BLUEGRASS! N° 81

Sept Oct 2010

BULLETIN D’ INFORMATION FRANCE BLUEGRASS MUSIC ASSOCIATION

Editorial " .....Bon allez youpee !! Attaquons nous à ce premier édito, un peu et même avec toutes les impressions que je ressent à la suite d'un été riche en rencontres fructueuses, agréables décou-vertes de certains de chez nous au travers des incontournables Craponne et La Roche. J'ai grand plaisir à m'imprégner d'avan-tage de cette grande famille que nous sommes, les sourires de beaucoup d'entre vous sont un point très fort, reste plus qu'à en connaitre d'autres !! Je vous laisse découvrir ce Numéro 81, François et Dominique sont toujours et fort heureusement encore aussi à l'affût de "nouvelles" de votre part, 'big applauses à eux ! ...Il n'y a pas que notre forum pour en parler !.... Un truc technique à annon-cer, un concert à relater, une bonne adresse à signaler, une grille d'accords ou des pizzas à partager, euh....que voyez-vous d'autre ?? Aurais-je fait le tour ? Surement pas je pense, lecteur c'est bien, auteur pourquoi pas, mais acteur c'est mieux non ?? Notre Assoce est bougrement vivante !!! Prochain rencard officiel: Le WINTER à Vichy du 10 Novembre (pour les plus pressé!...) au 14, la veille d'un Lundi turbin.... Voir infos un peu plus précises en page..... La dessus, je n'ai plus qu'a vous souhaiter comme il se doit une bonne lecture sans oublier un grand merci sincère à notre Prez Christopher, grand acteur d'un cinquième Festival d'une grande qualité en...tout ! Mangez des carottes pour garder votre bronzage, même si l'Au-tomne s'annonce rapidement, nous on s'en fout, on a plein de soleil dans la tête et même encore dans les yeux !!! See you soon !! Jeff Tronelle

9ème WINTER BLUEGRASS WEEK-END VICHY 11-14 Novembre 2010

Cette neuvième édition sera comme d'habitude l'occasion de se retrouver avant d'attaquer les froidures hivernales.... L'habi-tuel système d'inscription ne change pas, le règlement par chè-que à l'ordre de FBMA est à joindre au bulletin et à en-

voyer au : 5 Rue Massenet 03700 Bellerive sur Allier

La nouveauté est que nous pourrons utiliser tout le WE l'audi-torium ! Côté concerts, ils se dérouleront le Samedi 13, l'un sur le podium en centre ville à 16H et le deuxième sur l'agréable scène de l'auditorium à 21H. avec un (ou deux ??) groupe (s) constitué (s) .

Merci à vous d'annoncer rapidement votre candidature, il m'avait semblé à La Roche que Howlin' Fox était candidat ? Me trompe-je ?! Quelques bons luthiers seront présents, histoire de "meubler" agréablement le grand hall de la Maison des Jeunes.... Pour découvrir les autres infos de ce Winter (et autres potins et com-mentaires...) je vous invite à faire un tour sur notre sympathi-que Forum bien sûr !! Avec toujours autant de grand plaisir à vous accueillir, si vous ne connaissez pas encore cet incontournable rendez-vous, c'est le moment ou jamais !! Un "vrai" cadeau sera offert à cha-que nouvelle tête ! Qui à dit "la carotte Vichy" ??? !!! Info importante : pas de match de Basket ce Week-end là.

Chambres par personne et par nuit : Chambre "standard" 11.50 € (Single ou 2 lits superposés). Chambre twin "confort" 16.50 € (+8;50 pour une single) Repas en self vin compris, sans café : 11.20 euros Petit déjeuner : 4.95 Les tarifs sont les mêmes que l'an dernier sauf le supplément "single" qui a légèrement augmenté…

Frais d'organisation : 5 euros (gratuit pour les membres FBMA, maintenant, si vous voulez faire un don !!)

Nouveau : Pas de frais de location. Toutes les salles de la Mai-son des Jeunes sont déjà réser-vées par d’autres organismes que nous ; nous pourrons dispo-ser gratuitement de l'auditorium (le théâtre....) pendant les qua-tre jours !!

La Roche : Quelques membres du bureau

Sommaire Page 1 : Editorial - Vichy par Jeff Tronelle. Page 2 et 3 : News. Pages 4, 5, 6 : Festival de La Roche par le Banjard masqué. Pages 7, 8, 9 : Interview de Bluegrass 43 par Jeff Blanc. Pages 10 et 11 : Welcome Craponne par Florent Vandestoke. Page 12 : Chronique musicale n° 2 par François Vercambre. Page 13 : CDs, groupes, luthiers et abonnement. Pages 14 et 15 : Tablature mando « Little Rock Get Away » par Bernard Bouillon. Page 16 : Calendrier - Instruments à vendre

Bluegrass ! Journal bimestriel de : France Bluegrass Musique Association 145 Rue de la Croix F—74800 la Roche sur Foron http://www.france-bluegrass.org

Bureau Président : Jeff Tronelle Jeanfrancois.tronelle@sfr.fr Vice-président Christian Labonne chrislabonne@orange.fr Secrétaire : Christophe Constantin eltofdelparis@free.fr Trésorier : Valérie Morin Val-m@wanadoo.fr Webmaster : Jean Lacote Jl.mando@voila.fr Directeur de publication : François Robert francois.robert@yahoo.fr Rédaction / conception : Dominique Guillot, François Robert. Abonnements : Valérie Morin et Mathieu Rué, Châtenay 71290 SIMANDRE

Ont participé à ce numéro Banjard masqué Patrice Bernard Gérard Beuzon Jeff Blanc Bernard Bouillon Jean-Luc Bernard Jean-Luc Brosse Georges Carrier Dominique Fosse Dominique Guillot Christian Labonne Daniel Oger Patrick Perrichon Jean-Paul Raffin Gilles Rézard Claude Rossat Jeff Tronelle Florent Vandestoke François Vercambre Laurent Vue

Le journal décline toute responsabilité en cas de perte de détérioration ou de non-retour des documents qui lui sont confiés. Les informations données par le journal ne dispensent pas les lecteurs de compléter et d'adapter cette documentation à leur propre usage. Elles n'engagent pas la responsabilité de FBMA et de sa rédaction. Les citations des marques et les adresses qui figurent dans les pages rédactionnelles sont données à titre d'information, sans but publicitaire. Les prix des produits sont indicatifs et peuvent être sujets à variation. Les opinions exprimées dans Bluegrass! par les auteurs des articles, ne sont pas nécessairement celles de FBMA.

NIEWS PAGE 2

Georges Carrier nous invite à revivre les meilleurs moments du 23ème Festival Country

Rendez-Vous de Craponne en vidéo sur:

http://gallery.me.com/gcarrier

Rubrique CD du prochain Cri:

Joe Mullins & The Radio Ramblers : Rambler's Call Special Consensus : 35 Blackjack : That Old Book Of Mine The Victor Mourning : A Handful Of Locusts

François Vercambre nous commu-nique les dates de son stage: Du vendredi 24 septembre à 19 h au Dimanche 26 Septembre à 16 h : Folk O’ Bourg, c'est-à-dire:

- Bœufs Old Time, Bluegrass, Irlandais; - Stage de Banjo Old Time & Bluegrass et de Guitare picking et flat picking du samedi 14 h au dimanche 13 h ; - 3 bals de danses trads.

Tout cela au Bourg Saint Léonard, près d’Argen-tan (Orne), juste à côté du château. L’endroit est magnifique. Si vous avez des attentes particuliè-res, contactez: François Vercambre : 02 32 56 42 00 à partir de 18 h.

Inscrivez-vous à ce qui vous intéresse par le site Internet de Folk O’Bourg et regardez les photos des bœufs.

Folkobourg.monsite-orange.fr

Lonesome Day prépare actuellement les arrangements pour un prochain CD dans lequel il n’y aura que des compos de Marion et de Jean-Paul (15 titres prévus).

Bluegrass Deluxe a démarré des enregistrements et pense pouvoir sortir un CD cet hiver, ou au printemps prochain, suivant la disponibilité de chacun.

GRASSTICS, duo de guitares avec Laurent VUE et Dorian RICAUX devrait enregistrer un album instrumental dans quelques mois avec essentiellement des compositions de Laurent.

Mary et Jean-Luc et The Bluegrass Bom-bers … à Jacksonville! Arkansas..

Tournage du clip ”San Francisco Bay Blues” dans la baie de San Francisco

A propos d’Howlin Fox : Un jour, un lieu, un concert, dès les premières notes la musique vous transporte dans son monde, c’est l’accroche parfaite, des moments magiques qui ne se com-mandent pas. C’est ce qui m’est arrivé le jour ou j’ai entendu les HOWLIN FOX pour la première fois. Depuis je les ai revu à plusieurs reprises en Normandie dont ils sont originaire et à la Roche l’année dernière.

Ils sont 6 sur scène : Josselin à la contre basse customisé, Pierre à la mandoline, Olivier au violon, Séraphin au banjo, Eric et ses beaux costumes au dobro et Walf au look de rockabiliste (si cela se dit) à la guitare et au chant.

Leur répertoire traditionnel m’éclate toujours : Blue Moon of Kentucky, Banks of the Ohio, Shady Grove, Roll in my Sweet Babys’arms, Hello mary Lou, Hey Good Lookin et I Saw the Light de Hank Williams, du Earl Scruggs avec Earl’s breakdown et Foggy Mountain et de l’irlandaise Polly Vaughn, le tout à la sauce Howlin’fox pétillant et dynamique saupoudré de belles compositions maison signé Walf tel que Fox Song et Bluegrass Thérapy, enregistrés sur le 2ème album que je vous recomman-de car excellent. J’espère vous avoir donné envie d’aller les voir avec ces quelques mots, moi j’y retournerai c’est sûr.

Patrice Bernard

NIEWS – suite et fin PAGE 3

Des musiciens de bluegrass sur la grande scè-ne du théâtre antique à Jazz à Vienne !!

A la soirée du jeudi 8 Juillet étaient programmés Diana Krall et Elvis Costello, le compagnon de cette dernière ; en pers-pective, donc, soirée pas franchement bluegrass ; pourtant à y regarder de plus près on pouvait, plein d’espoir, s’aperce-voir qu’à l’affiche, en sidemen du gars Elvis, il y avait une bande de musiciens dont les noms ne nous sont pas du tout étrangers : Jerry Douglas, Stuart Duncan, Mike Compton, Jim Lauderdale, en particulier. A l’expérience toutefois l’attente fut déçue car les orchestra-tions ont bien peu mis en valeur le jeu de ces musiciens de talent ; seul Jerry Douglas, alternant dobro acoustique et électrique, et dans une moindre mesure Stuart Duncan ont pu réellement s’exprimer. Il y a quelques années j’avais pris contact avec le directeur général du festival pour lui faire des suggestions de musi-ciens ou groupes issus de la musique bluegrass (comme David Grisman, Béla Fleck …) et j’avais eu le plaisir d’ap-prendre que des contacts avec Béla Fleck et les Flecktones avaient déjà été instaurés ; malheureusement ils n’ont mani-festement pas abouti…pour l’instant. Christian Rey

G.STOKE’S « Longer les bayous »

Ou du Country 100% Français On le connait comme contrebassiste, il fait par-tie intégrante du paysage bluegrass français depuis les 70’s, on connait moins Gérard Vandesto-ke en chanteur . Cela méritait bien un CD, le voici, c’est la sortie de l’été. Aux premières notes de l’album c’est une ambian-ce gentiment sudiste ten-dance rock qui vous sau-te aux esgourdes. Très vite on découvre que le texte est en Français, simple, efficace et res-pectueux de l’esprit origi-nel sur ce titre de Curtis Day, l’histoire d’un gara-giste au fin fond de nulle part dans le middle west... Le ton est ainsi donné, ne cherchez donc pas de la chanson à tex-te, mais dégustez ces 14 plages exotiques où vous pourrez sans honte traî-ner vos vieilles San-tiags…

Les titres se succèdent, empruntés à Vince Gill (le Cowboy) ou Peter Rowan dont on sait qu’il fait partie des chanteurs préférés de Gérard, mais aussi et surtout beaucoup de com-pos, comme « longer les Bayous » ou « Honky Tonk médeci-ne », chacun son truck (je deux mots) ou « 20 tonnes à li-vrer »… Autant de titres très dans la ligne des rockers 80’s

français, Eddy et Dick en tête…

Parti sur les chapeaux de roues le CD se calme un peu pour prendre des couleurs plus Bluegrass avec « au milieu une rivière » ( !) un trois temps qui vous rentre dans la tête pour y rester lancinant et doucereux.

L’album est admirablement servi par des musiciens de talent, bien connu de notre peti-te tribu : Gilles Rézard et Claude Rossat aux ban-jos, Phil Bony à la man-doline, Yann Girardot à la batterie, Thierry Lecocq au violon, Denis Blan-chard aux cordes électri-ques (Lap steel et consort) Jean Marie Troupeau et Laurent Vandestoke aux acousti-ques.

Spécial accessit à ce titre d’anthologie, « Land of Navajo », devenu le « vieux Navajo » initiale-ment signé Peter Rowan et traduit en Français presque littéralement (exercice difficile si l’on veut appliquer les règles de versification françai-se !). Dérangeant pour les aficionados mais bien utile pour comprendre un page de l’histoire améri-caine. Il fallait oser GG l’a fait ! dont acte.

Que dire de plus, ah si ! achetez le donc ce beau CD de Gérard, par amitié

déjà mais pas seulement, aussi et surtout par intérêt musical.

Les productions françaises sont rares dans ce domaine, elles méritent d’être encouragées et celle-ci ne dépareillera pas dans votre discothèque … Bien au contraire.

DG

Festival de La Roche sur Foron PAGE 4

A titre personnel, La Roche Bluegrass Festival 2010 a com-mencé par une humiliation. En tant que Vachement Importante Personne (je suis chargé de vérifier la température des bières servies au public), j'ai eu droit à un T-shirt du Festival. Au jugé, Pauline Howard-Williams (bravo le piston pour le job d'été) m'a refilé un XXL. J'ai pas moufté. Elle est gentille. Elle est mignon-ne. Mais elle s'y connait sûrement pas (encore) beaucoup en hommes. Ca fait rien, je l'offrirai à mon copain Baloo qui n'a pas pu venir cette année. Quand même, je l'ai enfilé pour voir, ce T-shirt. P..., XXL, c'est vraiment ma taille!... Bon, positivons : mon challenge sera désormais de rentrer encore dedans à la fin du Festival, malgré les bières obligatoires, le jambalaya, les frites, les hamburgers maison ... et l'inaction. Parce qu'avec un programme pareil, on reste scotché 4 jours devant la scène. Côté concours de groupes, les Tchèques ont encore gagné. Cette année, ils font même les trois marches du podium : 1. G-Runs'n Roses - 2. Blackjack - 3. Dessert. Pour G-Runs et Blackjack, y avait pas photo. C'était vraiment les meilleurs. Ce qui m'énerve un peu, c'est qu'on retrouve toujours les mêmes. G-Runs avait fini troisième en 2007 et 2008. Son banjoïste, Michal Wawrzyczek, avait gagné avec Kreni l'an dernier. Le guitariste, Ralph Schut, avait fait troisième en 2009 avec Blue-land et le fiddler Martin Burza concourrait aussi avec un autre groupe cette année. Chez Blackjack, le fiddler était Ondra Kozak, par ailleurs guitariste de Kreni. Personnellement, j'avais préféré le set de Blackjack, plus abouti que celui de G-Runs'n Roses au niveau des harmonies vocales, des chan-teurs lead et de la présence sur scène mais il faut reconnaî-tre que leur bluegrass est plus conventionnel que celui de G-Runs à la musique plus moderne. G-Runs a été le seul grou-pe du concours à proposer plusieurs compositions originales alors qu'elles sont l'exception pour les autres formations (souvent un instrumental, rarement une chanson). Je mets à part les adaptations de chansons américaines en tchèque (ou en slovaque) dont je ne vois pas bien l'intérêt (du moins pas en nombre) dans un concert à l'étranger. Autre aspect qui me dérange un peu : en consacrant le même vainqueur que Voorthuizen cette année, La Roche Bluegrass Festival se place en quelque sorte à la remorque de l'autre grand concours européen. Pour la troisième place, je pensais que toutes les formations se tenaient mais Dessert avec ses deux chanteuses arrive nettement troisième. Comme eux, le qua-trième groupe tchèque, Wyrton et les Slovaques de Sidlo (prononcez Chidlo en souvenir du jour où tout le groupe a attrapé la turista lors d'une tournée) jouent (plutôt bien) un bluegrass très classique. Il y avait beaucoup plus de moder-nité (mais moins de qualités instrumentales) chez deux jeu-nes groupes, les Hongrois de Poa Pratensis et les Allemands de Covered Grass. Ces derniers, menés par la minuscule chanteuse Julianne Klein jouaient pour la première fois hors de leur pays et ils ont presque fait pleurer ma vieille voisine à la fin de leur concert en affichant chacun (ils sont cinq) une lettre du mot MERCI collée au dos de leur instrument. Quartier Français était notre seul représentant au concours. Avec leur newgrass plus newgrass que Newgrass - et sans banjo - ils avaient peu de chances de bien figurer. Leur réper-toire puise presque exclusivement dans le rock et la pop (Doobies, Crosby Stills & Nash, Fleetwood Mac, Bruce Horn-sby). J'ai trouvé les chants excellents et le reste est bien en place avec un bon travail sur les arrangements, forcément ori-ginaux au vu du répertoire. Par contre, côté présentations et communication avec le public, ils ont réussi à faire pire que Springfield l'an dernier. Il y avait eu un article dans Bluegrass! à ce sujet mais Dominique Guillot ne doit pas lire Bluegrass! (LOL). Quand on imagine le temps que le groupe a dû consa-crer à mettre en place ces superbes trios, il est dommage de ne pas en avoir pris un peu pour mieux préparer les annonces. Une dernière remarque sur le concours : tous les groupes ont bénéficié d'un rappel sauf Bononia Grass, Quartier Français et peut-être Wyrton (j'ai le T-shirt d'un éléphant mais pas la mé-moire), soit les groupes passés en premier dans chacune des trois périodes consacrées au concours. Les années précéden-tes, le principe était strict : pas de rappel pour les groupes du concours. Cette année, chaque formation a disposé d'une heu-re au lieu de 45 minutes précédemment. C'est long. Difficile de se tenir à un timing et le public nombreux est facteur de stress. Dans ces conditions, il me parait difficile pour les groupes de gérer ce rappel. Soit le présentateur les laisse jouer l'heure

pleine et, par principe, il n'y a pas de rappel, soit il les fait sortir systématiquement quelques minutes avant le terme et il provo-que le public pour rappeler le groupe. Le fait qu'il y ait un rap-pel ou pas est susceptible d'influencer les jurés (surtout s'ils dormaient ou courraient après leurs gosses). Honnêtement, je suis persuadé que ça n'aurait rien modifié au résultat du concours mais un peu de rigueur de ce point de vue me sem-ble indispensable pour conforter la crédibilité du festival et évi-ter toute polémique (vous n'avez jamais rencontré de musi-ciens susceptibles?).

Bononia Grass

Nashville Airplane

Flory Parent

Photos François ROBERT

Par Le Banjard masqué PAGE 5

Côté présentations, il n'y a pas besoin de faire très compli-qué ni de rechercher la blague qui tue à chaque intervention. Voyez Bluegrass 43. C'est simple. Philippe Ochin parle du titre à venir ou présente un musicien ou remercie. Pendant ce temps, les autres s'accordent et c'est parti. Bluegrass 43 a été l'invité de dernière minute du festival, remplaçant au pied levé (pas facile comme position pour jouer) les Hongrois d'Acousticure. Même sans grand temps de préparation, ce groupe qui joue malheureusement peu a montré qu'il était toujours sur la brèche, travaillant de nouveaux titres comme ce bel arrangement de With A Memory Like Mine de Darrell Scott. Les éléments classiques et plus modernes se mêlent bien dans leur musique comme dans leur répertoire, avec parfois une touche country. Le

concert de Bluegrass 43 aurait dû précéder sur scène celui de Howlin' Fox. Malheureusement c'est ce moment qu'a choi-si l'orage qui menaçait pour nous déclarer sa flamme (en fait ses éclairs et l'averse qui va avec). Les Howlin' Fox ont donc fait ce qu'aucune bête - sauf un renard - n'aurait fait : jouer sans sono à l'intérieur du gymnase. Ils y ont mis l'énergie qu'il fallait (et qu'on leur connait) pour se faire entendre. Walf, le chanteur, était au bord de la surchauffe. Les harmonies vocales se sont sans doute perdues au-delà du deuxième ou troisième rang mais l'énergie que dégage le groupe est bien passée si on en juge par la réaction enthousiaste du public. Séraphin a réussi à jouer du banjo en enjambant la marmaille Schut (avec une totale confiance des parents qui n'ont pas levé le petit doigt - ils ont tout de suite repéré le surdoué). Je pense qu'ils ont droit à une cession de rattrapage l'an pro-chain (Howlin' Fox, pas les Schut), et garantie waterproof. Les dieux du ciel en avaient particulièrement après les Fran-çais cette année puisque Nashville Airplane est le seul grou-pe du jeudi soir à avoir essuyé l'averse (en fait, dans ce cas, c'est surtout le public et pas le groupe qui est mouillé). Un répertoire voisin de celui de Quartier Français mais puisant dans une tranche d'âge un peu plus ancienne du rock et de la pop (de Chuck Berry à Supertramp), en phase avec leur génération (OK, plus Supertramp que Berry). Mais une ap-proche beaucoup plus bluegrass que Quartier Français, ne serait-ce que parce qu'il y a un banjo et quelques conces-sions au traditionnel dans le répertoire (Love Please Come Home, I Wonder How The Old Folks Are a Home). Jacques

Albis est un bon chanteur. Il n'en fait pas trop à l'harmoni-ca (ouf!). Au chant, il est par-fois relayé par Denis Bekaert (cbss) et Hervé Tuel (bjo). Et Christophe Constantin a beau répéter à qui veut l'en-tendre que ce qu'il préfère dans le bluegrass, ce sont les bœufs (pourquoi alors vit-il à Paris et pas dans le Limousin ou la Nièvre?), j'ai été ravi d'entendre (soyons fous, d'écouter même) ses excel-lents solos dans le contexte de ce groupe talentueux. Les trois autres groupes hexagonaux se plaçaient plus ou moins en marge du blue-

-grass. Je passerai rapidement sur Abigaël's Orchestra déjà présent l'an dernier sous le nom des Cheers. Il y a fiddle, mandoline, guitare, banjo et contrebasse (et batterie) mais leur propos est de jouer des parodies de tubes rock. Un spectacle plutôt placé sous le signe de l'humour (et du char-me), ce qui n'ôte rien à la virtuosité instrumentale (violon, contrebasse) et vocale (harmonies superbes). Plus proche du bluegrass, il y avait Steppin' Stones, un des nombreux projets musicaux de Thierry Lecocq (fdl, mdo), ici avec Jean-Paul Distel (dob, gtr) et Laurence Gondet (cbss). Ils explorent un grand nombre de styles musicaux et leur heure de concert est passée à toute vitesse, revisitant Russ Barenberg, des traditionnels, Don Seals, Asleep At The Wheel et ... Yves Montand (Jean-Paul devrait chanter d'autres titres en fran-çais). Je leur reprocherai juste le son électro-acoustique de la guitare. C'est peut-être pour ça que j'ai préféré les titres avec dobro. Le dernier groupe français présent à La Roche était Tennes-see Stud dans lequel officie Christian Labonne, futur Vice-Président de FBMA, alors on arrête de déconner. J'espère qu'il ne m'en voudra pas si j'écris que la musique jouée par Tennessee Stud est de la country acoustique plutôt que du bluegrass. Même si le dobro et le banjo donnent une colora-tion bluegrass, la voix de Sandrine Varnet, la batterie, le choix des chansons (même quand elles sont issues du réper-toire d'artistes réputées bluegrass comme Alison Krauss et Alecia Nugent) ramènent Tennessee Stud à la country. San-drine a une jolie voix qui convient au style choisi par le grou-pe. J'ai bien aimé aussi le boogie Down The River chanté par Thierry Aïli et Wagon Wheel par Christian.

Sidlo

Twisted Timber

Festival de La Roche sur Foron (suite et fin) PAGE 6

Les vedettes attendues du festival, Dale Ann Bradley & The Bluebillies, c'était bien mais pas autant qu'on l'espérait. Steve Gulley a joué de la basse et chanté en mâchant du chewing gum. Alan Bibey a fait son numéro à la mandoline. Tout le monde a bien chanté mais ça manque encore d'homogénéité. Beaucoup leur ont préféré les Italiens de Red Wine qui leur succédaient. Du talent certifié 30 ans d'âge pour Martino Cop-po et Silvio Ferretti. Un set impeccable et varié qui a ravi ceux qui les découvraient comme ceux qui les connaissent depuis longtemps. Et puis il y a surtout eu The Hickory Project. Déjà vus à La Roche mais on ne s'en lasse pas. Ils ont un nouveau chanteur, Mark Morris, excellent, et un nouveau fiddler, Cole-man Smith. Anthony Hannigan est toujours aussi impression-nant à la mandoline. Le groupe dégage une énergie phéno-ménale et ça reste toujours profondément bluegrass. On a revu aussi Mideando String Quintet. Le chanteur a été rempla-cé par une chanteuse, Marta Facco, à la technique impecca-ble mais leur concert a été moins emballant qu'il y a deux ans même si ça reste un spectacle de qualité professionnelle. Autres retrouvailles, celles de Kralik's Rowdy Rascals, vain-queurs du concours en 2007. Le violon de Jiri Kralik swingue de partout. Le tout jeune Milos Klapste, pareil à la contrebas-se. Jiri Bok est un bon chanteur. Ils sont rejoints par un se-cond fiddler, Josef Zak, après quelques titres. Peter Kralik, le père de Jiri vient siffler deux morceaux sur scène encore mieux que Micheline Dax. Kreni, vainqueur du concours l'an dernier, était également présent. Ils se sont encore améliorés. Instrumentalement ils étaient déjà au top mais ils m'ont semblé en progrès pour les chants. Il y avait une douzaine d'autres groupes. J'ai envie de citer Twisted Timber parce qu'ils sont jeunes et apportent de la fraîcheur, comme Covered Grass et Poa Pratensis, et le groupe hollandais Lazy Tater parce que j'aime bien le style du chanteur. Pour ceux qui voudraient un compte-rendu plus complet du festival, il y en a un dans le numéro du Cri du Coyote qui sort presque en même temps que Bluegrass! Un festival comme La Roche, c'est aussi l'occasion de faire des rencontres, de retrouver des amis. Personnellement, j'ai apprécié de discuter avec des musiciens de tous les groupes français ayant joué sur scène cette année, ainsi qu'avec Fran-çois qui a passé quatre jours devant la scène à faire des pho-tos (un aperçu dans cet article) et avec Jacques Brémond du Cri du Coyote. J'ai aussi fait la connaissance de Jeff, notre futur Président. Je ne connais pas la taille du T-shirt que Pau-line lui a donné. Bien entendu, on se répète d'année en année, nos remercie-ments et félicitations vont à Christopher, à Didier Philippe, à la municipalité de La Roche-sur-Foron, à Claude Rossat et à toute l'équipe qui organise et fait vivre le festival. Monsieur le Maire nous a déclaré en clôture que le festival était mainte-nant incontournable à La Roche. Rendez-vous est donc déjà pris pour 2011.

Kreni

Anthony Hannigan

Ralph Shut

Interview de Bluegrass 43, à l’occasion du concert du 22 août à Champetières (63) PAGE 7

Un dimanche après midi dans les montagnes du Livradois, un soleil de plomb, une salle des fêtes qui m’a rappelé les dance floors du Texas, et un public familial comme celui qu’on trouve dans les festival bluegrass au Tennessee. Pas mal de che-veux gris, donc, mais… oh surprise ! Comme le temps pas-se… les quatre lascars du Bluegrass 43 sont aussi grison-nants ! il est vrai que le groupe a maintenant près de 30 ans d’existence et des milliers de tournées et concerts en Europe et aux States, (et puis, ben, moi aussi j’en ai des milliers… enfin, je parle des cheveux blancs…). Par contre, la musique des 43 Bluegrass Boys, c’est tout comme un Puligny Montra-chet, ça se bonifie sans cesse et ça se déguste sans soif. Ouverture (plop !) du concert avec le Train 45 lancé à un train d’enfer, si l’on peut dire, enchaîné après une seconde de répit comme ils savent le faire avec Think of What You’ve Done, belles harmonies vocales, puis le With A Memory Like Mine de Darell Scott magnifiquement interprété par Philippe. Alaba-ma Jubilee, un grand classique du groupe, Head Over Heels chanté par Jean-Marc, un clin d’oeil à Doc avec Way Down-town chanté par Jean-Paul, Columbus Stockade Blues, puis Jean-Marc prend la guitare électrique pour enchaîner 2 titres du grand Hank Williams : Move It On Over et Your Cheating Heart suivis de Deep River Blues, tout en picking acoustique/électrique. Assez rigolé avec la telecaster, JM reprend son banjo pour un Truck Drivin’ Man bien enlevé, puis honneur au père de la musique bluegrass (et en même temps au King) avec Blue Moon Of Kentucky et le set se termine sur un Sit-ting on The Top Of The World ponctué par les délires musi-caux des 2 frères. Un bon moment de rigolade… Après avoir réussi à extirper Jean-Marc des mains de son fan club (tiens, un fan, j’ai l’impression que ça manquait sur scè-ne… je parle d’un ventilateur, bien sur). Non, JM ne fait pas partie d’un club de ventilateurs, ne me faites pas dire ce que je ne veux pas dire, non mais !). Les musiciens qui ont déjà eu chaud sur scène savent de ce dont je veux parler. Je m’é-gare… Allez, on reprend. Alain sort sa guitare à résonateur et JM prend la contrebasse pour le Rag de la Guitare en Acier (sic), Alain nous confirme son sobriquet « d’homme aux doigts d’or » et nous montre ses talents de chanteur lead sur Don’t This Road Looks Rock and Rocky, là encore belles har-monies, mais ça y est, c’est fait,c’est déjà dit, et puis si ça avait été moche, me serais-je permis de le dire ?.... Un Dear Old Dixie que sans doute Philippe trouvait trop lent (et pour-tant !). Il a presque doublé le tempo pour son dernier break, confirmant ainsi son surnom de Lucky Luke de la Mando. Tout l’monde suit, bien sûr c’est prévu et travaillé, non mais, on nous la fait pas. Mon coup de cœur a été pour Le morceau qu’ils ont enregistré sur France Bluegrass 2 (le retour) The Witch. Superbes arrangements. Suit un medley de 2 valses rendant hommage au Kentucky puis au Tennessee (les connaisseurs sauront). Une corde de D en moins sur la guita-re… l’enchainement des 2 ne se fait pas comme prévu… Pen-dant que JP change sa corde, JM démarre au banjo I Ain’t Gonna Work Tomorrow. La voix de Philippe se pose dessus, ça sonne ! Ca y est , JP a terminé son bricolage, on reprend sur Tennesse Waltz. Encore un hommage à Bill avec Can’t You Hear Me Callin’. Jean-Marc se ressaisit de sa tele pour un autre hommage, à Johnny cette fois (non, l’autre) avec Folsom Prison Blues, Philippe chantant le 1er couplet en imi-

tant Cash. Je l’attendais sur la dernière note… et ben ça l’a fait. Un Jambalaya qui a du faire fuir les araignées de la char-pente, puis retour au bluegrass pour finir avec un Little Cabin Home On The Hill comme j’aime. Je ne vous parlerai pas des 2 morceaux de rappel, vu que le groupe m’avait invité à se joindre à eux. Je laisse à d’autres le soin de commenter. Tout ce que je peux dire, c’est qu’il faisait vraiment très chaud, mais que du bonheur !

Interview réalisée juste après le concert Jeff : Bonjour Jean-Paul. Bluegrass 43 a maintenant plus de trente ans d’existence. Pourrais tu nous résumer l’his-toire du groupe en commençant par… comment dire… « the golden years »…. « the very start », enfin le début, quoi?

JP : J’ai commencé la musique en 1975. Assez tard, puisque j’avais 17 ans à l’époque, et ce qui m’a attiré quand j’ai commen-cé, c’était Marcel Dadi, personnage assez populaire et à la mode dans ces années là. Pendant un an ou deux, avec mon frère Jean-Marc on achetait des disques de Dadi et de Chet Atkins, et on bossait. J’étais également attiré par l’arrangement des ragti-mes. Il y avait toute une tradition du ragtime picking avec Eric Schoënberg et David Laibman entre autres, ainsi qu’un hollan-dais, Tony Vanderbecke. On a alors formé un duo de guitares picking et on a commencé à se produire en public. Jean-Marc a très vite été attiré par les musiques américaines ancrées dans la tradition, et il s’est très rapidement acheté un banjo 5 cordes. Il a commencé par travailler des trucs un peu old time pendant quel-ques mois, puis le bluegrass l’a irrésistiblement attiré (NDR : j’at-teste qu’il est tombé dedans quand il était petit). C’est vrai que derrière il y avait la musique du film Deliverance, réalisé par John Boorman en 72 et qui a touché toute une partie de notre généra-tion. Début 77, Jean-Marc a commencé à travailler des morceaux traditionnels de bluegrass avec Alain Piet, un mandoliniste qui habitait au Puy en Velay, et qui connaissait déjà un peu cette musique. Après quelques mois (début 77) de duo mandoline-banjo sur un répertoire bluegrass, ils ont eu envie d’étoffer un peu la chose et c’est là qu’ils ont fait appel à moi, ce qui a fait les dé-buts officiels de Bluegrass 43. Si je me souviens bien, parce que c’est loin maintenant, ça devait être en mai-juin 1977. C’était alors assez folklorique : on allait répéter en mobylette, avec le banjo et la guitare sanglés sur le porte bagages…. Le premier concert vraiment estampillé Bluegrass 43, a eu lieu au Puy en Velay en décembre 77 avec un répertoire encore mixte, c'est-à-dire qu’on avait toujours une partie du répertoire en duo guitare picking, ragtime et une autre partie bluegrass, surtout basée sur des instrumentaux, car on ne chantait pas encore vraiment à l’é-poque. Dans ces années là, on était encore dans le courant folk, ça apportait donc un public assez fidèle et enthousiaste. On était également attirés par ce mouvement, avec entre autres des grou-pes progressistes du style Malicorne, etc.

Photo Jefgf Blanc

F. Robert LA ROCHE 2010

Interview Bluegrass 43 PAGE 8

On a ensuite étoffé le groupe avec Alain Audras à la contre-basse, également originaire du Puy en Velay en 1980. Notre mandoliniste a arrêté le groupe en 82, ce qui a fait que nous avons tourné pratiquement toute une année en trio sans man-doline. On était très attirés à l’époque par les sons à la David Grisman et les idées un peu nouvelles et progressistes. En 81 Jean-Marc et Alain sont partis quelques mois dans le sud des Etats-Unis écumer les festivals bluegrass. C’est là que Jean-Marc a remporté le banjo contest du festival de Kerville au Texas en interprétant « Perles de Cristal » accompagné d’A-lain à la contrebasse, ce qui lui a fait gagner un engagement pour le groupe l’année suivante. Bluegrass 43 était donc pro-grammé pour l’édition 82. Comme nous n’avions plus de man-doliniste, nous avons fait appel à Christian Séguret qui jouait alors avec Transatlantic Bluegrass, et qui a très gentiment accepté de faire toute la tournée avec nous. Début 83, nous étions invités à une rencontre musicale que Gérard Vandestoke organisait au centre Art de Vivre à l’est de Lyon, et nous avons terminé notre set en invitant Philippe Ochin pour quelques morceaux. Jean-Marc et Alain le connaissaient déjà, puisqu’ils l’avaient rencontré en 81 aux Etats Unis dans les festivals de bluegrass auxquels ils assis-taient. Ca a tout de suite collé entre nous, et on a rapidement eu l’idée de faire appel à lui. Notre premier concert avec Phi-lippe a eu lieu le 26 avril 83 à Clermont Ferrand. C’est de là que l’histoire du Bluegrass 43 dans sa formule actuelle a vrai-ment commencé.

JF : Quels sont tes meilleurs souvenirs avec 43 ?

JP : Il y en a plein… je vais dire une bêtise, mais un truc qui m’a marqué, c’est la pratique des bœufs en festivals, je garde un excellent souvenir entre autres du festival bluegrass de Berea dans le Kentucky : l’ambiance, le camping avec les caravanes, les fauteuils, les BBQs, la convivialité des améri-cains et les bœufs partout toute la nuit, avec entre autres des jeunes filles qui sont devenues par la suite les Dixie Chicks … Ce que ça m’a apporté à l’époque dépasse le cadre du blue-grass : on était en 1985, et il faut bien voir que nous, français, étions considérés comme de sales communistes. La gauche était au pouvoir, et le régime avait fait appel à des ministres communistes, ce qui était très très mal vu par l’américain de base. Malgré cette réticence de certains et le fait qu’on savait très bien qu’on communiquait avec des personnes dont le discours intellectuel était plutôt réactionnaire et à 100 lieues des idées libérales que nous avions, on arrivait quand même, avec des gens qu’on n’aurait jamais croisé, ou avec lesquels on aurait peut-être eu envie de s’engueuler (pas tous, il ne faut pas généraliser non plus, c’est pas ça l’Amérique), à communiquer par la musique, boeufer ensemble et arriver à dépasser nos différences idéologiques pour arriver à se re-trouver sur une communication musicale. Avait on raison ou tord ? Ça je ne peux pas le dire, mais c’est quelque chose qui m’a beaucoup marqué et énormément apporté.

Alain : euh… Yes JM : La dernière pizza !

Phil : Pour moi, Le Grand Souvenir restera notre passage au Toulouse Bluegrass Festival en 84 quand Sam Bush est venu nous rejoindre sur scène sur « Did You Wander » (si il y en a qui ont des photos de ce moment là, on est preneurs pour notre page facebook !). Et il y en a plein d’autres, puisque j’ai rejoins Bluegrass 43 en 1982, l’année de fabrication de ma mandoline, puisqu’ils ne voulaient pas m’embaucher avant que j’ai une Monteleone (rires…). En presque 30 ans nous n’avons que des bons souvenirs : les enregistrements à Nashville, la rencontre avec Kathy Chiavola, Randy Howard… des souvenirs réellement extraordinaires. J’ai bricolé une pa-ge sur Facebook récemment, et j’y ai mis des photos de Blue-grass 43 prises entre 82 et 84, et les visiteurs sont toujours admiratifs sur le fait que nous soyons toujours ensemble au bout de 30 ans, et c’est vrai qu’il y a toujours cette même complicité, cette même convivialité entre nous. JF : Aujourd’hui, un couple est venu spécialement d’Annecy avec leur jeune fille pour écouter votre concert dans le Puy de Dôme. Ils ont découvert le bluegrass à la Roche sur Foron par hasard cette année et sont devenus accros. Outre le côté musical de la chose, ils m’ont confié qu’une des principales raisons de leur enthousiasme est… celui que vous faites pas-ser sur scène, l’attitude souriante et la communication avec le public, tout ce côté bien loin de la « rock attitude » qu’adop-tent certains musiciens de la scène française. Phil : D’abord, tant mieux si le bluegrass a de nouveaux adeptes grâce à ce que font Christopher et les bénévoles à la Roche. Ca prouve que l’image transmise par cette musique est positive. “I wasn’t born to rock and roll, but I love to cook” disait Roland White… A la Roche, on a bien vu que c’est ce côté-là qui faisait la différence entre les différents groupes, qui sont pour la plupart d’entre eux de très bon niveau musical. Il y a bien sur la barrière de la langue, mais dans un groupe comme Red Wine, Martino Coppo communique (en anglais certes car il ne parle pas français), mais il est toujours souriant et il s’établit une relation avec le public. Certains groupes de l’Est ont un peu plus de mal. On sent un côté plus rigoureux. JF : Bill Monroe n’était pas réputé pour être un boute-en-train de première…

Phil : Bien sur, mais Bill était le patron. Dans la plupart des grou-pes, il y a toujours eu une espèce d’amuseur. Ralph Stanley, par exemple, c’est pas le mec avec qui tu partirais en vacances, mais à l’époque ou il y avait le violoniste Curly Ray Cline dans le grou-pe, celui-ci n’arrêtait pas de déconner. On ne peut pas tous s’oc-cuper de la communication, il suffit d’une personne dans le grou-pe. Souviens-toi de Hot Rize. Nick Forster faisait toutes les pré-sentations, et il avait toujours un trait d’humour. Les autres rigo-laient aussi autour. Voilà, c’est ce que j’aime.

Toulouse 1984 (Photo Jeff Blanc)

Toulouse 1984 (Photo François Robert)

Par Jeff Blanc PAGE 9

JF : Sur quels instruments jouez vous? (patronyme, sexe, année de naissance, mensurations, etc.) JP : J’ai une Martin D28 de 1959. Tu sais que je suis gau-cher et qu’il n’est pas facile de trouver des instruments de gaucher. J’ai craqué pour cette guitare il y a quelques an-nées. Je l’aime bien et je la garderai tout le temps parce qu’elle a maintenant plus de 50 ans (NDR : bizarre… ça marche pas toujours comme ça avec les filles…). J’ai éga-lement une autre Martin, une D35 de 75, que j’aime bien aussi, mais qui n’a pas du tout le même timbre. La D28 a plus de bois … plus de chaleur, plus de médiums - disons, beaucoup moins de graves et d’aigus - avec un timbre plus compact et conforme à l’esprit de la musique bluegrass. JM : J’ai Un banjo Stelling Sunflower de1982, un banjo Gib-son Granada de 1998, un banjo Huber modèle Jim Mills de 2005, une guitare Martin HD28LSV de 1998 et une guitare électrique Cheval Tele custom de 1993. Alain : C’est quoi déjà la question ?... ah oui… Je joue sur une contrebasse Mirecourt de 1898 que je branche sur un Galien Krugger, et le dobro, euh…c’est un instrument… euh… délicat… euh… je peux utiliser mon joker… tu veux que j’ouvre l’étui pour te donner la marque ?.... (NDR : been there, done that, can’t remember…). JM : Quand est-ce qu’on mange une pizza ? Phil : Je joue sur une mandoline John Monteleone. Je suis allé visiter ce luthier en 81 à côté de New York sur Long Island et je lui ai commandé cette mandoline que j’ai été chercher l’année suivante. Je joue depuis 28 ans sur cette mandoline modèle Grand Artist, et c’est un ravissement total. J’ai d’autres instruments à la maison : une octave mandoline que j’ai fait fabriquer il y a 3 ans par Hervé Cou-fleau. J’ai aussi une guitare 00045 de 93 fabriquée par mon ami Frank Cheval. Voilà, ce sont là les trois grands instru-ments de ma vie. JF : Jean-Paul - Question piège : que penses tu de l’as-sociation FBMA ?... JP : Je ne vais pas utiliser mon joker comme Alain. Je peux répondre. A vrai dire, je suis un très jeune adhérent, puis-que j’ai rejoins FBMA lors du dernier festival de la Roche sur Foron (je me repens). Je trouve que ce qu’ils font est très chouette. Je consulte souvent le forum, et j’apprécie beaucoup les initiatives qu’il y a un peu partout en France, comme les rencontres de Vichy, la Grange Rouge, etc., et par-dessus tout, le festival bluegrass de La Roche que j’ai découvert cette année et qui est absolument génial. Vive-ment la prochaine édition !

Welcome Craponne 2010 et à tous les amoureux de la musique Country PAGE 10

L’édition 2010 nous a réservé un spectacle de très grand ni-veau. Pour une majeure partie des spectateurs qui ont foulé les terres sacrées de Craponne, les souvenirs resterons gra-vés dans les mémoires. A vous lecteurs et membres de la FBMA, je vais vous raconter comment les signes ont fait ap-parition et surtout comment tout a éclaté au grand jour.

VENDREDI 23 JUILLET : Le premier signe aura été que la date d’ouverture du festival le 23 par exemple. Comme le 23ème Festival de Craponne sur Arzon. Ce signe je n’ai pas été le seul à le voir car sur les coups de 18h des centaines de personnes s’approchent et attendent l’heureux événement. C’est parti l’incontournable festival de music country en Fran-ce ouvre ses portes. Je retrouve des disciples de la FBMA, ces derniers ont décidé d’établir le campement non loin des lumières multicolores. Des sons commencent à retentir, je me rapproche à l’orée d’un champ et c’est là devant moi une scè-ne immense entourée d’écrans géants. Au milieu de cette espace, une piste de danse. Incroyable, une tribu est née ; les stetsons boys & girls, tous attendent l’entrée en scène des envoûteurs texans. Des voisins me demandent même si le port du chapeau est obligatoire pour entrer dans le cercle. Les premiers morceaux retentissent, c’est bon je ne me suis pas perdu, nous nous sommes belle et bien retrouvés. Pour lan-cer les hostilités, il était de coutume de lancer un groupe de music country français, « Kevin Buckley et son band ». Pas facile lorsque la température avoisine les 13°C. Ma is pour Kevin c’est un détail. Les spectateurs apprécient. Une presta-tion réussi qui fait assurément grimper la cote des groupes de country Français. A noter que Kevin a une très belle voie à consonance Américaine. De suite après cette belle entrée en matière, les grosses berli-nes Américaines avec le groupe « Mis Leslie & Her Juke ». Le style incarné du pur Hard-Core Honky Tonk des années 60. Les danseurs sont euphoriques sur la piste. Vient le groupe « Big John Mills » (USA), ils sont au nombre de trois. Une guitare+Bass+Batterie et pourtant à les entendre jouer nous avons l’impression qu’ils étaient six. Quelle pres-tance John et sa belle salopette. Big John MILLS et son jeu de strato caster nous a fait tourner la tête. A noter que pour John la guitare se joue au ventre, à l’envers sur le dos avec la langue, bref tout est possible. Et il adore se faire photogra-phier avec les spectateurs après le concert ! Le moment tant at-tendu de la soirée avec l’arrivée du premier groupe de music Bluegrass du festival. Les Gras-cals (USA) ont une grande aura dans le milieu Bluegrass Américain. Inspiré par les plus grands comme Bill Monroe, Dolly Parton, Charlie Daniels, Dierks Ben-tley, les Grascals

obtiennent beaucoup de récompenses et nominations . Pour son chanteur lead la music Bluegrass doit venir du cœur. La recette est bonne car la prestation a été à la hauteur de leurs renommées. Malgré la pluie qui s’abat sur le festival, les fans en redemandent. En clôture de soirée le groupe Radney Foster (USA), toute la puissance country Américaine. Il se fait tard, toutes ces péripéties m’ont conduit à retourner vers le camp de base ou quelques beufeurs sont encore en action. Température extérieure 10°C, outch !! « Ils sont vrai-ment mordu ces Bluegrasseux ». SAMEDI 24 JUILLET : Le jour se lève sur le Festival, le temps est au bon fixe. Un nouveau signe m’attire vers le cen-tre ville de Craponne. Est-ce l’appel du marché ? A ma surpri-se non, c’est tout à côté. Dans un lieu inattendu, une ban-que !! Un hold up réussi au concert privé du Crédit Agricole par le groupe Bluegrass Deluxe . Le renard de la Foret a encore frappé au son du « Like a FOX, Like a FOX … ». J’ai tenté d’échapper au guet-apens mais en vain le Banjo m’a rattrapé. Heureusement que je portais le badge Press du Fes-tival, sinon il en était fini de moi. Après toutes ces émotions c’est l’odeur émanant de la fumée du camping du Festival qui attire mon attention. Un bœuf géant est organisé par des admirateurs du Bluegrass. Une multitude de tallent se sont réuni pour fêter cet événement. C’est beau à voir et à entendre. Le temps pour moi de me diriger vers les conférences de presse. Je suis curieux de rencontrer les groupes de la journée car le spectacle du ven-dredi était vraiment de haut niveau. Il est 18h, c’est l’ouverture de la deuxième journée du Festi-val, un groupe retient tout particulièrement mon attention, les Quebe sister’s (USA). Un groupe composé de trois sœurs Grace (19ans), Sophia (22ans) et Hulda (24ans), Joey Mc Kenzie (Guitar) et Drew Phelps (Contrebasse). Les trois sœurs pratiquent du « Fiddlers » (Violon) depuis leur tendre enfance. Les Quebe Sisters c’est un style western swing ins-piré des musiques des années 30, l’incarnation des Andrew Sisters, une touche de charme et surtout du talent. A la ba-guette Joey MC Kenzie, Fort de son expérience crée les ar-rangements et les rythmiques pour le groupe. Ajouter à cela

des vocaux mélodieux et une bass swing, le groupe QBS a tous les ingrédients pour aller au plus haut ni-veau. D’ailleurs ils nous l’ont démontré en live sur la magnifi-que scène de Crapon-ne Sur Arzon.

Big John Mills

The Quebe sister’s

Par Florent Vandestoke PAGE 11

De loin la plus belle prestation sur le site du festival en 2010. Quel enchantement, décidément le Bluegrass et le western swing sont à l’honneur cette année. Merci Georges Carrier pour nous avoir offert ce spectacle grandiose. Que dire … Une étincelle a jailli sur les champs de Craponne. Cette dernière à littéralement mis le feu aux Admirateurs de la music Américaine Bluegrass. Les spectateurs en redemandent, trois rappels !! C’est du jamais vu sur le Festival. Je vous invite à découvrir ce groupe sur leur site internet http://www.quebesistersband.com ou sur You Tube, ça vaut le détour. La soirée s’annonce prometteuse. Arrive ensuite le groupe Dall Ann Bradley – Steve Gulley & Fox Family (USA), une avant première pour les admirateurs de music Bluegrass car le groupe est en Europe pour une tournée et sera en guest au plus impor-tant Festival Bluegrass Français à la roche sur Foron. Le groupe est composé de plusieurs talents. Tous se sont rencontrés en coulisse de festivals et concerts. Leurs volontés, c’est de jouer entre amis et se faire plaisir tout en partageant des moments forts avec le public. Il y a dans les textes, un réel besoin d’envoyer un message à son public, c’est d’encourager les personnes à s’ac-crocher à la vie « Croquer le fruit à pleine dent » La voix lead du groupe, Dale Ann Bradley possèdent déjà un palmarès complet avec trois consécrations honorifiques en Blue-grass. (2007/2008/2009) Consciente qu’il y a une résurgence à nos jours de la music Country plus commerciale, Dale préfère rester elle même et pratiquer une music plus traditionnelle. Dale Ann chante en duo avec Kim Fox, la talentueuse chanteuse du groupe légendaire « 3 Fox Drive » et Steve Gulley fondateur du groupe « Montain Heart », une voix ténor qui apporte au groupe une harmonisation vocal de très haut niveau. Nous apprécions le spectacle et nous en redemandons. Se suc-cèdent ensuite des groupes Country avec Lucky Tubb (USA), petit neveu du roi du Honky Tonk qui perpétue la tradition. Il reste fidèle au style originel des tous premiers artistes de Nashville, avant que Music City ne sombre dans la pop mielleuse et douce-reuse. Robert Earl Keen (USA), est un grand compositeur et pourvoyeur de music country pour les plus grands (George Strait, Lyle Lovett, Dixie Chicks, Waylon Jennings, Jonny Cash, Willie Nelsone, Ray Wylie Hubbard. Garth Brooks parle de lui dans une de ses chansons. Véritable icône de la musique au Texas depuis 20 ans. Cette journée restera gravée dans nos mémoires. Un véritable récital de music traditionnelle Américaine. Le festival de Crapon-ne est bel et bien le plus grand rassemblement de music Country Américaine de France.

DIMANCHE 25 JUILLET : Pour compléter tout ce récital, la jour-née de dimanche est marquée par la participation de groupe sui-vant des répertoires texans, rockabilly, Tex Mex et cajun. Doc Marshalls , (USA) Susan Hickman , (USA) Daryle Singletary , (USA) Mitch Weeb & The Swindles (USA). Des prestations cap-tivantes, hautes en couleur et paillette. Et surtout à retenir Lone Star swing , (USA) le chanteur était déjà passé l’année dernière. Avec ce groupe c’était vraiment la folie. Le guitariste enchaînait les chorus et le mandoliniste était dément. Le millésime Craponne 2010 est de très grand cru, nous avons découvert pour notre plus grand bonheur des groupes très bien côtés aux USA et même le privilège d’assister à des shows en exclusivité en Europe. « Un grand bravo aux organisateurs et bénévoles ». Vivement l’année prochaine…

Paul Glasse— Lone Star Swing

Dall Ann Bradley & Kim Fox

The Quebe sister

Chronique musicale n° 2 de François Vercambre : Jimmy Arnold 1974 PAGE 12

Strictly Arnold - Jimmy Arnold - 1974 Le choix de cet album repose à la fois sur la qualité et l’origi-nalité du répertoire ainsi que le niveau technique que l’on y trouve pour l’époque correspondante. De plus l’interprétation particulièrement énergique et jazzy sur le plan rythmique, permet un plaisir d’écoute sans cesse renouvelé, ceci s’ajou-tant à l’intérêt des solos des accompagnateurs. Jimmy Arnold est un multi-instrumentiste originaire de Virgi-nie maitrisant le banjo 5 cordes mais aussi le violon et la guitare. Il a accom-pagné le chanteur Cliff Waldron et a joué avec le groupe Country Store, avant de jouer comme soliste. Il fut influencé par le musicien multi-instrumentiste old time légendaire Tom-my Jarrell, ainsi que par Andy Boar-man, un des derniers maitres des styles de banjo minstrel et classique restant. Celui-ci inspira d’ailleurs, à Jimmy Arnold "Boarman’s Way", que l’on trouve sur cet album. Il enregistra 3 vinyles pour le label « Rebel ». Deux de ceux-ci on été réédités en 2 CDs. Celui dont il est question ici a été regroupé avec une partie de «Rainbow Ride», sous le titre de «Riding With Ol' Mos-by». Cet enregistrement présente le travail de l’artiste dans plusieurs direc-tions qu’il maitrise à la perfection: le newgrass avec Strictly Arnold, le fiddle tune avec Doc Harris Hornpipe et Tommy Jarrell, le ragtime avec Charmaine, M Street Rag, Wayburn’ Fiddle, Doing my « Thang,» et Boarman’s Way, et le jazz hot avec Penhandle Rag, Ruby’s Song et Bye Bye Blues, et enfin, la musique traditionnelle d’Europe Centrale avec Gemini. Il est accompagné par Cliff Waldron à la guitare, Mike Aul-dridge au dobro, Akira Otsuka à la mandoline, Gakusei Ryo au violon et Ed Ferris à la basse. Le violoniste est le musicien le plus inégal. Comme on le voit, le ragtime et le jazz hot sont les styles préférés du musicien.

Mené tambour battant, cet album est très varié, par l’alter-nance des tonalités, des styles et grâce au choix de thèmes de qualité. Dans Strictly Arnold qui introduit le CD initial, le banjoïste se livre à un feu d’artifice de tours de forces techniques, notam-ment sur le plan chromatique, qui démontrent un niveau en-core aujourd’hui impressionnant. Il démontre aussi sa connaissance et sa maitrise des fiddle tunes avec Tommy Jarrell et Doc Harris Hornpipe qui comporte une sublime troi-

sième partie en mineur aigu dans. Ces deux morceaux sont joués au tempo haletant des violonistes. Les ragtimes sont diversifiés et j’hé-site à choisir entre Charmaine, Doing my « Thang » et Boarman’s Way. Charmaine a un parfum désuet ac-centué par le style du violon. La mé-lodie très fluide se déroule sans que l’on remarque un changement de partie très précis. Le nom de M Street Rag évoque les célèbres ragtimes commerciaux et il étonne cependant, car il est plus futé que ces prédécesseurs et mené à un tempo rapide et servi par de bons sidemen. Wayburn’ Fiddle évoque la grille de Don’t let you deal go down, cité d’ailleurs par le violon…, cepen-dant les plans astucieux du banjo et son mordant ainsi que le dobro tou-jours inspiré de Mike Auldridge ra-chète largement le manque d’origina-

lité de la grille A Gemini est le morceau qui tranche le plus, tout d’abord par son introduction, par sa modalité mineure, puis par son style ragtime évoquant l’Europe Centrale. Les deux titres de jazz hot, Penhandle Rag et Bye Bye Blues, sont pris à des tempos bluegrass rapides agrémentés de solos brillants… Ce CD constitue un ensemble très dense par la qualité et l’originalité de ses thèmes, ainsi que par sa technicité. Un plaisir à écouter et une mine pour les amateurs de mélodies et de solos.

Pour calmer une petite faim : le Picnic Festival

Grâce au Picnic Festival, la fin de l’été garde un petit goût de vacances. Pour sa 6e édition, qui se tiendra à la Citadelle du 3 au 5 septembre, bluegrass, celtic et musique acoustique seront au menu. Le samedi sera bluegrass et acoustique. Des groupes issus des quatre coins d'Europe sont annoncés, mais en commen-çant par un nouveau groupe belge « Rocks & Ivy », dont les musiciens ont déjà fait preuve de leur immense talent dans nombre de formations (Blue Cartel, Rawhide, …). Les tchèques « G’Runs & Roses » seront de retour après leur premier passage en 2008 qui avait séduit notre public par la fraicheur de leur répertoire et leur grande virtuosité. Ils ont été élus cette année #1 European Bluegrass Band 2010 lors de l’EWOB en mai dernier en Hollande (European World Of Bluegrass, un concours avec plus de 40 groupes euro-péens). Le duo québécois Tommy Gauthier & Antoine Dufour navi-guera dans tous les styles folk, bluegrass ou jazz en mettant guitare, violon et mandoline au service de leur grand talent d'improvisation. Les deux ravissantes soeurs et chanteuses de « Toy Hearts » (UK), surveillées de près par leur musicien de père et deux autres virtuoses multi-instrumentistes, occuperont la grande scène par leur charisme et leur humour très "british". La soirée se clôturera en apothéose avec l’excellente forma-tion belgo-germano-hollandaise « 4 Wheel Drive », maintes fois récompensée à l’EWOB, avec en invitée la chanteuse Jolanda Peters , sublime voix pleine d’émotion.

Rocks & Ivry (Belgique) 16h30 G-Runs’n Roses (République Tchèque) 18h00 Tommy Gauthier & Antoine Dufour (Québec) 19h30 Toy Hearts (Grande Bretagne) 20h30 4 Wheel Drive (Pays-Bas, Allemagne, Belgique) 22h30 Site du festival : www.picnicfestival.be Renseignements : +32 (0)472 220 326

4 Wheel Drive

Bulletin d'adhésion à F.B.M.A. A renvoyer à Valérie Morin et Mathieu Rué, Châtenay 71290 SIMANDRE — avec chèque de 20,00 € à l'ordre de France Bluegrass Musique Association (abonnement et adhésion à FBMA pour un an)

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Vente CD’sVente CD’sVente CD’sVente CD’s Service offert gracieusement aux groupes avec 2 musi-

ciens adhérents à FBMA. Contact achat vente : Christopher Howard Williams 145

rue de la Croix, 74800 La Roche sur Foron

MODE D’EMPLOI : Noter l'artiste et le nom des CD que vous voulez recevoir. Envoyer un chèque pour le montant total (en y incluant les frais de port), à l'ordre de France Bluegrass Musique As-sociation (précisez le nom et l'adresse destinataire pour l'envoi

des disques). Prix unitaire : 15 € le CD, sauf mention + port :

4,75 € pour 1 ou 2 CD. Plus d’infos sur le web

Big Break BGB (Feeling home), Bluegrass Avenue (En Cavale), Bluegrass Factory (Fastory), Blue Railroad Train (Going Back to the Riverside), Cactus Pickers (Hola Tornad !), Canyon Band (From Kentucky to Louisiana), Eric Gloaguen, (3CD : Dear Old Dixie - B’downs and Fiddle Tunes for Banjo - Hot’n Blue), Eric Gloaguen & James Field (Blue Railroad Train), France Bluegrass 2: 15 € Lonesome Day (3 CD : You put the Blue in Me - Gaston Schmurtz Revival - Ode to the losers), Mary & Co (Scène 1 (10 €), et Scène 2 : Un peu d’insouciance), Quartier Français (Sitting on the Fence), Gilles Rézard (Wood, Metal & Skin), G. Rézard 10 principales techniques, méthode banjo, CD : 27€ Gilles Rézard (Recueil Banjo et CD’), Springfield (2CD : Opening et Cross over), Station (2 CD : Trucks et Space), Thierry Lecocq (Push), Various Artists (France Bluegrass), Zip Code 2025 3 CD : Et après… . - C’est une course qui com-mence -Le Nouveau Disque, et DVD (Rencontre du 3° Zip – 18 €)

GROUPESGROUPESGROUPESGROUPES

Abdoumens - http://www.aegc-buegrass.org/abdoumen.htm Acoustic River - eltofdelparis@free.fr Banjomaniacs – contact@banjomaniacs.com Bluegrass 43 – jmdelon@wanadoo.fr Bluegrass Burger – laure.bgb@libertysurf.fr Blue Grass Deluxe - rossatclaude@wanadoo.fr Blue Quitach - bluequitach@free.fr Blue Railroad Train – contact@bluerailroadtrain.com Blue Side of Town – www.bluesideoftown.de Cabine 12 - py.lechat@infonie.fr Cactus Pickers – www.cactuspickers.com Crazy Buffalo – http://crazybuffalo.monsite.wanadoo.fr Ellis Island – francois.vercambre@jeunesse-sports.gouv.fr Foxchase - michael.dorlas@t-online.de Grasstics - laurent.vue@wanadoo.fr dorian.ricaux@orande.fr Howlin’Fox http://.howlin-fox.com Jack Danielle’s String Band - gingerdude@hotmail.fr Just'in – luc.benoit1@club-internet.fr Keep off the Grass – http://keepoffthegrass.free.fr La Bluegrass Compagnie - bastidep@club-internet.fr Lampridic - lampridic@neuf.fr Les Vieux de la Old (Old Time) - j.lacote@wanadoo.fr Lone Saône – www.lonesaone.fr.st Lonesome Day – lonesomeday@free.fr Lysaa Trio - http://bbouillon.free.fr/sandwich/ Mart O'Pickers – http://www.iaho.net Mary & Co. – www.maryandco.com Mary Lou - contactmarylou@orange.fr Melting Potes - fsbanjo@orange.fr Moonshine – chowardwilliams@gmail.com Nashville Airplane – nashville.airplane@numericable.fr Nobody's Business – vince.blin@tiscali.fr On a r’trouvé les clés CElsass405@aol.com Prime Time Bluegrass - e_cousin@hotmail.com Quartier Français – www.myspace.com/quartierfrancais2 Paris Bluegrass Band – aegc@free.fr Red Barn — Roots 66 – http://roots-66.com Rosewood Bg Music – http://rosewood.neuf.fr/index.htm Signé Bluegrass – jzerr@free.fr Springfield - www.springfieldbluegrassband.fr Steppin’ Stones – jpdistel@orange.fr Tante Agathe's – tanteagathe.s@numericable.com Tennessee Stud - www.tennesseestud.com The Usual Suspects - bastide.pierre@gmail.com Turquoise Bluegrass Band – americanamusic@wanadoo.fr Two D.A.Y.S – ysavari@club-internet.fr Wyatt Fair Foot - anso.alex@gmail.com

Luthiers

- Jean-Paul Aleman : 63490 Condat-les-Montboissier 04 73 72 18 67 aleman.guitars@orange.fr

- Guitares Beuzon (Languedoc-Roussillon), Allée de Fontbonne, route d’Arles, Villevielle BP 62019 30252 Sommières Cedex 04 66 80 30 72 www.guitaresbeuzon.com

- Lutherie Celtic (Ile de France) 01 60 23 03 63 6 Cours de Verdun 77100 Meaux

- Hervé Coufleau (Saône-et-Loire) 03 85 36 95 80 www.coufleauguitars.com

- Jean Domengie (Ile de France) 01 30 51 29 57 8 rue du Mesnil St Denis 78310 Coignieres

- Pierre Lajugée (Alsace) 03 88 89 62 39 7 rue des Roseaux 67340 Ingwiller

- François Migeon (Vichy) 04 70 98 73 66 www.luthier-guitare.com

Oger (Lille) 03 20 54 60 87 daniel.oger1@free.fr

- Patrick Daniel Perrichon - lutherie violon, 11 rue pêcherie 26100 Ro-mans (Isère), 04 75 70 34 59 patperrichon@yahoo.fr

CD’s, GROUPES & LUTHIERS PAGE 13

Instrumental connu au banjo par le disque de Carl Jackson sorti en 1976 avec Glen Campbell, contenant aussi "Duelin' banjos" ou "Orange Blossom Special". Niveau : perfectionnement rapide, utilisant des positions nécessitant un petit doigt en bon état de mar-che).

TABLATURE: LITTLE ROCK GET AWAY PAGE 14

Par Bernard Bouillon PAGE 15

Septembre 03, 04, 05 Blue Railroad Train , en Indiana, Etats-Unis 05 On a r’trouvé les Clés , rendez-vous annuel à l’auberge du Remspach, au dessus de Linthal (68610) 05 Tennessee Stud au Festival de Chaumont (52000) 06 Betsy Stern et Pierre Bastide , Mocha Market, 129 West Main Street à Anderson, MO 64831 (USA) (417) 845-2555 07 Betsy Stern et Pierre Bastide , The Back Room, Barton Arts Center à Great Bend, KS (USA) 08 Betsy Stern et Pierre Bastide , Coffee Rules, 1011 Elm Street à Hays, KS (USA) (785) 621-4755 09 Blue Quitach , O’corcorans à Alès (30100) 09 au 21 Pierre Bastide et Philippe Perrard , au Walnut Val ley Festival au Kansas (USA) avec Lori Holyfield, Uncut Dawg, Jim Moose et On The Edge ... 10 et 11 Thierry Lecocq et V. Barbonne à l’Aigle en Suisse 11 On a r’trouvé les Clés , Salle annexe de la salle polyva lente, Petit Landau (68490) Tél : 03 89 48 45 74 ou 03 68 02 12 74 11 Mary-Lou, Hoboes et Lonesome Day , 10h à 12h et 14h à 17h, Espace St Lambert, Saint-Brieuc (22000) 17 au 19 Blue Railroad Train , au Folk Festival, Sud Bris-tol, Grande-Bretagne 19 Lonesome Day , Festival « Terres Fertiles », Après-midi Lanvaudan (56240) 25 On a r’trouvé les Clés , Foyer Saint Maurice, Pfastatt (68120)

Octobre

01 Just’in , 20h, restaurant « Le Cise », bois de Cise près de Ault (80460) Tél : 06 73 98 69 20 01 Thierry Lecocq et Matt Vallens à Puteaux (92800) 02 Cabine 12 au Gadjo Swing, Nantes (44000) 09 Tennessee Stud , Concert, soirée line-dance à Roche (38090) 09 Mary-Lou , et Country Horizon , Festival Country Ameri-ca, Salle des fêtes à Gièvres (41130) Tél : 02 54 98 62 62 ou 06 89 37 29 10 09 Thierry Lecocq et JP Distel à Strasbourg (67000) 16 Hoboes , 21h Salle Municipale, Couddes (41700) 21 et 22 Thierry Lecocq et Villaneau , à Damparis (39500) 22 Tennessee Stud , Country Intermezzo Festival, salle des Fêtes de Spechbach Allemagne 23 Tennessee Stud , Four Corners Music Hall à Untermeitin gen Allemagne 30 Th. Lecocq & Sarah Savoy , Festival de Loudun (86200)

Novembre 04 Blue Quitach , O’Flayerty’s à Nîmes (30000) 06 Blue Railroad Train , festival Al Ras, Espagne 06 Mary-Lou , 20h30 Théâtre de la Mare au Diable à Palai seau (91120) 13 Mary-Lou , 21h Salle Municipale à Pointis Inard (31800) 27 Tennessee Stud , Concert de soutien à l’Association caritative SBM (Solidarité Bidonvilles Madagascar) à Ril lieux La Pape (69140) 28 Lonesome Day , concert de 15h à 17h30, salle des fêtes de Baguer-Morvan (35120)

Janvier 2011 21 et 22 Tennessee Stud au Petit Théâtre de Chavanoz (38230)

CALENDRIER PAGE 16

Instruments à vendre PAGE 16

Nous lançons une nouvelle rubrique qui concerne en particulier les luthiers et plus largement, tous ceux qui ont un instrument à vendre, en publiant les références des instruments qui cherchent à changer de main (neuf ou d’occasion) et gratuitement bien sûr. Tous les luthiers qui possèdent une adresse Email ont été contacté. Quelques uns ont répondu :

Lutherie Daniel Oger : Guit. électrique : Gibson ES 335 TD de 1977 avec étui : 2600 € Guit électr.: Musima de luxe (style stratocaster) années 60 220 € Guitare Folk : Guild GAD-50, avec étui : 690 € Guitare Folk Simon & Patrick Mod. Parlor: 310 € Guitare classique de voyage Washburn Rover Mod. RO20 110 € Guitare jazz acoustique Hobner arch top: 600 € Banjo: Alabama 6 cordes: 750 € Banjo tenor VEGA 19 frettes, années 30 + étui neuf TKL : 950 € Banjo Irish tenor 17 frettes, Clareen de T. Cussen + étui : 1450 € Divers: Lap Steel Gibson BR6, années 50 avec etui: 950 € Pédale Morley Wah-volume, années 80 : 120 € Photo sur demande. Gérard Beuzon nous a répondu : « Bien sûr que ça peut être intéressant. Pour le moment vous pourriez peut-être simplement mentionner l'adresse de mon site, mais si vous voulez, pour votre prochain numéro je pourrai essayer de vous en extraire que ce qui concerne le Bluegrass ». www.guitaresbeuzon.com Patrick Perrichon nous a répondu : « Bonjour et merci pour l'in-fo. Je fabrique des violons et restaure des instruments du qua-tuor, et j'ai donc toujours dans mon atelier des instruments neufs ou d'occasion, aussi il m'est difficile de présenter tous mes instru-ments sur un site. Par contre mon atelier est ouvert a tout musi-cien en recherche d'un violon ou ayant besoin de renseignement, même si cela ne débouche pas sur une vente. Je reste après 25 ans de pratique toujours aussi passionné par mon métier que pour la pratique de l'instrument. Merci encore et à bientôt » patperrichon@yahoo.fr

Quand aux autres luthiers, leur réponse arrivera sûrement dans le prochain numéro.

Un clin d’œil de Christian La-bonne : Cela ne s'invente pas. Sur le site leboncoin.fr, il y a cette peti-te annonce avec une jolie faute d'orthogra-phe et une erreur mani-feste sur l'instrument. Il faut abso-lument que cette per-s o n n e s'abonne à FBMA et vienne au festival de La Roche sur Foron !

De Gilles Rezard : Pour ceux qui n'auraient pas dé-pensés tout leurs sous en vacances… Il y a une jolie guitare à vendre, une Martin 00018 de 1967 (n°série 219320). En acajou, avec un son assez doux et "bluesy" (Ry Cooder, Nor-man Blake). Le diapason assez court la rends très facile à jouer. 14 ca-ses hors caisse. Bref, sym-pa… Elle est vendue 2400 €.