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www.ombres-blanches.fr librairie en ligne à toulouse – librairie en ville ombres blanches 89 programme mai/juin 2012

89 programme mai/juin 2012...(armand Colin, 2012), organisée avec le soutien du Mémorial de la Shoah. Patrick cabanel, professeur d’histoire contem-poraine à l’Université de

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ombres blanches89 programme mai/juin 2012

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h i s t o i r e d ’ a m é r i q u e

L’empire Comanche Frantz Olivié

vendredi 22 mai à 18 h Rencontre avec Frantz Olivié , co-fondateur des éditions Anarcharsis, autour du livre de Pekka Hämäläinen, L’empire Comanche (Anarchaisis, 2012). Rencontre suivie d’une projection du film La Prisonnière du désert de John Ford, au cinéma le Cratère à 20 h 45, débat après le film.

03l e s r e n c o n t r e s d ’ o m b r e s b l a n c h e s

mardi 15 mai/18 hAnne SimoninLe Droit de désobéissance.(bulletin 88)

mercredi 16 mai/18 hPierre DaumNi valise ni cercueil(bulletin 88)

samedi 19 mai/12 h au CaféLes Cie ont la ParoleÇa va ?…. si ça va, bravod’après J. Cl Grumbergp. 31

lundi 21 mai/18 hL’équipe JACOV et Maurice Lugassyp. 21

mardi 22 mai/18 h au caféEmmanuel MoynotPierre Goldman, la vied’un autrep. 6-7

mardi 22 mai/18 hJacques KrynenL’État de Justicep. 18

mercredi 23 mai/16 h 30Projet Écrire l’EuropeGraphites, M.Akkoucheet R. Alajmop. 7

jeudi 24 mai/18hAssociation NatureMidi-PyrénéesL’Atlas des oiseauxen Midi-Pyrénéesp. 27

vendredi 25 mai/18 hFrédéric Cameo PonzLes jeunes entreprisesp. 24

mardi 29 mai/18 hMichel GrossettiLa vie en réseaup. 19

mercredi 30 mai/18 hAu Confort des étranges

Éric ChauvierSomalandp. 23

mercredi 30 mai/20 h 30Yves Charnet et ses invitésMiroirs de Julien L.p. 9

jeudi 31 mai/18 hAu Confort des étranges

Bernadette Engel-RouxAubesp. 8-9

jeudi 31 mai/18hTristan GarciaForme et objetp. 8

vendredi 1er juin/18 hDaniel Welzer-LangComparutions immédiatesp. 19

lundi 4 juin/18 hGeorges BensoussanJuifs en terre arabep. 20

mardi 5 juin/18 hDidier DaeninckxLe banquet des affamésp. 6

mercredi 6 juin etjeudi 7 juin/17 h 30Théâtre Garonne

Étant donné : Démocratie(s)p. 16-17

vendredi 8 juin/9 h à 17 hColloque Société des Amis de Montaignep. 14

vendredi 8 juin/18hHommage à Henri Meschonnicavec G. Dessons et Régine Blaigp. 15

samedi 9 juin/Journée avec Passe ton Bach d’abord.

p. 26lundi 11 juin/18h

Monique Lise CohenLes camps d’internementp. 20-21

mardi 12 juin/18 hFrançois WeyergansRoyale Romancep. 5

mercredi 13 juin/18 hAu Confort des Étranges

Adrien Bosc et Bruce BégoutLa revue Feuilletonp. 23

mercredi 13 juin/18hJean RamièreLa Nature en Midi-Pyrénéesp. 27

jeudi 14 juin/18 hBernard GuettaL’an I des révolutions arabesp. 11

vendredi 15 juin/18 hVernissage expositionVercellotti – Lecturep. 13

vendredi 15 juin/20 h 30Clotilde LeguilSartre avec Lacanp. 24

samedi 16 juin/17 h 30Michael NeumanAgir à tout prixp. 10-11

samedi 16 juin/14 hUn Goûter avec des illustrateursp. 29

mardi 19 juin/18 hÉric FottorinoMon tour du mondep. 10

mercredi 20 juin/18 hFrançois GarciaFederico ! Federico !p. 4

Jeudi 21 juin/18 hFête de la musiqueLizzie interprète le Fadop. 31

vendredi 22 juin 18 h au caféMétamorphoses d’Ovide(JL Ramond et les étudiantesde Saint Sernin)p. 30

vendredi 22 juin/18 hFranzt Olivié autour du livreL’Empire Comanchep. 3

samedi 23 juin/17 hEdouard WaintropLes Anarchistes espagnolsp. 4-5

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Les rencontres se tiennent dans la salle des débats de la librairie à l’exception de :

à l’extérieur rayon jeunesse café littéraire

Frantz Olivié a fondé aux côtés de Charles-Henry Lavielle, les éditions Anacharsis en juillet 2000. Tous deux historiens, ils ont choisi le nom de leur maison d’édition en référence au philosophe antique Anacharsis. Ce choix exprime leur volonté d’explorer les cultures loin-taines et de défendre les cultures antiques et médiévales.Pekka Hämäläinen est professeur d’histoire américaine à l’université d’Oxford.

Empire nomadeCe livre relate l’histoire d’un empire qui, selon les annales de l’histoire universelle, n’a jamais existé ; il retrace l’histoire d’un empire indigène qui, au plus fort de l’expansion coloniale européenne entre les XVIIIe et XIXe siècles, a inversé radicalement le mouvement de l’expansion occidentale. Pekka Hämäläinen, dans un travail minutieux auprès des fonds d’archives les moins exploités, a démontré l’existence, près de deux siècles durant, dans le Sud-Ouest de l’Amérique, d’un Empire comanche plus vaste que la France tout entière.

Le titre seul de ce livre contesta-taire situe tout l’enjeu qu’il sou-lève : un peuple nomade, sans structure étatique centralisée, considéré selon les grilles de lec-ture ordinaires comme un peuple autochtone sans capacité militaire de réelle envergure, a pu mettre sur pied un empire prédateur, durable et en expansion perma-nente au détriment des puissances coloniales – devenues à leur tour

les victimes du système coercitif dit de la « Grande Comancheria ».Le travail de Pekka Hämäläinen vient ainsi comme combler un blanc sur les cartes et remettre en perspective autant l’histoire pre-mière des États-Unis d’Amérique que la façon dont on peut envi-sager l’histoire des « peuples sans histoire ». Au-delà même, décrivant la naissance, l’apogée et l’effon-drement (brutal) d’un empire nomade qui n’a guère laissé de traces monumentales, il propose une autre façon d’aborder l’his-toire tout entière.Car L’Empire comanche est aussi une somme historiographique, qui ramasse, utilise, critique et théo-rise plus de vingt ans de travaux et d’hypothèses élaborées dans le courant de la New Western His-tory, qui conjugue une approche historienne, ethnographique et environnementale de l’histoire coloniale. L’Empire comanche est finalement un ouvrage qui, pré-occupé des questions induites par les zones frontalières (Border-lands), reconfigure aussi nombre de concepts qui semblaient acquis dans les sciences politiques. n

Mercredi 23 mai à 20 h 30à l’Espace du Judaïsme, 2 place riquet à toulouse

rencontre avec Patrick Cabanel autour de son livre Histoires des Justes en France (armand Colin, 2012), organisée avec le soutien du Mémorial de la Shoah.

Patrick cabanel, professeur d’histoire contem-poraine à l’Université de toulouse-le Mirail, est l’au-teur de nombreux livres sur l’histoire des minorités religieuses.« Juste parmi les nations » : plus de 3 500 Français ont reçu cette distinction décernée par l’institut israélien

Yad Vashem qui récompense les non juifs ayant sauvé au moins un juif au cours de la Shoah. Qui sont ces hommes et ces femmes ? la France, longtemps après les résistants en armes, a découvert les Justes, dont la résistance a été civile, pacifique et idéaliste.

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a c a d é m i e f r a n ç a i s ea u s u d d e l ’ e u r o p e

Federico, Federico !FrançOiS GarCia

mercredi 20 juin à 18 hRencontre avec François Garcia autour de son livre Federico, Federico ! (Verdier, 2012).

Royale Romance FrançOiS WEyErGanS

mardi 12 juin à 18 hRencontre avec François Weyergans autour de son livre Royale Romance (Julliard, 2012).

C’est tout d’abord au sein du journal libération qu’Édouard Waintrop partage sa passion du cinéma, au fil de nombreuses publications qui lui valent rapidement un cer-tain renom dans le milieu de la critique culturelle. Désormais directeur du FIFF (Festival inter-national du film de Fribourg), il a à cœur de promouvoir la diversité cinématographique en Suisse et en Europe, et n’hésite pas à privi-légier des productions d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique latine. Cette expérience vaut à Édouard Waintrop de faire partie du jury de la Caméra d’or lors du Festi-val de Cannes 2009. En 2010, il prend la direction des salles de

cinéma du Grütli à Genève. Le Conseil d’administration de la Société des réalisateurs de films le nomme Délégué général de la Quinzaine des Réalisateurs le 22 juillet 2011.L’espagne du XIXe sIèCLe est un pays encore traditionnel, catholique et peu industrialisé. C’est là que s’implante l’une des utopies les plus radicales de l’époque moderne : l’anarchisme. Depuis le discours de Fanelli qui expose les idées de Bakou-nine à Madrid en 1868 jusqu’à la fin de la guerre civile espa-gnole en 1939 et aux soubresauts de l’après-franquisme, ce livre retrace cette aventure inspirée, chargée de contradictions et fina-

lement désespérée. Il raconte le destin de nombreux militants illustres ou obscurs, poseurs de bombes ou leaders syndicaux, chefs militaires ou intellectuels. Tous furent portés par le même refus de l’autorité. Bientôt pris au piège entre leur exigence révo-lutionnaire et les machines tota-litaires des années 1930, les anar-chistes espagnols finirent broyés dans la guerre civile.Dans un ouvrage très complet, vivant, puisant à des sources neuves, Édouard Waintrop rend hommage à ce mouvement à la fois légendaire et méconnu, et analyse l’échec de l’une des formes les plus pures de l’idéal révolutionnaire. n

FrançOis Garcia, médecin homéopathe, vit et exerce à Bor-deaux. Également romancier, il a publié Jours de marchés (Liana Levi, 2005) et Bleu ciel et or, cra-vate noire (Verdier, 2009).

Un reflet éclatéOctobre 56. Tandis qu’on fête le mariage d’Alfred et Marinette ; les deux, commis de l’alimentation

générale Lorca – épicerie fine, légumes secs, produits d’Espagne, détail et demi-gros – dans la grande salle des Combattants à Bordeaux, Karim, jeune Algérien nouvelle-ment exilé, attend le Kabyle – son unique contact qu’il ne connaît pas. Plus tard, son destin croisera brièvement celui de Maxime, l’étu-diant anticolonialiste appelé sur le théâtre des opérations à com-battre le FLN et les indépendan-tistes.Dans une alternance de scènes burlesques et dramatiques, le jeune Fédérico, l’enfant récitant de la famille Lorca, fait son appren-

tissage : il est le témoin de cette France qui aspire à la modernité en même temps qu’elle se trouve confrontée à la tragédie de la guerre.Le romancier, qui nous donne à voir un reflet éclaté et très diver-sifié de cette période troublée, évoque avec finesse le déchire-ment des consciences autant que la vitalité et l’allégresse qui règnent dans la petite société des commerçants de la Halle.Le style, construit sur une oralité subtilement travaillée, donne à ce roman un ton vivant et un carac-tère très singulier. n

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régulièrement présenter au Salon du livre de Montréal. Il continue de vivre avec sa femme Astrid et leurs deux filles.Les choses se compliquent lorsque Justine vient s’installer à Paris en cassant le rythme de leurs rencontres dont la rareté faisait le charme. Leurs sentiments s’expri-maient par SMS et envois de cas-settes enregistrées. Justine ignore que Daniel est tombé entre-temps très amoureux d’une autre femme, ce qu’il n’ose pas lui dire. Elle s’appelle Florence et le rend, dit-il, « monogame »…Daniel part pour Strasbourg, sa ville natale, près de sa sœur psy-chiatre. C’est là qu’il apprend la nouvelle qui va l’anéantir. n

FrançOis WeyerGans est écrivain et réalisateur, membre de l’Académie Française depuis 2009 et le seul écrivain qui ait reçu le prix Renaudot pour La Démence du boxeur (Grasset, 1992) et le prix Goncourt pour son roman, Trois jours chez ma mère (Grasset, 2005). Il rédige des articles dans Les Cahiers du Cinéma et réalise son premier film en 1961 sur Béjart. Parmi ses œuvres littéraires citons, Le Pitre (Gallimard, 1973), Le Radeau de la méduse (Gallimard, 1983), Rire et pleurer (Grasset, 1990), Franz et François (Grasset, 1997).

Histoire d’amourinnocenteDaniel Flamm est en train de vivre, entre Montréal et Paris, une de ces histoires d’amour innocentes et sans conséquences comme il en avait jusqu’à présent l’habitude. Il ne s’est pas méfié, il a oublié qu’on ne sait jamais jusqu’où va vous conduire une rencontre : « J’ai une histoire à raconter, dit-il. Je ne peux plus la garder pour moi. » Il se souvient de la première fois ou il a vu sur scène à Montréal une jeune actrice, Justine, et du coup de foudre qui les a réunis malgré leur différence d’âge : « J’adorais passer mes journées avec elle. On ne faisait rien d’autre qu’être ensemble. » Le Royal Romance est le cocktail préféré de Justine…Les années passent. On propose de moins en moins de rôles à Justine. Daniel travaille pour une importante papeterie finlandaise et publie des romans qu’il vient

les anarchistes espagnols1868-1981édOuard WaintrOP

samedi 23 juin à 17 hRencontre avec Édouard Waintrop autour du livre Les anarchistes espagnols1868-1981 (Éditions Denoel).Organisée en liaison avec l’Institut Cervantes. Rencontre suivie à 20 h 30 au cinéma Le Cratère d’uneprojection d’un film. Débat après le film.

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a p r è s l e s a t e l i e r sd e s v i e s e n g a g é e s

Écrire l’EuropeH. duFFau, M. akkOuCH, r. alaJMO

mercredi 23 mai à partir de 16 h 30Rencontre autour du programme Écrire l’Europe, initié par Graphites. La rencontre sedéroulera en plusieurs temps : une présentation du projet par Hélène Duffau, suivie d’une lecture de texte par les élèves participants et d’une rencontre avec les auteurs ayant participé à cette action : Mouloud Akkouche et Roberto Alajmo. La rencontre est organiséeen collaboration avec Graphites et les élèves du lycée Pierre-Paul Riquet de Saint-Orens.

mOulOud akkOucHe est un romancier, né à Montreuil en 1962. Auteur dramatique, il est aussi auteur de pièces radiopho-niques pour France Inter. Il anime des ateliers d’écriture fiction et scénario auprès d’un public varié et participe à de nombreuses ren-contres publiques. Parmi ses publi-cations, citons Causse-toujours ! (éd. Baleine, 1997), Les Ardoises de la mémoire (Gallimard, 1999),

Le Banquet des affamés didiEr daEninCkx

mardi 5 juin à 18 hRencontre avec Didier Daeninckx autour de son roman Le Banquet des affamés (Gallimard).

didier daeninckx est né en 1949 à Saint-Denis et a exercé pendant une quinzaine d’années les métiers d’ouvrier imprimeur, animateur culturel et journaliste localier. En 1984, il publie Meurtres pour mémoire dans la « Série Noire » de Gallimard. Il a depuis fait paraître une cinquantaine de titres qui confirment une volonté d’ancrer les intrigues du roman noir dans la réalité sociale et poli-tique. Il a également publié des ouvrages en collaboration avec des dessinateurs comme Jacques Tardi ou des photographes comme Willy Ronis. Parmi ses nombreuses publi-cations, citons entre autres, aux édi-tions Verdier, Autres lieux (1993), Main courante (1994), Cannibale (1998), Cités perdues (2005), Rue des Degrés (2010) ; aux éditions Gallimard, Le Der des ders (1985), Lumière Noire (1987), Raconteurs d’Histoires (2003), mais aussi L’es-poir en contrebande (Le Cherche midi, 2012).

Haut en couleur« Je suis la somme de tous ceux dont j’ai, à distance, l’impression d’avoir endossé le costume. Je me reconnais en tous. Novice sur le pont noir de La Belle Poule, zouave d’opérette devant Sébas-topol, soldat bafoué en Algérie, comédien et pourquoi pas sal-timbanque, fossoyeur de l’empire, colonel des Turcos de la Com-mune, compagnon de Louise Michel et metteur en scène de ses œuvres, laissé pour mort sur la bar-ricade du Château-d’Eau, estropié sans pension, condamné à mort, déporté en Calédonie, inventeur du théâtre déshabillé, directeur des Bouffes-du-Nord, gargotier, fondateur de journaux, orateur, dresseur de lions édentés, préten-dant à la députation, buraliste en désespoir de cause, mari fidèle et père aimant. »Ainsi Didier Daeninckx fait-il parler Maxime Lisbonne (1839-1905). On comprend que l’auteur

de Meurtres pour mémoire et de Galadio ait été fasciné par ce personnage de réfractaire haut en couleur, héros des barricades de la Commune, homme de théâtre, dur à cuire pétri d’idéaux révolu-tionnaires, précurseur des Restos du Cœur avec son « Banquet des Affamés » et défenseur de la cause canaque alors que la plupart de ses amis bagnards se rangeaient du côté de la brutalité coloniale. Maxime Lisbonne fit de sa vie une succession de fureurs héroïques et de ratages splendides : un vrai roman d’aventures. n

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Pierre Goldman, la vie d’un autreEMManuEl MOynOt

mardi 22 mai à 18 h au caféRencontre avec Emmanuel Moynot autour de son album Pierre Goldman, la vie d’un autre (Futuropolis, 2012).

emmanueL moynot, né en 1960, est auteur de bande dessi-née, écrivain, scénariste. Il se fait connaître du grand public par la reprise de nestor burma (d’après Léo Malet). Il est l’auteur de plusieurs dizaines d’ouvrages de bande dessinée marqués par des récits réalistes, des personnages riches de vérité psychologique, jouets d’un destin volontiers cruel ; citons, entre autres l’enfer du jour (Glénat, 1983), nord-Sud (Dargaud, 1997), À quoi tu penses (Casterman, 2000) et l’Heure la plus sombre vient toujours avant l’aube (Futuro-polis, 2008).Le 20 septembre 1979, en plein Paris, Pierre Goldman est assassiné.Dans la demi-heure qui suit, un commando signant « Hon-

neur de la police » revendique l’assassinat. Dans le Monde du lendemain, on peut lire : « Un Juif polonais est mort en France. Mort de ses trois assassins, cha-cun d’eux paraissant avoir eu en charge de tuer l’une des trois vies de Pierre Goldman, juif, militant de gauche, délinquant qui en avait appelé à la loi… » Le même jour, libération écrit : « Pierre a été abattu alors que sa femme s’apprêtait à mettre au monde leur enfant… » Le 26 sep-tembre, quelque 15 000 personnes assistent à son enterrement au Père-Lachaise ; parmi elles, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Régis Debray, Bernard Kouchner, Serge July, Alain Krivine, Simone Signoret… Qui était Pierre Gold-man ? Juif polonais né en France, comme il se disait lui-même, il fut

tout à la fois fils de résistants, mili-tant d’extrême gauche, guérillero révolutionnaire au Venezuela, gangster, écrivain. De sa vie, des deux procès qui le condamnèrent à la réclusion perpétuelle, puis l’acquittèrent des deux meurtres dont il fut accusé, de son séjour en prison où il passa deux licences, d’espagnol et de philosophie, Emmanuel Moynot tire un récit sobre et magnifique. n

Cayenne, mon tombeau (Flam-marion, 2002), Sur le bord (Atelier IN8, 2010), Si à 50 ans, t’as pas ta Rolex (Atelier IN8, 2012).rObertO alajmO est né à Palerme le 20 décembre 1959. Cri-tique théâtral au Giornale di Sicilia, il travaille depuis 1988 comme rédacteur au siège sicilien de la RAI. Il collabore en tant qu’éditorialiste aux pages de Palerme de La Repu-bblica et tient une chronique dans

la revue Diario della Settimana. Il est notamment l’auteur de plu-sieurs livres traduits en français aux éditions Rivages, Un cœur de mère (2005), Fils de personnes (2007), Les fous de Palerme (2008) et Mat à l’étouffé (2010).

Graphites,Écrire l’EuropeCréé en 2010 par Hélène Duffau, auteure, et Émilie Toutain, Gra-phites est un opérateur culturel littéraire à vocation européenne (ecrireleurope.com). À l’initia-tive d’actions artistiques inédites, Graphites favorise également la mise en relation entre auteurs et prescripteurs (enseignants, média-thèques, centres culturels…).Son programme phare Écrire l’Eu-rope associe un auteur français animateur d’ateliers d’écriture et un auteur européen correspon-dant par mail, à un groupe de jeunes Midi-Pyrénéens. Ensemble, ils interrogent la question de l’eu-ropéanité.En 2011-2012, Écrire l’Europe se déroule dans trois établissements scolaires avec six auteurs euro-péens. Dans ce cadre, Mouloud Akkouche (France) et Roberto Alajmo (Italie) travaillent avec la seconde 16 du lycée Pierre-Paul-Riquet (Saint-Orens 31). Les élèves publient des extraits de leurs tra-vaux dans les pages de leur blog Seconde page (http://www.ecrire-leurope.com/blogriquet/). n

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p a s s i o n t a u r o m a c h i ep e n s e r l ’ u n i v e r s

sence de classement final (Nou-velles, Gallimard, 2012).

Prendre le largeCe traité ne propose ni une phé-noménologie des objets ni une analyse du concept de « chose », ni une pensée critique de la cho-

sification ni une épistémologie du « découpage « de notre

environnement par notre cognition.Ce traité invite à prendre le large pour une tout autre aventure. Il sug-gère d’explorer d’abord notre monde comme s’il était vraiment plat, en lui

ôtant toute intensité, toute valeur.

Dans un second temps seule-ment, avec en poche la boussole

de cette solitude ontologique radi-cale, cet ouvrage invite à retrouver la possibilité d’un univers, c’est-à-dire d’un ensemble de choses non plus seules, mais les unes dans les autres. Le désert théorique se transformera alors en encyclo-pédie luxuriante de nos objets contemporains, traversés d’ordres

et de valeurs cosmologiques, bio-logiques, anthropologiques, artis-tiques, économiques ou sexuels. n

Forme et objet : un traité des chosestriStan GarCia

jeudi 31 mai à 18 hRencontre avec Tristan Garcia autour du livre Forme et objet : un traité des choses (PUF, 2012). Suivie à 20 h 30 au cinéma Le Cratère d’une projection du film chinois City of life and death (Chuan Liu 2010). Débat après le film avec Tristan Garcia.

0908Miroirs de Julien L.yvES CHarnEt

mercredi 30 mai à 20 h 30Lecture-rencontre avec Yves Charnet autour de son livre Miroirs de Julien L. (Le Diable Vauvert, 2012). La rencontre sera présentée par Jean Delabroy, écrivain, professeur de littérature à l’université Paris-Diderot ; la lecture sera mise en voix par Agathe Charnet et mise en musique par Augustin Charnet,en présence du maestro Julien Lescarret.

tristan Garcia, né en 1981 à Toulouse, philosophe et romancier enseigne à l’université de Picardie. Son premier roman La meilleure part des hommes (2008), a connu

un grand succès critique et reçu le prix de Flore. Il est également l’auteur de Mémoires de la jungle (Gallimard, 2010), Nous, animaux et humains, actualité de Jeremy Bentham (François Bourin éditeur, 2011). Vient de paraître : En l’ab-

au CratèrE

City of life and death1937. aux portes de nankin, capitale de la chine, l’armée impériale japonaise lance l’offensive. À l’intérieur, les soldats chinois sont totalement désorganisés. certains veulent se rendre, d’autres s’y opposent par la force, alors que l’essentiel des troupes et une partie de la population civile ont déjà été évacués. les remparts sont détruits par des tirs de chars. les soldats japonais entrent dans la ville fantôme avec ordre de ne pas faire de prisonniers. le « Massacre de nankin » est en marche.

aubesBErnadEttE EnGEl-rOux

jeudi 31 mai à 18 hÀ la Galerie Le Confort des Étranges, 3 rue Mirepoix à Toulouse

Rencontre-lecture avec Bernadette Engel-Roux autour du recueil de poèmes inspirés par la beauté des Pyrénées Aubes (Bois d’Orion, 2011). En présence de son éditeur, Christian Le Mellec (Éditions Le Bois d’Orion).

bernadette engeL-rouX, est née en Algérie, a enseigné la littérature française à l’étranger et en France. Outre son œuvre de poète, ses travaux de recherche en poésie contemporaine ont porté sur les œuvres de Pierre Oster, Jacques Réda, Eugène Guillevic, Lorand Gaspar, Claude Louis-Combet… Bernadette Engel-Roux a publié notamment Ara-rat (Cheyne Éditeur, 1996), Une Visitation (L’Arrière-Pays, 2005), Nocturne et Hauts sont les monts (éditions Corlevour, 2008).« d’aube en aube, la solitude silencieuse m’aura, à peine déli-vrée des chambres de la nuit, livrée sans obstacle à la per-ception du dehors, dans un état flottant fait de contemplation éperdue et de méditation incer-taine, mais prise dans l’illusion (peut-être le miracle s’est-il parfois produit) d’une fusion avec le monde, la transparence des baies vitrées facilitant les amorces d’une sorte d’extase matérielle, termes qu’à peine posés, on trouve trop grands

pour soi. Ou plus exactement, dans les mots de Philippe Jac-cottet, toujours si humblement juste : « Il y a des instants, et ce sont peut-être ceux-là qui fomentent le poème, où on a l’impression d’être sorti du temps – même sans qu’il s’agisse d’une extase ou d’un élan mys-tique –, de la prison du corps, où on a l’impression de toucher les limites de l’espace. »

BERNADETTE ENGEL-ROUx

La librairie proposera en ce prin-temps un coup de projecteur sur les publications du « Bois d’Orion ». Cette maison en Pro-vence (dans la cité de René Char), qui fête ses vingt ans, est attachée aux poètes et aux écrivains parmi les plus singuliers, tels que ceux du groupe des années 30 Le Grand Jeu (Pierre Minet, André Rolland de Renéville, René Daumal), ou encore le trop méconnu Charles Duits. Le Bois d’Orion publie aussi Marc Blanchet, Christian Guez Ricord, Lokenah Battacha-rya, Martin Melkonian… ou le toulousain Serge Pey. n

yves cHarnet, né en 1962 à Nevers, est ancien élève de l’ENS. Depuis 1996, il enseigne les « arts & cultures » à Supaéro. Poète, son

« chantier lyrique » compte déjà plusieurs livres, de Proses du fils à Lettres à Bautista, publiés à La Table Ronde.

Prose déchirée« “Entre corps et pensée” – pour reprendre le beau titre de l’antho-logie qu’il a consacrée à Jacques Ancet, Yves Charnet poursuit son singulier chemin en poésie. Après Lettres à Bautista, ces Miroirs de Julien L. qui paraissent aujourd’hui forment un dip-tyque ayant pour fil conducteur la « passe » réciproque, continuée, de la tauromachie et de la litté-rature l’une dans l’autre. Le 43e torero français, J. Lescarret, s’offre et échappe au poète, qui, de jour en nuit, de plaza en hôtel, de pré-sent en passé, de corps en mots, marche à travers cette image vers lui-même, funambule et revenant. Une soirée comme une impro-visation, pour questionner cette œuvre hors genre, avec sa prose

déchirée, sa langue drue, journal climatérique, chronique à verre ouvert, poétique inachevable… Et les libres ponctuations de lectures assurées par Agathe Charnet et de musiques données par Augus-tin Charnet, comme un réseau de tendres résonances. »

JEAN DELABROY

Tauromachie« Julien est musicien de toros durs. Yves, revendeur de mots volés. Mon motif risque sa peau. Moi ma poésie. J’aime la corrida. Ce théâtre actif. J’aime ces acteurs auxquels il arrive des choses vraies. Ces acteurs grimés de sueur & de sang. Les poètes ne sont que des clowns lyriques. Dans le meil-leur des cas. J’écris ce livre pour me diversifier un peu. Je voudrais faire revenir la tauromachie dans la littérature. La littérature dans la tauromachie. Tous les écrivains sont des revenants. » n

YVES CHARNET

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d i r e l e m o n d el i r e l e m o n d e

bernard Guetta est chro-niqueur de politique internatio-nale à France Inter, Libération et La Repubblica. Après avoir cou-vert, comme correspondant du Monde, la naissance de Solidarité en Pologne, l’essor du libéralisme dans l’Amérique de Reagan et l’effondrement communiste dans l’URSS de Gorbatchev, il a dirigé les rédactions de L’Expansion et du Nouvel Observateur. Parmi ses publications citons Géopoli-

tique (L’Olivier, 1995), Le monde est mon métier : le journaliste, les pouvoirs et la vérité en collabora-tion avec Jean Lacouture (Grasset, 2007).

L’histoires’est remise en marcheMagnifique et fraternel, le prin-temps arabe n’est pas sorti de nulle part et n’est pas, non plus, déjà achevé.Bien avant 2011, on avait vu les islamistes turcs se convertir à la laïcité, l’Iran censurer la théocra-tie et sa jeunesse utiliser internet pour hurler sa soif de liberté. Aussi inattendu qu’il ait été, ce prin-temps s’inscrit dans une longue quête de modernité démocratique à laquelle il faudra encore une génération pour triompher, mais aujourd’hui ?Tout est difficile et incertain. Les caisses sont vides et les tensions sociales immenses. Le chômage s’accroît toujours plus. Ce n’est pas la jeunesse moderniste que les urnes ont placée aux commandes mais des droites traditionalistes et religieuses, issues de l’islamisme.Tout ça pour ça, est-on tenté de dire, mais non !Quatre dictateurs sont tombés en un an et d’autres suivront. Les islamistes devront continuer d’évoluer à l’épreuve du pouvoir. L’histoire s’est remise en marche, rappelant à quel point l’aspiration à la liberté est universelle et sor-tant le monde arabe de la funeste alternative entre fanatisme et auto-cratie. n

L’an I des révolutions arabesBErnard GuEtta

jeudi 14 juin à 18 hRencontre avec Bernard Guetta autour de son recueil de chroniques géopolitiques L’an I des révolutions arabes : décembre 2010-janvier 2012 (Belin, 2012).

éric FOttOrinO, né en 1960, grand reporter et écrivain, a été le directeur du journal Le Monde jusqu’en décembre 2010. Passionné de vélo, il a ainsi parti-cipé au Grand prix du Midi libre en 2001, publiant chaque soir dans Le Monde, à l’instar d’Albert Londres, son compte-rendu de l’étape du jour. Essayiste et roman-cier, il a publié plusieurs dizaines d’ouvrages, parmi lesquels citons, Rochelle (Fayard, 1991), Cœur d’Afrique (Gallimard, 1997), Nor-deste (Stock, 1999), Un territoire fragile (Stock, 2000), Caresse rouge (Gallimard, 2005), L’homme qui m’aimait tout bas (Gallimard, 2009), Question à mon père (Galli-mard, 2010) et Le dos crawlé (Gal-limard, 2011).

Ne pas me perdre« 25 ans de ma vie je me suis levé tôt pour faire et refaire Le Monde, tâche de petit dieu stylo à la main et joie au cœur. Quel plus beau métier que de courir le monde pour un journal du même nom frappé en lettres gothiques ? Modeste rubricard de la bourse et de l’agriculture, grand repor-ter, chroniqueur, rédacteur en chef, directeur de la rédaction, du journal, patron d’un groupe de presse… tout s’est enchaîné si vite et si fort que j’ai longtemps pris ma vie pour Le Monde.De cette comédie humaine où chaque épisode se joue en plein jour, dans la transparence aveu-glante de la société médiatique,

je n’ai gardé que le meilleur. « Il est moins grave de perdre que de se perdre », estimait Romain Gary. Toutes ces années, je me suis efforcé de ne pas me perdre, guidé par la boussole de mes valeurs et de mes convictions, de mon éthique, de mes doutes aussi, de ma fantaisie, de mes espoirs.Mon tour du Monde fut un mer-veilleux voyage. Le voici. » n

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mIChaeL neuman. Diplômé s’est engagé auprès de Méde-cins sans Frontières en 1999 et a alterné missions sur le terrain (Balkans, Soudan, Caucase, Afrique de l’Ouest) et postes au siège (à New York, à Paris). Il est aujourd’hui directeur de recherches au CRASH, le Centre de réflexion sur l’action et les savoirs humanitaires créé par Médecins Sans Frontières.agIr à tout prIX/ouvrage collectif sous la direction de Claire Magone, Michaël Neuman et Fabrice Weissman.Depuis les années 1990, de nom-breuses organisations humani-taires internationales déplorent une tendance croissante des pou-voirs politiques à entraver ou à instrumentaliser leur action. Victimes de la confusion mili-taro-humanitaire et de l’hosti-

lité des États postcoloniaux, elles seraient moins en mesure que jamais d’assister les populations affectées par la guerre, les épi-démies et les catastrophes natu-relles.Ce livre propose un autre éclai-rage sur les difficultés rencon-trées par les organismes d’aide. S’appuyant sur les expériences de Médecins Sans Frontières dans une douzaine de pays, les auteurs se démarquent du postulat selon lequel existerait a priori un espace légitime de l’action huma-nitaire qu’il suffirait de défendre au nom du droit et de la morale contre toute tentative d’instru-mentalisation.Ils montrent que la liberté d’ac-tion des ONG est le produit d’un compromis entre leurs inté-rêts et ceux des pouvoirs : États, groupes armés, forces politiques,

acteurs économiques, organi-sations transnationales. Dans ces transactions, les objectifs des humanitaires peuvent s’infléchir jusqu’à en devenir méconnais-sables. D’où la question qui tra-verse cet ouvrage : qu’est-ce qu’un compromis acceptable aux yeux d’une organisation humanitaire comme MSF ?À l’occasion de son quarantième anniversaire, MSF partage son expérience des négociations humanitaires.Retraçant l’évolution de ses ambitions, des obstacles aux-quels elle s’est heurtée et des manœuvres politiques ayant per-mis (ou non) de les surmonter, ce livre entend contribuer au débat sur les pratiques et les objectifs de l’action humanitaire contempo-raine. n

Mon Tour du Monde ériC FOttOrinO

mardi 19 juin à 18 hRencontre avec Éric Fottorino autour de son livre Mon Tour du Monde (Gallimard, 2012).

agir à tout prix ?/négociations humanitairesMiCHaEl nEuMan

samedi 16 juin à 17 h 30Rencontre avec Michael Neuman autour de Agir à tout prix ?/Négociations humanitaires : l’expériencede Médecins Sans Frontières (Éditions La Découverte). En liaison avec MSF Midi-Pyrénées.

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c o m p o s i t i o n s p i c t u r a l e s

La suite anagrammatique de LetelP. vErCEllOtti, y. lE PEStiPOn, d. FavEnnEC

vendredi 15 juin à 18 hRencontre avec Philippe Vercellotti, peintre, Yves Le Pestipon et Denis Favennec à l’occasion de la parution du livre La suite anagrammatique de Letel (Éditions Ancrée, 2012).Cette rencontre sera aussi l’occasion du vernissage de l’exposition des œuvres de Philippe Vercellotti présentées du 15 juin au 15 juillet 2012 en salle de conférence.

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ce livre Présente l’œuvre de Vercellotti – ou bien est-ce de Victor Letel ? –, en compagnie lit-téraire de Yves Le Pestipon, profes-seur de littérature, auteur de plu-sieurs ouvrages sur les fables de La Fontaine, qui commente les pein-tures et de Denis Favennec, mathé-maticien et auteur de La douce perspective (éditions Ellipses) qui y ajoute ses remarques.

PHiliPPe vercellOtti est né à Toulouse en 1961. Études à l’École des Beaux Arts de Toulouse. Première exposition personnelle en 1989. Simone Boudet l’accueille l’année suivante dans sa galerie. Philippe Vercellotti travaille à la

peinture acrylique sur panneaux. Il s’agit d’une peinture qui, sans être hyperréaliste ni en trompe-l’œil, est au plus près des objets.

On imagine« Depuis trente ans, Philippe Vercel-lotti peint une œuvre rigoureuse, plaisante, méditative, apparem-ment figurative, subtile, évidente, toute en surfaces profondes. Dans ses tableaux, en formats divers, on croit reconnaître des fioles, des planches, des maquettes, des grillages, des cartes, des paysages. On imagine des fonds d’atelier, des bibliothèques, mais on se trouve souvent trompé : ce sont des images d’images, des trompe-

l’œil critiques. Quand on y regarde de près, on lit des nombres, des écritures, des schémas, des lignes de cartographe. On aperçoit des possibilités de rêves par les détails. Détournements, séditions : on est embarqué depuis l’infime dans des aventures. On en oublierait presque de goûter d’œil ces pein-tures, impossibles à voir et très visibles, avec leurs riches accords de couleurs, leurs ressassement de Perec, de Tintin, ou de Van Eyck.Récemment, Vercellotti a peint un vaste tableau : Le secret de la bou-tique aux vapeurs. Il s’est aperçu que ce titre pouvait donner des anagrammes, telles Du bleu que trouva Paracelse existe, La secte

d’Ubu qui œuvre par l’extase, ou Aux quatre bleus d’étoiles Perec a vu… Il en a choisi cinq dont il a fait le titre de cinq tableaux, qui redistri-buent et renouvellent les éléments du pre-mier. Cela donne La suite anagramma-tique de Letel. […] Le livre est et n’est pas dans le tableau. Les tableaux sont et ne sont pas dans le livre. Bien entendu, visible-ment, tout se retourne comme une crêpe, par exemple en Perec, sans que rien ne perce, ni presse. » n

YVES LE PESTIPON

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t h é o r i e l i t t é r a i r eh u m a n i s m e

Éditer et transmettreSOCiété dES aMiS dE MOntaiGnE

vendredi 8 juin à 9 h-12 h et 14 h-17 hDans le cadre du colloque du Centenaire de la Société Internationale des Amis de Montaigne(Toulouse, 6-8 juin 2012), la librairie Ombres Blanches reçoit dans ses murs, pour le troisième et dernier jour de la manifestation qui est aussi la date anniversaire de la Société, deux demi-journées propres à faire le point sur les problèmes posés par l’édition des Essais, mais égalementleur transmission, leur enseignement, et leur avenir.

réGine blaiG, épouse d’Henri Meschonnic l’a accompagné et soutenu dans ses recherches tout au long de sa vie ; citons l’une des premières phrases du livre de H. Meschonnic Le nom de notre igno-rance, La dame d’Auxerre (L. Teper, 2006). « Cette œuvre-ci est pleine de signes. C’est pourquoi, à partir du moment où je l’ai vraiment regar-dée, je n’ai plus cessé de la voir. Et il n’est certainement pas indifférent pour moi que ce soit Régine Blaig, ma femme, qui m’a aidé à la voir, et à la comprendre comme sculpture. »

Gérard dessOns est profes-seur de langue et littérature fran-çaises à l’université Paris 8, où il travaille sur la poétique, la théorie du langage et la théorie de l’art. Il est membre du groupe Polart – poétique et politique de l’art. Il a notamment co-dirigé le colloque consacré à Henri Meschonnic, la pensée et le poème (In Press, 2005) ; parmi ses publications citons entre autres, Maeterlinck, le théâtre du poème (Éditions Laurence Teper, 2005), Émile Benveniste, l’invention du discours (In press, 2006), La manière folle : essai sur la manie littéraire et artistique (Manucius, 2010).

Anthropologiehistorique du langageToujours annoncé, jamais terminé, pendant plus de trente ans ce livre est passé, aux dires mêmes de son auteur, pour un livre « infaisable ». Pourtant, en décembre 2008,

Henri Meschonnic mettait un point final à sa longue entreprise.Cette étude sur le rapport de l’his-toire et du langage montre exem-plairement qu’une sémantique de l’histoire implique, derrière chaque mot, la critique d’un dis-cours, d’une étique, d’une poli-tique. Dans la perspective d’une anthropologie historique du lan-gage, l’histoire est le devenir col-lectif de chaque parole.La question que pose Henri Mes-chonnic à propos du travail de

Langage, Histoire une même théorie HOMMaGE à HEnri MESCHOnniCavEC G. dESSOnS Et réGinE BlaiG

vendredi 8 juin à 18 h Rencontre-hommage à Henri Meschonnic en compagnie de Gérard Dessons et Régine Blaig, à l’occasion de la présentation du livre d’Henri Meschonnic, Langage, Histoire une même théorie (Verdier, 2012). La rencontre est organisée en collaboration avec le Carrefour Culturel Arnaud-Bernard et le Forum des Langues. En présence de Claude Sicre.

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Sartre sur Flaubert : « Qu’est-ce qu’être son propre contempo-rain ? » contient l’enjeu majeur de Langage, histoire, une même théorie, puisqu’elle interroge chacun sur le sens de son propre statut d’individu dans le rapport à la société. Car l’histoire est bien autre chose que le temps : elle est le social, le rapport signifiant de l’individu à la collectivité. De sorte que tout ce qui arrive me situe nécessairement et m’identifie. n

la sOciété internatiO-nale des Amis de Montaigne a été fondée, sous le nom de « Société des Amis de Montaigne », le 8 juin 1912. La vie de la Société connut par la suite des fortunes diverses, selon les personnalités de ses prési-dents successifs et les soubresauts du temps ; mais elle a su conserver depuis un siècle sa double vocation de société érudite (édition du Bul-letin, organisation de Colloques) et de société de lecteurs passionnés (organisation de conférences et de voyages). Devenue « Internatio-nale » en 1988, elle fête en 2012 son centenaire. Cet anniversaire paraît une occasion opportune pour réfléchir sur le passé récent des études montaignistes, et pour ouvrir des voies pour l’avenir.

Marathon des mots 2012 / du 28 juin au 1er juillet

site de réFérence :http://www.amisdemontaigne.fr/Président et organisation scienti-fique :Olivier Guerrier ([email protected])matinée (9 H-12 H)Quel texte ? éditer et trans-mettre/les éditions des essais• André Tournon (Marseille). « Les

“typographèmes” dans les Essais de 1588-1592 ».

• Jean Balsamo (Reims). « « Exem-plaire de Bordeaux vs 1595 » : un débat bien français et un pro-blème mal posé ».

• Alain Legros (Tours). « 95 au secours de l’Exemplaire de Bor-deaux : « De la coustume et de ne changer aisément une loi reçue » selon l’exemplaire de Bordeaux ».

événement

Au programme de cette nouvelle édi-tion du Marathon de Toulouse, une plongée au

cœur de l’Italie d’aujourd’hui, avec ses écrivains, ses intellectuels, ses artistes, ses créateurs : chacun nous dira par ses mots et ses textes sa vie, ses origines, sa ville, ses goûts, ses engage-ments. À ce banquet italien feront écho d’autres écritures, d’autres engagements, plus loin, sur d’autres rivages de la Méditerranée. Mais aussi, comme lors de chaque édition, des hommages seront rendus. Cette année, entre autres, retour sur l’œuvre de Georges Perec en partenariat avec l’Association des amis de Georges Perec à l’occasion du 30e anniversaire de sa disparition.Ce sont ces deux orientations, l’Italie et Georges Perec, qui seront en ces derniers jours de juin présentes à Ombres blanches et au théâtre Garonne. Parmi les écrivains attendus

rue des Gestes : Carlo Ginzburg, Walter Siti, Rosetta Loy, Raffaele Simone, Antonio Pen-nachi, des rencontres autour de l’édition de l’Italie en France avec Bernard Comment, Liana Levi, Teresa Cremisi, Jean-Noel Schifano, Martin Rueff,…À Garonne, des lectures par de Perec par Sami Frey, Danièle Lebrun, Daniel Mesguich, Éric Lareine, des rencontres avec les membres de l’Oulipo, etc.Le programme détaillé des rencontres italiennes de la librairie et du cycle Pérec au théâtre fera l’objet d’un bulletin spécial qui paraîtra vers le 15 juin. Le programme général du Marathon sortira de l’imprimerie dans le même moment. D’ici là, on pourra se référer aux sites divers du Marathon et d’Ombres blanches pour prendre des nouvelles, et réserver ses soirées de début d’été.

• Marie-Luce Demonet (Tours). aPrès-midi (14 H-17 H)transmission et enseignement• Armelle Andrieux (Rouen). « Lire

et faire lire Montaigne au Lycée ».• Blandine Perona (Valenciennes).

« Bien lire Montaigne, bien vivre et se réjouir – Montaigne au XXIe siècle ».

montaigne demain : table ronde de clôtureParticipation de Claude Blum, Phi-

lippe Desan, Jean-Yves Pouilloux, André Tournon, Olivier Guer-rier… n

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MErCrEdi 6 Juin à 17 H 30de la politique, qu’en est-il ? évolution des condi-tions de la démocratie et environnement social. Précarité, inégalités, trouble.Avec Fabienne BRUGERE, Guillaume LE BLANC et Éric FASSIN

dE la POlitiquE/intErrOGatiOnS

À propos deQue faire de notre vulnérabilité ?

Face à cette évidence d’une angoisse généralisée de l’exclusion, Guillaume Le Blanc cherche à com-prendre pourquoi nous vivons dans un monde qui ne peut inclure les uns qu’en excluant les autres : ces spectres livrés à des vies à découvert, des sujets aux bords de la cité, privés de solidité, « hors du commun dans un monde de pas perdus ». Or le dehors n’existe pas comme une zone tampon autonome mais bien « comme un effet du dedans ». C’est donc seulement « en reconnaissant que nous sommes vulnérables » que nous pourrons affronter l’exclusion et la comprendre. (in Inrockuptibles)

À propos deDémocratie précaire :

En mettant sans cesse en avant le « problème de l’immi-gration » ou la « question musulmane », une partie de la classe politique s’acharne à nourrir cette logique folle. Il faut raison garder, nous dit-on, mais la déraison d’État étourdit la raison démocratique. Et si l’aveuglement d’aujourd’hui nous menait demain à l’abîme ?

À propos deFaut-il se révolter ?

Comment donc insuffler la puissance de l’insoumis-sion dans une démocratie qui semble souvent inerte ? À quelles conditions l’espérance de la révolte peut-elle se transformer en désir de participation ? Quelle démocratie désirons-nous ? Quels gouvernants vou-lons-nous ? Comment passe-t-on de la contestation à la politique de gouvernement ?

JEudi 7 Juin à 17 H 30l’entretemps. l’Histoire a-t-elle une raison d’être dans le présent politique.Avec Patrick BOUCHERON et Ivan JABLONKA

dE l’HiStOirE/intErrOGatiOnS

À propos del’Entretemps :

Quel est le problème ? On le dira ici simplement, tant est criante son actualité. Il s’agit de trouver les lieux où peut se dire le politique.Non pas la parole instituée et instituante de la grande émotion révolutionnaire, mais celle, vibrante, efficace pour chacun, qui cheminera librement dans nos vies. Car elle s’énonce partout, sauf là où elle s’annonce comme politique.Face aux textes, devant l’image, il faut pour la saisir s’adonner à quelques exercices de lenteur.Quant à l’histoire, elle ne vaut que si elle consent à dire quelque chose de nos vies.

À propos deHistoire des grands-parentsque je n’ai pas eus

Ivan Jablonka pose la question : « À partir de quel niveau de danger choisissez-vous de ne pas emmener vos enfants avec vous pour une destination inconnue ? »Son enquête résonne singulièrement aujourd’hui, surtout pour la période qui commence en 1937, en France, avec les arrêtés d’expulsion, les visas demandés aux consulats étrangers qui permettent, une fois refu-sés, de prouver qu’on est « dans l’impossibilité de quit-ter le territoire français ». La mise au point du fichier de la Sûreté nationale montre comment « il y a un « Vichy avant Vichy », et il fermente dans la République ». […] (in Libération)

Patrick BoucheronNé en 1965 à Paris, Patrick Bouche-ron a étudié et enseigné l’histoire du Moyen Âge à l’ENS Fontenay/Saint-Cloud et à Paris I Panthéon-Sorbonne, où il est actuellement maître de conférences. Son domaine de recherche est l’Italie médiévale – ses villes, ses princes, ses artistes – mais aussi l’écriture de l’histoire aujourd’hui. Il est l’au-teur de plusieurs livres dont Les Villes d’Italie (Belin 2004), La ville médiévale (Seuil 2003 et 2011), Leonard et Machiavel (Verdier 2008), Faire profession d’historien (PU Sorbonne 2010), L’entretemps (Verdier 2012). Il a dirigé de nom-breux ouvrages, dont le très remar-qué Histoire du Monde au XVe siècle (Fayard 2010).

Fabienne BrugèreNée en 1965 à Nevers, Fabienne Brugère, philosophe spécialisée en histoire de la philosophie du XVIIIe siècle, en philosophie morale et politique, en esthétique. Elle est actuellement Professeure à Bor-deaux III. Elle est également et depuis 2008 Présidente du Conseil de Développement Durable de Bordeaux. Elle a publié de nom-breux livres, dont L’expérience et

la beauté (Vrin 2006), Le Sexe de la sollicitude (Seuil 2008), Judith Butler (PUF 2009), Faut-il se révol-ter ? (Bayard 2012). Elle a dirigé de nombreux travaux collectifs, dont Dictionnaire politique à l’usage des gouvernés (co-direction avec Guillaume Le Blanc/Bayard 2012).

Éric FassinNé en 1959, Éric Fassin, est socio-logue, chercheur à l’Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux (sciences sociales, politique, santé), unité mixte de recherche associant le CNRS, l’In-serm, l’EHESS et l’université de Paris XIII2. Sociologue engagé dans le débat public, il travaille sur la poli-tisation des questions sexuelles et raciales, en France et aux États-Unis. Parmi ses nombreuses publications personnelles et collectives, citons : L’inversion de la question homo-sexuelle (Amsterdam 2005), Le Sexe politique (EHESS 2009), Démocra-tie précaire (La Découverte 2012).

Ivan JablonkaIvan Jablonka, né en 1979, est maître de conférences en histoire contem-poraine à l’université du Maine, chercheur associé au Collège de France. Il est rédacteur en chef de

laviedesidees.fr et codirecteur de la collection « La République des Idées » au Seuil. Il est l’auteur des livres : Les vérités inavouables de Jean Genet (Seuil 2004), Ni père ni mère. Histoire des enfants de l’Assistance publique (Seuil 2006), Enfants en exil (Seuil 2007), Les enfants de la République. L’inté-gration des jeunes de 1789 à nos jours (Seuil 2010), Histoire des grands-parents que je n’ai pas eus : une enquête (Seuil 2012).

Guillaume Le BlancNé en 1966, Guillaume Le Blanc est professeur de philosophie à l’Université Michel-de-Montaigne – Bordeaux III. Son travail porte essentiellement sur la question de la « critique sociale ». Il étudie plus spécifiquement les limites com-plexes qui distinguent précarité, exclusion, vie décente et normalité. Il est l’auteur de nombreux livres, parmi lesquels : La Vie humaine. Sur Canguilhem (Puf 2002), Les maladies de l’homme normal (Le Passant 2004), Vies ordinaires, vies précaires (Seuil 2007), L’invisbilité sociale (Puf 2008), Dedans, dehors : la condition d’étranger (Seuil 2010), Que faire de notre vulnéra-bilité (Bayard 2012).

étant donné : démocratie(s)Dans le cadre de la manifestation étant donné : démocratie(s) que le théâtre Garonne organise entre le 5 et le 30 juin, la librairie Ombres blanches propose deux soirées de débats les 6 et 7 juin, dans l’Atelier de Garonne. Ces deux soirées débuteront à 17 h 30 pour se finir entre 20 h et 20 h 30, elles précéderont le spectacle de Maguy Marin, Salves, donné dans le théâtre du 6 au 9 juin à 20 h. Une reprise importante d’une « pièce-mani-feste… où la rage l’emporte sur le désespoir ».Parallèlement, dans le deuxième atelier, Garonne accueille durant tout le mois de juin Women without men, l’installation vidéo de l’artiste Shirin Neshat : à la fois portrait

de cinq femmes iraniennes et méditation sensuelle sur la liberté, l’indépendance et la démocratie.L’ensemble de la programmation de Garonne est consultable sur le site du théâtre comme sur celui de la librairie. On lira en suivant le détail du programme des deux soirées-débats, que nous organisons avec le soutien de l’Institut d’Études Politiques de Toulouse. Chacune des deux soirées, animées par Olivier Carrérot, sera constituée d’un propos d’une heure trente par les auteurs invités et d’une conversation d’une heure avec le public entrecoupés d’une pause.

lES intErvEnantS. unE GénératiOn dE CHErCHEurS

Étant donnÉ : dÉmocratie(s.) c’est en regardant bouger le monde, en observant ces peuples se mouvoir dans leurs nations, en écoutant attentivement les mots hurlés d’une rue, d’une place, dans le fracas d’une bombe, que vient se tisser l’idée d’inviter artistes et universitaires pour qu’ils contribuent à élargir nos visions. et lire ainsi dans ces mots criés aujourd’hui par les peuples des nations arabes le bouleversement de nos certitudes, nous poussant aux confins de territoires méconnus : tout à la fois porteurs de liberté, de violences, de châtiments.

Page 10: 89 programme mai/juin 2012...(armand Colin, 2012), organisée avec le soutien du Mémorial de la Shoah. Patrick cabanel, professeur d’histoire contem-poraine à l’Université de

j u s t i c e a u p r é s e n tj u s t i c e a u p a s s é

Comparutions immédiatesdaniEl WElzEr-lanG

vendredi 1er juin à 18 hRencontre avec Daniel Welzer-Lang autour de la publication collective Comparutions immédiates : une justice d’exception (Éditions Éres).En présence des militants de la LDH/Toulouse-Midi-Pyrénées.

L’emprise contemporaine des jugesJaCquES krynEn

mardi 22 mai à 18 hRencontre avec Jacques Krynen L’État de Justice. France, XIIIe-XXe siècle. Tome II :L’emprise contemporaine des juges (Gallimard, 2012).

1918

la vie en réseauMiCHEl GrOSSEtti

mardi 29 mai à 18 hRencontre avec Michel Grossetti autour du livre co-écrit avec Claire Bidart, La vie en réseau : dynamique des relations sociales (PUF, 2011). Débat reporté du jeudi 5 avril.

mICheL grossettI, sociologue, enseigne et anime des centres de recherche à l’Université de Toulouse-Le Mirail. Parmi ses publications, citons entre autres, Science, industrie et territoire (PUM, 1996) et Sociologie de l’imprévisible (PUF, 2004).Comment se tIssent les réseaux person-nels, et que nous disent leurs évolutions ? Com-ment naissent, disparaissent, se transforment et se connectent les différentes relations qui constituent l’entourage d’une personne ? Comment relient-elles les individus et les organisations sociales ? Ce livre apporte pour la première fois une vision mêlant les histoires des relations et les dynamiques des réseaux,

sans les dissocier des contextes et des collectifs qui les englobent. Il montre combien les étapes et les événe-ments de la vie marquent les réseaux personnels. Il analyse les ressources qu’ils constituent ainsi que les inégalités qu’ils reflètent.Grâce à deux enquêtes inédites, dont l’une a per-mis de suivre des jeunes pendant dix ans jusqu’à leur entrée dans la vie adulte, et l’autre permet de comparer des réseaux de tous les milieux sociaux et de tous les âges, cette étude ouvre une perspective dynamique sur les relations et les réseaux au long du parcours de vie. n

jacQues krynen, profes-seur à l’université Toulouse-1-Ca-pitole, est l’auteur, dans la « Biblio-thèque des histoires » (Gallimard), de L’Idéologie de la magistrature ancienne, tome premier de L’État de justice. France, XIIIe-XXe siècle (2009), et de L’Empire du roi (1993).

Un état de justiceLa justice fait bien plus que tran-cher les procès, la voici gardienne des valeurs de la République et de la démocratie. Plus rien ni personne n’échappe à ses inter-ventions, à ses sanctions. Il n’y a pas eu de coup d’État des juges, mais l’« État de droit » a au cours du XXe siècle propulsé au pre-mier rang de la scène nationale et même européenne la figure du juge. De plus n’a cessé de croître la demande de justice, la « judiciarisation » des mentalités et des comportements occidentaux. […]Ce second volume montre d’abord que la France est, muta-tis mutandis, redevenue ce que fondamentalement elle avait été sous la monarchie : un État de justice. Aujourd’hui comme hier, malgré les transformations du droit, les nouvelles structures juri-dictionnelles, les carcans statu-taires, rien n’échappe à l’emprise des juges. […] Civile, pénale, administrative, constitutionnelle, européenne, elle œuvre derechef, plus indépendante que jamais, en souveraine interprète du droit. Lui incombe, comme jadis, face à la défaillance, à l’imperfection ou à la confusion des lois, face aux conflits de normes et à l’affron-

tement des intérêts particuliers, d’attribuer à chacun son dû, de distinguer ce qui est licite de ce qui est illicite, de fixer par ses cen-sures et ses condamnations les frontières du bien et du mal. Les magistrats ne sont pas en cause, mus d’illégitimes ambitions. Il s’agit plutôt d’« un renouveau des tâches », une « remontée en res-ponsabilité ». Voici que les cours d’appel, la Cour de cassation, le Conseil d’État, le Conseil consti-tutionnel, les cours européennes en imposent aujourd’hui aux dirigeants autant qu’aux citoyens. […]Comment et pourquoi on en est revenu là ? Jacques Krynen

observe tout d’abord qu’au XIXe siècle le pouvoir judiciaire revendique l’indépendance qui lui est refusée, et reconquiert comme par nécessité la fonction éminemment normative que la Révolution avait tout fait pour lui ôter. Il retrace ensuite les déploie-ments pour ainsi dire imprévus de la justice contemporaine : l’es-sor d’une justice dite sobrement « administrative », l’apparition d’une justice constitutionnelle, l’expansion d’une justice euro-péenne. Et soulève le problème de sa compatibilité avec le dogme démocratique. n

À l’initiative de la Ligue des droits de l’Homme de Toulouse, cet ouvrage, coordonné par Daniel Welzer-Lang et Patrick Castex, avec Américo Mariani, Frédéric Rodriguez, Sébastien Saetta, Rémi Cochard, Hervé Dubost, est aussi enrichi par les apports de respon-sables de centre de réinsertion pour sortants de prison, d’associa-tion pour femmes victimes de vio-lences, d’avocats et magistrats. Serge Portelli, Gilles Sainati, magistrats et Laurent Mucchielli sociologue, qui ont développé des analyses sur les comparutions immédiates et sur le thème de l’insécurité ont aussi contribué à cet ouvrage.

En 36 minutesL’Observatoire des comparutions immédiates a été créé par la Ligue des droits de l’Homme de Tou-

louse, associée à des universitaires. Durant six mois, 47 auditeurs et auditrices ont observé 543 affaires au terme de 102 audiences, audi-tionné avocats, magistrats et autres professionnels du droit.Des observations réalisées et de l’étude statistique, il ressort que cette procédure revêt un caractère expéditif (les affaires sont jugées en 36 minutes en moyenne), peu respectueux des droits des per-sonnes prévenues et des victimes. Elle met à mal les principes de la justice républicaine : présomption d’innocence, procès équitable, individualisation et sens de la peine. La population concernée est surtout jeune, pauvre, précaire et masculine, souvent en mauvaise santé et pour plus de la moitié « colorée », en un mot de « mau-vais pauvres ». Les auteurs s’inter-

rogent sur les mesures discriminatoires que subissent « Beurs » et « Blacks » en situation régulière ou non (sans papiers), moins concernés par les délits avec violence, les atteintes aux biens et aux personnes, mais plus souvent envoyés en prison.Bras armé de la politique pénale, la judiciarisation du quotidien que sont les comparutions immédiates donne à voir les effets destruc-teurs de la précarité et de la petite délinquance. Les récidives (mas-sives dans les délits de circulation, les violences conjugales, comme les atteintes aux biens) montrent l’échec de cette procédure et de l’exemplarité de la peine. n

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d i a s p o r a sd i a s p o r a s

JACOVC. SOuSSEn, C. dEnJEan Et J. SiBOn

lundi 21 mai à 18 hRencontre avec le groupe JACOV (de Juifs A Chrétiens : à l’Origine des Valeurs au Moyen Âge) autour de recherches autour du thème des valeurs médiévales, considérées commedes éléments constitutifs des relations économiques et sociales entre groupes de religiondifférente ; rencontre en présence des chercheur(e)s, Claire Soussen, Claude Denjean et Juliette Sibon. La rencontre organisée en partenariat avec le Mémorial de la Shoah.Débat animé par Maurice Lugassy.

GeOrGes bensOussan est historien. Il consacre ses travaux à l’antisémitisme, à la Shoah, au sionisme et aux problèmes de la mémoire. Il est rédacteur en chef de la Revue d’histoire de la Shoah et responsable éditorial au Mémorial de la Shoah (Paris). Il est en particulier l’auteur des livres Auschwitz, en héritage ? D’un bon usage de la mémoire (Mille et une nuits, 1998), Une Histoire intellectuelle et politique du sionisme (Fayard, 2002), Israël, le sionisme et la destruction des Juifs d’Europe (Seuil, 2008), et a co-dirigé le Dictionnaire de la Shoah (Larousse, 2009).

Les racines de l’exodeLes communautés juives en terre arabo-musulmane, en Égypte, en Irak, au Liban, en Algérie, au Maroc, certaines vieilles de deux millé-naires, se sont disloquées en une génération à peine. Cette histoire a fait l’objet de lectures passion-nelles, alimentées par le conflit israélo-arabe. Les Juifs d’Orient ont donc longtemps été privés de leur histoire, enjolivée ou noircie à outrance à des fins politiques.Comment, et in fine pourquoi, de très anciennes communautés juives ont-elles été déracinées en moins de 25 ans après la Seconde Guerre mondiale ?Georges Bensoussan explore les racines de l’exode. Il s’agit ici d’analyser comment la modernité culturelle (l’alphabétisation des filles, le recul de l’âge du mariage, l’occidentalisation du nom, du costume et des mœurs, etc.) et laï-cisante (avec la perte progressive du pouvoir des rabbins) a obligé

à redéfinir les identités, d’explici-ter les soubassements psychiques des conflits politiques, et de comprendre comment, depuis les années 1920, la naissance de l’anticolonialisme des Arabes a structuré le destin des minorités juives prises malgré elles dans le conflit colonisé-colonisateur. Alors qu’elles étaient, elles, triplement colonisées : par le maître musul-man, l’arrivant européen et le judaïsme ashkénaze.La Seconde Guerre mondiale a mis en lumière les failles qui se dessinaient depuis trente ou qua-rante ans déjà… Elle a mis à nu la fragilité de la condition juive face au colonisateur. Partant, elle a sou-

ligné la « peur juive » sur la rive sud de la Méditerranée, une peur qui aboutira aux départs massifs des années 1940-1950. n

Juifs en pays arabeGEOrGES BEnSOuSSan

lundi 4 juin à 18 hRencontre avec Georges Bensoussan autour de son livre Juifs en pays arabe, le grand déracinement (Tallandier, 2012).

2120

claire sOussen est maître de conférences en Histoire du Moyen Âge à l’Université de Cergy Pon-toise. Elle est l’auteur du livre Judei Nostri – Juifs et chrétiens dans la couronne d’Aragon à la fin du Moyen Âge (Méridiennes, 2011).claude denjean a enseigné comme maître de conférences en Histoire du Moyen Âge à l’Univer-sité de Bordeaux puis celle de Tou-louse. Elle est l’auteur d’ouvrages sur l’histoire des juifs, dont Juifs et Chrétiens : de Perpignan à Puig-cerdà (Trabucaire, 2004) et La loi du lucre (Casa de Velazquez, 2011).

juliette sibOn est maître de conférences en Histoire du Moyen Âge à l’Université d’Albi. Elle est l’auteur d’articles consacrés à la place des juifs dans la cité et vient

de publier Les Juifs de Marseille au XIVe siècle (Cerf, 2011).

Un noyau solideLe projet JACOV est issu de la col-laboration de chercheurs italiens, catalans, et français autour du programme Solidarités fugaces, solidarités imaginaires, qui a suivi Juifs et convertis de l’espace pyrénéen et de la découverte de nouvelles sources hébraïques à Gérone. Le recrutement par les universités de Toulouse et d’Albi et par l’UMR 5136 Framespa de enseignants chercheurs spécia-listes de l’histoire des juifs a per-mis de créer un noyau solide, auquel se sont agrégés de nou-veaux membres. Les programmes se sont infléchis au fur et à mesure que de nouveaux membres s’inté-graient. L’étude des documents de la pratique, confrontés aux textes normatifs, carnets journaux d’entrepreneurs, comptabilités, dossiers judiciaires, textes de la chancellerie et actes notariés sont au cœur du projet. n

Camps d’internement du Midi de la FranceMOniquE liSE COHEn

lundi 11 juin à 18 hRencontre avec Monique Lise Cohen autour du DVD-Rom pédagogique Camps d’internement du Midi de la France : entre histoire et mémoire (1939-1944) produit par l’association Mémoires : les Juifs dans la Résistance et Courte Échelle Prod et réalisé par Philippe Perron.La rencontre sera présentée par Éric Malo, enseignant et auteur des publications Le camp de Noé (Cairn, 2009) et Les camps du Sud-Ouest avec M.L. Cohen (Privat, 1994).

monIque LIse Cohen doc-teur es lettres, poète et mène des études sur des thèmes littéraires, philosophiques, religieux et his-toriques. Elle a fait son doctorat sous la direction d’Henri Mes-chonnic. Elle est également prési-dente de l’Association Mémoires : les Juifs dans la Résistance. Parmi ses nombreuses publications, citons, les camps du sud-ouest de la France, 1939-1944 (Privat, 1994), les Juifs dans la résis-tance (Tirésias, 2001) et Histoire des communautés juives de tou-louse (Loubatières, 2003).

Ce dVd rassembLe de nom-breuses ressources pédagogiques pour les enseignants du premier et du second degré. Il comprend trois films, des témoignages vidéos séquencés ainsi que le contenu d’une exposition ; avec la participation des historiens Guillaume Agullo, Patrick Caba-nel, Jacques Cantier, Serge Klars-feld, Éric Malo.Ce DVD-Rom est utilisable en autonomie ou en complément de l’exposition « Les camps d’inter-nement du Midi de la France » qui circule dans des établisse-

ments scolaires et autres lieux susceptibles de l’accueillir. Dif-férentes disciplines peuvent être concernées : Histoire, Éducation civique, Documentation, Lettres, Éducation à l’image, Arts Plas-tiques, Espagnol… facilitant interdisciplinarité et compé-tences transversales.des ressourCesmuLtIpLes• Trois films

Camps français en mémoire : 1939-1944 (50 min) ; En quête d’histoire. Les enfants disparus de Bouloc (45 min) ; Chemins

d’écriture : histoire et témoi-gnages (40 min)

• Des témoignages vidéos (152 min.)

Angelita Bettini, Annie Beck, Robert Marcault, Édith Mosko-vic, Paul Schaffer, Freddy Szpil-fogiel.

• Une expositionLes camps d’internement du Midi de la France : 1939-1944 (Bibliothèque de Toulouse) n

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e x p l o s i o nb o m b a r d e m e n t

Somaland ériC CHauviEr

mercredi 30 mai à 18 h Au confort des Étranges (rue Mirepoix)Rencontre avec Éric Chauvier autour du livre Somaland (éditions Allia).

adrien bOsc, né en 1986, a suivi des études littéraires. Éditeur à la maison d’édition Allia, il est le fondateur de la revue Feuilleton.

bruce béGOut est philo-sophe, maître de conférences, écrivain et traducteur. Né en 1967 à Talence, il est l’auteur d’essais remarqués qui explorent la ville américaine et ses non-lieux ; Zéro-polis (Allia, 2002) et L’Éblouisse-ment des bords de route (Verti-cales, 2004). Il élabore au fil des ans une phénoménologie du monde quotidien originale, inspirée par l’œuvre de Husserl : L’Enfance du monde : Husserl (La Transparence, 2007). Dans Sphex (L’Arbre ven-geur 2009) et dans Le Park (Allia, 2010), l’écrivain fait une incursion plus avant dans l’espace de la fic-tion, sans pour autant perdre de vue ses thèmes de prédilection. Bruce Bégout est l’auteur de Faux Paris dans Feuilleton n° 3.

Feuilleton256 pages de reportages étran-gers et de nouvelles littéraires, le tout accompagné d’infographies, d’illustrations et de photogra-phies. Le meilleur du reportage étranger. Entre littérature et jour-nalisme, au croisement du livre et du magazine, qui présente une certaine vision du monde sans prétendre ni à l’exhaustivité ni à l’illusion de l’objectivité. Pourquoi ce titre ? Feuilleton est le titre de la rubrique culturelle des journaux allemands. Feuilleton trône en haut des pages culturelles comme sur d’autres les termes « Politique », « Économie » ou « Sport ». Contrai-rement aux journaux français, les journaux allemands ont conservé le terme « Feuilleton ».

Faux ParisEn 1917, la menace d’un bombar-dement massif de Paris, orchestré par la flotte d’avions de combat allemands, se fait plus pressante. Pour parer à ce qui relevait encore, il y a peu, de la pure science- fiction, l’armée française est som-mée de reconsidérer sa défense antiaérienne. Afin de compenser un déficit technologique, elle redouble d’inventivité et fait appel à un certain Jacopozzi, le « mage de la lumière ». Selon l’ingénieur, les moyens de riposte existent, fussent-ils de la poudre aux yeux. Enquête sur les traces d’une capi-tale tenue à l’écart des feux de la rampe de l’Histoire. n

2322FeuilletonadriEn BOSC, BruCE BéGOut

mercredi 13 juin à 18 hAu confort des Étranges (rue Mirepoix)Rencontre avec Adrien Bosc et Bruce Bégout autour de la revue Feuilleton et de l’article « Faux Paris » dans Feuilleton n° 3.

Histoire de la pollution industrielle : France 1789-1914GEnEvièvE MaSSard-GuilBaud

vendredi 1er juin à 16 h 30 (attention à l’horaire !)Dans le cadre de Propos épars, proposés par Ombres blanches et la Mission Agrobiosciences : Rencontre avec Geneviève Massard-Guilbaud autour de son livre Histoire de la pollution industrielle : France 1789-1914 (Éditions de l’EHESS).

geneVIèVe massard-guIL-baud est directrice de recherches à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales. Spécialiste des questions d’environnement, elle est l’auteur de nombreux articles et de plusieurs livres sur la pollu-tions en milieu urbain et sur son histoire.« on en a mIeuX prIs ConsCIenCe depuis quelques semaines, au gré de diverses controverses, notamment à gauche : pour la première fois dans notre histoire politique la

question de la sécurité nucléaire s’annonce comme devant jouer un rôle important dans la pro-chaine campagne présidentielle. Cela tient évidemment, à court terme, au traumatisme provoqué par la catastrophe de Fukushima, mais le mouvement est plus pro-fond et plus ancien, et le souci des risques de la pollution indus-trielle dépasse les seules centrales nucléaires. C’est à l’émergence de cette prise de conscience, éclai-rée par le passé, que nous allons nous consacrer ce matin, en com-

pagnie de Geneviève Massard-Guilbaud, directrice d’études à l’École des Hautes Études en sciences sociales, qui est la spé-cialiste avisée de l’histoire de l’environnement industriel et urbain et des systèmes de régula-tion qui ont été progressivement et tant bien que mal mis en place. Nous allons voir avec elle que la grande évolution qui s’affirme depuis quelques décennies dans la relation entre la civilisation du progrès industriel et la défense de la nature et de la santé publique,

que cette évolution ne se com-prend pas bien si l’on ne remonte pas en arrière, peut-être jusqu’au Moyen-Âge, et sûrement jusqu’à l’Ancien Régime et au xIxe siècle. C’est-à-dire au temps où la Révolution industrielle, dans la puissante vigueur de son essor, a largement brutalisé l’environ-nement rural et urbain, en dépit de protestation dispersées qui ont pu préfigurer, de place en place, celles d’aujourd’hui. » n

JEAN-NOëL JEANNENEY

éric cHauvier, docteur en anthropologie, est chargé de cours à l’Université Victor Segalen Bordeaux II. Il est l’auteur de plu-sieurs livres, courts essais plutôt « inclassables », publiés aux éditions Allia (dont Anthropologie, 2006, Contre Télérama, 2011), et aussi de recherches et d’enquêtes en anthropologie, publiés aux PU de Bordeaux, aux éditions Le Bord de l’eau, ou dernièrement chez Ana-charsis (Anthropologie de l’ordi-naire, 2011). À ce propos : Éric Chauvier propose de reconsidérer l’anthropologie en réajustant ses enjeux à sa pratique. Il s’agit de prendre acte des anomalies qui se font jour au cours de l’enquête, qui sont à la fois l’objet et la matière de l’enquête. L’anthropologie ordi-naire établit un appariement des

consciences entre anthropologues, lecteurs et observés.

Enjeux plus obscursUn expert est envoyé sur le site d’une usine fabriquant des pro-thèses médicales. Cette usine répand dans l’atmosphère une odeur nauséabonde, arbre qui cache la forêt : le silène, substance extrêmement toxique. L’expert a pour mission de dresser un état des lieux concernant l’implication de la population dans la prévention des risques industriels. Il s’intéresse en particulier à une cité annexe, dont les habitants sont pour la plu-part défavorisés. Un seul d’entre eux a été employé, en tant qu’inté-rimaire, sur le site. Dans son dia-logue avec la directrice ou le maire, le chercheur note les failles de

leurs commentaires, traque le dys-fonctionnement de leurs propos. Il les situe dans les limites de leurs impératifs professionnels. Un jeune homme résidant dans cette zone dite « sensible » est persuadé que le solvant dégagé par l’usine a altéré la physiologie et le psychisme de son ex petite amie au point d’avoir provoqué la rupture de leur couple. Pensant d’abord être mis en boîte, le narrateur finit progressivement par être convaincu par ces propos. Mais que vaut une telle hypothèse dans un monde où la vérité scien-tifique n’est plus à l’ordre du jour, dépassée par des enjeux plus obs-curs, un monde dominé par l’outil Power Point et son langage creux, agissant comme le bras armé d’une nouvelle façon de gouverner ? n

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c a u s e f r e u d i e n n e

clOtilde leGuil est philo-sophe et psychanalyste, membre de l’École de la Cause freudienne,

et maître de conférence à l’Univer-sité Paris VIII. Elle est notamment l’auteur du livre Les Amoureuses, voyage au bout de la féminité (Seuil, 2009), elle a préfacé les nou-velles traductions de Freud aux éditions du Seuil (2010- 2011) et a contribué sous la direction de J.-A. Miller à L’Anti-livre noir de la psy-chanalyse (Seuil, 2006).

PhilosophieexistentielleClotilde Leguil nous emmène dans les coulisses de l’élaboration lacanienne de la psychanalyse à partir d’une corrélation secrète et paradoxale avec la philosophie sartrienne de l’existence.Si le rapport de Lacan à Sartre s’ap-parente à une liaison dangereuse,

c’est qu’il y a risque de méprise et de malentendu : l’existentialisme sartrien nie la dimension de l’in-conscient alors que la perspective lacanienne introduit le structura-lisme en psychanalyse pour repen-ser l’inconscient freudien.Lacan ne recule pas devant cette antinomie. Il réinvestit les concepts de la philosophie exis-tentielle pour leur faire jouer une nouvelle partition, celle de l’expé-rience analytique comme expé-rience subjective.Avec les notions de désir, de manque et d’angoisse, la psycha-nalyse lacanienne soutient au XXIe siècle l’irréductible singularité de l’être parlant. n

Sartre avec LacanClOtildE lEGuil

vendredi 15 juin à 20 h 30Rencontre avec Clotilde Leguil autour de son livre Sartre avec Lacan : corrélation antinomique, liaison dangereuse (Navarin, 2012), préfacé par Jacques-Alain Miller. La rencontre est organisée en partenariat avec l’École de la Cause Freudienne Midi-Pyrénées.

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Pensez à nous, les Jeunes Entreprises ! FrédériC CaMEO POnz

vendredi 25 mai à 18 hRencontre avec Frédéric Cameo Ponz, autour de son livre co-écrit avec Alain LebaubePensez à nous, Les Jeunes Entreprises ! Plaidoyer à l’adresse de ceux qui nous gouvernent(Éditions Jacob-Duvernet, 2012). Le débat sera animé par Jean-Antoine Loiseau,président de BGE sud-ouest.

FédérIC Cameo ponz est président du réseau BGE (Réseau Boutiques de Gestion) Consultant, il est, depuis 1992, Directeur de la Boutique de Ges-tion « CRÉER » implantée en Midi-Pyrénées.Les proposItIons des auteurs suivent huit axes majeurs : La création, un enjeu majeur pour l’avenir de notre économie ; donner à chacun la pos-sibilité d’inscrire la création d’entreprise dans son parcours de vie ; favoriser la création d’entreprise par les jeunes ; exploiter le potentiel de la relation entreprise/territoire ; allez-y les banques ! [etc.]Autant de grands axes qui pourraient se tra-duire par des mesures très concrètes : une nouvelle

convention État/Caisse des dépôts prévoyant un volume suffisant de prêts et un appui au dévelop-pement de l’emploi dans les TPE ; un renforcement du Nacre (aide aux demandeurs d’emplois créa-teurs) ; une exonération de charges sociales pour les TPE qui embauchent un jeune ; création d’une épargne de proximité fléchée vers les entreprises de moins de dix salariés,… Le but de ces propositions nées de l’expérience terrain ? Que les jeunes entre-prises soient mieux accompagnées, mieux finan-cées, qu’elles se développent, qu’elles embauchent et créent de la croissance durable. n

VALÉRIE TALMON, les Échos, 5 avril 2012

En 2012,RIO LOCO LUSOFONIA !

Le festival Rio Loco consacre sa 18e édition à la Luso-phonie à savoir tous les pays de langue portugaise (Angola, Brésil, Cap-Vert, Guinée-Bissau, Mozambique, Portugal, Sao Tomé-et-Principe, Timor Oriental), du 13 au 17 juin 2012.La programmation voyagera sur plusieurs continents pour raconter en musique une histoire de peuples et de migrations culturelles.Un parcours d’accompagnement des publics ponctué de temps de rencontres, la Valise Rio Loco, mobilise des milliers de Toulousains tout au long de l’année autour de la Lusophonie et de ses différentes expres-sions artistiques.

Dès le mois de mai, Rio Loco prend ses quartiers dans T o u l o u s e grâce aux Barrio Loco : une programmation dédiée aux cultures luso-phones dans les centres culturels de Toulouse asso-ciés au festival (musique, théâtre, danse, arts visuels, cinéma, littérature, conférences…). Toute la program-mation sur www.rio-loco.org.

Nguxi dos Santos, natif du nord de l’Angola, journaliste de formation, devient réalisateur et producteur pour la télévision nationale ango-laise TPA. Il co-dirige depuis 1980 une entre-prise de production audiovisuelle « Dreadlocks Productions ». Il assume depuis 2009 la respon-sabilité artistique de la programmation du Fes-tival du cinéma de Luanda. Réalisateur de nom-breux documentaires il s’attache à raconter aussi toute la richesse patrimoniale de l’Angola par sa musique, ses hommes, sa culture.

Composite et cosmopolite, Rio Loco est, depuis 1995, un rendez-vous incontournable dans le paysage des festivals d’été. Chaque année, il réussit le pari de créer des affinités, de susciter des projets pluridisciplinaires inédits et de rassembler les grands noms de la scène internationale, devant près de 100 000 per-sonnes. La programmation de Rio Loco, c’est aussi une scène « découverte », qui permet chaque année à de jeunes artistes de laisser éclore leur talent en France.

Exposition de photos de paysages, d’hommes et femmes de l’Angola nGuxi dOS SantOS

du 29 mai au 14 juin dans la salle de conférence de la librairieExposition de photos de paysages, d’hommes et femmes de l’Angola par le photographe Nguxi dos Santos. Exposition présentée en partenariat avec le Festival Rio Loco et l’INA, du 29 mai au 14 juin dans la salle de conférence de la librairie. Ren-contre prévue pour le « décrochage » de l’exposition, jeudi 14 juin à 16 heures avecle photographe Nguxi dos Santos.

¡rio loco!

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n a t u r e p r o c h e

jean ramière est ornitho-logue et naturaliste à l’association Nature Midi-Pyrénées. Nature Midi Pyrénées a pour objectif de faire découvrir la nature de notre région, de sensibiliser jeunes et adultes au respect de la nature, de protéger les espèces sauvages et leurs habitats, de restaurer les espaces naturels dégradés.

DiversitéornithologiqueLa remarquable mosaïque de pay-sages et d’habitats naturels qui caractérise notre région abrite une faune et une flore d’une grande richesse. Midi-Pyrénées bénéficie en particulier d’une diversité orni-thologique importante avec plus de deux cents espèces d’oiseaux nicheurs. La réalisation d’un atlas permet de se doter d’un outil utile pour tous les acteurs de l’environ-nement.1994, c’est l’année qui a vu paraître le tout premier Atlas des oiseaux nicheurs de Midi-Pyrénées. Cet ouvrage, fruit de six années d’inventaires (1985-1990), avait permis d’acquérir une connaissance plus fine de la répar-

tition des oiseaux nicheurs de la région la plus vaste de France. Depuis, le réseau d’ornithologues de la région et par conséquent, le savoir ornithologique n’ont cessé de progresser. Qu’en est-il alors aujourd’hui de la répartition des diverses espèces d’oiseaux ? Que pouvons-nous déceler en termes de dynamique, d’enjeux, etc. ? Afin de répondre à ces questions, l’as-sociation Nature Midi-Pyrénées a relancé en 2007 l’actualisation de l’Atlas Régional des Oiseaux Nicheurs. Ce projet est l’occa-sion de mobiliser et de rassem-bler autour d’un sujet commun tous les amoureux de nos amis à plumes. n

Atlas des oiseaux nicheurs en Midi-PyrénéesJEan raMièrE

jeudi 24 mai à 18 hRencontre avec Jean Ramière de l’association Nature Midi-Pyrénées, autour du livre collectif Atlas des oiseaux nicheurs en Midi-Pyrénées (Delachaux et Niestlé, 2012). En présence des ornithologuesde l’Association. Projection de « portraits d’oiseaux » de notre région.

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la nature en Midi-Pyrénées JEan raMièrE

mercredi 13 juin à 18 h Rencontre avec Jean Ramière autour de son livre La Natureen Midi-Pyrénées (Loubatières, 2012).

Jean ramIère, toujours ornithologue et natura-liste est l’auteur du chapitre « La nature en ville » dans l’ouvrage toulouse, patrimoine et art de vivre (Loubatières 2007) et des encarts relatifs à la nature dans l’ouvrage la Garonne (Loubatières 2011). Maxence Fabiani et Maryline Garrabos l’ac-cueillent au sein des Nouvelles Éditions Loubatières pour cette ouverture aux questions de nature dans notre région. Un bien beau programme.La nature en mIdI-pyrénées offre une exceptionnelle diversité de paysages, de milieux, d’espèces animales et végétales. Haute montagne, causses et monts, plaines et coteaux, zones humides et cours d’eau, sans oublier les espaces villageois et urbains, abritent une faune et une flore au sein de

laquelle les espèces dites communes sont aussi étonnantes et essentielles que les espèces rares ou endémiques.C’est à la découverte de cette précieuse biodiversité que nous convie Jean Ramière. Pic noir, tigre du platane, desman des Pyrénées, loir gris, nombril de Vénus, saule blanc, chevesne, vipère péliade, mésange noire, loutre d’Europe, orchis bouc, gre-nouille rousse, fritillaire pintade, pentanome rayé, grassette à grandes fleurs, gerris… sont quelques-unes des nombreuses espèces d’oiseaux, d’insectes, de poissons, de reptiles, d’arbres, de plantes, et d’autres encore, rencontrées dans ce livre. Près de trois cents photographies et dessins illustrent le pro-pos, complété par un glossaire et une carte. n

Samedi 9 juin à 11 h à la librairie Ombres Blanches

rencontre-concert avec le groupe banda de Pifanos de tolosa (pifanos sont des flûtes brésiliennes traditonnelles).

La Banda de pifanos de Tolosa est née de la rencontre entre Rita Macedo et Carlos Valverde, cher-cheur en ethnomusicologie, et connaisseur éclairé de la culture populaire brésilienne, qui lui fait

découvrir l’univers du pifano. Grâce à la participation des flû-tistes, Masako Ishimura et Robi George, naît le groupe. A l’instar de leurs modèles, il forme un ensemble de pifanos et percus-sions sur un répertoire compre-nant des musiques traditionnelles, ou composées dans l’esprit.

samedi 9 juin à 12 h au café

lecture de Concert Baroque de alejo carpentier (Gallimard, 1976) par la comédienne nathalie vinot.

Nathalie Vinot est chanteuse et comédienne. Vous l’avez peut être vue et entendue dans le trio a cappella Les Petites Faiblesses ou reconnue sous le fard d’Abi-gaël Vésicule dans le solo ovni Héliotropolka. Elle a fait plusieurs lectures publiques.Concert baroque de Alejoo Car-pentier est l’un des plus grands succès des lettres d’Amérique du Sud. L’écrivain cubain (d’origine française) y met à l’honneur la musique pour laquelle il se pas-

FEStival

PaSSE tOn BaCH d’aBOrd !

5e édition Éloge de la danse – du 8 au 10 juin 2012 à Toulouse

Cet événement joyeux et décalé entraîne les spectateurs dans une déambulation au cœur de la ville,

d’un concert à l’autre : 30 minutes de spectacle toutes les heures, du vendredi au dimanche soir. La

version baroque de la musique de Bach se croise avec du jazz, du tango, de la danse contemporaine,

de la musique électronique, de la danse urbaine – mais aussi une création littéraire, des conférences

et, pour la première fois, des spectacles jeune public

DANSEZ BACH !Sarabande, menuet ou gigue, la danse est au cœur de la musique baroque. En bon musicien de son

temps, Bach l’utilise lui aussi dans ses nombreuses partitas, suites et ouvertures. […] Dans cette 5e édi-

tion, la danse sera traquée dans la musique de Bach, dans celle de ses fidèles, et celle de ses imitateurs.

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sionna toute sa vie, quelqu’en soient les genres.À Venise, pendant le caranaval, un Mexicain déguisé en Moctezuma rencontre Vivaldi. Puis Scarlatti et Händel se joignentr à eux pour visiter un couvent de nonnes musiciennes et pour aller prendre le petit déjeuner sur la tombe d’Igor Stravinski. Car les chro-nologies s’enchevêtrent dans ce merveilleux concert baroque où la musique, forme sublimée du temps, mène le récit.

samedi 9 juin à 20 h à la librairie

les Fleurs de bach à 20 h (entrée à 5 €)

Un spectacle, tant musical que visuel, à partager largement avec les enfants à partir de 6 ans. Conçu et interprété par Chris Martineau et Julie Läderach. Un clin d’œil aux essences du Doc-teur Bach (essences de plantes agissant sur l’émotion) mais aussi aux grandes pages de Jean Sébas-tien Bach.

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r a y o n j e u n e s s e 29KamishibaialinE Et rEné turC

jeudi 14 juin à 14 hRencontre avec Aline et René Turc, autour d’une présentation de la collection Kamishibai par Aline et René Turc, directeurs des éditions Grandir.

les éditiOns Grandir ont vu le jour en 1978. Grâce à René Turc et son épouse Aline, des albums superbes ouvrant au monde poétique et aux graphismes remarquables ont été édités. Tous les deux enseignants, ils ont appris ce que pouvaient être « la finesse et la profondeur du jugement d’un jeune lecteur ». La politique édito-rial mise en place dès le début était « d’ouvrir l’édition à des champs culturels injustement négligés par les éditeurs français, proposer des investigations dans le monde poé-tique et faire découvrir le talent de

graphistes remarquables mais rare-ment connus en France ». Grandir a renoué avec la tradition biblio-phile et artisanale oubliée depuis longtemps par le livre de jeunesse : des albums originaux en bilingue français/arabe et des ouvrages en impressions typographiques. Pour-suivant leurs recherches de décou-vertes éditoriales, les éditions Gran-dir ont entrepris une collaboration avec Toundra Books au Canada. Traduisant ainsi en français des contes indiens racontés et illustrés par C.J. Taylor. Un travail a été mené également auprès d’artistes japo-

nais permettant de découvrir les talents de graphistes remarquables peu connus en France. Ils ont éga-lement mis en kamishibai quelques uns de leurs albums qu’ils vien-dront donc nous montrer. n

Goûter pas sérieux d’illustrationC. HudriSiEr, é. GaSté, P. JalBErt, H. MEuniEr

samedi 16 juin à partir de 14 h

une ILLustratrICe, deuX ILLustrateurs, un auteur/ILLustrateur : ils ont du talent, constituent le début d’une bande de copains, vivent à Toulouse, et nous les croisons souvent séparément avec beaucoup de plaisir.L’idée nous est venue de les réunir, le temps d’un gôu-ter/joutes/dédicaces, dans notre patio s’il fait beau ? dans la salle des rencontres si le mois de juin est facé-tieux… Ils seront là tous les quatre le samedi 16 juin à partir de 14h pour des échanges joyeux.Parmi leurs nombreuses publications citons entre autres :• Cécile Hudrisier aux éditions Didier Jeunesse, la

petite poule rousse, la série des comptines « pour chanter la savane », « pour se régaler » etc.

• Éric Gasté aux éditions Milan Jeunesse, le Monstre de Milos, la série des Gaspard le léopard, etc.

• Philippe Jalbert aux éditions Milan Jeunesse, Si le loup y était, aux éditions Petit à petit, tata, Pair-bon, etc.

• Henri Meunier au Rouergue, la môme aux oiseaux, chez Notari, la rue qui ne se traverse pas, etc. n

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Côté

CourCôtéCour

sont parvenues jusqu’à nous, revê-tant les formes nouvelles que les techniques propres à chaque époque leur rendent accessibles.La photographie est celle qu’a choi-sie Jean-Luc Ramond pour donner sa vision de Daphné, de Cyparissus, de Narcisse, de Sémélé… C’est eux, et quelques autres, qui ont investi pour un mois le café littéraire « Côté cour ».Faisons cercle autour des lectrices et donnons raison à Ovide qui pré-disait, avec un lucide orgueil, que son œuvre échapperait au temps qui dévore tout… »

J.L. RamOND

Baez, Lizzie accompagne ses états d’âme à la guitare, la guitare folk.Un jour, un beau jour… le Fado jeta l’ancre dans la vie de Lizzie. Elle passe alors un an à Lisbonne au plus près du Fado et des musiques lusophones. aujourd’hui, entre Toulouse et montpellier, Lizzie parcourt les scènes et les festivals du sud de la France. À la guitare ou à l’accordéon, elle compose des ballades intimistes qui racontent un voyage autant physique qu’initia-tique. Entre chanson française, folk américaine et le souffle marin du Fado, Lizzie pose sa valise sur scène et chante la « saudade » à sa façon.Il faut ajouter que Lizzie travailla à Ombres blanches pendant ses études, et que nous sommes double-ment heureux de l’accueillir pour écouter son chant.

> vendredi 22 juin à 18 h 30Lecture-Rencontre avec Jean-Luc Ramond et les étudiantes en classe préparatoires aux grandes écoles du lycée Saint-Sernin, autour de « morceaux choisis d’Ovide » Une exposition de photographies de Jean-Luc Ramond, sur le thème des Métamorphoses, sera présentée du 1er au 25 juin au café de la librairie.

« Pourquoi la couronne de laurier récompense-t-elle les poètes ?Pourquoi le cyprès répand-il son ombre sur les tombes ?Quelle est l’origine de cette fleur qu’on nomme le narcisse ?

D’où vient qu’on appelle « syrinx » la flûte de Pan ? Et d’où vient la flûte de Pan ?Qu’est-ce qui fait dire que certains se croient sortis de la cuisse de Jupi-ter ?autant de questions qui resteraient sans réponse si le poète latin Ovide ne nous venait pas en aide : voilà deux mille ans, il réunissait dans ses Métamorphoses une somme de légendes expliquant tout ou presque du monde où il vivait.Depuis, le monde a bien changé mais deux choses nous restent : le goût des belles histoires et l’envie de nourrir notre imaginaire des légendes antiques.Par le biais des poètes, des peintres, des sculpteurs, des musiciens, elles

> jeudi 21 juin à 18 hLizzie interprète le Fado

La librairie fête la musique, dans le patio, près du café (un an déjà, tout juste !)Pour cette fête de la musique, qui est trop souvent une fête électrique et un bombardement de canettes, nous proposons un moment acous-tique et poétique. Lizzie interpré-tera ses fados, seule avec sa guitare, dans le patio (si le temps le permet). Ce moment de musique portu-gaise viendra en contrepoint des musiques lusophones entendues lors du week-end précédent à Rio Loco.mais, pour ceux qui ne l’auraient pas entendue au Bijou, qui est Lizzie ?amoureuse des songwriters améri-cains comme James Taylor ou Joan

30/café littéraire café littéraire/31

> samedi 19 mai à 12 hLecture par les comédien (ne) s autour du spectacle Ça va ?…. si ça va, bravo d’après Jean-Claude Grumberg, mis en scène par Jean-Pierre Beauredon (Cie Beaudrain de Paroi) ; spectacle présenté au Théâtre du Pavé du 31 mai au 9 juin.

« UNE LaNgUE DE mIEL ET DE CURaRE… De groucho marx à Beckett… Jean-Claude grumberg auteur tragique le plus drôle de sa génération. »« Ça va… Du moins tant qu’on me le demande pas…Parce qu’une fois que tu l’as posée ta fichue question, et que je t’ai répondu avec ma foutue envie de communiquer, je crois qu’on s’est probablement tout dit. Trente fois sympa de te rencontrer au fil de trente amitiés, échanges, paroles, conversations, paroles, banalité dans lesquels on se demande « ça va… » comme si la réponse importait, alors qu’elle n’a pas plus d’intérêt que la question posée. C’est un grand malade ce grumberg pour se dire que l’on peut faire ainsi les questions et les réponses.Je redoute que toutes les personnes qui vous connaissent monsieur grumberg ne se demandent à quoi vous pensez maintenant, après avoir demandé « ça va..»Ce sont autant de rencontres avec un autre que l’on pourrait réaliser, sans réaliser justement que l’on vit quelque chose de grand. C’est comme prendre l’éternité en flagrant délit d’initié et lui rabattre le caquet. »

JEaN-PIERRE BEaUREDON

Les cies ont la parole – Côté Cour

> du 5 mai au 31 maiMathilda Le FurmaThILDa LE FUR est lauréate du grand Prix ETPa 2011 et diplômée de l’école de photo-graphie ETPa de Toulouse. Elle travaille essen-tiellement à la chambre 4x5. Son regard s’inté-resse au corps ; à la liberté, à l’eau.hORS D’EDEN évoque un besoin de retour à la nature, une Nature d’ordre quasi-mythologique, jamais réellement connue, et qui n’existe plus vraiment aujourd’hui. Éloignée de l’artificiel du milieu urbain ; un jeu de transparence dépouille les modèles de leur dernière convention sociale, leurs vêtements. C’est un retour à la simplicité, au naturel et à la liberté ; un peu comme si Ève n’avait jamais cueilli de pomme. C’est l’hypothèse que l’homme n’a jamais été jeté hors d’Eden ! La transparence évoque cette part en nous, le désir latent de s’affranchir des règles, de la normalité, d’abattre la frontière qui nous sépare physique-ment de notre environnement en enlevant cette couche de vêtements. C’est un constat simple : un

peu tout nus, un peu tout seuls, dans la nature, on est bien. »

Exposition de photographies – série Hors d’Eden – Côté Cour

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