Embed Size (px)
Citation preview
A la découverte de
l’île Chambod
Bienvenue sur le sentier de l’île Chambod !
Emplacement des bornes
Suivez-moi !
Bonjour à tous et bienvenue sur le sentier de l’île Chambod. Je suis une habitante de l’ancien hameau de Chambod, aujourd’hui englouti par les eaux. Je vais vous servir de guide : vous découvrirez, au fil de notre balade, la richesse écologique de cette île mais aussi son histoire : l’île Chambod, en effet, est le vestige d’une mémoire collective dont nous sommes, nous les anciens, les derniers témoins.
BORNE 10Usages de la rivière
BORNE 9Lande à buis
BORNE 8Lône
BORNE 7La force de la rivière d’Ain
BORNE 6Animaux du bord de l’eau
BORNE 5Formation géologique
BORNE 4Prairie sèche
BORNE 2Activités agricoles
BORNE 1Histoire du site
Panneau accueil
BORNE 3La vie au hameau
P2B3B6
B2
P3..........
P2B3B6
B2
P3..........
Des bornes numérotées jalonnent le sentier. Elles nous serviront de points de halte.
2 3
BORNE
1L’île Chambod est une île artificielle de 20 hectares formée en 1960, année de la mise en eau du barrage d’Allement qui a fait monter le niveau de la rivière de 20 mètres.
Le village de Chambod était construit sur une pente. Il comprenait deux quartiers : le quartier du haut et le celui du bas. Ce dernier était souvent inondé.
Voici le hameau de Chambod dessiné de mémoire par Mme Chabot, ancienne habitante des lieux.
Mon village au fond de l’eauSe souvient des heures si prochesQuand volait, dans le jour nouveau, Le son joyeux de ses cloches.Mon village au fond de l’eauSe souvient du bruit des enclumesDont j’entends encore les échos, Vibrant sous un manteau d’écume.Et la voix des peupliersJamais, jamais je n’ai pu l’oublier. Tant de souvenirs engloutisDorment là, sous l’onde isolée, Depuis qu’un barrage mauditA noyé ma verte vallée. Mon village au fond de l’eauSe souvient de choses jolies, D’un amour qui fut si beau, Soleil de toute ma vie... [...]
Mon village engloutiCharles Trenet - 1963
Le saviez-vous ? Au moment du déménagement du
hameau, nous étions cinq familles, une trentaine de personnes, une quarantaine
de vaches et autant de volailles.
Histoire del’île Chambod
Chantons !
P2B3B6
B2
P3..........
Le hameau de Chambod se trouvait sur la rive droite de la
rivière d’Ain, en face du hameau de Merpuis.
Ce “village au fond de l’eau” que chante Charles Trénet pourrait être le Hameau de Chambod...
Connaissez-vous d’autres villages français engloutis par les eaux ?
Ils sont multiples. En voici quelques-uns : Bairon-Mont-Dieu (08), Chantecoq (51), Naussac (48), Savel (38), Les Salles-sur-Verdon (83),
LE HAMEAUDE CHAMBOD
La L
ône a
ctue
lle
Rivi
ère
Vers
Mer
loz
Vers HautecourtNouvel emplacement de la Croix
4 5
P2B3B6
B2
P3..........
Les activités agricoles
Lecture de paysageIl y a 50 ans, les familles de Merpuis et du hameau de Chambod cultivaient la vigne. Beaucoup possédaient également leur petit troupeau de vaches laitières, de chèvres et de moutons. Le lait était vendu à la coopérative de Serrières-sur-Ain puis transformé en emmental.
A partir des années 70, les champs sont peu à peu abandonnés et la forêt gagne du terrain. On parle alors de déprise agricole. Aujourd’hui, le paysage est surtout composé d’arbres et d’arbustes. Les anciens pâturages sont en friche.
Maisons agricoles traditionnellesObservez cette photo prise à l’époque où le hameau de Chambod existait encore. L’architecture des maisons était notamment adaptée aux activités agricoles et aux matériaux locaux.
Le saviez-vous ? Un paysage se lit comme un livre : les éléments qui le composent sont des chapitres qui nous révèlent les
composantes naturelles et culturelles qui peu à peu l’ont façonné.
Regardons maintenant autour de nous et lisons ensemble...
Les bêtes étaient rassemblées au
rez-de-chaussée.
On y entrait par le 1er étage grâce à
un escalier extérieur.
Du bois, du maïs et parfois du tabac étaient entreposés à cet endroit pour les faire sécher à l’abri des rats et de la pluie.
Paysage d’aujourd’hui
Toit en avancée de 1 à 2 mètres protégeant de la pluie.
Les murs étaient construits en pierre de taille extraite des carrières calcaires voisines.
QuizzLa friche se transforme en forêt. Et ensuite ?
1 - La forêt reste toujours la même.
2 - La forêt devient de plus en plus touffue et les arbres sont tellement serrés les uns contre les autres que personne ne peut plus y entrer.
3 - La forêt évolue : certains arbres meurent ou tombent et de petites clairières se forment. La friche reprend et se répand jusqu’à ce que les arbres grandissent et referment la forêt. Et ainsi de suite...
JeuRemettez les photos dans l’ordre chronologique.
Réponse : 2 et 3 Réponse : 1-C ; 2-A ; 3-B
Dessins tirés d
e la plaq
uette " La dép
rise agricole " DR
AF R
-A, D
IRE
N R
-A, 1994
A
B
C
P2B3B6
B2
P3..........
BORNE
2
Voyez-vous un village au loin ?
Il s’agit de Merpuis. Aujourd’hui, il est constitué de nombreuses résidences
secondaires et d’une grande exploitation
agricole.
6 7
Le saviez-vous ? Pour mesurer la hauteur de la rivière, nous disposions d’un moyen simple : on plaçait un galet (ou un piquet) à un endroit précis sur la berge et il servait de jauge : Si l’eau recouvrait le galet,
cela voulait dire, par exemple, que la rivière était trop haute pour
pouvoir traverser à gué.
A vos proverbes ! Que veut dire ce proverbe :
"Le moulin ne moud pas avec l’eau coulée en bas" ?
1 - On ne revient pas sur le passé
2 - Tout n’est pas toujours possible
3 - A chacun revient sa tâche
Réponse : C’est la proposition 1
P2B3B6
B2
P3..........
BORNE
3
La vie au hameau de Chambod
P2B3B6
B2
P3..........
Pourquoi pesait-on le lait ?
On mesurait ainsi la quantité vendue. L’agriculteur était alors rétribué sur la base
d’une grille de prix déterminée.
Voici le Moulin de Merloz : c’est un moulin à deux roues (l’une pour l’huile, l’autre pour la farine).
En début d’après-midi Il est temps d’emmener les vaches paître. Il faut traverser la rivière. Les vaches traverseront à gué tandis que je prendrai la barque. Je me rends donc sur un petit quai où elle est attachée. C’est là aussi que mes bêtes s’abreuvent.
En fin de matinée Je viens m’enquérir de l’avancée des réparations sur notre station de pompage qui est en panne depuis plusieurs jours. Il semble que ce soir, elle sera de nouveau en état de marche. Ouf !
En milieu de matinée Comme tous les autres agriculteurs, je porte mon lait au pèse-lait du hameau. Il sera transporté à la coopérative de Serrières-sur-Ain qui le transformera en emmental.
Le matin très tôtC’est l’heure de la traite. Elle a lieu au rez-de-chaussée de mon habitation, dans le quartier du haut, où sont rassemblées mes vaches.
Le saviez-vous ? A quelques mètres de vous, se trouve
le réservoir à eau qui était relié à la station de pompage. Aujourd’hui, il n’est
plus en activité. Il était placé un peu en hauteur par rapport au village,
comme il se doit.
Venez ! Je vous emmène passer une journée avec moi. Vous découvrirez comment nous vivions ici, au hameau de Chambod !
En fin d’après-midi Je me rends au moulin de Serrières- sur-Ain avec mon mari pour moudre du blé. Nous passerons également au moulin de Merloz dire bonjour à la famille Modas.
8 9
BORNE
4
Cette prairie était une aire de pâturage avant la mise en eau du barrage. Abandonnée, elle resta alors longtemps en friche. Depuis les années 70, elle est de nouveau entretenue par fauchage. Ce mode d’exploitation permet de conserver une riche biodiversité.
La prairie sèche
Comment reconnaître une orchidée ? • La plante est formée d ’une seule tige
lisse et cylindrique.
• Ses feuilles présentent des nervures parallèles. Elles sont peu nombreuses et sont réunies en une rosette à la base de la plante.
• Chaque fleur possède 3 pétales et 3 sépales. Le pétale du milieu, appelé labelle, se distingue des deux autres par sa forme souvent surprenante et par ses couleurs, rappelant une silhouette d ’animal (ou d ’insectes chez les ophrys). C’est généralement la forme du labelle qui donne leur nom aux orchidées.
Une biodiversité intéressanteIl est important de conserver cette prairie sèche car elle abrite une grande diversité d’espèces animales et végétales, en particulier des orchidées.
Des fleurs...Orchis pyramidalis
Oeillet des Chartreux
Orchis militaris
Ophrys Apifera
Des papillons...Les prairies sèches constituent un habitat privilégié pour les papillons. Il faut les préserver car ils contribuent à la pollinisation de nombreuses espèces de plantes et sont un maillon indispensable de la chaîne alimentaire. Nombre d’espèces d’oiseaux ou de chauves-souris, en effet, dépendent des chenilles pour s’alimenter.
Le saviez-vous ? On compte dans le monde environ 150 000 espèces de papillons, dont 87% sont des papillons de nuit !
Le saviez-vous ? Le labelle de certaines orchidées est un leurre visuel sur lequel les
insectes butineurs mâles tentent de s’accoupler. Le pollen de la fleur se
collera sur eux et lorsqu ’ils iront butiner une autre fleur, il la fécondera involontairement. Certaines orchidées diffusent même une odeur imitant à la perfection les phéromones sexuelles
émises par les femelles insectes ! De la même manière, les mâles ainsi attirés se poseront sur la fleur dont le pollen
sera transporté ailleurs !
Le saviez-vous ? Les plantains ont des propriétés antibactériennes et astringentes.
Ils servent de pansement d’urgence : en cas de blessure ou de brûlure
d’orties, froissez une feuille fraîche de plantain entre vos doigts et
appliquez-la sur la plaie, du côté des nervures. L’autre côté de la feuille soulage les maux blancs de toute
sorte (coups, bosses, entorses, etc.)
A vous ! Jeu de la catapulteAvec du plantain lancéolé que vous trouverez facilement dans la prairie, créez une catapulte.
Pliez la tige
Passez la queue par dessus et ramenez-la par derrière
Tirez !
Prenez la tige de plantain
1 2
3
4
Ce type de prairieest dite "sèche" car
les espèces trouvées s’accomodent d’un
milieu sec.
10 11
L’eau, le calcaire,le karstLecture de paysageArrêtons-nous un instant et regardons le paysage. Il est typique du Bugey.
Voyons d’un peu plus près...
Formation géologiqueVous le constatez autour de vous : la géologie du Bugey est dominée par des formations calcaires qu’on désigne aussi sous le nom de “karst”. Ces reliefs sont dûs à l’action de l’eau sur la roche calcaire.
Quelques phénomènes karstiques
Et à nos pieds...
Sur l’île Chambod, il y a une falaise. Le sentier passe au-dessus. Vous pourrez ainsi en observer les fissures (ou diaclases). Regardez aussi la forme de la roche, toute en rondeur, due au travail de l’eau sur le calcaire.
Observez où sont vos pieds : sur la roche ou sur un sol quasi absent. Cela est typique en massif calcaire ; on parle de roche affleurante. Un sol peu épais voire absent crée des conditions pauvres et sèches pour la végétation qui doit s’adapter (voir borne 9).
Falaise avec fissures verticalesL’action de l’eau crée des fissures qui s’agrandissent au cours du temps.
EboulisLes fissures des falaises, en s’agrandissant, cassent la roche et les fragments tombent.
Végétation qui colonise les éboulis (voir la lande à buis, borne 9).
QuizzA/ Les calcaires sont principalement constitués de : • Carbonate de calcium• Dioxyde de carbone• Ammoniac
B/ En France, les roches calcaires couvrent : • 3% du territoire• 33% du territoire• Plus de 50% du territoire
Elles couvrent une relativement grande surface : le tiers du territoire français
Ils sont principalement constitués de Carbonate de calcaire
Le saviez-vous ? Le mot "karst" trouve son origine
en Slovénie : le Karst est une région calcaire de l’Istrie, où l’eau a modelé un
type de paysage très représentatif.
Illus
trat
ions
: B
T m
agaz
ine
doc
umen
taire
n°1
105
p.1
0
Regardons de près les actions de l’eau sur le calcaire
L’eau (H2O) devient acide en captant le dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère lors des précipitations (pluie, grêle, neige...).
Une fois arrivée sur la roche calcaire, l’eau la dissout et s’infiltre par ses interstices. Les conditions de circulation de l’eau en surface et dans les roches déterminent le relief que prendront les formations calcaires.
BORNE
5Illustrations : magazine BT n°1105 "l’eau, le calcaire, le Karst", fév. 1999
Dans les massifs calcaires, il y a de nombreuxréservoirs d’eau souterraine. Cette eau était facilement
puisée grâce à notre station de pompage.
DolinesLapiaz
Dolinesd’effrondement
12 13
P2B3B6
B2
P3..........
BORNE
6Juste devant vous, sur l’autre rive, il y a une héronnière. C’est un lieu, situé au sommet des arbres, où les hérons font leur nid. Ils s’alimentent surtout de poissons qu’ils captureront dans la rivière. D’autres animaux peuplent les bords de l’Ain. Partons à leur découverte...
Histoire de becs...
Les oiseaux de la rivière d’Ain : mais qui sont-ils ?
Malgré mes couleurs vives, je suis difficile à distinguer quand je suis immobile. Vous aurez plus de chance de m’apercevoir en vol, en criant au-dessus de l ’eau.
Je vis sur l ’eau. Je ne vaissur la terre ferme que pourcouver mon nid et me reposer. Je ne suis pas farouche, vous m’avez certainement déjà vu ici.
Au sol, je cours à une vitesse stupéfiante ! Mes pattes, sur le sol, s’agitent si vite qu ’elles deviennent invisibles. Je prends de vitesse les insectes dont je me régale.
Je suis par excellence un oiseau d ’eau. Je passe toute mon existence à nager et à plonger. Je suis capable de plonger jusqu’à 20 m. de profondeur.
Si vous m ’apercevez, vousadmirerez mon vol : je suis une grande virtuose de la voltige. On compare souvent mon vol vacillant et entrecoupé de petits sauts à celui des papillons.
Je suis grand : je mesure près de 1 mètre. Vous me verrez le plus souvent immobile, posé sur une seule patte, à l ’affût au bord de l ’eau.
Je suis le seul oiseau chanteur capable de plonger sous l ’eau et de nager à l ’aide de mes ailes. Je peux même marcher au fond !
Vous me reconnaîtrezfacilement : je marche enhochant la tête et l’arrière-train. Je vole souvent au ras de l ’eau en lançant un cri perçant.
Je suis le plus grand des rongeurs européens.Je pèse jusqu’à 30 kg ! Je suis un animal nocturne et vis près des cours d’eau où poussent saules, aulnes, peupliers, mon alimentation préférée. Longtemps chassé, j’avais disparu de la vallée de l’Ain mais j’ai été réintroduit et je colonise de nouveau les berges de la rivière.
Ma queue est presque aussi grande que mon corps. Je ressemble beaucoup à mon cousin le castor mais ne pèse que 10 kg au maximum. D’origine tropicale, mon organisme n’est pas adapté au gel comme celui du castor. Lors d’hivers rigoureux, nombre d’entre nous avons la queue qui gèle.
Je suis également un rongeur et un excellent nageur. Je suis beaucoup moins gros que le ragondin mais beaucoup plus résistant. On me considére comme une espèce invasive...Voici mes empreintes. Qui suis-je ?
Le saviez-vous ? La forme du bec constitue une adaptation remarquable des oiseaux. Du plus long au plus court, en passant par le plus recourbé ou le plus effilé, il peut se présenter sous une multitude d’aspects selon les espèces et le type de nourriture consommée. Pour les uns comme le canard, le bec sert à filtrer l’eau ; pour d ’autres à saisir des insectes (hirondelle du rivage, petit gravelot) ou à capturer des poissons (héron, martin-pêcheur, grèbe huppé).
Reliez par une flèche le bec à l’animal correspondant.
Bec en passoire1 a
bBec en pince à épiler
2
cBec en pince plate
3
dBec en harpon4
A=-Martin-pêcheur, B=Hirondelle de rivage, C= Canard colvert, D= Héron cendré, E= Petit gravelot, F= Cincle plongeur, G= Grèbe huppé , H=Chevalier guignette
Le bec du canard (d) filtre la nourriture (passoire), celui du petit gravelot (c) vient chercher les insectes (pince à épiler). Le moineau (a), quant à lui, est granivore : il écrase les graines avec son bec (pince plate). Enfin, le héron (b) harponne le poisson (harpon).
Il s’agit du rat musquéLes mammifères de la rivière d’Ain : attention à ne pas les confondre !
Les Animaux du bord de l’eau
Le castor
Le ragondin
L’animal mystère
a b
cd
e f
g h
14 15
P2B3B6
B2
P3..........
BORNE
7La rivière d’Ain constitue une force naturelle que l’homme a su utiliser pour produire de l’électricité mais qu’il ne peut dompter totalement : face aux crues, que peut-il faire sinon se prémunir de leurs effets ?
La force de la rivière d’Ain
Le barrage d’AllementLe barrage qui a provoqué l’engloutissement du hameau de Chambod se trouve devant vous, à quelques kilomètres. D’ici, vous ne pouvez l’apercevoir. Il a été mis en service par EDF en 1960.
En période de crue, les agriculteurs sortaient les bêtes de leur abri pour ne pas qu’elles se noient et étampaient leur tonneau de vin : c’est-à-dire qu’ils les fixaient pour ne pas qu’ils soient emportés par les flots.
Les cruesAuparavant, les crues étaient fréquentes et fortes. Elles pouvaient avoir des conséquences déplorables pour les riverains.
Auparavant à cet emplacement, il y avait un barrage de prises d’eau de faible hauteur. Il servait à alimenter une petite usine hydroélectrique. Le courant produit desservait un secteur de distribution de la région, dont les soieries Bonnet, situées à Jujurieux.
Le barrage d’Allement aujourd’hui. Il mesure 35 m. de haut et 288 m. de longueur.
Le saviez-vous ? Plus grande est la
différence de hauteur entre la prise d’eau et la turbine, plus importante
sera la production d’électricité.
A vous ! Construisez une roue à aubes...Partons à la découverte de la force hydroélectrique : l’eau coule toujours vers le point le plus bas qu’elle peut atteindre. C’est ce qui fait sa force. Elle peut faire tourner une grosse turbine comme une petit roue à aubes : c’est le même principe !
Matériel : 2 grandes bouteilles d’eau en plastique, 1 boîte de camembert, des pots de petit-suisse, 1 aiguille à tricoter, 1 bouchon en liège, 1 petite voiture.
Prenez les pots de petit suisse et collez-les sur la boîte de camembert vide.
1
Passez l’aiguille à tricoter à travers la boîte à camembert et les deux bouteilles. Attention à ce que les trous soient suffisamment grands.
2
Emmanchez le bouchon à l’extrêmité de l’aiguille autour duquel vous avez préalablement attaché une ficelle reliée à la petite voiture.
3
Faites ensuite couler de l’eau sur la roue à aubes et observez ce qu’il se passe : l’eau va entraîner la roue à aubes qui va elle-même tirer la voiture par l’intermédiaire du bouchon. 4
Quizz1/ Quel est le plus grand barrage du monde ?
2/ Où et quand fut construit le 1er barrage du monde ?
1/ Les Trois Gorges en Chine (il est long de plus de 2km et haut de 100 m.)2/ Le 1ier barrage connu a été construit en Egypte vers 4000 av. JC.
Schéma d’un barrage
L’eau de la rivière monte et va pénétrer
chez moi. Quelles précautions dois-je
prendre ?
Lignes hautetension
Canal d’évacuationde l’eau
Canal d’écoulementde l’eau
Substrat rocheux
Générateur
Centrale électrique
Transformateur
Réservoir
Turbine
16 17
BORNE
8Avec la montée des eaux liée à la construction du barrage d’Allement, la colline de Chambod est devenue une île qui a séparé le lit de la rivière d’Ain en deux, formant un bras secondaire qu’on appelle : lône.
A la découverte de la lône
La lône : un précieux biotope pour les espèces aquatiques
La forêt alluviale (ou ripisylve)La végétation qui pousse au bord des cours d’eau s’appelle la ripisylve (du latin ripa : rive et silva : forêt). Elle est très importante car elle protège les sols de l’érosion. Elle sert également d’habitat aux oiseaux, insectes, petits mammifères, amphibiens et poissons.
La lône constitue une frayère naturelle.
• Une frayère, qu’est-ce que c’est ?
C’est un lieu où poissons et batraciens se reproduisent ou déposent leurs oeufs.
• Pourquoi les femelles choisissent-elles cet endroit pour pondre ?
Ce n’est pas un hasard ! Il y fait plus chaud et la faible profondeur de l’eau empêche les prédateurs de s’y aventurer.
A vous ! "Qui est qui ?" Mettez des noms, grâce à leur description, à ces poissons présents dans la rivière d’Ain.
Gardon : Tête petite, oeil assez gros (iris rouge), nageoires rouges.
Ablette : corps mince, dos bleu-vert, bouche plutôt grande.
Brochet : Gueule longue, aplatie, dotée de 700 dents pointues
Tanche : de forme allongée, peau recouverte d’un épais mucus, de couleur vert à jaune.
1
3
2
4
Réponse : 1= Tanche, 2= Gardon, 3 = Brochet, 4 = Ablette.
A vous ! Voyez-vous une différence dans l’aspect de cette végétation (qui aime l’eau) avec celle qui pousse sur les sols calcaires (borne 9) ?
Réponse : Observez les feuilles, celles-ci sont bien plus tendres. De même, observez la taille des arbres : remarquez-vous comme ils sont plus grands ?
• Ablette• Brochet• Perche française• Perche soleil• Carpe
• Tanche • Truite fario • Gardon • Grémille • Brême
Les poissons de la rivière d’Ain :
Rivière d’Ain LôneÎle Chambod
Frayère à poissons
Forêt alluviale(ou ripisylve)
Les espèces végétales de la ripisylve
Arbustes :
• Aubépine monogyne• Cornouiller sanguin• Prunellier
Arbres :
• Aulne glutineux• Charme• Chêne pédonculé• Erable champêtre• Saule blanc• Saule marsault • Saule rouge
Le saviez-vous ? La préservation des lônes est
très importante car elles constituent des milieux naturels riches et diversifiés propices au
développement de la faune et de la flore. Elles servent également de zones tampon pendant les crues.
Le saviez-vous ?
La rivière d’Ain est classée d’intérêt communautaire :
la qualité de ses eaux faisait d’elle un haut lieu
de pêche. Les poissons constituaient un important complément
alimentaire, pour nous, riverains.
Ne voyez-vous pas encore aujourd’hui des radeaux de pêcheurs,
typiques de cette zone, flotter sur la rivière ?
18 19
La lande à buis
Enquête n°1 : ouvrez l’œil ! Observez les plantes ci-dessous et cochez celles que vous voyez autour de vous...A votre avis, pourquoi ne trouverez-vous pas certaines d’entre elles ?
Avez-vous remarqué ? La végétation identifiée est caractéristique des sols calcaires ; le sol est sec et quasiment inexistant. Cela favorise une végétation typique, comme les églantiers. Ses fruits, appelés cynorhodons, servent à faire de délicieuses confitures. Séchés et réduits en poudre, ils servent en décoction pour des tisanes. Saviez-vous que 100 g de cynorhodons frais ou secs contiennent autant de vitamines C qu’un kg de citrons ?
Enquête n°2 : comment s’adapter ? Associez son rôle à chaque caractéristique de plante…
PrunellierArbuste aux branches épineuses
Genévrier Conifère aux aiguilles vert-bleu
Il fallait entourer A, C, F, G, H. Les autres plantes, arbres ou arbustes ne sont pas adaptés à la sécheresse.
Polypode (Fougère)Feuilles larges en dentelles
b
d
f 1 - Limite la transpiration
2 - Garde l’eau
3 - Capte l’eau
Correction : A-3 ; B-1 ; C-1 ; D-2
bPetites feuilles
vernissées (buis)
aRacines rampantes en surface (thym)
Petites feuilles (aubépine, églantier)
cTige renflée avec des poils (genêt)
d
Espèces végétales remarquables de l’île ChambodLa végétation de l’île Chambod est typique du Bugey : c’est une végétation de milieux secs et calcaires. Les plantes spécifiques des sols calcaires sont dites calcicoles (Buis, Oeilllet des Chartreux).
Sont présents : • Le buis, emblématique de ce milieu• Le genévrier• Le cornouiller sanguin• Le chêne pédonculé• L’aubépine monogyne• Le prunellier• Le thym serpolet • Le genêt ailé• L’œillet des Chartreux
Regardez autour de vous : une végétation dense, adaptée à la sécheresse, parsème les abords du sentier. Menons l’enquête : partons à sa découverte et essayons de comprendre pourquoi ce type de végétation pousse par ici...
Thym serpoletPlante rampante portant de petites fleurs roses
Pin sylvestreConifère élancé au tronc nu
BuisPetites feuilles épaisses ou vernissées
hg
EglantierEspèce voisine des rosiers
Chêne pédonculéFeuilles de 5 à 7 lobes Fruit = gland
a
c
e
20 21
Le rapport des riverains à la rivière d’Ain a beaucoup changé avec le temps. Aujourd’hui, on a du mal à imaginer l’importance du rôle qu’elle a joué. Pour nous, habitants de Chambod, de Serrières-sur-Ain ou de Merpuis, la rivière d’Ain fut tout à la fois un obstacle à traverser mais également une alliée : grâce à la pêche, elle fut une source d’alimentation directe et elle facilita également le transport de marchandises.
La rivière d’Ain et nous
Le transport de marchandises Avant l’arrivée du chemin de fer, le transport de marchandises se faisait par d’immenses radeaux conduits par un maître nautonier (radelier). Il dirigeait une équipe de 6 à 9 hommes qui, munis de “rigues” (de grandes perches servant de rames), orientaient l’embarcation. Celle-ci mesurait autour de 25 m de longueur pour une largeur de 6 à 7 mètres. Ce n’était pas une mince affaire !
Quelles marchandises étaient ainsi transportées ?
La rivière d’Ain était l’auxiliaire d’un commerce d’échange avec la région lyonnaise : les radeliers prenaient à bord du bois provenant du Jura et s’en allaient, portés par les crues, jusqu’à Lyon, terme habituel du voyage.
Il existait plus loin deux ponts mais ils étaient assez éloignés.
Le Pont suspendu de Serrières s/Ain construit en 1834, reconstruit en 1960 suite à l’inondation de la vallée due à la mise en eau du barrage d’Allement.
Le Pont de Poncin, construit en 1882 et rénové en 1986.
La traversée de l’Ain Il y avait deux traversées possibles de la rivière : la barque ou le radeau.
Des radeaux faisaient l’aller-retour entre les rives. On s’en servait notamment pour faire traverser les troupeaux.
Certains riverains disposaient de barques qu’ils guidaient par une perche. On s’en servait également pour aller à la pêche.
Le saviez-vous ? Quand la rivière d’Ain était
suffisamment basse en été, nous la traversions à gué. Avec ses
crues, en effet, les graviers et galets s’accumulaient au même endroit.
Une plage se formait, s’étirait et créait un passage rendant possible une
traversée de la rivière à gué.
Le saviez-vous ? Les crues étaient indispensables :
l’eau devait atteindre un niveau suffisamment élevé avant le départ
des radeaux. On les prévoyait à l’aide d’un récipient (un pluviomètre) mis à la pluie : à partir d’un certain volume d’eau tombée, le débit allait être bon
pour les 24 heures à venir !Source : Au fil de l’Ain... ma belle rivière
Didier JUNGERS Ed. Edith & MoiA vous ! Imagine et dessine ton propre radeau ! Que transporterait-il ?
BORNE
10
22 23
Nous remercions Mme Chabot et M. Béréziat grâce auxquels nous avons pu donner à ce livret toute l’ampleur qu’il méritait. Un grand merci également à toutes les personnes
qui ont répondu à nos diverses sollicitations, notamment aux anciens habitants du hameau de Chambod qui ont eu la gentillesse de partager avec nous leur expérience.
Photos et illustrations :• Page de couverture : Thierry Moiroux • Borne 2 : Sophie Calvet (photo de paysage) • Borne 4 : Sophie
Calvet (oeillet des Chartreux et dessin d’ophrys opifera), Lucile Vourzay (orchis pyramidalis) • Borne 5 : Sophie Calvet (photo et schéma de paysage) • Borne 6 : Fabien Bruggmann et Bruno Fouillat (photos A, D, E,
G, H, castor, ragondin), Denis Dovos (photo B), Lucile Vourzay (photo C), Gabriel Rasson (photo F), Jean-Claude Saulnier (rat musqué) • Borne 7 : Mme Dumas (barrage) • Borne 8 : Pierre Béréziat (lône),
D. Brunet, Adapra (tanche et ablette) • Borne 9 : Sophie Calvet (illustrations enquêtes n°1 et n°2) • Les anciennes photos du hameau du Chambod, celles des moulins Merloz et Sécrétan, des radeaux et
de la barque sont tirées de l’ouvrage de Pierre Béréziat : Cahier n°4 "La rivière d’Ain" éd. 2006.
Conception : Naturama - Pascale LAILLIER avec la participation de Sophie CALVET et de Christophe DARPHEUIL
Réalisation : Empreinte Conseil
Syndicat Mixte Site Chambod 1 rue du 8 Mai 1945 - 01450 PONCIN
Administratif : Tél. : 04.74.37.24.35 - Fax : 04.74.37.20.38 Mobile : 06.37.91.26.07 [email protected]
Office de Tourisme Intercommunal Pays du Cerdon - Vallée de l’Ain 10, Place Xavier Bichat - 01450 PONCIN Tél. / Fax : 04 74 37 23 14 [email protected]
P2B3B6
B2
P3..........
J’espère que la visite vous a plu ! Comme vous avez pu le constater,
l’île Chambod abrite un patrimoine écologique et historique riche et fascinant.
Vous voici de vrais connaisseurs, bravo !
Il est temps maintenant de vous reposer et de vous amuser en profitant des activités
que vous offre l’île Chambod : promenade en bateau, baignade et sports aquatiques.
Quant à moi, il me reste à retourner à mes bêtes !
A bientôt !
naturamala nature et ses acteurs
naturamala nature et ses acteurs
naturamala nature et ses acteurs
naturamala nature et ses acteurs
naturamala nature et ses acteurs
Cyan : 100%Magenta : 50%jaune : 100%Pantone 554C
Typo : Junior Stinky
24
