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Juillet à Sept 2015 N° 105 Festival La Roche 29 Juillet au 02 Août Bimestriel d’information France Bluegrass Music Association Editorial: UNBROKEN, UNE BELGE HISTOIRE C'est les copains belges qui ont commencé à nous en parler à l'automne 2012, surtout Thierry Schoysmans, le mandoliniste de Sons of Navarone (et aussi banjoïste de Rawhide). Il y avait chez eux un film qui racontait une histoire autour d'un groupe de bluegrass et ça cartonnait. Aux avant- premières, plusieurs musiciens bluegrass belges avaient pu jouer avant la projection du film devant des audiences complètement nouvelles et souvent enthousiastes. Et il y avait des retombées pour la demande de concerts bluegrass. Une aubaine pour des groupes guère mieux lotis que chez nous côté programmation. Mais pas certain que le film arriverait en France. Il avait été tourné en flamand et il n'y a pas tant de films fla- mands qui sortent chez nous. Finalement, il est arrivé, presque un an après sa sortie en Belgique. Il avait changé de titre. The Broken Circle Breakdown était devenu Alaba- ma Monroe. A croire que les Belges connaissent mieux le répertoire tradi- tionnel country/folk et les Français la géographie des Etats Unis et le nom du père du bluegrass. Mystères du marketing (qui mise peut-être aussi sur la confusion avec Marylin Monroe – après tout, l'affiche du film est assez sexy). En fait, pour ceux qui n'au- raient pas vu le film, Alabama Monroe est le surnom de l'héroïne. On connaît la suite. Le film de Felix Van Groenin- gen a remporté quantité de prix dont, en France, le César du meilleur film étranger. Ce qui est curieux, avec Alabama Monroe, ce sont les consé- quences pour le bluegrass. Notre musique favorite a connu en France plusieurs petits pics de popularité grâce au cinéma. J'ignore si cela a été très perceptible pour Bonnie & Clyde en 1968 (Foggy Mountain Breakdown accompagnait une pour- suite en voiture) mais l'embellie a été réelle grâce à Deliverance de John Boorman (Duellin' Banjos) et O Bro- therF des frères Coen qui comportait plusieurs chansons bluegrass dont Man Of Constant Sorrow chanté par Dan Tyminski (qui doublait George Clooney, lequel a été déçu de ne pas pouvoir interpréter lui-même les chan- sons). Cela me semble beaucoup moins évident pour Alabama Monroe dont le succès a été davantage criti- que que populaire. Le film a reçu les louanges du Canard Enchaîné, du Nouvel Obs, de Première et de Paris- cope (et été éreinté par Les Inrocks, Libé et Le Monde, mais le contraire aurait presque été étonnant). Il a fait 400.000 en- trées en Belgique, la moitié en France. Pour mémoire, bon an, mal an, 15 à 20 films dé- passent en France les 2 millions d'entrées. Je ne pense pas que grand monde ait ac- couru aux concerts des groupes bluegrass français après la sortie du film, même s'il y a pu y avoir quelques épiphénomènes disper- sés. A titre d'exemple personnel, j'ai un jeune cousin (Clément, 22 ans) qui s'est mis au banjo après avoir vu Alabama Monroe (et sans me consulter sur le choix de l'instru- ment, le petit con !). Ce qui est inédit avec ce film est l'aventure musicale qui l'a prolongé. Je ne pense pas qu’Eric Weissberg (qui jouait la partie de banjo à la place du comédien Billy Redden dans Deliverance) ait vu sa carrière boule- versée après le succès de la B.O. du film. C'était à l'époque un musicien de studio qui avait peu de contact avec le public. Dan Tyminski est sans doute condamné à chan- ter Man Of Constant Sorrow à chaque concert jusqu'à la fin de sa carrière mais c'est toujours pour le public habituel de Union Station (certes bien plus large que celui des aficionados bluegrass). Le Broken Circle Breakdown Bluegrass Band s'est trouvé un public neuf pour le bluegrass, celui qui est tombé amoureux du film (et de sa musique qui en est évidemment partie inté- grante). Un groupe s'est en effet constitué autour du duo d'acteurs vedettes, Johan Heldenberg et Veerle Baetens et du guita- riste-dobroïste Bjorn Eriksson qui a arrangé les titres de la B.O. Ils sont accompagnés du fiddler Nils de Caster qui jouait « en vrai » dans le film, de Karl Eriksson (le père de Bjorn) au banjo, du guitariste-mandoliniste Bert Van Bortel, figure emblématique de Rawhide, et du contrebassiste Tomas de Smet. Le groupe joue de manière très irré- gulière, en fonction des disponibilités des deux acteurs-chanteurs, mais remplit les salles à chaque fois et ce succès flamando- belge au départ s'exporte désormais chez nous puisque une programmation initiale dans une petite salle parisienne a dû se déplacer à La Cigale, ce qui n'a néanmoins pas permis de faire face à toutes les deman- des et, au mois d'octobre, c'est carrément l'Olympia qui sera investi par le Broken Cir- cle Bluegrass Bluegrass Band. Et c'est com- plet depuis longtemps, tout comme le concert dont ils partagent l'affiche avec Charlie Winston à Lyon. Fort de ce succès, le groupe vient de sortir « Unbroken » un album en public qui reprend la moitié des titres de la B.O. augmentés d'une dizaine d'autres. Pour le spécialiste du bluegrass (c'est-à-dire nous autres), il y a sans doute pas mal à redire mais le public du film est à fond. Signi- ficativement, dans le dernier numéro du Cri du Coyote, ce n'est pas Dominique Fosse, tenancier de la rubrique bluegrass, qui traite l'album mais Jean-Jacques Corrio, plus habitué aux songwriters et à la country. Et il est dithyrambique. L'album est qualifié de « splendide », l'interprétation de Country In My Genes par Veerle Baetens jugée meil- leure que l'original de Loretta Lynn. JJ Corrio trouve « fantastique » Tumbling Tumble- weeds (popularisé par The Sons Of Pio- neers), de même que le banjoïste Karl Eriks- son. Et je pense que ce sont des sentiments largement partagés par ceux qui ont plus ou moins découvert le bluegrass avec Alabama Monroe. Pour ceux qui dont le quotidien est d'écouter Del McCoury, Rhonda Vincent et les Gibson Brothers (pour ne pas pren- dre les plus modernes), le jugement sera forcément plus nuancé. La partie vocale est incontestablement réussie. Veerle Baetens renouvelle en public sa belle interprétation de Wayfaring Stranger. Sa version de Do I Ever Cross Your Mind est très enjouée. A la sortie du film, j'avais été bluffé par les performances de cette actrice qui disait dans ses interviews n'avoir presque aucune expérience de la chanson. En fait, la même année que The Broken Circle Breakdown est sorti Take It All, le premier album du groupe Dallas dont elle est la chan- teuse. Du coup, l'affaire semble un peu moins miraculeuse mais peu importe après tout. Le duo avec Jo- han Heldenbergh fonctionne très bien (The Boy Who Wouldn't Hoe Corn) et parmi les nouvelles chansons de l'album public, j'aime beaucoup The Way It Goes interprété par Johan. Côté harmonies vocales, on peut déplorer l'unisson de Ain't Nobody Gonna Miss Me When I'm Gone mais, comme JJ Corrio, je trouve le quartet (ou quintet ?) a cappella de Tumbling Tumbleweeds superbe. Par contre, au niveau instrumental, les amateurs de bluegrass resteront sur leur faim. Malgré la présence de quatre instrumentaux, l'accent est mis sur les chants. Dans presque toutes les chansons, les arrangements sont dépouillés, A) sonne plus folk que bluegrass. Les rythmiques sont bon- nes mais les solos pas toujours à la hauteur. Nils de Caster est un bon fiddler. Bert Van Bortel joue sobre mais il aurait pu soigner le son de sa mandoline. Au dobro, la technique de Bjorn Eriksson (qui est bien Belge et non Suédois comme son nom pour- rait le faire supposer) s'est arrêtée aux an- nées 70 (il compense par la créativité sur l'instrumental Sand Mountain). Quant à Pa- pa Eriksson, quoiqu'en pense JJ Corrio, il est souvent à la peine. Dans le flou question rythmique (Black Mountain Rag, Cowboy Man) et passage en force à l'arraché sur Reuben's Train. Certainement pas le disque de l'année donc, même à l'échelle de l'Eu- rope, mais c'est toujours agréable de voir sortir un album qui fait parler du bluegrass au-delà du petit cercle des initiés. LE BANJARD MASQUE

Bimestriel d’information France Bluegrass Music …trées en Belgique, la moitié en France. Pour mémoire, bon an, mal an, 15 à 20 films dé-passent en France les 2 millions d'entrées

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Juillet à Sept 2015

N° 105

Festival La Roche

29 Juillet au 02 Août

Bimestriel d’information France Bluegrass Music Association

Editorial: UNBROKEN, UNE BELGE HISTOIRE C'est les copains belges qui ont commencé à nous en parler à l'automne 2012, surtout Thierry Schoysmans, le mandoliniste de Sons of Navarone (et aussi banjoïste de Rawhide). Il y avait chez eux un film qui racontait une histoire autour d'un groupe de bluegrass et ça cartonnait. Aux avant-premières, plusieurs musiciens bluegrass belges avaient pu jouer avant la projection du film devant des audiences complètement nouvelles et souvent enthousiastes. Et il y avait des retombées pour la demande de concerts bluegrass. Une aubaine pour des groupes guère mieux lotis que chez nous côté programmation. Mais pas certain que le film arriverait en France. Il avait été tourné en flamand et il n'y a pas tant de films fla-mands qui sortent chez nous. Finalement, il est arrivé, presque un an après sa sortie en Belgique. Il avait changé de titre. The Broken Circle Breakdown était devenu Alaba-ma Monroe. A croire que les Belges connaissent mieux le répertoire tradi-tionnel country/folk et les Français la géographie des Etats Unis et le nom du père du bluegrass. Mystères du marketing (qui mise peut-être aussi sur la confusion avec Marylin Monroe – après tout, l'affiche du film est assez sexy). En fait, pour ceux qui n'au-raient pas vu le film, Alabama Monroe est le surnom de l'héroïne. On connaît la suite. Le film de Felix Van Groenin-gen a remporté quantité de prix dont, en France, le César du meilleur film étranger. Ce qui est curieux, avec Alabama Monroe, ce sont les consé-quences pour le bluegrass. Notre musique favorite a connu en France plusieurs petits pics de popularité grâce au cinéma. J'ignore si cela a été très perceptible pour Bonnie & Clyde en 1968 (Foggy Mountain Breakdown accompagnait une pour-suite en voiture) mais l'embellie a été réelle grâce à Deliverance de John Boorman (Duellin' Banjos) et O Bro-therF des frères Coen qui comportait plusieurs chansons bluegrass dont Man Of Constant Sorrow chanté par Dan Tyminski (qui doublait George Clooney, lequel a été déçu de ne pas pouvoir interpréter lui-même les chan-sons). Cela me semble beaucoup moins évident pour Alabama Monroe dont le succès a été davantage criti-que que populaire. Le film a reçu les louanges du Canard Enchaîné, du Nouvel Obs, de Première et de Paris-cope (et été éreinté par Les Inrocks, Libé et Le Monde, mais le contraire aurait presque été étonnant). Il a fait 400.000 en-trées en Belgique, la moitié en France. Pour mémoire, bon an, mal an, 15 à 20 films dé-passent en France les 2 millions d'entrées. Je ne pense pas que grand monde ait ac-couru aux concerts des groupes bluegrass français après la sortie du film, même s'il y a pu y avoir quelques épiphénomènes disper-sés. A titre d'exemple personnel, j'ai un jeune cousin (Clément, 22 ans) qui s'est mis au banjo après avoir vu Alabama Monroe (et sans me consulter sur le choix de l'instru-ment, le petit con !). Ce qui est inédit avec ce film est l'aventure musicale qui l'a prolongé. Je ne pense pas qu’Eric Weissberg (qui jouait la partie de banjo à la place du comédien Billy Redden

dans Deliverance) ait vu sa carrière boule-versée après le succès de la B.O. du film. C'était à l'époque un musicien de studio qui avait peu de contact avec le public. Dan Tyminski est sans doute condamné à chan-ter Man Of Constant Sorrow à chaque concert jusqu'à la fin de sa carrière mais c'est toujours pour le public habituel de Union Station (certes bien plus large que celui des aficionados bluegrass). Le Broken Circle Breakdown Bluegrass Band s'est trouvé un public neuf pour le bluegrass, celui qui est tombé amoureux du film (et de sa musique qui en est évidemment partie inté-grante). Un groupe s'est en effet constitué autour du duo d'acteurs vedettes, Johan Heldenberg et Veerle Baetens et du guita-riste-dobroïste Bjorn Eriksson qui a arrangé les titres de la B.O. Ils sont accompagnés du fiddler Nils de Caster qui jouait « en vrai »

dans le film, de Karl Eriksson (le père de Bjorn) au banjo, du guitariste-mandoliniste Bert Van Bortel, figure emblématique de Rawhide, et du contrebassiste Tomas de Smet. Le groupe joue de manière très irré-gulière, en fonction des disponibilités des deux acteurs-chanteurs, mais remplit les salles à chaque fois et ce succès flamando-belge au départ s'exporte désormais chez nous puisque une programmation initiale dans une petite salle parisienne a dû se déplacer à La Cigale, ce qui n'a néanmoins pas permis de faire face à toutes les deman-des et, au mois d'octobre, c'est carrément l'Olympia qui sera investi par le Broken Cir-cle Bluegrass Bluegrass Band. Et c'est com-plet depuis longtemps, tout comme le concert dont ils partagent l'affiche avec Charlie Winston à Lyon. Fort de ce succès, le groupe vient de sortir « Unbroken » un

album en public qui reprend la moitié des titres de la B.O. augmentés d'une dizaine d'autres. Pour le spécialiste du bluegrass (c'est-à-dire nous autres), il y a sans doute pas mal à redire mais le public du film est à fond. Signi-ficativement, dans le dernier numéro du Cri du Coyote, ce n'est pas Dominique Fosse, tenancier de la rubrique bluegrass, qui traite l'album mais Jean-Jacques Corrio, plus habitué aux songwriters et à la country. Et il est dithyrambique. L'album est qualifié de « splendide », l'interprétation de Country In My Genes par Veerle Baetens jugée meil-leure que l'original de Loretta Lynn. JJ Corrio trouve « fantastique » Tumbling Tumble-weeds (popularisé par The Sons Of Pio-neers), de même que le banjoïste Karl Eriks-son. Et je pense que ce sont des sentiments

largement partagés par ceux qui ont plus ou moins découvert le bluegrass avec Alabama Monroe. Pour ceux qui dont le quotidien est d'écouter Del McCoury, Rhonda Vincent et les Gibson Brothers (pour ne pas pren-dre les plus modernes), le jugement sera forcément plus nuancé. La partie vocale est incontestablement réussie. Veerle Baetens renouvelle en public sa belle interprétation de Wayfaring Stranger. Sa version de Do I Ever Cross Your Mind est très enjouée. A la sortie du film, j'avais été bluffé par les performances de cette actrice qui disait dans ses interviews n'avoir presque aucune expérience de la chanson. En fait, la même année que The Broken Circle Breakdown est sorti Take It All, le premier album du groupe Dallas dont elle est la chan-teuse. Du coup, l'affaire semble un peu moins miraculeuse mais peu importe après tout. Le duo avec Jo-han Heldenbergh fonctionne très bien (The Boy Who Wouldn't Hoe Corn) et parmi les nouvelles chansons de l'album public, j'aime beaucoup The Way It Goes interprété par Johan. Côté harmonies vocales, on peut déplorer l'unisson de Ain't Nobody Gonna Miss Me When I'm Gone mais, comme JJ Corrio, je trouve le quartet (ou quintet ?) a cappella de Tumbling Tumbleweeds superbe. Par contre, au niveau instrumental, les amateurs de bluegrass resteront sur leur faim. Malgré la présence de quatre instrumentaux, l'accent est mis sur les chants. Dans presque toutes les chansons, les arrangements sont dépouillés, A) sonne plus folk que bluegrass. Les rythmiques sont bon-nes mais les solos pas toujours à la

hauteur. Nils de Caster est un bon fiddler. Bert Van Bortel joue sobre mais il aurait pu soigner le son de sa mandoline. Au dobro, la technique de Bjorn Eriksson (qui est bien Belge et non Suédois comme son nom pour-rait le faire supposer) s'est arrêtée aux an-nées 70 (il compense par la créativité sur l'instrumental Sand Mountain). Quant à Pa-pa Eriksson, quoiqu'en pense JJ Corrio, il est souvent à la peine. Dans le flou question rythmique (Black Mountain Rag, Cowboy Man) et passage en force à l'arraché sur Reuben's Train. Certainement pas le disque de l'année donc, même à l'échelle de l'Eu-rope, mais c'est toujours agréable de voir sortir un album qui fait parler du bluegrass au-delà du petit cercle des initiés.

LE BANJARD MASQUE

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NEWS

SOMMAIRE

01: Editorial (Le Banjard Masqué) 02 & 03: News 04: Jean-Marie Daviaud, l’interview 05: Casey Driessen (Dominique Guillot) 06: BB King (Jeff Tronelle) Lampridic Bluegras Band aux USA 07: Bluegrass, mes débuts 3 (Eric Kristy) 08: Festival de banjo de Saint Gervasy (M.A. Parere & Ch. Constantin) 09: Watson Blues (Philippe Bony) 10 & 11: Roger Morand, l’interview 12 & 13: Jean-Paul Aleman (Jeff Blanc) 14: Two Days Revival (Yves Savariaud) 15: Mary-Lou aux USA (Mary & Jean-Luc) 16: Brève de Bühl (Alain Kempf) 17: Groupes, luthiers et adhésion 18 et 19: Tablature dobro (Chris Elsass) 19: Petit mot de Vichy (Ch. Constantin) 20: Calendrier

The bluegrass Times Journal bimestriel de :

France Bluegrass Musique

Association

5 rue Massenet 03700 Bellerive sur Allier

http://www.france-bluegrass.org Président : Jeff Tronelle [email protected] Secrétaire : Ch. Constantin [email protected] Trésorier: Nicolas Guibout [email protected] Webmaster : Jean Lacote [email protected] Directeur de publication : François Robert [email protected] Rédaction / conception D Guillot et F Robert Abonnements : Nicolas Guibout 2491 CD 925 L’orée des Bois 73200 GRIGNON

Ont participé à ce numéro: Jean-Paul Aleman Banjard Masqué (Le) Jeff Blanc Philippe Bony Christophe Constantin Chris Elsass Dominique Fosse Frères Bandini (Les) Dominique Guillot Anthony Hannigan Alain Kempf Isabelle Kirchens Eric Kristy Lampridic Bluegrass Band Thierry Lecocq Two Days Revival (Y. Savariaud) Mary-Lou (Mary et Jean-Luc) Roger Morand Marie Ange Parere Patrick Plouchart Gilles Rézard Yves Savariaud Jean-François Tronelle Patrick Vergnaud

. Les informations données par le journal ne dispensent pas les lecteurs de com-pléter et d’adapter cette documentation à leur propre usage. Elles n’engagent pas la responsabilité de FBMA et de sa rédaction. Les citations des marques et les adresses qui figurent dans les pages rédactionnelles sont données à titre d’information, sans but publicitaire. Les prix des produits sont indicatifs et peu-vent être sujets à variation. Les opinions exprimées dans The Bluegrass Times par les auteurs des articles, ne sont pas nécessairement celles de FBMA.

Liste des CDs du Cri du coyote 145 :

BAND OF RUHKS THE GRASS CATS: The Old School Road SPRINGFIELD EXIT: That Was Then DARIN & BROOKE ALDRIDGE: Snapshots BLUE MAFIA: Pray For Rain GIBSON BROTHERS: Brotherhood ROBERT EARL KEEN: Happy Prisoner DUNDERHEAD RONNIE RENO: Lessons Learned HAYSEED DIXIE: Hair Down To My Knee CODY SHULER SUE MASSEK: Precious Memories JERRYCAN: Stony Man Mountain FARM HANDS: Better Than I Deserve BILLY HURT: Fiddlin' Billy Hurt MARY Z. COX: Blue Sky Banjo

Robert Rott, l’organisateur des jams sessions de Strasbourg, devait nous écrire un article sur ces rendez-vous musicaux qui ont lieu tous les mardis soirs au restaurant-bar le Tivali. Mais la maladie retarde provisoirement sa contri-bution. Nous lui souhaitons un prompt rétablissement et nous espérons que Robert gardera le moral dans ses épreu-ves désagréables. La santé avant tout ...

Annonce 1: pour juillet My name is Jim Nunally. I am the guita-rist with the David Grisman Bluegrass Experience and John Reischman and the Jaybirds. I will be traveling to France in July. I am planning a vacation now. Our plan is to fly into Paris, travel around for a week or then head back to Paris. I am wondering if you might be able to recom-mend any places to hear good music. Maybe some jam sessions ?

Jim Nunally

Annonce 2: pour août « We represent Hot Rize and we are coming to Tonder festival in Denmark Aug 27 and 28. We are looking got playing Europe on Aug 26 29, 30. Thanks ». Barron Ruth

Pour toute proposition (annonce 1 et 2), contactez le journal qui fera suivre �

Marie Sophie Wilson Carr et son mari tra-vaillent en ce moment sur un projet: un do-cumentaire sur John Cohen des « New Lost City Ramblers ». Pour pouvoir finir le film, ils se sont inscrits sur kickstarter, si vous vou-lez les aider (si vous avez le temps et l'en-vie), merci.

https://www.kickstarter.com/projects/1019833162/different-johns

Une indiscrétion:

Samedi 23 mai, Jean-Marie Daviaud s’est retrouvé chez Eric Preau avec Patrick Peillon et Eltof. Les 4 musiciens ont joué des morceaux à 2, 3 ou 4 mandolines, Pa-trick ou Eric prenant de temps en temps la guitare. Comme c’était dehors et pendant toute la journée, leurs doigts sont forcément un peu douloureux mais quel plaisir ! Le 26 mai, Jean-Marie a « bœuffé » chez Paul Rodriguez à Paris avec Thierry Massou-bre. Il n’a manqué que Jean-Marie Redon pour avoir le Stylix Revival.

Voici la petite newsletter de l’été de Gil-les Rézard:

L’ETM de Genève a décerné le premier Certifi-cat Prépro Instrumental Banjo à l’un de mes élèves. La note obtenue a été de 95/100 ! Ce certificat officiel est une grande première en Europe ! Les épreuves consistaient en : - Déchiffrage - Improvisation et backup sur un instrumental standard bluegrass - Improvisation et backup sur un vocal standard bluegrass - Improvisation et backup sur un standard de jazz

Des projets sont en cours pour développer l’ap-prentissage du bluegrass aux enfants dès 8 ans. Apprendre la musique par le bluegrass, quoi de plus naturel !

Pour les plus grands, il y a le stage inten-sif Bluegrass Nature, du 15 au 21 août. Planning: matin: jeu en groupe, après-midi: travail individuel ou par petits groupes et en soirée: concerts et jam Programme: travail vocal, la rythmique en groupe (backup), techniques instrumentales, savoir créer un solo à partir d’un thème, conseils personnalisés, conseils. Les pré requis restent assez faciles à maitriser, mais ils sont indispensables. En cas de doute, n’hésitez pas à nous contacter.

Pour ceux qui ne sont pas trop loin de Mâcon (71), Tom Nechville va passer à la maison le mercredi 8 juillet. Cela peut être l’occasion de rencontrer un luthier fort jovial et qui fait de magnifique banjos. Il aimerait bien jammer avec des musiciens du coin. Si vous êtes dispo, prévenez-moi, qu’on puisse organiser quelque chose de sympa.

Le 5 septembre et 3 octobre classe de jam, méthode Wernick Si vous aimez le banjo (quand il n’est pas trop bluegrassF), il me reste quelques exemplaires de « Broceliande » (environ 19 734).

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NEWS

Bilan Financier 2014

En quelques mot, le bilan n’est pas fameux, mais pas catastrophique non-plus. Il est vrai que les rassemblements organisés à Vichy, trouve presque l’équilibre, mais cela n’est pas suffisant. Il sera important de reparler de l’organisation en générale. La SACEM ne nous rate pas non plus, mais n’oublions pas qu’elle ré-munère nos artistes.

Bilan 2014 Dépense Recette

Abonnement 2014 - 3 250,00

Frais de fonctionnement (Timbres, assuranceF) 176,40 -

The Bluegrass Time (Publication et envoi) 1 662,00 -

Organisation du Spring 1 932,19 1 319,00

Concert pour Tony Rice 1 801,96 1 801,96

Organisation du Winter 9 958,72 9 041,00

15 531,27 15 411,96

Résultat -119,31

AL’PICKERS (THE) (Chambéry – 2015), Bluegrass Benoit DUPEUX (violon) Bertrand DENECHAUD (chant, mando-line, dobro) Christophe DESGRE (banjo), Nicolas GUIBOUT (chant, guitare), Etienne LAVASTRE (quelques mois, contrebasse), Remplacé par Philippe Recordon (2015, contrebasse)

BLACK MOUNTAIN BAND (Toulouse (31) – 2015), Bluegrass, Old-time, Country-Blues percussif, Irlandais, Jazz New Orleans, Gospel, « Deep South », Compositions, Reprises (de Doc Watson à Gradeful Dead)

Rémy Madureira (chant, banjo, guitare) Victor Elkaim (chant, dobro, lap-steel, mandoline) Kevin Faure (djembé, cajon) Philippe Eymery (contrebasse, banjo) Julien Casanovas (violon)

OLD TIME BAND (Paris, péniche Ana-ko – Groupe occasionel pour le festival du 30 mai 2015) Philippe Heully (banjo) Martine Heully (guitare) Vincent Blin (violon) Jean-François Le Guilcher (banjo)

DANGERFIELD PICKERS (Valenciennes (59) – 2015),Bluegrass traditionnel, Pop folk, Old-time David Appleton (chant lead, guitare) Dominique Guillot (chant lead, mando-line)

Anne Bielak est la nouvelle chanteuse du groupe Lysaa Country Band. Elle joue de la guitare. Bienvenue dans no-tre monde musical

Last Echo s’est enrichi d’une nouvelle musicienne: Chloé Silly Hernandez (violon), qui rejoint Jean-Paul Puccio (chant, banjo), Gilles Fritz (chant, do-bro, mandoline), Marc Rieb (chant, gui-tare), Olivier Fritz (contrebasse) et Jeff Gesekus (harmonica). Bienvenu sur la planète « Bluegrass » F

Plusieurs groupes nous ont informé qu’ils ont sorti les instruments à l'occa-sion de la Fête de la Musique, comme "Acoustic4", "BlueQuitach", "Bluegrass, Project", "Clodius et Oh ma Lunette", "The Dangerfield Pickers", "Just’in", "Lonesome Day", "Long Road", "Lysaa Country Band", "On a r'trouvé les clés", "Roots 66", "Steelgrass", "Sweet River Band", "Tony D and the Old Jim’s", "Two Days Revival", "Watson Bridge", "What the Folk", et beaucoup d’autres.

Nous apprenons avec tristesse que Tony D and the Old Jim’s (Dijon) se sépare après un dernier concert fin juin. Car Anthony quitte la Bourgogne pour le Languedoc. Mais Anthony continue la musique et il a monté un spectacle en solo sous le nom de « Tony D folk Singer ». Et il a d’autres projets ...

Les Frères Bandini vous annoncent la sortie de leur premier album, "Chug-a-lug !". Il est composé de 12 morceaux, réalisés en autoproduction (Steeve-al-Bibi à l'enregistrement et Djan au mastering). Ce sont des traditionnels hymnes à l'amour perdu, et autres chansons sentant bon le moonshine ou la chasse à la marmotte dans les Appalaches! Pour l’écouter : http://lesfreresbandini.bandcamp.com/album/chug-a-lug

Et si vous voulez, ils peuvent vous en envoyer, sur demande ! [email protected]

New Step à Bühl

Tony D and The old Jim’s

Cory-Door Band & Therry Lecocq Addis Abeba, Ethiopie

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Jean Marie Daviaud, l’interview Par François Robert

The Country Gentlemen

1) Quand et comment as-tu connu le bluegrass ?

J’ai connu le Bluegrass par mon frère qui en jouait au début à la guitare avec Thierry Loyer puis à la contrebasse avec Bluegrass Skinners. Nous habi-tions au Vésinet où nous avions la chance de voir souvent des groupes Bluegrass à la MJC, 2) Pourquoi avoir choisi la mando-line ?

A l’époque j’écoutais beaucoup de Roc-kabilly mais peut de personnes autour de moi pour en jouer. Après de nom-breux concerts de Bluegrass je rêvais de jouer du banjo mais mes économies ne me permirent d’acheter qu’une man-doline et heureusement. Rapidement je pris des cours avec Thierry Loyer qui excellait sur cet instrument comme sur beaucoup d’autres déjà. En parallèle j’écoutais beaucoup de jazz New Or-léans et j’étais fasciné par la clarinette et j’ai souvent trouvé que le phrasé de ces deux instruments me semblait as-sez proche. 3) Est-ce que tu joues d’autres instruments ?

A la maison il y a toujours eu des instruments, piano et guitare sur laquelle ma mère nous jouait du Bras-sens ou du Brel. Je m’ac-compagne à la guitare mais point trop n’en faut, je laisse cela à mes fils qui font ça si bien. 4) Pendant ton apprentis-sage de l’instrument, quels sont les musiciens qui t’ont influencé ?

Au début j’écoutais les Country Gentelmen et les Greenbriars Boys. Duffey me fascinait tant par son jeu que par sa voix puis Gaudreau qui était plus « jazzy ». Un jour je suis allé à la Fnac et j’ai acheté Old and in the Way et le Rounder de David Gris-man. J’ai posé le Rounder sur la platine et là le temps s’est arrêté. Je ne com-prenais pas ce qui se passait mais j’a-dorais ces notes qui ricochaient et ce trémolo qui évoluait comme une vague. Quelque chose de si nouveau et incon-nu comme si votre poisson rouge se prenait pour un dauphin dans son bo-cal. J’ai essayé d’apprendre les chorus de David Grisman pour son style inimi-table et Ricky Skaggs pour son swing (Boone Creek), Jethro Burns (Wade Ray and the Country Fiddlers) où ses chorus de mando sont tellement moder-nes, Sam Bush, Mac Reynolds pour le cross picking et d’autres qui font bien entendu partie de ce terreau. 5) Quel est l’instrument utilisé ?

Je joue sur une Krishot Garnet faite il y a un an par Eduard Kristufek, un magi-cien de la lutherie et un musicien excel-lent et chaleureux. Après avoir joué une

nuit durant sur la Garnet de Patrick Peillon au Winter de Vichy en 2013 et celle d’Eric Préau auparavant, j’ai déci-dé d’en commander une. Je me suis rendu à Prague et là j’ai joué avec d’au-tres musiciens présents, sur 3 mandoli-nes qu’Eduard avait apportées, un grand moment. Le son est précis, puis-sant, chaud. Elle est si facile à jouer et en plus elle est magnifique. J’ai joué 30 ans sur une copie F5 faite par François Vola en 1983 avec Stylix et j’ai dû m’en séparer à regret pour faire un nouvel heureux il y a près d’un an. Auparavant j’avais joué sur une Kazuga copie F5 (Bensusan avait la même) puis une Gibson A50 avec Woodpickers. 6) Peux-tu nous évoquer les grandes lignes de ton parcours musical ?

J’ai appris en regardant et en partici-pant aux bœufs à chaque fois que cela se présentait. L’expérience avec Phi-lippe Bourgeois a été le premier vrai travail, puis ma rencontre avec Thierry Massoubre et Jean Michel Gardin dans Woodpickers où j’ai appris à jouer réel-

lement en étant poussé par ces deux monstres musiciens. Stylix avec Paul, Jean Marie et Thierry où la rigueur, le travail et l’amitié nous a permis de fran-chir un nouveau cap. On répétait avec une boite à rythme que l’on coupait puis que l’on remettait ensuite pour voir si on était toujours dans le temps. Hot Rize fut notre bible. Une grande école avec Jean Marie. Lors de notre tournée aux USA nous avons eu la chance de jouer avec des musiciens incroyables lors de notre séjour chez Missy Raines puis dans les festivals où nous étions invités chaque bœuf et chaque concert était source d’apprentissage. 7) Quels sont les souvenirs les plus forts et tes plus belles rencontres avec d’autres musiciens ?

Lors de son passage en France nous avons eu l’opportunité de jouer avec David Grisman à Toulouse dans le Cloi-tre des Jacobins puis lors de son péri-ple à Paris. Nous allions chez Jean

Darbois pour jouer et j’emmenais David Grisman dans ma 2CV et il m’a deman-dé si on avait le droit de rouler avec une telle voiture sur la route. J’ai tout de suite adoré son humour. Nous avons joué toute la nuit et c’est là que j’ai commencé à comprendre son tré-molo. Le stage au festival de Toulouse avec Duffey fut un moment de grâce. Et enfin une après-midi chez Anarchie Des Accords où nous jouions avec Thierry Massoubre dans l’arrière du magasin, Tim O’Brien avec Charles Sawtelle et Nick Foster sont rentrés dans cette pièce et nous avons jammés deux heures durant, une pure merveille. 8) Quelques enregistrements ?

Crazy Duck avec Philippe Bourgeois, Stylix où nous avons enregistré un dis-que à Nashville lors de notre aventure en 1986, The Shaddy Hill Band avec Lesley Kline, James Field, Jean Michel Gardin et des participations sur quel-ques disques dont Fenario avec deux américains Dolp Rustin, Scott Fore et le groupe dans lequel jouait mon frère à la

contrebasse avec Jac-ques Rosselin et Richard Benhaïm. 9) Quel sont tes projets à court et moyen terme ?

Continuer à monter de nouveaux morceaux et jouer à plusieurs mandoli-nes avec Patrick Peillon et Eric Préau avec qui on s’est découvert la même passion pour les mor-ceaux de Grisman et d’au-tres si talentueux musi-ciens. Travailler les vocaux avec la référence en la matière, Paul Rodriguez dans South Drive où une alchi-mie s’est opérée avec Patrick Vergnaud et Phi-lippe Perrard. Nous en sommes au début mais

cela me semble très prometteur. 10) Rien d’autres à rajouter ?

Grâce au festival de Vichy depuis 2011, j’ai renoué avec ce plaisir de jouer en bœuf avec tous ces musiciens qui pas-sent, des moments privilégiés chez Denis Hinzelin et Beth Mattson ou avec Mathilde Cousin, Philippe Bony et Ber-trand Coqueugniot, écouter, apprendre et se faire plaisir. Lors du Winter de 2014, il y a eu des moments inoublia-bles (outre le concert de Russ Baren-berg) avec Laurent Vue sur une de ses compositions ou avec Patrick et Eric sur Faded Love où nous avons travaillé le trémolo Grisman, des vocaux avec Paul et James et avec tant d’autres musiciens comme Dorian, Toff, Mike, Simon etc. « Une musique qui se par-tage et se joue avec le cœur » comme a si bien dit Patrick, voilà ma concep-tion du Bluegrass.

Photo Patrick Vergnaud

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CASEY DRIESSEN, un Américain à Calais Par Dominique Guillot

Casey Driessen était à Calais du 21 au 24 mai dans le cadre du festival Violon et Chants du Monde. Il a fait le show comme on s’en doute avec son appro-che du fiddle et ses machines inferna-les. l faut préciser que le « parrain » de cet important festival dédié aux cordes frottées et vocales n’est autre que Di-dier Lockwood, originaire de cette ville et lui-même émérite utilisateur de loops

et autres séquençages sur scène. Si Didier Lockwood est à la base un pur produit de conservatoire, il a su dès son plus jeune âge quitter ce monde un peu figé pour aller s’encanailler dans les sphères du Rock progressif avec Ma-gam puis très vite dans le monde très fermé du jazz, et surtout du Bop dans lequel il reste avec Jean Luc Ponty l’un des mons-tres sacré du genre . Casey quant à lui est un peu pur produit bluegrass et à 36 ans il a à sa façon révolutionné l’approche rythmique du fiddle, en intégrant une pulsation dans les shops absolu-ment unique, et en assu-rant un savant mélange entre les genres musicaux pour en inventer un hy-bride proche du Newgrass. Né en 1978, Elève de Matt Galser au Berklee College of Boston, il a ensuite joué avec les plus grands, de Belà Fleck à Steve Earle en passant par Mark Shatz ou Chris Thile on peut dire que Casey a trouvé une place unique dans la sphère de la nouvelle mu-sique acoustique. il a sorti un premier album « 3D » en May 2006 (Sugar Hill) dans lequel sa version de Jerusalem Ridge a été récompensée par un Grammy Award pour la « meilleure perfor-mance instrumentale coun-try », il a aussi réalisé un

DVD pédagogique avec Daroll Anger et vient de sortir successivement deux autres CD « Singularity » dont la ver-sion vinyle est époustouflante au ni-veau de la pochette, et « Oog » qui est un concentré de références bluegrass et de perfor-mance sonore et musicale F Il a aussi parti-cipé à de nom-breux autres projets, avec Steve Earl, Abigaïl Wash-burn, Belà Fleck, Tim O’Brien, Franck Vignola, Darrel Scott F Enfin Casey est ré-gulièrement invité à animer des classes dans les « Violins Camps » orga-nisés sous l’égide de Mark O’Connor. Driessen et Lockwood dans la même ville il fallait organiser la rencontre, ce que nous avons fait à l’occasion de ce festival. Et la rencontre a tenu ses pro-messes, difficile de rendre sur le papier un moment sonore de cette intensité, le titre de cette rencontre était « violons croisés », entendez par là un genre de Battle comme on dit dans le 9-3F Bref ça aurait pu tourner au pugilat compte tenu qu’il arrive souvent quand

deux egos se rencontrent que la confrontation tourne ainsi. Ce ne fut pas le cas, la complicité s’est immédia-tement installée les deux univers étant parfaitement complémentaires, chacun ayant eu à cœur de servir l’autre. Les

machines devinrent des prétextes à une créativité libérées, ils se sont don-nés à un tel point qu’ils ont dépassé de plus d’un quart d’heure le temps qui leur était imparti. Entre Be Bop et Blue-grass l’alchimie a parfaitement fonction-né et donne raison à Roger H. Brown Président du Berklee quand il affirme que le « Bluegrass est au Folk ce que le Be Bop est au Jazz »F Belle expérience entre deux virtuoses, moment de grâce et de pur musicalité, reverrons nous un jour cet évènement ? Peut-être. Car Casey Driessen et Didier Lockwood ont un autre point commun, ce sont des professeurs dans des éco-les de grande renommée. Lockwood a créé une école mondialement reconnue pour la qualité des formations jazz qui y sont dispensées, et Casey Driessen vient de rejoindre la succursale de Va-lencia (Espagne) du Berklee College, en rejoignant dès ce printemps le dé-partement « Contemporary Perfor-mance Production Concentration ». Restez aux aguets car il existe aussi un département « musiques traditionnelles américaines » dans cette nouvelle mai-son et nul doute que nous allons avoir des surprises quant au intervenants prestigieux dès la rentrée de septem-breF

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REQUIEM IN PACE Par Jeff Tronelle

BB King: "Si vous n'êtes pas amoureux, faites comme nous, rêvez !"

Juste un clin d'œil au monde universel du Blues sans qui un nombre impor-tant de styles musicaux d'origine améri-cains n'existeraient pas... Après les disparitions de Freddie en 76 et d'Albert en 92, le dernier des Kings s'est retiré dernièrement au Paradis, curieuse-ment, lui qui prêchait la "bonne parole", celle d'une musique dite du Diable ... Lui, dont sa carrière fut consacrée à transmettre la Paix, la Liberté, était quelqu'un d'une extrême gentillesse, toujours souriant...

J'ai eu la chance de le rencontrer du-rant l'été 1995, lors de l'une des toutes premières éditions du festival "Blues Passion" à Cognac. Grâce à mes nou-velles fonctions de "Responsable du Off" (...), je l'ai côtoyé pendant toute la soirée lors de sa première venue, en backstage... L'un des grands moments de ma vie ! Un de mes copains, guita-riste de blues passionné, m'avait confié une vieille magnifique Gibson Les Paul à faire signer et lorsque armé d'un "Onyx Marker", à même d'aller lui de-

mander, il remarqua de suite la patine de la guitare, me félicitant de posséder un si bel exemplaire.... Le temps de lui expliquer qu'elle n'était pas ma proprié-té, nous nous sommes mis à discu-ter d'avantage et avons rapidement sympathisé ! Quelques temps plus tard, ce magnifique concert commen-çait, indicatif et gingles brillants à l'image du pupitre de cuivres qui an-nonçait l'arrivée du Roi accompagné de l'incontournable "Lucille", nom donné à toutes ses guitares (suite à une ba-garre pour une histoire de fille dans un bar de l'Arkansas en 1949...).

Planqué sur scène, côté Jardin,, assis sur un Flight case entre deux thuyas, je fût aux anges pendant la durée de sa prestation, le Roi à quatre mètres de ma planque m'a découvert en me fai-sant un gros clin d'œil complice que je n'oublierai jamais ! BB King est revenu

à Cognac une deuxième fois, en 2009, affaiblit par son diabète dont il souffrait, il jouait alors assis sur une chaise de-puis quelques temps en jurant de reve-nir à nouveau tant il aimait l'endroit.... Il souhaitait tenir sa promesse et revenir chanter en 2013, son concert fût finale-ment annulé pour cause de santé... "Je ne parle pas en anglais, je parle avec le cœur !" disait-il aux 7000 personnes venus l'acclamer ! Il fut proclamé ci-toyen d'honneur de la Ville de Cognac et une Allée porte son nom ...

Ne sachant pratiquement pas faire d'accord, plutôt par goût, improvisant des solis, il fut tout de même l'un des cinq meilleurs guitaristes au monde !! BB est décédé le 14 Mai der-nier à 89 ans, ses filles soutiennent qu'il serait mort empoisonné, un enquête est en cours.

Jeff Tronelle

LAMPRIDIC BLUEGRASS BAND AUX USA

Le Lampridic Bluegrass Band, groupe de St-Gildas-des-Bois (44) s'est rendu aux Etats-Unis du 11 au 25 avril dernier, plus précisément dans le Ken-tucky, le Tennessee, la Virgi-nie et la Caroline.

Leur voyage fut riche, dense, et essentiellement musical. Ces quatre musiciens, Harald, Franck, Mickaël et Florian se sont d’abord rendu à Nash-ville, au Station Inn Dès le premier soir, ils y ont vu un groupe d’une grande qualité, « Les Town Mountain ». Plus tard, ils devaient y rencontrer le guitariste et mandoliniste Roland White, lors d'un concert de Trey Hensley. Ro-land White a joué avec Bill Monroe, Lester Flatt et Earl Scruggs, Country Gazette, une légende ! Un autre « monument », toujours à Nashville : en se rendant à l’avant-première d’un film consacré à Sam Bush : « Revival » et dans la zone officielle, ils ont pu rencontrer et échanger quelques mots avec Sam

Bush. La rencontre avec Evie Andus, et le concert donné avec cette dernière au violon, reste également un moment fort pour le groupe.

Les quatre bluegrasseux ont joué au Pickin Porch le 20 avril, à Bristol, et dans cette même ville du Tennessee,

ils ont visité le musée consacré au Bluegrass et à la Country Music. Comme à côté de ce musée se trou-vent les studios d’une radio, la « Tri

Cities Country Radio », ils en ont profité pour discuter avec l’ani-mateur Tom White qui leurs a proposé de jouer trois morceaux en direct sur les ondes (dont une composition en français).

Mais le voyage dans ce pays grandiose ne fut pas que musical: par exemple, sur une aire de repos près de Kingsport (Tennessee), ils ont pu se mettre au volant d’un magnifique truck américain (le rêve de tout en-fantF), ou dans la ville de Lynch, petite ville d’à peine 1000 habi-tants (dans le Kentucky), ils ont visité une ancienne mine de char-bon. Un voyage musical d’une grande qualité, mais qui leur a également permis de mieux com-prendre cette région et ses tradi-

tions.

Plus d’infos : https://www.facebook.com/LBB440/timeline

Lampridic Bluegrass Band

BB King

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Bluegrass, mes débuts (3) Par Eric Kristy

Je poursuis ma petite plongée dans mon passé bluegrasseux, en vrac et sans réelle chronologie, au gré des souvenirs et des émotions qui remon-tent à la surface, et que je vous livre comme elles viennent� Le lycée Rodin, où j'étais censé étudier, est une construction de la fin des an-nées 50, tout béton, située dans le XIIIème arrondissement de Paris et qui fut un temps une "annexe" du presti-gieux Lycée Montaigne, sis dans le VIème, juste devant le Jardin du Luxembourg. Lycée pilote, Rodin est l'un des premiers établissements mix-tes parisiens, où les élèves filles ne portaient pas de blouses roses ou bleues, où l'on pouvait fumer dans la cour, et où pouvaient se côtoyer les élèves des deux sexes, dans l'un des très nombreux clubs que profs et pions passionnés avaient créés très tôt. Club d'Art dramatique, d'où émergea la si jolie comédienne Nathalie Nell, que je suivis (c'est exactement le mot!) de la Sixième à la Terminale (mais sans ja-mais l'atteindre!), et aussi Cédric Kla-pisch, des années plus tard et pour ne citer qu'eux. Les clubs de musique pullulaient égale-

ment, en particulier un "Club Brassens", que je fréquentais assidûment, et un club de jazz, où je traînais aussi beau-coup. Le groupe New Orleans (on était en plein revival) du lycée s'appelait le "Rodin's Jazz Band", qui devint les "Red Beans Band", puis les fameux "Haricots rouges", vers 1963, un groupe qui existe encore aujourd'hui ! A Rodin également, mais dans d'autres classes que la mienne, Laurent Gé-rôme (guitariste, et qui fut l'un des pre-miers joueurs de pedal-steel guitar en France) et Jean-Jacques Milteau, l'har-moniciste qu'on ne présente plus, com-mençaient à jouer ensemble des repri-ses de Brownie McGhee et Sonny Ter-ry. Autre célébrité du bahut, dans ces années 60 bouillonnantes, Hector Kal-fon, au look hyper décoiffé, dit "Hector", le Chopin du Twist" qui animait les soi-rées parisiennes déjantées avec son célèbres groupe "Les médiators" ! C'est aussi à Rodin que je fis la connaissance en 1968 du jeune Nicolas

Allwright, fils du grand Graeme (et ac-cessoirement amateur d'herbes et vé-gétaux divers), chez qui je suis allé un jour (à Saint-Cloud, je crois) pour baver devant une Martin D-28 que son père vendait, un instrument très nettement au-dessus de mes moyens, malheureu-sement ! J'imagine que c'était une (déjà) vieille et magnifique guitare qu'on s'arracherait aujourd'hui F Bref ! Tout ça pour vous dire que grâce à ce lycée, où je ne brillais guère que dans des activités autres que scolaires, je fus plongé très jeune dans la musique, toutes les sortes de musiques.

Il y eut même à la toute fin des années 60, une grande soirée Folk-Song (dont j'avais dessiné l'affiche à défaut d'y figurer), featuring (de mémoire) "The Wandering" (Bill Deraime et sa bande), le "Bluegrass Flingou 37 ½" (premier groupe de bluegrass que je voyais, avec Mick Larie, Jean-Marie Redon et Claude Lefebvre, qui allaient devenir de vrais potes), peut-être aussi Alain Gi-roux, Milteau et Gérôme, et d'autres encore, je ne sais plusF Un vrai tabac dont les murs du lycée se souviennent encore ! Dans le même temps, nous fréquentions un tout petit bar de la rue de la Clef (près de Censier), "Le Cam-pus", rendez-vous de lycéens et de musiciens qui faisaient les cons, flir-taient, et surtout bœufaient dans la cave voûtée, sombre et enfumée. C'est là que Gilbert Caranhac et moi avons rencontré pour la première fois le groupe "The New Ragged Company", composé de Phil Fromont au violon, Youra Marcus au banjo "Old time" et Gabriel Yacoub au chant (et grattant sa magnifique guitare Epiphone "Texan" sunburst). Ce très bon groupe reprenait des titres des "New Lost City Ram-blers", vedettes du folk revival de l'épo-que. Gilbert et moi nous sommes litté-ralement jetés sur ces disques 33 tours (parus chez "Le Chant du Monde" ou "Folkways"), trouvables chez Gibert ou

Vidal, pour nous imprégner des chan-sons et des harmonies vocales de cette musique du Sud si particulière et sédui-sante.

En 1969, avec Gilbert, le bac en poche, nous sommes immédiatement partis sur les routes (le romantisme "on the

road" était alors très prisé) et avons commencé à faire la manche aux ter-rasses, en particulier à l'Île de Ré, pas encore boboïsée. Avec un certain suc-cès il faut bien le dire ! Le "folk" était un phénomène très nouveau en France et l'indulgence du public était de mise pour ces petits mecs de 18 ans que nous étions et qui commençaient peut-être à se débrouiller pas trop mal ! Pour la première fois de notre vie, la musique que nous jouions en débutants très amateurs nous rapportaient ap-plaudissements, sourires féminins, et aussi quelques sousF Le début de la gloire ? (à suivre�)

J'ai commis une petite erreur dans un précédent papier, où j'ai appelé l'épouse de Bill Deraime "Clémentine". C'était bien évidemment "Florentine" qu'il fallait lire !

Eric Kristy, mai 2015

The New Ragged Company

Gilbert Caranhac

Eric Kristy

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Festival “Autour du banjo” de Saint Gervasy

Si ce n’est pas dans le Gers N Vas-y !

Bon, je jeu de mot est un peu foireux, je vous l'accorde mais à St Gervasy, il se passe désormais un festival de ban-joF. Depuis 3 ans déjà Eh! Tout est possible dans le sud !

Situé à côté de Nîmes, au soleil normalement. Cette année, accueilli par des trom-pes d'eau et de notre ami Jean venu nous chercher à la gare tout spécialement d’Albi, nous avons écouté, le soir venu, dans la salle de fêtes rempli pour l'occasion, le mer-veilleux quatuor d’Alison Brown. Pas de tentes ni de barnums cette année donc à cause de ce temps incertain !

Leur musique change du bluegrass ! C'est un mélange subtil de folk et de Jazz ou les mélodies d’Allison au banjo prédominent en duo avec un pianiste vraiment génial. Le tout accompagné de son mari bassiste, et pas manchot, et d'un admirable batteur plutôt subtil dans un jeu pas du tout envahissant. Et en pus elle parle français, ça fait plaisir et bien rigolé aussi. La soirée avait dé-buté avec nos amis, les Blue Quitach qui, pour la troisième année, annonçait les couleurs de ce beau festival familial, toujours fidèle aux morceaux tradition-nels et instrumentaux dont on aime toujours entendre leurs interprétations.

La soirée a continuée, le dimanche aussi, avec des groupes sur scène, et des jams un peu partout, pour ceux qui ont le virus de vouloir rencontrer d'au-tres musiciens (ce dont je fais partie). Il y en a ainsi pour tous les gouts. Et, ou que nous tournions la tête, on trouvait les organisateurs, Marie-Ange, le sou-rire jusqu’aux oreilles photographiant tout ce qui bouge et Patrice à la contre-basse occupé à jouer dans beaucoup de groupes de bluegrass ou de New Orleans.

Que d'énergie, de la belle énergie ! Bravo encore à eux et aux nombreux volontaires, à ceux et celles qui se sont occupés du ravitaillement. Vraiment très bien. Je vous conseille donc de venir les rejoindre en 2016 car vous ne serez pas déçu du voyage! Venez au paradis, il y a déjà un ange qui vous y accueille !

Eltof

Alison Brown Quartet, un concert exceptionnel, inoubliable

Malgré les mauvaises conditions mé-téorologiques, Alison Brown et son quartet, s’est produite à St Gervasy déplaçant les meilleurs banjoïstes d’au-delà de nos frontières.

Que ce soit Paul Bishop venu d’Angle-terre ou Lluis Gomez d’Espagne, Erick Millet, Laurent Beteille, Marc Dalmas-so, Joseph Vu Van, Gérard Le Gall, Michel Fontanel, Philippe Sala, Yves Navarre, Michel Habert, Jean-Pascal Assaly et tant d’autres amateurs ou professionnels les « ténors » du banjo étaient tous réunis autour de l’excep-tionnelle Alison. Une merveilleuse ar-tiste, délicieux mélange de virtuosité et de gentillesse qui a ravi les nombreux spectateurs.

La 1ère partie de qualité se voulait à la hauteur: avec d’abord un groupe d’ex-cellents interprètes de jazz New Or-léans constitués pour l’occasion et par-mi les meilleurs avec Bernard Anthe-rieu, Gérard Saurel, François Min-trone, Philippe Guignier, Patrice Cor-balan suivi de Blue Quitach, le groupe nîmois de référence en matière de Bluegrass. Une soirée inoubliable au dire de tous, riche en émotions, en vir-tuosité et en humilité.

2 moments particulièrement touchants: quand sur scène sont montés Hannah, sa fille pour une interprétation vocale et peu après son jeune fils Brendan pour une chanson et un petit pas de danse sous un tonnerre d’applaudissements. Alison a fait partager à son public sous le charme, toute la gentillesse qui émane de sa personne en improvisant un duo avec Lluis Gomez, en invitant sur scène ses fans banjoïstes pour un bœuf inoubliable et en se mêlant un peu plus tard avec son public pour les autographes et les photos avec beau-coup de sourires et d’amabilité.

Le lendemain elle s’est prêtée avec un grand professionnalisme et tout autant de compétence au work shop de banjo dont les stagiaires ne sont pas près d’oublier les recommandations

Marie Ange Parere

Rayonnement international pour le festival « AUTOUR DU BANJO"

Le troisième festival autour du banjo, à l’heure où de nombreux festivals met-tent la clé sous la porte a connu une effervescence inattendue et inespérée, tant de l’organisatrice du festival Marie-

Ange Parere, que du président de l’associa-tion, Patrice Corbolan, musicien de talent qu’on a pu voir dans différen-tes formations derrière sa contrebasse...

Après une ouverture exceptionnelle vendredi soir par "Alison Brown Quartet" venu directe-ment de Nashville USA qui a drainé les connais-seurs et conquis le pu-blic, dont des musiciens chevronnés venus ex-près d’Espagne ou d’An-gleterre pour faire un «

bœuf » sur scène avec elle, le festival a ouvert ses portes dès le samedi matin avec des stages de musique banjo, guitare, dobro etcF et un Work Shop organisé par Alison Brown elle-même particulièrement suivi des banjoïstes y compris des meilleurs.

Sous le parrainage de l’excellent Jo-seph Vu Van musicien accompli (banjo, guitare pianoF) le village de Saint-Gervasy a vécu tout le WE aux sons des banjos 4 cordes, 5 cordes, old time, classiques... mais pas que : ce festival « Autour du banjo » laisse une large place au jazz, au bluegrass, au folk, au blues, à la musique manouche, irlandaise, fanfare New-Orléans F Festival de rencontres de musiciens en tous genres et de tous horizons qui, pour les uns, viennent jouer bénévole-ment de toute la France, Gap, Lille, Grenoble F pour les autres, « faire le bœuf » dans tous les coins du festival, jusque tard dans la nuit pour le plaisir de tous.

Des jeunes musiciens sur scène, des amis qui se retrouvent après 20ans, des rires, des fous rires, des défis, des rêves, des talents qui se regroupent, des formations qui s’organisent pour un soir et qui se promettent une vérita-ble participation pour la prochaine édi-tion F C’est ça aussi le festival autour du banjo.

Et pour finir une équipe de bénévole soudés et efficaces qui vient sceller la réussite de ces trois jours dédiés à Jac-ques et Henri, participants du dernier festival, disparus depuis. Tous se sont déjà donné rendez-vous les 10, 11 et 12 juin 2016 pour la quatrième édition du festival "autour du banjo" même si, comme cette année, il pleut des cordes.

Marie Ange Parere

Les professeurs du stage de La Roche Mathilde Cousin - Chant Mary Reynaud - Chant Anthony Hannigan - Mandoline Mark Woodyatt - Violon

Roy William - Guitare Ed Lick - Banjo Dave Sporenza - Contrebasse Pierre-Yves Lechat - Banjo Raphaël Maillet - Violon

Dorian Ricaux - Mandoline Jimmy Josse - Guitare Rythmique Pierre Bastide - Dobro

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Watson Blues par Philippe Bony

Un bien bel instrumental, ce Watson Blues, écouté pas plus tard que ce ma-tin, dans sa version de 66 par Doc Wat-son & Bill Monroe (il y a aussi une très belle version de Tony Rice & David Grisman !). Pas de prouesses techni-ques ni de vitesse inconsidérée, tout dans le feeling, le "blues" justement. Avec le plan de guitare qui entame le mor-ceau et remet la mandoline en jeu à chaque reprise F Le blues des petits blancs du sud-est étazunien, compo-sante essentielle du style d'Arthel Lane Watson, cet homme enraciné dans l'uni-vers montagnard de Caroline du Nord. D'ailleurs il inclut "Country Blues" de Dock Boggs, "Nashville Blues" des Delmore Brothers, et "Deep River Blues" dans le premier album paru sous son nom de scène, "Doc Watson" en 1964.

Là-dessus, mon téléphone sonne, c'est François Robert, le rédac-chef du Bluegrass Times, qui me passe com-mande d'un article urgent : Richard Watson est décédé le 1er juin d'une crise cardia-que. En fait François n'a pas téléphoné, il a envoyé un courriel, mais il aurait pu, et puis c'est moi qui raconte, je fais comme je veux. Une semaine avant, je n'aurais su vous dire qui était ce Ri-chard Watson, mais sur le forum FBMA (france-bluegrass.org), la nouvelle était déjà tombée grâce à Laurent Vue. Peu d'informations disponibles à propos du petit-fils de la dynastie, Richard, moins connu que son père, Merle, lui-même infiniment moins célèbre que Doc. Cela pour expliciter l'introduction du présent article: Watson Blues, la tristesse d'une famille de musiciens dont plus per-sonne ne perpétuera l'héritage.

Richard ne reprend pas le flambeau après la mort de Doc en 2012, mais avant. Il joue depuis plus de vingt ans et à de nombreuses occasions (tournées en Europe ou aux Etats-Unis) le rôle de son père, accompagnateur et faire valoir de Doc. Il a commencé en 1991, surmontant peu à peu son im-mense trac et offrant à son grand-père ce qu'un fidèle accompagnateur comme Jack Lawrence ne pourra ja-mais offrir, les liens du sang, l'illusion que Merle est d'une certaine façon en-core là. Doc disait qu'une des plus bel-les choses qui lui soient arrivées depuis la mort de Merle, c'était que Richard se soit mis à la guitare. D'après ce que j'ai pu en entendre, son style, assez blues, est proche de celui de Merle. En 1992 il enregistre l'album "Feeling The Blues", dédié à son père, disparu à 36 ans dans un accident de tracteur sur le domaine de la ferme familiale.

Et surtout, depuis sa création en 1988, il "fait partie des meubles" au MerleFest et en co-assure la légitimité. Ce festival, organisé par Doc à la mémoire de son

fils, a lieu chaque année le dernier week-end d'avril à Wilkesboro (NC) dans la plaine à l'ouest de Deep Gap, le fief de la famille Watson. Avec 14 scènes et 4 jours de musique non-stop, il attire jusqu'à 80000 personnes, est l'un des plus importants festivals de

musique aux Etats-Unis et la troisième attraction touristique de Caroline du Nord. Le MerleFest offre un mélange de bluegrass, musique acoustique contemporaine, blues, folk, old-time, cajun, jazz, country, celtique, america-na, rock et auteurs-compositeurs-interprètes. Le festival nomme cela "Traditional plus". Doc expliquait ce nom ainsi: - Quand Merle et moi avons commen-cé, on a appelé notre musique du "trad plus". Cela signifiait la musique tradi-tionnelle de la région des Appalaches plus n'importe quel autre style que l'on avait envie d'incorporer. Dès le début, les organisateurs et moi avons été d'ac-cord sur le fait que la musique du Mer-lefest, c'est du traditionnel plus.

Par exemple, en "plus" de passer avec leur configuration musicale attendue, les artistes peuvent souvent y être ap-préciés sur l'une ou l'autre des nom-breuses scènes dans des jam sessions offrant des combinaisons inhabituelles de musiciens.

Richard Watson est nominé pour un Grammy Award 1999, catégorie "Best Traditional Folk Album", à l'occasion de la sortie de l'album "Third Generation Blues" produit et réalisé en coopération avec son grand-père. Seulement eux deux et T. Michael Coleman à la basse sur ces quatorze pistes, véritable col-lection de tubes. Jugez plutôt : du "Honey Please don't Go" de Bukka White à "Summertime" des frères Gers-hwin, en passant par "House of the Rising Sun", "Saint James Infirmary", "If I Were a Carpenter" de Tim Hardin (autrefois repris par notre Johnny natio-nal) et autres "Milk Cow Blues" ou "Columbus Stockade Blues" ! Un album très plaisant, même si pas essentiel,

enregistré, mixé et masterisé par Bill Wolf (l'homme à qui Tony Rice confiait toutes ses réalisations), et ensoleillé par la voix chaude et inimitable de Doc.

Richard est aussi présent sur l'album " Around the Table Again" (Doc Watson with Frosty Morn), moins intéressant à

mes oreilles. En revan-che, ne serait-ce que pour sa valeur de témoi-gnage, les entretiens inclus ou le livret de 72 pages avec photogra-phies rares qui l'accom-pagne, le triple album "Legacy" paru en 2002 et produit par David Holt intéressera davantage le passionné de saga wat-sonienneF Il obtiendra le Grammy 2002, tou-jours dans la catégorie Best Traditional Folk Music (Doc en aura au total remporté sept, plus un pour l'ensemble de son œuvre).

Dans un des entretiens, Doc explique l'origine du surnom. Au cours d'un enregistrement radio-phonique en public, le

présentateur, remarque son prénom désuet (Arthel) et peu radiophonique, déclare qu'il a besoin d'un surnom sim-ple. Quelqu'un dans la foule crie "Call him Doc!" (appelez-le "Doc"), en réfé-rence au personnage de Conan Doyle, le docteur Watson, fidèle compagnon de Sherlock HolmesF

Voilà. J'ai évité de me laisser entraîner dans des considérations sur Doc et le formidable impact qu'il a eu sur la musi-que, particulièrement en ce qui concerne l'évolution du jeu de guitare. En espérant ne pas devenir un habitué de la notice nécrologique dans ce jour-nal, je joins les précisions suivantes concernant la famille :

Doc Watson 1923-2012 – son épouse Rosa Lee Watson 1931-2012 Leur fils Eddy Merle 1949-1985 et leur fille Nancy Ellen 1951- Leur petit-fils Richard Eddy 1967-2015. (Eddy en hommage à Eddy Arnold, et Merle en hommage à Merle Travis).

Richard Eddy Watson

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Roger Morand, l’interview par François ROBERT

Pourquoi présenter un groupe Cajun dans une revue bluegrass ? Plusieurs raisons. D’abord, Patrick, violoniste de cette formation est adhérent de FBMA, et il est plutôt sympa de s’intéresser aux musiques qui font vibrer nos adhé-rents � Ensuite, Morand Cajun Band a une actualité qui intéresse tous les fes-tivaliers puisqu’il s’est produit au festi-val de St Gervasy en juin avant d’aller à Craponne-sur-Arzon le vendredi 24 juillet à 19h00.

Morand Cajun band est un groupe né en 1994 et qui jusqu’en 2005, fera une synthèse des diffé-rentes musiques actuelles et pas-sées des Francophones de Loui-siane. A partir de 2006 le groupe se scinde en 2 formules différen-tes afin d’approfondir chaque style:

Morand cajun band est un groupe entièrement acoustique qui joue, certes, le répertoire des standards cajun et zydeco, mais qui met aussi l’accent sur des répertoires peu connus ou ou-bliés, vieille musique Acadienne pour le cajun, avec réintroduction de danses disparues en Louisiane tel les jigs, reels, ou mazurkas et qui, pour la musique noire, n’hésite pas à réintro-duire du blues Lala, de la musique créole et du zydeco acoustique avec violon.

Bandzydeco est un groupe axé sur les musiques actuelles de Louisiane, bien que jouant, entre autres, de la musique Cajun. Celle-ci est ici électrique et contemporaine et plus tournée vers le zydecajun. Le zydeco est la princi-pale source d’inspiration du groupe. Toutes ses formes y sont présentes, du plus classique Boozoo Chavis, au plus blues Clifton Chenier, du plus ru-ral John Delafose au plus urbain (Texas zydeco) avec une partie du ré-pertoire réservée au new zydeco et bien sûr à la composition personnelle.

Le groupe : Roger MORAND (accordéons, chant), Patrick PLOUCHART (violon, chant)., Jean-Marie FERRAT (guitare acousti-que, chœurs), Guy VASSEUR (washboard, triangle, choeurs),

Roger Morand Accordéoniste reconnu comme un des spécialistes Européens des genres Cajun et zydeco, il commence l’accor-

déon chromatique à l’âge de 6 ans. Adolescent, il se tourne vers le rock puis le folk et passe par la même occa-sion à l’accordéon diatonique. En 1974, il forme son premier groupe de musique cajun (Tape Ferraille). C’est en 1978, lors d’un premier voyage en Louisiane, que son mentor musical Nathan Abs-hire (accordéoniste peau rouge) lui conseille de s’intéresser à la musique Zydeco et lui présente John Dela-fose qui lui enseigne sa technique et lui donne l’amour de ce style. Il est présent de longue date sur différents types de scènes, allant de celle du trad. à celle de la world music, en passant par les scènes blues, jazz, rock ou country, sans oublier les lieux spécifiques dé-

diés à l’accordéon. Il participe depuis cette époque à de nombreux festivals et spectacles, tant en France qu’à l’é-tranger (Plus de 3000 représentations en Europe et aux Etats unis. De 1998 à 2004, avec l’éducation nationale, il

intervient auprès des scolaires (plus de 400 représentations pour les jeunesses musicales de France): Son spectacle « Laisse le bon temps rouler » retraçait l’histoire des Cajuns par le biais de toutes les formes de musiques ayant influencé le style, avec la participation du jeune public. Il donne aussi des cours et des stages d’accordéon diato-nique.

Patrick Plouchart (violon, chant) : il s’intéresse au folk amé-ricain dès les années 1970. Puis il se tourne vers les musiques francophones d’Amérique du Nord, en pratiquant avec brio le violon tant acadien que cajun pendant plus de 20 ans dans le groupe Nordiste "Estaminet". Journaliste musical et militant acharné (mais sou-riant) de la cause franco-américaine, il est partout où il en est question. A noter que c’est le seul violoniste "Franco-cajun" d’origine chtimi à être né au Sé-négal.

Jean-Marie Ferrat (guitare, chant) : guitariste autodidacte, il finit par par-faire sa formation musicale à l’IMFP de Salon-de-Provence. Il vient du monde du rock et du blues. Il a longtemps ac-compagné le guitariste de blues Rolf Lott. Au début de l’année 2005, il ren-contre Roger Morand et les musiques de Louisiane. Depuis, il est bassiste dans la formation électrique Roger Mo-rand & Bandzydeco et guitariste dans la formation acoustique Morand Cajun Band.

Guy Vasseur (washboard, snare drum, tit fer et chant): Issu d’une famille de musiciens, école de musique, méthode Dante Agostini. Il rentre très tôt dans le band New-Orleans de son père, avant de participer à diverses formations rock, country ou blues. Un zeste de zydeco blues en hom-mage à de grand classique du genre,

Morand Cajun Band

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Roger Morand, l’interview par François ROBERT

L’Interview de Roger Morand Que représente pour toi la musique cajun ?

C’est celle qui colle le plus à ma façon d'être. Les paroles me vont les sons me vont, le mélange trad., rock, blues world et tout le tralala aussi. Je ne parle même pas de l'accordéon qui m'électri-que toujours le poil comme au premier jour. L'art de vivre, la bouffe la convivia-lité l'entraide, l'assimilation douce des autres en adoptant les bons trucs des derniers arrivés, le coté village gaulois d'Astérix face aux Romaiméricains, l'accueil, l'accueil et l'accueil F Je n’ai pas besoin de me forcer pour jouer ça, je baigne dedans depuis l'adolescence, je ne suis pas né en Louisiane, pas de complexes, je n’ai pas besoin de me mettre une casquette avec marquée « Born in the bayou » dessus pour faire plus vrai que vrai. Ma vie de tous les jours, ma façon d'être, de penser et d'agir font de moi un cajun ou un créole tout à fait acceptable, la preuve c'est que quand je discute avec un de mes potes qui en est un "vrai" ; on n’a pas vraiment l'impression d'être très diffé-rent Qui sont tes maîtres ?

Pour le cajun: Les pionniers tel qu’A-médé Ardoin, Mayeus La-fleur, Lawrence Walker ainsi que les violonistes Dennis Mc Gee et Sady Courville. La période allant de l’après-guerre à la fin des années 70 avec Nathan Abshire, Iry Lejune, les Frères Balfa, ainsi que la Fa-mille Ardoin, de Bois sec à Morris en passant par les frères, les cousins, amis et alliés de la famille, pour la mu-sique créole. Pour le Zydeco : Le zydeco rural des années 70 - 80 avec en tête de liste John Dela-fose, Boozoo Chavis et autre Zydeco force Puis le nouveau zydeco : Keith Frank, André Thierry, lil Nathan, Same old two step etF.la nouvelle scène Texane. Comment choisis-tu ton répertoire ? Le répertoire tourne autour de 3 axes : une grosse part de traditionnels, quel-ques reprises de gens que nous consi-dérons comme essentiels dans la culture Louisianaise, et des compos, le tout interprété de manière personnelle. Nous ne recopions jamais quelqu’un à l’identique, n’étant pas des clones et s’agissant de musiques a l’origine non écrites et mouvantes. Où puises-tu ton inspiration ? En partie auprès des anciens musiciens Créoles et Cajun que j’ai pu côtoyer dans le passé, en partie sur collectage papier ou sonore, en partie au contact des acteurs actuels de ces musiques, et par rapprochement en ré-incluant des apports extérieurs qui souvent on déjà eu une influence méconnue ou oubliée sur ces styles

Comment vois-tu la musique cajun ? Je pense que la musique cajun et zyde-co est très vaste. Je ne vois pas l'inté-rêt de jouer comme machin ou bidule, puisqu'ils existent déjà, autant jouer comme moi-même en forgeant une identité propre avec les mecs avec qui je joue, ce qui ne veut pas dire qu’untel ou untel ne m'a pas influencé. Il existe un blues anglais bien sympathique et bien différent de celui du delta (Mississippi), je ne vois pas pourquoi il n’y aurait pas un cajun et un zydeco français F vu que les Cajuns et Créo-les de Louisiane ou du Texas n’ont pas l’air d’être gênés bien au contraire, puisque, entre autres, MCB passe sur des radios là-bas. Pour ma part, c’est le plus beau des remerciements. Comment un français peut pratiquer cette musique en ayant pratiquement aucun lien identitaire, généalogique et familial de jouer cette musique, juste par amour ? Il y a des Chinois qui jouent du Wagner, des japonais qui font du musette, et même des groupes US qui font du trad. Auvergnat ... et c'est tant mieux ! Les premiers qui ont fait connaitre les musi-ques US en France, étaient français. Si personne ne peut jouer chez l'autre ou jouer la musique de l'autre on va tous finir en ghetto et toutes nos jolies musiques vont se scléroser, car toutes les musiques sont issues de mélange, les US comme les autres. Ex: Cajun = Français Américain + Hispanique + Indien + Antillais (Blancs et Noirs) + Africains + + + ... Est-ce que vous avez déjà joué (concert ou festival) avec des grou-pes bluegrass à la même affiche ? Dimanche prochain (NDLR : 13 et 14 juin), par exemple Festival de banjo à St Gervasy. Autrement on a été à l'affi-che avec des groupes de bluegrass et on a même joué avec des bluegras-seux (surtout des banjoïstes, va savoir pourquoi). Dans les années 70/80 l'interaction bluegrass/cajun était fré-quente, et pas mal de musiciens navi-guaient entre les deux. C'est aussi vrai pour le milieu old time : par exemple ce weekend end on joue à la fête des vio-lons populaires de Sauve (NDLR : 5 au 7 juin) nous sommes à l'affiche avec Paulo et Nadine Bruguière, violoniste et banjoïste d'old time (Nous avons déjà souvent joué ensemble car pour les compter il faudrait me rajouter des mains et éventuellement quelques pieds). On a tapé des morceaux sur scène avec des gens comme Charlie Mc Coy, par exemple. J'ai même com-mis il y a très longtemps deux enregis-trements sous le nom de Brouteurs Cosmiques avec Eric La Chaseigne (banjo) Laurent Cholvy (mandoline) et Laurent Chatourel guitare, pedal-steel). Il est curieux qu'on ait un public et des lieux de gig si différents en jouant les mêmes morceaux, en effet cet été par exemple on passe du milieu country au milieu folk après un détour par le blues, le rockabilly, les "cultureux", les fans de banjo, les jazzeux, les fêtes agrico-

les ou locales dont on raffole F L’actualité musicale: Débouchez vos oreilles, prenez vos tentes et vos mémés, ça va guincher ! Hier, il y a eu les "Rencontres du Col-lectif Manja-Pelos" à Sauve (30) en juin, les "3ème Rencontre autour du Banjo" de St Gervasy et la Fête de la Musique à Nîmes. Demain, 03 juillet: 20h au foyer Adages de Mont-pellier (34). 05 juillet à Vauvert (30) chez les Bic-kers. 17 juillet: 20h, La Guinguette de Lec-ques (30) 08 août: 20h à Montagnac (30) Et les 3 points forts sont évidemment le Festival "Country Rendez-Vous" de Craponne, mais aussi l’International Cajun & Zydeco Festival "ZydecoZity", à Raamsdonksveer (Pays-Bas), le plus gros festival européen zydeco et ca-jun et le Festival des Cousins et Cou-sines, "Culture des Terres d'Amérique" à Loudun (86) le 16 octobre. Discographie Cajun sauvage: “Zydeco Rock” (Voice VO 321) - (épuisé) (Cajun/Zydeco) Caïmen: “Pastaga” (Adiva production 125 bmp) - (épuisé) Various artists: “Le tour du monde de l’accordéon” (FLG production wag 3221) - (épuisé) (Cajun/Zydeco) “Une p’tite histoire d’accordéon diatonique” (ARB 178002) - (épuisé) Bandzydeco: “When I’m up” (Muance production MUK 093004) - (épuisé) (Cajun/Zydeco) Roger Morand & Cajun Mic Mac: “Les blues a Bébé” (Auto production CMM 01) - (épuisé) (Cajun/Zydeco) Brouteurs cosmiques: “Brouteurs favorites” (épuisé) (Cajun/Zydeco) + (US) + (BLUEGRASS) “Le beau dans son auto” (épuisé) (Cajun/Zydeco) + (US) + (BLUEGRASS) Morand Cajun band: “Bal Cajun made in France” (Trad Mag VTMCD 100-1) - (épuisé) (Cajun/Zydeco) “Morand Cajun Band" ARB 1995 - (épuisé) (Cajun/Zydeco) "Hey Arriba" Auto prod 1997 - (épuisé) (Cajun/Zydeco) Morand Cajun band: “Un aut'tit bout" L'autre distribution (épuisé) (Cajun/Zydeco) Celtic reelers: “Celtics Magazine cd / Celtics volume 3” - (épuisé) (Celtic) “Sleep sound in the morning” (Frémeaux & associés fa 436 nd 215) - (Celtic) Liane Edwards: “Inside the machine” (Mimetic sound) - (US) Highway: “Vivre sur le dos” (RJCSM 926665) - (épuisé) (US) Various artist: “Be Irish music tour” (Mc Ben music mbm 2001) - (épuisé) (Celtic) “Saint Patrick Spirit” (MCA mcd 84007) - (Celtic) Morand Cajun band: “Une pias icite F Une pias là-bas F” 2013 (Cajun/ Zydeco) “Marcher plancher” (auto prod zyd) 2015 (Cajun/Zydeco) Roger Morand & Bandzydeco: “attention Cajun” (Auto production Zyd 195821) 2008 (Cajun/Zydeco) “Fous pas mal” (auto prod Zyd) 2011 (Cajun/Zydeco) Peut-être il en manque

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Jean-Paul Aleman, l’interview Par Jeff Blanc

Bien connu et apprécié des guitaris-tes qui fréquentent les meetings bluegrass de Vichy, Jean-Paul Ale-man a débuté son activité de luthier en Normandie en 1995. Depuis 2001, il a installé son atelier dans le Puy-de-Dôme, à Condat-lès-Montboissier. Les guitares qui en sortent sont de véritables chefs-d’œuvre, spécifique-ment conçus pour leurs commandi-taires, en fonction de leurs désirs et de leurs goûts. - Qu’est-ce qui motivent tes clients quand ils te demandent de leur fabriquer une guitare ? C’est bien sur le son qui va motiver le client, mais aussi les choix esthétiques. C'est-à-dire que parmi la variété d’essences de bois dont je dispose (zirocote, cocobolo, amourette, ébène, acajou, épicéa d'Adirondack et d'En-gelmann, palissandres, éra-ble flammé et pommelé...), je propose au client selon les règles acoustiques définies, et c’est lui qui choisit les bois, ça n’est pas moi qui lui impose. L’intérêt d’avoir du stock, c’est que dans une essence particulière, il va y avoir plusieurs esthétiques possibles. Ca n’est pas du tout la même manière de consommer que quand tu vas acheter une guitare dans un magasin. Là, la concep-tion est faite avec le client. Je le dirige au départ sur le choix des bois, et après, tout est fait de concert. D’autre part, comme je ne travaille que par bouche à oreille, et que j’évolue dans un monde qui concerne généralement la musique américaine, la plupart de mes clients me connaissent déjà. Ils vien-nent me voir essentiellement pour des guitares acousti-ques traditionnelles, avec un certain nombre de références par rapport aux guitares américaines. - Fabriques-tu également d’autres instruments ? J’ai fabriqué pas mal de gui-tares archtop, mais j’en fais moins maintenant. C’est le même travail de sculpture que sur une mandoline, mais en plus gros, et donc physiquement plus dur. J’ai aussi fabri-qué quelques mandolines, mais je ne pense pas être aussi performant que des gens comme Hervé Coufleau, ou d'autres spécialistes de cet instrument. Pour l’acoustique, ça va, mais c’est tout le travail d’ajustement en miniature qui est vraiment très délicat à réaliser. Mal-gré tout, je referai sans doute une F5 un de ces quatre pour le fun. - Y a-t-il un son Jean-Paul Aleman ? Il y a effectivement toute une évolution qui fait qu’il y a des caractéristiques particulières concernant mes instru-

ments. Par exemple, pour les barrages, je n’utilise presque exclusivement que du red spruce. On ne doit pas être nombreux à l'utiliser en France. Ça donne à l’instrument un son un peu vintage, et, sans rentrer dans les dé-tails, j’ai une manière particulière de barrer mes tables, certaines barres étant cintrées pour équilibrer les ten-sions. Il y a tout un travail sur l’équilibre des barrages, qui est particulier et qui fait que mes instruments ont un sustain un petit peu accru, et ce son un peu vintage. Dans le petit monde de la lu-

therie française, on se connait un peu tous, surtout l’ancienne génération (dont je commence à faire partie main-tenantF) et quelques collègues m'ont confortés dans mes réflexions sur le sujet (Plutôt des fabricants de classi-ques : Martine Montassier, Michel Don-nadey, etc...). Après, c’est le fait de travailler sur l’acoustique tout en ayant une réflexion théorique généraliste. - Ne cherches-tu pas à fabriquer le Graal, la guitare idéale ? Non, le Graal n’existe pas. Ce qui va être le Graal pour quelqu’un, ne le sera pas forcément pour quelqu’un d’autre. Par contre il y a certains éléments qui

font que certains instruments sont ma-giques, d’autres beaucoup moins. Je pense aux vieilles Martin, par exemple, qui sont extrêmement recherchées, pour ce son vintage et pour ce grain qu’on retrouve sur les médiums et les aigus. Ça vient de l’âge des instru-ments, des essences de bois utilisées à l’époque ainsi que des méthodes de travail. Jusqu’au début des années 40, chez Martin, tout était fait à la main, avec un cahier des charges très précis. Ce qui fait la particularité de ces instru-ments-là, c’est qu’ils ont aujourd’hui 70,

90 ans, voire plus, et qu’ils ont été joués pendant toute cette période. Ça leur donne une maturité qu’on n’est pas censé avoir avec un instrument neuf. Plus l’instrument est performant au départ, plus ses qualités vont se déve-lopper avec le temps. La difficulté est d’avoir tout de suite un instrument qui a ces qualités. - Quelles sont les rai-sons pour lesquelles le son s’améliore avec le temps ? Il faut un certain nombre d’années de jeu pour que l’instrument s’ouvre com-plètement. Petit à petit, ses fréquences changent, en s’adaptant plus ou moins au jeu de l’instru-mentiste. Lors du vieillisse-ment de l'instrument la structure de la table va changer d’où l’importance de la matière, de la ma-nière dont elle est renfor-cée - c'est-à-dire tous les barrages - ainsi que de les bois utilisés pour ceux-ci. Selon les essences utili-sées, les tables n'évolue-ront pas de la même la même façon. Après, la manière dont la caisse va projeter va donner égale-ment à l’instrument une personnalité. Par exemple, l’acajou a tendance à pro-jeter mieux les médiums et les aigus et moins les bas-ses. Le palissandre de Rio qui est un bois avec une densité bien précise, va

avoir tendance à favoriser la projection des basses et des médiums dans cer-tains cas. Tout dépend des matériaux qu’on uti-lise. Si on a une table qui permet beau-coup de longueur de note, avec des aigus très clairs ça va également proje-ter aussi l’ensemble. Il y a un exemple très flagrant, c’est la fameuse D-28 de Tony Rice de 1935, guitare ayant ap-partenu à Clarence White. Elle est en palissandre de Rio, avec un son extrê-mement clair, et des basses également très claires, mais je ne pense pas que ce soit le Rio qui fait ça, c’est plutôt la table.

Vichy, 2013, Photo F. ROBERT

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Jean-Paul Aleman, l’interview Par Jeff Blanc

- Comment essayer de reproduire ce son « vintage » des guitares d’avant-guerre ? Pour quelqu’un qui cherche vraiment le son vintage Martin, il faut vraiment se rapprocher au mieux des bois qu’on utilisait à l’époque, comme le red spruce des Adirondacks, ou des aca-jous qui correspondent, et le palissan-dre de Rio pour une D-28, etc. Mainte-nant, le Rio n’est pas une obligation. Il y a des essences qui sont tout aussi performantes. Le palissandre de Mada-gascar, par exemple, un bois très beau, est à mon avis aussi performant que le Rio. Evidemment, il lui faut du temps de séchage. C’est un bois très difficile à obtenir aujourd’hui. Parmi les essences qui sont encore commerciali-sées, je pense au cocobolo (dalbergia retusa), qui pousse en Amérique Cen-trale et utilisé depuis longtemps en lutherie. C’est en fait un véritable palis-sandre, très proche du Rio (dalbergia negra) visuellement, avec une densité légèrement supérieure et intéressant du point de vue acoustique. Je trouve qu’il permet de projeter mieux certai-nes fréquences que le Rio. Ensuite, on peut trouver du palissandre d’Indoné-sie, mais sa densité n’est pas terrible et il n’est pas aussi performant que le palissandre indien, qui lui est intéres-sant quand il est très vieux. Tous les palissandres indiens que j'ai ont 30 ou 40 ans. Ils sont très intéressants à utili-ser mais délicats à travailler, car fragi-les. Il y a des risques de fentes, surtout en cintrant les éclisses, mais le palis-sandre se travaille bien d’une manière générale. Il est très difficile d’en trouver du vieux maintenant. Pour qu'il soit intéressant à utiliser, il doit avoir des veinages serrés. - Certaines espèces de bois étant maintenant protégées, as-tu vu une évolution depuis le début de ta car-rière pour te fournir? Le commerce des essences historiques est aujourd’hui interdit ou extrêmement réglementé. C’est valable pour l’acajou du Honduras ou le palissandre de Rio, utilisés dans les années 30 et avant, et

jusque dans les années 60 par Martin. Ces espèces ont aujourd’hui pratique-ment disparues. Jusqu’en 2012, 2013, on arrivait encore à avoir de l’acajou du Honduras, mais des arbres tout ré-cents, avec des pousses trop rapides,

donc inintéressants. Se fournir de-mande beaucoup d’investissement, de déplacements, trainer à droite à gau-che, être à l’affutF Des fois il y a des trucs qui peuvent être bien et il s’avère que non. C’est souvent le hasard qui

fait qu’on tombe sur un truc exceptionnel. Par exemple, j’ai eu la chance de récupérer un superbe plateau d’aca-jou du Honduras datant des années 40, coupé probablement pendant la guerre. - Quand tu achètes du bois, tu le fais débiter tout de suite ? Oui, je le débite rapide-ment. Je fais tout de a à z, c'est-à-dire que j’a-chète des arbres et je fais des guitares. C’est par pure passion du boulot, et il s’avère que c’est beaucoup plus efficace de débiter soi-même. C’est sûr que j’ai beaucoup plus de per-tes, mais dans ce qui

reste, je peux choisir les dessins, et surtout, je m’imprègne de la matière à chaque fois. Chaque bois a son his-toire. C’est ça qui est passionnant. L’a-vantage quand tu pars d’un arbre, ou d’une fraction d’arbre pour les palissan-

dres, tu as l’histoire de l’arbre, et quand tu le regardes bien, tu vois le potentiel esthétique - c’est déjà inté-ressant - et tu vois également le potentiel acoustique qu’il va falloir mettre en valeur. - Pourrais-tu résumer les étapes clef qui ont fait de toi le luthier que tu es aujourd’hui ? Le déclic, ça a été ma rencontre avec Franck Cheval, à la fin des années 80 ou début 90. Il venait tout juste de changer d’atelier, et le local était encore pratiquement vide. Je lui ai dit que j’aimerais bien fabri-quer une guitare un jour. Il m’a en-couragé dans ce sens, m’a prêté un plan, et je me suis lancé. J’ai com-mencé à bricoler, à essayer de la construire. Chaque fois que j’allais le voir, il répondait à mes questions puis on discutait parfois pendant des heures. Un personnage vraiment adorable. Ca, ça a été l’étape numé-ro 1. Après, ça m’a vraiment pas-sionné, et j’ai commencé à bidouiller pour les uns et les autres. A l’épo-que, j’étais prof dans l’éducation nationale, et puis un beau jour de 95, ça prenait tellement de place que j’ai pris une disponibilité pour voir ce que ça donnerait de passer professionnel. Ensuite, c’est le doigt dans l’engrenage, et je suis entré dans un certain souci de perfection-nisme. Il y a aussi un gars, que je connais depuis des années, c’est Laurent Vue, grand connaisseur en guitares Martin, qui au début où j’ai démarré, passait très souvent dans mon atelier à Rouen. C’est lui qui

m’a vraiment donné l’envie de me rap-procher de ces sons « vintage ». Lau-rent était un passionné de Tony Rice, et en 97 ou 98, il m’avait demandé de lui faire une copie de cette fameuse D-28 dont il m’avait ramené tout un tas de photos. J’ai essayé de me rapprocher au mieux du modèle, en trouvant des bois similaires. - Merci beaucoup Jean-Paul de t’être prêté au jeu de l’interview. Quelque chose à rajouter en conclusion ? Pour moi, la lutherie est une histoire d'alchimie : chaque instrument que je fabrique est unique, destiné à une per-sonne particulière et réalisé en fonction de ses attentes. Ce n'est pas un objet mais quelque chose qui va prendre vie dans mes mains et continuer à évo-luer, à s'exprimer, entre d'autres. Cha-que instrument, c'est d'abord une ren-contre. Site web : http://aleman-guitars.zic.fr/

Photo F. ROBERT

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Two Days Revival par Yves Savariaud

TWO DAYS REVIVAL, ce sont quatre musiciens: André Derennes (banjo), Yves Savariaud (chant, guitare), Ness Beaudenon (chant, contrebasse) et Charly Foucault (cajon, brushes). Leur musique puise ses sources dans le sud-est américain, la Caroline du Nord, la Virginie etc, contrées qui ont été au carrefour des musiques importées d'Europe par les Irlandais entre autres, et du blues des afro-américains. Ils ont déjà joué au sein de groupes tels qu'Af-ter Midnight, Electrogène, Bluegrass Factory, Two Days Pm.

Le style du groupe « Nous ne voulons pas vraiment d'éti-quette, c'est pourquoi nous nous ran-geons sous une bannière: American traditionnal folk Country and Bluegrass Music. Comme on dit ici, "ça ratisse large comme une porte de grange !" nous aimons avoir des interprétations un peu personnalisées, plus dans le sensible que dans la course à la valise, avec si possible de la gaieté et de l'hu-mour. Chacun a ses influences, notre contrebassiste vient du Rockabilly, no-tre banjoïste aime faire sa propre "cuisine", même s’il parler de Bela Fleck et d'autre célébrités du 5 cordes, et notre percussionniste débarque com-plètement dans le genre. Pour ma part j'aime tout ce qu'a fait Doc Watson, mais ma préférence inconditionnelle va aux Kruger Brothers. Pour résumer, le style, c'est faire si possible du beau et de l'émotion sur un fond d'amitié et d'esprit d'équipe solide...en buvant un coup de Clos Rougeard (vin de Char-ly) » Yves Savariaud.

Les musiciens André DERENNES C’est en 1976, époque phare pour la musique folk et rock en Europe, qu’An-dré DERENNES décide d’apprendre le banjo 5 cordes. Il achète son 1er banjo cette année-là à Londres. Mais sans professeur ni Inter-net, ses débuts d’autodidacte furent laborieux. Puis, il prend des cours de solfège, et s’abonne à la revue améri-caine « Banjo Newsletter », pour tra-vailler la technique de l’instrument et l’harmonie. » Débuts sur scène en 1982. Il participe à son premier groupe de Bluegrass (digne de ce nom) qui s’appelait « Plum Boogie », groupe composé de trois anglais et deux fran-çais. Il deviendra membre de plusieurs groupes et participera à plus de 20 enregistrements dons 17 CD dans des styles divers (Bluegrass - Country - Cajun - Chanson française). Il joue et enregistre notamment avec Annabel, chanteuse française de folk, le groupe « Les Jambons » (chanson française), et le groupe « After Midnight », un des meilleurs groupes français de Bluegrass. Désormais, il joue dans les trois groupes suivants: « Two Days Revival », « After Midnight », « Clodius et les Oh ma Lunette » (chanson fran-çaise Rock et Swing). Yves SAVARIAUD Vers 9 ans, il commence à rêver d’une guitare, en écoutant Marie José Neu-

ville, ou Georges Brassens. Ses pa-rents lui offrent sa première guitare à l’âge de 11, 12 ans. Il apprend seul, grâce aux copains, qui connaissaient une ou deux choses de plus que lui.

En 1963, on le retrouve dans le pre-mier groupe yéyé saumurois, les Ran-gers, qui enregistre un 45 tours qui passera dans l’émission de radio Salut les Copains sur Europe 1. Arrêt de la musique, études de prof d’EPS, mais retour dans les années 90 avec la fon-dation du Groupe Electrogène (Country), avec lequel il tourne pen-dant 8 ans. Après un nouvel arrêt Yves revient aux affaires en écrivant des musiques pour un poète, Dominique Fournier ; 2 CD sont enregistrés. En-chaînement avec un autre poète écri-vain, Jean-Louis Grelier, qu’il accompa-gne et pour qui il écrit des musiques. 2 nouveaux CD sont enregistrés, dont un concernant un spectacle théâtro-musical pour enfants. Retour à la musi-que américaine avec d’abord Two days PM puis avec Two Days Revival.

Ness BEAUDENON Il aime l’esthétique de l’instrument, commence la contrebasse à l’âge de 22 ans de façon totalement autodidacte, d’abord en Rockabilly (admirateur d’El-vis Presley). Mais gaucher, il doit faire adapter son instrument F Ses débuts en musique se font dans les années 90 avec un petit groupe saumurois, les Flytox (1 CD). A l’occasion d’un concert pour les restos du cœur, il rencontre Electrogene, sans savoir qu’il intégrera plus tard cette formation. Cela se fera de 1994 à 2000 après un remplace-ment ponctuel du bassiste. Après l‘arrêt d’Electrogène, il continue en petite for-mation avec Yves, François et le pia-niste Pascal Marcault jusqu’en 2002. Ensuite, long silence, jusqu’en 2014 ou il devient contrebassiste du groupe nord saumurois Little Creek en rempla-cement de leur bassiste Stéphane MUNCH. Il rejoint parallèlement le nou-veau groupe Two Days Revival.

Charly FOUCAULT Comment passer du bois de la vigne et de celui des douelles de tonneaux, aux rythmes musicaux des percussions et en particulier du Cajon ? F C’est ce qu’a fait Charly Foucault, vigneron mondialement célèbre s’il en est, en rejoignant le groupe Two Days Revival pour donner un plus à la section rythmi-que. Ayant eu une formation lointaine aux percussions, il en a gardé un goût qui remontait à la surface lors de fiestas musicales amicales Fentre autres avec les membres de Two Days. Il ne restait qu’un pas à franchir pour rejoindre l’é-quipe, ce qui fut fait très rapidement. C’est un musicien modeste et discret, ce qui colle finalement très bien avec l’instrument qu’est le Cajon dans cette musique américaine. La passion de Charly pour la musique n’a qu’une li-mite, celle du temps des vendanges F la musique attendra avec plaisir que le jus de la treille coule bel et bon !!!! Discographie : Il n'y a pas de CD actuellement, mais

nous envoyons à ceux qui nous le de-mande, 5 titres en MP3 gratuitement sur une adresse mail. Discographie : Il n'y a pas de CD actuellement, mais nous disons au public :"si vous nous laissez une adresse mail, vous rece-vrez 5 titres en MP3, gratuitement !" Actualité : C'est relativement restreints pour l'ins-tant, car nous commençons juste et devons passer par les chemins difficiles de la prospection. Nous avons eu quel-ques concerts et quelques home-concerts F CONTACT [email protected] [email protected]

Yves Savariaud : tél 06 03 52 12 20 https://www.facebook.com/twodaysrevival?ref=hl

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Hello Mary-Lou par Mary et Jean-Luc

Mary-Lou (Stéphane, Mary, Jean-Luc) revient du sud-est des Etats-Unis où ces musiciens ont l’habitude de se ren-dre fréquemment pour donner des concerts, rencontrer des musiciens locaux et se replonger dans cette am-biance musicale. Ils viennent de passer 2 semaines à donner des concerts en Floride et 4 semaines à enregistrer le nouvel album des Hoboes, sur la route, dans 10 états avec une dizaine de mu-siciens ou groupes locaux. Après des concerts à Jacksonville, Nep-tune Beach, Ponte Vedra et Miami et une émission en di-rect sur une radio locale (WLRN), c’est davantage le t e m p s d e l a p a r t i e « enregistrement », et Mary-Lou (3 musiciens) se trans-forme en Hoboes (duo). Ils racontent leur périple:

« Première étape : La Caroline du Nord pour enregistrer deux traditionnels avec Gail et Tom Watts (banjo et guitare). Ren-dez-vous ensuite en Virginie avec Wayne Henderson et Helen White, deux figures du bluegrass et de la musique des Appalaches qui ont joué à plusieurs reprises dans le stu-dio de Mary-Lou en Bretagne lors de leurs tournées françai-ses. Herb Key, le fidèle contre-bassiste de Wayne Henderson depuis ... 50 ans se joint à l'enregistrement. Ils enregis-trent t rois t i t res avec nous. Après un concert à Cull-man, dans l'Alabama, nous passons quelques jours chez notre pote Panama Red, à Rockvale dans le Tennessee et nous enregistrons dans l’église pres-bytérienne de Rockvale, une visite à Nashville, et à Menphis, au club de Jerry Lee Lewis, ouvert depuis notre dernière visite.

Dans l'Arkansas, près de Little Rock, nous retrouvons les Bluegrass Bom-bers. Little Rock est une ville moderne et accueillante que le président Clinton a largement contribué à mettre en va-leur. Nous arrivons à Jacksonville (dans la banlieue de Little Rock) où notre copain Steve Evans nous a donné ren-dez-vous. Il possède depuis 40 ans le plus grand magasin d'instruments de musique de la région, il a des centaines de guitares en stock, et la plus impor-

tante collection de guitares cowboys des USA. Il a écrit un bouquin sur le sujet car c’est le spécialiste. Enregistre-ment avec eux.

Dans le Mississippi nous nous arrêtons à Clarksdale, cœur du blues du delta et ville de BB King, dont nous visitons le musée tout neuf. Ironie du sort, nous apprendrons son décès deux jours plus tard ! Il était au bout du rouleau ... Puis retour en Floride pour enregistrer avec

Elisabeth et Lon Williamson. Deux pi-liers du folk local. Elisabeth, Lis comme on l'appelle ici est singer songwriter et son talent est admiré par tous. Son mari, Lon est contrebassiste et luthier. Il fait aussi le son dans leur studio d'enre-gistrement au milieu des bois. En arri-vant nous sommes plongés dans une nature luxuriante et sauvage. Les écu-reuils, les mockingbirds, hummingbirds, et toutes les bestioles bizarres que nous devinons autour de nous.

Nous avons avec nous un studio porta-ble 24 pistes TASCAM DP 24, mais pour l'occasion nous décidons de faire les prises dans leur studio. Ceux d'en-tre vous qui ont déjà enregistré savent

de quoi il s'agit, il y a toujours ce choix à faire: enregistrer "live" (tous ensemble), ou piste par piste, et séparément. Chacune des méthodes offre des avantages et des inconvénients. Si la première permet de conserver authenticité et spontanéité dans les prises, le moindre défaut oblige tout le monde à recommen-cer et, dans ce cas, on

fait toujours plusieurs prises et on garde la meilleure, avec ses imperfec-tions. C'est ce que nous avons pratiqué depuis le début de notre parcours musi-cal ici. La deuxième méthode offre en revanche l'avantage d'aller plus loin dans la qualité de chacune des pistes. C'est celle que nous allons finalement adopter pour cette session. Nous enre-gistrons une chanson de Lis inédite, et une valse écrite à Nashville par des amis à eux.

Prochaine étape avec Charley Groth, à Largo (Floride), un song-writer. Il a un âge respectable, qui commence par un 7. De toute façon, la musique ça conserve ! Il est bavard comme un mocking bird, le bougre ... Faut dire qu'il a voyagé dans le monde entier. Il connait l'Europe, l'Amérique du sud, l'Australie, la Nouvelle Zé-lande, et il a rencontré du beau monde, Doc et Merle Watson, Merle Travis, Ray Benson, DL Menard, Pete Seeger, etc � Sa compagne, Linda Pottenberg, chante du folk et s'accompagne à la guitare. Ensemble, avec des copains ils allaient semer la pa-gaille dans les champs de maïs où se réunissait le Ku Klux Klan. Ils auraient pu y laisser leur peau. Ce sont des militants de la pre-mière heure des droits civiques et de la cause du peuple noir. C’est le cœur de l'Amérique profonde.

Nous retrouvons nos chers amis Lee Hunter et Arvid Smith à Jack-sonville et enregistrons plusieurs titres avec chacun d'eux. Dernière étape Robin et Matt Soergel du groupe Ruby Beach, rencontrés ici à maintes reprises et dont les

goûts musicaux sont très proches des nôtres. Il est déjà temps de reprendre l'avion pour regagner la Bretagne, et avec des heures de musique sous le bras, nous devons maintenant écouter, sélectionner, compléter et envoyer les pistes en Floride pour le mixage. Nous resterons sans doute plusieurs semai-nes sur notre petit nuage à repenser à toutes ces rencontres, à toutes ces mélodies et à ces moments inoublia-bles qu'une nouvelle fois la musique nous a permis de vivre. Cette aventure musicale extraordinaire nous a permis d'approcher un peu plus de la musique américaine que nous aimons, et que tous ici appellent folk ou americana. Une musique faite par les gens, pour les gens, comme disait Woody Guthrie, et qu'on a envie de jouer ou de chanter parce qu'on l'a entendue un jour chan-tée par quelqu'un d'autre. Cette musi-que est plus vivante que jamais ici, malgré l'indifférence affligeante des médias et des producteurs. Nous som-mes heureux d'avoir pu être pour un temps au cœur de cette délicieuse cui-sine musicale ».

Mary et Jean-Luc Le récit complet sur le blog : http://www.hoboes.fr

Mary-Lou

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Brèves de Bühl Par Alain Kempf

BÜHL 2015 : VALEURS CONFIR-MÉES ET DÉCOUVERTES Pour sa treizième édition, le festival badois offrait Doyle Lawson & Quicksil-ver en tête d’affiche. Une raison suffi-sante de s’y intéresser, mais le reste du plateau – européen ou américain – était largement à la hauteur : New Step In Grass (France), Dunderhead (Suède), Rawhide (Belgique), Milk Drive (USA) et The Growling Old Men (USA). Deutsche Qualität ! Comme son nom l’indique le « Bühler Bluegrass Festival » se déroule en Alle-magne dans la petite ville de Bühl, à côté de Baden-Baden et pas loin de Strasbourg. Le festival y est né car c’est là que réside Walter Fuchs, ani-mateur d’émissions de country music à la radio. Walter, presque octogénaire, est toujours aux manettes et s’occupe de la programmation. Le festival se déroule tous les ans en mai sur un jour et demie (vendredi 19h au samedi 23h), dans une grande salle de spectacle municipale de près de mille places, confortable avec une belle acoustique. On peut prendre un ticket pour l’ensem-ble des spectacles (53 €), un jour (35 € le samedi) ou seulement une soirée (29 € le samedi). On est donc dans une

ambiance davantage « concert » que « festival », mais il y a toujours des jammers en embuscade ! Ouverture française C’est le trio alsaco-parisien New Step In Grass qui a ouvert le festival vendre-di soir : Jean-Paul Distel (dobro, gui-tare, chant), Thierry Lecocq (mandoline, violon, guitare, chant), Lau-rence Gondet (contrebasse). Le groupe a emballé le public avec un répertoire éclectique : bluegrass classique et contemporain, airs irlandais, mais aussi quelques chansons en français, comme la belle adaptation du poème « La pê-che à la mouche » de René Fallet. Et puis une valse musette au dobro (La flambée montalbanaise) ou encore un superbe instrumental de Thiery Lecocq (Kisses & Cries)F Bref, que du bon, ça partait fort. Allumés suédois Ayant apprécié Dunderhead à La Ro-che, je me réjouissais de les voir en clôture de cette première soirée. Les points forts, pour moi, sont toujours les qualités vocales de la chanteuse Ange-lina Lundh et du mandoliniste Mikael Grund. Le bassiste est impeccable, le banjoïste a une dégaine de métalleux.

Le répertoire est essentiellement cons-titué d’originaux fort bien écrits, flirtant avec le newgrass. Il y a aussi un jeune guitariste très sympathique qui joue très vite tout le temps, et aussi très fort (mal mixé ?) tout le temps. Il a un jeu de scène genre guitariste de rock avec deux gimmicks qu’il fait tout le temps. Bref, ça m’a un peu gâché le plaisir, comme quoi les instruments pluggés avec les pédales de volume n’ont pas que des avantages F Back to the roots La « grande » journée du samedi com-porte deux concerts gratuits en ville le matin (The Growling Old Men et Milk Drive). Il n’est pas indispensable d’y assister puisque ces deux groupes re-jouent chacun deux sets de 45 minutes dans la salle, un l’après-midi et l’autre en soirée et reprennent la plupart des morceaux du matin. The Growling Old Men est, à la base, un duo avec deux chanteurs, musiciens et songwriters américains (qui intervien-nent à Sorefingers, me semble-t-il) : John Lowell (guitare) et Ben Winship (mandoline). Pour le festival, ils sont accompagnés par Thomas Kärner, ex-cellent bassiste allemand et un jeune banjoïste slovaque prometteur : Ri-

chard Cifersky. Au menu, des stan-dards interprétés avec classe, des chansons du répertoire country (somptueuse version de Summer Fly), des compos de John et Ben dans des styles variés. Le son est très pur. John sera le seul guitariste soliste du festival à jouer « à l’ancienne » simplement devant un micro, sans pickup ni effet. Ça fait du bien, d’autant que son jeu est d’une grande finesse. Les vocaux sont eux aussi magnifiques et je me suis régalé tout au long des deux sets. Pourtant, certains spectateurs m’ont dit avoir trouvé le show « mou », voire « soporifique » : la retenue, la subtilité et le refus de l’esbroufe ne séduisent pas tout le monde F Révélation masculine de l’année Je n’avais jamais entendu parler de Milk Drive, quartet basé à Austin qui se qualifie de « progressive acoustic ». Effectivement, pas de banjo ; la guitare, le violon et la mandoline sont amplifiés et assortis d’effets (employés avec goût !), il y a quelques percussions ac-tionnées par pédalesF Le répertoire est presque entièrement constitué de compos du groupe qui a enregistré deux albums. Le style peut faire penser par moment aux Punch Brothers, sans

que ce soit du plagiat. C’est très origi-nal, très bien joué et chanté avec une grosse présence scénique, dans un esprit assez rock. Dennis Ludiker (violon, mandoline), vraiment époustou-flant, n’est pas sans rappeler un certain ThileF Vraiment un groupe à suivre, qui a remporté un grand succès avec une musique exigeante. Quatre-vingt-dix minutes de bonheur Après les premiers sets de Growling Old Men et Milk Drive, Rawhide a conclu l’après-midi par un show jubila-toire d’une heure et demie non-stop. C’est à la fois très drôle et impeccable-ment interprété. Les arrangements vo-caux sont à tomber et je ne connais pas beaucoup de groupes pouvant chanter du gospel a capella juste avant Quick-silver sans souffrir de la comparaison. Il y a des gags, des accessoires insolites (un mégaphone à trois voix !), des cho-régraphies. Le public en redemande et Thierry Schoysman raconte les banjo-jokes comme personne ! Et tout à la fin, qui est resté pour jammer avec nous jusqu’à deux heures du matin ? C’est encore les cinq Belges et le Canadien de Rawhide. Que du bonheur F

Hommage au maître J’avais vu Doyle Lawson & Quicksilver au même endroit il y a quatre ans ; pas de surprise, c’est tout pareil. Mais la perfection, on ne s’en lasse pas. À 71 ans, dans sa veste brodée façon coun-try star, Doyle est toujours en grande forme, entouré de cinq musiciens qui pourraient être ses petits-enfants. Le plus en vue est à nouveau le dobroïste Josh Swift, énorme à tous les sens du terme. Joe Dean (banjo) et Stephen Burwell (violon), discrets sur scène, ont un gros potentiel. On les reverra certai-nement en bonne compagnie. Le réper-toire est intégralement composé des titres du groupe (pas de standards) avec évidemment une série des gos-pels plus beaux les uns que les autres.

À l’année prochaine Comme tous les ans, le festival a offert une très belle programmation et d’ex-cellentes conditions d’écoute. Les dates pour l’année prochaine sont déjà connues : rendez-vous à Bühl les13 et 14 mai 2016. Sur ma chaîne Youtube (Alain Kempf) vous trouverez quelques vidéos qui vous donneront un aperçu des différents groupes dont j’ai parlé.

Alain Kempf

Doyle Lawson & Quicksilver

Photo: Isabelle Kirchens

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Groupes et Luthiers

- Jean-Paul Aleman : 63490 Condat-les-Montboissier Tél : 04 73 72 18 67 [email protected]

- Guitares Beuzon Allée de Fontbonne, route d’Arles, Villevielle BP 62019 30252 Sommières Cedex Tél: 04 66 80 30 72 www.guitaresbeuzon.com [email protected]

- Lutherie Celtic (Ile de France) Tél : 01 60 23 03 63 6 cours de Verdun 77100 Meaux

- Hervé Coufleau (Saône-et-Loire) Tél : 03 85 36 95 80 www.coufleauguitars.com

- Jean Domengie (Ile de France) Tél: 01 30 51 29 57 8 rue du Mesnil St Denis 78310 Coignieres

- Eric Stefanelli, fabriquant de banjo 3 rue Bonne Aide 21460 Courcelles Fremoy [email protected] Tél: 00 33 (0) 380 96 31 18

- Philippe Fromont CH - 2325 Les Planchettes Tél: 032 913 60 81 www.philippefromontluthier.com

- Pierre Lajugée (Alsace) Tél : 03 88 89 62 39 7 rue des Roseaux 67340 Ingwiller

- François Migeon (Vichy) Tél: 04 70 98 73 66 www.luthier-guitare.com

- Patrick Penaud (Vienne) 32 bis rue Armand Caillard, 86170 Neu-ville en Poitou (Cordes pincées: banjo, guitare, basseF).

- Patrick Perrichon – lutherie violon, 11 rue pêcherie 26100 Ro-mans (Isère) Tél: 04 75 70 34 59 [email protected]

- Rémi Petiteau Luthier en guitare, fabrications sur mesures, répa-rations, La verge au Moine, 03160 Saint-Aubin-Le-Monial http://guitares-to.fr Tél: 06 77 23 58 36

- Eric Stefanelli, fabriquant de banjo 3 rue Bonne Aide 21460 Courcelles Fremoy [email protected] Tél: 00 33 (0) 380 96 31 18

Bulletin d’adhésion à F.B.M.A. A renvoyer à Nicolas Guibout 2491 CD 925, L’orée des Bois 73200 GRIGNON – avec un chèque de 25,00 € à l’ordre de France

Bluegrass Musique Association (abonnement et adhésion à FBMA pour un an) ou via Paypal F

NOM:FFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFF Prénom: FFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFF.

Adresse : FFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFF.......................................

Téléphone : FFFFFFFFFFFFFF..FFFFFFF Email FFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFFF

Instrument(s) FFFFFFFFFFFFFFFFFFF Groupe(s) FFFFFFFFFFFFFFFF Signature

Abdoumens - http://www.aegc-bluegrass.org/abdoumen.htm Acoustic 4 - [email protected]

Acoustic River - [email protected] Banjomaniacs - [email protected] Bluegrass Burger - [email protected] Bluegrass Deluxe - [email protected] Bluegrass 43 - [email protected] Blue Side of Town - www.bluesideoftown.de Bluegrass Speedway - [email protected] Blue Quitach - [email protected] Blue Railroad Train - [email protected] Bronco - Cabine 12 - [email protected] Cactus Pickers - www.cactuspickers.com Camel Ride – [email protected] Detour - [email protected] Dvoràk Bluegrass Quartet - [email protected] Ellis Island – [email protected] Fabulous All Strings Band - [email protected] Field and Thompson - [email protected] Gilles Rézard Duo - [email protected] Grasstics - [email protected] Grassy Point - www.myspace.com/fredsimonquartet Howlin’Fox - http://.howlin-fox.com Jack Danielle’s String Band - [email protected] Joey’s Band - [email protected] Just’in - [email protected] La Bluegrass Compagnie - [email protected] Lampridic - [email protected] Last Echo - [email protected] Les Vieux de la Old (Old Time) - [email protected] Little Creek - http://www.littlecreek.fr Lonesome Day - [email protected] Longroad - http://longroad.e-monsite.com/ Lysaa Country Band - http://www.lysaa62.fr/ Lyon Bg Revival - myspace.com/lyon-bluegrass-revival

Mart O’Pickers - facebook.com/martopickers

Mary Lou - [email protected] Melting Potes - [email protected] Nashville Airplane - [email protected] Nashville Winds - [email protected]

New Step in Grass - [email protected] Nobody’s Business - [email protected] Oak - [email protected] [email protected] On a r’trouvé les clés - [email protected] Paris Bluegrass Band - [email protected] Percy Copley & the Hillbilly Hiccups - [email protected] Prime Time Bluegrass - [email protected] Red Barn - [email protected] Roots 66 - http://roots-66.com Rosewood Bg Music - http://rosewood.neuf.fr/index.htm Signé Bluegrass - [email protected] Sous la Lune - http://bluegrass-sous-la-lune.over-blog.com/

Springfield - www.springfieldbluegrassband.fr Swingrass - [email protected] Tante Agathe’s - [email protected] Tennessee Stud - www.tennesseestud.com The After Grant Project - https://theaftergrantproject.bandpage.com The Old West Ramblers - [email protected] The Usual Suspects - [email protected] Turquoise Bluegrass Band - [email protected] Wondergrass - [email protected] Watson Bridge – [email protected]

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TABLATURE DOBRO par Chris Elsass

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TABLATURE DOBRO par Chris Elsass

Voici une (courte) tablature pour dobro, de l'intro du morceau Sporting Life + les Backups, tiré de l'album Slidin' Smoke, interprété par Mike Auldridge (au dobro) et Jeff Newman (à la pedal steel). Pas très difficile techniquement, quoique les slides successifs doivent être précis pour être juste, ce morceau gagne à être joué avec du "feeling". Les accords sortent un peu des schémas traditionnels du bluegrass, ce qui montre qu'on peut jouer au dobro dans n'im-porte quelle tonalité, même sans capodastre.

Chris Elsass

Le petit mot de Vichy 2015

Cette année, rien n'était prévu à l'ori-gine, concernant des activités comme un concert ou des master class, pour-tant, les bonnes volontés aidant, les Watson Bridge se sont proposés de faire un petit concert "à l'ancienne", histoire de se faire la main avant d'aller se mesurer aux autres groupes interna-tionaux à l'EWOB hollandais. Accompa-gnés, cette fois ci par Dorian à la man-doline et Florence à la contrebasse, Les Watson ont bien été entourés pour donner corps à des chansons déjà bien rodées et bien mis en place. Nous es-pérons tous qu'ils soient ainsi bien ac-cueillis lors de leur future prestation.

Cette année, pas de théâtre loué, pas de caisse, pas de billet, mais quand

même quelques musiciens voulant faire une petite prestation le samedi soir après les Watson. Eh bien F la soirée n'était pas si mal que cela ! D'autant que de nombreux Vichyçois, habitués, se sont déplacés aussi pour assister à

cette belle soirée "improvisée". Même quand on ne veut rien faire, on fait quand même ! Cette année, une qua-rantaine de personnes se sont ainsi déplacées pour jammer ou boeuffer, comme on veut, et cela fait plaisir de savoir que, sans la venue de "stars", un noyau dur de bluegrasseux en France se déplace encore pour cette occasion.

Arrive très bientôt d'autres rencontres (Ewob hollande, Gascogne, Saint Ger-vasy, La Roche-sur-foron et d'autres F) que nous attendons tous. Person-nellement, j'aimerai un jour voir revenir nos anciens, ceux qui nous ont fait connaître et aimer si bien cette musi-que. Passez-leur le mot ! Ainsi, peut-être lors d'une prochaine surprise pour le Winter 2015. A suivre F

Eltof

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Calendrier Juillet

01 Les frères Bandini à La Clusaz (74) 02 Thierry Lecocq & Lulu, Caf Orléans, Paris (14ème) 03 Bluegrass Burger à Oytier St Oblas (38) 04 Thierry Lecocq & Jay à Ecublens, Suisse 04 Two Days Revival, à St Patrice (37) 04 Roots 66 à Menet (15) 04 Mary-Lou, Concert privé, Villedieu-les-Poêles (76) 04 Lampridic Bg Band Cocktail de Mariage, La Turballe (44) 04 & 05 The Muddy Hill Bands American Tours Festival, Tours (37) 05 Two Days Revival à Saumur (49) 05 Watson Bridge duo, 16h, House Concert, Charentay (69) 07 Mary-Lou, Concert privé, Fouesnant (29) 07 Lampridic Bg Band, Marché de Producteurs, Ranrouet (44) 08 Mary-Lou, 20h, Bar-Restaurant L’Olivier, Le Guilvinec (29) Réservation: 02 56 10 10 92 09 Thierry Lecocq à Montpellier (34) 10 Long Road, 10h à 12h30 au Marché de Dieulefit (26) 10 Rencontres Folk, Country & Western, 21h30, Dîner concert, Le Couleur Café, Ste Anne du Houlin (22) 02 96 64 17 81 ou 06 78 47 18 67 [email protected] 10 Tony D and the Old Jim’s, Festival Beaune Vibrations, Beaune (21) http://www.beaune.fr 11 Rencontres Folk, Country & Western, Concert Privé, Poullan (29) 11 Mary-Lou, 20h30 Fête des Brodeuses à Pont l’Abbé (29) 11 Thierry Lecocq & Jay à Cotignac (83) 11 Les frères Bandini (en trio), La Gélinotte, Freydières (69) 12 New Step in Grass, 15h30, Country Roque Festival à La Roque d’Anthéron 13 Rencontres Folk, Country & Western, 21h, Vasles (79)

14 Cactus Pickers à Royat (63) 15 Lampridic Bg Band, Le Clipper, Le Pouliguen (44) 15 Bluegrass Burger à Roanne (42) 17 Mary Lou (en trio), 21h, Chez Cathy, Gratuit, St Guénolé à Penmarch (29) 17 Lampridic Bg Band, Chez Arnold’s, Saint Brévin (44) 17 Bluegras Burger à Pont-en-Royan (38) 18 Sweet Bluegrass Band, à Saint Julien de Concelles (44) 18 Just’in, St Valéry sur Somme (80) Rens: 02 35 50 93 22 19 The Muddy Hill Bands, « Festival Western », Mézières-en-Drouais (28) 18 Bluegrass Deluxe, Centre-ville en après midi, Bourg-en-Bresse (01) 22 Thierry Lecocq & Jeffs à Ambert (63) 22 Roots 66 à Ambert (63) 22 Les frères Bandini, camping à Seyssel (74) 24 Roots 66, Festival Country Rendez-vous, Craponne (43) 24 Thierry Lecocq & Jeffs, Festival Country Rendez-vous, Craponne sur Arzon (43)

24 What the Folk à Buffières (71) 25 Tony D and the Old Jim’s, Festival des Perthuis, Clamecy (58) http://mlac.e-monsite.com/ 25 et 26 Thierry Lecocq, Stage de guitare et violon, Festival Country Rendez-vous, Craponne sur Arzon (43) 26 & 27 The Muddy Hill Bands, « Festival Country Rendez-vous », Craponne-sur-Arzon (43) 29 Mary Lou (en trio), 19h, Gratuit, Lodonec à Loctudy (29)

Août 01 Springfield, 17h, à La Roche sur Foron (74) 02 Mart O’Pickers, à La Roche sur Foron (74) 02 Cactus Pickers à Celles-sur-Durolle (63) 02 Mary-Lou (en trio), 14h, Espace Charles Goaper, Les Bretonnades à Lanriec (29) 03 Mary-Lou (en trio), 21h en plein air à Chartres (28) 06 Lonesome Day, 21h Camping Port la Chaîne, Pleubian (22) 06 Lampridic Bg Band, Marché de Producteurs, Kerhinet (44) 06 What the Folk à Fleury (69) 08 Just’in, 20h30 à 22h au Forum, Le Tréport (76) 12 Bluegrass Deluxe aux Terrasses de Chiroubles (69) 13 Rencontres Folk, Country & Western, 21h, Camping de La Roche Percée, Fouesnant (29) 15 Lampridic Bg Band, Cocktail de Mariage, La Turballe (44) 16 Lysaa Country Band, Entre 12h et 15h30 avec le Club Country des Hauts-de-Sin à Sin-le-Noble (59) 19 Acoustic Boulevard, 21h, MFR de Doucier (39) 19 Bluegrass Deluxe, Fêtes de quartier Lons-le-Saunier (39) 21 Acoustic Boulevard, 21h, Fête Patronale, Igé (71) 22 Mary-Lou, Concert Privé, Le Guilvinec (29) 22 Les frères Bandini, Catapulte Festival à Lay (42) 25 Rencontres Folk, Country & Western, 21h, Camping de la Pommeraie, Tregunc (29)

Septembre 05 Just’in, Fête au Bord de l’Eau, Amiens (80) 11 Sweet Bg Band 20h30 chez « Mon Oncle » Nantes (44) 12 Thierry Lecocq à L’Aigle (61) 12 Lampridic Bluegrass Band Le Kalipso, Billiers (56) 13 Last Echo, 14h-17h, No Limit Motor Show, Bartenheim (68) 18 Last Echo, 20h30 à 22h, Bar de l’Hôtel de l’Ange, Guebwiller (68) 19 et 20 3° rencontres « Bluegrass en Drôme », Crupies (26) 20 Last Echo, sous réserve à Brunstatt (68) 26 After Midnight, Fête des Lises, St Jean La Poterie (56)

Concert Sanseverino

04 Juillet Festival, Sèvres (92) 09 Juillet Les Nuits du Châ teau, Gréoux-les-Bains (04) 10 Juillet Festival de Carcas sonne, Carcassonne (11) 12 Juillet Festival, Laon (02) 19 Juillet Festival, Sanary sur Mer (83)

04 Septembre France Bleue, Gron (89) 17 Septembre Parc de la Bé graisière, St Herblain (44)

Photo F Robert

Two Days Revival