Accompagnement collectif DLA Le Village …...Le Master 2 « Documentaire de création », avec un choix d’option entre réalisation ou production, a été élaboré en partenariat

LESOUTILSDUCENTREDERESSOURCESCULTUREPOURLEDLAAccompagnementDLAduVillagedocumentairedeLussas

Juin2018

Accompagnement collectif DLA

Le Village documentaire de Lussas, Ardèche

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Accompagnement DLA – Village documentaire de Lussas – Juin 2018

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«C’estl’histoiredecepetitvillageArdéchoisconstituéd’irréductiblesdéfenseursdudocumentaired’auteursaumilieud’unmonde formaté.Lussasdiffuse,produit,attire…fédèrepourcettehistoire,pourseschoixéditoriauxetlaqualitédesfilmsqu’ildéfendendehorsdufluxdesimagesquotidiennes.(…)L’ensembledesacteursetleursactivitéscomplémentairesfontdeLussasunpôleuniqueetattractif.»1C’estainsiqueseraconteleVillagedocumentairedeLussas,cecollectifhybrided’unedizainedestructuresquipoursuitvailleque vaille son idéal artistique et politique, et que le Dispositif Local d’Accompagnement de l’Ardècheaccompagnepourpenseretorganiserlescoopérationsetmutualisationsinternes.

En Ardèche, l’implantation d’un collectif pour défendre le film documentaire d’auteur

Dans les années soixante-dix, Paris étaitincontournablepourquivoulait faireproduireetdiffuserdesfilmsdocumentaires.Etlaplupartdutemps, la production et la diffusion n’étaientpossibles que grâce à l’appui d’une chaîne detélévision2. Dans ce contexte, quelquesprofessionnel.les du secteur se sont réuni.esautour d’un projet collectif, pour valoriser,diffuser et produire, des films documentairesd’auteur,de«création».Parmi eux, Jean-Marie Barbe, passionné de filmdocumentaire, réalisateur et producteur lui-même, lança l’idée de partir en Ardèche pour ydévelopperun lieude créationetdeproductiondédié au documentaire. Originaire du village deLussas3,c’esttoutnaturellementqu’ils’y installaen 1979 pour fonder l’association Ardècheimages,entrainantavecluid’autrespassionné.esde cinéma et de documentaire, « la bande àlumière».L’Ardèche est un territoire principalement rural,où l’emploi culturel est rare. Quelques postesexistent dans les villes principales (Privas,Annonay),maistrèspeuenzoneruraleetencoremoinsdans lesecteuraudiovisuel.Maisaufildutemps,Ardècheimagesgranditetfaitdesémules.Grâce à la faculté d’anticipation de Jean-MarieBarbe et à l’énergie du collectif des premiersfondateurs, d’autres associations et desentreprises se constituent. Peu à peu, plusieurs

1 ExtraitdudossierdecandidatureauPTCEen2015. 2Danslesannéessoixante-dix,lesfinancementsdesdocumentairesparleschaînesdetélévisionétaientprépondérantsparrapportauxautressourcesdefinancements(institutions,CNC,diffuseurs,etc.).Celaimpliquaitpourlesréalisateursdecréerdanslecadredeformatsspécifiques,imposantuneduréeetunemanièredeprésenterunsujetquisoientadaptéesaupassagesurlepetitécran.3Villageardéchoisde585habitantsendatedurecensementde1985.4Chiffrecommuniquéparlacommuneen2017.

projets sont mis sur pied, afin de répondre auxbesoins de structuration de la filière dudocumentairedecréation.Une trentaine d’années plus tard, le villagecompte 1 132 habitants4 et il s’anime aux moisd’aoûtpendantlefestival«LesEtatsgénérauxdufilmdocumentaire».Depuis1989,unpublicférude documentaire prend ses quartiers d’été àLussas. Lors de la 29ème édition du festival, en2017,cenesontpasmoinsde6000spectateursqui ont assisté aux projections, aux débats etautres temps de partage autour du filmdocumentaired’auteur.Le festival est principalement fréquenté par unpublic averti etprofessionnel, cequi correspondbien aux désidératas des organisateurs. Ilssouhaitentresterconcentréssurlesréponsesauxbesoins spécifiquesdesprofessionnels et nepasêtre submergés par des questions de logistiquepourl’accueildugrandpublic.


LesassociationsetentreprisesprésentesàLussas

Nom Création Statut Activités

Nombred’emplois

2015 2018

ArdècheImages 1979 Association

PierreangulaireduPôledocumentaire.4secteursd’activités:-LesÉtatsGénérauxdufilmdocumentaire(festival)-LaMaisonduDoc(centrederessources)-L’Écoledocumentaire(formation)-Programmededéveloppementàl’international

19 22

ArdècheImagesProduction 1983 SARL Productiondefilmsdocumentairesdecréation 3 3

DocNetFilms 2002 Association EditionetdistributiondeDVDdedocumentairesdecréation 3 1

AndanaFilms 2003 SARL Sociétédedistributiondefilmsdocumentaires 2 2

Adalios 2004 SARL Productiondefilmsdocumentaires 2 0

Histoire(s)devoir 2007 Association OrganisationdeprojectionsdefilmsdocumentairespourlegrandpublicsurleterritoiredeLussas 2 1

Film-documentaire.fr 2008 Association Gestiond’unsiteinternet/Portaildocumentaire 3 4

LumièreduMonde 2011 Association Associationdeproducteursindépendants5 0 1

LesfilmsdelaCaravane 2011 SARL Productiondefilmsdocumentairesdejeunesauteurs 1 1

DocMonde 2012 Association Développementdeformationsetdecoproductionsdefilmsàl’international 3 3

VillagedocumentairedeLussas

2012 Association

RegroupelesstructuresquiconstituentlePôle6pour:-Porterdesprojetscommunsdedéveloppement-Conforterlepoidséconomiquedupôle-Valoriserlescompétences

2 2

Tënk 2017 SCIC Plateformedevidéoàlademandeparabonnement(S-VOD)dédiéeaudocumentaired’auteur - 10

AuxcôtésdesassociationsetdesentreprisesprésentesàLussas,unlieudédiéàlaformationestmissurpiedparArdècheImages. L’Ecole documentaire propose diverses formations à l’écriture, à la réalisation et à la production de filmsdocumentaires de création. Le Master 2 « Documentaire de création », avec un choix d’option entre réalisation ouproduction,aétéélaboréenpartenariatavecl’universitéStendhaldeGrenoble.LesstructuresquisesontcrééesetimplantéesàLussassontcomplémentaires.Ellescouvrentquasimentl’ensembledesmétiersdelafilièrecinémadocumentaire.

5L’associationregroupeunecentainedeproducteursen2015.6Ils’agitduPôleTerritorialdeCoopérationEconomique(PTCE).Lirepage5.

Formation Rechercheetcréation Production Diffusion Préservation

etarchivage


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Le collectif de Lussas peu à peu reconnu comme acteur de développement culturel et économique

Amesure que les associations et entreprises sesont créées à Lussas, les collectivités locales s’ysont intéressées et elles ont apporté leur aide àplusieursprojets(cfencadré).Le«Pôledocumentaire»,crééen2006est l’undes quatre pôles d’excellence7 impulsés par laDirectiondelaculturedelaRégionRhône-Alpes.Chacun de ces pôles agit pour contribuer à lacroissance des entreprises de leur territoire. Atravers ce soutien, la Région encourage etsouhaite faciliter l’implantation de nouvellesactivités autour des industries des contenus etusagesnumériques.Ce Pôle documentaire n’avait pas d’existencejuridique et était porté collectivement par leséquipes présentes à Lussas, et principalementpar Ardèche Images jusqu’à la constitution de«l’associationVillagedocumentairedeLussas»en 2012. Ses buts : être un support pour faireconnaître le Village documentaire, fédérer,accompagner, porter des projets communs dedéveloppement, valoriser les compétences etconforterlepoidséconomiquedupôle.

Cependant, la mise en œuvre de cettecoopération pose rapidement deuxquestions centrales : le financement d’unposte de coordination du Villagedocumentaire et la structuration d’unegouvernance adaptée aux réalités ducollectifd’associationsetd’entreprises.

Les membres des structures du villages’interrogenteneffetsurleportageducollectif:coopératived’activitéetd’emplois(CAE),sociétécoopérative d’intérêt collectif (SCIC) ougroupement d’employeur (GE) ? Aucune de cespistes ne sera finalement retenue, car jugéeinsuffisamment adaptée aux besoins, tropprématuréeoutropcomplexeàmettreenplacedanslecontextedeLussas.En 2015, l’association se porte candidate pourfaire de Lussas un « Pôle territorial de

7Lestroisautrespôlesd’excellencesontLaCartoucherieàBourg-lès-Valence(cinémad’animation),CITIAàAnnecy(industriescréatives),etPixelàLyon-Villeurbanne(audiovisuel,cinéma,jeuxvidéoetnouveauxcontenusnumériques).8Danslecadredu2ndappelàprojetslancéparleMinistèredel’économieetdesfinancesetlaCaissedesDépôts.Cfpage5.9Lesdonnéesde2016sontissuesdelaphasedediagnosticduDLA

coopérationéconomique»8(PTCE),avecl’objectifdecréerdesmutualisationsdecompétencesetdemoyens au sein du village. En effet, lefoisonnementdeprojetsetd’activitésaaboutiàlacréationde40emplois,cequiconfèreàLussasun rôle d’acteur clé du développement local,économique et culturel. Au total, le montantcumulé des budgets avoisinait en effet les 3millionsd’eurosen20159.La croissance des structures (associations etentreprises) génère des opportunités mais aussidesbesoinsnouveaux en termesdegestiondesressources humaines. La nécessité de coopérer,de mutualiser des compétences et desressources,devientuneévidence.Cependantcesouhaitdecoopérerestconfrontéàladifficultédefonctionnerencollectif,entenantcomptede ladiversité,de l’ampleurdesprojets,

UnepolitiquedépartementaleencourageanteLe Département ardéchois a soutenu et favorisé ledéploiement de nombreux sites et structuresculturelles sur leterritoire,parmi lesquelsplusieursont une portée régionale voire nationale. Parexemple, le Centre national des arts de la rue«Quelquesp'Arts»,lepôlenationaldesartsducirque« La Cascade », une scène régionale de musiquesactuelles1,et lesacteursde Lussas, commeArdècheImagesquiorganise lefestival « LesEtatsgénérauxdufilmdocumentaire»etgèrel’écoledocumentaireetlecentrederessources«LaMaisondudoc».Le Département encourage le développement deprojetsdeterritoirequifontnaitredeséchangesetdela solidarité entre les acteurs culturels. Ainsi, lesstructuresdeLussasquiavaientd’abordtravaillésurdes projets de portée nationale et internationale(festival, formations à l’étranger), développentdésormaisdesactionshorslesmursauxalentoursdeLussas.


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etdunombredestructuresprésentesauvillagedeLussas(8associationset4entreprises).Lafragilitééconomiquedecertainesassociationsfreinelamobilisationdeséquipes,chacuneétantconcentrée sur ses projets et la recherche deressources. Le renforcement desmutualisations,

lamiseenplaced’actionscollectives,suscitentdesquestionnementssurlemodedegouvernanceàadopter.

Le projet PTCE, un outil pour structurer le fonctionnement

En2015, leVillagedocumentairede Lussas s’estportécandidatàl’appelàprojetsPTCE(cfencadréci-contre) et son dossier a été présélectionnéparmi les 85 projets éligibles. Au préalable, lecollectif avait bénéficié d’un appui du COORACERhône-Alpes pour accompagner le montage dudossier de candidature PTCE. En effet, le projetassociatif du Village documentaire, lestransversalités entre associations et entreprises

audiovisuellesàLussas,permettaientd’espérerlareconnaissanced’unfonctionnementenPTCE.Malgré la qualité du projet et sa pertinence, leVillagedocumentairedeLussasn’apasétéretenuparmi les 14 lauréats (sur 125 candidaturesdéposées) qui ont bénéficié d’une aided’amorçageglobalede2,75millionsd’euros.Le développement du projet de PTCE de Lussasétaitarticuléautourd’unpôledeservicesauseind’un ensemble immobilier pour répondre auxbesoinsdesacteursdelafilièredocumentaire,demutualisations techniques et humaines pourréaliser des économies d’échelles, et dulancementdeprojetsnumériques(valorisationdela Maison du doc et lancement de Tënk,plateformedevidéoàlademande).PourlecollectifdeLussas,devenirPTCEavaitpourbutsde:-Partagercompétencesetsoutiensennature.- Repenser la gouvernance, le modèleéconomiqueduVillagedocumentaireetporterlesprojets communs nécessaires à sondéveloppement.- Structurer et ancrer localement la filièredocumentaire d’auteur tout en impulsant unedynamique autour de la filière culturelle del’imageenArdècheMéridionale.- Impliquer d’autres acteurs locaux dont lescollectivités, la Maison de l’emploi et de laformation, la coopérative d’emplois Pollen, lescinémas le Navire et le Regain, la Maison del’image.Lefonctionnementdémocratiqueetlasolidaritééconomiquesontunprincipepharedespôlesde

En2013et2015, l’Etat et laCaissedesDépôtspubliaientsuccessivement deux appels à projets pour labéliser etsoutenirdesPôlesterritoriauxdecoopérationéconomique(PTCE). L’objectif était d’accompagner les initiativespermettantde construire despasserelles entre économieclassique et économie sociale et solidaire (ESS). Etaientrecherchésdesprojetsinnovants,impliquantunediversitéde partenaires publics et privés, des acteurs de l’ESS,l’université,avecunancrageéconomiqueterritorialfortetuncaractèrenon-délocalisable.

Loirelativeàl’ESS,juillet2014,article9

«LesPTCEsontconstituésparleregroupementsurunmêmeterritoire d’entreprises de l’économie sociale et solidaire, ausens de l’article 1er de la présente loi, qui s’associent à desentreprises,en lienavecdescollectivitésterritorialeset leursgroupements, des centres de recherche, des établissementsd’enseignementsupérieuretderecherche,desorganismesdeformation ou touteautre personnephysiqueoumoralepourmettre en œuvre une stratégie commune et continue demutualisation,decoopérationoudepartenariatauservicedeprojets économiques et sociaux innovants, socialement outechnologiquement, et porteurs d’un développement localdurable.»


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coopération. La candidature du Villagedocumentaire était également motivée par lesouhaitderenforcersonmodedefonctionnementpour mieux coopérer et travailler ensemble. Larédaction du projet de PTCE a donné lieu à desréflexions centrées sur les questions degouvernance : comment prendre en comptel’ensembledes structuresexistantes ?Commentintégrerlesfuturesnouvellesstructures–néesàla suitedeprojets collectifs - dans le PTCE, quelquesoitleurstatut?Initiéesen2013,cesréflexionssesontpoursuiviesau sein du comité de pilotage qui avait étéconstituépourparticiper à la structurationde lagouvernance et aux projetsmutualisés du PTCE.Ce comité regroupait des représentants desservices de l’Etat (DRAC, Direccte), ConseilRégionalRhône-Alpes,ConseilDépartementaldel’Ardèche, Pays de l’Ardèche Méridionale,Communauté de communes Berg et Coiron,CommunedeLussas,CaissedesDépôts.L’intérêt des partenaires institutionnels pourLussasseraconfortéparlesrésultatsd’uneétude,réalisée en 2014, sur l’impact économique des

activités impulsées depuis le village. Lesretombées économiques représentent près de4,5millionsd’eurosparansurlePaysdel’ArdècheMéridionale:- Impactsdirects : lesactivitésduPôlecumulent2,8 millions d’euros de budget et trente-huitsalariés.esurlevillage.- Impacts indirects : séjours de personnesextérieures au territoire (festivaliers, étudiants,formateurs, professionnels), ce qui représenteprèsde400000€dedépenseslocales.- Impacts induits : plus d’un million d’euros surl’Ardèche Méridionale et des retombées surl’activitéde techniciensaudiovisuels, entreprisesde prestation informatique, imprimerie, design,webdesignauniveaurégional.Dans l’attente des résultats de l’appel à projets2015, le Conseil Régional accordera unesubventionde30000€pourconsoliderl’actionduVillage documentaire et soutenir la constitutionduPTCE.Bienquel’officialisationduPTCEetsonfinancementpar l’appelàprojetnationaln’aientpas abouti, les questionnements sur lescoopérationséconomiquesetlagouvernanceducollectifsepoursuivrontpendantleDLA.

L’engagement dans l’accompagnement DLA pour renforcer les coopérations

En 2015, tandis que plusieurs administrateurs,administratrices et salarié.es membres desstructuresdeLussass’interrogentsurlamanièrederenforcerlestransversalités,l’unitéterritorialedelaDirecctedel’ArdècheinvitelesstructuresdeLussasàcontacterleDLApoursonderlapossibilitéd’unaccompagnementcollectif.Al’initiativedecequestionnement, deux personnes qui occupentun poste stratégique : Pierre Mathéus,coordinateur de l’association Villagedocumentaire et Marie Tortosa, administratricesalariée d’Ardèche Images. A ce titre, ils sontrégulièrement sollicité.es sur des questions detransfertdecompétencesetdesavoir-faire,oudemiseencommundemoyens.

Asaprisedeposteen2013,lecoordinateuravaitété « impressionné par tous ces projetsincroyables, qui généraient de l’économie, quifonctionnaient, mais tout ça dans une grandeprécaritéparrapportaucadreetàlasécuritédel’emploi. La plupart des postes étaient créés viades contrats aidés. On a besoin de donner desperspectivesauxjeunes.Onadumalàinstallerunsystèmedemotivations et de reconnaissance dutravail réalisé à la hauteur de leurinvestissement. ». Marie Tortosa, quant à elle,étaitsouventinterpeléeparlesautresstructures,


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plus petites etmoins expérimentées enmatièreadministrative et sociale. Les frontières étaientporeusesentre lesassociations,elleassumaitdefait régulièrement des fonctions de responsabledes ressources humaines au-delà d’ArdècheImagesquil’employait.L’accompagnement DLA semblait être uneoccasion intéressante de faire le point sur lesbesoins en termes de gestion des ressourceshumaines, et un moyen pour avancer dans laréflexionsurlacoopérationetlamutualisation.LaconvergencedesbesoinsayantétévalidéeparleDLAdel’Ardèche10,l’accompagnementcollectifest proposé aux associations de Lussas, qui s’yengagentavecdiversesattentesetmotivations.LesenjeuxduDLAdépendentdel’histoireetdelacompositiondesassociationsquivontyparticiper.Ardèche Images qui est l’association la plusstructuréeetquicompte l’équipe laplusétoffée(19 postes) est aussi la première association as’être implantée à Lussas, en 1979. Sescofondateurs, actuellement responsables desecteur,vontêtreamenésàprendreleurretraitedansmoinsdedixans.Lepassagederelaisavecde nouvelles personnes aux postes clés suscitequelques inquiétudes sur la manière d’anticiperces départs. Certain.es évoquentpar exemple lerisquedevoirdespartenariatss’affaibliroudesprojetsfreinéssileflambeaun’estpasreprisavecsuffisamment de préparation. D’aucunss’interrogent déjà sur « l’après Jean-MarieBarbe », fondateur charismatique et visionnaire,qui a réussi à fédérer tant de personnes pourdéfendre, produire et diffuser le documentaired’auteur;toutceladepuisunterritoireruralisolé(cfencadréci-contre).Lesproblématiquesdiffèrentpour les structuresplusrécentesetquiemploientenmoyennedeuxà trois salarié.es. Tout comme dans nombred’autres associations culturelles en France, laplupart des petites associations de Lussas ontbesoinderéfléchiràleurgestiondesressourceshumaines : absence de management formalisé,applicationparfoisapproximativedesconventionscollectives… Certains postes sont concernés parun turn-over important. De plus, la plupart desassociationsdeLussasontrecoursàdescontrats-

10EnArdècheetdanslaDrôme,leDLAestportéparInitiactive:http://initiactive2607.fr

aidés, qu’il conviendra de pérenniser afin depoursuivreledéveloppementdesprojets.Néanmoins, plusieurs associations ont déjàcommencéàmettreencommundesmoyensausein du pôle documentaire : partage de locaux,mise à disposition ponctuelle de personnel ouemploispartagés.

Danscecontexte,leDLAestvucommeunoutilpour renforcercesmutualisationsdecompétences, stabiliser des fonctionssupport telles que l’administration et lacomptabilité, et développer des fonctionsde communication externe, de gestion etd’entretiendumatériel,etc.

LachargéedemissionduDLAdel’Ardèche,ElodieComte, se souvient que « la rencontre avec lesmembres du collectif laissait l’impression d’unfonctionnementcomplexe,d’ungrosimbrogliodepersonnes travaillant lesunespour lesautresau

La question de la transmission : « l’après Jean-MarieBarbe»

D’après Pierre Matheus « l’enjeu aujourd’hui, c’est depenser l’après Jean-MarieBarbeetderéussir àremplacersonrôledelocomotiveàLussasparuncollectif.Onespèrequ’ilresteralepluslongtempspossibledansleprojetmaisondoitcommenceràpenserlatransitionetlatransmissiondu projet. » Ce besoin de veiller à la transmission estégalement pointé par Simone Lainé, administraticed’Ardèche Images : « Nous sommes à une charnièregénérationnelle. Nous avons créé un collectif avec unedimensionidéalistevoirutopique.Leprojetestnédanslesannéespost1968.Maisleschosesontradicalementchangédepuis.(…)Lesévénements,lesprojets,ressemblentàceuxquilesontcréés.(…)Audépartdesfondateurs,ilyauraunepériodedetransitionetleprojetneseraplusconduitdelamêmefaçon.Pourlespersonnesquivontprendrelarelève,c’estimportantqu’ilsaientconsciencedeça.»Desoncôté,GenevièveRousseau,cofondatriceducollectifetdocumentalisteàlaMaisondudocseditconfiante.«Ilnefautpasvivredanslepassé.Onneremplacerajamaislesfondateursetceseradifférent.Pourmoi,ilyaurauntandemouuntrioquiferaavancerleprojet.Ceseraàeuxdedonnerla direction, de transformer, et de donner l’envie derejoindreleprojetàd’autres.Jenesuispasparticulièrementinquiète car on voit beaucoup de jeunes passionnés,impliqués,àLussas.Aujourd’hui,denouvellesquestionsseposent. Par exemple, il faut tout inventer en matière demédiationaveclenumérique,nosmétierschangent.»


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sein des associations et des entreprises. Ladifficulté qu’ils rencontraient était de réussir àmobiliser tout le monde pour réfléchir àl’organisationglobaledescoopérations.»Au vu des constats relevés pendant la phase dediagnostic du DLA, le cahier des charges de

l’accompagnement collectif a été conçuendeuxphases. La seconde phase avait été proposéecomme optionnelle et pouvant se réaliser enfonctiondudéroulementdelapremièrephase.

Modalitésdel’accompagnementDLAcollectifréaliséàLussasen2015-2016Phase1:«Clarifierl’organisationetaméliorerlagestiondesressourceshumainesdanslesassociationsduPôledocumentairedeLussas.»

ObjectifsClarifierl’organisationdesressourceshumainesetfaireunétatdeslieuxdesoutilsRHutilisésIdentifierlespistesd’améliorationpossiblesdel’organisationetdelaGRH

Modalitésd’accompagnement

Réaliserundiagnosticdel’organisationetdelagestiondesressourceshumainesÉlaborerunpland’actiond’améliorationdel’organisationetdelagestiondesressourceshumaines

Résultatsattendus

Étatdeslieuxdel’organisationdupôleetdespratiquesRHdechaquestructureDéfinitiondesenjeuxprioritairespourchacunedesstructuresetcommunsaugroupeFormalisationd’unpland’actionsrépondantàcesenjeux(avecdesactionsindividuelleset/oucollectives)Aubesoin,orientationdesassociationsversd’autresdispositifsRH:GPEC,OPCA,etc.

Nombredejoursencollectif 6,5jours

Nombredejoursenindividuel

PasdejournéesprévuesparstructureLaconsultantearéalisédesentretienscollectifsetindividuels

Budgetinitialementprévu 6000€TTC

Budgetréalisé 7800€TTCPériodederéalisation Octobre2015àmars2016

Laphase2,optionnelle,devait«structureretplanifierlamutualisationdefonctionstransversalesentrelesstructuresdupôledocumentairedeLussas».Aupremiersemestre2018,ellen’avaitpasétéréalisée.

L’impulsion d’une nouvelle dynamique et des prises de conscience

L’accompagnement DLA a été réalisé parCatherine Broyez11, consultante en ressourceshumaines spécialisée sur les questions decoopération.« Je suisarrivéedansunvillageoùfourmillent des petites associations du secteuraudiovisuel, et que Jean-Marie Barbe avait

11Coopessance:www.coopessance.fr

impulsé ou dont il avait été à l’initiative de lacréation. Toutes ces structures avaient lemêmeobjectifglobaldedéfendrelefilmdocumentaire,chacune dans son domaine. Il s’agissait destructuresdepetitetaillepourlaplupart,fragiles


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économiquement car recourant largement auxemploisaidés».Tou.tes les salarié.es et les bénévoles desinstances des sept associations de la filièredocumentaire de Lussas ont participé àl’accompagnement. Cela représentait un effectifde34postessalariés,àtempspleinoupartiel(soit26équivalentstempspleins).CatherineBroyezserappelle«qu’unedeleursmotivationspourfaireceDLA,étaitdetrouverunmoyendefonctionnerpluscollectivementetdepartagercequipouvaitl’être en termes de compétences et de moyenstechniques».Pourcefaire,laconsultantearéaliséun état des lieux pour structure dans le but detrouver des solutions pour optimiserl’organisation et mutualiser certainescompétences. Elle a organisé des entretiensqualitatifsindividuelsetcollectifs,puisaproposédesquestionnaires : lesunsauxsalarié.es,sur lasatisfactionautravailetlesconditionsdetravail12,les autres aux coordindateur.trices. Chaquesalarié.e qui le souhaitait a pu autoévaluer sescompétences, ses points forts, ses besoins deformation.L’analysedequestionnairesaconfirmél’existencede collaborations entre différents acteurs duVillage documentaire de Lussas et une bonneadhésiondessalarié.esàl’idéedemutualisation.La consultante a également relevé desdysfonctionnements ou des négligences. «C’estassez typique des structures associatives depetitetaille.Leurséquipessontmobiliséesparunprojetquilespassionne.Ellesn’ontengénéralpasde formation en gestion de projet ou sur lafonction employeur. Pourtant ces associationssont concernées par la nécessité de prévenir lesrisques psycho-sociaux liés aux importantescharges de travail et au fait que les personness’investissenténormément.»Ainsiauseindecertainespetitesassociations,lespratiquesdemanagementprésentaientplusieursaxesàaméliorer :clarifier lesobjectifsdetravaildes salarié.es, intensifier le soutien et ladisponibilité des dirigeant.es du C.A ou desresponsables, apporter des réponses plusrapidement…PourlachargéedemissionDLA«cetétatdes lieuxamisen lumièreunesituationtrèshétérogène. Contrairement aux autres

12Lesquestionnairesadressésàchaquesalarié.edesseptassociationscomportaientsixthèmes:organisationdutravail,relationavecleresponsable,informationetcommunication,GRH,collaborationaveclesautresacteursduvillage,satisfactionglobale.

associations,ArdècheImagesavaitunpostedédiéàlagestionadministrative.Celaexpliquelesécartssur le plan de la connaissance de larèglementation, du code du travail, et despratiquesdemanagement.»Par ailleurs, dans leurs réponses auxquestionnaires,plusieurssalarié.esontestiméquel’esprit de collaboration n’était pas toujours demise parmi tous les acteurs du Villagedocumentaire.Au cours de cette première phase de travail, laconsultante a ainsi réaliséun état des lieux desactivitésetdesmissionsdechaquesalarié.e.Cesinformationsétaient indispensablespourrepérerlesressourcesetcompétencesdisponiblesauseinduvillage,puislesbesoinsenfonctiondesprojets.Catherine Broyez a ainsi dessiné une« cartographie des compétences », synthétiséesous forme de vingt-quatre fiches individuelles.Chaque fiche détaillait les missions, les diversestâches réalisées, le niveau de compétence(expérimentéàpeuautonome),letempsconsacréàcesactivités,etledegréderesponsabilitédansl’exécutiondesactivités.Laconsultanteaensuiteindiquéquelsétaientlesbesoinsdeformationenpréconisant le recours à la formation interne etaux échanges de savoir-faire entre salarié.es àLussas, ou le cas échéant, en ciblant desformationsexternes(parexempleàl’AFDAS13).Plusieursprioritésd’améliorationontparlasuiteété proposées. Dans un premier temps, laconsultante a travaillé sur ces constats et pistesd’améliorationsaveclegroupedesuivietpilotagedu DLA qui avait été constitué pour suivre ledéroulementde lamission.Cegroupe, composédepersonnesayantunefonctiond’encadrementàLussas, a pris note des recommandations pouraméliorer le management et les conditions detravail dans les structures : par exemple, laréalisationdel’entretienannueldessalarié.es,unmeilleur encadrement par les CA qui investiraitmieux la fonction employeur, la clarification desmissionsàréaliser,etc.Laréalisationdel’étatdeslieuxdesactivitésetdesmissionsdessalarié.es,etleséchangesquionteulieuaucoursdecettephased’étatdeslieux,ont

13L’AFDASestl’organismeagrééquigèrelaformationprofessionnelledessecteursduspectaclevivant,ducinéma,del'audiovisuel,etc.


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confirmélapertinenced’établirdescoopérationsentre structures du village documentaire. Pourles différents acteurs, chercher à structurer lescoopérations avait du sens. Travailler sur lescoopérationspossiblespermettraitdeconstruireun espace commun plus lisible, et surtout, despossibilitésréellesavaientétémisesàjour.Puis, la consultanteet le groupedepilotageontpréparé la tenue du premier séminaire desassociationsdeLussas.L’objectifétaitdetravaillersur les pistes demutualisation possibles qui ontétérelevéesaucoursdel’audit.Au cours du séminaire qui s’est tenu en janvier2016, les réflexions sur la mutualisation ontoccasionnéplusieursquestionnementsautourdelacraintedeperdresonidentitéassociativedansle collectif, d’être moins autonome dans sesactions,dubesoind’informationsur leprojetdemutualisation. Beaucoup s’interrogeaient aussisur lamise enœuvre concrète sans que cela nesoitunfreinpourlesprojetsdechaquestructure.Plusieurspréalablesà lamutualisationontalorsétésoulignésparlaconsultante14:• « Améliorer et consolider l’existant

(connaissancemutuelle,GRH,transversalité)• Redéfinir les places et les rôles entre les

structures• Définirleprojet,au-delàdelaconstructiondu

futurbâtimentcommun• Définir un nouveau mode de gouvernance

(SCIC+GE)• Définirlesrèglesdujeu:miseàdispositionde

moyens,depersonnel,communication• Travailler sur une culture commune (action

individuelle,réflexioncollective)• Anticiperlesévolutions.»

Pendant deux jours, les personnes ont prisconsciencedelanécessitédemieuxseconnaîtreet de toutes les perspectives que cela pouvaitouvrir.Leséminaireaétél’occasionpourchaqueassociation, et quatre entreprises amies, deprésenterleursactivités.«Mêmes’ilsétaientdéjàtous à Lussas et se côtoyaient beaucoup, leséchangesétaienttoujoursrapides,pourpareraupluspressé,chacunétanttrèsprispar letravaildans sa structure. C’était la première fois quel’ensemble des associations de Lussas se

14Préconisationsextraitesdusupportderestitutionfinale,conçuetréaliséparCatherineBroyez.

regroupaient pour échanger sur leurs besoins.Tous étaient très contents de pouvoir mieux seconnaître. Ce séminaire a été le point dedémarrage vers la création d’un projet pluscollectif.»Une séquence de travail a été consacrée à laprésentationduprojetdenouveaubâtimentquel’ensemble des structures pourra intégrer en2018.Cetteperspectivedelieucommunestàlafoisunoutilpourrevisiter lesprojetsdechacunetceuxqui pourront être transversaux, mais aussi unsupport pour communiquer et coopérer plusfacilement. En effet, jusqu’à présent, lesassociationssontimplantéesdanslesmaisonsduvillage,certainsdansdesconditionsd’espacetrèslimitées.

Ladernière journéede l’accompagnementDLAaété ouverte aux partenaires institutionnels15 :Conseil Départemental, Caisse des Dépôts, Paysde l’Ardèche méridionale, Direccte, Pôle decompétitivitédescontenusetimagesnumériques«Imaginove»,CommunautédeCommunesBergetCoiron. Lamobilisationdespartenaires sur cedernier temps de réunion DLA reflète bien leur

15LaDRACetlaRégionn’ontpaspusedéplacercejour-là.

BilanduDLALesneufchantiersdemutualisation

1. « Administration (locaux, fournisseurs,

recrutements,veille,retraites…).2. Financement (besoins globaux, relations

partenariales,sourcesmutualisées).3. Festivals(plaquetteoffreVDL,identificationdes

festivalsetalliances)4. International (plaquette offre VDL,

financements).5. Communication interne (dropbox, café du

mardi,groupeFacebookVDL).6. Communication externe (plaquette VDL par

structure,paractivité+international).7. Numérisation et matériel (projection, post

productionetinformatique).8. Viedanslamaison(bâtimentcommun).9. Structuration juridique du Village

documentaire»


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intérêtpourleprojetetl’avenirdesstructuresdeLussas.D’après Pierre Matheus « les partenairess’interrogeaient beaucoup sur notre manière defonctionner et notre gouvernance. Il était plussimple pour eux d’avoir à traiter avec une seulepersonne,enl’occurrenceJean-MarieBarbequ’ils

connaissentdepuistantd’années.Poureux,quelleque soit la structure qui les contactait, c’étaitLussasetdoncunmêmeprojet,incarnéparJean-Marie.Cen’étaitpasévidentdefairecomprendrequechaqueassociationétaitindépendantemalgréles interactions, les transversalités, une mêmelocalisationgéographique.»

Les conditions préalables à la mutualisation : quatre priorités d’action

Afin d’aller plus loin dans la construction d’unfonctionnementpluscollectif,lesassociationsontsouhaitépoursuivrel‘organisationd’unséminaireannuel. Des groupes de discussion thématiquesquiavaientétéinitiéspendantleséminairesesontpoursuivisaprèsleDLAsouslaformedegroupesdetravail.Au moment de clôturer l’accompagnement DLAquatreprioritésd’actionsavaientétévalidéesparlecollectif.Ils’agissaitde:- lanécessitéd’étudierlemontagejuridiquedesmutualisations:apriorienSCICouengroupementd’employeurs;-lapréparationdel’installationcollectivedanslenouveaubâtiment;-lesuividelamiseenplacedesneufchantiersdemutualisation;-l’entretiendeladynamiquecollectiveinitiéeaucours du DLA (communication interne etconvivialité).Les actions prioritaires à mettre en place et lenombredechantiersdemutualisationauguraientd’un travail conséquent à réaliser. Celademanderait du temps pour que le collectifavance sur ces divers axes de travail. LesassociationsparticipantauDLA,laconsultanteetla chargée de mission, ont alors évalué que laréalisation de la phase 2 optionnelle du DLAsemblaitprématurée.

«Ilrestaitbeaucoupàfairesurlemanagement,lesuivi,lecontrôledutravail,surtoutdanslespetitesstructures où de jeunes salarié.es était parfoisvoué.es à eux-mêmes. Le DLA a fait prendreconscience que les pratiques de GRH sont trèsimportantesetquejusqu’àprésent,ellesn’étaientpasjugéesprioritaires,»sesouvientElodieComte.Ceconstatconfirmel’intérêtdescinderlesphasesd’accompagnement en deux, car la premièrephased’étatdes lieuxest intenseetproduitunechargedetravailnécessaireavantd’entrerdansleprocessusdemiseenplacedesmutualisations.PourCatherineBroyez,cetaccompagnement«apermisd’identifierlespointsàtravaillerpourunemeilleure gestion des ressources humaines. (…)C’estunpasversunemeilleurequalitédel’emploimêmes’ilyaencoredeschosesàmettreenplacepouryparvenir.»Un autre enjeu pour l’avenir demeure latransmission des compétences des 4 ou 5fondateurs qui cesseront leur activité dans les 5ans pour prendre leur retraite. « Il fauttransmettre lesprojets,renouveler lesdirigeants,en s’appuyant sur les jeunes recrues, travaillerdansunedémarcheintergénérationnelle.»MarieTortosarévèlequantàelleque« leDLAaété une manière d’introduire un tiers extérieurpour nous faire avancer sur des pointsadministratifsetquestionner lecadredel’emploietlescontraintesdel’ensembledesstructures.Ony a réfléchi posément et en associant tous lessalarié.es.Onaclarifié lesposteset lesmissions,on a avancé dans la formalisation. CertainsConseils d’Administration avaient tendance à


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laisser leurs salarié.es travailler en roue libre. LeDLAapointé les limitesdece fonctionnementetl’importance de mieux assumer la fonctiond’employeur».Une fois l’accompagnement terminé cependant,la difficulté de maintenir une dynamiquecollective est apparue. La nécessité de fairetourner les projets et la dispersion desassociations et des entreprises dans des lieuxdifférents ont freiné la poursuite de cefonctionnement transversal. Par ailleurs, bienqu’unpostesoitdédiéàlacoordinationduVillagedocumentaire,sonmanquedefinancementet lapréparationdedeuxprojetsambitieuxontprislepas sur les bonnes résolutions que le collectifavaientprisesàlafinduDLA.Néanmoins, des réunions thématiques ont étéorganisées régulièrement et se poursuiventencore à ce jour. Ainsi, un groupe partage sesexpériencessurlesfestivalspourvendre,diffuseretproduire.Unautre,pilotéparl’administratriced’Ardèche Images se concerte sur de questions

administratives et de coordination. La mise enplacedecesdeuxinstancesdonneuncadrepourlimiter les sollicitations inopinées et diffuser lesbonnespratiques.Enfin,desréunionsponctuellesont été animées par des salarié.es de retour deformationpourtransmettreleurnouveausavoir-faire;cequiapusefairesurlesujetdelalevéedefondsparexemple.

2017 / 2018, les années charnière Amorcéeen2014, l’idéed’unregroupementdesstructuresdansunnouveaulieus’estconcrétiséepar unprojet immobilier d’envergure. Au coursdu DLA, la construction d’un local communapparaissait déjà comme un début de solutionpour répondreauxbesoinsd’espace,departagedemoyens, et pour renforcer la communicationentrelesacteursduvillagedocumentaire.Là encore, les collectivités locales partenaires(Communauté de communes de Berg et Coiron,Conseil départemental de l’Ardèche, Conseilrégional) ont souhaité soutenir le projet, etcofinancentlaconstructiondunouveaubâtiment,« l’imaginaïre », dont la communauté decommunesestpropriétaire. Lemontant totalduprojet de construction avoisine les troismillionsd’euros. Cet investissement amène son lotd’inquiétudes car il s’agit d’un pari sur l’avenir :« tout est possiblemais rienn’est sûr ! Il y a denouveaux enjeux de développement, desrecrutementssontenvisagés.Desincertitudessur

le soutiendespartenairespeuventapparaîtreaumoment de changements dans lesorganigrammes. Le documentaire d’auteur, c’estune niche dans l’industrie du cinéma, tout estremisenquestionchaqueannée.Nosactivitésontune reconnaissance internationale, ce qui nousassuredesperspectives.Maiscen’estpasacquis,et la dimension du projet peut faire peur auxinstitutionnels»remarqueSimoneLainé,membreduConseild’administrationd’ArdècheImages.Ce projet pharaonique pour Lussas, consiste àfaire sortir de terre un bâtiment de 1500 m²répartis sur trois niveaux. A l’intérieur, serontaménagés9sallesdemontage,plusieursstudiospour lemontage son, l’étalonnage et lemixage,desbureauxetdessallesdeformation…Cenouveau lieuaccueilleraaussi la«Maisondudoc»etle«Clubdudoc»d’ArdècheImages.LaMaisondudocestuncentrederessourcessurlecinéma documentaire riche d’une base de


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données de 41 500 films documentaires. SanséquivalentailleursenFrance,labasededonnéesest consultable en intégralité sur place ou surinternet.Depuis25ans,laMaisondudocrecensetous les films documentaires produits chaqueannée en Europe francophone. Elle est devenuepôle associé de la Bibliothèque nationale deFrance(2015),afindefavoriserlaconservationetlavisibilitédesfilms.LeClubdudocestunevidéothèquecoopérativepermanente,qui réunitdesprofessionnel.lesdu

cinéma, de l’audiovisuel et des chercheurs. LeClubdudocpermetàsesmembresdevisionnersurplaceouàdistance(vial’envoid’unecopiedetravail) les films qui les intéressent parmi les17 000 films envoyés depuis 1993 par lesréalisateurs et les producteurs pour Les Etatsgénérauxdu filmdocumentaire.Ceux-cipeuventégalement laisser un DVD en dépôt permanentpourlaMaisondudoc.

Les perspectives de déploiement

L’année2017 a été celle de lamiseen ligne de«Tënk»uneplateformedevidéoàlademande16par abonnement (S-VOD), dédiée audocumentaire d’auteur. Ce projet officiellementlancéenfévrier2016,areçu34993€danslecadred’unecampagnedefinancementparticipatifquiaréuni près de 1000 contributeurs.Cet outil unique en France, permet à sesabonné.es de visionner différentes formes etformatsdefilmsdocumentaires,quisonttrèspeudiffusés en dehors des festivals spécialisés.Constituée en SCIC, dont l’étude de faisabilité aété accompagnée par l’Urscop avec l’aide duConseilRégional,laplateformeestportéeparsixcollèges : producteurs, auteurs-réalisateurs,autres professionnel.les, acteurs de Lussas,salarié.es,financeursetpartenairespublics.Tenkpourraainsidiffuserdesdocumentairesmaisaussilesproduire,grâceauxoutilsetsupportsdesnouveauxespacesdetravaildans«l’imaginaïre».Le déploiement de Tënk et la préparation del’emménagementdanslenouveaubâtimentsontdesprojetstrèschronophages,quiontprisunpeule pas sur les temps de coordination du Villagedocumentaire.Ainsi, lesbesoinsde renforcer lesliens entre les structures et les projets sont denouveauàl’ordredujour.

16TënkestdisponibleenFrance,Belgique,SuisseetLuxembourg.

Au cours des échanges avec les différentsinterlocuteursàLussas,l’idéed’engagerunnouvelaccompagnement DLA a été évoquée. Celui-ciseraitcentrésurlesmodalitésdemutualisationauseindunouveausitedeLussas,etseraitdoncuneseconde phase d’accompagnement du DLA. UnnouveauDLAquiaiderait lecollectifàfinaliserlastructurationdescoopérationsetàenvisager lestransmissions, avant les départs en retraite descofondateursducollectifdeLussas.En attendant, les associations du villagepoursuivent leur essor. Des actions sedéveloppent pour renforcer leurs liens avec lesstructuresduterritoirelocal,enparticulierpourlamédiation et la diffusion du documentaired’auteur.Lamarqued’unintérêtcroissantd’observateursdusecteurde l’ESS se traduitpar laparutiondeplusieurs articles relatant l’histoire de Lussas.Autresignedereconnaissancepourceprojetdeterritoire unique et passionnant, le tournage encoursd’undocumentaireparlaréalisatriceClaireSimon,procheduprojetdepuisplusieursannées.Indéniablement,lecollectifdeLussasamorceunenouvelle étape vers la reconnaissance de soninscriptionsingulièredanslepaysagedel’ESS.


Remerciementsàtouteslespersonnesinterrogées:CatherineBroyez,consultante,CoopessanceElodieComte,chargéedemissionduDLADrômeArdèche,InitiactiveAlineAbt,coordinatriceetadministratrice,Docmonde,www.docmonde.orgSimoneLainé,cofondatriceetmembreduC.A,ArdècheimagesPierreMathéus,coordinateurduVillagedocumentaireetdirecteurgénéraldeTënkGenevièveRousseau,cofondatrice,documentalisteàlaMaisonduDocMarieTortosa,administratrice,Ardècheimages

Opale/CRDLACulture45,ruedesCinqDiamants–75013Paris0145652000/[email protected] - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - Réalisation: Opale/CRDLACulture:AlinePeyrègne,LesBeauxProjets(http://lesbeauxprojets.fr/)Créditsphotos: EmmanuelLeReste,AnouckEveraere

Depuis 30 ans, Opale observe, valorise et outille lesassociations artistiques et culturelles par des travauxd’études, des publications et des mises en réseau.Depuis2004,elleporteunemissiond’animationetderessources(Centrederessourcesculture)danslecadred’undispositifdesoutienàl’emploiassociatif,leDLA(Dispositif Local d’Accompagnement) dont ont déjàbénéficié plus de 7000 associations culturelles etartistiques.La mission CRDLA est copilotée par deuxregroupements culturels : l’Union fédéraled’intervention des structures culturelles (Ufisc) et laCoordinationdesfédérationsetassociationsdecultureetdecommunication(Cofac).www.ufisc.orgwww.cofac.org

Documents

Accompagnement collectif DLA Le Village …...Le Master 2 « Documentaire de création », avec un choix d’option entre réalisation ou production, a été élaboré en partenariat