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A A D E S Mensuel n°263 • Novembre 2017 Tous xyloglottes ? Éditorial Sommaire Directeur de la publication Jean-Michel Tavan Conception/réalisation Christophe Charlanne Comité de rédaction Audrey Audoin Christophe Charlanne Paul de Maximy Cyrille Dôme Cosette Jaschinski Pascal Le Rest Alice Méar Jean-Michel Tavan François Varry Ont participé à ce numéro Marie Beneteau Jacky Boucheron Marion Fauvet Catherine Lemoine Christine Maurey Éditorial : Tous xyloglottes ? ..........................................................1 Adsea-scopie Le DAIS s’art-thérapise !...............................................2 Le travail social à l’épreuve des frontières Jeudi 15 mars 2018 .................................. 3 Quand le passé éclaire l’avenir.................................5 J'ai vu, j'ai lu, j'suis ému(e) Pascal Le Rest, Construire la relation éducative, Penser des méthodes d’action avec le groupe .... 10 Fabrique à brac......................................... 11 Offres d’emploi ......................................... 12 Journal édité par l’Association départementale de sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence en Seine-et-Marne. Diffusé à 1 200 exemplaires à l’attention des salariés et des partenaires de l’association. Retrouvez tous les anciens numéros en téléchargement sur adsea77.fr, rubrique Informations et actualités > Historique > Journal ADSEA 77 2 bis, rue Saint-Louis 77000 Melun Tél. 01 60 68 38 36 Courriel : [email protected] Voilà qu’un beau jour, un directeur adjoint du Coudray, parti à la retraite depuis une dizaine d’années, contacte le directeur actuel et lui propose d’organiser une rencontre entre des anciens résidents de l’établissement et les enfants qui y sont accueillis aujourd’hui. C’est ainsi que se retrouvent, assis en cercle, plus d’une vingtaine de jeunes garçons et filles, des professionnels et une dizaine de grands anciens. Le plus jeune était là il y a vingt ans et le plus âgé… quarante ans ! Rencontre improbable 1 . Moment d’écoute, d’attention extrême, d’intelligence et d’émotion partagées. Ça témoigne, ça questionne… Les enfants comme les adultes sont piqués au vif. Les uns se voient dans leur avenir, les autres se voient dans leur passé. Il y a donc une vie après le « placement » ! Comme un souffle de possible. Dès les premiers mots de la première parole de vétéran, une gamine lance : « Holà, ça pique, ça pique »… À partir de cet instant, à chaque fois que le témoignage de l’un ou de l’autre des anciens fera mouche, l’un ou l’autre des enfants lancera comme un leitmotiv : « Holà, ça pique, ça pique »… C’est fou ce que les enfants ont le sens de l’allégorie ! En une formule choc, que tous comprirent à la seconde ou elle fût prononcée, ils auront évalué la force d’un discours. Voilà qui tranche avec une parole médiatique faite d’éléments de langage et de mots plaqués, agglomérés, stratifiés… visant à faire passer des vessies pour des lanternes. Ce mode d’expression n’est pas l’apanage des « politiques » ou des journalistes, comme on pourrait le croire. Cela concerne tout le monde, à commencer par les professionnels que nous sommes. En matière de discours préfabriqué, mettons de côté la faiblesse ou pire, la sottise 2 … car contre elle « les dieux mêmes luttent en vain » disait Schiller. Évacuons d’un même geste l’inutile controverse qui opposerait la technocratie glacée à l’humanisme brûlant. Dans nos métiers, nous avons tout autant besoin de technicité que d’humanité. Et si des esprits chagrins pensent que le référentiel technique est de nature à chosifier, le discours humaniste peut être bien plus dévastateur encore. Tous ces gens qui vous veulent du bien, vous savez… On rêverait alors d’objectivité totale et, pourquoi pas, de neutralité bienveillante, mais c’est là une posture mortifère, désincarnée… En fait, c’est d’implication dont il est ici question. Il nous faut habiter chacun de nos mots… qu’ils soient écrits ou parlés. Il s’agit bien d’être présent à l’autre, ici et maintenant. Des mots qui s’alignent, certes. Du monde au bout de la ligne, sûrement… Deux mots tout de même sur le mensonge et la manipulation. À dire vrai, Machiavel était dans le juste quand il affirmait : « Mais puisque 1 Voir Adseascopie, Quand le passé éclaire l’avenir, p.5. 2 Voir Fabrique à brac, La sottise, de quelque mot qu’on la désigne, p.11. mon intention est d’écrire chose utile à qui l’entend, il m’est apparu plus convenable d’aller tout droit à la vérité effective de la chose qu’à l’image qu’on en a » 3 . Une droiture quant à la volonté d’énoncer la « vérité effective », celle qui concerne la réalité humaine et non sa version idéalisée… une franchise bien mal venue pour l’Inquisition qui convertira Nicolas en prince du Machiavélisme… Regardons maintenant du côté des trois piliers de la persuasion d’Aristote. Selon lui, le discours est un triptyque. Ainsi, le logos concerne le registre de la logique et de l’argument, l’ ethos se réfère aux notions de crédibilité et d’autorité. Sur un troisième plan, il y a le pathos. C’est l’expression de la dimension émotionnelle, du cœur, de la séduction. C’est dans ce dernier panneau qu’il ne faut pas tomber. C’est là que se cachent les douteuses intentions… Au fait, qu’est-ce qu’un xyloglotte ? Serait-il né de la rencontre d’un xylophone et d’un polyglotte ? Ou peut-être serait-ce un habitant de la Xyloglossie ? Que nenni. Parce qu’à supposer qu’un xylophone tombe amoureux d’un polyglotte, la possibilité d’une procréation, même assistée, semble ténue. Il n’habite pas non plus un pays car le xyloglotte est partout chez lui. Il parle toutes les langues du monde mais, de chacune d’entre elles, il n’utilise que des expressions sans âme et vides de sens. Une sorte de patois international, à l’instar 3 Patrick Boucheron, Un été avec Machiavel, Équateur France inter, 2017, p.55. Mars 15

A D · médiateurs artistiques tels-que le dessin, la peinture, le modelage, l’écriture… La créativité se met alors au service du bien-être de la personne accueillie. La création

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| 1Journal de l’ADSEA 77 n°263 novembre 2017Journal de l’ADSEA 77 n°*** mois année | 1AA D

ES

Mensuel n°263 • Novembre 2017

Tous xyloglottes ?Éditorial

SommaireDirecteur de la publicationJean-Michel Tavan

Conception/réalisationChristophe Charlanne

Comité de rédactionAudrey AudoinChristophe CharlannePaul de MaximyCyrille DômeCosette JaschinskiPascal Le RestAlice MéarJean-Michel TavanFrançois Varry

Ont participé à ce numéroMarie BeneteauJacky BoucheronMarion FauvetCatherine LemoineChristine Maurey

Éditorial :Tous xyloglottes ? ..........................................................1

Adsea-scopieLe DAIS s’art-thérapise !...............................................2Le travail social à l’épreuve des frontières Jeudi 15 mars 2018 ..................................3Quand le passé éclaire l’avenir .................................5

J'ai vu, j'ai lu, j'suis ému(e)Pascal Le Rest, Construire la relation éducative, Penser des méthodes d’action avec le groupe .... 10

Fabrique à brac......................................... 11

Offres d’emploi ......................................... 12

Journal édité par l’Association départementale de sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence en Seine-et-Marne.Diffusé à 1 200 exemplaires à l’attention des salariés et des partenaires de l’association.

Retrouvez tous les anciens numéros en téléchargement sur adsea77.fr, rubrique Informations et actualités > Historique > Journal

ADSEA 77 • 2 bis, rue Saint-Louis 77000 Melun • Tél. 01 60 68 38 36 • Courriel : [email protected]

Voilà qu’un beau jour, un directeur adjoint du Coudray, parti à la retraite depuis une dizaine d’années, contacte le directeur actuel et lui propose d’organiser une rencontre entre des anciens résidents de l’établissement et les enfants qui y sont accueillis aujourd’hui. C’est ainsi que se retrouvent, assis en cercle, plus d’une vingtaine de jeunes garçons et filles, des professionnels et une dizaine de grands anciens. Le plus jeune était là il y a vingt ans et le plus âgé… quarante ans ! Rencontre improbable1. Moment d’écoute, d’attention extrême, d’intelligence et d’émotion partagées. Ça témoigne, ça questionne… Les enfants comme les adultes sont piqués au vif. Les uns se voient dans leur avenir, les autres se voient dans leur passé. Il y a donc une vie après le «  placement  »  ! Comme un souffle de possible. Dès les premiers mots de la première parole de vétéran, une gamine lance  : « Holà, ça pique, ça pique »… À partir de cet instant, à chaque fois que le témoignage de l’un ou de l’autre des anciens fera mouche, l’un ou l’autre des enfants lancera comme un leitmotiv  : « Holà, ça pique, ça pique »…

C’est fou ce que les enfants ont le sens de l’allégorie ! En une formule choc, que tous comprirent à la seconde ou elle fût prononcée, ils auront évalué la force d’un discours. Voilà qui tranche avec une parole médiatique faite d’éléments de langage et de mots plaqués, agglomérés, stratifiés… visant à faire passer des vessies pour des lanternes. Ce mode d’expression n’est pas l’apanage des « politiques » ou des journalistes, comme on pourrait le croire. Cela concerne tout le monde, à commencer par les professionnels que nous sommes.

En matière de discours préfabriqué, mettons de côté la faiblesse ou pire, la sottise2… car contre elle «  les dieux mêmes luttent en vain » disait Schiller. Évacuons d’un même geste l’inutile controverse qui opposerait la technocratie glacée à l’humanisme brûlant. Dans nos métiers, nous avons tout autant besoin de technicité que d’humanité. Et si des esprits chagrins pensent que le référentiel technique est de nature à chosifier, le discours humaniste peut être bien plus dévastateur encore. Tous ces gens qui vous veulent du bien, vous savez… On rêverait alors d’objectivité totale et, pourquoi pas, de neutralité bienveillante, mais c’est là une posture mortifère, désincarnée… En fait, c’est d’implication dont il est ici question. Il nous faut habiter chacun de nos mots… qu’ils soient écrits ou parlés. Il s’agit bien d’être présent à l’autre, ici et maintenant. Des mots qui s’alignent, certes. Du monde au bout de la ligne, sûrement…

Deux mots tout de même sur le mensonge et la manipulation. À dire vrai, Machiavel était dans le juste quand il affirmait  : «  Mais puisque

1 Voir Adseascopie, Quand le passé éclaire l’avenir, p.5.2 Voir Fabrique à brac, La sottise, de quelque mot qu’on la désigne, p.11.

mon intention est d’écrire chose utile à qui l’entend, il m’est apparu plus convenable d’aller tout droit à la vérité effective de la chose qu’à l’image qu’on en a »3. Une droiture quant à la volonté d’énoncer la « vérité effective », celle qui concerne la réalité humaine et non sa version idéalisée… une franchise bien mal venue pour l’Inquisition qui convertira Nicolas en prince du Machiavélisme… Regardons maintenant du côté des trois piliers de la persuasion d’Aristote. Selon lui, le discours est un triptyque. Ainsi, le logos concerne le registre de la logique et de l’argument, l’ethos se réfère aux notions de crédibilité et d’autorité. Sur un troisième plan, il y a le pathos. C’est l’expression de la dimension émotionnelle, du cœur, de la séduction. C’est dans ce dernier panneau qu’il ne faut pas tomber. C’est là que se cachent les douteuses intentions…

Au fait, qu’est-ce qu’un xyloglotte  ? Serait-il né de la rencontre d’un xylophone et d’un polyglotte  ? Ou peut-être serait-ce un habitant de la Xyloglossie  ? Que nenni. Parce qu’à supposer qu’un xylophone tombe amoureux d’un polyglotte, la possibilité d’une procréation, même assistée, semble ténue. Il n’habite pas non plus un pays car le xyloglotte est partout chez lui. Il parle toutes les langues du monde mais, de chacune d’entre elles, il n’utilise que des expressions sans âme et vides de sens. Une sorte de patois international, à l’instar

3 Patrick Boucheron, Un été avec Machiavel, Équateur France inter, 2017, p.55.

Mars15

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2 | Journal de l’ADSEA 77 n°263 novembre 2017

d’un espéranto4 des mots creux, un universel parler pour ne rien dire… On appelle ça communément  : la langue de bois5. Le xyloglotte vous endort, c’est un anesthésiste du verbe. Il parlote, parlote… En guise de morale, j’en termine en bricolant une citation célèbre de l’Évangile de Luc : « Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère… et n’entends-tu pas la poutre qui est dans ta bouche à toi ! ».

Jean-Michel Tavan

4 L’espéranto est une langue inventée par un médecin polonais en 1887 pour faciliter la communication entre tous ceux qui n’ont pas la même langue maternelle.

5 Voir Fabrique à brac, La langue de bois, p.11.

…/…

Éditorial (suite)

Bi l let d’humeurParoles gazeuses

« Qu’ils parlent ou qu’ils pètent, cela se vaut »

Démétrios le Cynique, cité par Sénèque.

Bi l let d’humeurLe pathos gène…

Entre l’affecte

Et l’infecte

Il y a peu…

Le DAIS s’art-thérapise !

Adsea-scop ie

« Art-thérapie ? Vous avez dit art-thérapie… »

Ce n’est pas la première fois que les portes de l’ADSEA 77 s’ouvrent à cette discipline.

Souvenons-nous encore il y a peu, de « Femmes en art » au Service social de prévention mis à l’honneur dans le film de l’ADSEA 77 qui nous faisait partager une expérience professionnelle et humaine mise au service du public accompagné.

Le DAIS, en choisissant de répondre à la demande d’une salariée d’être formée à l’art-thérapie, ouvre à nouveau aux jeunes et à leurs familles cette fenêtre de la dimension de l’être, vecteur essentiel dans le travail éducatif.

L’art-thérapie a la modeste prétention d’ouvrir les êtres à eux-mêmes, à cette part qui les connecte à ce qu’il y a de beau, de bien en eux pour leur permettre de découvrir ou de redécouvrir la joie de se sentir acteur de leur vie.

Marion Fauvet, art-thérapeute diplômée depuis septembre 2016 communique sa discipline dans les règles de l’art.

L’art-thérapie est une approche originale qui utilise des techniques artistiques (peinture, collage, dessin, argile, écriture…) pour permettre l’expression de soi de façon ludique dans un cadre sécurisant et valorisant.

L’art-thérapeute exerce une pratique de « l’aide à la personne » fondée sur

l’utilisation thérapeutique du processus de création artistique en prenant en compte l’ensemble de ses effets sur la personne.

Elle s’appuie sur le processus de création artistique de la personne accompagnée afin de développer ses facultés d’expression pour lui permettre de mieux s’adapter au monde. La créativité, pratiquée dans un cadre structuré, engage un processus de transformation de la personne. Elle favorise la prise de conscience de soi comme sujet afin d’améliorer l’estime et la confiance en soi, et retrouver une image valorisante de soi. C’est le je par le jeu créatif.

L’art-thérapeute stimule les capacités et ressources des participants lors d’ateliers, en favorisant et soutenant l’émergence de la créativité par le biais de différents médiateurs artistiques tels-que le dessin, la peinture, le modelage, l’écriture… La créativité se met alors au service du bien-être de la personne accueillie.

La création artistique est un médiateur qui permet, dans le cadre des ateliers art-thérapie, de s’exprimer, d’évoluer.

Les ateliers d’art-thérapie sont organisés de façon à recevoir les jeunes individuellement ou en petit groupe, en fonction des objectifs définis en équipe.

À l’occasion des rencontres avec les familles, ces ateliers favorisent la relation, la communication entre parents et enfants.

Le(a) praticien(ne) de la relation d’aide par la médiation artistique n’évalue pas la valeur

suite p.4

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| 3Journal de l’ADSEA 77 n°263 novembre 2017

« Communication numérique, commerce planétaire, réchauffement climatique… On parle aujourd’hui de la terre comme d’un village mondialisé, un espace sans limite… Pourtant, alors que « la marche du progrès » dessine les contours d’une communauté humaine « monde », l’individualisme, le séparatisme, le radicalisme identitaire s’expriment avec une force croissante. Il y a comme un fort désir de frontières qui flotte dans l’air. Ce contexte géopolitique alimente parfois un sentiment de peur de l’autre qui ne doit pas laisser indifférents les professionnels que nous sommes. Rien de pire que le cloisonnement pour qui prétend œuvrer au soin, à l’éducation et à l’insertion des plus fragiles… ».

La personne handicapée physique ou mentale, le jeune délinquant, l’accidenté de la vie, la personne gravement malade, l’étranger… suscitent souvent inquiétude, peur, parfois même le rejet… Par le regard posé au quotidien, mais aussi par la classification administrative et institutionnelle qui identifie ces êtres humains, des murs invisibles séparent et cloisonnent les uns des autres et rendent difficiles l’éducation, le soin, l’insertion, ou, plus simplement encore, l’accès à la dignité. Cette

stigmatisation plus ou moins explicite peut être renforcée par la structuration administrative des différentes aides apportées à ces personnes fragilisées, chacun œuvrant dans sa sphère. Frontières institutionnelles mais aussi sociales, culturelles, individuelles… Dans un contexte de repli sur soi ou de clivage identitaire, qu’en est-il de la mission de passeur confiée aux acteurs sociaux ? Les frontières ont une fonction ambivalente  : elles nous protègent mais nous isolent. L’idéal serait peut-être qu’elles nous libèrent…

Du fait de leur engagement professionnel, les travailleurs sociaux ont fait le choix d’élargir l’horizon des possibles et d’œuvrer à l’ouverture de portes entre des mondes qui au mieux s’ignorent, au pire se rejettent. Qu’il travaille dans le soin, l’éducation ou l’insertion, l’acteur social se doit de renouer avec les pratiques transfrontalières, celles qui l’avaient défini, en d’autres temps, comme un « passeur ».

Tous les intervenants de cette journée ont su, chacun(e) à leur manière, dépasser les frontières qui auraient dû logiquement restreindre leur vision et leurs activités. Ils nous invitent à considérer l’existence comme un monde ouvert.

Retenez cette date !

Jeudi 15 mars 2018

Le travail social à l’épreuve des

frontières(Acteurs du lien social, passeurs et transfrontaliers…)

Théâtre du Luxembourg à Meaux

Mars15

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4 | Journal de l’ADSEA 77 n°263 novembre 2017

Adsea-scop ie (su i te)

…/…

Témoignages

Mme G. mère du jeune A. accueilli au SAS

Marion : « Si vous deviez raconter à une copine ce que vous faites avec moi vous lui diriez quoi ? »

Mme G. : « L’art thérapeute c’est quelqu’un qui fait du bien… ça évacue le stress… ça chasse les angoisses… Ça fait du bien je parle de moi.»

Le jeune O., un mineur non accompagné (MNA) accueilli dans une unité de vie du DAIS : « Mais Marion je comprends pas j’avais pas prévu de te raconter tout ça en venant ! »

Marion : « Et la maintenant tu te sens comment ? »

O : « Je me sens bien… je pensais pas en venant ici te parler de mon père… »

Mme C. : « Au début, l’art thérapie j’étais réticente. Mais l’équipe du SAS me dit d’essayer… l’art, le dessin, c’est pas ma tasse de thé ! Mais j’y vais une fois, puis deux, puis, quand Marion m’invite, cela devient comme une invitation plus évidente pour moi qui ai toujours extériorisé mes ressentis, éprouvé le besoin de parler pour me libérer. Le fait de dessiner, c’est pas avec les mots : ça m’a fait exprimer des choses enfouies en moi. J’ai parlé de mes parents, de ma mère qui n’a jamais compris le handicap de mes enfants. Mais, en dessinant, c’était plus que de passer par les mots car j’ai toujours eu besoin de parler mais, avec mes dessins, j’ai découvert les ressources de ma famille… j’ai trouvé ce qui faisait qu’on formait une famille avec mon mari mes enfants. Les moments partagés en famille, en vacances, qui sont des moments ou les tensions s’apaisent, je m’en sert tous les jours. Ça va me manquer, mais l’équipe du SAS m’a dit d’aller en thérapie familiale pour continuer ce travail… et même si mon mari veut pas trop y aller, moi j’irai, même toute seule. »

Le jeune A., fils de Mme G. : « Ça lui fait du bien à ma mère de voir Marion… »

esthétique du travail produit et n’apporte aucune interprétation à la création ou aux ressentis exprimés. Il accompagne le processus de création et d’expression sans juger le contenu. Il se penche sur l’implication du participant dans sa production, sa perception du travail et la possibilité de partager son ressenti et vécu avec le praticien et ceci en respectant un code éthique et déontologique.

Marion fait partie intégrante de l’équipe du SAS (Service d’accueil séquentiel) du DAIS qui propose un travail psycho-éducatif aux jeunes et à leurs familles mais aussi depuis quelques temps à la demande d’autres professionnels du DAIS auprès des jeunes mineurs non accompagnés accueillis sur d’autres unité du DAIS.

Lorsque Marion parle de sa pratique les mots fusent et traduisent la bienveillance, l’empathie, la vertu du temps laissé au temps et le moment présent, les ressources de l’être, les ressentis, les émotions, l’enfance, la créativité, le changement, la confiance, l’estime de soi, l’accordage des liens…autant de concepts et/ou états d’être à manier avec « soin » car ils s’inscrivent et se co-partagent avec le champ de l’éducatif.

L’art ramène à la part d’enfance… l’enfant sait naturellement trouver dans le jeu et la création un moyen d’expression et y puiser de la joie.

L’art-thérapie est une discipline encore un peu à part et pourtant déjà bien opérante auprès des jeunes accueillis au DAIS.

L’art-thérapie favorise la relation, développe l’écoute, modifie le regard et met en lumière les accordages affectifs afin de les faire évoluer.

L’introduction de cette discipline dans le champ de l’éducatif et celui de l’insertion traduit ce besoin de remettre au cœur de nos pratiques l’Humain, le vivant, l’espace du possible …quand tout nous pousse au constat trop souvent mortifère que rien ne va plus dans ce monde…

Au DAIS, l’art-thérapie est comme un petit chemin qui fait du bien …

Marion Fauvet, art-thérapeute, et Catherine Lemoine, chef de service au Service d’accueil séquentiel de DAIS.

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| 5Journal de l’ADSEA 77 n°263 novembre 2017

Adsea-scop ie (su i te)

gardé que les meilleurs moments, qu’ils ont de bons souvenirs au Coudray sans pour autant avoir laissé dans un coin du cerveau de nombreuses questions sur les motivations de leurs placements. Ainsi Jérôme nous dit qu’il n’a jamais compris pourquoi il a été placé avec ses frères, qu’il n’a jamais vécu avec sa mère. Ce placement a causé la perte des repères familiaux mais il a appris à vivre en communauté et, par-là, ses copains de galère sont devenus ses frères, sa famille.

Ils en retirent également qu’ils ont appris la sociabilité et à être matures avant l’âge.

Quelques expressions (pas) prises au hasard…

Avoir de quoi manger tous les jours était d’une grande importance.

La grille de l’entrée me choque toujours, elle rappelle la prison, pas de liberté…

Pourquoi les autres sont-ils ici ?

Qu’est-ce que je viens faire là ?

Quand est ce que mes parents vont venir ?

Le passage au Coudray nous poursuivait quand on le quittait pour aller dans une école supérieure, le passage était toujours très difficile. J’avais une moyenne générale de 8,9  /10 et m’entendre dire  : tu arrives du Coudray tu es un bon à rien, on en fera rien, c’est un pauvre gars. On était réduit à des moins que rien, il fallait vraiment s’accrocher, se battre pour faire preuve, pour s’en sortir. Internat = voyou.

Très dur de ce confier aux adultes (éducateurs, profs…) très peu d’écoute.

Se réjouir de partir, on en parle deux mois à l’avance…

Présentation de la journée

Parmi les grands anciens, sont présents : Hafid, Olivier H., Luc, Patrick, Jérôme, Miguel, Yvon, Gérard, Dominique, Olivier E. Tous sont masculins (pas de mixité à l’époque concernée) ; ils sont arrivés au Coudray, pour l’un en 1966, huit entre 1970 et 1980, un en 1990. Leur moyenne d’âge est de 40 ans pour les plus jeunes et entre 50 et 60 ans pour les autres.

Pour représenter l’établissement et le personnel, actuel et anciens, Olivier E., Ghislaine et Jacky participent également à cette journée.

Enfin, Marie est l’accompagnante du groupe d’anciens.

La matinée est réservée à un long échange entre le groupe d’anciens et Olivier le directeur, Jacky (retraité, éducateur, chef de service puis directeur adjoint de 1975 à 2006) et Ghislaine (éducatrice).

La présentation de chacun des anciens devra faire ressortir la durée du placement (date à date), les raisons si elles sont connues, l’accueil au Coudray, le vécu, la scolarité, le parcours après la sortie, le travail, la famille…

La durée des placements au Coudray se situe entre 5 et 8 ans pour une grande majorité

La vie dans l’établissement est diversement appréhendée selon les dates du placement : la période entre 1966 et 1970 semble avoir été pour eux la plus difficile. Ce que l’on peut comprendre de la perception de Luc à propos de son parcours dans l’établissement,

c’est que la prise en charge des enfants se caractérisait par un fonctionnement collectif (dortoirs, réfectoire communs, communauté de vie, d’horaires, d’activités, de tenue vestimentaire identique pour tous, rigueur dans la discipline, obéissance, mérite…). Une vie quotidienne calquée sur une discipline militaire où l’obéissance au « chef » devait être sans faille au risque de sanctions immédiates. Les histoires personnelles font l’objet d’indifférence, il fallait se substituer aux parents défaillants.

Ce qui ressort pour tous : la nature des difficultés ayant motivé le placement (car il s’agit bien d’un placement et non d’un accueil) repose essentiellement sur une séparation de l’enfant ou de la fratrie du milieu familial. À l’époque, nous ressentions nettement que la famille était néfaste à l’enfant : ce dernier, se trouvant en danger, devait être écarté. Ils affirment, pour la plupart, ignorer ou ne pas avoir compris les raisons de ces séparations. Ils ignoraient également les raisons du placement de leurs copains de groupe.

Pour la génération des enfants accueillis entre 1971 et 1980, globalement les témoignages se ressemblent. De leur vie en internat ou les règles se sont assouplies et la rigueur militaire a disparu, ils précisent qu’ils n’ont

Quand le passé éclaire l’avenirLe Coudray à travers le temps

En 2015, une page facebook « Les anciens du Coudray » est créée par  un ex-pensionnaire, avec l’objectif de retrouver et de réunir ceux qui ont vécu une tranche de vie dans cet établissement. Après quelques recherches, un petit groupe se constitue. Ils décident d’un retour dans l’établissement qui les a accueillis au début des années 1970 et organisent un pèlerinage sur les lieux. Ils découvrent alors la propriété du Coudray réhabilitée. La porte est ouverte : bonne occasion de la franchir. Ils sont accueillis par le directeur. Une discussion s’engage, une proposition de visite est envisagée. La suite : un retour au Coudray le 31 mai 2017 et un programme élaboré avec le directeur de l’établissement.

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6 | Journal de l’ADSEA 77 n°263 novembre 2017

C’était loin d’être des parcours linéaires entre les bons élèves et les plus dilettantes mais ils en tirent de bons souvenirs, excepté qu’ils ont parfois ressenti une certaine méfiance de la part des enseignants (méfiance à l’égard des enfants placés par la justice ?). Ils ont apprécié l’aide apportée par les éducateurs.

La présence quasi quotidienne des éducateurs au collège, les bonnes relations avec l’équipe de direction du CES et d’un bon nombre d’enseignants, mais aussi les invitations à venir les rencontrer au Coudray, ont permis de modifier l’image qu’ils avaient de ces jeunes et de se montrer bienveillants. Par la suite, les professeurs principaux ont été invités aux réunions de synthèse… Ces différentes actions ont certainement permis d’instaurer des relations d’une autre nature, plus favorable à l’accueil des enfants dans un milieu scolaire : ainsi, ils étaient vraiment considérés comme les autres élèves (parfois mieux !).

Leur entrée dans la vraie vie…

Pour chacun d’entre eux, le départ de l’établissement a été vécu de manière très différente, certains ont été confiés à leurs parents (père ou mère, grands-parents…), d’autres orientés vers des établissements accueillant des adolescents pour la poursuite de leur scolarité, vers l’apprentissage ou bien encore vers le travail.

Tous évoquent des fortunes différentes de leur entrée dans le monde professionnel. Certains en souffrent encore. Ainsi, l’un d’entre eux, ayant réussi son parcours scolaire et obtenu un diplôme en comptabilité n’a pas pu trouver d’emploi car il a été très mal conseillé. Mais après avoir fait de multiples expériences professionnelles, il a su trouver son chemin et monter son entreprise. Les témoignages apportés montrent qu’ils ont tous trouvé leur voie, soit par l’élaboration d’un projet, soit par le hasard des choix et des circonstances. Il y a de belles réussites (qui perdurent).

Aujourd’hui, ils ont tous un emploi, et la plupart ont fondé une famille et ont des enfants qui réussissent. Aucun n’a eu un jour l’idée de « placer » l’un de ses enfants.

…/…

Adsea-scop ie (su i te)

Et aussi

Je me souviens du jour, de l’heure, du repas de mon départ : le 28 juillet 1973. Au menu : carottes râpées,steak haché,frites et une orange. Le jour J était arrivé. Content, énervé, heureux… Enfin je vais sortir, la voiture arrive, je m’approche pour monter dedans et là on me dit devant tout le monde avec un air narquois « Et bien non, tu ne partiras pas aujourd’hui » et la voiture démarre.

Pour moi ce fut un traumatisme, un dégoût, une douleur… L’impensable encore une fois frappait, l’injustice… Et j’entends « Encore 7 mois à faire ».

Pour moi, l’armée a été une balade à côté du Coudray. J’ai même eu droit au repos là-bas tellement le parcours du combattant était facile par rapport à ce que j’avais pu endurer dans l’établissement.

Nous sommes tous réunis aujourd’hui, vous êtes tous mes frères et nous resterons tous frères et soudés à travers tous nos échanges de souvenir plus ou moins bons avec beaucoup d’émotion de nous retrouver et de nous replonger dans notre enfance... Nous sommes très proches maintenant, il faut continuer de faire d’autres journées comme celle-ci et surtout revenir entourer les enfants de maintenant, échanger avec eux quelque part. Peut-être les rassurer et pourquoi pas les encourager comme la phrase dite dans l’après-midi aux enfants « Vous avez la chance d’être à l’école pour apprendre, alors travaillez, il y a que ça qui vous sauvera ».

Autour de cette table, j’ai tous mes frères, on est une vraie famille et ça c’est notre force.

Il est alors difficile pour nous de faire écho à cette perception de l’accueil, sauf à faire référence au fonctionnement de la protection de l’enfance où l’autorité administrative devait exercer une action sociale préventive auprès des familles quand les conditions d’existence risquaient de mettre en danger la santé et la sécurité de leurs enfants.

Par la suite, la formation des éducateurs et des psychologues s’organise. Des personnels diplômés sont plus souvent embauchés. Ceci entraine une diversité des regards sur les pratiques professionnelles et une modification des représentations portées sur les familles. Cette attention, à l’adresse des familles, évolue dans le sens d’une plus grande reconnaissance des capacités éducatives de ces dernières quels que soient leurs degrés de difficultés.

Concrètement, les éducateurs participent aux admissions des enfants, les familles sont invitées à un entretien régulier à propos de l’évolution de l’enfant et donnent leurs avis. Les sorties en week-end et pendant les vacances se multiplient et s’organisent avec les parents.

La scolarité, la sortie, le travail, la famille…

Sauf pour l’un d’entre eux (le plus jeune), durant la durée de leurs placements, tous ont suivi une scolarité primaire dans l’école intégrée à l’établissement. Le directeur de l’école était un enseignant rigoureux, exigeant, respecté par les enfants qui le craignaient mais apprécié car c’était « un bon instit ». Ils ont ensuite suivi tout ou partie du premier cycle du secondaire au collège Pierre Brossolette de Melun.

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Attentes du groupe

La fin de matinée a été réservée pour un sujet sensible que le groupe souhaitait aborder : la protection des enfants contre les abus (violence, maltraitance, abus sexuels…). Les faits évoqués ont été connus et sanctionnés. Néanmoins, reparler de ce que certains ont pu vivre, des souffrances passées et toujours bien présentes était nécessaire…

Bien qu’utiles pour la compréhension, il ne s’agissait pas tant de revenir sur les faits mais d’aborder la question du dispositif mis en œuvre pour protéger les enfants accueillis.

Ce qui suit n’a pas été réalisé du jour au lendemain mais a fait l’objet de longues réflexions et a été construit avec le temps. C’est en s’appuyant sur des faits réels dénoncés par les victimes que nous avons pu élaborer des stratégies visant à assurer la protection des enfants. Dès leur accueil, les éducateurs abordent avec les enfants les principales règles de vie qui s’imposent à tous. Dans un cadre général du respect, il est convenu que la violence entre enfants ne sera pas tolérée, que personne n’a le droit de faire du mal à l’autre, ni de se moquer, de l’insulter, ni de le toucher sans sa permission et que la parole vaut mieux que les coups. Ces règles élémentaires sont reprises régulièrement et les violences sexuelles également évoquées selon la même approche. Il est répété qu’il ne faut pas hésiter à en parler aux adultes.

Informer l’enfant est donc la seule arme efficace : parler de la maltraitance, de la violence physique, apprendre à l’enfant que certains comportements dont il pourrait faire l’objet ne sont pas admissibles, doivent être et seront dénoncés. L’enfant n’est pas responsable de sa propre protection : c’est aux adultes de l’être. En conséquence, il convient de croire l’enfant, de l’écouter, de lui faire savoir qu’il peut parler sans crainte. Il est nécessaire d’aller vers lui et lui demander s’il subit ou a subi des violences. Au sein d’une institution, l’information en groupe s’avère utile car les enfants en parlent également entre eux.

Adsea-scop ie (su i te)

Il convient également d’être attentif aux signes que l’enfant va laisser paraître : troubles du comportement, actes de violence inhabituels, laisser-aller dans sa toilette et son hygiène, problèmes scolaires, attitudes sexuées anormales…

Il ne suffit pas d’en parler une fois, cette démarche doit être renouvelée. Il faut favoriser l’échange avec l’ensemble des enfants : une victime peut parler à un autre enfant qui viendra informer l’adulte (réalité vécue)… Les parents doivent bien évidemment être mis au courant.

Les membres de l’équipe éducative doivent avoir une attitude cohérente face aux faits révélés et les dénoncer (police, gendarmerie, justice…). Ce sera la seule façon de faire cesser les agressions.

Cette vigilance nous a permis également de découvrir et de mettre à jour des agressions perpétrées en milieu familial ou dans le voisinage d’un enfant et d’agir de concert avec les services sociaux compétents et les services de police pour y mettre un terme.

La rencontre des « grands anciens » et des enfants

Une vingtaine d’enfants, les anciens, du personnel de l’établissement en présence du directeur général, sont assis en rond dans la salle polyvalente. Une rapide présentation de l’objet de cette rencontre, quelques moments d’hésitation, d’appréhension, des regards inquiets ou interrogatifs…

Et on se lance à tour de rôle : les anciens viennent se présenter « nom ou prénom, âge, la durée du placement, la scolarité, famille, ressenti sur l’accueil, la vie dans l’établissement, les relations avec les éducateurs »…

Ils sollicitent les questions des enfants… Elles vont vite fuser ! Les questions naïves ou très pertinentes donnent l’impression qu’ils attendent quelque chose de la part de ces hommes présents dans le même

établissement il y a quarante ans et qui pourraient être leurs grands-pères. Chaque ancien va venir s’installer au centre du cercle, se présenter et à sa manière engager un dialogue, va rassurer, donner des conseils…

Au jeu de la question et de la réponse

(quelques exemples)…

Est-ce que vous fuguiez ? Cela ne servait pas à grand-chose, c’était parfois pour aller un peu plus loin, pour être seul et on revenait rapidement…

Est-ce vous aviez des échanges avec les éducateurs ? Bien sûr, on vivait ensemble. Vous devez vous servir des possibilités d’échanges avec les adultes qui sont là pour vous aider…

Est-ce que vous avez fait des bêtises quand vous étiez au Coudray ? Oui, on a fait des bêtises parce que nous étions des enfants mais pas parce que étions au Coudray.

Est-ce que vous étiez comme nous ? Quand je vous vois, je me vois, il n’y a pas de différence…

Est-ce que les éducateurs vous aidaient pour l’école ? Les éducateurs étaient présents, ils nous aidaient mais c’est nous qui devions travailler, alors profitez des aides et travaillez, vous le faites pour vous ; attention, on s’en rend compte toujours un peu tard. Les éducateurs m’ont beaucoup aidé, ils m’ont tendu la main et m’ont permis d’apprendre, de prendre les bonnes directions.

Est-ce que vous faisiez des activités avec eux ? Bien sûr, il y avait beaucoup d’activités le mercredi et le soir : du sport, des travaux manuels, des jeux. C’étaient de bons moments où nous nous retrouvions et nous nous sentions être des enfants.

Est-ce que la nourriture était bonne ? À  notre époque, la question n’était pas de savoir si la nourriture était bonne : le principal était d’avoir quelque chose dans son assiette tous les jours, d’avoir un lit et un toit.

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Adsea-scop ie (su i te)

Marie

Petite conclusion vue d’un regard extérieur de cette journée passionnante, très riche en émotions, un très grand retour en arrière pour vous qui avez, à plusieurs reprises, évoqué être tous des frères et fiers de vous êtes retrouvés.

De ma part, je tiens à vous dire bravo d’avoir eu la force de vous confier aux enfants qui garderont certainement une trace, une vision et qui sait, une leçon.

Je n’oublierai pas les mots, les expressions et bien sûr, votre chaleur humaine que vous avez su faire partager. Je n’oublierai pas non plus, «  le bonheur d’avoir un toit, une assiette et surtout la possibilité de travailler à l’école ».

La phrase du jour que, moi Marie, je retiendrai : « La vie est une montagne a deux faces ».

Pour terminer, je remercie Jacky et Monsieur Essenoussi pour cette journée formidablement organisée et bien sûr pour les rencontres à refaire au Coudray.

…/…

Luc

Vos mots (pour Gérard et Pat) me font chaud au cœur, on n’a pas eu le temps de bien discuter. Cela a été trop vite, gardons le contact, merci à tous les deux.

Est-ce que vous aviez le droit de sortir ? Oui, pour aller faire des activités sportives ou autres, pour aller au cinéma, pour voir des copains du collège, c’était des questions de confiance…

Après plus d’une heure d’échanges, les attitudes se modifient. Les grands anciens n’étaient plus au centre de la salle pour répondre aux sollicitations car des petits groupes s’étaient créés (un adulte en position accroupie face à deux ou trois enfants, des discussions silencieuses entre voisins de chaise). Les échanges se sont faits plus discrets, une connivence s’est installée entre les deux générations, des conseils plus individualisés ont été donnés. L’extrême attention des enfants à l’égard des réponses données à leurs questions était palpable.

Lorsque nous avons commencé à quitter la salle, une discrète jeune fille a timidement remercié les anciens d’être venus leur parler…

L’après-midi s’est terminé par une visite des lieux de vie des enfants, les anciens ont pu en apprécier la qualité en comparaison avec leur propre expérience. De nouvelles rencontres sont envisagées, les portes du Coudray seront ouvertes pour tous ces grands anciens quand ils seront de passage dans la région. Ils pourront également prendre un repas avec les enfants, cette demande ayant été faite par plusieurs d’entre eux.

La séparation a été difficile. Nous sommes restés de longues minutes à commenter cette journée sans pouvoir se décider à faire le premier pas vers le portail de la sortie, chacun ayant la ferme intention de revenir sur les lieux pour à nouveau rencontrer les enfants et les éducateurs et discuter avec eux.

Marie Beneteau et Jacky Boucheron, salarié ADSEA 77 de 1972 à 2006, ancien directeur adjoint du Coudray.

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Quelques messages transmis mercredi 31 mai au soir sur le groupe privé Facebook Les anciens du Coudray…

Adsea-scop ie (su i te)

Jérôme

Très belle journée et à l’heure où je vous lis, une poussée d’émotions et une larme au coin des yeux me viennent. Que de souvenirs bons ou mauvais  de retrouver nos frères de galère, c’est trop fort et tellement bon. Et toi aussi car tu es comme un père pour nous, tu restes une référence. Merci à tous ceux qui se sont donné du mal à préparer cette journée extraordinaire. Merci de tout cœur.

Olivier R

Bonsoir à tous, content d’être revenu sur le site du Coudray qui a fait partager des souvenirs à tous malheureusement pas toujours bons mais nos passages majoritairement nous ont apporté certaines choses bénéfiques pour nos vies d’adultes, tant personnelles que professionnelles. Alors bonne continuation et à tous surtout à ceux qui font la génération d’aujourd’hui et à celles à venir. Merci à l’ensemble du personnel, à nos éducateurs pour cette journée intéressante et chargée d’émotions.Gérard

Coucou les amis, pour moi aussi tout plein de sensations, de palpitations… Je m’étais préparé en me disant intérieurement ce que j’allais dire et puis pas grand-chose, je suis plus à l’aise en tête à tête. Encore une fois merci à tous, aux organisateurs, à mes amis qui sont ma famille ! Ma porte est ouverte à ceux qui veulent venir dans le centre de la France, le pays des châteaux, des rois…

Patrick

Je rejoins Olivier dans ses propos, merci à tous d’avoir été présents, merci à Jacky et à Olivier E. de nous avoir organisé cette journée trop courte. Bien entendu, il y en aura d’autres et si jamais on pouvait apporter un minimum de confiance à ces petits bouts de choux cela serait déjà quelques choses de réussi.

Luc, message adressé à O. Essenoussi le 1er juin

Monsieur le Directeur,

Après cette journée forte en émotions, je tiens à vous remercier vivement de l’accueil que vous et votre équipe nous a réservé.

Comme je vous l’ai dit, j’étais assez circonspect à l’idée de revenir au Coudray même si cette perspective était en moi depuis plusieurs années.

Habité de révolte, je n’étais jamais parvenu à exorciser ces années sombres de mon enfance.

Je ne sais si ma présence vous a été bénéfique. La vôtre le fût pour moi. Vous avez changé mon regard sur votre établissement et surtout sur votre profession.

Je garderai à jamais ces instants qui m’ont profondément apaisé et je vous prie encore d’accepter mes excuses pour les moments où je n’ai pu retenir mes émotions.

Avec mes plus chaleureux remerciements.

Un ancien du Coudray

Olivier H

C’est sans doute l’émotion mais j’ai oublié de dire une chose importante avant de partir : merci à Jacky pour nous avoir organisé cette super journée. Mon seul regret qu’il n’y ait eu que trop peu d’heures dans cette journée. Merci à vous mes compagnons d’infortune, merci à Olivier E pour son accueil. La bise à tous

Luc

J’ai adressé des remerciements au directeur du Coudray pour l’accueil qui nous a été réservé.

Je tiens aussi, à remercier très chaleureusement le « chef » Jacky pour l’organisation de cette rencontre.

Si ma vision était celle des années 1966/1973, j’ai longtemps hésité sur ma décision d’y participer. Je ne regrette pas d’avoir été parmi vous. Mon regard a changé même si les cicatrices demeurent. Comme vous l’avez tous dit : le vécu est en nous, nous formons une famille.

A tous, merci du fond du cœur.

Je suis désolé de n’avoir pu retenir mes émotions, j’ai tant à dire. Je conclurai ce message par les mots de Gérard « on avait à manger »…

Peut-être est-ce là que se trouve la réponse à beaucoup de question.

Jacky

D’une autre place, j’ai activement vécu toutes ces années, j’en garde un souvenir impérissable. C’est au contact de ces jeunes en souffrance, éloignés de leur milieu familial que j’ai beaucoup appris sur les missions d’un éducateur et ils m’en apprennent encore. Leurs trajectoires personnelles faites d’aléas heureux ou malheureux les ont endurcis, leur ont donné une certaine sagesse et la capacité à transmettre leurs propres expériences. Ensemble, ils se sont reconstitués en famille, leur présence en est la preuve et être associé à ce groupe me réjouit profondément car je sais maintenant que mes actions dans ce milieu et pour ces jeunes, n’ont pas été vaines.

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Où il est question de distance professionnelle.

Elle est au centre, au cœur du sujet de ce nouvel ouvrage de Pascal Le Rest cette fameuse distance professionnelle dont, dès l’entrée en formation, on nous rabat les oreilles… Presque comme s’il y avait danger à travailler dans le social ou dans l’éducatif ! Attention, ne vous faites pas avoir, gardez vos distances, l’autre peut être un piège : piège à l’affectif, au sentiment, à la vulnérabilité, au dévoilement de soi ! Ne vous attachez pas, ne vous mettez pas en danger, ne parlez pas de vous, ne donnez rien à voir qui puisse ensuite être repris et utilisé contre vous, bref soyez des êtres lisses et transparents. Soyez pro !

Alors que, ce pourquoi la plupart du temps nous entrons dans ce champ professionnel et nous dirigeons vers ces métiers, sont justement la recherche de la compréhension de « l’autre », cet autre si différent et si semblable à nous avec, en corollaire, si l’on veut bien se l’avouer, notre propre envie de nous découvrir.

Oui, « la relation éducative est une relation à risques » comme l’introduit dans cet ouvrage Jacques Pain. Alors pourquoi ne pas tenter de l’aborder en toute confiance, comme le propose et le décrit Pascal Le Rest dans cet ouvrage ? Avec originalité, l’auteur ose décrire et nous emmener dans une relation faite de « regard chaud », d’observation, d’improvisation, prenant en compte l’asymétrie des situations pour mieux la circonscrire. En clair, pour être supportable et supportée autant par la personne aidée que par l’aidant, cette fameuse « distance » doit être travaillée, élaborée à deux. Chercher la « juste » distance plutôt que la « bonne ».

La forme de cet ouvrage peut surprendre dans un premier temps. En effet, en fin de chaque chapitre, les concepts méthodologiques sont repris sous forme de boîte à outils. Ceci peut avoir pour effet de nous ramener à

des pratiques très « outre-atlantiques » : un problème/une solution. Mais en fait il n’en est rien. Loin de Pascal Le Rest, l’idée de réduire son propos à des recettes ou à des concepts pragmatiques. J’y ai, au contraire trouvé de quoi ouvrir la pensée, la nourrir grâce à des principes éthiques essentiels. En effet, l’accompagnement social et éducatif place le travailleur social devant des situations qui ne trouvent pas toujours de résolution dans des règles déontologiques. Le choix difficile face à la ou les personnes vulnérables ne doit pas paralyser la puissance d’agir. En tentant de neutraliser les « allants-de-soi », en évitant les « inductions et les représentations », Pascal Le Rest nous emmène dans une approche respectueuse et porteuse de sens éthique.

Je ne devrais pas dévoiler les derniers termes de ce livre, et pourtant il me paraît essentiel de citer Pascal Le Rest dans sa façon de conclure sur la question de la distance dans la relation éducative, indissociable selon lui, de « la place du professionnel dans l’organisation et de sa manière de se situer dans des enjeux relationnels avec ses collègues mais aussi avec sa hiérarchie, avec ses partenaires. Celui qui ne pense pas ses relations dans son institution et en dehors, celui-là ne peut pas construire une relation suffisamment bonne avec une personne en difficulté ». Oui, L’action quotidienne ainsi questionnée permet d’ajuster règles déontologiques et principes éthiques en direction de l’être vulnérable.

Christine Maurey, assistante sociale, formatrice vacataire à l’ITS de Tours.

J'ai vu, j 'a i lu , j 'su is ému(e)

Pascal Le Rest, Construire la relation éducative, Penser des méthodes d’action avec le groupe, Chronique Sociale, 2017, 106 pages.

Bi l lets douceurÉducation fraternelle

De son père, il avait appris la parole et le geste,

De sa mère, il avait appris le silence et le regard.

C’était là son viatique pour le monde… et l’arrière monde !

Le marchand Divin…

J’ai rencontré un vieux chez un marchand de vin ;

J’ai dit : « Quelles nouvelles des morts, vieux devin ? »

Il m’a dit : « Bois du vin ! Beaucoup de comme toi

Sont morts, on attend de leurs nouvelles en vain ! »

Omar Khayam, Rubayat, poésie : Gallimard, 2017, page 67.

L’ardeur de l’âme

… On ne retient pas, dans la nuit

Où nous sommes, une dame frondeuse

À l’ascendance chimérique. S’il te plaît

De décider qu’elle existe, elle saura délivrer

Un cœur altéré et le remettre aux

Folies de l’esprit avant de se fondre

Dans le voisinage. Ou répéter à la

Joie qui meurt que la dernière neige,

Comme la première, est toujours bleue

Si le vent la fait tourbillonner.

René Char, Zao Wou-Ki, Effilage du sac de jute, poésie Gallimard, (non paginé)

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La langue de bois

Appelée parfois humoristiquement xyloglossie ou xylolalie, du grec xylon : bois et glossa : langue ou laleô : parler) est une figure de rhétorique consistant à éviter de présenter une réalité par l'utilisation de tournures de phrases et d'expressions usuelles. Cette expression est apparue dans ce sens en France au début des années 1970 et s'est répandue dans les années 1980. Elle serait un emprunt au russe par l'intermédiaire du polonais : avant la Révolution russe, les Russes se moquaient de l’administration bureaucratique tsariste et sa « langue de chêne ». L’administration de la Russie bolchévique continue à utiliser un style très codifié qualifié aussi de « langue de chêne » puis progressivement de « langue de bois ». La locution transite par la Pologne pendant le mouvement Solidarność qui perçoit la langue russe comme oppressive et est reprise par la presse française.

Fabr ique à brac

Humeurs supp lémentaires

Le mâle-entendu

Quand Louis lui parlait… pour ne rien dire,

Du gars elle n’entendait… rien.

Il faut dire que Gaëlle

Avait l’ouïe fine !

Lard du temps…

Il ne faut plus dire :

Dans le cochon, tout est bon !

Balade en Xyloglossie…

Je baguenaudais l’esprit badin du côté du bois de Boulogne,J’avisais alors une bordélique petite bute de bois blanc…

Sur ce petit monticule, nu comme une étagère suédoise pas encore montée,Se trouvait un billet maculé d’incompréhensibles bidouilles scribouillardes…

« Qu’est-ce ceci ? », dis-je à un bedonnant badaud en émoi, Tout aussi circonspect que moi…L’air éberlué, il bredouilla bizarrement : « C’est de la langue de bois » !

Hic et nunc, je lui proposais de bruler cet incompréhensible charabia Ik et A…Pompeusement, d’un jet, il me rétorqua : «  Mais, mon brave, ces mots moites et boiteux sont incombustibles, Ils traversent le temps, charriés par le flot des paroles troubles de la veulerie humaine... »

Comme une branche de vieux bouleau ivoirin, Je me cassais aussi sec…

La sottise, de quelque mot qu’on la désigne :

De la sottise – appelons la ainsi – , je puis parler, car je me suis beaucoup observé. Il suffit d’un rien d’assurance, d’un soupçon de contentement de soi, et vous n’entendez plus les autres penser en vous regardant : « il est bien brave, ce… ». Mon rêve, me coucher moins… sot que je ne me suis levé.Lucien Jerphagnon, Lavdator temporis acti (c’était mieux avant), Tallandier, 2007, p.69.

Et pour se rassurer…

… Que l’on évolue dans les cercles les plus distingués ou que l’on se réfugie parmi les chasseurs de tête de Polynésie, que l’on s’enferme dans un monastère ou que l’on décide de passer le reste de sa vie en compagnie de femmes belles et lascives, ou rencontre toujours le même pourcentage d’individus stupides, pourcentage qui dépassera toujours vos attentes.Carlo M. Cipolla, Les lois fondamentales de la stupidité humaine, Puf, 2012, p.24.

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12 | Journal de l’ADSEA 77 n°263 novembre 2017

Offres d’emplo i

Le Service d’investigation éducative recherche

1 travailleur social (H/F)CDD temps plein

avec possibilité de CDI à termeCCNT 66

Pour son antenne de MeauxRéf. : SIE-17-08-ES

ProfilDiplôme de ES ou ASS exigé.Expérience en protection de l’enfance exigée.

Missions principalesAu sein d’une équipe pluridisciplinaire, le travailleur social est nommé référent social de la situation. Interlocuteur privilégié de l’enfant, de la famille et des services partenaires, il gère les mesures qui lui sont confiées sous la responsabilité du chef de service et veille au respect du projet de service et des échéances judiciaires. Il est le garant du respect des droits des personnes dans le déroulement de la mesure et sera vigilant au fait que cette relation contrainte ne génère pas d’effets négatifs.• Aide aux parents à rétablir et à assumer leur

fonction parentale de protection et d’éducation ;• Recherche et compréhension la dynamique de la

famille ; • Identification les difficultés, estimation

de leur ampleur, leurs répercussions, en rechercher l’origine ;

• Evaluation et aide à l’émergence des potentialités de la famille, des possibilités de changement en son sein et son entourage ;

• Réponse aux attendus du magistrat ;• Evaluation de la notion de danger et des

conditions de vis de l’enfant ;• Soutien et espace de parole pour l’enfant.

Qualités requises• Respect du secret professionnel et sens de la

discrétion ;• Respect de la charte associative ;• Connaissance des procédures administratives et

judiciaires relatives à la protection de l’enfance ;• Connaissance et prise en compte des procédures

relatives à l’amélioration continue de la qualité ;• Capacité à travailler dans une approche

pluridisciplinaire et partenariale ;• Capacité à s’inscrire dans une dynamique

d’équipe ;• Disponibilité ;• Sens de l’organisation et capacité d’adaptation ;• Capacité de rédaction (compte-rendu, rapports,

notes…) ;• Capacité d’analyse et de communication,

notamment avec les enfants, les familles, les partenaires extérieurs ;

• Capacité à intégrer son travail dans une approche pluridisciplinaire et partenariale ;

• Travail en concertation et en complémentarité avec les équipes dans le respect du projet de service.

Merci d’adresser votre lettre de candidature et CV en précisant la référence du poste à :

Magali Fénelon, Directrice SIE (Service d’investigation éducative)Chemin du Coudray Ménereaux77950 Maincy

Ou par mail à [email protected]

Les Rochettes ADSEA 77, établissement accueillant des jeunes filles mineures en internat à 365 jours dans le cadre de la

protection de l’enfance, recrutent :

1 psychologue clinicien (H/F)CDI 0,50 ETP

CCNT 66Poste à pourvoir immédiatement

Réf. : ROC-17-04-MP

ProfilDiplôme exigé.Connaissance du secteur de la protection de l’enfance.

MissionsSous l’autorité du chef de service éducatif, le psychologue :• participe à la réflexion pluridisciplinaire en

apportant ses observations et son analyse ;• contribue à la mise en œuvre de la mesure

de protection confiée à l’établissement en articulation avec les membres de l’équipe pluridisciplinaire ;

• veille à garantir la prise en compte de la vie psychique afin de promouvoir l’autonomie des jeunes accueillies ;

• propose une écoute individuelle et/ou collective de la ou des jeunes et de leur famille pour permettre une compréhension et une prise de distance afin de favoriser le changement dans l’intérêt de l’enfant ;

• amorce un travail clinique auprès des jeunes filles accueillies à travers des entretiens de soutien afin de favoriser la mise en place de thérapies individuelles à l’extérieur de la structure ;

• participe de sa place au processus d’observation durant la période de préadmission par le biais de rencontres pour chacune des jeunes filles ;

• contribue au même titre que chacun des membres de l’équipe à l’élaboration du projet d’accompagnement individuel de chaque jeune fille.

Vous devez avoir une connaissance du secteur libéral local (psychologues, psychiatres, pédopsychiatres) ainsi que des différentes structures de soins en Ile France pour adolescents.Vous aurez pour mission d’entretenir et de développer le partenariat avec le secteur du soin.

Qualités requises• Connaître et maîtriser des méthodes, des

techniques et outils de diagnostics en rapport avec le public accueilli ;

• Savoir évaluer et analyser une situation afin de participer à l’élaboration du projet de soin de chaque jeune fille accueillie.

Horaires d’interventions :Lundi 14h00/20h30Mardi 09h00/12h00 – 14h00/16h30Mercredi 15h00/20h30Soit un total hebdomadaire de 17h50.

Merci d’adresser CV et lettre de motivation en précisant la référence du poste à :

M. le DirecteurLes Rochettes173 rue Pierre Curie77190 Dammarie-les-Lys

Ou par mail : [email protected]

Les Rochettes ADSEA 77, établissement accueillant des

jeunes filles mineures en internat à 365 jours dans le cadre de la

protection de l’enfance, recrutent :

7 travailleurs sociaux (H/F)Éducateur spécialisé, moniteur-éducateur,

assistant de service socialCDI temps plein – CCNT 66Poste à pourvoir à partir

de mi-janvier 2018Réf. : ROC-17-05-ES

Dans le cadre de l’augmentation de l’activité, notre structure a obtenu la création de 7 postes. L’équipe sera à terme constituée de 22 postes. Cette création est à mettre en lien avec la réorganisation de l’activité des Rochettes qui s’inscrit dans un projet plus vaste de construction d’un nouvel établissement.

ProfilPoste éducatif auprès d’adolescentes nécessitant un sens relationnel important, une grande souplesse d’adaptation, dynamisme, rigueur et goût du travail en équipe pluridisciplinaire (éducateurs, psychomotriciennes, éducateur scolaire, psychologue).

MissionsSous l’autorité directe du chef de service éducatif et du directeur de l’établissement, vous aurez pour mission d’assurer un accompagnement éducatif de qualité tant au plan individuel que collectif. Vous serez force de proposition dans la gestion du groupe. À travers la notion de référence, vous êtes garant et porteur du projet individuel de chaque adolescente en lien avec les mandants et les familles.

QualitésVous possédez une aisance rédactionnelle en matière d’écrits professionnels.Vous avez une expérience significative dans le secteur de la protection de l’enfance en direction de ce public.Vous êtes titulaire du permis B.

Merci d’adresser CV et lettre de motivation en précisant la référence du poste à :

M. le DirecteurLes Rochettes173 rue Pierre Curie77190 Dammarie-les-Lys

Ou par mail : [email protected]

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Offres d’emplo i

Le Mardanson, maison d’enfants à caractère social, recrute pour la structure

DOREFA, DOmaine RElais Familles d’Accueil, comprenant 8 familles d’accueil,

2 éducateurs et une psychologue :

1 chef de service éducatif (H/F)CDD - 0,5 ETP - CCNT 66

Réf. : MAR-17-06-EN

ProfilDiplôme de niveau 2 souhaité.

Missions• Organiser le travail de l’équipe,

coordonner les interventions éducatives et pédagogiques ;

• Animer et conduire les réunions d’équipe ;• Gérer les plannings horaires (modulation

horaire ; 12 semaines) ;• Manager une équipe pluridisciplinaire ;• Participer avec la Direction au recrutement

des travailleurs sociaux, des maîtresses de maison et des assistants(es) familiaux(les) ;

• Apporter un appui technique aux professionnels ;

• Développer des compétences individuelles et collectives ;

• Mettre en œuvre les outils de la loi 2002-2 ;• Garantir les droits des enfants et

adolescents ;• Garantir le maintien du lien avec les

familles ;• Maintenir et développer un réseau avec

tous les partenaires et décideurs ;• Prévenir et gérer les conflits ;• Gestion administrative et ressources

humaines  ;• Faire respecter les obligations relatives à

l’hygiène en collectivité ;• Garant de la sécurité des locaux et des

véhicules ;• Gestion budgétaire de l’unité en lien

aux préconisations de la Direction de l’établissement.

Qualités requises• Aisance rédactionnelle ;• Bonne maitrise de Word et Excel ;• Méthodologique et rigoureux ;• Autonomie ;• Esprit d’initiative ;• Esprit d’équipe ;• Dynamique ;• Garant des valeurs associatives.

Merci d’adresser CV et lettre de motivation en précisant la référence du poste à :

Mme la DirectriceLe Mardanson50 rue Saint-Faron77100 Meaux

Ou par mail : [email protected]

ADSEA 77 – DAIS, Dispositif d’accompagnement et d’interventions

sociales : 133 places de 10 à 21ans, mixité, en hébergement diversifié

(pavillons, appartements partagés) et 1 service d’accueil séquentiel jour/hébergement, recherche :

Des éducateurs (H/F)CDI ou CDD de plus de 6 mois

CCNT 66Réf. : DAI-17-02-ES

ProfilDiplôme exigé (ME, ES...). Une connaissance dans l’accompagnement du public adolescents et des mineurs non accompagnés dans le champ de la protection de l’enfance est souhaitée.Permis B obligatoire

MissionsVous serez sous l’autorité du chef de service concerné pour :• L’accompagnement éducatif tant au plan

individuel que collectif ;• Le développement et pilotage du projet

personnalisé du jeune en partenariat avec les acteurs de la protection de l’enfance, de la santé, de la scolarité, de la formation ;

• L’apprentissage de l’autonomie à travers un accompagnement des actes du quotidien dans une relation éducative adaptée ;

• Le pilotage des démarches administratives en lien avec le statut de mineur non accompagné ;

• Le pilotage de la sortie des jeunes de la MECS et du dispositif de la Protection de l’Enfance vers des dispositifs de droit commun.

Vous serez également force de proposition pour accompagner des activités de loisirs le week-end et les soirées.

Qualités requisesMaîtrise de l’écrit professionnel (rapport…)Capacité d’évaluation des actionsGoût du travail en équipeRigueur et autonomieDiscrétion et confidentialité Capacité d’initiativesBon relationnel, dynamisme et adaptabilité

Merci d’adresser votre lettre de motivation et votre CVen précisant la référence du poste à :

Mme Evelyne DelbauveDirectrice du pôle adolescents SudDAIS11 avenue Thiers77000 Melun

Ou par mail sur : [email protected]

ADSEA 77 – DAIS, Dispositif d’accompagnement et d’interventions

sociales : 133 places de 10 à 21ans, mixité, en hébergement diversifié

(pavillons, appartements partagés) et 1 service d’accueil séquentiel jour/hébergement, recherche :

1 surveillant de nuit (H/F)CDD long - CCNT 66Réf. : DAI-17-03-ES

ProfilFormation surveillant de nuit exigée avec expérience. Une connaissance de l’accompagnement du public adolescents et des mineurs non accompagnés dans le champ de la protection de l’enfance est souhaitée.Permis B obligatoire.

MissionsSous l’autorité du chef de service concerné vous aurez comme mission :• Garantir la sécurité physique et affective des

adolescents accueillis durant la nuit ;• Garantir la sécurité des lieux d’accueils des

adolescents durant la nuit ;Dans le cadre de votre intervention vous serez amené à accomplir les activités suivantes :• Relais (écrit et verbal) avec l’équipe

éducative concernée ;• Vérifier régulièrement la présence des

adolescents ;• Apporter des réponses adaptées aux

situations vécues par les adolescents (angoisses, questions, problèmes de sommeil…) ;

• Connaître les lieux et le fonctionnement des alarmes.

En cas d’évènements importants, mettre en œuvre les dispositifs de secours, alerter le cadre de permanence.

Qualités requises• Maîtrise de l’écrit professionnel (note

d’incident…) ;• Capacité d’évaluation des actions ;• Goût du travail en équipe ;• Rigueur et autonomie ;• Discrétion et confidentialité ;• Capacité d’initiatives ;• Bon relationnel, dynamisme et adaptabilité.

Merci d’adresser votre lettre de motivation et votre CVen précisant la référence du poste à :

Mme Evelyne DelbauveDirectrice du pôle adolescents SudDAIS11 avenue Thiers77000 Melun

Ou par mail sur : [email protected]

Page 14: A D · médiateurs artistiques tels-que le dessin, la peinture, le modelage, l’écriture… La créativité se met alors au service du bien-être de la personne accueillie. La création

14 | Journal de l’ADSEA 77 n°263 novembre 2017 A

A DES

Journal d’information diffusé par la Direction générale

Offres d’emplo i (su i te)

La Coordination des équipes de prévention spécialisée (CEPS-ADSEA 77) recrute, pour l’équipe

locale de Meaux, basée à Meaux Beauval :

1 chef de service éducatif (H/F)CDI - temps plein - CCNT 66

Poste à pourvoir immédiatementRéf. : CEP-17-02-EN

ProfilDiplomé(e) du travail social (ES/AS) et titulaire du CAFERUIS ou d’un diplôme équivalent de niveau 2, vous disposez d’une expertise antérieure en protection de l’enfance et particulièrement en milieu ouvert, validée par une 1ère expérience d’au moins 3 ans dans la fonction.Une pratique antérieure déjà conduite dans le champ spécifique de la prévention spécialisée est un atout.

MissionsAu sein de l’équipe de direction (1 directeur, 4 chefs de service), sous l’autorité hiérarchique du directeur de service, vous êtes garant(e) :• de la mise en œuvre des déclinaisons locales du projet de service au

regard de la commande départementale ;• de l’animation technique et pédagogique de l’équipe locale (7 ETP

éducatifs), mobilisée à partir de 2 pôles d’interventions (Meaux et La Ferté-sous-Jouarre), et de son rattachement organisationnel et technique à la coordination du service.

Et plus directement en charge :• de la qualité de l’offre de service globale et de son développement

auprès des usagers ;• de l’élaboration et de la conduite du plan d’action local, et de la

conformité des actions au regard des modes d’interventions en prévention spécialisée ;

• du cadre de formalisation des bilans, du reporting et de l’évaluation de l’activité locale.

Évoluant dans un environnement institutionnel et partenarial spécifique et en représentation du directeur, vous assurerez également un rôle de veille, d’écoute active, de conseil et de contribution directe au sein des instances techniques et partenariales du territoire.

Qualités requises• Vous êtes doté(e) de qualités managériales, humaines et relationnelles

reconnues qui vous permettent de garantir , d’un grand sens de l’autonomie et de rigueur professionnelle dans l’organisation de votre travail et dans la conduite de votre mission ;

• Vos capacités rédactionnelles et de synthèse, et la maîtrise de l’informatique (Word/Excel) et des NTIC sont garantes de votre opérationnalité.

Permis B obligatoire.

Adresser lettre de motivation manuscrite et CV par courrier, en précisant la référence du poste, à l’attention de :

Monsieur le DirecteurCEPS-ADSEA 77681 avenue Foch77190 Dammarie-lès-Lys

Le Logis, établissement éducatif et professionnel de l'ADSEA77, accueillant des adolescents de 13 à 18 ans, en externat

(capacité d'accueil de 75 places), en internat et en hébergement diversifié, (appartements partagés, studios, capacité d'accueil

de 45 places sur l'agglomération melunaise) recrute :

1 directeur adjoint (H/F)Cadre associatif

CDI - temps plein - CCNT 66Réf. : LOGIS-17-10-DA

ProfilDiplôme de niveau 1 exigé avec expérience réussie en management d'équipe. Vous êtes un membre permanent de l'équipe du pôle directionnel Éducation, formation, insertion ; vous participez aux astreintes (nuit et week-end) et assurez le remplacement la directrice de pôle.

Missions principalesPlacé sous l'autorité de la directrice de pôle, le directeur adjoint dispose d'un champ de délégation qui lui est propre.• Il veille à la réalisation du projet de service et de sa mise en oeuvre ;• Il est responsable de la mise en oeuvre permanente des actions médico-

sociales, éducatives, sociales, techniques, de formation et d'insertion ;• Il impulse une stratégie managériale de développement de l'établissement

avec la directrice de pôle et la direction générale ;• Il est responsable de l'organisation du travail du personnel ;• Il participe aux recrutements des professionnels ;• Il est garant du respect du droit du travail et son implication ;• Il manage les cadres intermédiaires et organise les relais pour garantir les

missions de l'établissement 24h/24 ;• Il veille à la sécurité des locaux et des véhicules.

Merci d'adresser votre candidature (CV et lettre de motivation) sous la réf.LOGIS-17-10-DA avant le 10 novembre 2017 à :

Le LogisMme la Directrice18 rue de l'Église77950 Saint-Germain-Laxis

Ou par e-mail à : [email protected]