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24 heures | Mardi 13 février 2018 Garde d’enfants Gérer une crèche privée représente un gros risque ainsi le double désavantage d’être financièrement risquées et peu rentables. «Un établissement ne dégage pas de gains s’il n’est pas rempli au minimum à 80%», assure le patron de Pop e Poppa. Or ouvrir un établissement néces- site de gros moyens, de l’ordre du million de francs. Confrontés à de tels coûts, les acteurs privés ont toutefois trouvé quelques parades pour li- miter leur exposition. La pre- mière d’entre elles revient à trou- ver un partenaire, à l’exemple d’une Commune ou d’une entre- prise installée dans le coin. Frédé- ric Chave donne pour exemple leur modèle élaboré sur Nyon. «Avec 30% des places achetées par la Commune, 30% réservées par des sociétés et le solde à dis- position de clients privés, le mo- dèle est proche de l’idéal», es- time-t-il. Soutien des entreprises Cette tendance répond d’ailleurs à la volonté de nombreuses entre- prises d’apporter, d’une manière ou d’une autre, un soutien aux fa- milles de leurs employés. «Comme nous n’avons pas pu ouvrir de crèches sur les 300 sites où nous sommes présents, nous avons préféré opter pour un sou- tien financier. Nommé Childcare, ce programme finance une partie des frais occasionnés par le mode de garde choisi», explique Lau- ranne Peman, porte-parole de Swisscom. «Nous disposons de quotas de places de crèche dans certaines institutions externes. Les collaborateurs y bénéficient d’une priorité dans la liste d’at- tente et les parents peuvent béné- ficier d’un soutien financier», ex- plique-t-on du côté du Credit Suisse. Depuis quelques années, les partenariats public-privé se sont ainsi multipliés. «L’acquisition d’un certain nombre de places par un partenaire nous permet de limiter nos risques au moment d’ouvrir une nouvelle structure», confirme Barbara Lax. Depuis l’inauguration de son premier établissement, l’entrepreneuse constate que les mentalités chan- gent tant au sein des entreprises que dans les communes. Pour réussir à percer, les crè- ches privées doivent surtout se démarquer en proposant des concepts originaux et novateurs. Créée en 2007 dans le canton de Fribourg, la chaîne Cap Canaille a opté pour une pédagogie axée sur les langues. Ces derniers temps, sur Lausanne et Saint-Sulpice, des crèches suivant la pédagogie Montessori (basée sur la décou- verte, l’éducation sensorielle et la liberté de l’enfant) sont égale- ment apparues. Avec Little Green House, tout en jouant la carte du multilin- guisme, Barbara Lax y a ajouté une touche «retour à la nature» pour percer sur ce marché. «Il faut également être très flexible en termes d’horaires d’ouver- ture, précise la patronne. Con- trairement aux crèches publi- ques, fermées un mois en été et durant les fêtes de fin d’année, nous sommes ouverts non seule- ment tout au long de l’année, mais aussi en fin de journée.» Créée fin 2012, la jeune chaîne vaudoise prévoit d’ouvrir sa cin- quième crèche au cours de l’an- née, mais à Zurich cette fois. En- tre les deux principales régions linguistiques du pays, de grandes différences apparaissent sur la fa- cilité d’ouvrir une crèche privée. «Le marché suisse alémanique s’est beaucoup libéralisé ces der- nières années. Il est donc plus ouvert à la concurrence entre éta- blissements privés», explique le patron de Pop e Poppa. Concentration du marché Des deux côtés de la Sarine, un même phénomène se dessine toutefois: le marché se concentre. Durant les deux dernières an- nées, les rares sociétés actives dans cette branche ont vécu une suite de rapprochements. Le plus important concerne le mariage entre Pop e Poppa et thkt fami- lienservice GmbH au printemps 2016. Ensemble, ils forment dé- sormais le plus grand groupe de Suisse avec 40 crèches à travers le pays, dont 15 sont sous contrat de prestations avec une Commune (subventionnées) et 25 totale- ment privées. Plus récemment, les cinq crè- ches privées de la chaîne Cap Ca- naille se sont fait absorber par le géant français Babilou. Exploi- tant désormais sept enseignes, ce leader du marché dans l’Hexa- gone renforce ainsi drastique- ment sa présence en Suisse. Les années passent, mais l’im- pression de nombreux parents est toujours la même. Rien ne bouge. Comme l’a montré notre enquête de ces derniers jours, même si le temps d’attente s’atté- nue gentiment, dégotter sa place en crèche reste compliqué. La pé- nurie subsiste. Dans une logique économique, cette situation est étrange. Car en principe, avec le temps, la demande finit générale- ment par s’équilibrer avec l’offre, voire par la dépasser. En temps normal, la pénurie suscite des vo- cations. Que se passe-t-il? D’après les acteurs à avoir tenté leur chance dans la garde privée de la petite enfance, les freins sont multiples et suffisamment conséquents pour en décourager plus d’un à entrer sur ce marché. En tête des problèmes: la réglementation des crèches et leur mode de subven- tionnement. «Établies à l’échelle communale (ou cantonale), les règles nous poussent à réévaluer à chaque fois la situation et nous empêchent d’établir des stan- dards communs à toutes nos crè- ches», explique Barbara Lax, fon- datrice et CEO de la petite chaîne romande Little Green House. Le souci est qu’une telle dispa- rité intercommunale se réper- cute forcément sur les coûts et la rentabilité de l’endroit. «Cette si- tuation nous pousse à sélection- ner des zones en fonction de la si- tuation financière des familles et non pas en suivant le niveau de la demande», constate Frédéric Chave, cofondateur de Pop e Poppa, aujourd’hui le plus grand exploitant de crèches de Suisse. Placer son enfant dans une crèche privée coûte en effet cher. Jusqu’au double en comparaison d’un établissement subven- tionné. À Genève, par exemple, l’on passe d’un tarif mensuel pour les familles d’environ 1600 francs en crèche publique (cela dépend du niveau de reve- nus du ménage) à 3600 francs dans le privé. L’ouverture et la gestion d’une crèche privée ont En Suisse romande, les rares acteurs à se lancer évoquent les difficultés à transformer une crèche en un modèle économique viable Olivier Wurlod Pour réussir à percer, les crèches privées doivent se démarquer en proposant des concepts originaux et novateurs, par exemple la pédagogie Montessori. KEYSTONE

88 - kibesuisse · 2018-02-13 · dage Vimentis indique que, con-trairement aux Al maniques, ils estiment que les rentes sont s -res. Le sondage contient dÕautres enseignements int

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Page 1: 88 - kibesuisse · 2018-02-13 · dage Vimentis indique que, con-trairement aux Al maniques, ils estiment que les rentes sont s -res. Le sondage contient dÕautres enseignements int

16 Suisse 24 heures | Mardi 13 février 2018

VCX

NeuchâtelHorloges atomiques et 3DLes horloges atomiques destinées à l’espace peuvent désormais compter sur l’impres-sion 3D. Des chercheurs de Neuchâtel ont testé et approuvé un prototype. C’est la première fois que ce type d’impression est appliqué dans ce domaine. Cette technologie a permis de simplifier et réduire le poids des cavités micro-ondes, pièces clés des horloges atomiques, a annoncé lundi le Laboratoire Temps-Fréquence de l’Univer-sité de Neuchâtel. ATS

Sondage

Les Suisses se déclarent pour l’élévation de l’âge de la retraite

L’augmentation de l’âge de la re-traite fait son chemin dans l’espritdes Suisses. Pour la première fois,une majorité s’y déclare favora-ble. C’est du moins ce qui ressortdu grand sondage annuel de Vi-mentis qui a interrogé en ligneplus de 22 000 personnes danstoutes les régions du pays. L’asso-ciation, qui travaille en étroitecollaboration avec les partis poli-tiques de gauche et de droite, adévoilé ses chiffres lundi à Berne.

Il y a eu un bond gigantesqued’une année à l’autre. Au début2017, seules 28% des personnesinterrogées acceptaient un relè-vement de l’âge de la retraite. Au-jourd’hui, 56% disent oui. Mais at-tention, il y a une vraie barrièrede rösti. La Suisse romande, àl’exception de Fribourg, ne veutpas faire de vieux os au boulot.Genève et Vaud disent non à envi-ron 50% contre moins de 35% quiapprouvent, le reste étant indé-cis. À noter aussi que plus son re-venu est modeste et moins on as-pire à reculer l’âge de la retraite(voir graphique ci-contre).

Le vice-président du PLR, Phi-lippe Nantermod, se réjouit de lafin du tabou sur un âge de retraiteplus élevé. «Nous étions par lepassé le seul parti à y être favora-ble. On voit que les mentalitésévoluent. Il faudra cependant nepas toucher au niveau des rentes.Les gens ne veulent pas qu’ellesdiminuent.» À gauche, sans douteen raison de la dernière votationsur les retraites, les sympathi-sants socialistes ne sont plus hos-tiles à une retraite plus tardive.Ce sont donc Les Verts, avec laLega, qui demeurent les seulspartis à dire non. «Nous avonsune attitude très claire, déclare Si-

bel Arslan (Verts/BS). Il n’est pasquestion d’entrer en matière surl’élévation de l’âge de la retraitedes femmes tant que la discrimi-nation salariale avec les hommespersiste.»

L’affaire va revenir rapide-ment sur le tapis à Berne. LeConseil fédéral, après l’échec desa réforme des retraites dans lesurnes en septembre, présenteraau plus tard à la fin du mois sonnouveau projet. Il a d’ores et déjàinscrit l’élévation de l’âge de la re-traite des femmes à 65 anscomme un des objectifs pour as-sainir l’AVS. Reste à savoir les

compensations qu’il lâchera. Legouvernement devra surtoutconvaincre les Romands. Le son-dage Vimentis indique que, con-trairement aux Alémaniques, ilsestiment que les rentes sont sû-res.

Le sondage contient d’autresenseignements intéressants. Ra-pide survol.

La santé plus importante que l’asile et l’immigrationLa santé se hisse à la premièreplace des préoccupations desSuisses. Avec 18%, elle dépasse lesthèmes de l’asile (15%) et de l’im-

migration (12%) qui caracolaienten tête ces dernières années. Ilfaut y voir un effet de l’explosiondes primes l’an passé, conjuguéau recul des demandes d’asileet de l’immigration européenne.La conseillère nationale AndreaGmür (PDC/LU) s’en félicite.«Mon parti va lancer une initia-tive populaire pour maîtriser lescoûts. Comme l’a montré un ré-cent rapport, on peut économiser20% sans toucher à la qualité dessoins.» Le conseiller nationalErich Hess (UDC/BE) estime, lui,que la priorité des Suisses est tou-jours la même et ne concerne pas

la santé. «Si on additionne asileet immigration, on constate quela problématique des étrangersreste largement en tête.»

Une taxe sur les robots em-porte l’adhésion généraleLes Suisses ne sont pas a priori ré-fractaires à la numérisation. À51% contre 32%, ils la considèrentcomme une chance. Mais ils sou-haitent que les politiciens enca-drent le mouvement. Comment?D’abord via la formation, ensuitepar la taxation des robots. Ils sont62% contre 26% à approuvercette dernière mesure. Et il n’y aaucune différence dans les ré-gions linguistiques.

Non à la redevance SSR et au divertissement suisseLa Confédération doit-elle finan-cer une radio et TV publiques viaune redevance? Alors que lesSuisses se prononcent le 4 mars,les sondés disent non à 47% con-tre 44%. Une prise de position quia eu lieu avant la campagne etles derniers sondages qui don-nent l’initiative «No Billag» per-dante. Les sondés estiment aussique l’information et le sport sontprioritaires, contrairement au di-vertissement et aux programmeséducatifs.

Touche pas à ma posteLes Suisses veulent conserver lemonopole des lettres à la poste.Ils estiment qu’un bureau deposte ou une agence postale doitêtre accessible en transports pu-blics en 10 minutes pour les 90%de la population. Et ils se disentprêts à 56% contre 32% à déblo-quer une subvention pour garderdes offices de poste non renta-bles. Les Suisses se montrentd’ailleurs très chatouilleux sur leservice public. Ils s’opposent à52% contre 32% au fait de confierà des entreprises privées des tâ-ches publiques. Le rejet est parti-culièrement fort en Suisse ro-mande.

Sondage Vimentis Réalisé sur plus de 22 000 personnes entre le 16 octobre et le 27 décembre 2017, il présente une marge d’erreur de 4%.

Les Romands, en revanche, sont opposés à travailler plus longtemps. Ils estiment que les rentes AVS ne sont pas menacées

Arthur Grosjean Berne

La position des Suisses à propos de l’augmentation de l’âge de la retraite

P. FY SOURCE: SONDAGE VIMENTIS

Par canton

Par partiEn %

Par classe de revenuSalaire mensuel brut en fr.

Proportion de oui

30-39%

40-49%

50-59%

60-69%

OUI NONNe sait

pas

NE31%

JU31%

AG63%

SO60%

OW59%

NW59%

UR59%

TI43%

GL53%

SG63%

AI63%

AR63%

TG62%

SH62%

GR53%

SZ63%

ZG59%

ZH67%

LU64%

GE34%

VD34%

FR45%

VS38%

BE63%

BL63%

BS57%

7

6

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8

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10

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33

38

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66

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60

56

52

43

43

Ne sait pas

Lega

PES**

PS

UDC

PBD

PDC

PLR

PVL* 20

11

13

12

6

6

30

38

34

33

31

24

50

51

53

55

63

70> 12 000

8001-12 000

6001-8000

4501-6000

3001-4500

< 3000

* PVL: Vert'libéraux ** PES: Les Verts

Comment choisir le bon préserva-tif: celui dans lequel on ne se sentirapas comprimé, mais aussi celui qui ne se fera pas la malle aux premiersva-et-vient? La question peut prê-ter à sourire, mais face aux rayons bien garnis des supermarchés, le choix n’est pas aussi simple. L’asso-ciation Dans ton slip! répond à cetteépineuse question dans sa pre-mière vidéo mise en ligne sur You-Tube, en cette Saint-Valentin. Con-combre et mètre de couturière à l’appui.

Cette nouvelle chaîne d’infossur la sexualité s’adresse aux jeu-nes dès 16 ans, mais elle est surtoutdédiée aux sourds et traite princi-palement des thématiques mascu-lines. «Nos vidéos abordent des questions très larges comme la vac-cination contre le papillomavirus ou encore la contraception, mais elles traitent également de thémati-ques plus sensibles comme les dys-

L’association Dans ton slip! aborde avec humour et en langue des signes des thèmes sous la ceinture

fonctions érectiles ou le principe du consentement, explique StevenDerendinger, spécialiste en santé sexuelle et fondateur de l’associa-tion. Nous avons souhaité rendre nos vidéos accessibles aux person-nes malentendantes car il y a claire-ment un manque d’informations signées dans le domaine de la sexualité.» Un avis partagé par San-drine Burger, porte-parole de la Fé-dération suisse des sourds: «Depuisla faillite de l’association Des mainspour le dire, qui fournissait des in-formations aux personnes malen-tendantes sur la santé, il n’y a plus rien dans le domaine. L’initiative de Dans ton slip! est une bonne chose. C’est beaucoup plus confor-table pour un sourd de regarder une vidéo signée que de se plongerdans une longue lecture.»

Animées par Steven Derendin-ger et sa collègue Natasha LambeletMétraux, les petits films adoptent un ton décomplexé. «Nous souhai-tons faire sourire les jeunes et les moins jeunes. À tous les âges de la vie, on a quelque chose à appren-dre sur sa santé sexuelle, poursuit

le fondateur. Si les femmes vont ré-gulièrement chez leur gynécologueet peuvent parler de leur sexualité,les hommes osent rarement discu-ter de leurs inquiétudes avec leur généraliste.»

Le duo de spécialistes ne cher-che pas à faire de l’éducation sexuelle, mais bien un relais «post-scolaire» pour permettre aux jeu-nes adultes d’être le plus informés et autonomes possible face aux questions qu’ils se posent. Le site Internet propose des ateliers thé-matiques, des formations et une liste d’adresses de centres de santé sexuelle.

La chaîne YouTube sera ainsi ali-mentée tous les mois d’une nou-velle séquence. Et «la petite sœur punk de Dans ton slip!» baptisée «L’instant string» proposera de courtes vidéos pour passer en re-vue «l’actualité qui pue du slip ou frétille du string». De quoi fédérer une communauté de joyeux «Sli-bards». Yseult Théraulaz

danstonslip.info Lancement de la première vidéo, le 14 février.

Les sourds ont une chaîne YouTube pour tout savoir sur la sexualité

Image de la nouvelle association Dans ton slip! DR

«L’initiative de Dans ton slip! est une bonne chose»

Sandrine BurgerPorte-parole dela Fédérationsuisse des sourds

«Nos vidéos abordent la vaccination contre le papillomavirus»

Steven DerendingerSpécialiste en santé sexuelle

Palais fédéralEn mémoire du «Juste» Carl LutzUne «salle Carl Lutz» a été inaugurée lundi matin au Palais fédéral en présence d’Ignazio Cassis. Elle rend hommage au vice-consul de Suisse à Budapest entre 1942 et 1945, qui avait sauvé quelque 62 000 juifs de la déportation. Il s’agit du premier geste officiel durable réalisé en mémoire du «Juste» suisse, alors que la Suisse préside l’organisa-tion intergouvernementale Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste, a souligné le DFAE. ATS

Suisse-UELe point de vue du président du PDCL’accord institutionnel entre la Suisse et l’Union européenne (UE) n’est pas prioritaire pour le président du PDC suisse. «L’accord-cadre n’est en principe pas une mauvaise idée. (…) Mais il faut attendre le vote sur l’initiative de l’UDC contre la libre circulation des person-nes. (…) Là, on a une chance de gagner», a déclaré Gerhard Pfister, qui était invité lundi par le Nouveau mouvement européen (Nomes Vaud). ATS

Écrasé par le camionBellinzone Un conducteur de camion a été écrasé par son véhicule lundi au Tessin. Remarquant un problème de freins, l’homme âgé de 73 ans s’est arrêté et placé dessous pour réparer. Mais le véhicule a fait marche arrière. ATS

Carnaval au soleilLucerne Le carnaval de Lucerne a battu son plein lundi, le grand cortège étalant ses couleurs sur les bords de la Reuss. Des milliers de curieux ont fait le déplacement pour le cortège, point d’orgue du lundi de carnaval. ATS

Le chiffre

152Soit l’âge d’une dame que la justice civile bernoise recher-che. Née le 18 juillet 1865 à Saint-Imier (BE), de domicile inconnu, Pauline Emma Sunier a tout simplement disparu. Le Tribunal régional du Jura bernois-Seeland la recherche.La procédure de recherche a été engagée en vertu d’un article du Code civil, qui stipule que la déclaration d’absence est prononcée d’office «lorsqu’une per-sonne a atteint l’âge de 100 ans». ATS

24 heures | Mardi 13 février 2018 Economie 17

VCX

Argent Les marchés boursiers

Indices boursiers

INDICE CLÔTURE VAR.*

SPI 10167.88ä +1.61%SMI 8822.18ä +1.61%CAC 40 5140.06ä +1.20%FT 100 7177.06ä +1.19%Xetra DAX 12282.77ä +1.45%Euro Stoxx 50 3368.25ä +1.27%

Stoxx 50 3009.18ä +1.17%Dow Jones 24601.27ä +1.70%Nasdaq 6989.58ä +1.67%Nikkei ferméeShanghai comp. 3302.78ä +0.76%Bovespa fermée

* VAR = Variation par rapport à la veille

SMI (Swiss Market Index)

TITRE CLÔTURE VAR.* VAR.** TITRE CLÔTURE VAR.* VAR.**

ABB N 23.— +1.3 0.0Adecco N 71.88 +1.8 +1.2CS Group N 16.49 +1.1 +15.4Geberit N 412.20 +0.6 -3.8Givaudan N 2116.— +1.4 +19.9Julius Baer N 60.38 +1.9 +26.2LafargeHolcim N 53.78 +1.5 -4.9Lonza Group N 230.40 +2.9 +39.3Nestlé N 76.94 +1.6 +4.5Novartis N 78.88 +1.9 +4.5

Richemont N 84.82 +1.3 +11.8Roche BJ 218.95 +1.4 -8.8SGS N 2352.— +1.5 +11.3Sika P 7500.— +2.0 +38.8Swatch Group P 401.60 +2.4 +18.2Swiss Life N 333.30 +1.6 +7.1Swiss Re N 93.56 +1.5 -0.7Swisscom N 501.40 +2.5 +13.4UBS N 17.49 +1.5 +10.0Zurich Ins. N 303.— +1.9 +7.8

* VAR = Variation par rapport à la veille **VAR = Variation sur un an

Valeurs romandes importantes

TITRE CLÔTURE VAR.* VAR.** TITRE CLÔTURE VAR.* VAR.**

Addex 2.99 -2.0 +30.6Aevis 60.— 0.0 -1.2APG SGA 435.— +2.7 -5.5BCGE 168.— +1.2 +12.6BCV 767.— +3.0 +11.5Bobst 107.10 -2.0 +38.4Co. Fin. Tradition 101.50 0.0 +25.4Edmond Rothschild 17700.—0.0 +25.5Groupe Minoteries 360.— 0.0 +3.4

Kudelski 12.18 +2.5 -34.0Lem 1556.— +3.5 +58.6Logitech 35.84 +1.7 +20.9Pargesa 80.75 +1.5 +23.3Romande Energie 1230.— -2.4 -0.8Swissquote 44.45 +0.9 +82.9Temenos 119.70 +0.4 +63.0Vaudoise Assur. 516.— +0.4 +1.2Vetropack 1790.— -1.1 -3.7

* VAR = Variation par rapport à la veille **VAR = Variation sur un an

Métaux précieux Monnaies (Billets) ACHAT

CHF/KGVENTE

CHF/KGACHAT

USD/OZVENTE

USD/OZ

Or 39470.— 39970.— 1314.60 1315.40Ag 486.90 501.90 16.34 16.39Vreneli 227.— 254.—

Pétrole CLÔTURE PRÉC.

Mazout 100 l. à 15° (prix indicatif) 88.6 89.4Essence Litre (s/p 95) 1.59 1.63Brent Brut en USD par baril 64.03 64.49

ACHAT VENTE

Euro 1.1265 1.1885Dollar US 0.9080 0.9800Livre Sterling 1.2620 1.3660Dollar Canadien 0.7255 0.7775100 Yens 0.8280 0.8920100 Cour. suéd. 11.3100 12.1900100 Cour. norvég. 11.6100 12.4900100 Cour. dan. 15.0000 16.1000

Retrouvez la Bourse en direct surwww.24heures.ch/bourse

INDICE CLÔTURE VAR.*

ConsommationPrix en reculLes prix à la consommation ont légèrement reculé en janvier en Suisse. Au regard du mois précédent, ils ont diminué de 0,1%, alors que sur un an ils ont augmenté de 0,7%, annonce l’Office fédéral de la statistique. Les prix des produits indigènes ont augmenté de 0,1% en un mois (+ 0,3% sur un an), et ceux des biens importés ont fléchi de 0,9% (+2% en un an). Le recul reflète la baisse des prix pour les prestations médicales ambula-toires des hôpitaux et les transports aériens. Vêtements et chaussures ont également coûté moins cher. À l’inverse, les prix des nuitées hôtelières, du mazout et de l’électricité ont augmenté. ATS

BitcoinL’UE met en gardeLes monnaies virtuelles comme le bitcoin montrent des caracté-ristiques évidentes de bulle financière. Les particuliers qui investissent dans ce type d’actifs risquent de tout perdre, ont averti les trois autorités euro-péennes de surveillance (AES).La valeur du bitcoin a bondi de plus de 1000% l’an dernier, mais elle s’est effondrée de moitié depuis début 2018. Les mon-naies virtuelles sont des produits risqués qui ne conviennent pas à des investissements, de l’épar-gne ou des plans de retraite, affirment lundi les trois AES qui supervisent les secteurs des banques, de l’assurance et des marchés financiers.ATS

Le chiffre

88En milliards de dollars, c’est la somme que l’Irak, meurtri par trois ans de guerre contre l’État islamique, cherche à récolter pour se reconstruire, un chantier titanesque entamé lundi avec l’ouverture d’une conférence internationale à Koweït. Bagdad mise notamment sur le secteur privé pour lever des fonds au plus vite, alors que des milliers d’habitations sont détruites et plus de 2,5 millions de person-nes déplacées. Selon le direc-teur général au sein du Ministère de la planification, 22 milliards de dollars sont nécessaires de façon urgente. AFP

Carlos Ghosn resteRenault Le patron de Renault, Carlos Ghosn, va briguer ce jeudi un nouveau mandat de PDG du constructeur automobile français, avec le soutien de l’État, et devrait désigner Thierry Bolloré comme numéro deux. AFP

Tsipras vs NovartisCorruption Le premier ministre grec, Alexis Tsipras, a annoncé la saisie du parlement pour enquêter sur d’éventuelles responsabilités pénales de dix ex-ministres et premiers ministres impliqués dans une affaire présumée de corruption visant Novartis. La Grèce entend «récupérer l’argent dont Novartis a privé l’État» via le gonflement présumé de ses tarifs de 2006 à 2015, a-t-il ajouté. ATS

Une foule d’études d’avocats semobilisent aux États-Unis pourencourager des actionnaires à at-taquer Credit Suisse. Leurs spé-cialistes rappellent en outre undélai au 20 février pour compterparmi les principaux plaignantsdans une action collective auprèsdu Tribunal de district du sud deNew York.

Il s’agit d’une intense opéra-tion de démarchage. PomerantzLaw Firm LLP, Levi & KorsinskyLLP ou The Klein Law Firm,

De nombreux avocats aux États-Unis encouragent des actions contre la deuxième banque suisse

comme une kyrielle d’autres étu-des américaines, multiplientainsi leurs appels, de la côte est àla côte ouest, à tous les investis-seurs ayant acquis des «AmericanDepositary Receipts» entre le20 mars 2015 et le 3 février 2016.

Les études d’avocats mention-nées reprochent à Credit Suissedes manquements, voire des dis-simulations dans ses informa-tions sur ces produits financiers,griffés «Credit Suisse». Les pertesliées aux «American DepositaryReceipts» auraient nécessité desamortissements grevant lescomptes de Credit Suisse de prèsde 1 milliard de dollars.

Seuls les investisseurs ayantacquis les titres incriminés à la

Bourse de New York peuvent ac-tuellement participer à la class ac-tion en cours outre-Atlantique.Des avocats européens pour-raient toutefois s’en inspirer,sans être complètement dissua-dés par les spécificités de la jus-tice et du droit aux États-Unis.

D’autant plus qu’outre-Atlan-tique, les accusations sont parfoisdures. «Les systèmes de contrôledes risques étaient courammentignorés chez Credit Suisse. Pireencore! Le président du direc-toire de la banque, TidjaneThiam, a lui-même clairement ad-mis que les investissements ris-qués et démesurés avaient uni-quement été autorisés parce queles limites dans les opérations fi-

nancières étaient sans cesse re-poussées plus loin», relève Ro-bert S. Willoughby, avocat de Po-merantz Law Firm.

Quoi qu’il en soit, la directionde Credit Suisse ne craint pascette action collective éventuelle-ment dirigée contre elle ces pro-chains jours: «Ces démarchess’avèrent sans fondement. Aucours des trois dernières années,notre banque a examiné les diver-ses allégations et répondu aux de-mandes d’information des auto-rités de contrôle. Tous les exa-mens réglementaires ont entre-temps été abandonnés. Sansconséquence pour CreditSuisse.»Philippe Rodrik

Une déferlante de plaintes menace Credit Suisse

Garde d’enfants

Gérer une crèche privée représente un gros risque

ainsi le double désavantaged’être financièrement risquées etpeu rentables. «Un établissementne dégage pas de gains s’il n’estpas rempli au minimum à 80%»,assure le patron de Pop e Poppa.Or ouvrir un établissement néces-site de gros moyens, de l’ordredu million de francs.

Confrontés à de tels coûts,les acteurs privés ont toutefoistrouvé quelques parades pour li-miter leur exposition. La pre-mière d’entre elles revient à trou-ver un partenaire, à l’exempled’une Commune ou d’une entre-prise installée dans le coin. Frédé-ric Chave donne pour exempleleur modèle élaboré sur Nyon.«Avec 30% des places achetéespar la Commune, 30% réservéespar des sociétés et le solde à dis-position de clients privés, le mo-dèle est proche de l’idéal», es-time-t-il.

Soutien des entreprisesCette tendance répond d’ailleursà la volonté de nombreuses entre-prises d’apporter, d’une manièreou d’une autre, un soutien aux fa-milles de leurs employés.«Comme nous n’avons pas puouvrir de crèches sur les 300 sitesoù nous sommes présents, nousavons préféré opter pour un sou-tien financier. Nommé Childcare,ce programme finance une partiedes frais occasionnés par le modede garde choisi», explique Lau-ranne Peman, porte-parole deSwisscom. «Nous disposons dequotas de places de crèche danscertaines institutions externes.

Les collaborateurs y bénéficientd’une priorité dans la liste d’at-tente et les parents peuvent béné-ficier d’un soutien financier», ex-plique-t-on du côté du CreditSuisse.

Depuis quelques années, lespartenariats public-privé se sontainsi multipliés. «L’acquisitiond’un certain nombre de placespar un partenaire nous permet delimiter nos risques au momentd’ouvrir une nouvelle structure»,confirme Barbara Lax. Depuisl’inauguration de son premierétablissement, l’entrepreneuseconstate que les mentalités chan-gent tant au sein des entreprisesque dans les communes.

Pour réussir à percer, les crè-ches privées doivent surtout sedémarquer en proposant desconcepts originaux et novateurs.Créée en 2007 dans le canton deFribourg, la chaîne Cap Canaille aopté pour une pédagogie axée surles langues. Ces derniers temps,sur Lausanne et Saint-Sulpice,des crèches suivant la pédagogieMontessori (basée sur la décou-verte, l’éducation sensorielle etla liberté de l’enfant) sont égale-ment apparues.

Avec Little Green House, touten jouant la carte du multilin-guisme, Barbara Lax y a ajoutéune touche «retour à la nature»pour percer sur ce marché. «Ilfaut également être très flexibleen termes d’horaires d’ouver-ture, précise la patronne. Con-trairement aux crèches publi-ques, fermées un mois en été etdurant les fêtes de fin d’année,

nous sommes ouverts non seule-ment tout au long de l’année,mais aussi en fin de journée.»

Créée fin 2012, la jeune chaînevaudoise prévoit d’ouvrir sa cin-quième crèche au cours de l’an-née, mais à Zurich cette fois. En-tre les deux principales régionslinguistiques du pays, de grandesdifférences apparaissent sur la fa-cilité d’ouvrir une crèche privée.«Le marché suisse alémaniques’est beaucoup libéralisé ces der-nières années. Il est donc plusouvert à la concurrence entre éta-blissements privés», explique lepatron de Pop e Poppa.

Concentration du marchéDes deux côtés de la Sarine, unmême phénomène se dessinetoutefois: le marché se concentre.Durant les deux dernières an-nées, les rares sociétés activesdans cette branche ont vécu unesuite de rapprochements. Le plusimportant concerne le mariageentre Pop e Poppa et thkt fami-lienservice GmbH au printemps2016. Ensemble, ils forment dé-sormais le plus grand groupe deSuisse avec 40 crèches à travers lepays, dont 15 sont sous contrat deprestations avec une Commune(subventionnées) et 25 totale-ment privées.

Plus récemment, les cinq crè-ches privées de la chaîne Cap Ca-naille se sont fait absorber par legéant français Babilou. Exploi-tant désormais sept enseignes, celeader du marché dans l’Hexa-gone renforce ainsi drastique-ment sa présence en Suisse.

Les années passent, mais l’im-pression de nombreux parentsest toujours la même. Rien nebouge. Comme l’a montré notreenquête de ces derniers jours,même si le temps d’attente s’atté-nue gentiment, dégotter sa placeen crèche reste compliqué. La pé-nurie subsiste. Dans une logiqueéconomique, cette situation estétrange. Car en principe, avec letemps, la demande finit générale-ment par s’équilibrer avec l’offre,voire par la dépasser. En tempsnormal, la pénurie suscite des vo-cations.

Que se passe-t-il? D’après lesacteurs à avoir tenté leur chancedans la garde privée de la petiteenfance, les freins sont multipleset suffisamment conséquentspour en décourager plus d’un àentrer sur ce marché. En tête desproblèmes: la réglementation descrèches et leur mode de subven-tionnement. «Établies à l’échellecommunale (ou cantonale), lesrègles nous poussent à réévaluerà chaque fois la situation et nousempêchent d’établir des stan-dards communs à toutes nos crè-ches», explique Barbara Lax, fon-datrice et CEO de la petite chaîneromande Little Green House.

Le souci est qu’une telle dispa-rité intercommunale se réper-cute forcément sur les coûts et larentabilité de l’endroit. «Cette si-tuation nous pousse à sélection-ner des zones en fonction de la si-tuation financière des familles etnon pas en suivant le niveau dela demande», constate FrédéricChave, cofondateur de Pop ePoppa, aujourd’hui le plus grandexploitant de crèches de Suisse.

Placer son enfant dans unecrèche privée coûte en effet cher.Jusqu’au double en comparaisond’un établissement subven-tionné. À Genève, par exemple,l’on passe d’un tarif mensuelpour les familles d’environ1600 francs en crèche publique(cela dépend du niveau de reve-nus du ménage) à 3600 francsdans le privé. L’ouverture et lagestion d’une crèche privée ont

En Suisse romande, les rares acteurs à se lancer évoquent les difficultés à transformer une crèche en un modèle économique viable

Olivier Wurlod

Pour réussir à percer, les crèches privées doivent se démarquer en proposant des concepts originaux et novateurs, par exemple la pédagogie Montessori. KEYSTONE