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4S66 82 e RÉUNION ANNUELLE DE LA SO.F.C.O.T. 79 Facteurs prédictifs sur la survenue de l’encoche dans la prothèse totale inversée Jean KANY *, Martin GONZALVEZ, Pierre T ROUILLOUD, Emmanuel BAULOT, Franck HANDELBERG INTRODUCTION. La prothèse totale inversée est un des trai- tements proposé dans l’omarthrose excentrée. Son indication reste prudente à ce jour du fait de l’apparition quasi systématique d’une encoche, en quelques mois, au bord inférieur de la glène, responsable d’une rupture de la courbe de survie de l’implant vers la 7 e année. Gerber a montré que le positionnement bas de l’implant glénoïdien permet de limiter la survenue de l’encoche. Cette fixation basse est limitée par le faible stock osseux à cet endroit. MATÉRIEL ET MÉTHODES. Depuis Mars 2003, nous avons réalisé 122 prothèses totales inversées d’épaule. L’âge moyen est de 70 ans, le recul moyen est de 18 mois. La voie d’abord a été 59 fois antéro-supérieure, et 63 fois deltopectorale. RÉSULTATS. Nous constatons une seule encoche (0,01 %). Celle-ci est survenue sur une prothèse inversée vers le 3 e mois, est évolutive, avec une dégradation clinique sur 12 mois. Aucun descellement n’est manifeste, cette encoche concerne le 1/3 infé- rieur de la glène et n’est pas associée à un éperon osseux. Par contre, nous constatons un éperon osseux, de volume variable, dans 71 cas. Dans les 50 autres cas, aucune image d’addition ou de soustraction osseuse n’est visible. Cet éperon n’est pas spéci- fique des prothèses inversées, puisqu’on le retrouve également 1 fois sur 2 dans les prothèses totales anatomiques. DISCUSSION. Nous expliquons mal notre seul cas d’enco- che évolutive. Peut-être s’agit-il d’un sepsis latent. Les éperons surviennent très tôt, vers le 3 e mois, puis se stabilisent. Ils n’ont pas été responsables de complications. CONCLUSION. Le dessin de l’implant glénoïdien et huméral semble tout aussi important que son positionnement bas pour éviter la survenue de l’encoche. 80 Descellement glénoïdien des pro- thèses totales d’épaule : étude expérimentale cadavérique utilisant le scanner Thomas GREGORY *, Nicolas BRASSARD, Ulrich HANSEN, Bernard AUGEREAU, Céline MÜTSCHLER, Roger EMERY INTRODUCTION. Le descellement glénoïdien est la princi- pale cause d’échec des prothèses totales d’épaule. La majorité des études sur le descellement glénoïdien ont jusqu’à présent porté sur l’analyse in-vivo d’un paramètre incertain : le liseré radiologique ; ou sur des études in-vitro analysant des paramè- tres indirects du descellement et utilisant des substituts osseux. Ainsi, l’interface du descellement et sa propagation restent tou- jours incertains. Le but de cette étude expérimentale est de déter- miner, en utilisant des glènes cadavériques et le scanner d’épaule, la localisation précise du descellement et sa propaga- tion. MATÉRIEL ET MÉTHODE. 6 glènes cadavériques ont été fixées dans un bloc de ciment et un implant glénoïdien à quille d’ancrage (Aequalis, Tornier) de taille intermédiaire a été fixé dans chaque spécimen. Les spécimens ont par la suite été cyclés en utilisant un appareil biaxial d’Anglin (Instrom) de façon à reproduire l’effet « cheval à bascule » à la partie supérieure de l’implant. Un scanner a été réalisé juste après mise en place de l’implant puis tous les 10 000 cycles jusqu’à 70 000 cycles et les données ont été analysées par le logiciel Osirix. À 70 000 cycles, tous les spécimens ont été coupés longitudinalement et la fixa- tion a été analysée au microscope afin de valider les données du scanner. RÉSULTATS. Pour chaque spécimen, le descellement est apparu parallèlement à la partie supérieure et à la partie infé- rieure de l’implant, à l’interface ciment-implant, puis s’est pro- pagé à partir des deux extrémités de l’implant vers la quille. Les données du scanner ont été corroborées par l’étude au micros- cope des spécimens coupés. CONCLUSION. Cette étude cadavérique a permis pour la première fois la visualisation directe du point de départ et de la propagation du descellement glénoïdien des prothèses totales d’épaule. Il est apparu clairement que l’interface ciment-implant était le premier touché. L’effet « cheval à bascule » a été égale- ment clairement identifié avec un descellement dû à la fois aux forces de distraction à la partie inférieure de l’implant et aux forces de cisaillement-compression à la partie supérieure de l’implant. 81 Descellements glénoïdiens des prothèses inversées d’épaule Luc FAVARD *, Daniel MOLÉ, Grégory NAVEZ, Cécile NÉROT, Gilles WALCH INTRODUCTION. Le but de ce travail est d’analyser, au sein d’une série multicentrique rétrospective, les circonstances de survenue et les conséquences du descellement glénoïdien des prothèses inversées, de première intention, pour omarthrose excentrée. MATÉRIEL. 527 cas de prothèses inversées ont été revus avec un recul moyen de 52 mois. 22 cas (4,1 %) de descelle- ments glénoïdiens ont été identifiés (association de la détériora- tion du résultat fonctionnel et d’une migration radiographique de l’implant). * Jean Kany, Clinique de l’Union, 31240 Saint-Jean. * Thomas Gregory, Service de chirurgie orthopédique, HEGP, 20, rue Leblanc, 75015 Paris.

80 Descellement glénoïdien des prothèses totales d’épaule : étude expérimentale cadavérique utilisant le scanner

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Page 1: 80 Descellement glénoïdien des prothèses totales d’épaule : étude expérimentale cadavérique utilisant le scanner

4S66 82e RÉUNION ANNUELLE DE LA SO.F.C.O.T.

79 Facteurs prédictifs sur la survenuede l’encoche dans la prothèsetotale inversée

Jean KANY *, Martin GONZALVEZ,Pierre TROUILLOUD, Emmanuel BAULOT,Franck HANDELBERG

INTRODUCTION. La prothèse totale inversée est un des trai-tements proposé dans l’omarthrose excentrée. Son indicationreste prudente à ce jour du fait de l’apparition quasi systématiqued’une encoche, en quelques mois, au bord inférieur de la glène,responsable d’une rupture de la courbe de survie de l’implantvers la 7e année. Gerber a montré que le positionnement bas del’implant glénoïdien permet de limiter la survenue de l’encoche.Cette fixation basse est limitée par le faible stock osseux à cetendroit.

MATÉRIEL ET MÉTHODES. Depuis Mars 2003, nousavons réalisé 122 prothèses totales inversées d’épaule. L’âgemoyen est de 70 ans, le recul moyen est de 18 mois. La voied’abord a été 59 fois antéro-supérieure, et 63 fois deltopectorale.

RÉSULTATS. Nous constatons une seule encoche (0,01 %).Celle-ci est survenue sur une prothèse inversée vers le 3e mois,est évolutive, avec une dégradation clinique sur 12 mois. Aucundescellement n’est manifeste, cette encoche concerne le 1/3 infé-rieur de la glène et n’est pas associée à un éperon osseux. Parcontre, nous constatons un éperon osseux, de volume variable,dans 71 cas. Dans les 50 autres cas, aucune image d’addition oude soustraction osseuse n’est visible. Cet éperon n’est pas spéci-fique des prothèses inversées, puisqu’on le retrouve également1 fois sur 2 dans les prothèses totales anatomiques.

DISCUSSION. Nous expliquons mal notre seul cas d’enco-che évolutive. Peut-être s’agit-il d’un sepsis latent. Les éperonssurviennent très tôt, vers le 3e mois, puis se stabilisent. Ils n’ontpas été responsables de complications.

CONCLUSION. Le dessin de l’implant glénoïdien et huméralsemble tout aussi important que son positionnement bas pouréviter la survenue de l’encoche.

80 Descellement glénoïdien des pro-thèses totales d’épaule : étudeexpérimentale cadavérique utilisantle scanner

Thomas GREGORY *, Nicolas BRASSARD,Ulrich HANSEN, Bernard AUGEREAU,Céline MÜTSCHLER, Roger EMERY

INTRODUCTION. Le descellement glénoïdien est la princi-pale cause d’échec des prothèses totales d’épaule. La majorité

des études sur le descellement glénoïdien ont jusqu’à présentporté sur l’analyse in-vivo d’un paramètre incertain : le liseréradiologique ; ou sur des études in-vitro analysant des paramè-tres indirects du descellement et utilisant des substituts osseux.Ainsi, l’interface du descellement et sa propagation restent tou-jours incertains. Le but de cette étude expérimentale est de déter-miner, en utilisant des glènes cadavériques et le scannerd’épaule, la localisation précise du descellement et sa propaga-tion.

MATÉRIEL ET MÉTHODE. 6 glènes cadavériques ont étéfixées dans un bloc de ciment et un implant glénoïdien à quilled’ancrage (Aequalis, Tornier) de taille intermédiaire a été fixédans chaque spécimen. Les spécimens ont par la suite été cyclésen utilisant un appareil biaxial d’Anglin (Instrom) de façon àreproduire l’effet « cheval à bascule » à la partie supérieure del’implant. Un scanner a été réalisé juste après mise en place del’implant puis tous les 10 000 cycles jusqu’à 70 000 cycles et lesdonnées ont été analysées par le logiciel Osirix. À 70 000 cycles,tous les spécimens ont été coupés longitudinalement et la fixa-tion a été analysée au microscope afin de valider les données duscanner.

RÉSULTATS. Pour chaque spécimen, le descellement estapparu parallèlement à la partie supérieure et à la partie infé-rieure de l’implant, à l’interface ciment-implant, puis s’est pro-pagé à partir des deux extrémités de l’implant vers la quille. Lesdonnées du scanner ont été corroborées par l’étude au micros-cope des spécimens coupés.

CONCLUSION. Cette étude cadavérique a permis pour lapremière fois la visualisation directe du point de départ et de lapropagation du descellement glénoïdien des prothèses totalesd’épaule. Il est apparu clairement que l’interface ciment-implantétait le premier touché. L’effet « cheval à bascule » a été égale-ment clairement identifié avec un descellement dû à la fois auxforces de distraction à la partie inférieure de l’implant et auxforces de cisaillement-compression à la partie supérieure del’implant.

81 Descellements glénoïdiens desprothèses inversées d’épaule

Luc FAVARD *, Daniel MOLÉ, Grégory NAVEZ,Cécile NÉROT, Gilles WALCH

INTRODUCTION. Le but de ce travail est d’analyser, au seind’une série multicentrique rétrospective, les circonstances desurvenue et les conséquences du descellement glénoïdien desprothèses inversées, de première intention, pour omarthroseexcentrée.

MATÉRIEL. 527 cas de prothèses inversées ont été revusavec un recul moyen de 52 mois. 22 cas (4,1 %) de descelle-ments glénoïdiens ont été identifiés (association de la détériora-tion du résultat fonctionnel et d’une migration radiographique del’implant).

* Jean Kany, Clinique de l’Union, 31240 Saint-Jean.

* Thomas Gregory, Service de chirurgie orthopédique,HEGP, 20, rue Leblanc, 75015 Paris.