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OBJET D’ETUDE ROMAN
CARNET DE LECTURE N°1 : Œuvre intégrale
La Princesse de Clèves , Madame de La Fayette, 1678 « Je suis si persuadée que l’amour est une chose incommode que j’ai de la joie que
mes amis et moi en soyons exempts. » ( Madame de La Fayette)
https://www.youtube.com/watch?v=e09Ms3s6G0w
ATTENTION : vous utiliserez la VIDEO dont le lien est ci-dessus afin de :- vous familiariser avec l’œuvre, le contexte et l’auteur.- répondre à plusieurs questions et plusieurs parties de ce carnet de lecture.
1. Biographie de l’auteure : Madame de La Fayette
A l’aide des 2 liens ci-dessous, constituez-vous une petite biographie de Madame de Lafayette en retenant l’essentiel.
https://www.youtube.com/watch?v=gju0aBFd2qE
https://www.franceculture.fr/litterature/cinq-traits-de-la-secrete-madame-de- la-
fayette
2. Histoire et histoire…
Madame de La Fayette a choisi pour son histoire de planter le décor de la cour de Henri II , au XVI°siècle, alors qu’elle a vécu au XVII° siècle.
Qui est-ce ?
………………………………………………………..……………………………………………………………………………. ………………………………………………………………………………………………………………………………………….…………………………………………………………………………………………………………………………………………..
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
Faites une petite recherche sur Henri II, Roi de France :
Qu’est-ce qui caractérise la Cour du XVIème siècle ? :
Les personnages fictifs : retrouvez leurs noms
1 . Mme de……
2. Melle de……..
3. M. de……….
4. Duc de …………….
5. Price de C………….
6. Maréchal de …………………
7. Mde de V…………………..
La Rochefoucauld publie ses Maximes en 1664. L’ouvrage est né d’un jeu de société qui consistait à forger de belles « sentences » sur l’homme et la société, à se les communiquer et à se les corriger. La Rochefoucauld,
aristocrate frondeur et bel esprit, prit de plus en plus goût à cet exercice qui lui permettait d’exprimer une morale lucide et désenchantée dans une forme lapidaire, parfois paradoxale, toujours discontinue.Choisissez 2 ou 3 maximes et illustrez-les à l’aide de votre lecture du roman.
L’homme croit souvent se conduire lorsqu’il est conduit ; et pendant que par son esprit il tend à un but, son cœur l’entraîne insensiblement à un autre.
On n’est jamais si heureux ni si malheureux qu’on s’imagine.
Il est du véritable amour comme de l’apparition des esprits : tout le monde en parle, mais peu de gens en ont vu.
Les hommes ne vivraient pas longtemps en société s’ils n’étaient les dupes les uns des autres.
Les vieillards aiment à donner de bons préceptes, pour se consoler de n’être plus en état de donner de mauvais exemples.
L’esprit est toujours la dupe du cœur.
Les défauts de l’esprit augmentent en vieillissant comme ceux du visage.
Il y a de bons mariages, mais il n’y en a point de délicieux.
Si nous résistons à nos passions, c’est plus par leur faiblesse que par notre force.
Il est plus aisé d’être sage pour les autres que de l’être pour soi-même.
La sévérité des femmes est un ajustement et un fard qu’elles ajoutent à leur beauté.
Les femmes croient souvent aimer encore qu’elles n’aiment pas. L’occupation d’une intrigue, l’émotion d’esprit que donne la galanterie, la pente naturelle au plaisir d’être aimées, et la peine de refuser, leur persuadent qu’elles ont de la passion lorsqu’elles n’ont que de la coquetterie.
Dans l’amitié comme dans l’amour on est souvent plus heureux par les choses qu’on ignore que par celles que l’on sait.
Il y a peu de femmes dont le mérite dure plus que la beauté.
L’honnêteté des femmes est souvent l’amour de leur réputation et de leur repos.
Qu’une femme est à plaindre quand elle a tout ensemble de l’amour et de la vertu.
3. Le genre nararratif à l’époque classique .FICHE.
Le roman connaît son heure de gloire au début du XVII° siècle.
Un modèle : l’Astrée, D’Honoré d’Urfé
Il s’agit d’un ouvrage qui s’étale sur 20 ans, de 1607 à 1628, et qui resta inachevé. Le genre est pastoral, c’est-à-dire qu’il met en scène des bergers et des bergères. En effet, le berger CELADON est amoureux de la belle ASTREE : ils sont bergers, mais raffinés et élégamment vêtus. Ils passent leur jour à aimer et à parler d’amour, à se conter des histoires galantes, à discuter de problèmes sentimentaux et à écrire des vers. => peinture des sentiments.L’esthétique de ce roman est BAROQUE , influencée par le roman épique :
- foisonnement narratif : des épisodes secondaires, récits enchâssés nombreux, digressions qui coupent la trame principale
- narration non linéaire, longue et souvent complexe- emphase des sentiments
Un autre modèle : les romans de Mademoiselle de ScudéryLe Grand Cyrus, 1649-53 ; Clélie, 1649-60 : roman en 10 volumes qui contient la Carte de Tendre, symbole de la casuistique amoureuse.
1660 : RUPTURE
Les lecteurs sont lassés de ce type de récit aux stéréotypes nombreux et aux péripéties prévisibles : enlèvements, tempêtes, malentendus etc…et le terme roman prend des connotations négatives. Bossuet les qualifie de “frivoles et dangereuses fictions.”
on se tourne alors vers la NOUVELLE. SEGRAIS publie en 1656 ses Nouvelles françaises qui cherchent à raconter des histoires ainsi :
- une histoire resserrée- des spectacles ordinaires- une visée morale claire- une action dans la France contemporaine- thème de la galanterie est toujours cependant au cœur des intrigues
RAPPEL :
BAROQUE CLASSIQUEDémesure, exubérance… Mesure, équilibre, sobriétéGrandeur de l’homme, valeurs guerrières, force de la volonté
Vision pessimiste : l’être est faible et soumis aux passions
on se tourne vers le réalismeLe Berger extravagant, Charles SOREL, 1627Le Roman comique, SCARRON, 1651-57Le Roman bourgeois, FURETIERE, 1666
en 1668 apparaît le roman épistolaire
Les Lettres portugaises de GUILLERAGUES.
4. Les mouvements littéraires dans le genre romanesque au XVII° siècle : préciosité et classicisme.
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LA PRECIOSITE
a. Regardez la video suivante puis complétez le polycopié .
https://www.youtube.com/watch?v=IWT08PfBsmo
La Préciosité est un courant de pensée du XVIIème siècle, qui s’est développé dans une décennie : de …………………………………………………. environ, pendant la Régence d’Anne d’Autriche.
Trois personnalités sont importantes pour la Préciosité : -……………………………………..: c’est en réaction à son règne que naît la Préciosité. Le langage grossier, les habitudes campagnardes provoquent une volonté de raffinement.-……………………………………… : c’est à la fin de son règne que La Préciosité apparaît.-……………………………………….: la Préciosité se développe pendant sa Régence.
Pourquoi la Préciosité ? Il s’agit de contrer les mœurs grossières du règne d’Henri IV.
Où ? Elle se développe essentiellement à ………………... dans le quartier du ……………………………...Deux exemples les plus célèbres : hôtel de …………………………….. et hôtel de ………………………………..Les Précieux se réunissent dans la chambre de l’hôte, plus précisément dans la ……………….. : espace entre le lit et le mur.
Qui ? Les Aristocrates, les Beaux Esprits. Ex : Mme de Rambouillet, appelée aussi Catherine de ……………………………………………... qui reçoit dans la « chambre ………………………………...».Mlle De Scudéry
Quel est son rôle ?-fonction littéraire :
lectures, art de la conversation, jeux d’esprit… création de mots= ……………………………………………………... utilisation de périphrases pour les mots honteux comme chemise, vomir, balai… ex : miroir= ………………………………………………………….. ;
-fonction sociale : échanges développement de la pensée et des sciences élaboration d’une ………………………………..= façon de se comporter. Cela va influencer la cour à
Versailles. Discussion sur des problèmes de l’époque : ex. place des femmes dans la société. Développement de l’esprit précieux : manières, sentiments, goûts… que l’on trouve dans la
« Carte de …………………………………………... » de Mlle de Scudéry et qui présente le chemin que doit suivre un amant pour accéder au cœur de sa bien-aimée. Ex de lieux présents sur cette carte : lac …………………………………….. ; ex. de chemins : …………………………. ; …………………....
Importance et influence : influence sur les mœurs amoureuses raffinement du langage (avec excès parfois, cf. pièce de Molière : ……………………………...) promotion de deux genres……………………………………………………………….... Valorisation de la femme dans la société.
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Conclusion : Courant de pensée très important. On peut y voir les sources du féminisme.
b. La carte de Tendre. Répondez aux questions.
Il s’agit d’un pays imaginaire inspiré par le roman de Madeleine de Scudéry, Clélie ; des villages et des chemins sont tracés comme sur une carte , mais ils représentent de manière allégorique les étapes de la vie amoureuse.
1. Comment est nommé le fleuve qui traverse le paysage au centre ?
2. Si on prend à droite du fleuve, on arrive à « Tendre-sur-Estime » . Quels villages traverse-t-on ? Choisissez-en quelques –uns : ……………………..
3. Si on prend à gauche du fleuve, on arrive à « Tendre-sur-Reconnaissance ». Quels villages traverse-t-on ? Choisisssez-en quelques-uns : «
4. Pourquoi faut-il éviter de passer pare « Indiscrétion » ou « Perfidie » ? Où ces chemins mènent-ils ?
5. Pourquoi faut-il éviter de s’égarer vers « Négligence » ou « légèreté » ? Où ces chemins conduisent-ils ?
6. Que représentent d’après vous la « Mer dangereuse » ou les « Terres inconnues » ?
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7. Trouvez une citation dans le roman qui illustre ce danger.
c. la galanterie. Le terme apparaît plus de 20 fois dans le roman. Il est une caractéristique de la cour en général.
Qu’est-ce que la galanterie ? La galanterie est la condition sine qua non de la mondanité : le galant est le parangon de l’honnête homme grâce à ses bonne manières, son langage raffiné et son esprit ; mais le sens du mot galanterie va connaître une évolution et le galant deviendra aussi celui qui est avide de conquêtes amoureuses plus que de sentiments véritables.
CF. Le Dictionnaire historique de la langue française, Editions Robert, 1992.
1535, « mauvais tour », de galer = s’amuser langue classique = « distinction, élégance dans les manières » par extension = courtoisie témoignée aux femmes et spécialement l’empressement inspiré par
le désir de conquérir une femme.
Montrez que le Duc de Nemours rassemble les 2 aspects de la définition : il est à la fois un gentilhomme, courtois et raffiné ; mais aussi un séducteur qui aime les femmes .
LE CLASSICISMEMontrez en quoi on peut rattacher l’œuvre de Madame de La Fayette au classicisme en développant les axes suivants développés dans la VIDEO.
https://www.youtube.com/watch?v=8IWvVGECmZ4
les thèmes essentiels :- peinture des caractères
- confrontation de l’individu avec les contraintes sociales, politiques et morales
- idéal d’équilibre et d’honnêté
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les procédés :
- litote
- maximes et formules générales
- parallélismes et symétrie
Les règles du théâtre classique pouvant s’appliquer au roman :- la vraisemblance
- les bienséances
- les 3 unités
- la composition du roman comme une tragédie en 5 actes
Des personnages représentatifs de l’idéal de l’honnête homme :
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5. Les 4 digressions dans le roman.
Remplissez le tableau suivant :
Qui raconte à qui ?
Personnages importants de l’histoire
Récit dans ses grandes lignes
BILAN : morale dégagée
Digression 1 : p. Mme de Chartres à sa fille, Melle de Chartres
Mme de Valentinois ( Diane de Poitiers)
Les ravages de la passion amoureuse : jalousie, vengeance, haines.
Digression 2 : p. M. de Clèves à sa femme
La dissimulation féminine.Prolepse de ce qui va arriver à M. de Clèves lui-même…
Digression 3 : p. Anne de Boulen, mère d’Elisabeth d’Angleterre.
Le roi Henri VIII épouse sa maîtresse Anne après 9 ans de passion , mais, jaloux injustement en croyant que sa femme est séduite par le vicomte de Rochefort, il intente un procès à Anne et la fait décapiter.
Digression 4 :p. La dissimulation masculine/ la galanterie
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BILAN : à quoi servent ces digressions dans l’économie générale du roman ?
Loin d’être éloignées du sujet principal et unique du roman, ces digressions le prolongent . Ce sont des « mises en abyme », des récits enchâssés qui donnent tout son sens au récit principal. En effet , toutes ces digressions s’adressent à……………………… => ( expliquez leur rôle dans un paragraphe argumenté entièrement rédigé)
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
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……………………………………………………………………………..
6. La scène de l’aveu
A la parution du roman , les contemporains de Madame de La Fayette débattirent pendant des semaines , par l’intermédiaire de la gazette Le Mercure Galant, pour savoir si Mme de Clèves avait eu raison ou non d’avouer à son mari l’amour qu’elle porte à un autre homme.
1. Pourquoi la princesse de Clèves avoue-t-elle qu’elle est amoureuse d’un autre homme ?
2. Donne-t-elle le nom de celui qu’elle aime ? Pourquoi ?
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3. Quels sont les personnages présents dans la scène ?
4. Qu’en concluez-vous ?
5. Et vous, qu’en pensez-vous ? A-t-elle eu raison ou non ?
Prolongement :J.J. Rousseau, La Nouvelle Héloïse, première partie, L’aveu de Julie .
Julie est, malgré sa vertu et son « état de mariage », amoureuse de Saint-Preux à qui elle aimerait cacher sa passion. Saint-Preux ne l’entend pas ainsi.
« Il faut donc l'avouer enfin, ce fatal secret trop mal déguisé! Combien de fois j'ai juré qu'il ne sortirait de mon coeur qu'avec la vie! La tienne en danger me l'arrache; il m'échappe, et l'honneur est perdu. Hélas! j'ai trop tenu parole; est-il une mort plus cruelle que de survivre à l'honneur? Que dire? comment rompre un si pénible silence? ou plutôt n'ai-je pas déjà tout dit, et ne m'as-tu pas trop entendue? Ah! tu en as trop vu pour ne pas deviner le reste! Entraînée par degrés dans les pièges d'un vil séducteur, je vois, sans pouvoir m'arrêter, l'horrible précipice où je cours. (…) Je n'ai rien négligé pour arrêter le progrès de cette passion funeste. Dans l'impuissance de résister, j'ai voulu me garantir d'être attaquée; tes poursuites ont trompé ma vaine prudence. Cent fois j'ai voulu me jeter aux pieds des auteurs de mes jours ; cent fois j'ai voulu leur ouvrir mon coeur coupable; ils ne peuvent connaître ce qui s'y passe, ils voudront appliquer des remèdes ordinaires à un mal désespéré: ma mère est faible et sans autorité; je connais l'inflexible sévérité de mon père, et je ne ferai que perdre et déshonorer moi, ma famille, et toi-même. Mon amie est absente, mon frère n'est plus; je ne trouve aucun protecteur au monde contre l'ennemi qui me poursuit; j'implore en vain le ciel, le ciel est sourd aux prières des faibles. Tout fomente l'ardeur qui me dévore; tout m'abandonne à moi-même, ou plutôt tout me livre à toi; la nature entière semble être ta complice; tous mes efforts sont vains, je t'adore en dépit de moi-même. Comment mon coeur, qui n'a pu résister dans toute sa force, céderait-il maintenant à demi? comment ce coeur , qui ne sait rien dissimuler, te cacherait-il le reste de sa faiblesse? Ah! le premier pas, qui coûte le plus, était celui qu'il ne fallait pas faire; comment m'arrêterais-je aux autres? Non; de ce premier pas je me sens entraîner dans l'abîme, et tu peux me rendre aussi malheureuse qu'il te plaira. »
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7. LE STYLE
Le roman s’appuie dans son écriture sur un vocabulaire pauvre et des termes abstraits qui constituent une mosaïque de termes redondants dont voici une petite liste :
Admiration/ amour/ amoureux/ attachement/ confiance/ défiance/ crainte/ galanterie/ haine/ jalousie/ passion/ respect
Dire sans dire : dans un souci de bienséance , voici les deux figures de style caractéristiques de l’écriture classique :
La prétérition
La prétérition est une figure de rhétorique dans laquelle on feint de passer sous silence ce sur quoi on attire l’attention => c’est une figure dans laquelle on feint de ne pas vouloir dire ce que néanmoins on dit clairement et même avec force.
Exemple : je ne vous dirai pas combien j’ai été affectée par cette nouvelle.
Exemples dans le roman :1 .2.
La litote
La litote est une figure de rhétorique qui consiste à dire plus en disant le moins. Elle dit peu pour suggérer beaucoup=> elle prend toutes les formes de l’atténuation, souvent à forme négative, ou bien a recours à un terme affaiblissant l’expression ( un peu, quelque peu, assez, peut-être…)
Exemples :
Ce n’est pas mal ( = c’est très bien)Ce n’est pas fameux. ( = c’est mauvais)Ce spectacle n’est pas sans intérêt. ( = il est très intéressant)Je crois qu’il ne m’est pas indifférent . ( = je suis sûre qu’il me plaît)« Et puis tenez, monsieur Marius, je crois que j’étais un peu amoureuse de vous » ( Hugo, Les Misérables)« Va, je ne te hais point » ( = je t’aime). ( Le Cid, Corneille)
Exemples dans le roman : 1. 2.3.
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La construction de la phrase qui traduit une pensée sinueuse.
Quand elle pensait encore Que M . de Nemours voyait bien
/ qu’elle connaissait son amour Qu’il voyait bien aussi
/ que, malgré cette connaissance, elle ne l’en traitait pas plus mal en présence même de son mari/ qu’au contraire elle ne l’avait jamais regardé si favorablement/ qu’elle était cause que M. de Clèves l’avait envoyé quérir/ et qu’ils venaient de passer une après-dînée ensemble en particulier
Et elle était honteuse de paraître si peu digne d’estime aux yeux même de son amant.
Elle trouvait Qu’elle était d’intelligence avec M. de
Nemours Qu’elle trompait le mari du monde
/ qui méritait le moins d’être trompé
(Après la rédaction de la lettre)
8. Un roman psychologique
Utilisation de tous les points de vue Cf. révision focalisation sur Quizlet
la complexité de l’énonciation ( cf. vidéo initiale)
Etude de la digression 1
a. Remplissez le tableau.
Emetteur 1 Récepteur 1 Emetteur 2 Récepteur 2
Contenu du message
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b. La princesse donne des prétextes à sa mère afin de ne pas se rendre au bal du maréchal Saint-André. Elle prétend que ce dernier est trop empressé auprès d’elle. Mme de Chartres lui conseille de donner de fausses excuses : la maladie.
1.Quelle est la véritable raison qui dissuade la princesse de se rendre au bal ?
2. Quelle conclusion retirez-vous du tableau et de la réponse b. sur les discours à la Cour ?
3. Qu’est-ce que le theatrum mundi ?
9. Un roman d’analyse
Le roman propose l’introspection des personnages qui puisent leur force dans leur réflexion intérieure. Tous les monologues ont la même progression :
1. l’émotion2. la réflexion3. la décision/ résolution4. la liberté retrouvée .
Trouvez dans le roman un exemple de monologue qui illustre ces étapes que vous expliquerez.
Montrez que ce schéma est aussi celui du roman tout entier. 1.2.3.4.
La lettre est alors un épisode central du récit. Elle sert de pivot puisqu’on passe d’un univers extérieur d’apparences ( la Cour, le spectacle, la superficialité) à un univers intérieur : l’âme humaine.
Cf. le schéma joint: La Princesse de Clèves, structure de l’œuvre ( Pierre Malandain).
La Cour ( de l’extérieur vers l’intérieur : spectacle) t.I début
Monsieur de Clèves ( le mariage) t.I milieu Nemours ( madame de Clèves spectatrice) Le bal et ses effets t.I fin Les Horoscopes et préparatifs de fête t.II début L’accident et ses effets t.II milieu
LA LETTRE ( centre exact du livre) t.II fin t. III début Madame de Clèves ( Nemours spectateur)
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Coulommiers 1 ( l’aveu) t.III milieu Le tournoi t.III fin Coulommiers 2 ( le pavillon) t.IV début
Monsieur de Clèves ( la mort) t.IV milieu
La retraite ( de l’intérieur vers l’extérieur : question) t.IV fin
10. Le roman est enfin un roman d’éducation et d’apprentissage.
Définition roman d’apprentissage = le roman d’apprentissage est un roman qui décrit la maturation du héros. Il part naïf, crédule et traverse des obstacles ou épreuves, afin de mûrir et d’en tirer une leçon.
La princesse voyage au cœur du monde, au coeur du mal, au cœur de la passion et au cœur d’elle-même . C’est par une connaissance du cœur humain , sans complaisance ni illusion, que l’on peut sortir du malheur. Elle tirera les leçons des désordres amoureux d’autrui et de ses propres désordres intérieurs; elle passera de gouffre en gouffre avant de comprendre à quel point l’enseignement de sa mère était juste.
=> Influence du jansénisme. Cf. la FICHE.
Mais il s’agit aussi d’un roman d’apprentissage pour le duc de Nemours. Expliquez pourquoi.
Et un roman d’apprentissage pour le lecteur. Expliquez pourquoi.
LE JANSENISME. FICHE.
Le jansénisme Les sources Les idéesMouvement religieux catholique, XVV° siècle, France
Le mot vient de l’évêque Cornelius Jansen ( Jansénius en latin), auteur de l’Augustinus , 1640: reprise et interprétation de la doctrine de Saint-Augustin.
A cause du péché originel, l’homme est corrompu et tend vers le mal naturellement. Il ne peut être sauvé que par la Grâce divine. Pour mériter le Salut, pratique de la vertu et l’austérité de la vie.Mais Dieu ne l’accorde qu’à certains => thèse de la PREDESTINATION.
Les jansénistes furent persécutés et condamnés par
Les partisans du jansénisme:
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Louis XIV, car ils s’opposaient aux ambitions de pouvoir absolu de la monarchie.=>- les religieuses de Port-Royal furent dispersées- les “ petites-écoles” furent fermées- le Couvent de Port-Royal fut détruit sur ordre du roi en 1711.
Saint-Cyran, adepte de Jansen, forme autour de ce mouvement une communauté sprirituelle et studieuse, les “ solitaires” ou “ messieurs de Port-Royal”.
Racine, Blaise Pascal ( qui défend les Jansénistes dans Les Provinciales)
Les jansénistes restent importants jusqu’à la Révolution française.
BILAN du carnet de lecture: la fatalité de la passion amoureuse.
La passion amoureuse est montrée comme violente ; elle est le reflet de la faiblesse humaine. Par elle, l’homme se dégrade, en se laissant aller à des compromissions qu’il n’eût jamais acceptées en d’autres temps.
« Je suis vaincue et surmontée par une inclination qui m’entraîne malgré moi » dit la Princesse de Clèves. => fatalité tragique.
En effet , La Princesse de Clèves est une transposition du tragique cornélien dans le roman. Le sujet est le même que celui de Corneille dans sa pièce Polyeucte, moins la religion. (Une honnête femme aime un autre homme que son mari et va chercher auprès de son mari un appui contre l’amour. )
Les auteurs du XVII° siècle sont marqués par la pensée de Descartes et de son Traité des Passions :pour Descartes les passions sont de brutales impulsions qui ont leur origine dans le corps : l’âme doit, avant de s’y abandonner, leur imposer le double contrôle de la raison et de la volonté.
La Princesse de Clèves est bien le chef-d’oeuvre du roman classique.
PROLONGEMENT : la cristallisation stendhalienne.
« La première cristallisation commence. On se plaît à orner de mille perfections une femme de l’amour de laquelle on est sûr ; on se détaille tout son bonheur avec une complaisance infinie. Cela se réduit à s’exagérer une propriété superbe, qui vient de nous tomber du ciel, que l’on ne connaît pas, et de la possession de laquelle on est assuré. Laissez travailler la tête d’un amant pendant vingt-quatre heures, et voici ce que vous trouverez. Aux mines de sel de Salzbourg, on jette dans les profondeurs abandonnées de la mine un rameau d’arbre effeuillé par l’hiver ; deux ou trois mois après, on le retire couvert de cristallisations brillantes : les plus petites branches, celles qui ne sont pas plus grosses que la patte d’une mésange, sont garnies d’une infinité de diamants mobiles et éblouissants ; on ne peut plus reconnaître le rameau primitif. Ce que j’appelle cristallisation, c’est l’opération de l’esprit, qui tire de tout ce qui se présente la découverte que l’objet aimé a de nouvelles perfections. »
De l’Amour, Stendhal
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VERS LE COMMENTAIRE LITTERAIRE
Après qu'on eut envoyé la lettre à madame la dauphine, monsieur de Clèves et monsieur de Nemours s'en allèrent. Madame de Clèves demeura seule, et sitôt qu'elle ne fut plus soutenue par cette joie que donne la présence de ce que l'on aime, elle revint comme d'un songe, elle regarda avec étonnement la prodigieuse différence de l'état où elle était le soir, d'avec celui où elle se trouvait alors ; elle se remit devant les yeux l'aigreur et la froideur qu'elle avait fait paraître à monsieur de Nemours, tant qu'elle avait cru que la lettre de madame de Thémines s'adressait à lui ; quel calme et quelle douceur avaient succédé à cette aigreur, sitôt qu'il l'avait persuadée que cette lettre ne le regardait pas. Quand elle pensait qu'elle s'était reproché comme un crime, le jour précédent, de lui avoir donné des marques de sensibilité que la seule compassion pouvait avoir fait naître et que, par son aigreur, elle lui avait fait paraître des sentiments de jalousie qui étaient des preuves certaines de passion, elle ne se reconnaissait plus elle-même. Quand elle pensait encore que monsieur de Nemours voyait bien qu'elle connaissait son amour, qu'il voyait bien aussi que malgré cette connaissance elle ne l'en traitait pas plus mal en présence même de son mari, qu'au contraire elle ne l'avait jamais regardé si favorablement, qu'elle était cause que monsieur de Clèves l'avait envoyé quérir, et qu'ils venaient de passer une après-dînée ensemble en particulier, elle trouvait qu'elle était d'intelligence avec monsieur de Nemours, qu'elle trompait le mari du monde qui méritait le moins d'être trompé, et elle était honteuse de paraître si peu digne d'estime aux yeux même de son amant. Mais ce qu'elle pouvait moins supporter que tout le reste, était le souvenir de l'état où elle avait passé la nuit, et les cuisantes douleurs que lui avait causées la pensée que monsieur de Nemours aimait ailleurs et qu'elle était trompée.
VERS LA DISSERTATION Cf. modèle de dissertation : https://commentairecompose.fr/dissertation-princesse-de-clèves/Sujet traité : Faut-il qu’un personnage soit admirable pour intéresser le lecteur ?
1. « La princesse de Clèves symbolise bien la lutte violente, épuisante, d'une femme qui se libère des entraves de la société masculine et acquiert son autonomie. » Paul Genuist.
2. « Le fond du problème, c'est un choix de valeurs, un choix déchirant entre les valeurs délibérément choisies d’un code aristocratique et les valeurs spontanément élues de la passion. Tout le drame est dans ce conflit. » Serge Doubrovsky, La Princesse de Clèves, une interprétation existentielle, p.46.
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