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Ville d’att et cI’histotrc

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Histoi Ilections

Histoire et bâtimentsLa Fondation Condé, reconnue d’utilité publique, est une desplus anciennes fondations hospitalières de France, Son histoireremonte à 1646 et elle n’a jamais interrompu ses activités depuis.Installée à Chantilly depuis 1723, tour à tour charité, hôpital,hospice, centre gériatrique, elle a traversé les siècles en jouant unrôle de premier plan dans la ville.

En 1646, la princesse deCondé, née Charlotte de

~ Montmorency, fonde une~ charité à Vineuil, qui est à

cette époque le hameau leplus important du domaine de

~ Chantilly (la ville de Chantillyne sera fondée qu’en 1692).Deux Filles de la Charités’installent dans une petitemaison pour s’occuper des« pauvres malades » selon lespréceptes de Monsieur Vincent,comme on appelait de sonvivant le futur saint Vincentde Paul. Il a fondé cettecongrégation en 1633 etchargé mademoiselle Legras, lafuture sainte Louise de Marillac,de recruter et d’instruire sesmembres. La congrégation estconstituée de soeurs séculières,flWçn,,p tnnin,,rc rt~nr,n1np

n’évoluera pas, deviendra ununiforme qui les distinguera.A sa mort, en 1650, la princessede Condé lègue une renteannuelle de 1000 livres àlacharité pour qu’elle puisseperdurer. Mais les temps sontdifficiles et la reine Anned’Autriche, mère de Louis XIVouvre plusieurs fois sa boursepour secourir l’établissementaux abois. A son tour en 1686,le Grand Condé (1621 - 1686),fils de la princesse de Condé,lègue à la charité une sommede 10 000 livres.., qui ne seraeffectivement versée que 32ans plus tard pour des raisonsqui restent obscures. Quand degrands personnages sont invitésau château de Chantilly, il n’estpas rare qu’ils se montrentn,Çn,4rp,-,-v ~ nn0 rl,,n T n,,c

La princesse de CondéNée Charlotte de Montmorency(1594 - 1650), elle appartientà une riche et puissante lignée.C’est la petite-fille du connétableAnne de MontmorencyÀ 16 ans, cette éblouissantejouvencelle séduit Henri IVmalgré elle. À en croire lesHistorieiies de Tallemant desRéaux, le vieux roi est «blessé aucoeur » en l’apercevant dans unballet. Il use de son pouvoir pourla marier à son neveu, le princede Condé + escomptant un maricomplaisant. Mais, s’il n’est guèreamoureux de la belle Charlotte,le prince ne transige pas avec l’honneur. Il enlèvesa propre épouse et fuit à rétranger avec ellepour la soustraire aux avances du roi. Henri IVest assassiné un an plus tard et le couple revienten France. L’innocente séductrice a échappé au« Vert galant» mais sa vie n’en sera pas pourautant plus calme : trahison de son époux enversla reine Marie de Médicis et emprisonnement àVncennesen 1617,eicécudondesonfrêreHen,illdeMontmorency en 1632, an’estation de ses enfantsles princes de Condé, de Conti et la duchesse deLongueville pour Fronde en 1650...Un personnage aux facettes fascinantes.C’est une grande dame, fière de son rang, quiest liée d’amitié avec la reine Anne d’Autriche,épouse de Louis XIII. C’est une mondaine quitient un salon où jeux littéraires, conversationsspirituelles et colportage de cancans font bonménage. C’est une femme déçue par son mari quis’amuse avec élégance dans les bals et les fêtes

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Charlotte de Montmorency,portrait anonyme du

XVIII siècle© Fondation Condé.

Fille de la Charité,d’après une gravure

du XVII siècle.

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Monsieur Vincent et lesFilles de la CharitéVincent de Paul (ou Depaul) estun prêtre d’origine paysanne, nédans les Landes en 1581, mortà Paris en 1660. Il mène unevie de prière, de mortification,de prêche et suscite un élancharitable autour de lui. Il sedévoue particulièrement auxpauvres, aux malades, auxenfants trouvés, aux galériens.Tourné vers l’action, il donneune nouvelle impulsion dès1617 aux Dames de la Charité.Ce sont des femmes de grandesfamilles qui visitent les pauvresmalades à domicile pours’occuper d’eux.En 1633, il fonde les Filles dela Charité et définit ainsi leurmission « Mes filles, vous n’êtespas des religieuses f...) car qui ditreligieuse dit cloître, et les Filles dela Charité doivent aller partout »Elles n’ont « pour monastèreque la maison des malades,pour cellule que quelque pauvrechambre et bien souvent delouage, pour chapelle l’égliseparoissiale, pour cloître les rues dela ville, pour clôture l’obéissance,pour grille la crainte de Dieu etpour voile la simple modestie».« Vous, mes filles, vous vous êtesdonnées à Dieu pour assister les

I lauvres malades f... I comme

Détail du vitrail de saint Vincent de Paul,galerie supérieure du choeur de l’église

Notre-Dame de l’Assomption,Chantilly,189I © M. Savart.

Henri-Jules de Bourbon, prince de Condé,portrait anonyme du XVIII’ siècle© Fondation Condé.

En 1709, le prince Henri-Julesde Bourbon-Condé (1643-1709), petit-fils de la princesse,lègue 1 000 livres de rente etune somme de 12 000 livrespour « augmenter l’édifice ». Il vautla peine de signaler que ce gestesalvateur vient d’un hommeque les Mémoires de Saint-Simondécrivent comme un odieuxpersonnage (n Fils dénatur~ cruelpère, mari teriible, maître détestable,pernicieux voisin, sans amitje sans

amis, incapable d’en avoù;jaloux~

soupçonneux~, inquiet sans relâche,plein de manèges et d’artifices... r.).Le mémorialiste ajoute mêmeque c’est un «fol» car « ondisait tout bas qu’ily avait des tempsoù tantôt ilse crojait chien, tantôtquelque autre bête, dont il imitait les

fa~ons. »

En 1711, Louis XIV~ parlettres patentes*, consacrede l’autorité royale ce legset autorise l’installationd’un hôpital â Chantilly enreconnaissant n lespieusesintentions» de la fondatrice.C’est l’acte officiel qui crée laFondation Condé (même si

bâtiment central est une grandesalle en longueur qui contient12 lits pour les «incurables ».

Une aile en retour abritela cuisine et les logementsdes soeurs. Deux pavillonssont ajoutés pour accueillirl’apothicairerie, la buanderieet des chambres destinées auxmalades. On renonce à uneseconde aile en retour, prévuesur les plans, car elle auraitcoûté trop chcr.La construction va durer delongues années et l’hôpitalde Chantilly, qui succède à lacharité de Vineuil, ouvre sesportes en 1723. C’est le princeLouis-Henri de Bourbon-Condé (1692 - 1740), bâtisseurdes Grandes Ecuries et véritablefondateur de la ville de Chantil13~qui a dirigé ces travaux.

* ~tre~ patentes acce du roi,

enregistré par le Parlement, qui accordeun privilège â un corps ou â un particulier.

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Louis-Henri de Bourbon, prince de Condé, portraitanonyme du XViii’ siècle © Fondation Condé.

En 1736, Louis XV délivrede nouvelles lettres patentes.Elles accordent des droits dedirection et d’administrationau prince de Condé et à sessuccesseurs mais elles précisentque l’institution n’est pasune propriété personnellede la famille. Elles stipulentégalement que l’hôpitalaccueillera principalement les«incurables». C’est l’expressionde l’époque pour désignerles personnes âgées. On les~ ».

Les anciens bâtimentsqui ont abrité l’hôpital puisl’hospice de 1723 aux années1960 existent toujours: l’édificed’origine construit de 1712à I 723, les ailes a’outées en1784-1786 et les différentsagrandissements du XIXsiècle s’offrent aux regards aufond de la place OrnerVallon.Mais la Fondation Condé les arénovés et loués à bail à I’OPACde l’Oise depuis 1984. lIs ontété transformés en logementssociaux.Le mur et le portail d’originequi cachaient l’établissementjusqu’aux années 1970 ontété remplacés par une grille.Aujourd’hui, la Fondation assureses missions gériatriques dansdes bâtiments contemporainsconstruits à l’arrière desbâtiments d’origine.

siècle. Le montant desressources triple de 1736 à1789 Cette prospérité, alliéeà une gestion rigoureuse,permet à l’hôpital de Chantillyd’augmenter régulièrement sacapacité d’accueil. En 1737,on compte 17 incurables, 10lits destinés aux malades, 6 lits

23, CHANTILLY.— La Place de I’Hes~,lcc Cond6

A la veille de la Révolution,le prince Louis-Joseph deBourbon-Condé (1736 -

1818) ajoute deux ailes àl’établissement. Elles sontconstruites sous la direction deLeroy, l’architecte des Condé,de 1784 à 1786. Pour financerces travaux, un prêt de 60 000livres (soit deux fois les revenusannuels de l’établissement àcette époque) est contracté,

L’établissement perd sadirection, son administration,son personnel soignant... etses revenus. Car les fermagesde Bourgogne ne sont pluspayés suite à un litige lié à lasuppression des droits féodaux.La municipalité deChantilly prend en chargel’administration Licl’hospice civil du canton deChantilly (c’est sa nouvelledénomination) qui continue

Chantilly appartient depuis 2007 au réseau nationaldes Villes et Pays d’art et d’histoire. Le Ministère de laCulture et de la Communication attribue ce label aux communesqui animent leur patrimoine. 11 garantit la compétence des guidesconférenciers et des animateurs du patrimoine et la qualité deleurs actions. Aujourd’hui, un réseau de 153 villes et pays vousoffre son savoir-faire sur toute la France.

À proximité...Amiens, Laon, Noyon, Saint-Quentin, Soissons, Beauvais etPontoise bénéficient de l’appellation «Ville d’art et d’histoire ».

Tout au tong de l’année, Chantilly « Ville d’art etd’histoire » vous propose des visites guidées, des atelierspour enfants, des animations pour les familles et des activitéspédagogiques pour scolaires.Retrouvez le programme à la mairie, à l’office de tourisme etsur wwwville-chantifly.fr, www.chantilly-tourisme.com ou www.espritdechantilly.fr.

Si vous êtes en groupe, Chantilly vous accueille toute l’année,sur réservation, pour les visites de votre choix.

~ Renseignements. réservations, visitesde groupest ir Ic .1 ii’i~~n I .h.~n ilk

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Collections

La Fondation Condé possède unqui couvrent toute son histoire,et une magnifiquesiècle, exposés au MuséeSaint-Laurent.

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j constituer l!~harmacie d-.-’ /‘ que les armoiries ont été ajoutéesl’hôpital dejG~antilly. ‘iis. par une seconde main. Les potscommande il azi’ - ar and, ont donc été fabriquées « à la

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Ces pots sont énrecouverte d’unbase d’étain qu~un aspect l~lanc

Chapelle Saint-Laurent, vue extérieure et pots àthériaque de la pharmacie du XVIII’ siècle

© Fondation Condé.

Bibliographie

• Aumale (Henri d’Orléans, ducd’), Histoire des princes de Condé.• Bertière (Simone), Condé, lehéros fourvoyé.• Bitsch (Caroline), Vie et carrièred’Henri li de Bourbon, prince deCondé.• Cazelles (RayrnQfl4), Le d c

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Passé Thermidor, les tensions~ s’apaisent. Un accord est trouvé

avec le fermier de Bourgogneet l’argent rentre à nouveau.

-~ L’hospice recommencepeu à peu à fonctionnernormalement. En 1795, pourla première fois depuis 6 ans,l’établissement accueille deuxnouveaux « cadets ». A partirde 1800, la situation financièreest de nouveau saine. Pendantl’Empire, le nombre des«incurables» augmente.L’hospice redouble d’activitéscharitables en accueillant desenfants abandonnés et enouvrant une salle pour lesfemmes en couches.

A la Restauration, Louis XVIII,par une ordonnance royalede 1815, confirme les lettrespatentes de 1711 et 1736,abolies par la Révolution. Cettereconnaissance légale, toujoursvalide aujourd’hui, correspond

Portrait de la reine Marie.Amélie par LouisHersent, musée Condé - Domaine de Chantilly.© RMN.

à une reconnaissance d’utilitépublique. Louis-Joseph deBourbon-Condé, revenu d’unexil qui a duré 26 ans, retrouvela direction de l’établissementqu’il réorganise. Dès l’annéesuivante, les Filles de la Charitéreviennent, après une absencede 24 ans.

En 1830, Louis-Joseph deBourbon-Condé meurt sanshéritier. Il a désigné Henrid’Orléans, duc d’Aumale(1822 - 1897) comme légataireuniversel. Le cinquième fils deLouis-Philippe (qui devient roides Français la même année)n’a que 8 ans. C’est sa mère,la reine Marie-Amélie, quidirige l’établissement. Elle leréorganise et l’agrandit. Trèsattentive au sort des enfantspauvres, elle installe un ouvroir ~et un orphelinat. Très pieuse, ellefait construire la chapelle Saint-Vincent.

La chapelle Saint-Vincent, vue de la façade sur tplace OmerVallon et vue intérieure© Fondation Condé.

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Le duc dAumo!e gravure anonyme en septem’b~ ~9l4~© Fondation Condé.

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La révolution de 1848 forceles Orléans à l’exil. L’hospiceCondé, qui n’est pas unbien personnel de la famille,continue sa mission avec unautre directeur.Le duc d’Aumale ne revientqu’en 1875. Il reprend ladirection de l’établissement etse monte très actif.Sous son impulsion, la missionéducative de la FondationCondé va prendre une ampleurinégalée.

Dans les dernières décenniesdu xIX~ siècle, environ 350

L’hospice Condé est alors uneruche qui réunit chaque jourprès de 500 personnes, dansune ville qui ne compte que4 200 habitants. Le rôlesocial de l’établissementest considérable. L’hospiceaccueille même à partir de 1875une crèche de 30 berceauxpour les mères indigentes quidoivent travaillet

Le duc d’Aumale meurt sansplus d’héritier direct en 1897.Conformément à sa volonté, lahaute tutelle de l’établissementest confiée à une société civile

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La crèche de l’hospice Condé © Fondation Condé.

Pendant la Grande Guerre,l’hospice Condé accueille etsoigne de nombreux blessés.A partir de 1918,l’établissement se spécialisedéfinitivement et exclusivementau service des personnes âgées.C’est le début d’une périodedifficile : les bâtimentsdeviennent vétustes et lasituation financière estpréoccupante car les terresde Bourgogne rapportent demoins en moins.

A partir de 1949, Henrid’Orléans, comte de Paris (1908- 1999) se consacre à l’hospiceCondé dont il a la haute tutelle.U entreprend un immenseprogramme de réorganisationet de modernisation. Dansles années 60, il prend ladécision d’abandonner lesbâtiments d’origine, inadaptéset inadaptables aux exigencesmodernes, et de construire unestructure neuve sur le terrainque possède l’hospice Condé àl’arrière des bâtiments d’origine.

Les soeurs de la Charité,appelées aussi soeurs de Saint-Vincent-de-Paul

à Chantilly dans les années 1950© Fondation Condé

Faute de vocations, les Fillesde la Charité disparaissent dela Fondation Condé au mêmemoment.

Deux nouveaux bâtiments sontédifiés : une maison de retraiteet une maison médicalisée. Levénérable hospice devient leCentre gériatrique Condé, unétablissement à la pointe duprogrès.

Il accueille aujourd’hui 200,~t n,t-I~fltc flrIc pn

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