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Le mensuel suisse de la forêt et du bois Une enquête met en doute l’utilité de la certification page 7 Difficile sauvetage pour la forêt haïtienne page 19 A Porrentruy, le bois est transformé en courant page 25 n n n 9 2017 LA FORÊT

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L e m e n s u e l s u i s s e d e l a f o r ê t e t d u b o i s

Une enquête met en doute l’utilité de la certification page 7 Difficile sauvetage pour la forêt haïtienne page 19 A Porrentruy, le bois est transformé en courant page 25

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92017 LA FORÊT

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LA FORÊT 09/17

www.husqvarna.ch/endurance

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Chez le revendeur Husqvarna à partir de fin octobre

NOUVEAU

La manifestation est lancée! Les 15 et 16 septembre (et en partie le 14 déjà), les premières Journées du bois suisse vont se dérouler sur plus de

80 sites dans tout le pays. Le côté re-marquable de cette démarche, c’est que c’est la première fois, dans la longue histoire de la branche économique de la forêt et du bois, que toutes les entités concernées font front de manière unie et commune dans l’objectif de favoriser la connaissance, la demande et l’utilisation du bois indigène par le grand public et par les spécialistes, comme les maîtres d’œuvres et autres professions de la construction. J’espère que l’action se poursuivra au-delà de ce week-end de septembre et que la prise de conscience sera générale, réelle et pas seulement ponctuelle.Autre thème, d’actualité à longueur d’année et pas traité dans cette édition, les néophytes envahissantes. Je suis surpris du nombre de buddleias et autres solidages qui fleurissent et se répandent sans frein à la faveur de la moindre éclaircie de forêt. Les commu-nes concernées semblent s’en ficher, des espaces de ventes plus ou moins spécialisés continuent de les proposer à l’achat et les propriétaires forestiers devraient les éradiquer à leurs frais se-lon certains bien-penseurs d’organisa-tions qui se veulent environnementales. Et si une taxe d’élimination équivalente au quintuple du prix de vente était sim-plement exigée à la base? Bonne lecture, Fabio Gilardi

S e p T e m b R e 2 017

En couverture: La forêt f init en charbon de bois, quasi seule source d’énergie en Haït i Bernard Rérat

RédactionTél. 032 625 88 00Fax 032 625 88 [email protected]

AnnoncesTél. 032 344 83 44Fax 032 344 83 43 [email protected]

DAns ce nUméro

Journées du bois suisse les 15 et 16 septembre ............................... 5Certification forestière, un accueil moins favorable pour le FSC ........ 7Une tronçonneuse toute en force et en légèreté ............................... 8Débardage à travers stands ............................................................ 9Formicâble joue à saute-frontières ............................................... 10Jeunes forestiers-bûcherons au Valais ......................................... 11

Jeunesse et app’(els) de la forêt ........................................ 13Le FFL se penche sur les liens entre les jeunes et la forêt

randonnées automnales dans la vallée de conches ..... 16Les sentiers réalisés suite à la remise du Prix Binding

Au secours de la Forêt des pins ......................................... 19Une ONG suisse tente de sauver l’une des dernières forêts d’Haïti

MarCHé DU BOiSrésultats d’exploitation 2016: économie sur les coûts, pertes en hausse selon le rapport rEF 2016 .................................................. 22Lettre de lecteur et précisions quant au bois-énergie .................... 23

réGiONSLe général Dufour renaît à Môtiers ................................................ 24Une journée à passer Sous-la-Lampe ........................................... 24Thermoréseau va produire de l’électricité avec du bois .................. 25

SErViCESagenda-Publication-impressum ................................................... 28

PaGES DES aSSOCiaTiONSSilviva .......................................................................................... 29ForêtSuisse .................................................................................. 30

é D i T o r i A l

L e m e n s u e l s u i s s e d e l a f o r ê t e t d u b o i s

LA FORÊT 3 lA ForÊT 09/17

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LA FORÊT 09/17

Pour renforcer notre équipe, nous cherchons un

Forestier-bûcheron (100%)Entrée en fonction : 8.1.2018 ou à convenir

Profil:➢ CFC de forestier-bûcheron➢ Spécialisé et expérimenté en exploitation de montagne➢ Permis de conduire (cat.B), BE souhaité➢ Dynamique et motivé➢ Esprit d’initiative et de travail d’équipe

Nous offrons:➢ Des exploitations forestières, principalement coupes

de bois, toute l’année➢ Travail intéressant et varié➢ Conditions de travail attrayantes➢ Possibilité de formation continue

Renseignements: François Parvex, [email protected], 079 211 03 74, www.agittes.ch

Veuillez nous faire parvenir votre dossier de candidature d’ici le 14 septembre 2017 au:

Groupement forestier des AgittesRue des Salines 8

CP 38 / 1852 Roche

Le Centre forestier de formation est une école supérieure bilingue. Nous formons des Forestiers ES, des Contremaîtres forestiers, des Conducteurs d’engins forestiers et des Rangers. Notre offre comprend également des cours de formation continue pour le personnel forestier. L’accompagnement individuel de nos étudiants et des participants à nos cours nous tient particulièrement à cœur.

Nous cherchons une personne motivée (taux d’occupation et date d’engagement à convenir) comme:

Enseignant/e en gestion d’entreprise forestièreVOS TÂCHES• Planification, préparation, enseignement et évaluation en français dans le domaine de la gestion d’entreprise forestière• Organisation et conduite d’excursions et d’exercices en forêt• Elaboration et mise à jour de supports de cours• Suivi et support d’étudiants pendant les stages• Correction de tests et de travaux de diplôme

En fonction des opportunités, vous travaillerez en outre pour différents projets et groupes et contribuerez ainsi activement au bon développement de l’économie forestière en Suisse.

VOTRE PROFIL• Diplôme universitaire ou d’une formation professionnelle supérieure dans le secteur forestier• Compétences en gestion d’entreprise• Expérience pratique au sein d’une entreprise forestière• Expérience préalable de l’enseignement ou intérêt à se former (FSEA 1) • De langue maternelle française avec de bonnes connaissances de la langue allemande, parfaite expression écrite (f)

NOUS VOUS OFFRONS• Un cadre de travail unique à Lyss • Une équipe motivée, expérimentée et engagée • Une activité intéressante et variée et la possibilité de vous engager activement

Vous-êtes intéressé? Alors faites-nous parvenir votre dossier de candidature complet (y compris photo) par Email ([email protected]). Pour plus de renseignements, vous pouvez contacter le Directeur, Monsieur Alan Kocher, par téléphone (032 387 49 11).

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5 LA FORÊT 09/17

Les Journées du bois Suisse sont une première. Deux jours durant, la branche donne rendez-vous aux écoles et au public pour leur faire découvrir l’univers du bois du pays. #Woodvetia

JoUrnées DU bois sUisse

le pays a rendez-vous avec ses forêts et son boislA ForÊT | Les 15 et 16 septembre, la filière forêt-bois propose une découverte des richesses de la ressource bois sur 80 sites dans tout le pays. Une première.

La campagne #Woodvetia ne s’appuie pas sur des supports publicitaires classiques tels spots TV et affiches, mais propose à la population de découvrir le bois suisse autrement, par l’odeur et le toucher.

Et par une première: deux journées entièrement dédiées au bois suisse et à ses utilisations. Plusieurs dizaines d’entreprises et de services romands s’impliquent activement pour que ces Journées du bois Suisse soient une réussite.

Elles ont pu voir le jour grâce à la collaboration entre dix organisations et autorités de la filière forêt-bois, avec le soutien de la Confédération et d’institutions publiques.

LA FORÊT a inventorié les principaux événements en Suisse romande. L’intégralité des programmes est en ligne (ou sera publié prochainement) sur le site de #Woodvetia.

Informationswww.woodvetia.ch/fr/la-campagne

Cinq partenai-res genevois des journées organisent une manifestation

centralisée à la menuise-rie Hiltpold, chemin Gre-net 26, à Vernier, qui tient portes ouvertes vendredi et samedi.

Les deux jours, la scierie Des-pond (Bulle) est le point de départ des

visites sur les cinq sites de Fribourg-Sud. Du Centre sportif du Mouret partent les visites vers les trois en-treprises de Fribourg-Nord (navettes dans les deux cas)

Dans le Jura, tout se passe le samedi, au départ de la s c i e r i e

Röthlisberger, d’où un parcours fléché conduit au deuxième site, en forêt.

Au Valais, c’est à la menuiserie Christophe Michellod SA à Chamoson que se déroule, le samedi, l’exposition organisée par les quatre participants du canton.

Neuf parte-naires sont groupés pour Neuchâtel et le Nord vaudois.

Le centre forestier de la Montage de Boudry est au cœur du dispositif d’où partent les visites vers les trois autres sites (scieries Burgat SA à Saint-Aubin et Ray à Grandson, 7e arron-dissement à Sainte-Croix).

La maison f o r e s t i è r e de Villars-T i e r c e l i n présentera des

animations tout-public les deux jours. On pourra aussi visiter les entreprises Zahnd (Rueyres) et Dizerens (Cha-pelle-sur-Moudon). De la Côte à la vallée de Joux, 13 partenaires participent aux journées. Les visites ont lieu le samedi au Brassus (Centre forestier, Bras-susbois SA, LGS et Etienne Berney SA), à Givrins (groupement forestier), à Gingins (Schaller et Fils SA), à Romanel-sur-Morges (Veralubois SA) et à la scie-rie de la Rippe.

Etat aux 23 août, sous réserve de modifications.

Conférences à la vallée de Joux et à Villars-Tiercelin

Dans le canton de Vaud, deux conférences sont annoncées pour les Journées du bois. «la forêt se dévoile, de l’arbre à l’habitat» est le titre de celle de Villars-Tiercelin le 14 septembre, de 16 h à 19 h, en présence du conseiller d’etat Pascal broulis et de trois intervenants, ◊ Jean-François mettraux,

inspecteur cantonal des forêts◊ réto emery, de «charpente concept»◊ Jean-marc Ducret, de JPF-Ducret.le 15 septembre dès 16 h 30, au brassus,◊ stives morand, syndic du chenit◊ carole Dubois, députée au Grand conseil

et municipale du chenit◊ Jan-matti Keller, inspecteur des forêts◊ martial chabloz, ingénieur civilinterviendront chez etienne berney sA, avant la visite de l’entreprise. la participation à ces conférences n’est possible que sur inscription (liens et adresses sous «informations»).

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LA FORÊT 09/17

Apprendre dans la nature

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7 LA FORÊT 09/17

cerTiFicATion ForesTière

Fsc: un accueil moins favorableHeinz engler | A l’occasion de la mise en consultation du nouveau standard FSC, le Groupe de Suisse orientale pour la certification des forêts (WZGO) a mené une large enquête. Avec des résultats surprenants.

Le WZGO (Groupe de Suisse orientale pour la certification des forêts) s’occupe des cantons de St-Gall, de Thurgovie, des deux Appenzell et de la principauté de Liechtenstein. Il réalise les audits internes, informe et conseille les associations forestières sur le thème de la certification des forêts. Actuellement, plus de 95% des surfaces forestières de Suisse orientale sont certifiées conformes au label environnemental du Forest Stewardship Council (FSC). Ce certificat expirera à la fin octobre 2018.

La mise en consultation d’un nouveau standard FSC, des frais d’audit élevés et l’ac-cueil moins favorable réservé au label FSC ont amené le WZGO à dresser un bilan et à s’autoriser un regard critique sur l’avenir, avec ou sans le label FSC. La séance d’infor-mation à ce sujet du 13 juin à Gossau a suscité un vif intérêt et a attiré une soixantaine de participants de tous les secteurs concernés: scieries, commerces, associations écologistes, services forestiers, personnel forestier, entre-preneurs forestiers, FSC Suisse et le cabinet d’audit IMO.

Les thèmes «Difficultés rencontrées avec le nouveau standard FSC», «Résultats de l’en-quête menée auprès des clients», «Le point de vue de l’industrie du bois», «Coûts et béné-fices de la certification» et «Abandon éventuel ou ‹recertification› à partir d’octobre 2018» ont été traités dans le cadre de cinq brèves présentations. Ensuite, les participants pou-vaient poser des questions et faire entendre leurs préoccupations.

Seules un petit nombre d’entreprises ont besoin du FSC Plus de 80 clients et 30 entreprises ont participé à l’enquête en ligne, avec des ré-sultats surprenants. A la question de savoir si le label FSC sera encore utilisé à l’avenir et qui en a impérativement besoin, seules un petit nombre d’entreprises ont déclaré avoir encore besoin de bois FSC. Ces dernières fournissent les magasins spécialisés dans le bricolage et les loisirs via les grands distribu-teurs ou exportent leurs produits à l’étranger. Le label FSC est davantage demandé pour les produits en bois dur. L’industrie régionale du bois, qui fabrique principalement des

produits en bois de résineux pour le secteur de la construction, achète certes beaucoup de bois FSC mais n’est souvent plus au bénéfice d’un certificat FSC ou ne vend que de faibles quantités de produits portant le label FSC, de l’ordre de 1 à 5%.

L’enquête n’a pas permis de déterminer précisément la quantité pour laquelle la demande est avérée. A la question de savoir si les produits FSC peuvent s’écouler à un meilleur prix, plus de 80% des personnes interrogées ont répondu «rarement» ou «jamais». En revanche, plus de 69% des personnes interrogées disposent d’un COBS (Certificat d’origine bois Suisse) et considè-rent que le COBS constitue une alternative au label FSC. Personne ne conteste toutefois que le COBS ne peut pas remplacer le label FSC. Pour les grands distributeurs et les associa-tions de protection de l’environnement, le COBS souffre encore de manques aux niveaux contrôles et durabilité. Quant à la commu-nication relative au COBS, ses lacunes sont évidentes, alors que le bois suisse devrait être perçu par les consommateurs suisses comme équivalent voire meilleur encore que le bois FSC étranger.

Des exigences trop élevées La réalité est malheureusement différente et nécessite encore un travail d’information supplémentaire auprès des consommateurs. La question de savoir ce qui se passerait si la Suisse orientale ne renouvelait plus le certificat FSC suscite de vives émotions.

Les services forestiers ne sont parfois plus en situation de remplir toute la documenta-tion nécessaire et de répondre à toutes les exigences. Pour certains points de détail, le nouveau standard FSC fixe des normes qui vont au-delà de la législation actuelle sur la forêt. Il en résulte que leur application par le service forestier ne pourra plus se faire de la même manière que jusqu’ici, une base légale faisant défaut. A ce jour, le FSC ne propose pas de solution acceptable pour les petites parcelles de forêts privées.

L’industrie éprouve des difficultés à effec-tuer les contrôles requis et la documentation des flux de marchandises se fait toujours plus complexe. Certaines associations de

protection de l’environnement introduiraient volontiers des exigences encore plus strictes en matière d’exploitation des forêts, avec pour conséquence de nouvelles restrictions du droit à l’autodétermination et du libre exercice du droit de propriété.

Le sens initial s’est perdu Le bilan de la manifestation a été le suivant: on aura encore besoin de bois FSC à l’avenir mais probablement plus en d’aussi grandes quantités. Les surfaces de forêt FSC pour-raient être réduites considérablement sans qu’il en résulte des problèmes notables et réparties entre un petit nombre d’exploita-tions forestières publiques. Cela permettrait aussi de réduire les coûts à la charge des propriétaires de forêt.

Il n’y aura pas de pertes sur le plan de la biodiversité. Les forêts suisses sont déjà exploitées de manière exemplaire et durable, conformément à la loi sur les forêts, et dis-posent d’une grande diversité d’espèces, ce qui ne changera pas, même avec un abandon du label FSC.

Le sens initial du FSC était de protéger des forêts menacées, de préserver la diversité des espèces et d’encourager la justice sociale. Ce qu’il en reste en Suisse orientale, ce sont des pages de réglementation, des normes difficiles à interpréter en matière de gestion des forêts et des propriétaires forestiers frus-trés. Le FSC et ses partisans, les associations de protection de l’environnement, doivent se placer du point de vue des propriétaires forestiers et se trouvent face à l’alternative suivante: intensifier encore les exigences et empêcher ainsi une vaste certification des forêts ou se focaliser à nouveau sur l’idée d’origine et encourager une économie forestière durable à grande échelle, même si ces forêts ne sont pas menacées. Les pro-priétaires forestiers suisses sont attachés aux valeurs fondamentales du FSC et les mettent en pratique depuis de nombreuses années sans excès bureaucratiques et dans le respect de la loi.

Le WZGO va s’engager pour une poursuite de la certification FSC en Suisse orientale, mais il se concentre sur sa mise en œuvre et ses coûts. Il va s’efforcer d’harmoniser la demande et l’offre en bois FSC de façon à ce que consommateurs et entreprises de transformation puissent acheter du bois FSC suisse de leur région sans recourir à de la marchandise FSC étrangère. Car la marchan-dise d’importation est souvent transportée sur de grandes distances et est encore moins produite conformément aux sévères pres-criptions de la Loi fédérale sur les forêts.

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LA FORÊT 09/17

Foire forestière |

Informationswww.husqvarna.com/ch-fr/

TronçonneUses

Toute en force et en légèretéFerdinand oberer et Husqvarna | Le constructeur suédois a mis à profit la foire lucernoise pour créer son propre événement. Il a présenté en première mondiale sa nouvelle scie à chaîne professionnelle de 70 cm3, la 572 XP. Elle sera en vente dès cet automne en Suisse.

Grâce aux progrès du numérique, Husqvarna a pu miser pour la première fois sur la collecte des données sensorielles et le développement numérique de prototypes pour élaborer sa nouvelle génération de tronçonneuses, dont la 572 XP est le modèle précurseur. Pour les tests en environnement numérique, la tron-çonneuse a été dotée de capteurs collectant des statistiques d’utilisateur, afin d’optimiser la machine et d’en améliorer la précision.

En parallèle, la machine a été testée par des experts de la foresterie du monde entier, notamment en Suisse à Interlaken (BE), en Engadine (GR), en Suisse centrale et dans le Jura, montrant qu’elle maîtrisait sans problème les altitudes, les conditions climatiques et les taux d’humidité les plus divers.

Six avantages-clésUn meilleur rapport poids-puissance obtenu par une répartition optimale de la charge dans l’appareil (vilebrequin et silencieux renforcés, compensés par un allègement de pièces de la carrosserie et du module d’allumage no-tamment. Cela donne un poids de 6,6 kg et un niveau de puissance de 4,3 kW, en augmenta-tion par rapport aux modèles précédents.

La capacité de refroidissement est amélio-rée par rapport aux générations précédentes, jusqu’à une proportion de 20%. L’amélioration du refroidissement est, notamment, due à l’u-tilisation d’un nouveau matériau et à la numé-risation de la commande du moteur (système de ralentissement en douceur) qui protège le moteur contre un régime excessif nocif et adapte automatiquement le point d’allumage en cas de régime élevé.

Un filtre à air haute performance offre une meilleure filtration grâce à un filtre de grande surface, assurant des durées de travail supérieures et des nettoyages moins fréquents. Le système étanchéifié évite que des particules abrasives entrent dans la chambre de com-bustion.

Un réglage quasi instantané du mélange air/carburant par l’AutoTune qui a été modifié pour accélérer jusqu’à dix fois les adaptations automatiques. AutoTune a été amélioré dans quatre domaines: un nouveau microprocesseur, une plus large plage de réglages, l’ajout d’un étalonnage de charge partielle, une protection contre la surcharge.

Une performance de coupe 12% plus élevée par rapport aux anciens modèles de catégorie 70 cm3, entre autres grâce aux nou-veaux moteur et volant d’inertie.

La nouvelle chaîne X-CUT C85 est la deuxième chaîne produite par la nouvelle usine de tronçonneuses à Huskvarna. Elle sera montée de série sur la 572 XP à partir de 2018, facilement reconnaissable grâce au chaînon doré qui aide les forestiers à identifier facilement le début et la fin de la chaîne lors de l’aiguisage.

La nouvelle tronçonneuse sera livrable dès octobre en Suisse.

Présentée en première mondiale à Lucerne, la 572 XP ne pèse que 6,6 kg pour 4,3 kW. Ferdinand Oberer

Pourquoi Lucerne? Pourquoi la Suisse?

Directeur de Husqvarna suisse, martin Feller (photo) explique pourquoi le constructeur a choisi de tester puis de lancer sa nouvelle machine en suisse. «les altitudes et la géographie très diverses offrent un contexte de test propice. c’est, en outre, un marché où la demande pour ce type de machines est plus élevée que dans les pays du nord, par exemple, car on récolte beaucoup de gros bois en suisse.»

Microcomparatif

572XP 565

cylindrée 70,6 cm³ 70,6 cm³

Puissance 4,3 kW 3,7 kW

chaîne 3/8 3/8

Guides-chaînes 38 à 70 cm 38 à 70 cm

Poids (sans guide) 6,6 kg 6,5 kg

source: Husqvarna

Alain Douard

9 LA FORÊT 09/17

Foire forestière |

Nouveau veNu à la foire et daNs le métier

Informationswww.martin-alther.ch/

Informations www.facebook.com/gutholzgutspalt/

Informations www.schilter-seilbahnen.ch

Informations www.vonatzigenag.ch

Débardage à travers standslA ForÊT | Nouvelles marques, machines en pleine évolution, voici quelques découvertes au détour des stands de la Foire forestière 2017.

Il est à transmission hydrostatique comme les modèles à chenilles que construit Martin Alther. Il possède le même Kubota de 65 chevaux que son «cousin» à châssis rigide, mais il dispose d’une articulation centrale, le nouveau tracteur télécommandé Alther. «Il présente une meilleure adhérence, et l’absence de chenilles limite l’effet de cisaillement sur le sol», argumente Mar-tin Alther. Sur son stand, le Saint-Gallois exposait également un porteur Novotny LVS 511 8x8 d’origine tchèque pesant environ 5 tonnes, pour autant de charge utile. Ce constructeur est spécialisé dans les machines forestières de taille moyenne.

«Depuis quatre ans, explique Isidor Schilter, l’entreprise familiale d’Erstfeld, spécialisée dans les téléphériques et fondée en 2004, fabrique des équipements pour la foresterie.» Elle était pour la première fois à la Foire forestière. Elle y présentait un choker radiocommandé de sa conception. Compact, il ne pèse que 1,4 kg. Il a pour particularité de savoir envoyer des signaux pour l’identifier et le retrouver sans peine en cas de chute dans la forêt ou même dans la neige. Toujours pour les débardeurs, la firme uranaise propose un chariot pour câble-grue autonome électrique. Peu gourmand en entretien, il ménage les câbles et dispose d’un dispositif de déroulage électrique, alimenté par un condensateur à haute capacité qui se recharge en descente, ce qui lui garantit un nombre quasi infini de cycles.

à télécommaNde, sur roues et articulé

Les fendeuses et fendeurs de bois se sont taillé un joli succès le samedi. Le concours était parfaitement organi-sé sous la conduite de Leo Spichtig (à d.), de Sarnen (OW). A noter, pour les amateurs, que le club de Kerns (OW) organise un grand concours pour son 40e anniversaire, le 24 sep-tembre prochain.

L’Ecoforst T-Winch est une alternative aux treuils de traction montés sur les machines. Il offre une aide à la traction de 8 tonnes à tout engin, depuis le sommet d’un layon, sans transformation ni poids supplémentaire.

treuil de tractioN iNdépeNdaNt

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Actualité |

LA FORÊT 09/17

DébArDAGe

Formicâble joue à saute-frontièresloïc liberati* | En 2016, des partenaires suisses et français ont lancé le projet Formicâble, une initiative transfrontalière pour dynamiser le débardage par câble aérien. Fin juin à Rumilly, en Haute-Savoie (F), un séminaire a réuni une soixantaine de participants autour de ce sujet.

*Loïc Liberati est collaborateur d’enviro-bois.

Le projet Formicâble (pour Formation inno-vation câble) s’inscrit dans le programme Interreg France-Suisse (voir LA FORÊT 1/2017) et s’appuie sur les spécificités sylvicoles des deux pays pour atteindre des objectifs communs: promouvoir le débar-dage par câble, former de la main-d’œuvre aux techniques de câblage, mettre en place des formations reconnues et favoriser une utilisation économiquement viable et éco-logiquement favorable des installations.

Le projet Formicâble entend ainsi four-nir une aide à la prestation pour ce moyen particulier et durable de débardage. Le câblage est en effet nécessaire pour les zones de montagne, les zones difficiles d’accès ou encore les zones possédant un intérêt écologique important. On constate depuis plusieurs décennies que cette tech-nique connaît une évolution différente en France et en Suisse. Alors que le volume de bois récolté de la sorte tend à diminuer et que le savoir-faire correspondant se perd en France, une dynamique s’installe en Suisse autour de la mobilisation des bois par câblage aérien.

Disparités entre les paysLes participants au séminaire ont pu, du-rant la première journée, suivre une série de présentations allant d’une introduction générale du projet à une comparaison des acteurs et de la dynamique du débardage par câble aérien entre la France et la Suisse romande. Les éléments économiques, la formation des chefs d’entreprises et des opérateurs, et bien d’autres aspects ont également été abordés. De nombreux points forts sont ressortis de ces interventions.

Une grande instabilité a pu être mise en avant en France au sein de cette filière, avec notamment presque autant d’entreprises créées que de disparitions ces dix dernières années. Il apparaît que le câblage en Suisse romande jouit d’une situation plus favo-rable, renforcée par des collaborations im-

portantes entre les secteurs public et privé. Le volume de bois câblé en Suisse romande (300 000 m3/an) est deux fois plus impor-tant que dans l’entier du territoire français.

Un savoir-faire en périlIl faut, en revanche, prendre garde à une possible perte de savoir-faire qui menace la filière suisse dans un futur proche, avec des chefs d’entreprises de câblage dont l’âge moyen atteint 47 ans. Le développe-ment des compétences est donc vital pour le maintien de la stabilité de la filière en Suisse, tant du point de vue de la sécurité et du savoir-faire technique pour les opéra-teurs qu’en ce qui concerne la planification et la coordination pour les gestionnaires.

Ces présentations ont été suivies par quatre ateliers associant témoignages et échanges sur des axes importants du projet Formicâble:• la spécificité du débardage par câble et

les financements associés• l’innovation organisationnelle autour de

cette technique

En h. à g.: séance plénière du séminaire. A d., visite du chantier de câblage de Jean-Paul Coutin, à la combe de l’Ire, près d’Annecy. En bas, à g., deux participants suisses, Martial Genoud de l’entreprise du même nom à Charmey (FR), et Yvan Riesenmey, d’Ecocablâge à Nendaz (VS). François Sandmeier/CFPF

Le câble, un instrument de débardage fédérateur

Piloté par le FcbA (institut technologique français Forêt cellulose bois-construction ameublement), le séminaire Formicâble des 28 et 29 juin a rassemblé des acteurs de toute la filière française, venant de centres de formation, d’entreprises de débardage, de l’Union régionale des communes forestières d’Auvergne- rhône-Alpes, plus des conseillers départementaux, etc. s’y sont joints, venant de suisse, des collaborateurs de la Direction générale de l’environnement du canton de Vaud, des représentants des entreprises eco câblage de Vaulion (VD) et Genoud Frères de charmey (Fr), du centre de formation professionnelle forestière (cFPF) du mont-sur-lausanne (VD) et de l’Association câblage suisse romande (Acsr).

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Actualité |

LA FORÊT 09/17

Informationswww.poleexcellencebois.fr/activites/pro-jets-collaboratifs/5-formicablewww.fcba.fr/actualite/formicable-restitution-journees-cable-des-28-et-29-juin

• la structure et le développement des entreprises pratiquant ce type de dé-bardage

• les ressources humainesChaque atelier a suscité des discussions enrichissantes. La participation particuliè-rement active des personnes présentes a mené à un constat objectif et commun lié à chacune des problématiques abordées ainsi qu’à des propositions concrètes de mises en œuvre. Ces apports seront précieux pour élaborer des recommandations qui seront adressées aux institutions et aux acteurs liés à la filière du câblage aérien.

Visite d’un chantier convaincantLa seconde journée était consacrée à la visite d’un chantier dans la combe de l’Ire, au sud d’Annecy, présenté par Jean-Paul Coutin de l’entreprise haut-savoyarde Travaux du Val d’Arly. Par un temps frais et humide, les participants ont pu assister au câblage d’imposants sapins à l’aide de câbles-mâts sur remorque, accompagnés d’une pelle-rétro à chenilles équipée d’une tête d’abattage pour la reprise.

Le succès de ce séminaire est indéniable, en témoigne la dynamique de ces deux journées d’échanges. Les participants ont fait preuve d’une belle motivation pour ce projet transfrontalier. La collaboration franco-suisse est un pilier majeur de ce projet, et le transfert d’expériences entre la Suisse romande et la région Auvergne Rhône-Alpes mènera à des solutions stratégiques organisationnelles et opéra-tionnelles pour l’avenir du câblage aérien en forêt.

AC C o M PAg n e M e n T R o M A n DCet article a été réalisé avec le soutien du Centre de formation professionnelle forestière (CFPF) du Mont-sur-Lausanne (VD), à partir d’un entretien avec François Sandmeier, président de l’Associa-tion câblage Suisse romande (ACSR) et porteur du projet Formicâble en Suisse.

Le 26 août avait lieu la cérémonie de re-mises des certificats fédéraux de capacité (CFC), attestations de formation profes-sionnelle (AFP), des certificats de forma-tion élémentaire et de formation pratique ainsi que des maturi-tés professionnelles de tout le Valais romand au Centre d’expositions et de réunions de Mar-tigny (CERM). Au total, 16 forestiers–bûche-rons ont reçu leur CFC à cette occasion.

Des prix ont été remis pour souligner les meilleures presta-tions de cette volée à Loïck Evéquoz (meil-leure moyenne de la classe avec 5,3, offert

par l’Union des forestiers du Valais romand et meilleure moyenne des cours interen-treprises avec 5,25, offert par l’association Forêt Valais ) et à Rémy Salgat (meilleur

herbier, offert par la Fédération des bour-geoisies valaisannes).

Trois autres prix (meilleure moyenne de sylviculture et autres travaux fores-tiers; meilleure note de bûcheronnage; meilleur rendement en bûcheronnage) se-ront décernés lors de

l’assemblée générale de l’Association des forestiers-bûcherons du Valais romand (AFBVR), le 26 octobre.

VAlAis

les jeunes forestiers-bûcherons goûtent aux joies du podiumForêt Valais | 16 forestiers–bûcherons du Valais romand ont reçu leur diplôme, fin août à Martigny (VS). Trois d’entre eux, déjà au bénéfice d’une formation, ont effectué l’apprentissage en deux ans.

Liste alphabétique des récipiendaires

clément béguelin, Triage du Haut-lac; nicolas bender, Triage de martigny – vallée du Trient; samuel crettenand, Triage ecoforêt; simon Duc, Triage de sierre et noble contrée; loïck evéquoz, Triage de la cime de l’est; Yanik Favre, Triage d’evolène; louis Fontana, entr. Philippe morisod; Jonathan Frei, Triage des Dents du midi; Jessy-Jo Granger, bourgeoisie de Troistorrents; Kevin maquignaz, Triage de collonges – Dorénaz – Fully; Antoine maret, entr. sylvapro sA; Julien métrailler, Triage du cône de Thyon; rémy salgat, Triage de martigny – Vallée du Trient; Justin Thétaz, Triage d’orsières; Jacques Van Der Hoeven, entr. Philippe morisod; nicolas Vial, bourgeoisie de bagnes.

«Merci à tous les acteurs qui permettent une formation duale de qualité et félicitation aux jeunes diplômés!» Forêt Valais

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Jeunesse et app’(els) de la forêtAndréa Finger-stich | Le Forum forestier lémanique 2017 s’est penché sur les liens et relations entre les jeunes et la forêt, explorant des pistes diverses.

Sensibiliser les jeunes est un enjeu central dans le contexte d’une gestion durable des forêts. Comment intéresser les jeunes à la forêt, à la diversité de ses milieux, pour mieux s’y recréer, pour s’impliquer dans des actions durables, voir des formations forestières? Ce sujet a été choisi par le Forum forestier lémanique (FFL) pour sa 20e journée thématique. Une quarantaine de personnes de la région lémanique française et suisse y ont participé en mai à Lausanne.

Une visite de la forêt urbaine de Sauvabelin, dans les hauts de la capitale vaudoise, a suivi la partie théorique du matin animée par Bianca Bärlocher, sociologue de l’en-vironnement à la Haute école de sciences agronomiques, forestières et alimentaires (HAFL) de Zollikofen (BE). Bianca Bärlo-cher rappelle que nous tous avons été «des jeunes en forêt», invitant les participants à dépasser les préjugés sur la jeunesse, ce qu’elle fait en forêt, ce qu’elle en perçoit, les aspects qu’elle apprécie chez elle.

Notre relation à la nature a changé, notamment avec les nouvelles technolo-gies (Biosentiers en fournit un exemple, voir encadré). Elles offrent de nouvelles possibilités pour communiquer avec les

jeunes à propos de la nature. Il s’agit aussi d’expliquer comment la forêt a évolué, pour mieux expliquer la gestion sylvicole, re-marque Yves Kazemi, inspecteur des forêts du 18e arrondissement vaudois et membre actif du FFL.

Sensibiliser par le bien-être et le jeuMuriel Morand Pilot est responsable de la communication de Silviva en Suisse romande. Elle présente les offres de forma-tions de cette organisation destinées aux professionnels, aux multiplicateurs (forma-teurs, animateurs ...), aux écoles et aux auto-rités. Le Certificat d’études avancées (CAS) Education à l’environnement par la nature proposé en partenariat avec la Haute école du paysage, d’ingénierie et d’architecture (Hepia) de Genève en fait partie.

Silviva élabore ses formations et ses ac-tivités pédagogiques le plus souvent dans et avec le milieu forestier. L’enseignement en plein air «donne la priorité à l’action et à l’expérience personnelle, renforce le sen-timent d’intimité avec la nature et donc, à long terme, la motivation pour s’engager au service de l’environnement». L’aspect «bien-être» est important, «les sorties et les acti-vités régulières dans la nature renforcent la résistance, la santé, la confiance en soi, le bien-être social et l’esprit de coopération;

Invitation au respect d’une réserve naturelle au cœur du bois de Sauvabelin, ces barrières tressées ont positivement interpellé les participants du Forum forestier lémanique. Christian Salvignol

* Andréa Finger-Stich, spécialiste des aspects socio- culturels de la protection de l’environnement, est chargée de cours à la Haute école du paysage, d’ingénierie et d’architecture (Hepia) de Genève.

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LA FORÊT 09/17

elles influencent positivement les capacités motrices, créatives et cognitives».

Pierre-Alain Leresche, qui a reçu de nom-breuses classes en forêt dans le cadre de son travail au Service des parcs et domaines de Lausanne, constate que peu nombreux sont les enseignants qui arrivent sur les lieux de la visite avec un thème forêt; il faudrait une personne d’appui pour recevoir les classes avec de nombreux élèves, parfois turbulents.

Muriel Morand Pilot explique comment Silviva propose de définir les objectifs avec l’enseignant. Ce dernier doit fixer un cadre incitant au respect du milieu et d’autrui, tout en encourageant les jeunes à apprendre par le jeu (comme par exemple, le jeu à pas de loup ou le «mémory» des feuilles). La forêt peut aussi devenir salle de classe, pour y faire, par exemple, des maths ou de la géométrie en évaluant la hauteur des arbres.

eveiller l’intérêt pour les métiers de la forêtJean-Marc Robert, Julie Higel et Pierre Pac-card du Centre de formation professionnelle et de promotion agricole (CFPPA) de Savoie-Bugey (France), en lien avec le Parc naturel régional (PNR) des Bauges présentent un projet lancé en 2014 pour sensibiliser des jeunes aux professions de la forêt.

En 2016, 200 élèves ont profité de rencontres avec des professionnels de la forêt (agents de l’Office national des forêts, sylviculteurs en forêt privée, collaborateurs d’institutions diverses). Ils ont suivi des opé-rations de cubage de bois, des démonstra-tions d’abattage, de débardage et de sciage, des ateliers de reconnaissance des essences, sur le principe «Vis ma vie de bûcheron!» visant à montrer le métier par l’action sur le terrain. Il convient, c’est un des défis, de convaincre les jeunes qu’«acquérir un métier par un apprentissage n’est pas la voie de l’échec et de relativiser la survalorisation des études théoriques».

Trouver les ressources nécessaires pour organiser ces journées de sensibilisation aux métiers de la forêt est une autre gageure. Il s’agit aussi de développer la collaboration entre les divers métiers et partenaires et d’élaborer des méthodes pour que les élèves soient acteurs de l’atelier, en les impliquant dans la préparation des journées avec des enseignants motivés. Enfin, on n’oubliera

pas d’investir dans le suivi des jeunes intéressés pour les aider à construire des projets de formations et un engagement dans la durée.

Comment connecter les jeunes à la forêt? Christian Salvignol, du Centre forestier de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et participant au Réseau européen EduForest, interroge: «De quelle forêt parle-t-on?» Il oppose la forêt réelle, plurielle, diverse, belle à un «maquis d’idées reçues» colporté par une iconographie représentant la forêt avant tout en termes négatifs, en feu ou menacée. Il s’agit de démontrer aux jeunes qu’on peut travailler en forêt, alors que pour la plupart d’entre eux «on ne travaille pas en forêt, on s’y détend». Ensuite, on peut aborder le concept de gestion durable des forêts qui prend aussi en compte les besoins de la société et de ceux qui œuvrent pour répondre à ses diverses exigences.

Cette sensibilisation peut passer par la transmission d’expériences positives ap-portées par des «ambassadeurs de la forêt», connaissant très bien ce milieu et sachant favoriser la participation des jeunes. Puis convaincre en s’aidant de projets exemplaires, tels que la certification FSC et PEFC qui met l’accent sur la responsabilité partagée, du producteur au consommateur. Enfin, il faut innover pour aller à la rencontre des jeunes en utilisant par exemple des unités forestières mobiles, bus qui accèdent aux cœurs des villes, ou des clips vidéo avec des images modernes.

Comment intéresser les jeunes femmes?Sensibiliser aussi les filles est capital. On peut les intégrer dans les médias qui commu-niquent sur la forêt et démontrer combien elle est génératrice d’emplois mobilisant des compétences diverses (scientifiques, techniques, pédagogiques et appliquées). Une stratégie, jusqu’à l’échelle européenne,

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comment enrichir notre environnement physique d’informations en recourant aux technologies dites de «réalité augmentée»? Jens ingensand* et olivier ertz* présentent une application mobile, actuellement en phase de test, pour visualiser des fiches de descrip-tion mises en relation avec la vision caméra de points-icônes de biodiversi-té à Yverdon (VD). cette «app’» permet d’enregistrer ses observations et de les consulter par la suite.

le projet bioPocket prévoit de mesurer le succès de l’utilisation de l’outil par le type d’actions entreprises et le partage d’expériences et d’observations entre utilisateurs. le public cible? les jeunes de 12 à 15 ans. mais l’application peut aussi être utilisée par des adultes. Une classe a réalisé une cueillette vir-tuelle pour la tester, le long du biosen-tier de la gare d’Yverdon au centre Pro natura de champ-Pittet. les élèves ont ainsi créé chacun un dossier d’observa-tion puis l’ont retravaillé en classe. Jens ingensand relève que le succès de l’outil est aussi de «motiver l’utilis’acteur à sortir la tête de sa tablette», de mobiliser les sens au-delà du visuel, d’adapter le langage des spécialistes (biologistes, botanistes …) à un parler qui touche le jeune public. c’est un outil qui contribue à dévelop-per une science plus participative, plus engageante («crowd science» et «citizen science» soit, littéralement, sciences «pour les foules» et «citoyenne»).

Utilisant le principe de la «communica-tion engageante», Biosentiers est conçu pour sensibiliser les jeunes et les moti-ver à agir pour la biodiversité. HEIG-VD

* respectivement de l’Institut d’ingénierie du territoire (INSIT) et de l’Institut d’ingénierie des médias (MEI) de la Haute école d’ingénierie et de gestion du canton de Vaud (HEIG).

Acquérir un métier par l’apprentissage n’est pas la voie de l’échec!

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R e M e R C I e M e n TSCette journée a pu avoir lieu grâce à l’appui de l’Of-fice fédéral de l’environnement (OFEV), des inter-venant-e-s et participant-e-s. Merci au comité du FFL présidé par Alex McCusker et à l’association des Amis du FFL présidée par Jean Rosset, ainsi qu’à la Ville de Lausanne pour son accueil généreux.

Informationswww.f-f-l.org www.eduforest.eu/http://insit.heig-vd.ch/projets_de_recherche/biosentiers

Les participants au Forum forestier lémanique 2017 visitent le bois de Sauvabelin. Christian Salvignol

est nécessaire, avec des méthodes, des plans d’action, des facilitateurs, du temps, des financements et des investissements.

Favoriser la communication positiveLors de la visite de la forêt de Sauvabelin (80 hectares de forêt urbaine au cœur de laquelle se situe une réserve naturelle de 5 hectares), les participants observent les infrastructures d’accueil mises en place, l’information au public et les efforts de canalisation du public.

Pierre-Alain Leresche note que souvent les enfants ne viennent pas spontanément en forêt. Il relève l’importance des places de jeu ou des parcs animaliers pour attirer les jeunes et les familles. Yves Kazemi préfère qu’on évite les panneaux d’interdictions; ils sont envahissants et constituent les vecteurs d’une communication négative, peu efficace. Pour inciter le public à rester sur les cheminements, mieux vaut une communication non verbale positive, es-thétique, telles les belles barrières tressées de Sauvabelin. n

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randonnées automnales dans les forêts de la vallée de conches milena conzetti | Lorsque, en plaine, la chaleur estivale devient insupportable ou que les premiers brouillards d’automne apparaissent, la vallée de Conches offre un vaste choix de randonnées aux personnes intéressées par la forêt.

Les propositions de randonnées estivales en altitude et sur le versant ombragé rapprochent les visiteurs des forêts de la vallée de Conches. Obergoms Tourismus AG / GCOG

En 2013, le Syndicat de gestion forestière de Conches (Forst Goms) a été lauréat du Prix Binding pour la forêt. Avec une partie de l’argent du prix, de nombreuses réalisations ont vu le jour, parmi elles de magnifiques possibilités randonnées. En voici trois en relation directe avec la forêt.

Un sentier thématique consacré à la forêt protectriceForêt protectrice dominant Ritzingen, l’itiné-raire forme une boucle rattachée au sentier de haute montagne de la vallée de Conches (Gommer Höhenweg). Durée de la randonnée: 45 minutes (sans les arrêts aux bornes audio)Le sentier thématique consacré à la forêt protectrice offre au visiteur la possibilité d’observer et de découvrir les particulari-tés et les propriétés de la forêt de Ritziger

Bawald. Forst Goms est parvenu à transfor-mer les anciennes forêts à ban – dans les-quelles toute exploitation était interdite – en forêts protectrices modernes.

Depuis 1985, l’évolution de la forêt est documentée par écrit et par des photos sur une placette témoin. Un croquis indique la position exacte des arbres abattus et des groupes de rajeunissement favorisés. La placette témoin est l’une des premières que le Groupe suisse de sylviculture de montagne (GSM) a mises sur pied (pour la description détaillée dans la plaquette, voir les références en fin d’article).

Grâce à la bonne documentation des interventions, les contrôles des résultats et des soins différenciés sont aujourd’hui possibles – une prestation pionnière. Et la forêt Ritziger Bawald a joué un rôle impor-tant pour la conception des instructions

Le sentier thématique avec audio-guide consacré à la forêt protectrice. Forst Goms

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kingen, passe devant l’impressionnante église, traverse le vieux village jusqu’au hameau de «Löwwigadme». En direction de «Jungholz», le marcheur parcourt la forêt de mélèzes jusqu’à la «Guferschmatte». Après la traversée d’un torrent sauvage, le Reckingerbach, il rejoint le sentier de haute montagne de la vallée de Conches à travers la forêt protectrice de Gluringen.

De là, il peut observer différents stades d’évolution provenant d’interventions sys-tématiques menées ces 30 dernières années en vue d’entretenir la forêt protectrice. L’iti-néraire traverse ensuite la vallée encaissée du «Ritziger Löuwene». Bien sûr, il ne s’agit pas d’un enclos à lions, mais d’un paysage issu d’un formidable éboulement et façonné par de nombreuses avalanches («Löuwene» pour «Lawinen»). La diversité des espèces y est très élevée et le gibier (lions mis à part) se laisse facilement observer.

La randonnée se poursuit ensuite à tra-vers le Ritziger Bawald (voir également les suggestions de randonnées ci-dessus), l’un des points d’origine de l’entretien actuel de la forêt protectrice en Suisse. Le chemin traverse maintenant le lieu-dit «Resti» dans le Bieligertal, puis le Walibach pour arriver à «Selkigerchäller». Là, le restaurant de mon-tagne «Walibach-Hütte» invite le marcheur à découvrir les spécialités culinaires de la vallée de Conches.

L’itinéraire descend ensuite dans le village de Biel et continue vers Ritzingen. En direction de Gluringen, il ne faut pas manquer de visiter la célèbre chapelle de pèlerinage sur le «Ritziger Fäld». Du fond de la vallée, le randonneur peut contempler une dernière fois les forêts protectrices qu’il vient de traverser, avant de rejoindre Rec-kingen en un saut de puce.

Le PRIX BInDIng PoUR LA FoRêT ATTRIBUé en 2013 AU SynDICAT De geSTIon FoReSTIèRe De ConCheS (FoRST goMS)

le syndicat de gestion forestière de conches a reçu le Prix binding pour la forêt en récompense des soins aux forêts protectrices pratiqués en pionnier depuis de nombreuses années. Par une gestion prévoyante, il est parvenu à transformer les anciennes forêts à ban en forêts protectrices modernes. les soins ciblés à la forêt protectrice ont permis la création de peuplements étagés exemplaires avec de petites trouées et des groupes d’arbres stables. Grâce à la bonne documentation des interventions, les contrôles des résultats et des soins différenciés sont aujourd’hui possibles – une prestation pionnière. Forst Goms favorise la diversité des espèces, tant dans son travail quotidien que par des réserves. il est en outre bien implanté dans la vallée et maintient des em-plois dans une région de montagne. le résultat financier de l’entreprise montre qu’une exploitation économiquement rentable des bois est possible tout en prenant en compte également les aspects écologiques et sociaux de la forêt.

pratiques «Gestion durable des forêts de protection: Soins sylvicoles et contrôle des résultats (NaiS)». Ces instructions sont aujourd’hui déterminantes pour le verse-ment des subventions fédérales aux services forestiers. A fin août 2017 encore, le GSM a organisé, pour la troisième fois dans le Ritziger Bawald, son congrès annuel sur le thème de l’analyse des effets en forêt de montagne.

Sur le sentier thématique, c’est le fores-tier de triage Fredy Zuberbühler, chef du secteur écologie, qui accompagne virtuel-lement le randonneur. Grâce à son regard professionnel sur la forêt et à ses connais-sances spécialisées, il éclaire le visiteur sur de nombreuses interactions inconnues du grand public. A chacun des onze panneaux explicatifs jalonnant le parcours, il est possible de scanner le code QR pour lancer l’audio-guide et écouter les informations captivantes données par le forestier. Les différents postes traitent du rajeunissement, de la dynamique et du bois mort, des «arbres à moignons» et des arbres à croissance en forme de sabre, des fourmis et des pics, des placettes témoins et des avalanches.

Le concept du sentier thématique, l’éla-boration de son contenu et le sentier lui-même ont pu être financés par une partie de l’argent du Prix Binding. L’infrastructure a été créée exclusivement à l’aide de res-sources locales.

Le coup de cœur du forestier Fredy Zuberbühler Reckingen – sentier de haute montagne de la vallée de Conches (Gommer Höhenweg) – Selkingen – ReckingenTemps de marche: quatre heures environLa randonnée commence à la gare de Rec-

Chandelle d’un mélèze noueux qui répond aux besoins fondamentaux de nombreuses espèces. Forst Goms

Sans rajeunissement, pas d’avenir: ici, un groupe de jeunes arbres le long du sentier d’excursion. Forst Goms

De très vieux mélèzes et villagesGare de Reckingen – versant ombragé (Schattseite) – gare de Biel (une partie du parcours suit le sentier découverte Reckin-gen-Gluringen)Temps de marche: deux heures environDe la gare de Reckingen, l’itinéraire traverse le Rhône en direction de Bad et remonte la rivière Blinne jusqu’au nord-est de Obeli-matte. Le visiteur découvre ici un exemple de pâturage boisé et peut consulter les in-

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formations s’y rapportant sur l’un des panneaux du sentier découverte.

La randonnée se poursuit sur le versant ombragé de la vallée, en direction de Waljini. Les personnes intéressées par la chasse feront une halte au point 1443 (point 7 du sentier découverte), avant le point 8 qui traite des prin-cipaux acteurs de la forêt de montagne. Puis le chemin descend la vallée parallèlement aux courbes de niveau. En route, il est souvent possible d’observer correctement le versant opposé: des forêts protectrices bien structurées, des mesures techniques de protection contre les avalanches (digues de déviation, ouvrages en acier et en aluminium) et les villages situés en aval. Ici, l’importance des forêts protectrices pour assurer l’habitabilité et la praticabilité des vallées de montagne saute particulièrement aux yeux.

Après avoir franchi le Ritzibach et le Bordschliecht, l’itinéraire traverse des surfaces renversées par l’ouragan Vivian. Avant la catastrophe, ces peuplements compor-taient des arbres exceptionnellement longs, qui pouvaient atteindre 46 mètres de hauteur! A l’intersection avec le Spissbach, le sentier suit le torrent. Cet ancien chemin, bordé de murs de pierres, servait à l’inalpe et à la désalpe. La petite forêt située entre «Gartne» et «Zeit» abrite elle des arbres vieux de 500 à 700 ans dont certains troncs creux permettent même à un humain de s’y tenir! Cette surface a été soignée il y a cinq ans. Les mélèzes ont été dégagés et des épicéas éliminés. Le peuplement a en outre été éclairci afin d’améliorer la biodiversité. Jadis, cette région servait de pâturage boisé, et seuls les mélèzes constituaient le boisement.

Le visiteur curieux remarquera aussi que la forêt avait pour mission de protéger le village de Zeit contre les ava-lanches. Un village? Jusqu’aux épidémies de peste du Moyen Age, il y vivait une population permanente. Le village se dépeupla ensuite.

Depuis Zeit, le randonneur parvient rapidement à Sel-kingen, puis à la gare de Biel. Les vieux centres des villages de Reckingen, Selkingen et Biel sont par ailleurs remarquables et méritent le détour. Il est bien sûr possible de s’y restaurer.Si le visiteur dispose d’un peu plus de temps, il peut aussi suivre le début du sentier découverte qui en vaut vraiment la peine. Plusieurs panneaux le conduisent à la chapelle de Stalen, un lieu magique chargé d’énergie. L’itinéraire pour retourner à Reckingen continue ensuite sur la rive nord de la Blinne. n

Les propositions de randonnées estivales ou automnales en altitude et sur le versant ombragé rapprochent les visiteurs des forêts de la vallée de Conches. Avec l’aimable autorisation de Swisstopo (BA170152)

Les impressionnants mélèzes du versant ombragé. La tronçonneuse n’est là que pour l’ordre de grandeur ... Forst Goms

Informationswww.forstgoms.ch www.obergoms.chwww.binding-waldpreis.ch [email protected]/themenweg-schutzwald-wanderung-B05972.html

LittérartureOuvrage recommandé (en allemand seulement) «Schutzwaldp-flege – Sicherheit vor Naturgefahren» (Les soins aux forêts protectrices: une sécurité contre les dangers naturels), plaquette éditée à l’occasion de l’attribution du Prix Binding pour la forêt 2013 au Syndicat de gestion forestière de Conches (Forst Goms), comprenant d’intéressantes informations. A commander auprès de Forst Goms ou à télécharger sous forme de PDF à l’adresse internet ci-dessous du binding-waldpreis

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Haïti |

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Au secours de la Forêt des pinsbernard rérat | Sur la plus pauvre des îles des Caraïbes, la population cherche à survivre au quotidien et la protection de l’environnement n’est pas une priorité. Alors que les forêts ont quasiment toutes disparu, l’ONG suisse Helvetas tente de sauver l’une des dernières.

Haïti semble un pays maudit par les élé-ments. Les catastrophes naturelles ne ces-sent de s’y abattre. La corruption et l’anar-chie rendent encore plus chaotique la vie des Haïtiens. On y ressent une sensation de contrée perdue, de terre oubliée du monde. Le trait est peut-être schématique, mais il n’est pas forcé. Avec toutes les calamités qu’Haïti endure depuis des décennies, les habitants doivent se demander si leur pa-trie n’a pas été abandonnée par les divinités du panthéon vaudou. Depuis 1971, le pays a été victime de catastrophes naturelles presque chaque année, causant la dispari-tion de centaines de milliers de personnes.

La plus grave d’entre elles est survenue le 12 janvier 2010 quand un tremblement de terre de magnitude 7 a coûté la vie à 230 000 Haïtiens et blessés un nombre inconnu parmi les rescapés. Le séisme a provoqué plus de 8 milliards de dollars américains de dégâts (120% du PIB) à cette nation considérée comme la plus pauvre des Amériques. En moyenne, chaque

habitant y dispose d’un revenu cent fois inférieur à celui d’un citoyen lambda de la Suisse, tandis que 80% des 10,9 millions d’Haïtiens vivent avec moins de 2 dollars US par jour(1).

Quand le visiteur découvre pour la pre-mière fois Port-au-Prince, l’impression de chaos le saisit. La totale anarchie du trafic routier qui règne aux heures de pointe dans les rues de la capitale suffit à donner une idée de la désorganisation ambiante et de l’impéritie de l’Etat à gouverner la nation. Une grande partie de la ville n’est qu’une succession de bidonvilles sordides où règne l’insalubrité. Faute de tout à l’égout, les rivières ne sont plus que des lits d’ordu-res. Celles qui descendent de la montagne dominant le sud de la baie charrient des tas d’immondices et des monceaux de plas-tique vers les bas-fonds de Port-au-Prince. Au bout du voyage, tout se déverse dans l’eau turquoise de la mer des Caraïbes.

Sur les rives des rues de la capitale où jadis existaient des trottoirs, s’étalent des

amas de détritus. Qu’il advienne une pluie tropicale et c’est un bourbier sans nom dans lequel pataugent les habitants. S’ils ont jamais existé, les services publics de ra-massage des ordures pointent aux abonnés absents depuis des lustres. Evidemment, les gens souffrent d’un manque d’hygiène élémentaire et les épidémies, tel le choléra importé par des casques bleus népalais de l’ONU(2), ne sont pas rares. Quant à la sécurité à Port-au-Prince, il vaut mieux, y compris le jour, éviter les balades à pied dans certains quartiers.

Une vingtaine d’ong suisses à haïtiC’est dans ce contexte difficile qu’agit la coopération suisse au développement par l’intermédiaire de la DDC (Direction du dé-veloppement et de la coopération). A Haïti, celle-ci a commencé par soutenir, dans les années 1990, un projet de développement rural dans le domaine de l’eau potable. Puis en 2004, la DDC a contribué à aider au lancement d’un programme de protection

A peine 3% d’Haïti est boisé, en Suisse, cette proportion est au moins dix fois supérieure. Bernard Rérat

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Haïti |

LA FORÊT 09/17

de la biodiversité touchant directement le secteur forestier.

Mais c’est surtout à la suite du séisme de 2010 que la Suisse a renforcé son enga-gement humanitaire par des interventions ciblant trois domaines prioritaires: l’Etat de droit et la bonne gouvernance, l’agriculture et la sécurité alimentaire, la reconstruction et la réduction des risques naturels. Une stratégie de coopération 2014–2017, sous la forme d’un accord-cadre entre les deux pays, a mobilisé une somme de 76 millions de francs dont une partie alimente les pro-jets menés par une vingtaine d’organisa-tions non gouvernementales (ONG) suisses recensées à Haïti.

Helvetas est l’une d’entre elles. L’asso-ciation y est active depuis 1983. Elle agit notamment auprès des populations pour la fourniture d’eau potable et dans la mise en place de systèmes d’évacuation des eaux usées. Dans les zones rurales, Helvetas mène des actions de promotion pour une agriculture durable.

Suite au tremblement de terre de 2010, l’ONG participe à l’effort de reconstruction du pays en renforçant son engagement dans le domaine sanitaire (construction de la-trines) et dans celui de la prévention des ca-tastrophes naturelles (édification de murets de protection contre l’érosion, de remblais et de digues en aval des cours d’eau). Mais

l’une de ses activités principales consiste à apporter des moyens et à proposer des alternatives aux gens afin de les sensibiliser à la protection des ressources naturelles. La forêt est au centre de ce projet.

La forêt: à peine 3% du territoireIl faut dire que l’environnement forestier paie un lourd tribut aux vicissitudes de l’existence à Haïti. «Alors que la forêt progresse en République dominicaine, de l’autre côté de la frontière, à Haïti, elle ne fait que régresser», déclare Robert Crowley. L’ingénieur forestier américain, consultant en environnement, connaît bien l’île d’Hispaniola dont les deux tiers sont

occupés par la République dominicaine et le tiers restant par Haïti. Le spécialiste, après avoir débuté sa carrière à l’US Fo-rest Service dans le Colorado, a ensuite consacré deux ans de son temps aux Peace Corps(3) sur une mission d’agroforesterie en République dominicaine.

«Bien que voisins, les deux pays se sont développés de façon presque inverse. Après la dictature Trujillo et l’arrivée de Balaguer, Saint-Domingue est devenue progressivement une démocratie, le ni-veau de vie de la population s’est élevé, la conscience écologique des citoyens a grandi.» Il y a une cinquantaine d’années, ce qui restait des forêts couvrait tout juste

10% du territoire dominicain. Aujourd’hui, le patrimoine forestier de Saint-Domingue s’étend sur trois fois plus de surface.

Et si une simple frontière divise les deux pays, un monde les sépare. Vue des airs, la verdeur de l’un s’oppose brusquement à l’aspect désolé de l’autre. Côté haïtien, il n’est pas exagéré de dire que le paysage montagneux présente, en beaucoup d’en-droits, une sorte de détresse désertique où, seules, quelques forêts galeries ont survécu dans des gorges et escarpements quasi inaccessibles. Ailleurs, quelques pauvres arbres erratiques et efflanqués rappellent qu’en 1492, quand Christophe Colomb aborda les côtes d’Hispaniola, la quasi-totalité de l’île était boisée.

Aujourd’hui, la FAO(4) estime que le taux de boisement atteint à peine 3% de la su-perficie d’Haïti. Au début des années 1920, les forêts devaient encore s’étendre sur environ les deux tiers de la partie haïtienne de l’île. Le 20e siècle et le commencement du 21e ont été une période si noire pour la forêt haïtienne que celle-ci subsiste, ici ou là, à l’état relictuel. Comment a-t-on pu en arriver à un tel désastre écologique?

La déforestation, une longue histoireComme dans beaucoup d’autres régions tropicales de la planète, la déforestation est à Haïti une longue histoire qui débute au temps de la colonisation. Après le départ des Espagnols, les colons français ont dé-boisé pour cultiver le tabac, puis, vers 1730, le café. Les cultures d’indigo et l’avènement de l’industrie de la canne à sucre signèrent un net recul de la couverture forestière à la fin du 18e siècle.

Après l’indépendance de la 1re répu-blique au monde issue d’esclaves (1804),

Des conditions de vie insalubres à Port-au-Prince . Bernard Rérat «Helvetas a reboisé 700 hectares dans le massif de la Forêt des pins», indique Jean Edy Theard. Bernard Rérat

«Alors que la forêt progresse en République dominicaine, de d’autre côté de la frontière, à Haïti, elle ne fait que régresser.» Robert Crowley, ingénieur forestier

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Haïti |

LA FORÊT 09/17

la forêt contribua à rembourser à la France une dette de 150 millions de francs-or par des exportations d’essences tropicales recherchées en Europe en marqueterie et en ébénisterie fine. Cette époque marqua le début du déclin dans l’île de l’acajou (Swie-tenia mahagoni), du courbaril (Hymenaea courbaril), et d’autres bois précieux tel le citronnier des Antilles ou hispanille (Zan-thoxyllum flavum). Et avec les multitudes de coups d’état et de révoltes qui émaillèrent tout le 19e siècle, l’exploitation anarchique des forêts se généralisa.

Lors de la Seconde Guerre mondiale, quand le conflit s’étendit à l’Asie du Sud-Est, les Américains substituèrent des milliers d’hectares de forêts naturelles à des plan-tations d’hévéa dans le but d’assurer leurs approvisionnements en caoutchouc. Enfin, la dictature Duvalier consomma le mas-sacre avec la distribution de concessions forestières aux affidés du dictateur – puis de son fils – tous deux voyant d’ailleurs dans les forêts un refuge potentiel pour des maquis d’opposants.

14 000 hectares à sauvegarderAujourd’hui, la pauvreté achève de nour-rir la déforestation à Haïti. «Les quelques zones dites protégées du pays, soit moins de 5% de sa surface totale, sont occupées par la population.» Jean Edy Theard, coor-dinateur de projets chez Helvetas, explique que ces gens y vivent chichement en créant de maigres jardins, potagers et autres ma-raîchages et en faisant pacquer les bestiaux dans des sortes de prés-bois surpâturés.

Faute d’une administration chargée de la police des espaces naturels, les ruraux

pénètrent dans les dernières forêts qui subsistent pour y prélever du bois de construction ou servant de bois de chauf-fage pour la fabrication de la chaux vive très employée dans l’habitat local. «Mais les coupes les plus dommageables résultent des besoins domestiques en bois de cuisson sous formes de bûches, charbon de bois et bwa gra, des allumes-feux très résineux prélevés sur l’écorce et l’aubier des pins.» Ainsi, plus de 96% des produits ligneux sortant des forêts haïtiennes partent en bois-énergie.

Helvetas mène dans cet environnement fort dégradé depuis 2003 une action de préservation et de valorisation de la bio-diversité dans la région du Pic de la Selle (2680 m d’altitude), point sommital d’Haïti. «Nous intervenons dans la Forêt des pins sur une zone de 14 000 hectares peuplés de Pinus occidentalis, un résineux natif de l’île se développant généralement au-dessus de 1500 m.» Jean Edy Theard précise qu’Hel-vetas, en soutien aux autorités haïtiennes, agit sur une composante protection en aidant à la mise en place d’une structure ad-ministrative de gestion de la zone protégée.

Proposer des alternatives économiquesD’autre part, l’ONG suisse travaille sur l’amélioration des conditions de vie de la population. «Les habitants tirent un revenu de la Forêt des pins et rien ne sert d’interdire ces pratiques coutumières si des alternatives économiques ne leur sont pas proposées. Le coordinateur d’Helvetas parle de projets de développement du

(1) chiffres de l’ambassade de Suisse en Haïti(2) le 1er décembre 2016, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a reconnu l’implication de l’ONU dans cette épidémie qui a tué 10 000 personnes à Haïti(3) Agence américaine pour l’aide aux pays en développement(4) Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation.

Ce qui reste des forêts est surexploité.Bernard Rérat

maraîchage, de valorisation des produits forestiers non ligneux (baies sauvages, plantes médicinales, cultures d’orchidées, champignons comestibles, pisciculture …), de concentration des bestiaux dans des zones tampons accueillant des plantes fourragères et bénéficiant d’un réseau d’agents vétérinaires.

La Forêt des pins appartient à l’Etat mais les ruraux se sont approprié l’espace depuis des décennies. Un gros travail de négociation et de sensibilisation est néces-saire. «Nous intégrons les gens aux projets de reboisement et, désormais, ceux-ci participent à la collecte des semences four-nissant nos deux pépinières qui produisent 300 000 plants par an. Au total, nous avons reboisé 700 hectares, principalement en Pinus occidentalis dont les plus grands at-teignent 9 m de haut.» Ce projet, financé par la coopération suisse, a déjà coûté 10 mil-lions de francs. Il profite à 1400 familles, soit environ 10 000 personnes participant à la sauvegarde de la Forêt des pins. Pour un investissement modique de 100 francs par personne! n

La Forêt des pins occupe encore 14 000 hectares. Helvetas

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Marché du bois |

LA FORÊT 09/17

Marché du boisPour en savoir plus: www.laforet.ch

comPTe D’eXPloiTATion: rAPPorT sUr l’Année 2016

economies sur les coûts, pertes en hausseroland burri | Les résultats d’exploitation de l’économie forestière suisse se sont légèrement dégradés en 2016 par rapport à l’année précédente. Les entreprises ont réussi à réduire leurs coûts, mais les recettes ont été plus faibles.

La perte portant sur l’ensemble de l’entre-prise, c’est-à-dire sur les principaux centres de coûts (gestion forestière, production de biens et prestations de services), a augmenté en moyenne suisse de 5 francs par hectare pour se fixer à 60 francs par hectare. Dans la zone forestière «Plateau» (voir encadré Réseau d’exploitation des entreprises fores-tières), le résultat s’est nettement amélioré par rapport à 2015. Par contre, la détériora-tion subie dans le même temps par la zone «Préalpes» a pesé plus lourdement.

C’est avant tout la gestion forestière qui a contribué à ce résultat. Les efforts de réduction de ses coûts ont permis d’éco-

Ainsi, les pertes qui s’élevaient à 59 francs l’année précédente se sont situées en 2016 à 64 francs/ha.

Coûts de la gestion forestière Le coût total de la gestion forestière s’est élevé à 516.80 francs/ha, soit à peu près à 22 francs de moins qu’en 2015. Les coûts du 2e échelon de production (récolte des bois) ont diminué d’env. 13 francs/ha, res-pectivement de 5 francs/m3, pour s’établir à 302.20 francs/ha, soit 77.40 francs/m3.

Au niveau du 1er échelon de production (soins culturaux), les coûts par hectare ont pu être légèrement réduits d’env. 3 francs et

nomiser 22 francs/ha mais ils n’ont pas été récompensés, car les recettes ont dans le même temps diminué de 28 francs/ha.

«On peut encore réduire les coûts de quelques francs en faisant des efforts sup-plémentaires, mais avec un meilleur résultat, sinon la motivation s’essouffle.»

Suisse Plateau Préalpes

2015 2016 Différence 2015 2016 Différence 2015 2016 Différence

Frais 538.6 516.8 –21.8 1012.9 933.5 –79.4 588.2 550.7 –37.5

Recettes 479.7 451.8 –27.9 825.6 795.1 –30.5 588.1 493.8 –94.3

Résultats –58.9 –65 –6.1 –187.3 –138.4 48.9 –0.1 –56.9 –56.8

Résultats de l’exploitation forestière en 2015 et 2016 (en francs) pour l’ensemble de la Suisse, le Plateau et les Préalpes.

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Marché du bois|

LA FORÊT 09/17

du pays, avec un minimum dans la zone fo-restière Alpes (3,7%) et un maximum dans celle du Jura (22%).

37% du bois brut récolté dans toute la Suisse a été vendu sous forme de bois-é-nergie. Ce pourcentage n’a pas foncièrement changé durant ces dernières années. Au sein des assortiments, les parts de bois-énergie en bûches et de feuillus ont diminué au profit de celle des copeaux.

Production de biens et prestations de services Les pertes dans le domaine de la production de biens sont restées en 2016, avec 3 francs par ha, au même niveau que l’année précé-dente. Quant aux prestations de services, le bénéfice par hectare a augmenté de 1 franc pour atteindre 8 francs.

InformationsDes tableaux détaillés sont consultables à l’adresse www.waldundholz.ch. Une analyse approfondie des chiffres provenant du réseau d’exploitation des entreprises forestières et du compte d’exploitation suivra cet automne.

Réseau d’exploitation des entreprises forestières Sur mandat de la Confédération, ForêtSuisse relève chaque année les chiffres-clés de la situation économique des entreprises forestiè-res suisses grâce au Réseau d’exploitation des entreprises forestières (REF). Le REF regroupe 160 entreprises réparties sur l’ensemble de la Suisse et comprend les zones forestières Jura, Plateau, Préalpes et Alpes (y c. le sud des Alpes).

passent à 62 francs/ha. Les entreprises ont également pu diminuer les coûts d’entretien des routes et des ouvrages de défense de 5.50 francs pour arriver à 63.50 francs/ha.

Les coûts liés aux autres activités n’ont augmenté que de 0.40 franc/ha et ont atteint 26.90 francs. Quant aux coûts administratifs liés à la gestion forestière, ils se montaient à 62.20 francs, soit 1 franc de moins que l’année précédente.

Structure défavorable des ventes de boisLes grumes (45% résineux, 5% feuillus) n’ont constitué en 2016 que 50% du bois vendu. Sans que cela soit vraiment une sur-prise, la part de grumes a été la plus forte dans les Alpes avec 68,7%. La part de bois d’industrie a atteint 12,2% pour l’ensemble

leTTre De lecTeUr

Précisions quant au bois-énergielA ForÊT | Les statistiques du bois-énergie des articles des pages 33 et 35 de la rubrique du Marché du bois d’août dernier ne sont pas claires et pré-sentent des inexactitudes qui prêtent à confusion. La revue reviendra sur la manière d’établir ces statistiques dans une prochaine édition.

Bonjour,Je me permets de vous écrire car en lisant la dernière édition du journal de LA FORÊT d’août 2017, certains chiffres dans un de vos articles m’ont quelque peu interpellé par rapport au volume de bois-énergie (comparaison entre p. 33 et p. 35). Il n’est

en tout cas pas précisé qu’il s’agirait de m3

en vrac ou de plaquettes (donc utilisé avec un facteur de conversion oscillant entre 2,5 et 2,8 m3v pour 1 m3 de bois rond).Personnellement, je trouve que ce manque de rigueur peut vite éveiller une certaine confusion (surtout vis-à-vis du grand public

ou au niveau politique) alors que les futurs enjeux énergétiques sont importants. En lisant ceci, j’interprète qu’une grande par-tie de notre bois de chauffage est importé depuis l’étranger (donc beaucoup moins écologique et de production locale que ce qu’on se borne à défendre depuis de lon-gues années).En vous remerciant d’avance pour votre in-térêt par rapport à ma réaction ci-dessus et en vous félicitant au passage pour ce nou-veau relooking du journal LA FORÊT, je vous transmets mes salutations les meilleures.

Yvan Gendre, forestier adjoint du 1er arrondissement du canton de Fribourg, Service des forêts et de la faune SFF.

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Régions |

LA FORÊT 09/17

JUrA bernois

Une journée à passer sous-la-lampeJean-marc Friedli* | Le 23 septembre, les forestiers du Jura bernois organisent une fête à Tramelan, dans le massif Sous-la-Lampe, pour sensibiliser le public à l’univers de la forêt.

La fête se déroule dans un endroit très prisé par les promeneurs, près du parcours Vita. Cet événement est surtout dédié aux familles et aux enfants et à toute personne «peu initiée» mais intéressée par la forêt.

Les enfants à l’honneurDès 9 h, les visiteurs se retrouvent au parking ou au village des Reussilles, ainsi qu’à Tramelan, pour une journée sous le signe de la découverte. Sur 4,2 km se tiennent les différents stands et anima-tions. Le parcours est très facile, afin que

nul ne se perde dans les bois; des plans sont distribués aux visiteurs avec les ho-raires des nombreuses manifestations. Les démonstrations d’exploitation, de débar-dage, de transport, de déchiquetage et de concours ont lieu chaque heure jusqu’à 17h.

Soirée dans les boisLes plus mordus peuvent s’installer à la buvette et continuer la soirée dans les bois, avec grillades et soupe aux pois. Un endroit abrité est prévu en cas de mauvais temps.

Image de l’affiche de la Fête de la forêt. AFJB* Jean-Marc Friedli préside l’Association des forestiers du Jura bernois.

Informationshttp://fetedelaforet.simplesite.com/

Organisée par les jeunes de la région avec l’aide des communes et des sociétés, la fête nationale du Val-de-Travers en était à sa 22e édition. Organisée un jour en avance, celle de 2017 a bénéficié d’un relief par-ticulier et de la présence d’un parterre inhabituel de personnalités venues assister à l’inauguration de la quatorzième statue #Woodvetia, celle du général Guillaume Henri Dufour, sculptée dans un douglas récolté à Genève. Il est indubitablement l’une des personnalités majeures de l’his-toire de la Suisse. Grâce à lui, la guerre du Sonderbund s’est soldée par un nombre relativement faible de victimes et a permis de jeter les bases de l’Etat fédéral en 1848.

L’Assemblée fédérale a ensuite confié au général le commandement de l’armée à plusieurs reprises, notamment au moment de l’affaire de Neuchâtel en 1856.

Entourent le général, de g. à d., Thomas Göttin, responsable communication de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV), Jean Wenger, vice-président de ForêtSuisse (éditeur de LA FORÊT), le colonel Markus Brunner, commandant des états-majors des ingénieurs de l’armée et direc-teur de ForêtSuisse, Simonetta Sommaruga, conseillère fédérale, Claire-Lise Sutter, codirectrice du plan Action bois à l’OFEV, Daniel Ingold, directeur du Cedotec, Gilbert Gubler, président de La Forestière, et Laurent Favre, président du Conseil d’Etat neuchâtelois. #Woodvetia

neUcHâTel

le général renaît à môtiers #Woodvetia | La statue de Guillaume Henri Dufour, premier général de Suisse, a été inaugurée au Val-de-Travers pour la fête nationale.

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Régions |

LA FORÊT 09/17

Dans les années 1980 déjà, la question de la valorisation du bois jurassien se pose aux acteurs de la région. L’Association jurassienne d’économie forestière (AJEF, devenue ForêtJura), dirigée à l’époque par Marcel Godinat, ingénieur forestier EPFZ dé-cédé en 2012, s’interroge sur les possibilités d’utilisation des rémanents de coupes. Ces «déchets» posent problème aux forestiers censés les brûler pour «nettoyer» les forêts. Un essai de déchiquetage montre qu’une réduction des coûts de bûcheronnage de 30% est possible.

La promotion du bois-énergie est alors entreprise avec l’installation d’une première chaudière à bois déchiqueté à la place d’armes de Bure. Au total, le potentiel

bois-énergie du canton est évalué à plus de 250 000 m3 de plaquettes par an, de quoi faire rêver les passionnés du bois et de sa valorisation en tant que source de chaleur. C’est le départ d’une histoire à succès.

De Thermobois à Thermoréseau La société Thermobois SA voit le jour en 1989, afin de mettre en valeur le poten-tiel calorifique du bois jurassien. Elle est soutenue par l’AJEF, appuyée par 220 ac-tionnaires (communes, bourgeoisies, canton, associations de propriétaires forestiers, propriétaires privés, scieries, banques, etc.) qui la dotent d’un capital-ac-tions de 1 million de francs. Elle a pour buts la production et la livraison de plaquettes, ainsi que la promotion du bois-énergie. Aujourd’hui, elle gère à Courchavon le plus grand couvert à plaquettes de Suisse, d’une capacité de 20 000 m3, et possède deux

JUrA

Thermoréseau va produire de l’électricité avec du boisJohanna beck* | Le canton du Jura abrite sur son territoire l’une des plus belles réussites dans la valorisation du bois-énergie. Forte de son succès dans le chauffage à distance, Thermoréseau SA va inaugurer une installation de cogénération qui produit du courant pour 2500 ménages.

*Johanna Beck est spécialiste en environnement et en bois-énergie.

Utilisateur de bois humideDotées d’équipements performants, les centrales du Thermoréseau sont les seules du canton habilitées à brûler du bois très humide qui provient directement des déchets de coupes en forêt, assurant ainsi une précieuse fonction au service de la col-lectivité et une contribution à l’utilisation de rémanents de coupes.

Avec les premières maisons de Porrentruy à d., la centrale de Roche de Mars sera inaugurée les 6, 7 et 8 octobre. La manifestation est ouverte au public. Gruner Gruneko AG

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Régions |

LA FORÊT 09/17

déchiqueteuses mobiles et deux camions-bennes.

Dans les années 1990, en parallèle au dé-veloppement de Thermobois SA, le concept d’un réseau de chauffage à distance pour la ville de Porrentruy fait son chemin dans les esprits. L’idée est nouvelle dans notre pays; l’inspiration vient donc de l’étranger, notamment d’Autriche et de Suède. Suite à plusieurs études de faisabilité, une propo-sition de construction d’un thermoréseau est transmise au Département cantonal de l’équipement et de l’énergie, qui la trouve trop ambitieuse et coûteuse.

Revu à la baisse (15 millions de francs d’investissement), le projet est finalement accepté en 1995. A une condition: que la commune de Porrentruy s’y engage aussi. En 1999, la société Thermoréseau-Porren-truy SA est créée, avec un capital-actions de 3,65 millions de francs. Elle est soutenue par quelque 200 actionnaires, notamment Thermobois, la Ville de Porrentruy et le Canton du Jura. A noter que le terme «thermoréseau», aujourd’hui entré dans le langage courant, a été inventé par Mar-cel Godinat en référence à la société-sœur cherchant un débouché pour ses plaquettes forestières à travers un réseau de chaleur.

Le réseau et son développementLe projet initial de chauffage à distance (CAD) est donc devisé à 15 millions de francs. L’investissement est cou-vert par des fonds propres, les sub- ventions d’Energie 2000, les prêts sans intérêts LIM (Loi fédérale sur l’aide aux investissements dans les régions de mon-tagne), un emprunt bancaire et les taxes de raccordement au réseau.

Première centrale à BellevueEn 1999, une première centrale de chauf-fage est construite à la route de Belfort, sur le site de Bellevue, comportant une chaudière à bois de 2,5 MWth (mégawatts thermiques). A la fin de la première année d’exploitation, 5 GWh de chaleur ont été distribués aux 20 raccordements répartis entre Porrentruy et Fontenais. En 2004, il y a 130 raccordements, pour une puissance installée de 8 MWth et 3 MWth assurés en cas de besoin par le mazout. La distribution de chaleur atteint 19 GWhth par an. Cette quantité équivaut à 2,3 millions de litres de mazout.

Conduites trop petites et RPCLe succès ne fait que commencer. En 2009, avec plus de 200 raccordements au thermo-

Un acteur de poids pour la région et l’économie forestière

Depuis les débuts, en 1989, plus de 1 million de mètres cubes de plaquettes a été produit à partir des seuls rémanents de coupes. en plus des centrales de Porrentruy, ces plaquettes sont parties alimenter une trentaine de chaufferies du Jura et du Jura bernois. A ce jour, l’énergie-bois jurassienne a remplacé l’équivalent de 75 millions de litres de mazout.Thermobois sA et Thermoréseau-Porrentruy sA participent aussi au main-tien et à la création de places de travail dans la région. entre 1999 et 2022, la deuxième société a investi 82 millions de francs, dont 52 millions sont allés à des entreprises jurassiennes, 20 millions à des firmes suisses et 10 millions à des constructeurs européens (turbine et nouvelles chaudières).la nouvelle chaufferie de roche de mars représente à elle seule un investisse-ment de 21 millions de francs, dont 9 millions liés à la production d’électricité. le réseau profite aussi au secteur forestier. lorsqu’il aura atteint son poten-tiel maximum, il consommera annuellement 100 000 m3 de plaquettes. cela représente 1 million de francs par an pour l’achat du bois, 1 million pour le déchiquetage et 1 million encore pour la manutention.

Le réseau de chauffage à distance de Porrentruy et ses deux sociétés liées sont un acteur de poids de l’économie locale, notamment forestière, avec ici au premier plan la déchiqueteuse de Thermobois. Thermobois SA

99/00 00/01 01/02 02/03 03/04 04/05 05/06 06/07 07/08 08/09 09/10 10/11 11/12 12/13 13/14 14/15 15/16 (20/22)

Puissance(kW)

0

100

200

300

400

500(prévision)

Nombre

20

5466

94110

130

154

188 194

218

254267

279 286

311332

370

500

26 000

24 000

22 000

20 000

18 000

16 000

14 000

12 000

10 000

8000

6000

4000

2000

0

evolution 1999-2016 du thermoréseau de Porrentruy

Nombre de raccordements et puissance délivrée

source: Thermoréseau-Porrentruy sA

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Régions |

LA FORÊT 09/17

Les accumulateurs de chaleur de 360 m³ au total (100 m3 à Bellevue et 260 m3 à Roche de Mars) offrent une grande flexibili-té. Ils stockent de l’énergie pour couvrir les pointes de consommation. Trois chaudières à mazout d’appoint permettent de faire face à d’éventuels défauts de puissance par grands froids ou prennent le relais lors d’arrêts momentanés des installations à bois. La sécurité de l’approvisionnement des clients est ainsi garantie.

L’hiver dernier, la consommation de plaquettes forestières a atteint 65 000 m³; elle dépassera 100 000 m³ à l’extension complète du réseau.

Innovation «électrifiante»

le bois peut aussi être source d’élec-tricité. c’est le pari qu’a fait manuel Godinat. il a travaillé en collaboration avec son père, marcel, depuis la fin de ses études en 2009, puis a repris la direction de Thermoréseau-Porren-truy sA à son décès en 2012. encore une fois, cette société est pionnière en produisant une si grande quantité d’électricité par cogénération à partir de bois. la turbine mise en service en mars 2017, d’une puissance de 1,3 mWél et fonctionnant selon le principe du cycle de rankine, permet de fournir de l’électricité pour 2500 ménages, soit une production de 9 GWhél/an.

réseau, il devient impératif de construire une nouvelle chaufferie pour compléter les installations de Bellevue. Elle doit être implantée sur un site différent, les condui-tes téléthermiques principales étant trop petites pour véhiculer la pleine puissance nécessaire au CAD en hiver.

L’arrivée de la rétribution à prix coûtant (RPC) pour le courant électrique d’origine renouvelable rend envisageable la réalisa-tion d’un couplage chaleur-force, autrement dit d’une centrale de cogénération. Les esti-mations d’alors tablent sur le raccordement de près de 300 bâtiments supplémentaires, impliquant une augmentation des besoins en chaleur de 80% par rapport à 2009. Il est prévu que le thermoréseau soit achevé en 2022 avec au total 550 bâtiments raccor-dés. Deux tiers de la demande en chaleur de Porrentruy seront dès lors fournis par de l’énergie-bois locale, équivalant à 6,5 mil-lions de litres de mazout et épargnant l’émission annuelle de 20 000 tonnes de CO2.

Démarrage à Roche de MarsPour atteindre ces chiffres, une deuxième centrale est construite entre 2014 et 2017 sur le site de Roche de Mars, à l’est de Porrentruy; elle abrite deux nouvelles chaudières à bois augmentant les capacités en puissance du réseau de 8,5 MWth. L’une d’elle permet donc même d’actionner une turbine (voir encadré «Innovation...») pour produire du courant. Avec cette nouvelle centrale, le réseau couvre quasi 100% de ses besoins avec du bois; le mazout n’est utilisé qu’en de rares occasions.

Thermoréseau a recouru un maximum au bois local dans la construction de sa 2e centrale. Thermoréseau SA

Informationswww.thermoreseau.chwww.thermobois.ch

evolution économique du thermoréseau de Porrentruy(en vert, projections 2022, date probable de son achèvement)

2000 2016 2022

capital-actions 3 650 000 CHF 8 370 000 CHF 9 000 000 CHF

chiffre d’affaires 300 000 CHF/an 3 700 000 CHF/an 7 000 000 CHF/an

Taux d’autofinancement 0% 40% 40%

investissements 9 000 000 CHF 62 000 000 CHF 83 000 000 CHF

nombre de raccordements 20 370 550

mazout substitué 500 000 l/an 4 200 000 l/an 6 500 000 l/an

mazout substitué depuis 1999 500 000 l 46 000 000 l 80 000 000 l

source: Thermoréseau-Porrentruy sA

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Revue spécialisée dans le domaine de la forêt et du bois fondée en 1947. Paraît 11 fois par an.ISSN 0015-7597

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Président: Daniel FässlerDirecteur: Markus BrunnerResponsable d’édition: Urs Wehrli

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Prix de vente:Abonnement annuel: Fr. 89.–Prix spéciaux pour apprentis, étudiants, retraités et groupes. Prix à l’unité: Fr. 10.–

Tirage: 1635 ex. (REMP/CS septembre 2016)

Mise en page:Valérie Perrenoud Oriental (resp.)Stämpfli SA, Wölflistrasse 1, CH-3001 Berne

Impression: Stämpfli SA, Wölflistrasse 1, CH-3001 Berne

La reproduction des articles n’est autorisée qu’avec l’accord de la rédaction. Mention des sources obligatoire.

Label de qualité du groupe pressespécialisée de l’Associationde la presse suisse

LA FORÊT

AG e n DASeptembre 20175 septembre, Birmensdorf (ZH) Conférence (en anglais)

la forêt dans l’anthropocène, risques et potentialités, pour l’inauguration du réseau Swiss forest lab

www.wsl.ch

14 septembre, Grangeneuve (FR) Formation continue coûts

des loisirs en forêt www.fowala.ch/www.afw-ctf.ch

15 au 17 septembre, Brilon-Madfeld (Allemagne) Journées forestières de

la DLg (Société allemande d’agriculture)

www.dlg-waldtage.de

15 et 16 septembre, toute la Suisse

Journées du bois suisse (voir aussi page 5 de ce

numéro) www.holz-bois-legno.ch

19 au 22 septembre,Fribourg-en-Brisgau (Allemagne) Congrès des 125 ans de

l’IUFRo (Union intern. des organisations de recherches forestières)

http://iufro2017.com/interna-tional-host/

21 au 23 septembre, Lyss (BE) 25 ans de ProSilva Suisse www.prosilva.ch

23 septembre, Tramelan (BE) Fête de la forêt http://fetedelaforet.simple-

site.com/

23 septembre, Zollikofen (BE) l’éducation à l’environnement

par la nature en dialogue avec les réfugiés, journée d’échange

www.silviva.ch/erfa

23 septembre, Bienne (BE) Journée d’information sur les

études dans le domaine du bois www.ahb.bfh.ch/fr/home

24 septembre, Aubonne (VD) pommes et poires, visite

guidée www.arboretum.ch

26 au 28 septembre,La Ville-aux-Clercs (France) Formation continue de l’Insti-

tut du développement forestier expérimentation en forêt, de la conception à l’installation

www.foretpriveefrancaise.com

28 et 29 septembre, Vaud (à fixer) forêt claire, rencontre groupe

de travail Biodiversité en forêt de la Société forestière suisse

www.forstverein.ch

28 septembre, Zollikofen (BE) Soirée d’information sur

les études en foresterie www.hafl.bfh.ch/fr/

Octobre 20171er octobre, Aubonne (VD) Marché aux plantes à

l’Arboretum national www.arboretum.ch

5 octobre, Fribourg Formation continue après la

conférence de paris, quels enjeux pour la forêt suisse?

www.fowala.ch

8 octobre, Aubonne (VD) les chênes de l’arboretum,

visite guidée www.arboretum.ch

17 au 20 octobre, Rambouillet (F) Formation les chiroptères et

la gestion forestière www.foretpriveefrancaise.com

25 octobre, Oberrieden (ZH) Séminaire d’automne du groupe

de travail forêt et faune sauvage de la Société forestière suisse

www.forstverein.ch

27 octobre, Berne Formation continue arbres

& forêts et sa puissance de valeur sociale: le i-tree calification-toolbox (De/en) www.fowala.ch

28 et 29 octobre, Piacenza (Italie) 4e salon forestier Forestalia www.forestalia.it

Novembre 201716 novembre, Fribourg Formation continue contrôle

de l’efficacité des mesures en faveur de la biodiversité

www.fowala.ch / www.wsl.ch

12 au 18 novembre, Hanovre (D) Agritechnica, Salon des

techniques agricoles www.agritechnica.com/fr/int/fr/

28 novembre, Birmensdorf (ZH) Forum pour la science 2017,

conférences Génétique et protection de la nature

www.wsl.ch

> État de l'environnement2017 > Biodiversité

Biodiversité en Suisse : état et évolution

Synthèse des résultats de la surveillance de la biodiversité. État : 2016

P U b l i c A T i o n

BIoDIVeRSITé en SUISSe: éTAT eT éVoLUTIon

Synthèse des résultats de la surveillance de la biodiversité.

Etat: 2016

«La biodiversité désigne la diversité des milieux naturels, la diversité des espèces et la diversité génétique ainsi que leurs interactions.»On apprécie de glaner dans ce rapport matière à élargir la repré-sentation – souvent succincte – que l’on se fait de la biodiversité. Il note, par exemple, que les espèces généralistes, capables d’occuper des environnements divers, sont en principe moins menacées que les êtres vivants inféodés à des milieux bien déterminés.Ceci vaut aussi pour la forêt qui reçoit ici une «meilleure note» que d’autres types d’environnements, notamment grâce à l’évolution des pratiques sylvicoles engagée depuis les années 1980 en faveur du rajeunissement naturel ou encore aux incitations à laisser plus de bois mort en forêt. Entre autres.

www.bafu.admin.ch/uz-1630-f

N’hésitez pas à nous faire part d’événements (conférences, cours, etc.) en rapport avec le monde forestier! LA FORÊT les indique gratuitement. Les informations doivent être transmises jusqu’au 20 du mois précédant la parution, par courriel à [email protected].

29 LA FORÊT 09/17

www.silviva.ch

En forêt, les élèves découvrent un autre univers. Ils apprennent à travailler dans un cadre distinct de leur salle de classe, ce qui favorise un apprentissage différencié de nombreuses matières. Silviva

[email protected]él.: 044 291 21 89

Nombreux sont les enfants et les adolescents qui ne passent que peu de temps en forêt, que ce soit durant l’école ou les loisirs. Ils n’ont ainsi aucune expérience directe avec l’espace de vie et le milieu économique fo-restier. C’est pour contrecarrer ce manque que le projet «Univers forestier» a été lancé il y a quelques années.

La forêt manque d’ancrage dans le plan d’études Le projet «Univers forestier» doit permettre aux élèves, ainsi qu’au personnel enseignant, d’établir une relation durable avec la forêt et de se familiariser avec cet écosystème. La forêt est un lieu d’apprentissage idéal et offre la possibilité d’intégrer de nombreux thèmes du plan d’études, en particulier ceux relatifs au développement durable.

Mais la forêt n’est pas un sujet obligatoire de plan d’études et elle risque de disparaître à jamais du programme scolaire. Le projet «Univers forestier» est une démarche lui permettant de s’assurer une place solide-ment ancrée au sein de la scolarité.

Apprendre par l’actionSous la conduite d’un garde forestier ou d’une garde forestière, les élèves gèrent pendant deux à trois ans une parcelle de forêt. En réalisant certains travaux, ils dé-couvrent, au fil des saisons, la forêt et ses fonctions aussi nombreuses que diverses. Ils s’initient par eux-mêmes, s’engagent et créent ainsi une relation avec la forêt. Par l’action, ils se familiarisent avec elle et sont sensibilisés aux missions et aux effets de la gestion sylvicole, ainsi qu’aux travaux du personnel forestier.

En fonction du lieu, du type d’exploi-tation et de l’âge des participants, filles et garçons, différentes activités pratiques sont envisageables: martelage, nettoyage de parterres de coupe, valorisation écologique à l’exemple de la création de petites struc-

tures, soins culturaux, prévention contre les dégâts du gibier, plantation de jeunes arbres, etc. Les travaux sont entrecoupés de moments ludiques et de découverte. Ainsi, les élèves peuvent s’immerger entièrement dans le monde de la forêt.

Avantages pour l’entreprise forestièreL’aspect attrayant du projet est le profit que l’entreprise ou le service forestier peut en tirer, à commencer par les missions accomplies par les jeunes. Le personnel forestier bénéficie lui aussi de l’opération, par le biais de la documentation qui est mise à sa disposition, voire par certaines prestations, brève formation continue ou

encore acquisition, d’une utile expérience pédagogique. En outre, les enfants, une fois sensibilisés aux intérêts de la forêt et de ses acteurs, répercutent cet acquis auprès de leurs parents et de leurs proches, soit un large public.

Vous êtes intéressé? Prenez contact avec Silviva. Nous nous occuperons de chercher une classe dans votre région, tout en in-tégrant les besoins de l’exploitation ou de l’entreprise au projet.

«UniVers ForesTier»

enfants et jeunes scolarisés s’initient à la gestion sylvicolesilviva | «Univers forestier» est un beau projet destiné à faire découvrir la forêt aux scolaires. Silviva lance un appel aux exploitations forestières pour qu’elles reçoivent des classes.

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LA FORÊT 09/17

Rosenweg 14 | 4501 Soleure | www.foretsuisse.ch

ProPriéTAires ForesTiers eUroPéens

Fructueuse assemblée générale en suède Urs Wehrli | Les représentants des propriétaires de forêts privés de toute l’Europe se sont retrouvés en juin à Stockholm. Ils ont discuté de l’actualité de l’Union européenne, des défis et des atouts pour son économie forestière. Markus Brunner, directeur de ForêtSuisse, était présent.

Les membres de l’AG de la CEPF: 1er rang au centre, le président Hubert de Schorlement, avec à sa gauche la secrétaire générale Emma Berglund (chemisier rouge). Second depuis la droite, Markus Brunner, directeur de ForêtSuisse. CEPF

L’assemblée 2017 de l’Association euro-péenne des propriétaires forestiers (CEPF) a été organisée par l’Association suédoise des agriculteurs et des propriétaires forestiers (LRF), un de ses 23 membres (dont Forêt-Suisse) dans 19 pays. Le Luxembourgeois Hubert de Schorlemer, président, a souligné combien les propriétaires forestiers sont confrontés à des développements critiques.

Les critères de durabilité proposés dans le cadre des lignes directrices de l’Union européenne (UE) sur les énergies renouvela-bles, le programme de mesures décrites par le protocole de Kyoto sur «L’utilisation des terres, changement d’affectation des terres et foresterie» (LULUCF), la politique agricole commune de l’UE (GAP) et les nouvelles di-rectives sur la protection de la nature ont été au centre des débats. Une table ronde était

consacrée au potentiel de la bio-économie en faveur de l’emploi, de la croissance et du changement climatique à l’exemple de la Suède. Le bilan d’un exploitant suédois qui produit des textiles à base de matière ligneuse est encourageant: «Tout ce que l’on produit à base de pétrole peut aussi l’être avec du bois!»

Le point d’orgue de l’AG a été l’excursion chez un propriétaire qui exploite sa forêt avec l’aide de «Mellanskog», l’une des quatre principales coopératives de propriétaires forestiers suédois. Elle en réunit 26 000 sur environ 330 000. Ces coopératives de production régionales performantes offrent diverses prestations: planification, aména-gement forestier, martelage, intermédiaire pour les entreprises forestières, vente commune de bois, entre autres.

Informationswww.cepf-eu.org

Commentaire de Markus BrunnerOn peut se passer de certaines affiliations; ForêtSuisse analyse actuellement de façon très critique la situation afin d’économiser des coûts et du temps. Parmi le nombre in-calculable d’organisations, d’associations ou de groupes de travail en lien avec la forêt, le bois ou les secteurs apparentés, ForêtSuisse se concentre sur les adhésions les plus profitables.L’affiliation à la CEPF (Association euro-péenne des propriétaires forestiers) est de celles-ci (ForêtSuisse est membre de longue date et a organisé l’assemblée générale en 2013 à Lucerne) car de nombreux questionnements et problèmes ont une portée européenne, indépendamment des systèmes politiques ou des cultures (certifications FSC/PEFC, usages du commerce de bois, inflation des restrictions légales, problème des néophytes, etc.).Etre informé de manière actuelle et com-pétente sur les procédures de l’UE et de leur contexte, sans avoir à se rendre régulièrement à Bruxelles, nous est d’une grande utilité.La CEPF fait du lobbying dans la capitale européenne, dans des domaines qui nous sont cruciaux, sachant que nombre de décisions prises par l’UE ont une répercussion directe sur la Suisse. Si nous devions mener cette tâche nous-même, cela nous coûterait un multiple de ce que nous cotisons à la CEPF, avec un résultat moindre à la clé.Une présence physique permanente à Bruxelles est indispensable pour être impli-qué dans le domaine politique europée et s’intégrer dans cet énorme réseau.Toutes les informations et la description des activités de la CEPF se trouvent sur son site internet, tout en anglais, qui, Brexit ou pas, reste la «langue officielle» de l’Union européenne.

eMMA BeRgLUnD DISTIngUée PAR Le RoISecrétaire générale de la CePF, la Suédoise emma Berglund s’est vu remettre en avril la prestigieuse médaille «greve Carl Bernadotte» par le roi Carl gustav XVI. elle récompense chaque année des personnalités œuvrant en faveur de l’économie forestière du pays.

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Rosenweg 14 | 4501 Soleure | www.foretsuisse.ch

ProcéDUre De consUlTATion cerTiFicATion

Fsc: prise de positionForêtsuisse | L’association a pris position par rapport aux nouveaux standards FSC. Leur seconde version aussi est qualifiée de très décevante. Ce nouveau standard accentue encore la bureaucratisation et l’écologisa-tion du label dans de nombreux domaines. La liberté d’action et l’activité économique des propriétaires forestiers qui participent seront encore plus limitées; le manque de confiance à leur égard est tout simplement incompréhensible compte tenu du bon état de la forêt suisse. Il ne reste qu’à espérer que cette fois, les critiques exprimées par Forêt-Suisse seront prises en compte et au sérieux, faute de quoi d’innombrables propriétaires forestiers vont devoir se poser la question de renoncer au FSC (voir les résultats d’une enquête en Suisse orientale en page 7). C’est également par le biais de FSC Suisse que le «Centralized National Risk Asses-sment» pour la forêt suisse et l’économie du bois a été réalisé. La Suisse répond sans problèmes à 32 critères indicatifs sur 33 avec «low risk». Par contre, elle se fait épingler par un «Specified risk on gender wage discrimination at workplace»; ce qui signifie que l’égalité de traitement ne serait pas garantie et que les femmes pourraient (conditionnel!) être victimes de discrimi-nation à ce propos. Là aussi, ForêtSuisse a pris fermement position. Toutes les analyses et enquêtes recensés indiquent clairement que le monde forestier suisse ne connaît l’inégalité de traitement homme/femme.

soleUre

le comité central informeForêtsuisse | Le comité central (CC) a siégé le 24 août à Soleure. Au menu du jour, des thèmes politiques (valorisation de la réduc-tion des émissions de CO2, procédures de consultation) ou propres à l’association (po-sition convention collective, cotisation FDB dès 2018), conférence des présidents et des gérants du 15 novembre prochain. L’avenir et le financement du FDB (et spécialement le Fonds d’entraide, qui se transformera en «Promotion du bois suisse») devra être discuté. Un échange de vues informel avec le nouveau directeur de l’OFEV Marc Char-donnens a clos la journée.

La participation à la foire forestière est à chaque fois un exercice de taille: sur une surface de 150 m2, le stand dévoile toutes les offres et prestations de ForêtSuisse. 2017 a été un succès: le ForêtShop avait des produits éprouvés et des nouveautés à l’exemple du ToolProtect, un porte-tronçonneuses inédit, alors que le secteur Economie présentait ForstControl, une nouvelle application pour la saisie mobile de données. On pouvait se faire conseiller au niveau de la Solution de branche Forêt ou exprimer son avis sur la nouvelle mise en page des revues avec leurs rédacteurs. Le stand commun de la branche forestière, vis-à-vis, interpellait les visiteurs en tant qu’ambassadeurs de la forêt et du bois avec divers articles promotionnels de la campagne «Nos forêts. Une richesse pour tous.», du Certificat d’origine bois Suisse (COBS) ou de la sculpture en bois de tilleul à petites feuilles de Madame Tussaud de la campagne de promotion #Woodvetia. Et une

bonne fréquentation des stands a permis de nouer ou soigner de nombreux contacts.

Concours de ForêtSuisse, gagnants tirés au sort parmi 1500 participants:1er prix, chèques Reka: Jonas Tschannen, Detligen. 2e prix, bon à faire valoir au Fo-rêtShop: Martin Bader, Mümliswil. 3e prix, canif Victorinox: Simona Rossi, Coldrerio. 4e–10e prix, livre «Waldführer für Neugie-rige»: Simon Rickli, Wangen a.A.; Ueli Acher-mann, Entlebuch; Edeltrud von Wartburg, Rüti; Sandra Kaeser, Brienzwiler; Bruno Wipfli, Flüelen; Herbert Dobler, Wer-netshausen; Laurent Muller, Les Breuleux.

gagnants d’un abonnement annuel à la forÊt ou à Wald und HolZ, (concours de mailloche): Marco Blum, Wolfgang Gerstner, Adrian Odermatt, Lukas Niederberger, Janic Alig, Patrick Rianda, Silas Sarbach, Marco Steffen, Jean-Marc Fund, Markus Gansner.

Le stand de ForêtSuisse, une présence incontournable et un rôle d’aimant incontestable à l’édition 2017 de la foire forestière de Lucerne. Mario Tabozzi

Foire ForesTière 2017

Un succès pour Forêtsuisse aussi! Urs Wehrli | Les 26 000 visiteurs et les 280 exposants ont permis à cette 24e édition du rendez-vous biennal de la branche forestière et du bois de signer un nouveau succès.

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LA FORÊT 09/17

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