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Abstract Vet Le meilleur de la presse vétérinaire internationale pour le praticien www.abstract-vet.com Oct. 2018 VACCINATION RAISONNÉE DU CONCEPT À LA MISE EN PRATIQUE 1 RE PARTIE Supplément VET EXPERT VAC24I18 #51

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Abstract VetLe meilleur de la presse vétérinaire internationale pour le praticien

www.abstract-vet.com

Oct. 2018

Vaccination raisonnéedu concept à la mise en pratique1re partie

Supplément

VET

EXPE

RT

VAC

24I1

8

#51

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Abstract Vet # 51 - supplément | page 3page 2 | www.abstract-vet.com

6préface

|Par Dr Ludovic FREYBURGER

Parler de « vaccination raisonnée » laisserait entendre que depuis que nous utilisons ces petits flacons en verre dans les réfrigérateurs,

cette pratique ne l’a pas toujours été –raisonnée. Et à bien y regarder, les dits « nouveaux protocoles » vaccinaux ne sont pas si innovants que cela. Alors pourquoi concevoir deux numéros spéciaux autour de la vaccination dont ce premier qui traite des sujets ô combien classiques de l’art et pourtant pas toujours si simples à gérer que cela ?

Un premier élément de réponse tient certainement au fait que la France n’a pas connu d’épidémies de maladies infectieuses canines ou félines de longue date. Si la rage a été un challenge des années 1980-1990 dans le cadre d’actions réglementées de police sanitaire, les principales maladies infectieuses canines et félines ont été bon-an mal-an maîtrisées par des vaccins efficaces. À défaut de les éradiquer, ces vaccins ont très fortement participé à en maîtriser l’incidence et la prévalence, rendant alors leur action si utile, trop souvent invisible.

Un second élément de réponse pourrait résider dans le fait que nos confrères ont été confrontés à un très grand développement des sciences vétérinaires. Dans ce contexte, ce qui constitue – encore pour beaucoup – l’activité principale de leur quotidien (la médecine préventive), a pu être relégué à plus tard concernant la formation continue, et la marque d’intérêt dans une pratique quotidienne canine et féline toujours plus technique et spécialisée.

Un troisième élément tiendrait au fait que le modèle économique autour de la relation entre notre profession et nos partenaires pharmaceutiques industriels place le vaccin (et les produits antiparasitaires) au centre du partenariat, nécessaire à la survie

bio expressDr Ludovic FREYBURGERDVM, PhD,Directeur de la Formation Vétérinaire (SantéVet)Enseignant en Immunologie Clinique (en disponibilité) VetAgro Sup – Campus Vétérinaire de LyonConsultant en Médecine Préventive

kde la clinique, qui représente toutefois l’inconvénient de placer ce médicament comme un objet de rentabilité.

En parallèle, la société a évolué, et nous confronte chaque jour, en tant que praticien, au besoin de faire face à un scepticisme ambiant concernant cet acte fondateur de notre profession. La nécessité d’expliquer de plus en plus – et à juste titre – le bien-fondé de la vaccination, de son intérêt, et de son évolution nécessite de maîtriser le discours, tant sur le fond que sur la forme pour pouvoir véhiculer l’information juste. Et si ancrée soit-elle dans notre quotidien, cette pratique évolue, et tend à harmoniser de plus en plus les connaissances scientifiques, avec les obligations réglementaires : les durées d’immunité évoluent dans les RCP (résumé des caractéristiques produits) dictant les règles d’utilisation de ces médicaments particuliers, la réglementation évolue (juin 2018 et arrêté concernant les modalités vaccination contre la rage), les pratiques évoluent (nombreuses recommandations internationales dans le domaine). La profession en a pris conscience et comme souvent, est prête à se (ré-)adapter à cette nouvelle approche.

Ce sont pour toutes ces raisons, que les enseignants de médecine préventive des 4 écoles vétérinaires ont souhaité participer à ce projet de communication autour de la vaccination pour apporter un éclairage construit autour de l’application des dernières recommandations vaccinales. L’objectif est simple : aider nos confrères à mettre en pratique au quotidien une stratégie qui, si elle est toujours d’intérêts premiers pour la population canine ou féline, est mise en place à l’échelle de l’individu, et doit donc lui être la mieux adaptée.]

6sommaire

Abstract VetLe meilleur de la presse vétérinaire internationale pour le praticien

SOCIÉTÉ ÉDITRICEÉditions Med’Com38 quai Henri IV - 75004 PARISTél. : 01 43 45 40 86 - Fax : 01 43 40 65 98www.medcom.frSARL au capital de 300 000 €RCS Paris B 413 599 341Gérant : Laurent Bouhanna

COMITÉ SCIENTIFIQUEKarim Adjou, Geneviève André-Fontaine, Pierre Autef, Jean-François Bardet, Emmanuel Bensignor, Laurent Bouhanna, Monique Bourdin, Didier Boussarie, Sébastien Buczinski, Laurent Cauzinille, Norin Chai, Valérie Chetboul, Pierre Chuit, Christian Collinot, Loïc Commun, Éric Déan, Francis Desbrosse, Jean-Claude Desfontis, Patrick Devauchelle, Valérie Dramard, Xavier Ferreira, David Francoz, Valérie Freiche, Nicolas Girard, Raphaël Guatteo, Hugues Guyot, Christian Hanzen, Dominique Héripret, Juan Hernandez, Jean-Pierre Jégou, Stéphane Junot, Thomas Launois, Gérard Le Bobinnec, Patrick Lecoindre, Xavier Lévy, Geneviève Marignac, Véronique Mentré, Valérie Meunier, Mireille Meylan, Karine Pader, Bernard Paragon, Dominique Péchereau, Frédérique Ponce, Cyrill Poncet, Emmanuel Risi, Françoise Roux, Yannick Ruel, Lionel Schilliger, Brigitte Siliart, Youssef Tamzali, Léonard Théron, Jean-Michel Vandeweerd.

FONDATEURS Dr Laurent Bouhanna, vétérinaireDr Franck Bourdy, vétérinaire

DIRECTEUR DE LA PUBLICATIONDr Laurent Bouhanna, vété[email protected]

ÉQUIPE RÉDACTIONNELLEDr Claire Allgeyer, Vété[email protected] Isabelle Mennecier-Broutin [email protected]

PUBLICITÉIsabelle Rayet - 06 71 92 82 [email protected]

MAQUETTE Emma Chanelles

PHOTOS Couverture : © adobe stockMed’Com sauf mentions contraires

IMPRESSIONBialec, 3 Allée des Grands Pâquis54180 Heillecourt

Ce document est routé avec la revue Abstract Vet N° 51 - Octobre 2018

MENTIONS OBLIGATOIRESN° commission paritaire : 0315 T 91723N° ISSN : 2266-9671Dépôt légal : à parutionRevue mensuelleAbonnement (10 numéros) : 180 €Le numéro : 30 €

Préfacew Dr Ludovic FREYBURGER .....................................................................................................................P.03

cas cliniquesw La primovaccination chez le chiot et le chaton ..........................................................P.04

w Rappel annuel de vaccination d’un chien adulte Quelles problématiques pouvez-vous rencontrer et quelles questions devez-vous vous poser ? ..........................................................P.10

w Les titrages sérologiques avant revaccination chez le chien et le chat :panacée ou fausse bonne idée ? .............................................................................................P.14

w La vaccination contre la rage, un acte réglementé .................................................P.18

La vaccination raisonnée

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Abstract Vet # 51 - supplément | page 5page 4 | www.abstract-vet.com

6 CAS CLINIQUE

La primovaccination chez le chiot et le chaton

Œdipe, chiot labrador, de 2 mois 1 semaine vient d’être acquis par ses propriétaires dans un élevage. Dans le respect de la réglementation en vigueur,

il est identifié et cédé avec son certificat de cession. Un carnet de vaccination est également remis au propriétaire, attestant d’une première injection de vaccins concernant les valences essentielles CHP (Carré, Hépatite de Rubarth, Parvovirose) – DAP (Distemper, Adénovirus, Parvovirus). Quelles sont les questions à se poser face à un cas si courant de consultation de primovaccination ? Les particularités liées au développement du système immunitaire du chiot et du chaton, ainsi que leurs conséquences sur la vaccination du jeune, seront abordées ici afin d’expliciter les protocoles en vigueur recommandés actuellement.

G La période critique, mythe ou réalité ?

Le développement du système immunitaire a lieu in utero avec la mise en place des organes, et des cellules de l’immunité. À la naissance, un chiot et un chaton sont immunocompétents – c’est-à-dire capables de générer une réponse immunitaire lors d’une stimulation antigénique par un agent pathogène. Toutefois, ce système immunitaire est naïf : n’ayant jamais rencontré d’antigènes, la réponse immunitaire primaire lors de cette stimulation antigénique, bien qu’elle soit spécifique de l’agent infectieux, ne sera

y Ludovic FREYBURGER,DVM, PhD,Directeur de la Formation Vétérinaire (SantéVet)Enseignant en Immunologie Clinique (en disponibilité) VetAgro Sup – Campus Vétérinaire de LyonConsultant en Médecine Préventive pas suffisamment rapide et puissante pour empêcher

le développement de l’infection [1].

La protection maternelle Les carnivores domestiques ont une placentation endothéliochoriale, avec un placenta zonaire. Ce placenta est plutôt imperméable aux anticorps maternels. Seuls 10 à 15 % des IgG maternelles du jeune seraient issues du passage via le placenta avant la naissance, probablement moins chez le chat.

Le nouveau-né va téter le colostrum dans les heures qui suivent sa naissance. Le colostrum résulte de l’accumulation des sécrétions de la mamelle avant le part et est le liquide biologique de l’organisme le plus riche en anticorps.

L’immaturité de la barrière intestinale à la naissance permet le passage des anticorps dans le sang. Ces anticorps colostraux vont assurer une protection du jeune pendant les premières semaines de vie, notamment contre les agents infectieux rencontrés par la mère et contre lesquels elle a pu générer une réponse immunitaire productrice d’anticorps. Ces transferts ont également lieu pour les anticorps maternels dirigés contre les antigènes des vaccins reçus par la mère, permettant la protection du jeune contre des infections potentiellement mortelles (parvovirose, typhus, etc.).

L’efficacité du passage des anticorps maternels

d’origine colostrale diminue progressivement au cours des premières heures de la vie du chiot ou du chaton pour devenir quasi nulle au-delà de 24 heures. (Figure 1)

Conséquences sur la réponse vaccinaleL’immunité maternelle permet donc d’assurer une protection rapide et efficace dans les premières semaines de la vie du chiot et du chaton.

Les anticorps maternels chez le chien et chez le chat subissent en effet un métabolisme protéique qui aboutit à une décroissance sous la forme d’une hyperbole : décroissance rapide, puis ralentissement pour tendre vers 0 lentement.

Cette évolution dépend de plusieurs paramètres qu’il est difficilement envisageable de maîtriser dans leur intégralité : w du statut immunitaire de la mère (dépendant

entre autres de l’historique infectieux et vaccinal),

w de la composition du colostrum,w de la taille de la portée,w du moment de la tétée après la naissance, w des propriétés des anticorps concernés, w etc.

En parallèle, la protection assurée par ces anticorps dépend de chaque maladie concernée. Un taux minimal d’anticorps est donc requis pour pouvoir assurer la protection passive du jeune chiot ou du jeune chaton.

Ces anticorps maternels ont également la capacité d’interagir avec les antigènes vaccinaux et de neutraliser le vaccin, empêchant ainsi la mise en place de la réponse immunitaire vaccinale protectrice et de la mémoire.

La période critiqueLa période critique est définie par le laps de temps entre le moment à partir duquel le jeune n’est plus protégé par les anticorps maternels (qui ne sont plus en quantité suffisante pour inhiber l’agent pathogène), jusqu’au moment où ses propres anticorps seront en quantité suffisante pour pouvoir être protégé.

Il découle de cette période critique, une période critique vaccinale, plus restreinte. Cette période

Figure 1 : Efficacité du passage de la barrière intestinale des IgG en fonction du temps. (d’après (3))

B. Conséquences sur la réponse vaccinale L’immunité maternelle permet donc d’assurer une protection rapide et efficace dans les

premières semaines de la vie du chiot et du chaton.

Les anticorps maternels chez le chien et chez le chat subissent en effet un métabolisme

protéique qui aboutit à une décroissance sous la forme d’une hyperbole : décroissance rapide puis

ralentissement pour tendre vers 0 lentement.

Cette évolution dépend de plusieurs paramètres qu’il est difficilement envisageable de maîtriser

dans leur intégralité :

• Du statut immunitaire de la mère (dépendant entre autres de l’historique infectieux et vaccinal),

• De la composition du colostrum, • De la taille de la portée, • Du moment de la tétée après la naissance, • Des propriétés des anticorps concernés, • Etc.

En parallèle la protection assurée par ces anticorps dépend de chaque maladie concernée. Un

taux minimal d’anticorps est donc requis pour pouvoir assurer la protection passive du jeune chiot ou

du jeune chaton.

Espèces Valences ½vie (j) Acm

Durée protection maternelle (sem.)

Inhibition vaccinale (sem.)

FHV 18,5 j. 6 à 8 s. 6 à 9 s. FCV 15 j. 10 à 14 s. 8 à 12 s. FPV 9,5 j. 8 à 14 s. 5 à 10 s. Chat

FeLV 15 j. 6 à 8 s. 4 à 6 s. CDV 8,4 j. 9 à 12 s. 6 à 10 s. CAV-1 8,4 j. 9 à 12 s. 10 à 12 s. CPV 9,7 j. 10 à 14 s. 6 à 8 s. Chien

Leptospirose ND ND 5 à 7 s. Tableau 2 : durée indicative de la protection maternelle et inhibition vaccinale indicative chez le chien et le chat.

(d’après (4)) (j. = jours ; s. ou sem. = semaines)

Ces anticorps maternels ont également la capacité d’interagir avec les antigènes vaccinaux et de

neutraliser le vaccin empêchant ainsi la mise en place de la réponse immunitaire vaccinale protectrice

et de la mémoire.

C. La période critique La période critique est définie par le laps de temps entre le moment à partir duquel le

jeune n’est plus protégé par les anticorps maternels (qui ne sont plus en quantité suffisante pour

inhiber l’agent pathogène), jusqu’au moment où ses propres anticorps seront en quantité

suffisante pour pouvoir être protégé.

Il découle de cette période critique, une période critique vaccinale, plus restreinte. Cette

période critique vaccinale, correspond à la période pendant laquelle les anticorps spécifiques d’un

agent pathogène donné sont encore présents chez le jeune, en quantité insuffisante pour le protéger

contre l’agent pathogène en question, mais en quantité suffisante pour inhiber l’antigène vaccinal.

Durant cette période critique, toute injection de vaccin se révèle potentiellement inefficace pour

stimuler activement la réponse immunitaire du jeune. Cette période peut être à l’origine d’un échec

vaccinal.

Figure 2 : schématisation de la période critique

Cette période critique est donc propre à chaque individu et à chaque maladie contre laquelle il

est possible de vacciner et dépend de nombreux facteurs difficilement prévisibles. Une solution pour

éviter de vacciner pendant la période critique vaccinale, consisterait à déterminer la présence ou non

des anticorps maternels avant la vaccination en relation avec le seuil d’inhibition vaccinale. Bien que

ces tests rapides de dépistage des anticorps maternels soient concevables pour les valences essentielles

du chien (CDV, CPV, CAV1-2) et du chat (FPV), la fiabilité de leur utilisation est encore à démontrer

en 2018 avant d’envisager de les utiliser en routine dans cette optique de définir la période critique (cf.

article du Pr. Michel PEPIN).

D. Immunité vaccinale

1. Réponse primaire et secondaire

Confronté à un vaccin, en dehors de la période critique vaccinale décrite ci-dessus, un individu

va répondre en établissant une réponse immunitaire vaccinale protectrice et mémoire.

Cette réponse dépend à la fois de la qualité de l’antigène utilisé (thymo-dépendant ou non), de la

capacité du vaccin à se répliquer dans l’organisme (vaccins vivants atténués ou vaccins vectorisés

réplicatifs) ou non (vaccins inactivés ou vaccins particulaires), de la présence d’un adjuvant, du

nombre d’immunisation réalisées, des caractéristiques génétiques de l’individu, etc.

Deux réponses sont théoriquement identifiables et permettent de caractériser la réponse

immunitaire vaccinale : la réponse immunitaire primaire et la réponse immunitaire secondaire.

Figure 3 : Les réponses immunitaires vaccinales primaire et secondaire

La réponse immunitaire primaire est caractérisée par :

• un temps de latence pour se mettre en place, • une production d’anticorps en quantité plus faible, plus lentement, et moins durable dans le

temps, que la réponse secondaire • une décroissance des anticorps produits, majoritairement d’isotype IgM plutôt rapide

Ce profil de réponse intervient à chaque contact avec un antigène thymo-indépendant (certains

antigènes bactériens glycolipidiques, par exemple), et lors d’un premier contact avec un antigène

thymo-dépendant.

Si l’antigène thymo-dépendant est réintroduit dans l’organisme (ou bien s’il persiste longtemps

dans l’organisme ou se multiplie consécutivement à la première injection), une réponse immunitaire

secondaire se met en place avec les caractéristiques suivantes :

y Figure 1Efficacité du passage de la barrière intestinale des IgG en fonction du temps. (d’après [3])

y Figure 3Les réponses immunitaires vaccinales primaire et secondaire

y Figure 2Schématisation de la période critique

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Abstract Vet # 51 - supplément | page 7page 6 | www.abstract-vet.com

critique vaccinale correspond à la période pendant laquelle les anticorps spécifiques d’un agent pathogène donné sont encore présents chez le jeune, en quantité insuffisante pour le protéger contre l’agent pathogène en question, mais en quantité suffisante pour inhiber l’antigène vaccinal. Durant cette période critique, toute injection de vaccin se révèle potentiellement inefficace pour stimuler activement la réponse immunitaire du jeune. Cette période peut être à l’origine d’un échec vaccinal. (Figure 2)

Cette période critique est donc propre à chaque individu et à chaque maladie contre laquelle il est possible de vacciner, et dépend de nombreux facteurs difficilement prévisibles. Une solution pour éviter de vacciner pendant la période critique vaccinale consisterait à déterminer la présence ou non des anticorps maternels avant la vaccination en relation avec le seuil d’inhibition vaccinale. Bien que ces tests rapides de dépistage des anticorps maternels soient concevables pour les valences essentielles du chien (CDV, CPV, CAV1-2) et du chat (FPV), la fiabilité de leur utilisation est encore à démontrer en 2018 avant d’envisager de les utiliser en routine dans cette optique de définir la période critique (cf. article du Pr. Michel PEPIN).

Immunité vaccinale1. Réponse primaire et secondaireConfronté à un vaccin, en dehors de la période critique vaccinale décrite ci-dessus, un individu va répondre en établissant une réponse immunitaire vaccinale protectrice et mémoire.

Cette réponse dépend à la fois de la qualité de l’antigène utilisé (thymodépendant ou non), de la capacité du vaccin à se répliquer dans l’organisme (vaccins vivants atténués ou vaccins vectorisés réplicatifs) ou non (vaccins inactivés ou vaccins particulaires), de la présence d’un adjuvant, du nombre d’immunisation réalisées, des caractéristiques génétiques de l’individu, etc.

Deux réponses sont théoriquement identifiables et permettent de caractériser la réponse immunitaire vaccinale : la réponse immunitaire primaire et la réponse immunitaire secondaire (Figure 3).

La réponse immunitaire primaire est caractérisée par :w un temps de latence pour se mettre en place, w une production d’anticorps en quantité plus

faible, plus lentement, et moins durable dans le temps, que la réponse secondaire,

w une décroissance des anticorps produits, majoritairement d’isotype IgM plutôt rapide.

Ce profil de réponse intervient à chaque contact avec un antigène thymo-indépendant (certains antigènes bactériens glycolipidiques, par exemple), et lors d’un premier contact avec un antigène thymo-dépendant.Si l’antigène thymo-dépendant est réintroduit dans l’organisme (ou bien s’il persiste longtemps dans l’organisme ou se multiplie consécutivement à la première injection), une réponse immunitaire secondaire se met en place avec les caractéristiques suivantes : w elle intervient rapidement après le contact

(temps de latence très faible), w elle est intense (production rapide et forte

d’anticorps), w elle est durable (atteinte d’un plateau avec

décroissance lente des anticorps), w elle produit principalement des IgG dans le cas

d’une stimulation humorale avec une affinité accrue vis-à-vis de l’antigène,

w elle permet de consolider et d’intensifier la réponse immunitaire mémoire mise en place dans le cadre de la réponse immunitaire primaire.

C’est la réponse recherchée par la vaccination qui permet de protéger plus efficacement l’individu vacciné lors d’un contact avec l’agent pathogène concerné.

2. Caractéristiques du vaccin utiliséLes classifications des types de vaccins sont nombreuses : en fonction de l’agent pathogène considéré, en fonction de la technologie utilisée, en fonction des propriétés de la réponse induite... La caractéristique principale qui importe le plus concernant le développement de la réponse immunitaire lors de la primovaccination est la capacité du vaccin à se répliquer dans l’organisme. Les vaccins réplicatifs (vivants atténués ou « vivants » comme, par exemple, la plupart des vaccins contre les parvovirus) sont capables de stimuler efficacement les réponses immunitaires primaire et secondaire

en une injection, alors qu’un vaccin non réplicatif nécessitera le plus souvent une voire deux injections supplémentaires, souvent avec l’aide d’adjuvants, pour obtenir une réponse protectrice comparable à celle des vaccins « vivants ». En revanche, les vaccins réplicatifs sont plus sensibles aux anticorps maternels, et doivent être injectés en tenant compte de la période critique. De plus, les vaccins « vivants » peuvent générer plus d’effets indésirables plus ou moins bénins chez l’animal à vacciner compte tenu de leur pouvoir pathogène résiduel.

Conclusion partielleLe jeune chiot et le jeune chaton sont protégés par le transfert d’immunité passive de la mère. Cette protection nécessaire pour protéger le nouveau-né contre des infections potentiellement graves interfère avec la vaccination si cette vaccination est effectuée trop précocement. Les protocoles de primo-vaccination ont donc été aménagés pour prendre en compte ces possibles interférences.

G Aspects pratiques liés à la primovaccination

À partir des caractéristiques de la réponse immunitaire du nouveau-né rappelée ci-dessus, et de la prise en compte de la période critique, plusieurs situations concrètes vont être envisagées maintenant. Notamment, les questions suivantes :

Dois-je utiliser les mêmes vaccins que ceux utilisés avant la cession de l’animal ?

Si non dois-je reprendre le protocole au début ?

Pour rappel, le RCP – résumé des caractéristiques produits – des vaccins disponibles et autorisés reprend les conditions d’utilisation qui ont été démontrées et approuvées par les autorités, ainsi que les résultats attendus en termes de protection vaccinale. Les RCP les plus récents précisent à la fois le type de vaccin utilisé, le protocole qui a été validé, les objectifs de la vaccination, ainsi que la mise en place (temps à partir de l’injection) et la durée d’immunité dans le temps.

Les recommandations internationales tiennent compte quant à elles des connaissances scientifiques permettant de mettre en place une démarche médicale la plus rationnelle possible.

Protocole de primo-vaccination du jeune : Le protocole actuellement recommandé par la WSAVA [5] est d’effectuer une primovaccination en 3 injections à 2, 3 et 4 mois et une dernière entre 6 mois et 1 an, compte tenu de la persistance des anticorps maternels, afin d’assurer une protection optimale dans la population contre ces maladies infectieuses. Avec les 4 injections réalisées selon ce protocole, la variabilité individuelle est ainsi minimisée, et l’impact de la période critique sur l’inhibition vaccinale est également très fortement diminué. Les rappels qui suivront dépendront du fait que la valence soit essentielle ou non, et du type de vaccin mis en jeu [6].

Conduite à tenir pour les valences virales essentiellesLe protocole de vaccination pour les valences essentielles du chien et du chat repose en grande partie sur des vaccins vivants atténués (parvovirose, maladie de Carré, hépatite de Rubarth pour le chien, panleucopénie, calicivirus et herpèsvirus chez le chat à l’exception de deux vaccins où les valences pour le coryza sont inactivées). Les vaccins réplicatifs, en dehors de l’inhibition par les anticorps maternels, induisent une réponse immunitaire, dont la qualité, si le système immunitaire répond correctement, permet d’installer l’immunité mémoire recherchée dans la vaccination en une injection. Par conséquent, le changement de gamme de vaccination ne se révèle pas être problématique pour l’induction d’une réponse protectrice. C’est particulièrement vrai pour les parvovirus canins et félins, le virus responsable de la maladie de Carré, l’adénovirus canin. En revanche, dans le cas de l’herpèsvirus félin et des calicivirus, les recommandations internationales recommandent d’utiliser des vaccins avec les mêmes souches vaccinales pour les différentes injections du protocole de primovaccination et au moins 2 injections à 4 semaines d’intervalle dont la dernière a lieu après 4 mois, et, comme pour tous les vaccins du jeune, entre 6 mois et 1 an pour la dernière [5].

Conduite à tenir pour les valences virales optionnellesDans le cas des valences optionnelles, concernant la toux de chenil (Pi), la rage et l’infection par le virus leucémogène félin, seule la valence Pi peut être vivante atténuée. Aucun des vaccins sur le marché contre le FeLV n’est actuellement vivant atténué. Compte tenu des particularités des constructions antigéniques (vectorisé, protéique, virus entier

6 CAS CLINIQUE

y Les protocoles de primo-vaccination ont donc étéaménagés pour prendre en compte les possiblesinterférences liées au transfert d’immunitépassive de la mère.

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Abstract Vet # 51 - supplément | page 9page 8 | www.abstract-vet.com

6 CAS CLINIQUE

Isotype Chien Chat

Sérum

IgG5,2 à 17,3 mg/ml

(moyenne : 9,8mg/ml)15 mg/ml (± 5,4)

IgM0,7 à 2,7 mg/ml

(moyenne : 1,7 mg/ml)3,7 à 6,4 mg/ml

IgA0,2 à 1,2 mg/ml

(moyenne : 0,5 mg/ml)1,9 mg/ml (± 1,4)

Colostrum

IgG15,68 mg/ml

(160 % de la moyenne sérique)62 mg/ml (± 23,8)

IgM0,23 mg/ml

(14 % de la moyenne sérique)0,4 à 2 mg/ml

IgA2,5 mg/ml

(500 % de la moyenne sérique)14,3 mg/ml (± 11,6)

Lait (jours 25 à 50)

IgG0,098 mg/ml

(1 % de la moyenne sérique)5,3 mg/ml (± 7,3) J7

IgM0,15 mg/ml

(9 % de la moyenne sérique)2 mg/ml (± 1,3) J42

1,35 mg/ml(270 % de la moyenne sérique)

2,9 mg/ml (± 2,3) à jours 7 et 42

Espèces Valences ½vie (j) AcmDurée protectionmaternelle (sem.)

Inhibition vaccinale (sem.)

Chat

FHV 18,5 j. 6 à 8 s. 6 à 9 s.

FCV 15 j. 10 à 14 s. 8 à 12 s.

FPV 9,5 j. 8 à 14 s. 5 à 10 s.

FeLV 15 j. 6 à 8 s. 4 à 6 s.

Chien

CDV 8,4 j. 9 à 12 s. 6 à 10 s.

CAV-1 8,4 j. 9 à 12 s. 10 à 12 s.

CPV 9,7 j. 10 à 14 s. 6 à 8 s.

ND ND 5 à 7 s.

y Tableau 1Concentration en immunoglobulines du sérum, du colostrum et du lait chez le chien et le chat (d’après [2])

y Tableau 2Durée indicative de la protection maternelle et inhibition vaccinale indicative chez le chien et le chat. (d’après (4)) (j. = jours ; s. ou sem. = semaines ; Acm = anticoprs maternels)

1. PEPIN, M. et MOIGNARD, M. Recommandations pour la vaccination du chien et du chat en 2016. Pratique Vet. 2016, Vol. 51, 578-582.

2. DAY, MJ. Clinical Immunology of the dog and cat. [éd.] CRC Press. 2011. p. 464. 1840761717.

3. CHASTANT-MAILLARD, S., et al. Fermeture de la barrière intestinale chez le chiot. 2013, Vol. 336, pp. 58-62.

4. GREENE, CE et al., et. Infectious disease of the dog and the cat. s.l. : Ed. Saunders, 2006.

5. DAY, M. et et coll. WSAVA Guidelines for the vaccination of dogs and cats. J. Small Anim. Pract. 2016, pp. 785-808.

6. BERGAMO, P. "Durées d'immunité" et évolution des protocoles vaccinaux : qu'en est-il aujourd'hui ? PratiqueVet. 2016, pp. 36-41.

RéféRences bibliogRaphiques

inactivé), une primovaccination en 2 injections avec le vaccin est importante dans le cadre de la primovaccination contre le FeLV.

Pour la rage, les vaccins sont tous inactivés conformément à la réglementation européenne et +/- adjuvés. Une seule injection permet l’installation d’une réponse immunitaire durable selon la démonstration effectuée et reportée dans les RCP. À noter que depuis juin 2018, le rappel annuel n’est plus obligatoire en France pour certains, s’il n’est pas explicitement spécifié sur le RCP.

Conduite à tenir pour les valences bactériennes et parasitairesLa réponse vaccinale des valences inactivées est moins dépendante de la persistance des antigènes maternels, car les antigènes sont pris en charge localement par les cellules présentatrices d’antigènes. Par conséquent, dans le cas de la leptospirose, les recommandations prévoient 2 injections à 1 mois d’intervalle, la dernière à 16 semaines, avec des sérovars appartenant aux 4 sérogroupes (L4) présents dans la plupart des vaccins actuellement disponibles en France. Si la première injection a été effectuée avec un vaccin historique (L2) ou un vaccin contenant 3 sérovars (L3), il est important de recommencer une primovaccination pour installer une bonne réponse immunitaire contre le 4e sérogroupe manquant.

Les autres vaccinations antibactériennes (Chlamydia felis chez le chaton, Borrelia sp., tétanos chez le chiot) ne sont envisagées qu’en situation de risque avéré avec un protocole nécessitant 2 injections à 1 mois d’intervalle. Pour les vaccins antiparasitaires

(piroplasmose, leishmaniose,) les protocoles doivent s’appliquer tels que décrits dans les RCP, notamment concernant l’âge de début de vaccination.

Pour le cas de la vaccination contre Bordetella bronchiseptica, différents vaccins existent combinant des voies d’immunisation différentes et des caractéristiques vaccinales différentes (voie intranasale pour un vaccin vivant atténué, ou voie sous-cutanée pour un vaccin inactivé). Une seule instillation intranasale permet la mise en place d’une réponse efficace et protectrice, indépendamment de la présence d’anticorps maternels, alors que le vaccin inactivé par injection sous-cutanée nécessite 2 injections pour la primo-vaccination pour générer une réponse vaccinale optimale.

G Conclusion partielleLa décision d’adaptation concernant le protocole de primovaccination doit donc tenir compte des conséquences de la période critique sur la mise en place correcte de la réponse immunitaire ainsi que des situations de risque épidémiologique, notamment pour les rappels de vaccination découlant de ces protocoles de primovaccination. En fonction des valences considérées, le respect de l’antigène peut être important (herpèsvirus, calicivirus, leptospires). Dans le cas du schéma vaccinal, il doit être adapté en fonction des caractéristiques du vaccin, et notamment sa capacité à se répliquer dans l’organisme. Quoi qu’il en soit, le consensus actuel incite fortement à conclure la première série d’injections à 16 semaines avec une dernière injection de primovaccination entre 6 mois et 1 an. ]

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Rappel annuel de vaccination d’un chien adulte Quelles problématiques pouvez-vous rencontrer et quelles questions devez-vous vous poser ?

Un chien croisé Berger, mâle, adulte de 3 ans, vous est présenté pour la première fois dans votre clinique en consultation de médecine préventive pour un rappel annuel

de vaccination. L’examen clinique de l’animal ne révèle aucune anomalie. Le chien est apte à recevoir une injection vaccinale de rappel. Que faire face à un animal adulte qui vous est présenté pour la première fois en consultation de médecine préventive ? Quel protocole vaccinal devez-vous mettre en place par rapport aux vaccinations réalisées les années précédentes ?

Dans la suite de cet article vous trouverez des réponses aux questions les plus fréquemment posées sur la prise en charge vaccinale d’un animal adulte. Dans un souci de lisibilité et de compréhension, les différents points clef seront abordés sous forme questions/réponses.

G L’historique vaccinal est connu et à jour

Le propriétaire vous remet un carnet de vaccination ou un document attestant de l’historique vaccinal.

Quelle est la durée d’immunité en fonction des différentes valences vaccinales ?La durée d’immunité est une information qui peut être lue sous deux angles différents.

1. Une lecture réglementaireLors de sa mise sur le marché, un vaccin a été étudié avec des critères d’efficacité. Parmi ces critères, la durée d’immunité – DOI pour Duration of Immunity – est décrite par le producteur, et résulte d’expérimentation prouvant le temps indiqué. Seules les informations démontrées dans le cadre de la procédure d’AMM peuvent figurer et être approuvées par les autorités réglementaires et définir la durée légale de réponse immunitaire induite.

2. Une lecture scientifiqueDe nombreuses études montrent que l’immunité vaccinale est souvent plus longue que celle décrite

dans les RCP des vaccins. Des groupes d’experts ont d’ailleurs édicté des recommandations concernant les rappels vaccinaux s’appuyant sur les études scientifiques. Selon les recommandations de la WSAVA [1], la durée d’immunité pour les valences essentielles du chien et du chat, reposant essentiellement sur des vaccins réplicatifs à germes vivants atténués, est de minimum 3 ans. En revanche la durée d’immunité pour les vaccins à germes inactivés est généralement de 1 an à l’exception de quelques vaccins qui le spécifient dans les RCP : certains vaccins antirabiques (Merial, MSD, Zoetis) et la valence calicivirus du vaccin Purevax® de Merial. Pour les vaccins antibactériens et antiparasitaires, la durée d’immunité est actuellement d’un an. La vaccination contre le virus leucémogène félin (FeLV) est une vaccination un peu à part et nécessite des explications plus détaillées des protocoles utilisables. Cette particularité sera traitée dans un prochain article.

Évidemment, la fréquence de rappel est à nuancer en fonction du contexte épidémiologique auquel est soumis l’animal, notamment dans le cas des viroses respiratoires du chat, néanmoins dans la plupart des cas – exception faite de la vaccination antirabique pour laquelle seule l’application stricte de la réglementation peut être envisagée – les recommandations internationales peuvent être à l’appui de la vaccination raisonnée, en informant correctement le propriétaire de cette information.

Que faire si je ne possède pas les spécialités qui ont été utilisées précédemment ?Si le vaccin utilisé est un vaccin à germe vivant, l’injection effectuée en consultation est suffisante même lors d’utilisation d’un vaccin provenant d’un fabricant différent. En effet, une seule injection permet d’installer une réponse immunitaire efficace et persistante notamment contre les valences essentielles du chien (tous les vaccins sont réplicatifs), et les valences essentielles du chat si le vaccin est réplicatif.

Pour un rappel concernant la leptospirose, si le vaccin contient les 4 sérovars recommandés, il n’est pas

y Petra ROUCH-BUCKDVMAncienne Interne en Animaux de compagnieIR/PH en Médecine préventive et nutritionÉcole Nationale Vétérinaire de ToulouseResponsable du Service de Médecine Préventive

6 CAS CLINIQUE

nécessaire de recommencer une primovaccination. En revanche, si l’historique vaccinal montre que le chien était vacciné avec un vaccin ne contenant pas les 4 sérovars, un protocole de primovaccination avec un vaccin adéquat est nécessaire.

Dans le cadre d’un rappel vaccinal contre la rage, il n’est pas nécessaire de procéder à une nouvelle primovaccination. En revanche, la durée d’immunité doit être ajustée par rapport à la législation en vigueur (RCP du vaccin injecté) et les dates de rappel respectées au jour près.

Pour la trachéobronchite infectieuse canine (toux de chenil), l’utilisation du vaccin injectable par voie parentérale à la suite de vaccinations par voie intranasale suggère de recourir à un protocole de primovaccination en l'absence d’information.

Pour la vaccination contre les viroses respiratoires, le recours à un protocole de primovaccination n’est pas nécessaire. Le cas de la vaccination contre le FeLV sera traité dans un prochain article.

G L’historique vaccinal n’est pas à jour ou n’est pas connu

Les protocoles ne sont pas à jour1. Primovaccination en coursDans le cadre d’une primovaccination en cours, il est nécessaire de poursuivre le processus en vérifiant la compatibilité des vaccins utilisés, comme détaillé ci-dessus.

2. Délai de vaccination dépassé La notion de dépassement de délais d’immunité dépend des valences concernées, et des vaccins utilisés. D’une manière générale, l’immunité contre les valences essentielles dépassant théoriquement largement les 3 ans recommandés, en fonction du contexte épidémiologique, un dépassement de la date de rappel ne posera pas de problème notable, d’autant plus que les vaccins utilisés seront réplicatifs vivants atténués. L’injection sera donc unique et permettra d’induire la réponse immunitaire vaccinale attendue.

Dans le cadre des valences pour lesquelles les durées d’immunité sont plus courtes, ou la réponse immunitaire vaccinale plus variable, une nouvelle primovaccination sera nécessaire pour tout vaccin

à germe inactivé. Si l’intervalle entre la dernière vaccination et la visite actuelle est supérieur à 1 an, une primovaccination doit être mise en place pour les valences suivantes : w Chez le chat : calicivirus, herpesvirus, virus

leucémogène félin et Chlamydia felisw Chez le chien : leptospirose, PiBb injectable,

vaccins contre les maladies vectorielles.

Une tolérance est acceptable en fonction du développement du processus vaccinal (processus de primovaccination pour lequel le respect des dates est plus important que pour les injections de rappel annuel ou pluriannuel). Ainsi, un respect de l’ordre de la semaine pour une primovaccination toutes les 4 semaines (les injections seront espacées entre 3 et 5 semaines) devra être de rigueur, alors qu’une tolérance arbitrairement déterminée pour les valences à vaccins inactivés à 2 mois pour les rappels annuels peut être fixées, avec une extension sensible si les animaux ont été régulièrement et correctement vaccinés toute leur vie.

Dans le cas de la vaccination antirabique, aucune tolérance ne peut être admise, dans la mesure où la législation fixe le cadre d’application des délais (dans le respect strict des indications portées dans les RCP des dossiers d’AMM).

L’historique vaccinal n’est pas connuL’animal n’a jamais été vacciné, ou l’incertitude sur l’existence d’un programme de vaccination est forte. Le choix des valences vaccinales doit se faire en fonction du mode de vie et idéalement dans la suite logique de l’historique vaccinal du chien (ou du chat). Or il arrive fréquemment que le propriétaire ne puisse pas vous fournir le carnet de vaccination de son animal. Pour les vaccins réplicatifs vivants atténués, il n’est pas nécessaire de recommencer un protocole de primovaccination comme chez le jeune, une injection suffit, puisqu’il n’y a plus de réponse immunitaire maternelle qui risque d’interférer avec la réponse vaccinale. En revanche, le respect d’un protocole d’induction est obligatoire pour les vaccins inactivés (notamment ceux détaillés ci-dessus dans le paragraphe précédent).

Dans le cas d’une utilisation d’un vaccin à germe vivant atténué, ce vaccin est réplicatif. Une seule injection suffit pour induire un état de protection en dehors de la présence d'anticorps maternels. Le

y L'étude de l'historique vaccinal de l'animal est indispensable à l'établissement d'un protocole vaccinal.

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Abstract Vet # 51 - supplément | page 13page 12 | www.abstract-vet.com

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2. Pepin M et Moignard M : Recommandations pour la vaccination du chien et du chat en 2016, Pratique Vet 2016 51 : 564-570

3. Hosie MJ et coll. Matrix vaccination guidelines: 2015 ABCD recommendations for indoor/outdoor cats, rescue shelter cats and breeding catteries. J Feline Med Surg. 2015 ; 17 : 583-7.

4. American animal Hospital Association 2011. Development of new canine and feline preventive healthcare guidelines de-signed to improve pet health. J Am Anim Hosp Assoc. 2011 ; 47 : 306-11

5. Horzinek MC et Thiry E. Vaccines and vaccination: the principles and the polemics. J Feline Med Surg. 2009 ; 11 : 530-7.

6. Klaasen HL et coll. A new tetravalent canine leptospirosis vaccine provides at least 12 months immunity against infection. Vet ImmunolImmunopathol. 2014 ; 158 : 26-9.

7. Welborn LV et coll. 2011 AAHA canine vaccination guidelines. J Am Anim Hosp Assoc 2011 ; 47 : 1-42.

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9. Moore GE et coll. Adverse events diagnosed within three days of vaccine administration in dogs. J Am Vet Med Assoc. 2005 ; 227 : 1102-8.

10. Moore GE et coll. Adverse events after vaccine administration in cats : 2,560 cases (2002-2005). J Am Vet Med Assoc. 2007 ; 231 : 94-100.

RéféRences bibliogRaphiques

schéma vaccinal précédent peut donc être poursuivi avec les vaccins à disposition dans la clinique. C’est valable pour l’ensemble des vaccins essentiels anti-viraux du chien (parvovirose, maladie de Carré, hépatite de Rubarth) et pour la vaccination contre la panleucopénie du chat. Si le vaccin utilisé est un vaccin à germe inactivé, donc un vaccin non réplicatif, 2 injections à environ 4 semaines (3 semaines à 5 semaines) d’intervalle sont nécessaires pour l'établissement d’une réponse protectrice durable. C’est le cas notamment dans la vaccination contre la leptospirose, ou contre l’infection par le FeLV.Dans le cas de la vaccination antirabique, réglementée, bien qu’elle repose sur l’utilisation d’un vaccin à germe inactivé, la primovaccination ne nécessite qu’une injection.

Peut-on utiliser des tests sérologiques pour déterminer s’il faut (re)vacciner l’animal ?Cette question est de plus en plus fréquemment posée par les propriétaires de chiens et de chats. Des tests sont actuellement disponibles, cette thématique est traitée dans un article rédigé par le Pr. Michel PEPIN.

6 CAS CLINIQUE

G ConclusionCet article a pour but de répondre aux questions fréquemment posées par les confrères et les propriétaires d’animaux. Les réponses sont volontairement données d’un point de vue pratique. Le lecteur intéressé pourra approfondir les aspects scientifiques en consultant les ouvrages référencés dans la bibliographie. ]

Chien Chat

1 injection

Maladie de CarréHépatite de Rubarth

ParvoviroseToux de chenil par voie IN

RageLeishmaniose (Letifend ND)

ParvoviroseRage

2 injections

LeptospirosePiroplasmose

BorrélioseToux de chenil par voie SC

Tétanos

HerpesviroseCalicivirose

Infection par le FeLVChlamydiose

3 injections Leishmaniose (Canileish ND)

y Tableau 1Protocole de vaccination pour un animal adulte dont l'historique vaccinal est inconnu (non vacciné ou pas à jour) adapté à partir des recommandations de la WSAVA. IN : voie intranasale.

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6 CAS CLINIQUE

Les titrages sérologiques avant revaccination chez le chien et le chat : panacée ou fausse bonne idée ?

G Le contexteLe propriétaire de Raja, une chienne Braque de Weimar âgée de 4 ans, est reçu en consultation de Médecine Préventive pour ses rappels de vaccination. Après un examen clinique complet faisant état d’un excellent bilan de santé, le vétérinaire aborde le protocole vaccinal. La chienne est vaccinée chaque année contre la leptospirose avec un vaccin tétravalent (L4) et doit être revaccinée contre les valences CHP (pour « Carré-Hépatite-Parvovirose » ou DA2P) puisque la dernière injection de primo-vaccination a été faite à l’âge d’un an conformément aux recommandations en vigueur [1]. Le propriétaire, très soucieux du bien-être de sa chienne, se souvient que lors de l’injection précédente « CHPL », la chienne avait été moins vive durant les 48 heures suivant l’injection vaccinale, d’où sa question : « Je souhaite bien sûr protéger ma chienne contre les maladies essentielles du chien, mais serait-il possible via un test sérologique de savoir si ma chienne est protégée avant le rappel, et si c’est le cas, repousser d’un an le rappel vaccinal ? Je profite de notre discussion pour vous poser la même question à propos de mon chat Jivago pour les valences coryza et panleucopénie (CRP pour « calicivirose-rhinotrachéite-panleucopénie ou parvovirose »). »Le propriétaire, plutôt bien informé, sait que désormais il existe sur le marché des kits rapides (30 min environ pour obtenir le résultat) permettant de tester la présence d’anticorps (Ac) vaccinaux pour les valences essentielles chez le chien (CHP) et le chat (CRP). En 2018, que répondre à ce propriétaire quant à la pertinence des tests sérologiques pour confirmer ou non la protection de sa chienne et de son chat contre les maladies virales essentielles ?

Rappels rapides concernant les recommandations vaccinales pour les valences essentielles chez les chiens et chats adultes en 2018 et place des tests sérologiques dans ce contexte

Si l’animal a été correctement vacciné lorsqu’il était chiot ou chaton, il a reçu son 1er rappel annuel (en fait la 4e injection de primo-vaccination) entre 6 à 12 mois après les 3 premières injections réalisées à 8, 12 et 16 semaines. La dernière injection de primo-vaccination est très importante pour stimuler efficacement le système immunitaire de l’animal et conférer un niveau de protection optimal [2].

y Michel PEPINDVM, PhDEnseignant en Microbiologie Immunologie et Pathologie InfectieuseVetAgro SupCampus Vétérinaire de LyonConsultant en Médecine Préventive

Au-delà de ce premier rappel annuel, les recommandations de l’AAFP (American Association of Feline Practitioners) [3], de la WSAVA (World Small Animal Veterinary Association) [4], de l’AAHA (American Animal Hospital Association) [5] ou de l’ABCD (European Advisory Board on Cat Diseases) [6] préconisent pour les vaccins essentiels chez le chien (CHP) et le chat (CRP) des rappels tous les 3 ans, voire au-delà, [7; 8]. Une exception est acceptée par les experts de l’ABCD qui recommandent, pour les chats ayant un accès à l’extérieur et susceptibles de croiser des congénères, un rappel annuel pour la valence coryza (notamment contre l’herpèsvirus félin) [6], et ce, même si le résumé des caractéristiques du produit (RCP) de certains vaccins ont démontré une durée d’immunité d’au moins 3 ans une fois le protocole de primo-vaccination achevé [9].

La longue durée d’immunité des vaccins essentiels chez le chien et le chat adultes a pour conséquence de ne pas refaire de protocole de primo-vaccination lors de dépassement de la date théorique du rappel, sauf si le contexte épidémiologique local l’impose.

Dans tous ces cas, la possibilité de recourir au dosage des anticorps chez le chien et le chat adultes ouvre la perspective de proposer une véritable vaccination « à la carte » puisque seuls les animaux avec un taux d’Ac reconnu en deçà d’un seuil de protection défini pour chaque maladie ciblée devront être revaccinés. Cette option offerte aux praticiens via la disponibilité de tests rapides sous la forme de kits pour les maladies essentielles du chien (CHP) ou du chat (CRP) suppose la réalisation d’un prélèvement de sang et du test sérologique correspondant avant de prendre la décision de revacciner ou non.

Pourquoi un titrage sérologique avant vaccination ?L’idée de doser les anticorps spécifiques après vaccination afin de s’assurer de la protection de l’animal vacciné est relativement ancienne [10-13]. Cette approche a même été adoptée officiellement pour s’assurer de la protection contre le virus de la rage chez les chiens et les chats circulant dans l’Union Européenne (UE) et particulièrement dans les pays traditionnellement indemnes comme le Royaume-Uni lors de la mise en place du Pet Travel Scheme (PETS) en 2000 [14]. En effet, pour voyager avec son chien

et son chat en Angleterre, il était nécessaire jusqu’en 2012, date à laquelle le Royaume-Uni s’est aligné sur la réglementation européenne, de démontrer, entre autres, que l’animal vacciné contre la rage possédait un titre supérieur à 0,5 UI / ml, synonyme de protection [15]. Cette mesure est toujours en vigueur pour tous les chiens et chats entrant dans l’UE en provenance d’un pays tiers non indemne de rage. Dans le cas de la rage, la situation était relativement simple puisque la protection après vaccination repose sur la présence d’anticorps neutralisants dirigés contre la glycoprotéine d’enveloppe [16]. L’absence de test rapide réalisable lors de la consultation chez le vétérinaire, liée en partie à l’importance que revêt le résultat du test sérologique pour une zoonose aux conséquences dramatiques comme la rage, justifie que le test ne soit pas utilisé en routine pour déterminer s’il faut ou non revacciner le chien ou le chat lors de la consultation.

En revanche, l’existence de tests rapides depuis quelques années pour doser les anticorps après vaccination chez le chien et le chat contre les principales maladies virales permet d’envisager leur usage pour décider ou non de revacciner. Cette possibilité présente l’intérêt de redonner l’initiative au praticien et permet de limiter le nombre de vaccinations (si le test est positif) en répondant au souhait de certains propriétaires. En effet, la peur de la maladie a plutôt diminué chez les propriétaires (en raison surtout du succès de la vaccination !), alors que la peur de la vaccination a augmenté [17] ! Toutefois, la relative lourdeur de mise en œuvre au quotidien (prise de sang et délai de réalisation du test) et le coût du test sont à considérer. Il est important de mentionner que le seul dosage des Ac n’est pas un corrélat absolu de protection puisque des animaux séronégatifs peuvent être parfaitement protégés en raison d’une immunité à médiation cellulaire et/ou d’une immunité locale efficaces ; devant cette situation difficile à explorer le temps d’une consultation, il est recommandé de vacciner tous les animaux séronégatifs. À l’inverse pour des virus qui peuvent varier dans le temps (ce qui n’est pas le cas a priori pour les valences CHP du chien, mais peut concerner les calicivirus du chat), un résultat positif contre un virus utilisé en laboratoire peut être synonyme d’une protection faible à nulle si les souches virales circulantes ont divergé par rapport aux souches de laboratoire.

Quels sont les tests disponibles et quelles sont leurs performances en termes de spécificité et sensibilité ?

Les seuls kits disponibles en France pour les 6 valences ciblées (CHP chez le chien et CRP chez le chat) sont les tests VacciCheck™ commercialisés par Kitvia™. D’autres tests existent sur le marché, à l’exemple du TiterCheck™ de Zoetis™ , mais seulement pour la maladie de Carré (CDV pour canine distemper virus) et la parvovirose (CPV pour canine parvovirus) chez le chien. Tous ces kits sont basés sur une technologie dérivée de l’ELISA. Pour les tests TiterCheck™, la sensibilité (Se) et la spécificité (Sp) excèdent 90 % à l’exception de la Se pour le CDV (76 %) en comparaison avec les techniques de référence, la séroneutralisation pour le CDV et l’inhibition de l’hémagglutination pour le CPV [18]. Une autre étude sur un nombre (très) limité de chiens donne des chiffres de spécificité (les plus importants pour ce type de tests) de 100 % pour les 2 maladies virales avec le kit TiterCheck™ [19].

Les tests VacciCheck™ sont développés par une entreprise israélienne, Biogal Galed Labs™ et donnent un résultat en positif ou négatif avec une semi-quantification en 3 catégories (faiblement positif, positif et très positif) par examen visuel de l’intensité de la couleur obtenue en comparaison avec une grille de référence. Le laboratoire Biogal™ a développé une vidéo disponible sur YouTube afin de montrer la réalisation très pratique du test en 21 minutes minimum . L’emploi des kits VacciCheck™, assez fortement encouragé par la WSAVA [1; 20], est préconisé pour la re-vaccination des chiens et chats adultes, mais aussi pour suivre la présence ou non des anticorps maternels chez le chiot ou le chaton. Ces tests rapides ont tous été étalonnés avec les techniques sérologiques de référence pour chaque maladie virale concernée, l’inhibition de l’hémagglutination (HI) et la séroneutralisation (VN).

Les performances des kits VacciCheck™, mesurées par le laboratoire producteur, montrent des valeurs de spécificité et de sensibilité supérieures à 90 % (Tableau 1). Une étude indépendante pour la seule valence « herpèsvirose » chez le chat fait état d’une spécificité de 89 % en comparaison avec les titres supérieurs au seuil de 1/20 en HI [21]. Le plus important est de posséder une excellente spécificité afin d’éviter les faux positifs, ce qui reviendrait à

y Les tests sérologiques supposent la réalisation d’une prise de sang.

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Abstract Vet # 51 - supplément | page 17page 16 | www.abstract-vet.com

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RéféRences bibliogRaphiques

croire que l’animal est protégé alors qu’en réalité il ne l’est pas. La sensibilité est moins importante dans ce cas car un faux négatif conduira à revacciner l’animal, ce qui revient à la situation antérieure aux tests.Une étude récente, avec le kit VacciCheck™ chez le chien, a montré qu’une très grande majorité (93 %) des chiens reçus en consultation avec un délai supérieur ou égal à 3 ans pour le rappel CHP était protégée (positifs), ce qui vient conforter les recommandations internationales sur une vaccination trisannuelle pour les valences CHP. Cette même étude a aussi montré que certains chiens faiblement ou non répondeurs, très peu nombreux certes, étaient non protégés, y compris dans les 1 à 2 ans suivant le rappel [22].

G ConclusionBien que les tests aient un coût souvent plus élevé que la simple vaccination, ils constituent un outil important de plus en plus utilisé par les vétérinaires nord-américains et européens au cours du bilan annuel de santé, et sont appréciés par les

propriétaires qui comprennent le bénéfice de ne pas revacciner systématiquement les chiens et chats adultes lorsque ce n’est pas nécessaire. Il est important cependant de garder à l’esprit deux points importants [23] :w Un résultat positif est synonyme de protection

dans la plupart des cas avec quelques réserves pour les deux virus impliqués dans le coryza du chat (FHV et FCV) où la corrélation entre la réponse humorale et la protection est plutôt moyenne (Tableau 2) ;

w Un résultat négatif n’est pas forcément synonyme de non-protection, mais en l’absence d’investigations complémentaires, la règle dans ce cas est de revacciner le chien ou le chat séronégatif.

Une enquête réalisée en Grande-Bretagne en 2011 avait montré que la majorité des vétérinaires (61 %) était plutôt prête à introduire les tests sérologiques avant vaccination, et ce d’autant plus que les propriétaires sont demandeurs [24]. ]

6 CAS CLINIQUE

Maladie Virus Chien (CN) ou Chat (CT) Spécificité (Sp) Sensibilité (Se)

Panleucopénie féline(typhus)

FPV CT 98 %a 89 %a

Rhinotrachéite virale féline (herpèsvirose)

FHV CT 96 %a 93 %a

Calicivirose féline FCV CT 91 %a 90 %a

Hépatite infectieuse canine

(hépatite de Rubarth)CAV-1 CN 93 %b 94 %b

Parvovirose canine CPV CN 100 %b 88 %b

Maladie de Carré (distemper)

CDV CN 92 %b 100 %b

Virus Corrélation entre le test rapide et le « gold standard » utilisé pour mesurer la protection

CHIEN

Adénovirus de type 1 (CAV-1)

Le test rapide corrèle bien (well) avec le gold standard (VNa)

Canine distemper virus (CDV)

Le test rapide corrèle bien (well) avec le gold standard (VNa)

Parvovirus (CDV) Le test rapide corrèle bien (well) avec le gold standard (HIb)

CHAT

Calicvirus (FCV) La corrélation du test rapide avec le gold standard (VNa) et la protection est moyenne à bonne (fair to good)

Herpèsvirus (FHV)La corrélation du test rapide avec le gold standard (VNa) et la protection est seulement moyenne (only fair) ;

la mesure de l’immunité à médiation cellulaire serait un meilleur corrélat de protection

Parvovirus (FPV) Le test rapide corrèle bien (well) avec le gold standard (HIb)

y Tableau 1Spécificité et sensibilité des tests rapides VacciCheck™ pour le titrage des anticorps contre les maladies virales essentielles chez le chien et le chat (selon le producteur des kits, i.e. Biogal Galed Labs™)

a Feline Vaccicheck Antibody Test Kit [http://www.biogal.co.il/50fvv101-50fvv110 ]b Canine VacciCheck Antibody test kit [http://www.biogal.co.il/50cvv201-50cvv110]

y Tableau 2Corrélation entre les tests rapides et les « gold standard » pour déterminer la protection après vaccination (selon Ford, 2013 [23]

a VN - « virus neutralization » ou séroneutralisationb HI - « hemagglutination inhibition » ou inhibition de l’hémagglutination

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La vaccination contre la rage, un acte réglementé

G Cas du chien MikoMiko est un chien mâle croisé Husky entier de 15 semaines moins 1 jour, présenté au service de médecine préventive pour une visite « post adoption d'un chiot » et vaccination, rage entre autres.

G Commémoratifs Miko vit dans une maison avec accès à un jardin depuis son adoption en décembre 2017. Il mange des croquettes pour chiots, n’est pas traité contre les puces et a reçu un traitement antiparasitaire interne toutes les semaines pendant 3 semaines avec un produit fourni par l’éleveur (pâte orale, molécule non renseignée). Il a été identifié en Belgique par puce électronique avant son adoption.

G Anamnèse w Le 1er novembre 2017 : naissance de Miko en

Belgique.w Le 23 décembre 2017 : arrivée de Miko chez son

propriétaire en France à l’âge de 7 semaines et 3 jours. Il s'agit d'un « cadeau de Noël » acheté en « élevage » en Belgique.

w Le 13 février 2018 : première visite au service de médecine préventive du CHUV.

G Consultation du 13 février 2018g Examen cliniqueL’examen clinique ne révèle aucune anomalie. Miko est en bon état général, vif et avec un indice de condition corporelle de 5/9. La palpation abdominale révèle un léger ballonnement.

Un numéro de puce électronique 947xxxxxxxxxxxx est lu sur Miko. Il est vérifié sur I-CAD (Fichier National d’Identification des Carnivores Domestiques). Il n’y est pas enregistré.

g Discussion avec le propriétaireAu cours de la consultation, plusieurs anomalies ont été relevées en discutant avec le propriétaire.

Le propriétaire présente des photocopies de certaines pages d’un passeport européen : rubrique III concernant le marquage de l’animal, rubrique IV concernant la délivrance du passeport et la rubrique IX concernant les autres vaccinations. Ces photocopies ont été envoyées par le vendeur après acquisition. Elles ne sont pas certifiées conformes à l'original. Elles n’ont pas de valeur d’un point de vue réglementaire.

y Corinne Bisson DMVDVM, Praticien HospitalierOniris - CHUV NantesResponsable du Service de Médecine Préventive

Il y apparaît un numéro de puce électronique correspondant au numéro lu sur Miko le jour de la consultation. Le chiot aurait reçu une première injection contre la parvovirose avec le vaccin VANGUARD CPV le 08/12/2017, à 5 semaines et 2 jours d'âge et une vaccination CHPPi avec le vaccin NOBIVAC DHPPi le 18/12/2017 à 6 semaines et 5 jours d'âge. Il n'a pas reçu de vaccination contre la rage. Ces vaccinations ne peuvent pas être considérées comme réellement réalisées du fait des documents aux mains du propriétaire (photocopies sans valeur).Signalons également qu’aucun nom de propriétaire n’apparaît sur ces photocopies. D’après le propriétaire, le vendeur doit lui envoyer l’original du passeport d’ici peu !?

De ces faits : Miko a été importé de Belgique en France à l’âge de 7 semaines et 3 jours, identifié mais non réglementairement vacciné contre la rage. Il s’agit donc d’un cas d’importation illégale devant obligatoirement être déclaré à la DD(cs)PP et nécessitant une surveillance par rapport à la rage, par arrêté préfectoral.

g VaccinationLe propriétaire souhaite faire vacciner Miko. Au vu de l’âge et du contexte épidémiologique du chiot, de son mode de vie et des recommandations vaccinales actuelles, la vaccination contre la maladie de Carré, l’hépatite de Rubarth, la parvovirose canine et la leptospirose est justifiée et donc proposée au propriétaire qui l'accepte.

Miko reçoit donc une première injection de primo-vaccination CHPL4, à l’âge de 15 semaines moins 1 jour. Il devra revenir dans 3 à 4 semaines afin de procéder à une seconde injection de primo-vaccination CHPL4 [1].

Le propriétaire a également demandé la vaccination rage. Celle-ci lui a été refusée en lui expliquant que son chiot était importé illégalement et que cela impliquait la mise en place d’une « mise sous surveillance rage » de son chien Miko pendant 6 mois, à compter de sa date d'entrée en France. Cette mise sous surveillance consiste en la réalisation de plusieurs visites sanitaires régulières, en général une par mois, permettant de vérifier que l’animal ne présente pas de symptômes de rage, organisée sur la décision de la DD(cs)PP par le biais d'un arrêté préfectoral.

6 CAS CLINIQUE

À l’issue de ces visites, s'il ne présente aucun signe clinique de rage, Miko devra être vacciné réglementairement contre la rage. En attendant, des démarches devront être entreprises pour transférer son identification sur le fichier français I-CAD.Au cours de ce premier examen clinique, aucun signe clinique de rage n’a été observé.

g Conseils en nutrition, vermifugation, hygiène, éducation et reproductionMiko est légèrement ballonné le jour de la consultation, laissant soupçonner une infestation par des helminthes intestinaux. Ainsi, du MILBEMAX CHIEN NDV (milbémycine oxime et praziquantel) et du NEXGARD 68mg 10-25 kg NDV (afoxolaner) ont été prescrits.

Un point sur son alimentation à base de croquettes pour chiots a été fait.

Des conseils et des prospectus concernant des structures d’aide à l’éducation ont été fournis au propriétaire. La discussion à propos de l’éducation a été particulièrement importante dans le cas de Miko. Étant mis sous surveillance après son importation illégale, une morsure porterait également fortement préjudice à Miko, d’où le rôle majeur de l’éducation dans son cas.

G Suite directe de la consultationg Information de la DDPP (Direction Départementale de Protection des Populations)La DDPP est informée de ce cas d’importation illégale, en relatant les anomalies relevées au cours de la consultation.

g Mise en place de la « mise sous surveillance rage » du chien MikoSuite à de la consultation il est donc demandé au propriétaire de présenter Miko en consultation de médecine préventive tous les mois, la dernière consultation devant avoir lieu 6 mois après la date d’entrée en France, soit après le 23 juin 2018.

Un premier certificat de mise sous surveillance vétérinaire d’un animal importé illégalement est établi le 13 février 2018 indiquant que Miko ne présente pas de symptôme de rage (première Visite Sanitaire Rage). Le vétérinaire transmet son rapport de visite à la DDPP, en garde une copie pour traçabilité et en donne une au propriétaire.

G Suivi g Réponse de la DDPPSuite à cette première visite, la DDPP approuve la mise sous surveillance de Miko durant 6 mois à compter de sa date d'entrée en France avec une visite mensuelle et donc une dernière visite à faire après le 23 juin 2018 soit cinq visites sanitaires rage (VSR) en tout.

Ceci engendre en parallèle la mise en place d’un Arrêté Préfectoral de Mise sous Surveillance (APMS) à l'encontre du propriétaire et une copie est envoyée au vétérinaire quelques jours après la déclaration. La DDPP rappelle par ailleurs que pendant la mise sous surveillance, le propriétaire ne doit pas céder Miko et doit le garder confiné, sans contact avec des animaux sensibles à la rage, en particulier les carnivores et les personnes extérieures à son lieu de résidence. Miko doit être tenu en laisse lors de ses sorties. Tout changement doit être signalé au vétérinaire et à la DDPP. Si l'animal meurt, un prélèvement sera réalisé et envoyé à un laboratoire agréé, sous la responsabilité de la DDPP.

g VisitesMiko a été présenté au service de médecine préventive pour quatre autres visites sanitaires de surveillance rage. Au cours de celles-ci, aucun signe clinique de rage n’a été observé. Les certificats VSR ont été établis. Des conseils supplémentaires en nutrition, vermifugation, hygiène, éducation et reproduction ont été renouvelés à chaque visite en plus de l'examen de santé.

Le 12/03/2018 : Seconde VSR. Miko reçoit une seconde injection de primo-vaccination CHPL4, à l’âge de 19 semaines moins 1 jour. Son premier rappel annuel CHPL4 sera à faire avant le 12 mars 2019.

Le 12/04/2018 : Troisième VSR. Miko a 5 mois et demi d'âge.

Le 28/05/2018 : Quatrième VSR. Miko a presque 7 mois d'âge et a été convenablement vermifugé tous les mois.

Le 29/06/20018 : Cinquième et dernière VSR. Miko a presque 8 mois d'âge. Ce jour, Miko est obligatoirement vacciné contre la rage. Il reçoit donc une injection de vaccin antirabique. Un passeport européen FRSN xxxxxxxx est délivré et dûment

y Pour être légalement valable, la vaccination antirabique doit être notée dans la rubrique dédiée du passeport européen.

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6 CAS CLINIQUE

rempli. Comme la réglementation l'exige, la vignette du vaccin antirabique est collée au niveau de la rubrique V du passeport concernant la vaccination antirabique. Un film autocollant transparent recouvre cette vignette ainsi que les informations d’identification de l'animal, en rubrique III du passeport. La date de vaccination antirabique, la date de début et de fin de validité de cette vaccination sont clairement notées en rubrique V du passeport. Le propriétaire de Miko signe le passeport en rubrique I concernant les coordonnées du propriétaire. Le vétérinaire renseigne obligatoirement la rubrique IV concernant ses coordonnées [2]. Le vétérinaire assure la traçabilité de la vaccination rage (date de la vaccination, numéro d'identification et numéro de passeport) dans un registre et porte le numéro de registre sous la vignette. Il assure également celle du passeport délivré ce jour.

La prise en compte de son identification belge est faite sur le fichier français I-CAD via le formulaire « importation ou échanges intracommunautaires » disponible sur le site I-CAD, avec envoi des photocopies du dernier certificat sanitaire rage et du passeport certifiant la vaccination rage.

g Suite de la DDPPLe 3 juillet 2018, à la fin de la surveillance de Miko, et considérant que Miko n'est plus susceptible de constituer un danger pour la santé humaine et animale, notamment vis-à-vis de la rage et que Miko est valablement vacciné contre la rage, un Arrêté Préfectoral de levée de Mise sous Surveillance est envoyé au propriétaire et au vétérinaire par la DDPP.

G Discussion g Une première problématique : que faire face à un cas d'importation illégale ?Le vétérinaire a un rôle de sentinelle pour la santé publique. Il doit détecter le cas d’importation illégale en fonction des papiers qui accompagnent l’animal, de son âge et la date d’entrée en France.

Ainsi, le vétérinaire et la DDPP doivent estimer le risque encouru en fonction du pays d’importation afin de mettre en place le protocole le plus adapté de mise sous surveillance d’un animal importé illégalement, en général une visite mensuelle pendant 6 mois, à compter de la date d'entrée en France. La période d'incubation de la rage est en effet fixée à 6 mois par l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE).

Rappelons que les conditions nécessaires pour importer un animal en France à partir d’un pays européen (UE) sont définies réglementairement [2, 5].

g Une seconde problématique : que signifie aussi une vaccination antirabique réglementaire ?L'âge minimal de vaccination antirabique est de 12 semaines. Les animaux doivent être obligatoirement identifiés. Le début d'immunité est à 21 jours minimum. La primo-vaccination et les rappels doivent être réalisés conformément aux protocoles des fabricants de vaccins autorisés (avec AMM), c'est-à-dire que la durée de validité légale de la vaccination antirabique est celle de l'AMM du vaccin utilisé (mentionnée dans les RCP ou les notices). Il n'y a plus d'obligation réglementaire française à réaliser un premier rappel de vaccination antirabique moins d'un an après la primo-vaccination et ceci depuis le 27 juin 2018 [3] [4] (annexes 1 et 2).

1.Day MJ, Horzinek MC, Schultz RD, Squires RA. Vaccination Guidelines Group (VGG) of the World Small Animal Veterinary Association (WSAVA). WSAVA Guidelines for the vaccination of dogs and cats. J Small Anim Pract. 2016 ; 57 : E1-E45.

2.RÈGLEMENT (UE) N°576/2013 DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL du 12 juin 2013 relatif aux mouvements non commerciaux d’animaux de compagnie et abrogeant le règlement (CE) n°998/2003

3.Arrêté du 10 octobre 2008 relatif aux conditions et modalités de la vaccination antirabique des animaux domestiques

4.Arrêté du 19 juin 2018 modifiant l'arrêté du 10 octobre 2008 relatif aux conditions et modalités de la vaccination antirabique des animaux domestiques. Publication au JO du 27 juin 2018. http://www.legifrance.gouv.fr

5.https://www.i-cad.fr/articles/importation_chiens_chats_furets_infographie

RéféRences bibliogRaphiques

Conditions d’importation Cas de MIKO : importation illégale

Identification par puce électronique ou tatouage (si lisible et réalisé avant le 3 juillet 2011)

Lecture d’une puce électronique mais non accompagnée de documents confirmant cette

identification

Vaccination rage valable réglementairement :Primo-vaccination à partir de l'âge de 12 semaines et effectuée depuis au moins 21 jours ou rappel en

cours de validité avant l’arrivée en France.Doit être attestée dans un passeport européen

dûment rempli.Un chiot ne peut donc pas être importé avant l'âge

minimum de 15 semaines.

Pas de vaccination rage valableImportation de MIKO à l'âge de 7 semaines

et 3 jours.Pas de passeport européen valable.

Les seuls documents fournis sont des photocopies de certaines rubriques d’un « soi-disant » passeport.

Prise en compte de l’identification faite à l’étranger : obligatoire sous 8 jours après la date

d'arrivée en France, si l'animal reste plus de 3 mois en France

La puce lue sur MIKO, un mois et demi après son arrivée en France n'est pas enregistrée sur le fichier

français I-CAD.

ATTENTIONDans certains cas, où l'on souhaite une immunité antirabique élevée, un premier rappel à moins d'un an après la primo-vaccination peut être préférable.

Et, dans tous les cas, l'intervalle entre les rappels, qui est à ce jour de 1 à 3 ans maximum, doit respecter la réglementation en vigueur dans le pays. Il est prudent de s'informer si l'animal voyage.

g Une troisième problématique : et si le carnivore domestique est importé d'un pays tiers (hors UE) ?

Si l’animal provient d’un pays hors Union Européenne (Pays tiers), il doit disposer d’un certificat sanitaire établi par un vétérinaire du pays d’origine avec une identification et une vaccination rage valables et disposer d’un titrage d'anticorps antirabiques pour la plupart des pays tiers. La liste des pays tiers dispensés de ce titrage est reprise dans le Règlement d'exécution (UE) n°577/2013 du 28 juin 2013.

La prise de sang pour sérologie rage doit être effectuée au moins 30 jours après la vaccination et au moins 3 mois avant le départ. Le titrage antirabique doit être fait dans un laboratoire agréé par l'UE. Le taux en anticorps séroneutralisants doit être supérieur ou égal à 0,5 UI/ml. Le titrage positif est valable toute la vie de l'animal tant que les rappels sont effectués en conformité avec la réglementation, donc avec l'AMM.

Ces mesures ont pour objectif de limiter l’introduction de maladie sur le territoire français ou européen, en particulier la rage (à l’origine de 70 000 décès humains annuels dans le monde) [5].]

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6 CAS CLINIQUE

LaboratoireNom déposé du

vaccinEspèces Âge minimal

Vaccin valable à partir de :

1er rappel Rappels suivants

Boehringer Ingelheim (Merial)

RABISIN Chien/chat/furet12 semaines

(3 mois furet)21 jours

Selon AMM : Moins d'1 anaprès la PV

Tous les 3 ans (chien, chat)

Tous les 1 ans(furet)

Boehringer Ingelheim (Merial)

PUREVAX RABIES Chat 12 semaines 28 joursSelon AMM : Moins d'1 an après la PV

Tous les 3 ans

Virbac RABIGEN MONO Chien/chat 3 mois 21 joursSelon AMM : Moins d'1 an après la PV

Tous les ans

MSD NOBIVAC RAGE Chien/chat 3 mois 21 joursSelon AMM : Moins d'1 an après la PV

Tous les ans

ZoetisVERSICAN PLUS

(L4)RChien 12 semaines 21 jours

Selon AMM : Moins de 3 ans

après la PVTous les 3 ans

ZoetisVERSIGUARD

RabiesChien/chat / furet 12 semaines 21 jours

Selon AMM : Moins de 1 an

(CT, FT) 3 ans (CN) après la PV

Tous les 3 ans (chien) Tous les

2 ans (chat-furet)

Validité vaccination antirabique

Âge minimal Début de validitéDurée de validité

1er rappel annuel Rappels suivants

Réglementation « historique » Selon AMM 21 jours minimum 1 an après la PV Selon AMM

Réglementationeuropéenne et française *

au 29-12-2014nouveau passeport **

12 semaines et selon AMM 21 jours minimum 1 an après la PV Selon AMM

Réglementation française au 27-06-2018

12 semaines 21 jours minimum Selon AMM 21 jours

y Annexe 1Quelques vaccins rage utilisés en France chez les carnivores domestiques. « État des lieux »Corinne Bisson (Praticien Hospitalier Oniris CHUV Médecine Préventive) - juillet 2018. PV : primovaccination.

y Annexe 2Évolution reglementation vaccination rage en france chez les carnivores domestiques « état des lieux »Corinne Bisson (Praticien Hospitalier Oniris CHUV Médecine Préventive) - juillet 2018* : Règlement européen n°576/2013 (remplace le règlement CEE n° 998/2003).** : Film auto-collant transparent couvrant les informations d'identification et les vignettes de vaccination + signature obligatoire du propriétaire + dates de début et fin de validité de la vaccination antirabique, reportées par le vétérinaire + coordonnées complètes du vétérinaire.

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