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© Masson, Paris, 2004 Ann Pharm Fr 2004, 62 : 431-432
431
Vie de l’AcadémieActe de l’Académie nationale de Pharmacie
Compte rendu
de la séance du 2 juin 2004
Activités administratives de
l’académie
La séance est ouverte sous la prési-dence de François Bourillet, Présidenten exercice.
Adoption du procès verbal de laséance du 5 mai 2004.
* Informations du Président– Excuses de J. Barbe, P. Bourbon
J.-P. Chaumont, J.-F. Robert, P. Potier,J. Vayssette, M. Jaltel, R. Moreau,Y. Roché, A. Feuillu, R. Ducousso,G. Raynaud, C. Mégemont, J.-P. Martin,L. Koch, Mme M. German, B. Terlain,J. Savel, J. Rabiant, P. Tronche, R. Bap-tiste, Mme C. Maurain, Mlle J. Sigvard,M. Plat, A. Lattes, G. Le Baut, B.Péjouan, F. Chambonnet.
Éloges de Louis Julou (1926-2003)et de Charles Grébus (1913-2004)
* Lecture de la correspondance et informations du Secrétaire général
– Le « Prix Charles Mentzer desRencontres de Chimie Thérapeutique »,décerné à un chercheur pour des tra-vaux scientifiques dans le domaine de lachimie thérapeutique, a été attribué àClaude Monneret.
– Parution d’un ouvrage « Bonnepratique des essais cliniques des médica-ments » par Alain Spriet et ThérèseDupin-Spriet (éditions Karger – 2004)
– L’Institut Français pour la Nutri-tion (l’IFN) organise une conférencele mercredi 16 juin à 17 h 30, 23 rued’Iéna – Paris 16e sur le thème « Préva-lence de l’obésité chez l’enfant : nouvellesdéfinitions et deux exemples d’application,la France et le Brésil ».
– Les Laboratoires Merck Sharp &Dohme Chibret, en partenariat avecl’INSERM, organisent un symposiumsur le thème : « Santé Publique et droit àl’information du Patient : une impossibleéquation ? », le jeudi 17 juin 2004 de9 h 30 à 17 h 00 à la Faculté de Phar-macie – Paris 6e.
– Dans un récent ouvrage, la Cham-bre Syndicale Nationale des Dépositai-res de Produits Pharmaceutiques aréalisé un état des lieux de la distribu-tion pharmaceutique en France.
– Des renseignements concernant leDiplôme d’Université de Chronobiolo-
gie pour l’année universitaire 2004-2005 sont à demander à Y. Touitou(Faculté de Médecine Pitié-Salpêtrière– Paris 13e).
* Élection d’un membre de la 2e section, titulaire, résidant en Île-de-France
Mme le Pr Dominique Duchêne estélue dès le Ier tour.
Travaux scientifiques
& professionnels
Question d’Actualité
« Analyse rétrospective du devenir deslauréats ayant obtenu une bourse post-doctorale de l’AFRT au cours des dixdernières années » par André Tartar
L’AFRT devenu le LeeM-Recherche(Président : Pierre Le Sourd) est uneassociation qui a distribué pendant unedizaine d’années des bourses post-doc-torales. Le conseil scientifique du LeeMs’est interrogé sur l’impact qu’avaienteu ces bourses attribuées après un tra-vail de prospective sur les sujets enémergence.
Une enquête a été réalisée auprèsdes bénéficiaires de ces bourses(47 personnes ont répondu) afin deconnaître leur fonction actuelle, ladurée de leur post-doc, leur productionscientifique (publications, brevets) etleur avis sur l’importance des ditesbourses. Ont été recensés 4 pharma-ciens, 19 biologistes, 8 chimistes,8 ingénieurs et 8 médecins, avec desdurées de stage de plus d’un an enmoyenne et en immense majorité enAmérique du Nord. Seuls huit candi-dats sont revenus dans le privé, lamajorité ayant intégré le CNRS oul’INSERM. Ce qui est à noter, c’est quesix seulement sont restés aux ÉtatsUnis. En termes de diagnostic, on peutconstater que les bourses ont eu uneffet de levier important sur la carrièredes jeunes en regard du coût global del’opération. Il y a néanmoins un désé-quilibre pour les professions de santéavec peu de retour vers l’industriepharmaceutique.
Lecture
« Intelligent l’intestin ? Vous avez ditintelligent ? » par Pierre Bourlioux
Si l’on considère la définition don-née par A. Binet à la fin du 19e siècle,« l’intelligence est l’ensemble des pro-cessus impliqués dans l’adaptation àl’environnement » et si l’intestin doitêtre considéré comme « intelligent »,cela signifie qu’il doit être capable decommuniquer avec son environne-ment, c’est-à-dire être capabled’envoyer, de recevoir et de compren-dre des messages. Comment peut-ilfaire cela ?
L’intestin est un écosystème extrê-mement complexe constitué essentiel-lement de trois éléments : des cellules,des aliments et une microflore, quisont en contact et interaction perma-nents. Parmi ceux-ci, la microflore estune biomasse vivante importante capa-ble de jouer de nombreux rôles physio-logiques chez l’hôte, en partenariatavec les autres composants.
Parmi les nombreuses fonctionsexercées par l’intestin (absorption etdigestion des aliments, sécrétion d’hor-mones…) celle qui nous intéresse plusparticulièrement aujourd’hui concernela défense de l’organisme, défense quis’organise autour des composants del’écosystème, à savoir : (1) la micro-flore (2) les cellules intestinales et (3)le système immunitaire local : leG.A.L.T. ou Gut Associated LymphoidTissue.
La microflore intestinale joue unrôle majeur contre les bactéries exogè-nes mais le mécanisme d’action decette résistance à la colonisation n’estpas encore établi. Cependant on saitque cette colonisation implique desinteractions entre bactéries et mucines,ainsi qu’un dialogue bactéries – bacté-ries et bactéries – colonocytes.
La muqueuse intestinale, elle, entant que barrière cellulaire, est le prin-cipal site d’interaction avec les xéno-biotiques et les microorganismesexogènes. C’est une structure physico-chimique complexe composée d’unecouche muqueuse, liée aux consti-tuants cellulaires, qui participe active-ment à la défense de l’organisme par lebiais des sécrétions muqueuses, desfonctions des cellules épithéliales, del’hydrophobicité de surface, et de laproduction de défensines.
L’intestin, premier organe immuni-taire, devrait normalement rejeter del’organisme tout ce qui ne lui appar-tient pas. Il est capable de faire la dif-
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férence entre ce qui est bon pour l’hôteet de le tolérer (protéines alimentaires,bactéries commensales de l’intestin) dece qui est néfaste pour lui, et de le reje-ter (bactéries pathogènes). Ces méca-nismes de tolérance commencent àêtre compris et expliqués.
Enfin, on a maintenant démontréque des bactéries en transit comme lesprobiotiques sont capables, en coopéra-tion avec les bactéries de la flore rési-dente, de participer activement à ladéfense de l’hôte. Cependant de nom-breuses questions restent posées comme lareconnaissance des pathogènes, la naturedes signaux, le rôle de la flore intestinaledans l’établissement de la tolérance oralechez le nourrisson, dans les allergies ali-mentaires, dans les maladies chroniques del’intestin… et comment rééquilibrer uneflore ?
Questions et/ou commentaires de :– A. Uzan, qui rappelle les accidents
antérieurs survenus lors de l’administrationde soluté de dextran chez la femme au coursd’anesthésie péridurale. R : Ceci relèveprobablement plus du système immu-nitaire avec production d’anticorps quede l’intestin.
– J. Delattre, à propos du rôle éventueldes radicaux libres oxygénés lors de l’activa-tion de NFKappaB.
– F. Rousselet, sur le passage des IgA dela mère à l’enfant au cours de l’allaitementmaternel.
– F. Clostre, qui aimerait savoir s’ilexiste un recensement des flores résidentesen fonction de divers critères dont l’âge, lesexe, l’hygiène alimentaire et leur lien avecdes pathologies futures, et si l’on a recherchédes antagonistes de NFKappa B au niveaudigestif, ce qui ne semble pas le cas.
– Mme M. Adolphe, qui s’interroge surl’évolution de l’intelligence de l’intestin etles éventuelles modifications de sa flore aucours du vieillissement.
– P. Delaveau, qui évoque l’accroisse-ment des intolérances au lactose et leurs cau-ses et effets.
– J. Duteil, sur la maladie coeliaque etl’intolérance au gluten.
Communication
« Industrie du Diagnostic In Vitro :Présentation d’une formation universi-taire Grenoble-Angers ouvrant sur cesecteur d’activité » par Renée Grillot,Professeur, Faculté de Pharmacie deGrenoble, Service de Parasitologie –Mycologie – Université Joseph Fourrier
L’industrie du Diagnostic In Vitro(DIV), par son dynamisme et sa fortecapacité d’innovation, a permis uneévolution rapide de la biologie médi-cale, dont le rôle dans les économies desanté n’est plus à discuter (prévention,précocité diagnostique, suivi thérapeu-tique…). Depuis les années 2000, lemarché français de l’industrie du DIV(1,2 milliard
€) progresse annuelle-ment d’environ 8 % au sein d’un mar-ché mondial évalué à 24 milliardsd’euros. Une des caractéristiques decette industrie est d’être fortementréglementée. En France, les DispositifsMédicaux de Diagnostic In Vitro* (DM-IVDs) sont placés sous le contrôle del’AFSSAPS et ils ont l’obligation derépondre à des exigences essentiellesde qualité, de sécurité et de perfor-mance selon la Directive européennerelative au marquage CE des IVDs (98/79/CE), transposée en droit français enmars 2001.
L’attractivité et le potentiel considé-rable de ce domaine industriel aconduits l’auteur, en association avecle Pr Robert (Angers), à créer en 2002-2003, pour des étudiants engagés dansun cursus relatif aux Sciences de la Vieet de la Santé, une formation profes-sionnelle originale en France (Mastère2/DESS), préparant au secteur d’acti-vité de l’Industrie du DIV pour la Bio-logie Humaine et Vétérinaire. L’objectifest de former des spécialistes de cedomaine, notamment en Immuno-technologie, en Biologie Moléculaire eten Affaires Réglementaires. Les débou-chés sont les métiers de la conception/R & D, de la production et contrôle/AQ, des affaires réglementaires, ainsique du marketing. La formation (unan)** est organisée entre les deux éta-
blissements partenaires, l’UFR de Phar-macie de Grenoble d’une part et l’UFRdes Sciences Pharmaceutiques et l’Ins-titut Supérieur de La Santé et des Bio-produits d’Angers d’autre part. Les sixpremiers mois comportent trois modu-les : « L’entreprise et les spécificités duDIV ». « Science et Technique duDIV », « Projet d’étude appliqué », for-mation à laquelle les professionnelssont largement associés (40 %) ; les sixmois suivants correspondent au stageen entreprise.
* Définition des Dispositifs Médi-caux de Diagnostic In Vitro (DM-IVDs) :« Réactifs, matériels, instruments des-tinés à être utilisés in vitro dans l’exa-men d’échantillons provenant du corpshumain ».
** Contacts : ANGERS/Pr R. Robert,02 41 22 66 00, raymond. [email protected]
GRENOBLE/Pr R. Grillot, 04 76 7653 50, [email protected]
La conférencière a précisé que la secondepromotion de cette formation « Industrie duDIV » (18 étudiants) sortira en septem-bre 2004. Elle a également souligné que dèsla mise en place de ce Mastère 2/DESS,l’intérêt des sociétés a été manifeste. Parailleurs, sa lisibilité à l’échelle nationale eteuropéenne devrait être accentuée par lamise en place du cursus LMD : ensemble dedonnées qui devraient inciter les jeunespharmaciens à s’impliquer, plus nombreux,dans ce secteur professionnel.
Questions et/ou commentaires de :– J.-C. Stoclet, sur l’insertion de ce DESS
dans un mastère et son évolution vers unrecrutement européen, tout en soulignantqu’il correspond à un réel besoin de l’indus-trie Pharmaceutique.
– F. Rousselet, C. Dreux et J.-P. Man-geot, sur un lien à établir entre cette forma-tion et l’internat en pharmacie.
– J. Delattre, sur les problèmes éventuel-lement posés par la formation initiale desétudiants.
– B. Vezinet, pour savoir si ce DESSrelève des dispositions qui régissent actuelle-ment la formation continue. R. question àl’étude.