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// Répertoire de projets //2014

ACIPEG

RÉPERTOIRE DE PROJETSAssociation des Cadres des Institutions

de la Petite Enfance Genevoise

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TABLE DES MATIÈRES

Introduction 7

Éveil aux langues 9

La croisée des générations 13

Jeux de bagarre, activités ludiques turbulentes et autres jeux 15

Le stress en IPE... pas un jeu d’enfants! 19

Jouer c’est magique et les groupes verticaux 23

La maison 25

Éveil aux livres 29

La crèche en mouvement 31

Le conte 43

Sorties au musée d’art et d’histoire 47

Rencontre autour d’une oeuvre éphémère 49

Fratries artistiques 53

Initier des espaces et des moments de communication et de rencontre entre parents 55

Les écogestes d’Adèle et Barnabé 57

Activités motrices et sensorielles autour d’un bac à sable 61

L’école des mamans 67

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AUTOUR D’UN RÉPERTOIRE DE PROJETS

L’Association des Cadres des Institutions de la Petite Enfance Genevoise (ACIPEG) vient de fêter ses 5 ans. A cette occasion, notre association, qui s’inscrit dans une continuité avec l’Association Genevoise des Directeurs et Directrices de Crèche (AGDC) préexistante depuis 1979, a choisi de concevoir un recueil de projets réalisés au sein des institutions du canton de Genève durant ces dernières années. C’est ainsi avec plaisir que nous vous présentons ce répertoire de projets, qui offrent une vision institutionnelle (et non pas institutionnalisante), et qui expriment autant de valeurs implicites qu’explicites.

Ces projets sont portés par divers acteurs, tous engagés professionnel-lement dans les institutions de la petite enfance du canton de Genève.L’activité intellectuelle conduisant à la conception d’un projet permet de transformer un ensemble de questions en un projet qui se définit alors comme une conceptualisation située. Dans cette perspective, le travail dit « de terrain » exprime une fécondité et une contribution à l’évolution de la réflexion sur le sens et la qualité de l’accueil des enfants et des familles dans les institutions de la petite enfance. Et c’est ainsi que, par voie de conséquence, la pertinence de partager ces projets s’inscrit dans une logique de métier et fonde l’acte profes-sionnel en terme de propositions.

Nous espérons que vous aurez de l’intérêt à découvrir ces expériences très riches.Merci à nos collègues d’avoir partagé leurs projets.

Cornelia Cuniberti, PrésidenteIsabelle Dupuis, Vice-présidente

Genève, novembre 2014

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Comme toute institution genevoise, l’Espace de vie enfantine Tournesol est un lieu multiculturel, tant par la diversité des origines des familles accueillies que par celle des personnes qui composent son équipe éducative. Cette dernière a depuis toujours montré un intérêt particulier à cet aspect, proposant diverses activités favorisant un partage autour des spécifici-tés propres à chaque pays : culinaires, vestimentaires, musi-cales, par exemple. Si cette approche permet indéniablement un échange autour de la diversité culturelle, l’équipe du Tour-nesol s’est cependant progressivement rendu compte qu’elle comporte le risque de réduire la singularité d’une famille à son pays d’origine, ainsi que de réduire la richesse d’une culture aux stéréotypes qui circulent à son sujet.

La rencontre avec Christiane Perregaux1 et son projet consa-cré à l’Éveil aux langues a ainsi permis de poursuivre cette prise de conscience et de trouver des idées pour entrer en matière autrement. Son projet consiste à proposer une ré-flexion, des pistes et des supports visant à la valorisation de toutes les langues existantes. Madame Perregaux a dévelop-pé ce projet dans le cadre de l’école primaire, alors qu’elle était Professeure à la Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation de l’Université de Genève. Actuellement à la retraite, elle cherche à promouvoir ce projet au sein des IPE, en collaboration avec le SDPE2.

D’autre part, un colloque institutionnel autour de cette ques-tion a également été déterminant dans la tournure qu’a prise notre projet. Une éducatrice de l’équipe y a en effet exprimé le fait que son parcours personnel ne lui permet pas une identi-fication simple à son pays d’origine, ce qui fait qu’elle ressent très mal le fait d’être catégorisée comme Portugaise. D’ail-

ÉVEIL AUX LANGUES

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Et, le lendemain de la réunion des parents, chaque en-fant a trouvé, sur la vitrine de la crèche, un cœur portant sa photo sur lequel le mot « Bisou » a été écrit par son/ses parent/s présent/s, dans la/les langue/s parlée/s à la maison (cf. photo).

TITRE DU PROJET Eveil aux langues

Personne de contactMarianne Zogmal, adjointe pédagogique de l’EVE du Tournesol, secteur petite enfance de la [email protected]

¹ Nous l’avions rencontrée lors d’une soirée organisée par le Secteur petite enfance de la Servette au printemps 2012.² Service de la Petite Enfance, Ville de Genève

Comme dans le projet de Mme Perregaux, l’objectif n’est pas l’apprentissage, mais la reconnaissance et la valorisation de toutes les langues parlées par les enfants, par les familles ainsi que par les membres de l’équipe. Ces échanges autour des langues, simples et conviviaux, permettent une participation de chacun, et notamment des familles, à la vie de l’institution.

leurs, alors que son mari parle en italien à leurs enfants, il est pour elle beaucoup plus naturel de leur parler en français, la langue portugaise ne faisant ainsi pas partie de la culture familiale. C’est ce risque de catégorisation, que Mme Perre-gaux souligne également, qui nous a incité-e-s à aborder les choses autrement.Ainsi, concrètement, il ne s’agit plus de prendre pour point de départ le pays d’origine de chaque enfant, mais de demander à ses parents quelle/s langue/s chacun d’eux parle avec son enfant à la maison. Cela permet un ancrage dans le vécu familial, sans pour autant que notre démarche se montre réductrice ou catégorisante.

Nous avons par exemple demandé à chaque parent de dire et d’écrire le mot « Bonjour » dans la langue qu’il parle à la maison avec l’enfant. Un code de couleurs a été choisi, chaque couleur représentant une langue, et les nuages de couleur portant le mot « Bonjour » dans les diverses langues ont été collés sur un grand panneau, exposé dans l’institution (cf. photo). Quant aux mots parlés, ils ont été enregistrés sur un CD, qui peut servir de support à des moments d’activité avec les enfants. Ailleurs, sur une vitre, un maître-pâtissier souhaite « Bon anniversaire » en différentes langues aux enfants qui ont leur anniversaire durant le mois en cours, expression qui a été écrite de la main même des parents (cf. photo).

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L’IMPULSION

Ce projet a été lancé par deux éducatrices du groupe des grands dans le but de partager des moments entre les générations.

COMMENT ?

Nous avons un établissement EMS à proximité de la crèche et nous avons donc contacté la responsable de l’animation afin de planifier plusieurs rencontres mensuelles autour de thèmes di-vers Quelques rencontres ont eu lieu à l’EMS de Saconnay avec 8 à 10 enfants et 2 éducatrices. Là-bas, nous avons assisté et participé à de la gym douce, à un loto, à du chant lyrique, à un bricolage et à une réunion musique-danse.D’autres échanges ont eu lieu à la crèche avec 2 ou 3 résidents de l’EMS accompagnés d’un animateur. Ensemble nous avons réalisé de la pâtisserie, fait un spectacle, visionné un film, écouté des contes de Noël, et participé à un spectacle musical.Chaque enfant a participé à deux rencontres et de retour à la crèche, nous échangions nos ressentis sur ces moments de par-tage intergénérationnel. Certains enfants ont eu un bon contact avec les personnes âgées, d’autres restaient plus en retrait. Globalement, le bilan de cette aventure est positif pour les deux structures, sur le plan des valeurs sociales. En effet, cela nous a permis d’aborder la vieillesse, parler de souvenirs, faire face à la différence, parler du handicap, de la solidarité, de rire et de pleurer.Ce projet a demandé un investissement et une participation de toute l’équipe du groupe des grands.

LA CROISÉE DES GÉNÉRATIONS

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LES PARENTS ?

Nous avons mis en place une mini-expo à la crèche durant le mois de juillet afin de pouvoir faire partager aux parents et à l’équipe éducative, cette belle aventure humaine.En tant qu’éducatrices pilotes de ce projet, nous avons eu beau-coup de plaisir à élaborer et vivre ces moments d’échanges. Sur le plan professionnel, cela nous a permis d’observer différents comportements et réactions des enfants, d’enrichir notre pra-tique et de gérer le côté émotionnel de ces rencontres. Nous sommes très contentes car ce projet va continuer dès la rentrée de septembre 2012 avec une nouvelle équipe et des nouveaux enfants.

TITRE DU PROJET La croisée des générations

Personne de contact Cornelia Cuniberti, directrice de la crèche des [email protected]

CRÉATION DU PROJET

Ce projet est né à travers le constat de l’équipe de devoir fréquemment canaliser tension et excitation dans les différents groupes d’âges. Peu de temps et de place sont offerts aux enfants pour explorer les activités ludiques turbulentes dont le besoin se manifeste quotidiennement.

Participation de plusieurs membres de l’équipe à différentes formations continues CEFOC-Guidance :

• «Jouonscommedesgarçons»

• «Nifragilenitoutpuissant,unenfantdotéd’unebonne estime de soi »

• «Lesjeuxdits:agressifs»

• «Del’agressiviténécessairepourgrandiràlaviolence qui détruit. Comprendre et agir pour éviter la dérive »

OBJECTIFS GÉNÉRAUX

JEUX DE BAGARRE, ACTIVITÉS LUDIQUES TURBULENTES ET AUTRES JEUX

• « Jouons comme des garçons »

• « Ni fragile ni tout puissant, un enfant doté d’une bonne estime de soi »

• « Les jeux dits : agressifs »

• « De l’agressivité nécessaire pour grandir à la violence qui détruit. Comprendre et agir pour éviter la dérive »

• Répondre aux besoins de confrontation, de mouvement, de régulation corporelle et émotionnelle des enfants.

• Offrir aux enfants la possibilité de découvrir des jeux d’un genre nouveau.

• Amener un apaisement bénéfique aux enfants et aux groupes lors du déroulement de la journée.

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BREF DESCRIPTIF DU CONTENU ET DÉROULEMENT FORMEL

Mise sur pied d’un groupe de réflexion constitué d’éducateurs, éducateurs auxiliaire et direction puis mise en œuvre progressive du projet.

QUESTIONS DE DÉPART

Quels besoins ? A quels moments ? Pour quels groupes ? Quelle place ? (espace-temps) Quel rôle de l’adulte ? De quelle façon ?

MISE EN PLACE DE DIFFÉRENTS ATELIERS :

• Période de test. Bilan. Remédiation. Transmission aux équipes.

POUR LES ENFANTS

Liste des ateliers disponibles à la ludothèque au jardin ou dans la salle de mouvement :

• Chantier:pellesacierde50cmenviron,cordon plastique blanc et rouge de chantier, panneau travaux en cours, casques de chantier. Un coin du jardin est entouré de cordon de chantier et réservé par périodes au creusement direct dans la terre et les copeaux.

• Boîtesàvraisoutils:5visseuses,visenmétal,clous, 5 blocs en bois tendre (pin) de 30 x 20 x 20cm, 5 vrais marteaux, 5 casques, niveaux, équerres, mètres, tournevis.

• Châteaudeschevaliersetfigurinesenplastique.

• Atelierdelutte.

POUR L’ÉQUIPE ET LES PARENTS

• Colloque et conférence avec intervenant extérieur (Madame Odile Lecerf, psychologue SPEA, Madame Caty Blanc Muller, psychomotricienne, École des parents).

• Éventuel projet de faire appel à une psychomotricienne pour accompagner l’équipe dans ses interventions.

TITRE DU PROJET Jeux de bagarre, activités ludiques turbulentes et autres jeux

Personne de contact Isabel Diener, directrice de l’espace de vie enfantine L’Omnibulle [email protected]

 

 

• Éponges, mousses à la salle de mouvement, 3 grands sacs tissus de 110l remplis d’éponges de toutes formes, tailles et couleurs.

• Punshing ball et gants de boxe.

• Épées en papier journal roulé, collé avec du ruban adhésif, à renouveler régulièrement.

• Épées en mousse.

• Accrobranche : tyrolienne + « pont de singe » entre les arbres, matelas en mousse protège tronc. Le tout installé à la hauteur des enfants, très bas. (! non homologué)

• Cordes avec nœuds pendues à une branche solide. (! non homologué)

• Chantier : pelles acier de 50cm environ, cordon plastique blanc et rouge de chantier, panneau travaux en cours, casques de chantier. Un coin du jardin est entouré de cordon de chantier et réservé par périodes au creusement direct dans la terre et les copeaux.

• Boîtes à vrais outils : 5 visseuses, vis en métal, clous, 5 blocs en bois tendre (pin) de 30 x 20 x 20cm, 5 vrais marteaux, 5 casques, niveaux, équerres, mètres, tournevis.

• Château des chevaliers et figurines en plastique.

• Atelier de lutte.

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LA RAISON QUI A MOTIVÉ LA CRÉATION DU PROJET ?

Avoir constaté: • La fréquence et les effets du stress négatif en IPE

• La difficulté de certains enfants à se ressourcer en collectivité

• La difficulté des équipes éducatives à anticiper et faire face aux situations de stress

OBJECTIFS GÉNÉRAUX (CF ANNEXE 1)

• Définir la notion de stress

• Identifier les principaux facteurs déclencheurs de stress négatif en IPE

• Travailler à mieux anticiper ces facteurs pour les empêcher d’agir

BREF DESCRIPTIF DU CONTENU (CF. TABLEAU ANNEXE 2)

Déroulement formel: • Travail sur le terrain

• Colloques institutionnels internes

• Formation continue de 3 jours en équipe, dans nos locaux « Le stress en IPE » avec Véronique Monfort, psychologue (CEFOC)

LE STRESS EN IPE ... PAS UN JEU D’ENFANTS !

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ANNEXE 1LE STRESS... PAS UN JEU D’ENFANTS !Comment prévenir le stress négatif en collectivité?

Laurence ROUX-FOUILLET

1. DÉFINIR LE STRESS

2. IDENTIFIER LES DÉCLENCHEURS DU « STRESS NÉGATIF »

• Manque de sommeil

• Mauvaise alimentation

• Sensation de soif ou de faim

• Mobilier mal adapté à la taille des enfants

• Bruit

• Excitation

• Manque de sécurité

• Température (locaux trop peu ou trop chauffés, enfants trop peu ou trop habillés, etc.)

• Espace peu accueillant (manque d’espace, trop d’espace, trop de couleurs, trop de matériel ou pas assez, etc.)

• Conflits

• Stimuli (trop ou trop peu)

• Les attentes, la compétition, les performances, les comparai sons, les jugements

• Activités peu adaptées au rythme et à l’âge des enfants

ANNEXE 2

EN NÉGATIF EN POSITIF

• pression• tension• contrainte• agression• débordement

• stimulation• motivation• punch• enthousiasme

MANIFESTATIONS DU STRESS NÉGATIF

PSYCHIQUESangoisses / dépression / excitation / nervosité /isolement / agressivité / difficulté pour se concentrer...

PHYSIQUESfatigue soudaine / maux de tête / tics / pâleur / rougissement / moiteur / crispation / hyper ou hypo tonicité / pleurs...

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• Identifier les facteurs de stress

• Anticiper les causes de stress, donc les conséquences

• Être disponible, à l’écoute, accorder du temps

• Créer un espace d’accueil qui favorise le bien-être

• Prévoir des activités quotidiennes de relaxation, de détente

• Calmer le rythme de vie

• Favoriser les moments de jeu et le plaisir-découverte

• Favoriser des activités en relation avec les 5 sens (musique douce, sorties, massage-détente des pieds, sensoriel du goût et de l’odorat, etc.)

• Aider les enfants à développer des stratégies pour composer avec les facteurs de stress (demander de l’aide, prendre un doudou, prévoir un coin et des moments pour se ressourcer, savoir se poser, calmer le rythme, changer le mouvement, utiliser l’humour, etc.)

• S’adapter aux moments de transition (vestiaire, changement d’activité, etc.)

• S’exercer à l’inattendu, à l’imprévu, au surprenant

TITRE DU PROJET Le stress en IPE…pas un jeu d’enfants !

Personne de contact Annick Blanc, directrice de l’association des Jardin d’Enfants et Garderies Les Bacounis/Boucaniers [email protected]

3. Comment prévenir le stress négatif en collectivité ?

ANNEXE 2 (SUITE)

Depuis l’ouverture de notre crèche en avril 1989, nous nous sommes très rapidement aperçus que pour des raisons struc-turelles nous étions dans l’obligation d’ouvrir des groupes verti-caux, nous avions que 3 lieux de vie et étions sensés accueillir 30 enfants de 0 à 4 1/2 ans.Nous avons découvert, depuis maintenant 6 ans, avec le projet pédagogique ‘jouer c’est magique’, une théorie structurée qui nous permet de nous situer en tant que pédagogue dans une démarche évolutive avec un groupe d’enfant qui change chaque année.Les éducatrices (eurs) mettent en place l’environnement et le projet pédagogique en tenant compte du développement de l’en-fant et de la cohésion du groupe. Nous avons mis en place des outils d’observations qui permettent facilement de réajuster la démarche éducative.L’éducatrice (eur) a une réflexion sur son action et prend conscience de la portée de ses gestes. Elle (il) a la perspective d’une gestion de groupe avec une évolution réfléchie dans le contenu du matériel et des thèmes proposés, ainsi qu’une obli-gation d’évaluation continue.

OBJECTIF GÉNÉRAUX DE LA CRÈCHE DE MONTBRILLANT

Notre institution accueille les enfants au sein de 3 groupes verticaux,une équipe de 0-2 ans et deux équipes de 2-4 ans Nous sommes ouverts de 7h30 à 18h. Nous acceptons des abonne-ments le matin, l’après-midi, à temps partiel ou temps plein selon les places disponibles.

JOUER C’EST MAGIQUE ET LES GROUPES VERTICAUX

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LA PÉDAGOGIE AU SEIN DE NOTRE INSTITUTION

che s’inspire du projet pédagogique du ministère de l’éduca-tion du Québec pour les milieux de garde de la petite enfance «Jouer c’est magique».Le lieu de vie est aménagé en différents espaces délimités, que l’enfant apprend à utiliser selon ses aspirations. Chaque coin de jeux ou d’activités créatrices a des règles qui sont illustrées et expliquées aux enfants. Tous les jeux ou activités sont volon-taires, l’enfant apprend à faire des choix de manière indépendante.Les éducatrices (teurs) expliquent le cadre de sécurité aux enfants. Ils apprennent à gérer les conflits à l’aide de l’adulte, les éducatrices (eurs) essayent de verbaliser les émotions de l’enfant. Elles (ils) soutiennent leurs initiatives.Les enfants font des expériences clefs au cours de leurs jeux et de leurs explorations, ils acquièrent une conscience de soi qui est le fondement d’un développement harmonieux.L’intervention des éducatrices (teurs) est démocratique, elle est plutôt suggérée que dictée, l’enfant est un partenaire actif : « Essaye je te regarde », « Explique pourquoi tu es fâché ». Les éducatrices (eurs) organisent les horaires de manière à ce que l’enfant reconnaisse les différents moments de la journée, à l’aide d’illustrations et de divers rituels.

Les relations entre parents et éducatrices(eurs) sont soute-nantes et bienveillantes, les parents sont considérés comme des partenaires. La crèche est certifiée ‘fourchette verte’, l’équipe travaille en collaboration avec la cuisinière et les enfants pour la promotion d’une alimentation saine et équilibrée au travers d’événements et d’ateliers.

TITRE DU PROJET Jouer c’est magique et les groupes verticaux

Personne de contact Karin Poliduraz, directrice de la crèche de [email protected]

Le groupe des Moyens, de la crèche La Planète des Enfants, a choisi pour l’année 2011-2012, le thème de la « Maison ».

Ce thème est né de la volonté de l’équipe éducative d’aborder un sujet qui touche au quotidien de l’enfant, qui lui permet de faire des liens avec ce qu’il vit à la maison et fortifie ses repères afin de lui procurer une sécurité intérieure.

Ce thème pourtant si simple en apparence a été aussi très porteur pour l’équipe par sa nouveauté. En effet, tellement de déclinaisons sont possibles que l’adulte peut laisser libre cours à sa créativité et à sa propre imagination.

LES INTENTIONS PÉDAGOGIQUES QUE L’ÉQUIPE A SOUHAITÉ METTRE EN AVANT AU TRAVERS DE CE SUJET SONT

LA MAISON

• Ancrer dans la réalité de l’enfant (parlant de vérité).

• Faire des liens avec l’aspect symbolique et la répétition (faire comme à la maison).

• Favoriser la création de repères entre le lieu d’accueil et chez eux.

• Favoriser l’identité propre de l’enfant.

• Toucher ainsi les différents domaines de développement (moteur, affectif, social, cognitif et éthique).

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Un espace de la salle de vie du groupe a été aménagé spéci-fiquement chaque mois en fonction de la pièce présentée. La transformation de cette espace se réalisait en début du mois sans la présence des enfants afin de laisser libre cours à leur découverte.

Dans ces espaces, l’équipe souhaitait à la fois que les enfants découvrent de vrais objets, meubles de leur quotidien comme un canapé, un lit, des ustensiles de cuisine, des pneus, des éta-gères ainsi que des décors conçus par eux même, tel que la cheminée de Noël, la télévision en carton du séjour, ou encore la tête de lit de la chambre à coucher.

L’équipe a également proposé des cartes illustrées d’objets et meubles en lien avec la pièce abordée afin d’enrichir le langage de l’enfant.Ces dernières étaient, dans un premier temps, présentées lors des réunions ou en activités (souvent la première semaine) puis étaient laissées en libre accès aux enfants afin que chacun puisse se les approprier à son rythme.

Chaque mois, l’équipe a abordé une pièce différente d’une mai-son. Un décor, à cet effet, a été conçu afin de permettre à l’enfant de garderune vision globale du thème tout en approchant de près la pièce du mois. Ainsi l’armature d’une maison a été réa-lisé en début d’année, et le groupe a rempli les pièces de vie de cette dernière au fur et mesure des mois grâce à des images correspondantes.

Les pièces de la maison se sont déclinées de la manière suivante :

• La cuisine• Le salon / la salle à manger• La salle de bain / WC • Les chambres

• La cave / le grenier • Le jardin / le balcon • Le garage

Afin de pouvoir décliner au mieux sur ce thème et favoriser l’approche de tous les aspects du développement des enfants, l’équipe a mis en place un planning pour prévoir des activités, des réunions, des sorties et des moments créatifs en lien.

Pour avoir une vision plus illustrée, nous prendrons comme exemple :

Pour la cuisine• Visite de la cuisine des Franchises• Fabrication d’une tresse dans les locaux de la Migros du quartier• Moments musicaux avec une batterie de cuisine

Pour le salon, séjour• Jeux de marionnettes dans notre télévision en carton• Découverte de différentes publications (livres, magazines, brochures, etc.)• Manipulation de télécommandes, ordinateurs, téléphones factices

Pour la salle de bain• Bains des poupées• Visite d’un magasin spécialiste en vente de savon (odorat)

Pour la chambre à coucher• Petit déjeuner au lit• Journée pyjama à la crèche

Pour la cave, grenier• Visite de la cave de la crèche au moyen de lampes de poches• Jeux de cartons divers• Visite d’une quincaillerie

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TITRE DU PROJET La maison

Personne de contact Anne Duruz, responsable du secteur petite enfance des [email protected]

Dans le cadre de ma formation continue, j’ai eu l’opportunité de suivre le cours de Nathalie Athlan intitulé « Lire aux tout-petits, avec le tout-petit…et si on essayait. ». Durant ce cours, Nathalie nous a initiés à une manière d’amener le livre aux enfants par l’éveil aux livres. De retour dans l’institution avec des idées plein la tête, je suis allée voir la directrice ainsi que l’adjointe pédagogique pour leur faire partager mon envie et leur deman-der de mettre en œuvre ce projet dans l’institution. C’est avec enthousiasme qu’elles ont adhéré à cette idée.

Pendant deux ans, nous avons collaboré régulièrement avec Nathalie Athlan afin d’instaurer l’éveil aux livres dans l’institu-tion, des bébés jusqu’au plus grands. Grâce à son soutien, ses idées et nos colloques réguliers, nous l’avons mis en place.

Depuis, l’éveil aux livres est pratiqué régulièrement. Ce sont des moments privilégiés pour les enfants au cours desquels ils ont à leur disposition les livres et l’adulte. Ces ateliers leur permettent aussi d’avoir des lectures individualisées même s’il y a plusieurs enfants. Ils peuvent se déplacer dans la salle, opter pour les livres qui leur plaisent, écouter à côté de l’adulte ou plus loin. Ils peuvent vivre différentes émo-tions et choisir de ne pas vouloir écouter d’histoires. Un autre matériel sera toujours à disposition. Les contraintes et les messages tels que « restez tranquilles », « fermez vos bouches », « écoutez jusqu’à la fin » sont bannis de l’éveil aux livres. Le but est de développer la notion de plaisir lié aux livres, donner envie de s’intéresser aux récits, aux langages et plus tard à l’apprentissage de la lecture.

ÉVEIL AUX LIVRES Pour le jardin, balcon• Course d’école au jardin Robinson• Coin jardinage en jeu libre

Pour le garage• Visite d’un garage professionnel• Parcours moteur avec des pneus

Afin de conclure la construction de notre maison, nous sommes allés découvrir un magasin de meuble très connu et avons fait le lien avec notre vécu de l’année à travers chaque rayon pour finir en beauté dans une piscine à boule.

De ce thème, il en est ressorti à la fois une satisfaction d’avoir approché un sujet du quotidien et pas si banal que cela, mais surtout de constater un vrai bénéfice pour les enfants qui ont grandit pièces après pièces et qui ont terminé l’année avec leur propre maison remplie.

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Les adultes ont un rôle important à jouer car ils doivent connaître les livres qu’ils présentent, lire le texte tel qu’il est écrit, citer le nom de l’auteur, privilégier la mélodie et le rythme du récit, continuer la lecture même si l’enfant s’en va ou s’il est un bébé, l’accompagner physiquement dans sa lec-ture, relire le même livre autant de fois qu’il le désire et en fonction de la file d’attente, et repérer les émotions que vivent les enfants pendant ces moments d’éveil aux livres.

Cela fait bientôt 6 ans que je pratique ces moments d’éveil aux livres et je vois une réelle différence : les enfants apprécient vraiment ces partages de lecture, ils peuvent vivre différentes émotions, se raconter les histoires eux-mêmes à force de les avoir entendues et ils respectent les livres.

Pour moi, ce projet a porté ses fruits en amenant de la joie, de la magie et des rêves aux enfants.

TITRE DU PROJET Eveil aux livres

Personne de contact Catherine Favario, responsable du secteur petite enfance de [email protected]

PRÉSENTATION DE LA CRÈCHE

La crèche Ile aux Mômes est située à Vésenaz près de Genève. Elle a ouvert ses portes en février 2010. Elle accueille 96 enfants au quotidien, âgés de quelques mois à 4 – 5 ans.L’action éducative de la crèche Ile aux Mômes est basée sur les principes de « L’apprentissage Actif », pratique qui nous a semblé cohérente dans un accueil multiâge, où l’observation de chaque enfant définit un accompagnement individualisé. Ces observations quotidiennes ainsi que nos lectures, forma-tions continues et recherches nous ont convaincus d’intégrer le mouvement dans nos objectifs éducatifs, afin de prendre en compte l’activité physique de l’enfant en lien avec son déve-loppement global.

L’IMPORTANCE DU MOUVEMENT DANS LE DÉVELOPPEMENT DE L’ENFANT

Nous sommes convaincus que l’activité motrice contribue à l’épanouissement de l’enfant. La découverte du monde d’un enfant épanoui sera plus sereine, son réseau de communica-tion s’élargira, ce qui développera ses compétences et agira positivement sur la plasticité de son cerveau. L’apprentissage par l’expérience favorise les connexions entre les neurones et développent les compétences intellectuelles. Son développe-ment social et affectif s’en trouve stimulé.

« L’activité motrice englobe plusieurs paramètres qui favorisent l’estime de soi – l’affirmation de soi – la confiance – la coopération – l’altruisme – la communication – l’éthique – la citoyenneté ». F. Wauters-Krings, ¹

LA CRÈCHE EN MOUVEMENT

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« Dès la naissance, le bébé apprend par le mouvement et construit geste après geste son savoir pour devenir autonome, cela veut dire faire SEUL un mouvement, puis un autre en lien avec son âge. Il construit des fondements sur lesquels il pourra s’appuyer pour continuer ses apprentissages scolaires, de la vie quotidienne et scolaire, de plus en plus difficiles ». F.Gindre

LE PROJET « LA CRÈCHE EN MOUVEMENT »

Pour prendre conscience concrètement de l’importance du mouvement dans le développement de l’enfant, il nous a paru nécessaire d’entamer une réflexion commune dans le but que les enfants puissent faire des expériences et des apprentis-sages spécifiques et complémentaires autour du mouvement.

Nous avons rassemblé les compétences, internes et externes, des différents intervenants autour du mouvement pour ap-procher le mouvement dans une dynamique systémique afin de toucher les nombreux enjeux de la motricité, enrichir les approches proposées et les faire s’articuler dans une direction commune.

Le projet La Crèche en mouvement comprend deux axes principaux

1. Une attention affinée de la mobilité au quotidien

2. La mise en place d’un cursus basé sur l’évolution de la motricité de 0 à 4 ans, guidé par un groupe de travail composé de la direction, d’éducatrices-teurs, de l’ergothérapeute consultante et des danseuses intervenantes.

MOBILITÉ AU QUOTIDIEN

« L’affectivité est indispensable à l’organisation fonctionnelle des structures nerveuses et donne sens à l’acte moteur » J.Lacombe ²

C’est à travers des gestes quotidiens pendant le repas, le brossage de dents, l’habillement, les jeux, en accom-pagnement individuel par un adulte que l’enfant acquiert l’expérimentation nécessaire à ses apprentissages.Nous profitons de l’environnement spatial qu’offre la crèche pour permettre aux enfants de se mouvoir librement en toute sécurité. Des expériences motrices se vivent également en groupe elliptiques « asymétrique, d’âges différents » à l’extérieur lors des ballades ou dans le jardin. Marcher, courir, sauter, grimper, tirer, pousser, porter, pédaler. Les enfants développent ainsi des compétences par imitation des enfants plus expérimentés.

Les éducatrices-teurs ont découvert à travers une formation de massage que celui-ci permet à l’enfant de prendre conscience de son corps par le toucher et la parole.

De plus, les éducatrices-teurs offrent chaque jour un moment de psychomotricité à un groupe d’enfants du même stade de développement, dans le cadre de l’atelier. Ces séances sont en lien avec un thème, fil rouge de la période de l’ate-lier. Ces moments permettent à l’enfant de faire l’expérience par le corps de ce qui a été présenté par oral ou de manière visuelle. Ces séances suivent un déroulement qui correspond au stade de développement de l’enfant afin d’optimiser ses compétences motrices: motricité globale, motricité manuelle, graphisme, schéma corporel, espace, temps, latéralisation, expression. C’est l’endroit où les enfants font évoluer leurs connaissances en les confrontant à leurs camarades du même niveau.

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CHEMINEMENT BASÉ SUR L’ÉVOLUTION DE LA MOTRICITÉ DE 0 À 4 ANS

A chaque rentrée scolaire, Francine Gindre, ergothérapeute, propose une observation avec éventuellement un suivi indivi-duel des bébés, en collaboration avec les éducateurs.

Du matériel de motricité est régulièrement proposé aux enfants. Dès 18 – 20 mois, c’est l’âge des premiers ateliers où les enfants bénéficient de la motricité en groupe.

Tous les enfants participent également à la production de peinture sur grande surface selon la méthode Martenot.

À l’âge pré-scolaire, ils participent à des ateliers de danse contemporaine avec Aïcha El Fishawy ou Marion Baeriswyl, danseuses-chorégraphes. Les enfants les plus grands prendront part, en fin d’année scolaire, à des entrainements d’initiation sportive, donné par des éducateurs engagés dans le sport.

LES BÉBÉS : FRANCINE GINDRE, ERGOTHÉRAPEUTE

Nous avons constaté depuis quelques années que les enfants ne bougeaient pratiquement plus aisément, ne s’asseyaient pas seuls et développaient rarement le « quatre pattes ». Nous avons interrogé une ergothérapeute-pédiatrique. Avec son aide, nous avons appris les gestes quotidiens.

• Apprendre à regarder plus spécifiquement comment le bébé bouge. Le mouvement doit être varié, harmo- nieux et identique des deux côtés. Nous devons observer l’axe corporel. (alignement tête-épaules-bassin)

• Apprendre les éléments clefs et axes corporels du développement sensori-moteur, surtout de la 1e année de vie.

• Dès l’arrivée des bébés à la crèche, les mettre de façon systématique et répétée dans la position à plat ventre.

• Dans la mesure du possible par nos gestes, stimuler les bébés pour favoriser le mouvement varié dans toutes les positions au sol.

• Être attentives à notre façon de les porter.

• La position assise et debout est proposé essentiellement quand le bébé sait la prendre seul. Habituellement le bébé aime être en mouvement. En bougeant, le bébé apprend par le ressenti perceptif propre, sur et dans son corps les notions du Haut/Bas, Droite/Gauche, Devant/Derrière. Plus âgé il transpose ces notions dans l’espace. Le mouvement est essentiel pour les appren- tissages cognitifs futurs, tant dans sa vie quotidienne que scolaire ».

F. Gindre

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TOUS LES ÂGES : LA PEINTURE

La méthode Martenot, crée par Madeleine Martenot a été initialement conçue pour l’enseignement de la musique puis transposée dans d’autres domaine artistiques. Yolande Hauser a initié les éducateurs et les enfants à la réalisation de peinture sur de grandes surfaces. A travers cet art elle a travaillé la latéralité.

L’ÂGE PRÉ-SCOLAIRE : LA DANSE

Toujours en lien avec le mouvement, l’art est entré à la crèche. Par l’intermédiaire de la danse avec deux danseuses professionnelles, Marion Baeriswyl et Aïcha El Fishawy qui pratiquent une danse contemporaine qui ne contraint pas l’organisme mais prend en considération le développement de l’enfant pour l’amener vers la conscientisation de son corps.

LE BUT DE CES SÉANCES EST:

• D’acquérir une conscience et une connaissance corporelle permet tant aux enfants de vivre leur quotidien avec plus d’aisance.

AVEC POUR OBJECTIF DE:

• Développer un corps vécu/habité qui sert de média entre l’intérieur (sensations/émotions/réflexions) et l’environnement extérieur

• Lier le sensitif et les connaissances anatomiques à travers la danse. Percevoir, ressentir ses muscles, par le toucher, le mouvement (contraction/ décontraction)

• Utiliser un vocabulaire précis de corps et de mouvement

• Développer le sens de l’écoute et du rythme

• Prendre conscience de la posture, important dans les relations sociales

• Transmettre un plaisir du mouvement conscient.

« Nous avons pu déjà observer que, suite aux premiers ateliers menés, les enfants développaient différentes compétences, tant au niveau de la conscience corporelle, de la posture et de la mobilité, que de la relation aux autres et à l’environnement ». Aïcha, Marion

LES 4 ANS : L’INITIATION À L’ENTRAÎNEMENT SPORTIF (Projet en cours de réalisation)

Ce projet s’appuie sur des éducateurs qui ont une connais-sance aiguisée du développement de l’enfant de 3 à 5 ans et une grande expérience dans le domaine du sport.Lors des cours de danse, les enfants ont affiné leur conscience corporelle. Lors des activités sportives, ils seront amenés à découvrir de nouvelles façons de bouger. En effet, grâce au travail fait en amont, les enfants auront acquis une base qu’ils pourront développer en s’exerçant sur des mouvements spé-cifiques au milieu du sport et qui nécessitent un travail assidu afin de pouvoir progresser dans leurs acquisitions.

«Le but de ces moments sportifs permettra que

Lors de ces activités, les enfants seront aussi sensibilisés sur les différentes valeurs indispensables que l’on rencontre lors de la pratique d’un sport collectif (entraide, partage, tolé-rance). Des valeurs que l’on ne retrouve pas toujours au sein de notre société mais qui nous paraisse indispensables.En se mesurant à leurs pairs, les enfants dans le sport col-lectif peuvent ressentir des sentiments de joie, de tristesse, d’injustice, de réussite, d’échec. L’accueil de ces sentiments lors de l’accompagnement sportif dans le cadre de la crèche correspond aux valeurs pédagogiques du projet institutionnel.

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• D’acquérir la connaissance et l’apprentissage des mouvements basiques et typiquement liés à des activités sportives : lancer, courir, sauter.

• De revisiter le schéma corporel.

• D’augmenter la difficulté du mouvement dans le respect de la zone proximale de développement.

• De participer aux activités où la compétition est présente.

• De parler des différentes émotions et valeurs lors des moments de rassemblements.

• De prendre conscience des effets de chaque mouvement et des conséquences face aux autres.

• De développer la capacité d’écoute dans un milieu collectif.

CONCLUSION

En conclusion, nous pouvons affirmer que ce projet dynamise le quotidien des éducateurs. Réfléchir à l’élaboration d’un projet permet de prendre conscience de l’importance du mou-vement dans le développement de l’enfant.

L’attention à la motricité est constante. Les enfants évoluant à des cadences différentes, nous nous devons de tenir le rythme ! L’évaluation de l’apport auprès des enfants de cette coordina-tion ne peut encore se faire. Nous n’avons pas de recul. Nous avons seulement des témoignages individuels des collabo-rateurs pour chaque apport spécifique : ergothérapie, danse, peinture. Nous avons joint le sport récemment dans le projet. Cependant, comme tout projet collectif cela se fera avec tous les acteurs. De plus, nous participons par ces activités à la conscience collective sur l’importance du mouvement pour la santé.Nous sommes également convaincus que les enfants seront plus armés pour leur parcours scolaire.

Les regards et apports différents sont un plus pour la crèche.

AVEC POUR OBJECTIFS

Le déroulement des séances de sport dans le cadre de la crèche respecte les fondements du projet pédagogique pour l’accompagnement des enfants. Les entraîneurs restent en premier lieu des éducateurs ». (Yannick - Auxiliaire en formation)

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« A travers l’atelier danse, nous avons pu observer l’évolution du développement des enfants aussi bien au niveau de leur grande motri-cité, que de leur conscientisation de leurs corps (organes internes et membres) . Durant ces séances, les enfants ont dû faire preuve de concentration afin respecter les consignes données et enrichir ainsi leurs compétences motrices et cognitives. Ils ont progressivement pris conscience d’eux, des autres. Ils ont confronté leurs propres capacités à celles des autres.L’atelier danse nous a permis d’affiner nos observations des enfants. Grâce aux échanges avec les différents intervenants, nous avons par-tagé et enrichi nos compétences professionnelles et nos connaissances du développement moteur du jeune enfant ». (Christelle - Éducatrice)

« Lors de la journée avec Yolande Hauser les enfants ont pris conscience qu’ils avaient cinq doigts à chaque main. Ils pouvaient faire de la peinture avec chacun de leur doigt, également avec le pouce. Un enfant regardait d’un air surpris ses pouces pleins de pein-ture et le trait « tronc d’un arbre » qu’il avait peint uniquement avec ses deux pouces.Dehors les enfants ont touché différentes textures de tronc et ont pu intérioriser, par le mouvement, les étapes de vie différentes d’un arbre. Les interventions de Francine me permettent d’affiner mes obser-vations du mouvement. Par de petits exercices moteur je peux me rendre compte quel côté privilégie l’enfant. Je sais maintenant comment développer les mouvements de façons symétriques». (Patricia - Éducatrice)

Témoignages « Pour moi c’était et c’est toujours une opportunité fantastique de partager avec une grande crèche ma conviction et l’importance que nous devons donner, particulièrement dans notre société, au MOUVEMENT du bébé dès la naissance. C’est donc avec beaucoup d’enthousiasme et plaisir que nous avons débuté notre collaboration. Je pense apporter à la crèche mon savoir spécifique sur le développe-ment surtout moteur et sensoriel du bébé et jeune enfant, un regard ou un rappel à l’équipe de l’importance de «regarder », la qualité du mouvement, se questionner et d’intervenir dans la mesure des possibilités de la crèche, ou un certain nombre d’enfants passent beaucoup de temps, dans l’idée d’accompagner le développement harmonieux de chaque enfant et de faire un travail de prévention. Peut-être suis-je « garante » pour la direction que le personnel formé avec moi applique ce qui est montré et demandé. Je trouve que c’est génial que je puisse participer à cette démarche et je souhaiterais ou propose d’apporter mon savoir, regard spécifique, par la guidance motrice, aux danseuses et/ou aux enfants de la crèche qui sont mala-droits pour leur permettre d’évoluer ». (Francine - Érgothérapeute)

« Le projet Crèche en Mouvement trouve ses racines dans la colla-boration entre la crèche de Vésenaz et l’Atelier Danse Manon Hotte (ADMH) menée durant deux années consécutives pour des ateliers hebdomadaires de danse destinés aux 3-4 ans. L’ADMH, où nous travaillions toutes deux, a développé une pédagogie alliant l’explora-tion, la création et l’interprétation en danse contemporaine et a fer-mé ses portes en juin 2014. Suite à cette fermeture, nous avons décidé de continuer la collaboration avec l’Île-aux-mômes en prenant part au projet Crèche en Mouvement, via l’association REMI (Résidences Expérimentales Médiation Itinérante). Créée en juin 2014, REMI développe entre autres des projets de médiation culturelle et de sensibilisation à la danse contemporaine, dans lesquels s’inscrit Crèche en Mouvement. Amener la danse à la crèche permet de créer un pont entre art et institutions pour l’enfance, et ainsi d’insérer la danse dans la vie quotidienne. A travers notre enseignement de la danse, nous cherchons à transmettre un plaisir du mouvement conscient en liant le sensitif et les connaissances anatomiques.

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Participer à l’élaboration du projet Crèche en Mouvement nous intéresse en tant que pédagogues de la danse contemporaine. Mené en collaboration avec différents professionnels, ce projet nous apporte des pistes de réflexion et d’observation quant au développement corporel, permettant de nourrir notre enseignement général. De plus, il nous permet de rencontrer le monde de la petite enfance et ses spécificités, tant pédagogiques que structurelles. Enfin, nous retrouvons dans ce projet une démarche en adéquation avec notre vision de l’en-seignement artistique ». (Marion, Aïcha)

TITRE DU PROJET Crèche en mouvement

Personne de contact Anne Nagy, directrice de la crèche L’Île aux Mô[email protected]

¹ F. Wauters-Krings (2009) Psychomotricité à l’école maternelle, De Boeck, (Agrégée en éducation physique et en kinésithérapie, spécialisée en psychomotricité et diplômée en Sciences de l’Education.)

² J.Lacombe, (2007)Le Développement de l’enfant de la naissance à 7 ans, Paris, De Boeck.

LE CONTE

IL ÉTAIT UNE FOIS…

Cette année, le groupe des Grands de l’EVE Planète des enfants a fait le choix d’aborder le thème du conte.

La volonté de l’équipe éducative était de choisir un thème en lien avec l’imaginaire de l’enfant, si important à cet âge. Nous avions aussi le souhait de transmettre des contes tradi-tionnels et mettre l’accent sur la tradition orale. Le conte permet de nourrir l’imaginaire de l’enfant et de mettre en évidence ses conflits intérieurs. Il lui permet de les comprendre et de faire des liens avec le monde qui l’entoure. L’enfant peut ainsi être confronté à la notion de peur, l’ap-préhender et petit à petit la gérer. En effet, le personnage principal du conte est souvent confronté à une situation délicate, doit trouver des solutions pour s’en sortir et de ce fait, donne ainsi des ressources à l’enfant. Le conte lui permet de vivre certaines peurs rencontrées dans son quotidien, ce qui peut l’aider à surmonter ses angoisses. Le récit est alors truffé d’éléments symboliques comme la forêt, qui apparait comme un rite initiatique ou encore le loup, qui fait appel à la notion de danger.

L’équipe éducative a fait la sélection des contes en fonction de l’âge des enfants, la variété des personnages et l’attirance de l’adulte vers tel ou tel conte. En effet, il était important pour l’équipe de transmettre le plaisir de lire et cela n’est possible que lorsque l’adulte est à l’aise avec l’histoire.

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Chaque mois un conte différent est abordé. Nous avons dévolu le mois de décembre à différents livres sur le thème de Noël et le mois de mars au Prix P’tits Mômes.

Chaque premier lundi du mois, le conte est présenté au groupe à travers un rituel précis. Le livre est caché à l’intérieur d’une boite munie d’une ouverture pour regarder à l’intérieur et d’un espace pour mettre une lampe de poche. Chaque enfant peut ainsi découvrir « avec magie » la couverture du livre indi-viduellement et ainsi essayer de deviner de quel conte il s’agit.Un décor mural est installé chaque mois en lien avec le conte et reste permanent durant cette période. Le conte est raconté quasi-quotidiennement au groupe d’enfants grâce à différents supports : livres de diverses éditions, spectacle de marionnettes, Kamishibaï, CD, DVD, histoire mimée, histoire dessinée, histoire contée sans support…Les activités, les réunions et encore les sorties en lien avec le thème sont organisées grâce à un planning. Chaque membre de l’équipe inscrit ses idées après concertation. Ce planning facilite l’organisation mais n’est aucunement rigide et tient compte des réalités du quotidien.

Le mois se termine par une journée particulière (comme par exemple une journée en rouge pour Le petit chaperon rouge) ainsi qu’un rituel de fin pour clôturer la période dévolue à un conte. Nous avons pris régulièrement des photos pour leur consti-tuer un album souvenir et ainsi permettre aux enfants d’en garder une trace.De plus, pour transmettre et sensibiliser les parents à ce choix de thème, nous avons fait appel à une intervenante lors de la réunion de parents afin aborder la symbolique des contes.

Pour conclure, à travers ce thème nous avons pu toucher les différents domaines de développement de l’enfant en pro-posant des activités variées. Le conte a permis de mettre l’accent sur le symbolique, le langage, la mémorisation et le développement psychologique de l’enfant de manière globale.La répétition des lectures a eu de nombreux effets positifs.

Les contes sélectionnés sont :

• Les 3 petits cochons• Les 3 brigands• Roule Galette• Le petit chaperon rouge

• La petite poule rousse• Boucle d’or et les 3 ours• Hansel et Gretel

Pour illustrer voici un exemple d’activité par conte :

• Les 3 petits cochons : activité manipulation avec de la terre glaise, de l’eau et des cochons en plastique

• Les 3 brigands : chasse au trésor dans le jardin

• Roule galette : confection d’une galette des rois supervisée par notre cuisinier des Franchises

• Le petit chaperon rouge : mise à disposition de capes, paniers, masques de loup pour le jeu symbolique

• La petite poule rousse : fabrication d’un masque de poule

• Boucle d’or et les 3 ours : activité de classification sur les différentes grandeurs

• Hansel et Gretel : collage collectif représentant une sorcière.

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SORTIES AU MUSÉE D’ARTET D’HISTOIRE

QUEL EST LE PROJET ?

Organiser de manière régulière, environ deux fois par mois, des sorties au musée d’art et d’histoire pour les enfants de deux ans et demi à quatre ans.

Une de nos missions, en tant que professionnelles de l’enfance, est d’offrir aux enfants une porte d’accès à la culture, à l’art ainsi que de nourrir culturellement les enfants.

Le but de ce projet est de passer un moment agréable, sans précipitations et riche en découvertes.

Il est important d’informer également les parents de ce projet, afin qu’ils soient sensibilisés et qu’ils puissent, s’ils le souhaitent, aller aussi au musée avec leur enfant.

OBJECTIFS DES SORTIES AU MUSÉE

TITRE DU PROJET Le conte

Personne de contact Anne Duruz, responsable du secteur petite enfance des Charmilles [email protected]

L’enfant réécoute l’histoire plusieurs fois avec toujours autant de plaisir et peut ainsi se l’approprier à son rythme.En outre, les enfants ont été sensibilisés à l’importance de livre et au respect de celui-ciEnfin, l’équipe éducative a eu beaucoup de plaisir à traiter ce thème et s’est investie pleinement en faisant appel à sa créativité !

… ILS PASSÈRENT UNE ANNÉE RICHE EN RÉFLEXION ET EURENT BEAUCOUP DE PLAISIR.

• Éveiller le regard et avoir accès à l’art et la culture

• Découvrir un lieu, le musée : une architecture, la grandeur de l’espace, la hauteur du plafond les escaliers, les sols, les matières : pierre, marbre, bois, tapis, etc.

• Nourrir la créativité

• Observer, décrire, imiter, comparer des objets et tableaux

• S’imprégner des lieux.

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DÉROULEMENT D'UNE SORTIE Les enfants doivent prendre du plaisir à faire ces visites :

Règles importantes:

TITRE DU PROJET Sorties au musée d’Art et d’Histoire

Personne de contact Catherine Favario, responsable du secteur petite enfance de [email protected]

LE CONTEXTE

La crèche familiale offre à l’enfant un accueil individualisé et continu au domicile de l’assistante de crèche familiale, ainsi qu’un accueil régulier de suivi au sein de la crèche. Cette struc-ture permet à l’enfant d’évoluer dans un cadre familial ouvert sur un environnement collectif. La crèche familiale « La Flottille » emploie 20 assistantes qui accueillent à leur domicile 65 familles, soit environ 70 enfants.L’espace de jeu de la crèche est organisé et animé par les édu-catrices et reçoit les enfants par groupe de 15/18 en tournus une à deux fois par semaine.

L’IMPULSION

Il vient dans la continuité d’un précédent projet qui était de proposer aux assistantes de récolter dans une « boîte à tout » divers matériaux trouvés dans la nature, lors des sorties quoti-diennes avec les enfants, et de partager les trouvailles pour les utiliser en bricolage à domicile ou à la crèche.L’équipe a eu envie de prolonger cette initiative très appréciée en la proposant à tous.

POURQUOI

Chaque année, nous proposons une fête au parc des Eaux-Vives au mois de septembre afin de réunir anciens parents, nouveaux parents, assistantes et équipe éducative.Chaque famille a un lien privilégié et quotidien avec son assis-tante et vient plus sporadiquement à la crèche. L’échange des collectes et des divers ramassages permet de créer un lien entre tous les partenaires autour d’un même projet.

RENCONTRE AUTOUR D’UNE ŒUVRE ÉPHÉMÈRE

• Maximum trente minutes et petits groupes de six enfants

• Choisir au préalable une salle de tableaux à visiter. S'adapter à l'envie des enfants

• S'arrêter sur ce qu'ils voient, prendre le temps

• Échanger, discuter, observer, comparer, etc.

• Marcher (ne pas courir)

• Ne pas toucher aux statues et aux tableaux : regarder avec les yeux

• Rester ensemble, ne pas s'éparpiller

• Parler doucement (ne pas crier).

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COMMENT

Depuis la rentrée d’août, le projet a été partagé avec les assis-tantes qui l’ont transmis aux familles.Une invitation a été proposée aux familles en leur demandant de bien vouloir collecter, ramasser avec leurs enfants différents matériaux.Nous nous sommes retrouvées avec un stock conséquent de petits cailloux, coquilles d’escargots et marrons en tous genres…

LES PARENTS

Après avoir malheureusement été reportée en raison d’une mé-téo peu clémente, notre fête a finalement pu se dérouler le 17 septembre 2012.Les éducatrices ont préparé, classé, calibré tous ces trésors. Elles ont créé un espace de création libre sur de grands cartons. Les parents, les enfants, les assistantes ont pu participer à la création de cette œuvre éphémère.Il nous reste de jolis clichés et le plaisir d’avoir partager ce mo-ment privilégié.

TITRE DU PROJET Rencontre autour d’une œuvre éphémère

Personne de contact Christine Bourge, adjointe pédagogique de la crèche familiale La Flottille, secteur petite enfance des Eaux-Vives [email protected]

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L’IMPULSION

Suite à une formation continue commune sur l’art en crèche, nous avons décidé bien que nous ne travaillions pas au sein du même groupe d’enfants, de mettre en place un projet que nous avons nommé: « Fratries Artistiques ». Il s’est déroulé sous forme d’ateliers hebdomadaires dans la salle de créativité à l’écart du reste du groupe.

POURQUOI ?

Il nous tenait à coeur d’organiser des rencontres entre enfants de la même famille pour partager une activité créative, il y avait des fratries de tous âges, des bébés aux grands.

FRATRIES ARTISTIQUES

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COMMENT ?

Chacune des fratries s’est rencontrée afin de réaliser une fresque. L’idée de départ s’orientait en deux étapes: le collage et la peinture. Pour les 2-4 ans nous avons restreint le matériel pour proposer aux fratries «grands-bébés» de la peinture en « body-painting » , de la pâte à modeler ou de la peinture.Nous avons choisi préalablement divers thèmes afin de proposer différents matériaux aux enfants. Le résultat = une fresque par famille papier / recyclage / alimentaire / tissus / nature.

LES PARENTS ?

Le 19 juin 2012, nous avons invité les parents des fratries au pre-mier vernissage de la crèche pour admirer les oeuvres de leurs petits artistes.Le lendemain, les groupes ont également pu visiter l’expo. Ce projet nous a demandé beaucoup d’organisation et d’ajuste-ments des équipes mais nous avons eu énormément de plaisir à réaliser et à vivre cette belle aventure.

TITRE DU PROJET Fratrie artistique

Personne de contact Cornelia Cuniberti, directrice de la crèche des [email protected]

Quel est le projet ?Ce projet met en place des moments variés de rencontres entre parents en fin de journée, afin qu’ils soient plus accessibles, en diversifiant les moments et en les espaçant sur l’année.

Exemples de moments de rencontreparents-enfants-équipe éducative :

INITIER DES ESPACES ET DES MOMENTS DE COMMUNICATION ET DE RENCONTRES ENTRE PARENTS

• Éveil aux livres standard

• Éveil aux livres avec les livres de la maison dans la langue maternelle et/ou paternelle

• Éveil aux livres géant avec tous les groupes d’enfants de la crèche

• Atelier cuisine

• Atelier peinture

• Goûter où les enfants préparent à manger pour eux et leurs parents lors d’ateliers cuisine

• Goûter où les parents amènent quelque chose à manger et à boire

• Inviter les parents à partager leur talent : guitare, piano, chant, jonglage, pompier, etc.

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TITRE DU PROJET Initier des espaces et des moments de communication et de rencontres entre les parents

Personne de contact Catherine Favario, responsable du secteur petite enfance de [email protected]

POURQUOI DES ÉCOGESTES ?

Ce projet a été créé en 2011 par l’équipe pédagogique de l’EVE du Val d’Arve, en collaboration avec le Service de l’urbanisme, le Service des affaires culturelles et de la communication de la Ville de Carouge et une illustratrice. Ce projet a obtenu la Distinction cantonale du développement durable en 2012. www.adele.barnabe.voilà.net

Il est actuellement en place dans toutes les institutions de la petite enfance carougeoise, et prochainement dans certaines crèches de la Ville de Genève (en collaboration avec le Service de la Petite Enfance de la Ville de Genève) et ainsi que dans les écoles de Carouge (en collaboration avec le Département de l’Instruction Publique).

CE PROJET CONSISTE À L’ÉLABORATION ET À LA MISE EN PLACE D’UN MATÉRIEL PÉDAGOGIQUE, DE MANIÈRE À AMENER L’ENFANT À :

• adopter certains écogestes afin d’économiser l’eau et le papier

• prendre conscience de l’impact de son comportement sur l’environnement.

Ce matériel pédagogique se compose d’autocollants avec 6 mes-sages différents, d’une histoire sous forme interactive en format kamischibai, d’une affiche récapitulative « Les petits écogestes d’Adèle et Barnabé pour une planète verte », d’une charte « Je m’engage avec Adèle et Barnabé pour une planète verte » sur laquelle les enfants peuvent accoler leur empreinte, et d’une affiche pour les bacs de récupération de papier.

LES ÉCOGESTES D’ADÈLE ET BARNABÉ

EXEMPLE D’ATELIERS CUISINE ORGANISÉS CETTE ANNÉE

Quatre ateliers cuisine ont été mis en place au mois de février : mardi, mercredi, jeudi et vendredi de 16h45 à 17h30. Les parents avaient la possibilité de s’inscrire sur des feuilles affichées sur la porte d’entrée de la salle. Six places par jour étaient disponibles. Deux recettes étaient proposées. Tous les ustensiles et les ingrédients étaient à disposition. Une éducatrice était présente.

RÉSULTAT DES ATELIERS

Les parents ont participé à la réalisation de la recette commune : rires, plaisir, échanges verbaux, non verbaux et dégustation. Des discussions plus approfondies aussi ont eu lieu. Les parents étaient contents de participer. Dix-neuf parents sur vingt-quatre se sont inscrits.

OBJECTIFS DU PROJET

• Offrirauxparentsdesmomentsd’échangesautresque ceux du pas de porte de la salle de vie

• Permettreauxparentsdetisserdesliensentreeux

• Leurpermettredepartagerdesactivitésetdesmoments de la journée avec leur enfant

• Inclurelesparentsd’uneautremanièreetdavantage à la vie de la crèche

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C’est ainsi que sur des pictogrammes autocollants placés dans divers lieux, Adèle et Barnabé, les deux personnages, expliquent quelques gestes clés à adopter : robinet à fermer lors du brossage des dents et le lavage des mains, distinction entre les boutons-poussoir de la chasse d’eau, usage modéré du papier (essuie-mains, rouleaux de papier hygiénique).Sur une période test, une diminution significative de l’eau et du papier a été observée.

Les compétences de chaque enfant sont reconnues et valorisées au travers de leur activité spontanée. C’est dans une propre autonomie de pensée et de mouvement qu’il est sensi-bilisé à ces écogestes, modifiant ainsi son comportement, sans autres stimulations précoces particulières. Concrètement, tant individuellement que collectivement, les enfants dans les multiples séquences au quotidien, pensent, parlent, agissent par eux-mêmes dans une optique d’ajuster leur comportement afin d’économiser les ressources de la planète. De plus des liens se sont renforcés entre les professionnels de la petite enfance d’autres communes ainsi qu’avec les enseignants des écoles, en collaborant dans une confiance partagée et en permettant d’améliorer notre connaissance mutuelle de nos champs professionnels respectifs.

La notion d’autonomie est au cœur de ce projet qui exprime le lien indissoluble entre éducation et citoyenneté. C’est une démarche incluante, dans le sens où l’avis des enfants, des parents (par le biais de questionnaires) et des professionnels des autres institutions de la petite enfance carougeoise a été sollicité, en plus de celui des partenaires du groupe de travail.

*Nous entendons par « autonomie », la volonté d’apporter un cadre sécurisant à l’enfant qui lui permette et lui offre la possibilité d’aller « explorer le monde qui l’entoure » ainsi que « les relations » de manière de plus en plus autonome. Il devient ainsi acteur de son développement et est poussé par sa curiosité naturelle vers la découverte.* (Extrait de notre projet pédagogique)

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ACTIVITÉS MOTRICES ET SENSORIELLES AUTOUR D’UN BAC À SABLE

PROJET

Un bac à sable itinérant dans le secteur Université (2 mois dans chaque site)

RÈGLES D’UTILISATION

6 enfants + 1adulte ou 8 enfants + 2 adultesDurée : 45 min-1h00

TITRE DU PROJET Les écogestes d’Adèle et Barnabé

Personne de contact Isabelle Dupuis, directrice multi-sites de l’EVE de la Fontenette et de l’EVE du Val d’Arve [email protected]

• Les enfants se déshabillent / s’habillent dans un espace différencié / posent leur habits dans un bac personnel pour marquer un avant / après exploration

• Maillot de bains à disposition

• Ne pas jeter le sable, attention aux yeux

• Construire et respecter la construction de l’autre

• Respecter le corps de l’autre

• Respecter l’espace de l’autre

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RÔLE DE L’ADULTE

OBJECTIFS

Offrir une activité sensori-motrice :

DÉROULEMENT

• Expérimenter le sable sec et /ou humidifier le sable avant l’activité

• Utiliser le corps comme outil avant de proposer le matériel de relance

• Musique d’ambiance (CD)

CAISSE DE MATÉRIEL DE RELANCE

Balles rink hockey (balles à trous), boules de lessive, coquillages, pelles, râteaux, cuillères, petits pots, etc.; Avoir plus de matériel que le nombre d’enfants présents.

• Aider les enfants à entrer dans le bac mais ne pas les forcer

• Proposer des actions

• Jouer avec les enfants / avec le sable / pédagogie participative

• Etre dans le bac avec les enfants ou assis sur le bord, pieds nus

• Soutenir l’activité

• Soutenir l’imitation- socialiser les actions

• Passer de l’individuel au collectif en lien avec les capacités des enfants

• Remplir/vider• Construire/détruire• Cacher/trouver• Rassembler/éparpiller

• Faire glisser• Courir/tomber par terre• Éveiller la créativité, la curiosité, l’imagination

RÉSUMÉ

Tous les enfants ont à construire une représentation de leur corps dans l’espace, à s’approprier une sensation de limite cor-porelle. Ce long processus est fait d’explorations sensorielles multiples qui progressivement s’intègrent et s’organisent. Le jeu de l’enfant, son plaisir, sa créativité sont ses outils de base.

L’enfant aime la répétition et profite grandement de pouvoir explorer plusieurs fois la même chose, il peut aussi parfois s’ennuyer et observer, l’enfant apprend aussi en regardant les autres jouer.

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POUR LES ADULTES

Observer le jeu de l’enfant dans le bac à sable nous permet de récolter des informations sur :

HISTORIQUE

Ce projet de secteur, visant à toucher les trois sites à tour de rôle, a pris forme suite à une période testée dans une des structures.

La conception et l’organisation matérielle ont été amenées par un éducateur travaillant sur un des sites. Fort de l’expérience positive vécue dans une des crèches, il a été décidé, lors d’un colloque de direction, d’aborder plus précisé-ment avec les équipes éducatives les aspects plus théoriques de cette activité et de se retrouver autour d’un projet commun.Après un travail de collaboration avec la psychomotricienne SSEJ référente de notre secteur, nous avons organisé un colloque de secteur pour présenter le travail qui allait être effec-tué autour de cette nouvelle activité.Après une présentation illustrée de photos, un espace de discus-sion et de réflexion chaque personne a reçu un document avec des objectifs, une fiche technique et une bibliographie.Le but de ce flyer est de permettre aux enfants qui utiliseront le bac à sable dans d’autres lieux que ceux de leurs sites de se retrouver avec les mêmes règles d’utilisation.

La mise en place de ce bac à sable géant a demandé de l’organi-sation « humaine » tout en restant modéré en terme de coût. Les trapèzes au nombre de 6 existaient déjà dans deux sites, il fallait rajouter à cela une grande bâche en plastique solide, du scotch large et des sacs de sable….beaucoup de sacs de sable….

Le résultat est de taille, il faut aussi penser à un espace pouvant accueillir ce bac à sable de 2,7 mètres sur 2,7 mètres environ.

Une salle de créativité, un large espace dans un couloir ou une salle d’activités ont été privilégiés par les équipes éducatives, ce qui a forcément impliqué que ces espaces ont été bloqués pendant les deux mois d’expérience.

• Sensibiliser les équipes éducatives au jeu dans le sable et soutenir la réflexion pédagogique

• Développer des outils d’observation du jeu exploratoire de l’enfant

• Amener une compréhension de la construction de l’enfant dans ses aspects de moi corporel, de contenance et de permanence, prémices à la pensée symbolique

• Son plaisir sensori-moteur ! Que fait-il concrètement ?

• La construction de son schéma corporel et de sa perception d’une permanence de son propre corps, de l’identification d’une enveloppe corporelle fermée, d’un corps contenant

• Son plaisir sensoriel au contact du sable

• Son investissement du dedans/dehors, investissement d’une intériorité et d’une extériorité

• La gestion de ses émotions et ses capacités d’alterner entre des jeux de décharge et des moments d’intense concentration

• Sa construction des permanences en effectuant des transformations d’aller/retour (remplir/vider, construire/casser, cacher/trouver, être dedans/être dehors, courir et tomber par terre)

• Ses ajustements dans la socialisation, le respect de l’autre, l’imitation, la collaboration

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RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

L’enfant, une approche globale pour son développement. Joanne Hendrick. Presses de l’Université du Québec 1993

Le développement de l’enfant de la naissance à 7 ans. Approche théorique et activités corporelles. Josianne Lacombe. De Boeck 2006

Jouer… Le jeu dans le développement, la pathologie et la thérapeutique. Sous la direction de Fabien Joly. Editions In Press 2003

Ecologie développementale des premières interactions entre enfants : effet des matériels de jeu. Anne-Marie Fontaine. PUF Enfance 2005. www.cairn.info/revue-enfance-2005-2-page-137.htm

La méthode Aucouturier. Fantasmes d’action et pratique psychomotrice. Bernard Aucouturier. De Boeck 2005

Intégration motrice et développement psychique, une théorie de la psychomotricité. Suzanne Robert Ouvray, Desclée de Brouwner 2002

Psychomotricité, autisme et psychoses, autour d’un bac de graines. Solveï Levasseur. Article tiré d’Intervention en psychomotricité, un mouvement vers soi et les autres. Edition CSPS 2008

Soigner les enfants violents. Maurice Berger. Dunod 2012

TITRE DU PROJET Activités motrices et sensorielles autour d’un bac à sable

Personne de contact Martine Saillant, responsable du secteur petite enfance de l’Université[email protected]

MOTIVATION AU PROJET

Le projet de l’école des mamans est né à l’initiative de l’UAC de la Jonction qui a cherché à répondre à la problématique de l’intégration de femmes issues de la migration, en projetant la mise en place de cours de français, à l’image de la démarche ini-tiée préalablement par l’école de Pâquis centre et de l’école de l’Europe. Les secteurs petite enfance des Bains et de l’Université - et notamment leurs jardins d’enfants respectifs - se trouvent confrontés quotidiennement à la question de l’intégration sociale d’enfants allophones. Dans ce sens, leurs directions ont accueilli avec enthousiasme cette initiative, car elle répond en partie aux besoins de ces mamans qui ne comprennent ni ne pratiquent le français. De plus, cette population se trouvant souvent en situa-tion d’isolement et de précarité, sans occupation professionnelle, (soit une absence d’ancrage ou de points de repères au sein du tissu social genevois), la possibilité d’appréhender la langue française et les codes et usages en vigueur dans notre société, apparaît comme le moyen privilégié d’aide à l’intégration.

Ainsi, un comité de pilotage, composé des directions des écoles du quartier de la Jonction, du secteur petite enfance des Bains et du secteur petite enfance de l’Université, ainsi que des UAC, a été créé en 2011. Désireux de mener cette démarche sans créer de nouvelle association, l’association « Tierra incognita » - basée à la Jonction et portant une expertise importante en matière d’intégration a été sollicitée pour mener ce projet.

L’ÉCOLE DES MAMANS

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OBJECTIFS DU PROJET

• Permettre aux mamans de mieux suivre la préscolarité ou scolarité de leurs enfants par une meilleure connaissance du système scolaire et institutionnel genevois, en : ∆ Encourageant et favorisant le lien famille- école ou IPE ∆ Créant des ponts entre IPE ou école et familles par l’intermédiaire des documents (circulaires, fiches d’inscritption...) • Encourager l’apprentissage du français de base pour une catégorie de la population isolée et souvent mal instruite, en : ∆ Permettant aux mamans allophones en situation d’isolement et de précarité de s’approprier les documents et directives transmises par l’institution ∆ Sensibilisant les mères allophones à l’importance de l’apprentissage de la langue française pour leur enfant • Favoriser l’échange interculturel entre les mamans et rompre l’isolement dans lequel elles se trouvent, en : ∆ Facilitant les rencontres et les échanges entre les mamans du quartier par l’intermédiaire de la vie scolaire vécue par leurs enfants ∆ Valorisant les compétences spécifiques et individuelles de chaque maman en favorisant les interactions, notamment par l’intermédiaire de repas confectionnés par les participantes et qui consiste à inviter les personnes concernées par le projet comme les enseignants, les directeurs

• Augmenter l’égalité des chances des enfants par une meilleure appropriation du système de la part des mamans, en : ∆ Permettant une meilleure maîtrise de la langue française et des codes sociaux en vigueur

BREF DESCRIPTIF DU CONTENU ET DÉROULEMENT FORMEL

« L’école des mamans » a lieu dans les locaux du parascolaire de l’école du Mail. Ce choix s’est focalisé sur une institution scolaire pour permettre une mise en confiance des familles concernées. En effet, l’école étant reconnue comme un lieu valorisé et sécuri-sant, les femmes peuvent se rendre à ces cours sans réticences de la part de leur famille.

Deux salles sont prêtées par l’école et le parascolaire. Dans l’une les mamans suivent le cours et dans l’autre, les enfants non scolarisés sont accueillis sous la surveillance d’une animatrice de l’association « Tierra incognita ». Le fait de proposer un accueil pour ces en-fants évite d’entraver la régularité de la présence des mamans.Les cours sont donnés deux fois par semaine à raison de deux heures, de 9h à 11h. Les mamans peuvent suivent le cours du-rant deux années consécutives. Un tournus est ainsi assuré.

TITRE DU PROJET L’école des mamans

Personne de contact Martine Saillant, responsable du secteur petite enfance de l’Université[email protected]

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Avec les compliments de l’ACIPEG

Association des Cadres des Institutions de la Petite Enfance GenevoiseCase postale 20121211 Genève 2www.acipeg.ch

Genève, novembre 2014

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