiquement dix-huitmillions d'euros.

Nous avons, sur le plan sportif, etpour notre jeunesse, une piste deBMX, qui est la seule piste cyclable

de Corse. Nous avons également lecomplexe Paul Tamburini. Au ni-veau associatif, nous avons plus de45 associations, qu'elles soientsportives ou culturelles.

Et bien entendu, comme je vous l'aidit, nous allons inaugurer bientôt lecentre culturel. En plus de cela,nous n'avons pas eu une seuleaugmentation d'impôts depuis2003.

Actuellement, étant en campagne,je rencontre beaucoup de gens.

On me répond à chaque fois qu'onest très content de mon travail. De-puis 2008, j'ai reçu pas moins de3500 personnes. Je pense que leschiffres parlent d'eux-mêmes. Jesuis un maire disponible et les ad-ministrés le savent. Donc oui, jesuis parfaitement serein avant cescrutin.

■ AF

Sauveur Gandolfi-Scheit : «Biguglia a un mairedynamique, les administrés le savent»Le député-maire UMP de Biguglia, Sauveur Gan-dolfi-Scheit, affiche sa sérénité et sa décontrac-tion à l'aube de ce nouveau scrutin municipaldans sa ville. Elu depuis 1976, ce dernier parle deson bilan et de ses actions futures. A court terme,le centre culturel de Biguglia va être inauguré,tout comme un nouveau groupe scolaire com-posé de dix-huit classes. Sauveur Gandolfi-Scheitégratigne également l'opposition qu'il qualifie«d'invisible» dans sa commune.

au secours de certaines personnes.Nous devons faire quelque chose,sinon, cette ville va mourir...

Vous pensez donc qu'aujourd'hui,nous ne sommes pas dans labonne direction ? Que faudrait-ilfaire pour que cela aille mieux ?

Je suis réaliste. Des choses ont étéfaites. Je pense notamment auPLU, qui est un document essentielpour le développement de la ville.Mais il y a tant à faire encore. Jecrois qu'aujourd'hui Ajaccio doit re-devenir la capitale de la Corse.

Cela est encore vrai sur le papier,mais la réalité est toute autre.Lorsque vous voyez que l'ensembledes crédits du PEI partent un peupartout en Corse, sauf à Ajaccio,nous avons de quoi nous poser desquestions. Cette ville n'a pas été ai-dée. Aussi, afin qu'aujourd'hui Ajac-cio redevienne la capitale régionalequ'elle fut par le passé, il faut que les

élus municipaux, mais aussi exer-çant dans les conseils généraux et àl'assemblée de Corse, mettent decôté leur rivalité politique. Il fautqu'ils travaillent tous, main dans lamain, pour faire qu'Ajaccio se déve-loppe. Il faut que ce soit Ajaccio, etseulement Ajaccio, qui soit au cœurdes préoccupations.

Le point de crispation dans cettecampagne électorale se trouve auniveau des problèmes de circula-tion. Quelle est votre propositionpour venir enfin à bout des em-bouteillages ?

C'est un dossier grave qu'il faut ef-fectivement prendre à bras lecorps. Ajaccio est une ville linéaireet n'a pas de contournement. Au-jourd'hui, je crois que nous pou-vons trouver des solutions afin defaciliter les déplacements urbainssur la ville. Pourquoi ne pas utiliserla mer pour faire des navettes ma-

ritimes ? Nous avons aussi les buset le rail. En ce qui concerne lesbus, je crois qu'il est important derepenser entièrement le circuit deces derniers. Je pense qu'actuelle-ment, telles qu'elles ont étéconçues, les lignes ne sont pas trèscaptivantes. Les bus ont toujoursbeaucoup de retard en raison de lalongueur des tracés et des embou-teillages. Alors forcément, les gensn'ont pas spécialement envie deprendre les bus, car cela leur occa-sionne plus de contraintes que defacilités. A ce niveau là, je pensequ'il serait intéressant de créer uneligne satellitaire. C'est-à-dire uneligne qui fait le tour d'Ajaccio. Nouspourrions par exemple partir de laplace Abbatucci, pour remonter lecours Napoléon jusqu'à la place duDiamant. Ensuite, nous pourrionsredescendre vers la place des Pal-miers, puis passer devant la garemaritime afin de rejoindre la gare

ferroviaire, puis enfin Castelvecchioet de revenir vers la place Abba-tucci. Cette ligne satellitaire feraitainsi une boucle. Ces boucles, ré-pétées, permettraient de générerun transport intramuros. Toutes lesautres lignes pourraient venir segreffer sur celle-ci. Cela permet-trait, à mon sens, d'apporter un vrairemodelage au niveau des bus. En-suite, nous avons le rail. Il est vraique nous touchons là à une com-pétence de la collectivité territorialede Corse. Mais il faut que les ho-raires des trains qui viennent de lavallée de la Gravona et qui entrentsur Ajaccio soient adaptés. Enfin,dernier point : les parkings. Nouspourrions parler du futur parkingCampinchi, qui fait polémique.Mais je pense qu'au-delà de ça,nous pourrions aussi récupérer desplaces en centre-ville, sans enga-ger des financements trop impor-tants pour la commune. ■ AF

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ÉLECTIONS MUNICIPALES 21Vendredi 21 mars 2014

Jean-Jo Allegrini-Simonetti :«L’Île-Rousse a su s’inscrire dans la modernité»Jean-Jo Allegrini-Simonetti est le maire sortant deL'Ile-Rousse. Candidat et tête de liste de Rassembléspour l’Ile-Rousse/Adunitti Pè Lisula, Jean-Jo Allegrini-Simonetti se déclare particulièrement fier de son bilan,notamment en matière d’aménagement urbain et derestauration du patrimoine. Au programme de la pro-chaine mandature : la valorisation du cadre de vie, laconstruction de logements sociaux ou de places destationnement. Le maire-candidat annonce égalementvouloir travailler en faveur des personnes âgées et dela jeunesse.

Jean-Jo Allegrini-Simonetti, vous êtesle maire sortant de l'Ile-Rousse et can-didat à votre succession, tête de listeRassemblés pour l’Ile-Rousse/AdunittiPè Lisula, qu'est-ce qui motive votrenouvel engagement aujourd'hui ?

Si je suis de nouveau candidat, c’estparce j’aime ma ville et que je souhaitepoursuivre les actions commencées il ya de nombreuses années. Cela faitmaintenant 31 ans que je participe acti-vement à la vie politique de la cité pao-line et je souhaite continuer à œuvrerpour le bien être de mes concitoyens etamis.

On trouve sur votre liste des anciensopposants, comment s'est opéré cerassemblement et a-t-il été difficile àréaliser ?

L’Ile-Rousse doit avoir à sa tête desfemmes et des hommes ambitieux etvolontaires, qui veulent concourir à lagestion de la commune. Ce rassemble-ment s’est fait tout naturellement. Jesouhaitais avoir sur ma liste des île-roussiennes et des île-roussiens qui vi-vent leur ville avec passion et quis’intéressent forcément au quotidien deleurs concitoyens.

Etant pour la plupart issus de famillesoriginaires de L’Ile-Rousse, ce rassem-blement n’a pas été difficile à réaliser carnous avions tous un seul et même ob-jectif : l’intérêt général des île-roussiens.Aujourd’hui, cette union se présentepresque comme une évidence, des île-roussiens à la tête de leur ville, envieuxde gérer leur cité et de contribuer à amé-liorer sans cesse le cadre de vie.

Quels sont les aspects de votre bilandont vous êtes le plus fier aujourd'hui ?

Beaucoup de choses ont été réaliséesen onze ans et la ville a su s’inscriredans la modernité. Le bilan est dense etles projets dont je suis fier sont nom-breux. Cependant, je suis tout particu-lièrement satisfait de nos actions enmatière d’aménagement urbain et derestauration du patrimoine.

En effet, nous avons réhabilité l’Eglisede la Miséricorde, le marché couvert, leparvis de la mairie et la Tour du Scalu,mais également le môle et le Quai d’Or-léans. Nous avons également réhabilitél’Avenue Piccioni, axe central de la ville,devenu plus accessible et plus fluide.

Le stade Jacques-Ambrogi a égalementété entièrement rénové. Enfin, je me fé-licite de notre partenariat avec le bailleur

Erilia pour la construction de logementssociaux sur la commune, permettantainsi l’accès à un logement décent àmoindre coût.

Je suppose toutefois que beaucoupde choses sont encore à réaliser.Quelles sont les priorités selon vous ?

Avec mon équipe nous avons fixé troisaxes majeurs : vivre ensemble, valoriserle cadre de vie et entreprendre. Nosquatre défis prioritaires sont la construc-tion de logements sociaux supplémen-taires, la construction de places destationnement, l’aménagement du PortAbri et la construction de structuresd’accueil de la petite enfance.

Ce que nous souhaitons avant tout,c’est entreprendre des actions pourtous en prenant en compte les diffé-rences de chacun. Nous définirons ainsiles axes prioritaires pour chaquetranche d’âge. Pour les personnesâgées, nous avons prévu de mettre enplace un pôle sénior mais aussi de dé-velopper les actions du Centre Commu-nal d’Action Sociale.

Concernant la jeunesse, nous souhai-tons dans un premier temps construiredes structures d’accueil de la petite en-fance. Les demandes des familles necessent d’affluer et la crèche A Rundi-nella s’avère aujourd’hui insuffisante auvue des besoins. La prise en compte denotre jeunesse fait partie intégrante denotre programme.

Nous nous engageons à créer des ins-tallations destinées aux jeunes afin queces derniers puissent avoir leur propreespace. Enfin, nous allons poursuivreles aménagements urbains pour accroi-tre l’accessibilité des personnes à mo-bilité réduite.

Le maire de Calvi, Ange Santini, nousa expliqué qu'il fallait réfléchir à l'amé-nagement des ports de Balagne. Cedernier aimerait travailler sur la spécia-lisation des ports. Le port de Calvi de-viendrait un port de plaisance, et celuide L'Ile-Rousse resterait ainsi le grandport de commerce de Balagne. Quepensez-vous de cette idée ?

Le port de commerce connait depuisquelques années un développement ful-gurant. Son trafic a augmenté de ma-nière significative ces 10 dernièresannées. L’attractivité de la plate formeest désormais confortée au regard de laprogrammation commerciale des com-pagnies maritimes en constante aug-

mentation. De plus, tous les aménage-ments réalisés par la CCI ces dernièresannées, en terme de sécurité et d’amé-lioration des conditions d’exploitation,ont contribué à l’augmentation de cetrafic.

Un programme d’investissement de 10millions d’euros est en cours de réalisa-tion. Il est porté par la CCI et le ConseilGénéral de la Haute-Corse, dans le ca-dre du PEI. Pour en revenir à votrequestion, je pense que c’est une bonnechose que le port de L’Ile-Rousse restele grand port de commerce de Balagne.C’est une chance pour notre microré-gion de pouvoir bénéficier de deuxstructures spécialisées et complémen-taires, même si Calvi se tournera dansl’avenir vers la grande plaisance et lacroisière.

La volonté de la CCI, que la mairieconsidère comme le partenaire privilé-gié, de maintenir le port d’Ile-Rousse3ème port insulaire ne fait plus l’ombred’un doute.

Cette question fait actuellement débat :que pensez-vous de l'idée d'une pré-sidence tournante à la communautéde communes ?

Les Communautés de Communes ontété instituées pour diverses raisons.Tout d’abord, pour permettre une mu-tualisation des moyens entre les com-munes adhérentes. Cela dans le butd’améliorer les services à la population,tant dans leur gestion que dans leurqualité. Puis, les communautés de com-munes ont été créées pour que soit misen place un espace de solidarité pourlutter contre l’exclusion des petitescommunes.

Je constate avec regret que la CCBVIRest actuellement l’outil d’un seul homme.C’est en cela que je souhaite que leschoses changent. Il faut que toutes lescommunes adhérentes soient placéessur un pied d’égalité afin qu’un fonction-nement démocratique soit rétabli. Si lestextes excluent le principe de la prési-dence tournante, celle-ci est réalisabledans les faits. Je ne suis pas opposé à cetype de fonctionnement en ce qu’il per-met d’équilibrer et de partager le pouvoir

et non pas de placer la Communauté desCommunes entre les mains d’un seulhomme. C’est cela qui doit changer !

Nous avons beaucoup parlé de votrecommune ces derniers mois en Corse,grâce à votre équipe de football. Com-ment avez-vous vécu cette épopée, entant que citoyen et maire ? Et avez-vousdes dossiers importants en direction dusport actuellement en préparation ?

Je suis extrêmement fier du FBIR, tantdes joueurs que des entraineurs, maisaussi de tout le personnel qui contribue,tout au long de l’année, au bon dérou-lement des rencontres sportives. Evi-demment je suis également fier quenotre ville soit ainsi représentée.

J’ai toujours soutenu notre équipe, enqualité de citoyen d’abord, mais ausside maire. Nous avons beaucoup œuvrépour rénover et améliorer les infrastruc-tures du stade Jacques Ambrogi. Unprogramme de rénovation du gymnasemunicipal est actuellement lancé.

Le sport fait partie intégrante de notreprogramme et nous avons pour objectifde promouvoir et valoriser au mieux lapratique sportive dans la commune.Nous souhaitons créer un « pass » quipermettra l’accès à tous les sports pourun moindre coût.

A l'échelon régional pour conclure, onassiste actuellement à de fortes oppo-sitions et à des campagnes tendues(Porto-Vecchio, Ajaccio), voire mêmeacides et agressives (Bastia) en vue duprochain scrutin. Que pensez-vous dudébat actuel ? A travers ces munici-pales, ne sommes-nous pas déjà dansles prochaines territoriales ?

Je ne suis pas partisan de l’agressionverbale. Si je comprends les débats ac-tuels, je ne les partage pas forcément.Les territoriales approchent et il est évi-dent que les futurs candidats ont déjàporté leurs réflexions sur le sujet. Uneélection n’est jamais isolée. Certainsn’ont qu’à l’esprit la présidence de laCommunauté de Communes, d’autrespensent aux prochaines territoriales. Aufinal, tout est lié.

■ Frédéric Bertocchini

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AGRICULTURE ET PRODUCTION Vendredi 21 mars 201422

L’association Casgiu Casanu qui regroupe, de-puis près de quinze ans, la moitié des produc-teurs fermiers fromagers de l’île, tire lasonnette d’alarme. Celle-ci, véritable relais ausein de la filière venant en aide aux produc-teurs concernant le volet sanitaire, le suivitechnique ou encore la commercialisation, estmenacée de disparaître. En effet à l’heure qu’ilest, l’État a décidé de ne plus subventionnercette association qu’il reconnaît pourtant. C’estamputée de 80.000 euros que l’association doitaujourd’hui se battre pour maintenir deux em-plois et poursuivre ses activités. Aussi NellyLazzarini, Présidente de l’association, lance unappel afin que l’État revienne sur sa décision etque la Collectivité Territoriale de Corse puissese saisir de ce dossier.

Défendre et valoriserla production fermière

en CorseL’association Casgiu Casanu a étécréée en 1999 à l’initiative des pro-ducteurs de fromages fermiers in-sulaires. Ceux-ci avaient pour butde se réunir afin de pouvoir appli-quer les nouvelles normes d’hy-giène de production des denréesalimentaires. Très vite, la motivationpremière a été de défendre les inté-rêts des producteurs, en partenariatavec différentes structures compé-tentes locales et nationales (ILOCC,Chambres d’Agriculture, INRA,ODARC, DSV, DRAAF, DGCCRF, aFiera di u casgiu, FNEC, associa-tions de producteurs fermiers, asso-ciations de consommateurs). Ainsi,depuis plus de dix ans, l’associationœuvre pour la filière et a diversifiéavec le temps ses domaines decompétences.

Si au départ l’association s’étaitdonné pour objectif de permettreune application des normes d’hy-giène intégrant les spécificités de laproduction fermière insulaire, trèsvite d’autres actions ont été me-nées, telles que le recensement desproducteurs, afin de définir lesconditions à remplir pour les statutsde vente de fromages fermiers, laveille réglementaire, le dialogueavec les pouvoirs publics et la dif-fusion d’information aux produc-teurs. Casgiu Casanu a rapidementmené aussi une mission d’informa-tion et de sensibilisation auprès dugrand public, des distributeurs in-sulaires et extra-insulaires. Cela estpassé par la mise en place d’unemarque Casgiu Casanu, en accordavec les principes respectueux de

l’environnement portés par l’asso-ciation. En effet, les producteursbénéficiant de cette marque adhè-rent à la charte Casgiu Casanu : ilsélaborent leurs produits laitiersavec le lait cru, exclusivement pro-duit par leur troupeau conduit enplein air en Corse et réalisent de lavente directe. Casgiu Casanu sertalors de relais entre producteurs etdistributeurs ou entre producteurset consommateurs pour écoulercette production. Un moyen au-jourd’hui de ne pas être noyé dansla masse et d’offrir des produits dequalité aux consommateurs !

Une action vitale pour lapréservation de la filière

Ainsi, grâce à l’action de CasgiuCasanu, «la filière fermière corse agardé un effectif important de pro-ducteurs, comme le souligne l’as-sociation. Aujourd’hui la productionfermière représente le tiers des vo-

lumes de lait produits. Cette situa-tion est exceptionnelle au regarddes autres régions françaises».

On comprend aisément l’impor-tance de cette association pour lafiabilité de la filière. Casgiu Casanuest donc devenu un recours de pre-mier choix pour les producteurs.Car Casgiu Casanu, c’est le relaisnuméro 1 de la profession. Sesdeux salariés ont su créer un lien in-défectible en direction des produc-teurs. En effet, au quotidien,l’association est capable de donnerdes renseignements administratifsou techniques à ceux qui adhérentà sa démarche et mener des forma-tions de premier ordre afin de fairepartie de la marque Casgiu Casanu.

L’association contribue donc auquotidien à maintenir des exploita-tions productrices de richesses surnotre territoire. Elle fait preuve d’unmilitantisme constant qui «vise àsoutenir un mode de production àéchelle humaine qui contribue à

aménager de manière durable le ter-ritoire tout en étant source d’uneréelle activité économique». Lorsquel’on constate au fil des ans la ri-chesse de cette culture corse agro-pastorale, reconnue lors demanifestations comme le salon del’agriculture qui s’est tenu récem-ment à Paris ou encore l’intérêt quesoulèvent les produits corses à l’In-ternational, comme l’attestent lesrécentes déclarations de l’ambas-sadeur de Taiwan à Paul Giacobbi,il serait préjudiciable de laisser decôté l’exigence de qualité pour la-quelle se bat au quotidien une as-sociation comme Casgiu Casanu.

Depuis 2009, enfin, l’associationmène un combat ambitieux qu’il se-rait dommage de voir échouer :l’obtention du sigle de qualité AOP,Appellation d’Origine Protégéepour les productions «Bastelicac-cia, Venachese, Calinzana, Sarti-nesu». Des travaux aboutis, qu’il nefaudrait pas tuer dans l’œuf…

Casgiu casanu, une filière en péril

A Corsica appasturataDapoi ch’ellu esiste l’associu «Casgiu Casanu» piglia parte à l’assestamentu di a Fiera di u Casgiu. L’associu«A Fiera di u Casgiu» s’era arrimbatu nant’à calchi benèvuli di Venacu. Hè una fiera di prìma trinca, pruduttoripasturaghji, centu è più espunenti, pruduttori agroalimentarii è artisghjani. Tutti sò quì pà spone è fà marcatu.A ghjenti à milliaghje venanu accampà a fiera, ogni annu, manifestendu l’intaressu di i Corsi par i pruduzzionicampagnoli, sopratuttu quilli casgiaghji. Pà «Casgiu Casanu» st’avvinimentu permette di pudè cuntrastàincù i fattori pà scambià l’infurmazioni.

Di sicuru sta manifestazioni allarga a cunniscenza di i mistieri di u pasturìsimu. Mistieri d’ardori è d’accampu,a mostra di a tradizioni agropasturali corsa. Ci hè u bisognu di mantene e manere di tandu. A Fiera cust’annus’hà da passà i 3 è 4 di maghju di u 2014 in u stadiu Paulu Giacobbi.

Chì hè u frumagliu affittuali ?

Stu frumagliu di tinuta hè un’appellazioni di u casgiu pruduttu à partesi di u lattu d’una banda allivata dauna famiglia d’agricultori. Stu frumagliu pò ghjuvà par a cunsumazioni di famiglia o essa neguziata sicondue regule d’igiena.

■ Marie Gambini

Page 18: 6507 Quadry Mise en page 1 - corse-information.info Complet BD sans AL.pdfde délivrer des faits, sans s’éri-ger en juge ou commissaire po-litique d’une histoire qui s’est déroulée

Quel a été le rôle de cette asso-ciation pour votre profession ?

Depuis la création de «Casgiu Ca-sanu», la profession s'est structu-rée et a pu faire face à différentsproblèmes tel que le montage desdossiers d'agrément auprès de laDirection Départementale de lacohésion Sociale et de la Protec-tion des Populations ou la mise enplace d'une collecte des produitspour les analyses réglementairesgrâce à un rappel des tournées parmail et SMS, le tout à tarif négociédu fait du nombre d'adhérents....Nous disposons également d'unservice de livraison par camion-frigo à tarif attractif. Il faut noteraussi le soutien dont bénéficientles adhérents en cas de coupsdurs grâce à l’organisation de soi-rées de soutien, la collecte dedons et surtout le réconfort moral

des membres del’association. Enfin,nous sommes infor-més régulièrementsur plein de sujetstels que l'évolutiondes réglementa-tions .... Et dernieraspect, non négli-geable, nos pro-duits sont mis envaleur par la présence des maca-rons de "Casgiu Casanu" connusde la clientèle amatrice de fro-mages authentiques....

Que va devenir la filière sans lesoutien de Casgiu Casanu …

Selon moi, sans aides financièresde l'État et des collectivités, l'as-sociation va disparaitre et pourbeaucoup d'entre-nous des diffi-cultés vont apparaitre. Seuls on nepourra plus se défendre face aux

grosses laiteries qui voient d'unmauvais œil notre lutte contre l'uti-lisation abusive du terme "fer-mier". Nous n’aurons plus aussices formations de qualité dispen-sées par l’association. Aujourd’huiles jeunes qui s'installent peuventbénéficier de la connaissance deMelle LEBECHU, notre animatricequi est toujours disponible pourrenseigner et aider. Il faut que lescollectivités comprennent que no-tre association nous est indispen-

sable et quand je vois les aidesoctroyées à certaines associa-tions, dont l'utilité est loin d'êtrepublique, je m'indigne !

Aujourd’hui la filière attire-t-elledes jeunes ?

La filière semble attirer de nou-veau les jeunes mais il est très durpour eux de trouver du foncierpour s'installer. Les belles terresdeviennent constructibles etmême les éleveurs installés ont dusouci à se faire. L’avenir noussemble morose.

Peut-on encore gagner correcte-ment sa vie ?

Pour ma part, je vis correctementde mon travail mais, avec monépouse, nous ne comptons pasnos heures et si on reporte les bé-néfices au taux horaire, pas sûrque l'on soit au SMIC ...

Jean-François Acquaviva, Producteur à Galeria«Depuis la création de «Casgiu casanu», la profession s’eststructurée et a pu faire face à différents problèmes»

Pourquoi l’État a-t-il décidé dene plus subventionner CasgiuCasanu ?

Officiellement parce que nous nesommes pas partie de l'Interpro-fession Laitière Ovine et Caprinede Corse, reconnue comme chefde file de la filière... Nous avonsfait le choix d’en sortir en 2008 àcause des importations massivesde lait qui ne permettent aucunetraçabilité sur le fromage corse.Mais l'État a surtout décidé delaisser dépérir la filière fermière !Aujourd’hui l’État oriente la poli-tique agricole corse en ne soute-nant plus les fermiers...

Quelles sont les missions de l’as-sociation ?

L'association existe depuis 1999,à cause des pressions dues auxnormes européennes en matièred’hygiène et surtout pour pallierles ateliers fermiers qui fermaientles uns après les autres. Nos mis-sions consistent depuis cette dateà l’accompagnement technique etsanitaire des fermiers, à la promo-tion de la représentation de la fi-lière fromagère fermière corse auniveau régional, national et euro-

péen, à l’aide à la commercialisa-tion collective en Corse et sur leContinent puisque nous propo-sons le groupement des com-mandes et de la facturation. Celapasse alors par la mutualisationdes coûts du transport par exem-ple, mais surtout, nous avons misen place une marque, gage dequalité qui permet la différencia-tion de notre fromage fermier dansles rayons grâce à un macaron,maintenant bien connu desconsommateurs : «Casgiu Ca-sanu».

Combien d’adhérents comptez-vous ?

Nos adhérents sont au nombre de140, soit la moitié des fermiers deCorse... Tout producteur fermierdéclaré à la Mutualité Sociale Agri-cole et avec un atelier déclaré à laDirection des Services Vétérinairespeut adhérer pour profiter des ser-vices que nous offrons.

Et justement qu’apportez-vous auquotidien à vos adhérents ?

Nous proposons au quotidien desservices qui facilitent la tâche desproducteurs et qui diminuent lescoûts. Nous nous battons contre

l’isolement et la solitude profes-sionnelle. Nous veillons à repré-senter les producteurs auprès desinstances et donc à défendre lesdroits et intérêts de la filière. Brefnous accompagnons les profes-sionnels. Seul Casgiu Casanu s'in-téresse à nos réels problèmes, ànous producteurs !

Qu’arriverait-il si l’association ve-nait à disparaître ?

Cela signifierait un retour de quinzeans en arrière, sans aucune struc-turation des fermiers ! Chacun seuldans son coin et aucune prise encompte de nos difficultés ! Une ca-tastrophe pour nous !

Comment comptez-vous agirpour sauver l’association ?

Nous ne nous priverons d'aucuneaction qui permettra de prévenir lamort programmée du pastora-lisme insulaire... Quant auxconsommateurs nous ne les lais-serons pas seuls face aux diktatsdes industriels.

Concernant la filière que vouspromouvez, quel est aujourd’huison état ?

C'est soi-disant la plus structuréede Corse et c'est pourtant cellequi dysfonctionne le plus... Notreavenir en tant que filière fermièreest plus que morose.

Nelly Lazzarini, Président de l’Association Casgiu Casanu«L’État oriente la politique agricole corse en ne soutenant plusles fermiers...»

AGRICULTURE ET PRODUCTION 23Vendredi 21 mars 2014