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Germivo i re 5/2017 ISSN 2411-6750
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5/2017!!!!!
Directeur de publication:
Paul N’guessan-Béchié Université Félix Houphouët-Boigny Abidjan-Cocody
Editeur:
ALLABA Djama Ignace
Université Alassane Ouattara - Bouaké
Comité de Rédaction:
Diaby Brahima (Université Félix Houphouët-Boigny Abidjan-Cocody)
Ahiba Alphonse BOUA (Université Félix Houphouët-Boigny Abidjan-Cocody) Allaba Djama Ignace (Université Alassane Ouattara – Bouaké)
www.germivoire.net
Germivo i re 5/2017
ISSN 2411-6750!
Comité scientifique de Germivoire
Prof. Dr. Dr. Dr. h.c. Ernest W.B. HESS-LUETTICH Stellenbosch University Private Bag X1 Dr Gerd Ulrich BAUER Universität Bayreuth Prof. Stephan MÜHR University of Pretoria Prof. Dakha DEME Université Cheikh Anta Diop - Dakar Prof. Serge GLITHO Université de Lomé - Togo Prof. Augustin DIBI Université Félix Houphouët-Boigny (Abidjan) Prof. Aimé KOUASSI Université Félix Houphouët-Boigny (Abidjan) Prof. Paul N’GUESSAN-BECHIE Université Félix Houphouët-Boigny (Abidjan) Prof. Djiman KASIMI Université Félix Houphouët-Boigny (Abidjan) Prof Kra Raymond YAO Université Félix Houphouët-Boigny (Abidjan) Prof Daoud COULIBALY Université Alassane Ouattara (Bouaké)
Germivo i re 5/2017
ISSN 2411-6750!
TABLE DES MATIÈRES Iba Bilina BALLONG: Paul Ricœur et la philosophie du sens .......................... 6 Yawo Agbéko AMEWU: Réenchantement du monde et destin de l'individu-sujet .………………...................................................................... 26 Domèbèimwin Vivien SOMDA: Das menschliche Wohl im Licht der Philosophie von Rawls und der afrikanischen Kultur ......................................................... 48 Kouadio Denis SOUANGA: La portée sociale du poème chez Theodor Storm et chez Rolf Hochhuth ..................................................................................... 64 Eckra Lath TOPPE: Concepts d’intertextualité et d’intermédialité. De Julia Kristeva à Jürgen Ernst Müller:Sens et évolution ........................................... 75 Miré Germain PALE: El pueblo ecuatoguineano ante el ensayo democrático de Obiang Nguema, ¿imagen de un alumno mediocre?...................................... 93
Koffi YAO : Problemáticas glotopolíticas: extinción de lenguas y fracaso escolar en el Caribe y en África occidental …...………………………..……............... 106 Antoine KOUAKOU: Communication, crise comportementale et changement des comportements en milieu scolaire et universitaire en Côte d’ivoire, un enjeu de développement durable …………………..…………………………………. 120 Fabien AFFO: Portrait sociologique des élus locaux de Parakou (Bénin) …………………………………………………………………………….. 138
M’bra Kouakou Dieu-donné KOUADIO: Représentations sociales du surpoids et risques sanitaires à Yopougon (district autonome d’Abidjan – Côte d’Ivoire) ..................................................................................................153 Meless Siméon AKMEL: Enjeux et contraintes du concours de beauté Miss Côte d’Ivoire ...................................................................................................173
Marie Chantal CACOU / Esther Doris Ghislaine YAO / Ekissi Jean-Armel KOFFI: Dépression maternelle et motricité fine et globale chez les enfants de 3 ans ................................................................................................................ 190
Seexonam Komi AMEWU: Le patriotisme et le sens de l’honneur dans La guerre civile des aputaga d’Apedo-Amah ..................................................... 209
Baguissoga SATRA: Intertextualité et discours fictionnel dans Quand on refuse on dit non d’Ahmadou Kourouma .................................................................. 228 Dja André Ouréga Junior GOKRA: Gestion du patrimoine et accréditation de l’Université Alassane Ouattara ...................................................................... 243
Gilbert TOPPE: Applications mobiles et nomades: cas de Fratmat mobile en Côte d’Ivoire ………………….….……………………………...………………... 258 Kouadio N'GUESSAN: Les ressources linguistiques et le caractère diagonal du discours épidictique dans Le Roman Le Fils-De-La Femme-Male (Maurice Bandaman) .................................................................................................. 271
Kouassi KPANGUI: Les constructions elliptiques en français ivoirien .......... 288
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Kadjo Henri-Joel NIAMIEN / Konan KOUASSI / Joseph P. ASSI-KAUDJHIS: Essor des mototaxis et restructuration de l’espace urbain de Bouaké dans un contexte post-crise ………………………………………………….……………. 302
Kouamé Pascal GNAMIEN: Impact de la Télévision dans la lutte contre le VIH/SIDA en Côte d’Ivoire – Cas de la ville d’Abidjan .............................................. 324 Acho Edouard DAGRI: Immigration en Occident: une peinture particulière des déboires de l’Afrique et des Africains dans Noirs en blanc de Denis Labayle ........................................................................................................................................... 344
Aimé KAHA: Goethe et sa lutte acharnée contre ses tendances suicidaires . 360 Amed DOUMOUYA: Perception de la colonisation allemande par les Togolais ........................................................................................................................................... 376 Mamadou KONE: La réunification allemande: des implications internes et efforts d’équilibrage entre l’Ouest et l’Est ................................................................... 389 Kadidjatou DIARRASSOUBA / Foundienguy Caroline SORO: Enfance en difficulté et socialisation en milieu urbain en Côte d’Ivoire: Etude de parcours de vie des ex-pensionnaires de l’orphelinat de garçons de Bingerville .......... 401
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Editor ia l http://germivoi re.net/? ivo i re=deta i lart&idart=509&rub=180 5"
Editorial
Rituel, tel pourrait être le titre de cet autre numéro de notre revue
« Germivoire ». Rituel, en ce sens que ce numéro s’inscrit dans
le cycle de ce qui se répète à un rythme régulier. Mais, nous
sommes, ici, dans une régularité festive : celle de la cérémonie
de l’esprit. Si, dans cette optique, la cérémonie se fait entendre
dans son sens premier qu’est celui de religieux, nous
l’entendons, cependant, dans un sens plus large. En effet, nous
l’étendons au cercle général où le rituel fait sens dans « ce qui
se déroule dans une forme qui se répète dans une forme festive
qui se répète dans une régularité qui se maintient »
((« verallgemeinert ‘in gleichbleibender, regelmässig sich
wiederholender Form ablaufend’ ») in : Etymologisches
Wörterbuch des Deutschen, 2. Aufl., Akamedie Vlg, p.1132,
1993 (Notre Traduction))
Le rituel consiste à donner l’opportunité ‘’analytique’’, cette
volonté d’analyse ou ce vœu de regard profond à des
chercheuses et chercheurs dans le domaine des humanités ou
des sciences sociales, de promener leur esprit dans des voies
de leurs sociétés respectives et d’en donner des indications qui
aident à s’y retrouver. Certes, ce regard est, dans l’ensemble,
libre, mais aussi s’accorde-t-elle cette liberté à nos normes
rédactionnelles.
Si vous voulez bien en savoir davantage, veuillez jeter un œil vif
sur nos tables des matières, avec l’espoir - mieux - avec la faim
des esprits friands de quêtes – d’y trouver de la matière à
consommer, puis à digérer et à intégrer afin d’étoffer vos tissus
intérieurs en vue d’un corps sain. Bonne lecture à toutes et à
tous !
Brahima Diaby
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Fabien AFFO: Portrait sociologique des élus locaux de Parakou (Bénin)
http://germivoire.net/?ivoire=detailart&idart=500&rub=180
Portrait sociologique des élus locaux de Parakou (Bénin)
Fabien AFFO, Université de Parakou (Bénin) [email protected]
Résumé L’objectif de cette recherche est d’analyser les caractéristiques sociales des élus locaux et municipaux de la Commune de Parakou au Nord-Bénin. La
recherche veut apporter une réponse à la question suivante : quelles sont les
parcours sociaux des élus locaux de Parakou? Dans cette perspective, des données empiriques ont été collectées sur la base d’un guide d’entretien
semi-structuré auprès des conseillers locaux et municipaux de Parakou
pendant 03 mois d’avril à juin 2016. De l’analyse des données, deux
principaux résultats ont été jugés pertinents. D’un côté, concernant les conseillers locaux, il existe une grande diversité liée à l’âge, au genre et au
niveau d’étude entre les conseillers locaux et les conseillers municipaux. D’un
autre côté, trois principaux facteurs favorisent l’acquisition du pouvoir dans la Commune de Parakou. Il s’agit de la personnalité du candidat, de son
héritage social et de son engagement militant. Ces résultats constituent
d’importants atouts pour une analyse de la gouvernance locale.
Mots-clés : Bénin, charismatique, populisme, héritage social, développement
local
Summary The objective this research is to analyze the social characteristics of the
elected officials and municipal of the Commune of Parakou in North-Benin.
Research wants to give an answer to the following question: which are the social courses of the elected officials of Parakou? From this point of view,
empirical data were collected on the basis of guide of maintenance semi-
structured near the local and municipal advisors of Parakou for 03 months from April to June 2016. Data analysis, two principal results were considered
to be relevant. On a side, concerning the local advisors, there exists a great
diversity related on the age, the kind and the level of study between the local
advisors and the town councillors. On another side, three independent factors support the acquisition of the power in the Commune of Parakou. It is the
personality of the candidate, his social heritage and its militant commitment.
These results constitute important assets for an analysis of the local governance.
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Keywords: Benin, charismatic, populism, social heritage, local development
Introduction Cette recherche a pour objectif d’étudier les caractéristiques sociales des élus
des différents organes délibérants de la municipalité de Parakou. Il s’agit de
découvrir les liens entre les caractéristiques sociales des candidats et la probabilité de leur choix dans la municipalité de Parakou. Selon
l’Observatoire du Changement Social (OCS), « la mise en œuvre de la
décentralisation a permis l’émergence sur la scène politique et institutionnelle nationale d’élus locaux chargés d’administrer librement les 77 communes du
pays, dont trois (3) à statut particulier (Cotonou, Porto-Novo et Parakou) »
(OCS, 2010 : 22). Les membres élus des organes délibérants qui
administrent la commune sont dénommés conseillers communaux. Pour les communes à statut particulier, ils sont dénommés conseillers municipaux
(Article 2 de la Loi n°2007-28 du 23 novembre 2007). En conséquence,
Parakou étant une commune à statut particulier, le conseil communal est composé de 25 conseillers municipaux. A côté de ceux-ci, 165 conseillers
locaux siègent dans chacun des 58 conseils des quartiers de la municipalité
de Parakou.
Le début des années 2000 a été marqué par l’organisation des premières élections locales et municipales de l’ère de la démocratie au Bénin (Thomas,
2013) pour corriger les déceptions des années de centralisation (OCS, 2010 ;
Demante et al., 2008). Les conseillers locaux et municipaux sont élus pour un mandat de 5 ans. En 2015, à l’instar des autres communes du Bénin, la
municipalité de Parakou a organisé les troisièmes élections municipales et
locales. Conséquemment à cette décennie de la mise en œuvre de la
décentralisation, il a été constaté la recrudescence des plaintes des citoyens contre leurs conseillers à Parakou. Mais, la plupart des recherches sur la
décentralisation ont porté sur les dimensions politiques, économiques,
institutionnelles puis juridiques de la décentralisation (Thomas, 2013 ; Le Meur, 2003 ; Genieys et al, 2000) et la gouvernance des ressources des
communes (Boutinot, 2008 ; Jean-Pierre, 2006 ; Piveteau, 2004 ; Ribot,
2001). Mais, les questions sur les caractéristiques socioprofessionnelles des
élus sont faiblement abordées dans la littérature disponible. Alors, on peut déduire que les acquis des différents travaux sur la décentralisation depuis
les années 2000 ont très peu expliqué les caractéristiques des élus locaux.
Aussi, l’étude sur les quartiers a-t-elle été délaissée par les chercheurs. Or, le quartier demeure une instance sociétale de proximité (Genestier, 1999) très
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sensible qu’il convient de privilégier dans la résolution des problèmes
sociaux. De même, les élus locaux demeurent les acteurs essentiels dans la
mise en œuvre des actions locales de développement (Koebel, 2012). Dans cette perspective, quelles sont les parcours sociaux des élus locaux de
Parakou?
1. Méthode et matériels La recherche dont les résultats sont ici présentés s’est déroulée en mars
2016 dans la Commune de Parakou au Nord-Bénin. Deux techniques de
collecte de données ont été utilisées. Il s’agit du brainstorming et d’un questionnaire.
1.1 Brainstorming Un brainstorming1 a été organisé dans cinq quartiers de Parakou. Il s’agit des quartiers Ladjifarani, Dokparou, Alaga, Lemanda et Baparapé. Pendant cette
immersion d’une semaine, trois constats majeurs ont été faits. Il s’agit
premièrement de la non-tenue d’un cahier journal et de l’absence d’archives par les chefs de quartier. Deuxièmement, il a été noté l’inexistence d’une
base de données sur les citoyens et la non-maîtrise des mouvements
humains dans les quartiers. Enfin troisièmement, il a été remarqué
l’inexistence d’un répertoire et des coordonnées actualisées de la liste des conseillers locaux.
Les données collectées sur la base du brainstorming ont fait l’objet d’une
analyse de contenu. 1.3 Questionnaire Le questionnaire utilisé pour la collecte de données comporte 28 variables dont quatre variables explicatives ont servi des indicateurs du parcours
social ; il s’agit de « la profession, le niveau d’étude, le sexe et l’âge »
(Koebel, 2013 : 33) des élus. Ces variables ont été complétées par deux
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!1 Le brainstorming est une technique de créativité qui facilite la production d’idées d'un individu ou d'un groupe. L'utilisation du brainstorming permet de trouver le maximum d’idées originales dans le minimum de temps grâce au jugement différé. Le jugement différé consiste à énoncer d'abord un grand nombre d’idées et de les évaluer uniquement dans un deuxième temps ou lors d'une autre rencontre. Notez que les termes «remue-méninges» et «tempête d'idées» servent à nommer également la technique du brainstorming. La technique du brainstorming a pour principal avantage de favoriser la fluidité de la pensée des individus et du groupe. En effet, elle permet de préserver le flux (flow) des idées et d'éviter de détruire les idées des autres. L'application de la technique consiste essentiellement à énoncer dans un premier temps, une grande quantité d'idées et de s'assurer de suspendre le jugement. Ce n'est que dans un deuxième temps, après avoir sorti le plus d'idées possibles que l'on a la permission de critiquer les idées trouvées. On peut alors prendre soin de transformer les idées bruts en solutions adaptées à la situation.
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autres variables ; il s’agit du nombre de mandat et du groupe socioculturel
des conseillers locaux. L’analyse du champ politique a montré que ces
variables sont de puissants filtres dans le processus électoral. Leurs « effets ne se limitent pas aux fonctions politiques élevées, ils concernent également
l’espace politique local » (Koebel, 2013 : 35). En définitive, 130
questionnaires ont été remplis.
Les données ont connu trois formes de traitement et d’analyse. Premièrement, certaines données collectées sur la base du questionnaire
sont présentées sous la forme de diagrammes en bâtons, de tableaux
statistiques ou de camemberts. Deuxièmement, d’autres données ont connu une analyse factorielle des correspondances. Troisièmement enfin, le test de
Ki.2 a été utilisé pour approfondir l’analyse de quelques données. Ceci a servi
de base pour l’énoncé d’une équation de droite de régression.
2. Résultats 2.1 Caractéristiques sociodémographiques des conseillers locaux et municipaux La porte d’entrée de cette recherche est centrée sur les élus locaux à trois
caractéristiques d’accès à la fonction d’élu local ou municipal. Il s’agit de
l’âge, du sexe, du nombre de mandat et de la profession des élus. 2.1.1 Une phallocratie gérontocrate Les réponses fournies par 150 enquêtés à la question « quel âge avez-vous »
ont été consignées dans le diagramme en bâtonnets ci-après.
Graphique 1 : Ages des conseillers
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Le graphique 1 ci-dessus indique un aperçu général sur l’âge des conseillers.
Ceux âgés de moins de 40 ans représentent 12,1 % de l’effectif des
conseillers locaux et de 25% de l’effectif des conseillers municipaux. Par contre, 76,7 % des conseillers ont un âge compris entre 40 et 70 ans et 11,3
% des conseillers ont un âge supérieur à 70 % alors qu’aucun conseiller
communal n’est âgé de plus de 70 ans. Au total, les 88 % des conseillers
locaux sont âgés de plus de 40 ans. L’âge modal des conseillers est de 55 ans. Or, cette tranche d’âge représente moins de 30 % de la population de la
ville de Parakou (INSAE, 2015). Dans tous les cas, on note un important écart
d’âge entre les conseillers municipaux et des conseillers locaux en faveur de ceux-ci. Cet important écart d’âge entre les conseillers locaux et municipaux
peut donner lieu aux conflits de générations.
Répondant à la question « quel est votre sexe ? », moins de 2 % des
conseillers locaux et municipaux sont de sexe féminin et près de 98 % des conseillers sont de sexe masculin. Cette situation contraste largement avec
les données démographiques de la ville de Parakou où plus de 52 % de la
population est de sexe féminin. 2.1.2 Vieux conseillers locaux analphabètes versus jeunes cadres conseillers municipaux Au cours de l’enquête, une question fermée à choix unique formulée comme
suit « quel est votre niveau d’étude ? », a été posée aux enquêtés. Les modalités de réponses sont : « aucun = 1, primaire = 2, secondaire = 3,
supérieur = 4 ». Les réponses des enquêtés sont utilisées pour tracer le
graphique 2 ci-dessous.
Graphique 2 : Niveaux d’étude des conseillers
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Le graphique 2 permet de voir que, 65,70 % des conseillers n’ont pas achevé
le cycle primaire. Les 24,10 % des conseillers locaux sont des illettrés.
Seulement 3,80 % des conseillers ont un niveau supérieur au baccalauréat. Globalement, les élus locaux de Parakou ont un bas niveau d’étude. A
l’opposé, 50% des conseillers municipaux ont un niveau supérieur au
baccalauréat. Seulement 10% d’élus municipaux n’ont pas fini le cycle
primaire. Il existe alors un grand écart entre le profil scolaire des conseillers locaux et municipaux. Au regard de ce qui précède, on peut constater que,
plus le niveau d’instruction d’un citoyen est élevé, plus bas est son degré
d’adhésion à la politique locale.
Tableau I : Répartition des élus locaux et municipaux par niveaux
d’étude
Niveaux d’étude Fonctions
Aucun (%)
Primaire (%)
Secondaire (%)
Supérieur (%)
Total (%)
Conseillers
locaux
23.80 31.50 40.80 03.80 100
Conseillers municipaux
05.00 05.00 40.00 50.00 100
Total 21.30 28.00 40.70 10.00 100
Le tableau I peut-être commenté de deux manières. D’un côté, l’analyse par l’absurde du tableau fait ressortir que 55,30% des conseillers locaux n’ont pas
fini leur cycle primaire et seulement 03,80% de ces conseillers ont un niveau
supérieur au baccalauréat. En revanche, seulement 10% des conseillers
municipaux n’ont pas fini le cycle primaire et 50% de ces conseillers ont un niveau d’étude supérieur au baccalauréat.
D’un autre côté, le tableau II a établi une forte corrélation entre la fonction des conseillers et leurs niveaux d’étude. Cette analyse a montré que le chi.2 est égal à 44,7, le ddl est de 3 et (1 – P) est estimé à 99,99%. Sur la base de ces indicateurs, on peut affirmer que la dépendance entre le niveau d'étude et la fonction est très significative. Cela suppose que l’exercice du titre de conseiller local ou communal dépend fortement du niveau d’étude des conseillers.
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Graphique 3 : Analyse Factorielle des Correspondances (AFC) entre la
fonction, l’âge et le niveau d’étude
Le graphique 3 ci-déçu, construit sur la base des informations collectées sur
le type de conseillers, son âge et son niveau d’étude offre une analyse des
correspondances multiples. La carte 1 montre les positions des 18 modalités et les coordonnées des 150 observations réalisées. 22,55% de la variance
est expliquée par les deux axes représentés. Chaque observation est
représentée par un point. On peut comprendre que cette carte vient confirmer les résultats du tableau précédent. En effet, le type de conseiller est influencé
dans une large mesure par l’âge et le niveau d’étude du postulant. Les
conseillers locaux sont moins diplômés et vieux tandis que les conseillers
municipaux sont jeunes et plus diplômés.
2.1.3 Professions des conseillers avant leur élection Les données qui ont servi à renseigner sur la profession des conseillers sont issues de la question suivante : « quelle profession exerciez-vous avant votre
élection au poste de conseillers », les enquêtés ont fourni plusieurs réponses.
Elles ont été codifiées et regroupées en 08 catégories. Il s’agit des artisans
(mécaniciens, tailleurs, chauffeurs, gardiens, zémidjans, soudeurs), des opérateurs économiques (commerçants, revendeurs, entrepreneurs), des
salariés (agents de santé, animatrice de l’action sanitaire, animatrice d’ONG,
chef service logistique), des exploitants agricoles (cultivateurs, entrepreneurs agricoles), des fonctionnaires libéraux (juristes, sociologues), des
enseignants, des fonctionnaires à la retraite et des techniciens en génie civil.
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Graphique 4 : Répartition des conseillers par profession
De l’analyse du graphique 4, il résulte que plusieurs corps de métiers sont représentés dans les conseils locaux et municipaux de Parakou. Il s’agit des
artisans qui sont les plus nombreux (22,4%), suivis des opérateurs
économiques (20%) puis des salariés (16,3%) et des exploitants agricoles
(12,3%). On note également quoi qu’en minorité la présence des agents des fonctions libérales, des enseignants, des fonctionnaires à la retraite et des
techniciens en génie civile qui représentent 1,3% des élus. On peut déduire
de ce graphique que les cadres supérieurs sont absents des conseils aussi bien de quartier que de la Commune de Parakou.
2.2 Les trois sources du pouvoir local Cette section présentera les facteurs de construction sociale de la légitimité politique des élus locaux à Parakou. Pour connaître les sources du pouvoir
local, la question suivante a été posée aux conseillers : « selon vous, quels
sont vos atouts majeurs qui ont favorisé votre élection ? ». Les trois sources de légitimité du pouvoir de Weber ont inspiré la typologie des sources du
pouvoir local. Ce sociologue allemand a distingué trois grandes sources de
légitimité. La légitimité légale, la légitimité traditionnelle et la légitimité
charismatique. Les réponses à la question précédente ont été regroupées dans un tableau
des mots qui ont été fusionnés en trois catégories.
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2.2.1 Personnalité du candidat Sur la base des propos des enquêtés, on peut retenir qu’ils sont élus à cause
de : « La confiance, la compétence, le dynamisme, le savoir-faire et le savoir-vivre avec la population. J’étais membre du comité de développement de mon quartier et je bénéficie de la confiance des jeunes du quartier ».
Et de leur participation à la vie du quartier.
« J’étais président des sages depuis 2002 de plus j'étais le président du comité des conflits domaniaux ».
De ce qui précède, il ressort que les qualités personnelles des candidats est
un important critère du choix des électeurs.
2.2.2 Héritage social du candidat Par contre, de l’analyse textuelle des données, d’autres enquêtés attribuent
leur élection à leur origine sociale. Les deux verbatim ci-après résument les
réponses de cette deuxième catégorie de conseillers. Pour certains conseillers, ils ont été élus parce que :
« Tout d'abord je suis une princesse et ce statut me confère une certaine notoriété a décidé au non d’une communauté, je suis très écouté (leaders d'opinions). Mon papa fut chef de quartier ».
Pour une troisième catégorie de conseillers, ils ont été élus :
« Avec le soutien des ressortissants de chez moi, un soulèvement pour le refus de notre marginalisation. Un nombre pléthorique de mon ethnie résidant dans le quartier ».
Les données empiriques ci-dessous présentées sont issues des différents
entretiens avec les élus locaux. Ces données laissent apparaître l’influence
des électeurs par l’origine sociale ou ethnique des candidats aux élections
locales.
2.2.3 Engagement militant du candidat Par ailleurs, l’engagement partisan influence dans 13 % des cas, l’élection des conseillers locaux.
« C’est un parti politique qui nous a amené à ce poste et l'accompagnement de la population »
Ces propos sont des réponses de quelques enquêtés. De cette monographie, il ressort que l’élection d’un conseiller local (ECL) est
due soit à ses qualités personnelles (QP) soit à son origine sociale (OS) soit à
son engagement politique (EP) et quelques facteurs non identifiés.
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3. Discussion Deux résultats dignes d’intérêt seront discutés. Il s’agit premièrement des
formes de discrimination et deuxièmement des facteurs de mobilisation de l’électorat aux élections locales.
Dans un premier temps, les résultats ont montré qu’il existe deux types
d’inégalités d’accès aux fonctions d’élus locaux et d’élus municipaux. D’un
côté on note de façon générale, une discrimination entre les âges, les sexes et les niveaux d’étude. Ceci confirme la thèse de Koebel (2013) D’un autre
côté, il se dégage une discrimination entre les citoyens dans leur désignation
comme conseillers locaux ou conseillers municipaux. S’agissant de la discrimination liée à l’âge et au sexe, les jeunes et les
femmes sont très peu représentés dans les conseils aussi bien locaux que
municipaux. Ils ne représentent que 14% des élus locaux et municipaux. Or,
ces deux types d’acteurs représentent les 70% de la population des électeurs et des éligibles à Parakou. Cette discrimination est encore plus criarde du
côté des femmes qui ne représentent que 2% des élus alors qu’elles
représentent 54% de la population (INSAE, 2015). S’agissant de l’âge, les données d’enquêtes ont montré que la moyenne
d’âge des conseillers locaux est de 65 ans tandis que la moyenne d’âge des
conseillers municipaux est de 45 ans. On note un grand écart d’âge entre les
conseillers des quartiers qui sont plus âgés que ceux du conseil municipal. Certains auteurs ont attiré l’attention des acteurs sur la faible implication des
femmes et des jeunes dans les instances de décision au niveau local. Ceci
est un constat général partout au monde et non spécifique à la Commune de Parakou. Par exemple en 2013, Koebel a constaté qu’en France, les
inégalités liées au sexe sont également forte en politique.
Quant au niveau d’étude, les conseils locaux sont dominés par les élus très
peu lettrés. En effet, 55,30% des élus locaux n’ont pas terminé le cycle primaire. Il apparaît une rareté des compétences parmi les conseillers des
quartiers qui sont pourtant appelés à délivrer d’importantes pièces
administratives tels que le certificat de résidence, le certificat de naissance. Par ailleurs, les conseils de quartier, premiers acteurs de la production de la
sécurité sont dormants. Ceci pourrait être l’une des causes de la montée de
l’insécurité urbaine.
En revanche, les 50% des élus municipaux ont un niveau supérieur au baccalauréat. On peut déduire de ce qui précède que les catégories
populaires représentent 2,4% des conseils de Parakou. En effet, plus le
niveau d’instruction est élevé, plus bas est le degré d’adhésion à la politique locale. Ce postulat reste bien sûr à vérifier. L’apport des travaux de Koebel en
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2012 pourrait permettre d’expliquer cette hypothèse. Pour ce sociologue
français, le salaire perçu par les uns au détriment des autres pourrait
expliquer le faible intérêt que les diplômés accordent à leur participation aux conseils locaux. Ceci pose doublement problème ; d’abord en matière de
transfert de compétence aux élus et en matière de partage des
responsabilités entre les conseillers locaux et les conseillers municipaux. En
matière de transfert de compétence, on note un faible degré d’implication des conseillers locaux. Un contraste similaire a été fait par Demante en 2008.
Dans l’étude sur « Décentralisation et gouvernance locale en Afrique : des
processus, des expériences », cet auteur a conclu qu’il se pose une difficulté de partage de responsabilité entre l’Etat et les collectivités territoriales en
Afrique.
Par ailleurs, « des efforts de formation des acteurs ont été fait pour permettre
la participation au processus de décentralisation et améliorer la gouvernance locale. Cependant, que ce soit concernant les principes de la décentralisation
ou la planification participative, les conseillers locaux sont exclus peut-être à
cause de leur faible niveau intellectuel. A ce sujet, on note une « inexistence d’espaces publics locaux » (Jona, 2000) d’échange entre les conseillers
locaux et les conseillers municipaux. Dès lors, les élus locaux participent très
faiblement à la « production des politiques publiques » (Sawicki, 2003 : 71).
Le principal désavantage des contrastes ci-dessus présentés est qu’on assiste d’une part, à un conflit de générations entre le conseil communal et
les 58 conseils locaux de Parakou. Ceux-ci estiment qu’ils ne sont pas
associés aux prises de décision au niveau municipal. Par contre, les conseillers municipaux estiment que les conseillers locaux sont vieux et ont
un faible niveau d’analyse. Cela se justifie par l’important écart du point de
vue de l’âge et du niveau d’étude entre conseillers municipaux et locaux.
Ceux-ci sont paradoxalement invisibles dans les actions du développement local.
A cette étape, on peut constater que, dans un contexte de décentralisation,
plus le niveau d’instruction d’un citoyen est élevé, plus faible est son degré d’engagement à la politique locale. Dans la même perspective, on note une
dépossession des jeunes et des femmes de la gestion de la politique locale
avec pour corollaire un vieillissement de l’administration locale.
Dans un second temps, les trois facteurs de mobilisation de l’électorat sont connus. Il s’agit dans une grande mesure de leurs qualités personnelles,
quelques fois de leur héritage sociale et dans une moindre mesure de leur
engagement politique. Du poids électoral de chacun de ces trois paramètres, on peut énoncer l’équation suivante dans l’explication des facteurs de
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réussite au cours d’une élection locale : EC = 0,52QP + 0,28OS + 0,13EP +
0,07.
Cette équation signifie que, l’élection d’un conseiller (EC) est favorisée à 52% par ses qualités personnelles (QP), à 28% par son origine sociale (OS), à
13% par son engagement politique (EP) et 7% par un facteur aléatoire. Cette
logique n’est pas très loin « des sources du pouvoir et de l’autorité dans la
pensée traditionnelle » (Noé, 2012). « Ces fondements socioculturels du leadership politique » (Sawicki, 2003) au niveau local, a donné lieu à une
flopé d’ambition des jeunes diplômés sans emploi pour la politique.
Cette trilogie est semblable aux trois sources de légitimité de Weber (1995). Ce sociologue allemand a identifié trois sources de légitimité. Il s’agit
premièrement de la légitimité légale repose sur la « croyance en la légalité
des règlements arrêtés et du droit de donner des directives qu’ont ceux qui
sont appelés à exercer la domination par ces moyens » (Weber, 1995 : 291). Deuxièmement de la légitimité charismatique qui repose sur la «soumission
au caractère sacré, à la vertu héroïque ou à la valeur exemplaire d’une
personne » (Weber, 1995 : 320). Troisièmement enfin, la légitimité traditionnelle revêt « un caractère exceptionnel, reposant sur la croyance
quotidienne en la sainteté de ceux qui sont appelés à exercer l’autorité par
ces moyens » (Weber, 1995 : 301).
D’un autre côté, Olivier de Sardan (2009) dans son étude sur « les huit modes de gouvernance en Afrique noire », a identifié huit types d’autorité, les
résultats de cette recherche ont montré plutôt trois sources de pouvoir à
Parakou. Toutefois, on peut noter un point commun. En effet, les origines sociales comme facteur de désignation est comparable au facteur chefferial
de Olivier de Sardan (2009) et du « pouvoir notabilitaire » de Jona (2000).
A la lumière de ce résultat, il ressort que les atouts personnels des candidats
et leurs caractéristiques familiales sont des facteurs essentiels de l’élection. Les partis politiques et les programmes politiques influencent très peu
l’élection des candidats.
Les candidats aux élections locales comme communales sont recrutés à la sauvette. Pour s’en convaincre, ces candidats n’ont pas besoin d’être
d’anciens militants de partis politiques. Ils sont plutôt recrutés sur la base de
leur popularité, de leur capital économique, de leur capital social et culturel et
des replis identitaires. L’un des inconvénients de ce mode du recrutement des gouvernants locaux est leur incapacité à mettre en œuvre un plan de
développement local et les « malentendus de la gouvernance » (Olivier de
Sardan, 2009). Alors, après quelques mois d’exercice du pouvoir local, ces autorités sont décriées aussi bien par leurs mandants que par leur paire.
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Cette situation engendre trois conséquences majeures. En premier lieu, les
conséquences sociopolitiques des facteurs du choix des candidats pourraient
expliquer le taux élevé de renouvellement des conseillers locaux et municipaux après leur mandat. Tel que l’a montré le tableau I, 64,7% des élus
locaux sont à leur premier mandat. L’Etat ne comble pas les attentes des
élus, les élus de leur côté ne parviennent souvent pas à combler les attentes
de leur mandant. On assiste alors à une « querelle des échelles » (Gesestier, 2000).
En deuxième lieu, les éventuels effets secondaires des replis identitaires est
la mise à mal des collectivités locales. Aux élections, les communautés sont divisées entre les ethnies, les religions et les partis politiques. Cela
occasionne des conflits d’intérêts qui se poursuivent après la victoire des
candidats. Enfin en troisième lieu, les paramètres du choix des gouvernants
locaux participent à la banalisation du pouvoir local. Les élus n’ont pas d’autorité réelle et ne disposent pas des ressources pour exercer
véritablement le pouvoir. Ainsi, les élus locaux, notamment les maires sont
souvent destitués. Dans ces conditions, ces résultats peuvent laisser voir que les valeurs
individuelles des élus du peuple priment sur leurs atouts politiques et leur
capacité à promouvoir le développement local. Or, faut-il le rappeler, en vertu
des stipulations des lois de la décentralisation au Bénin, l’objectif principal de la décentralisation est la promotion du développement local (Thomas, 2013).
Conclusion Au terme de cette recherche qui a pour objectif d’analyser les liens entre les
caractéristiques sociales des candidats et la probabilité de leur élection dans
la municipalité de Parakou, il importe de rappeler ses deux principaux résultats.
Le premier apport est qu’il est à retenir que les conseillers locaux sont des
personnes âgées avec un faible niveau d’étude relevant des catégories populaires alors que les conseillers municipaux sont plus jeunes avec un
niveau d’étude supérieur au baccalauréat mais sans véritablement avoir à
exercer antérieurement des fonctions administratives. Ces profils contrastés
créent souvent des conflits de génération et des conflits d’attribution tout en posant un problème d’absence de compétence dans l’administration locale.
Le second important apport de cette recherche est que les facteurs
personnels et identitaires jouent un important rôle au détriment des programmes de société et des partis politiques dans l’élection des conseillers
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locaux et municipaux à Parakou. Ceci pourrait être un obstacle à la promotion
du développement local dans un contexte de décentralisation. Car, telles que
décrites, les spécificités de la désignation des élus locaux ne saurait combler les déceptions de la période qui a précédé la mise en œuvre de la
décentralisation.
Au total, cette recherche a expliqué non seulement la formation des conseils
locaux et municipaux, mais aussi elle a décrit les contrastes dans leur fonctionnement et dans leur collaboration. Les résultats obtenus confirment
dans une large mesure l’hypothèse de départ à savoir que la fonction d’élu
local est en partie expliquée par l’âge, la profession, le niveau d’étude, le sexe. A ces facteurs s’ajoutent le charisme, l’origine sociale et le degré de
militantisme des candidats. Mais, une problématique demeure faiblement
abordée ; celle de savoir, pourquoi les jeunes et les femmes pourtant très
actifs dans la mobilisation politique ne participent-ils pas à l’exercice du pouvoir local ?
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