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Date : MARS 16 Pays : France Périodicité : Mensuel OJD : 233249 Page de l'article : p.32-35 Page 1/4 MARANATHA 4355707400506 Tous droits réservés à l'éditeur ACTEURS HOMMES ET AFFAIRES L'HOTELLERIE, TERRAIN DE JEUX

ACTEURS HOMMES ET AFFAIRES L'HOTELLERIE, TERRAIN DE JEUX · bien l'acheter. «Avant de me lancer, j'ai visité 250 hôtels et étudié 45 dossiers», se souvient Michel Delloye, issu

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A C T E U R S

H O M M E S E T A F F A I R E S

L'HOTELLERIE,TERRAIN DE JEUX

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PAR NATHALIE VILLARD

NOUVEAUDES RICHES

Très rentable, jusqu'à 50% de margebrute, bon remède contre l'ISF,

l'hôtellerie attire les entrepreneurs etles millionnaires. La preuve.

jte^.^

Réunis (pour la premièrefois) par Capital dans l'unedes chambres du futurhôtel Panache, la deuxièmeadresse parisienned'Adrien Gloaguen (4),ces nouveaux hôtelierspossèdent à eux septplus de 100 établisse-ments en France.

1. SAMY MARCIANOAprès avoir fait fortunedans le prêt-à-porter etrevendu six hôtels à Londres,il a ouvert Le Bachaumont,à Paris, en 2014, et finalisedeux autres projets.

2. 1LIVIER CARVINLe groupe Maranatha decet ex-expert comptablemarseillais a acquis etrénové 59 établissementsà Paris, à la montagne etdans le sud de la France.

3. JEAN-PHILIPPECARTIER Sous la ban-nière H8 Collection, cetex-entrepreneur du Weba déjà racheté et relooké5 hôtels de charme dansdes sites exceptionnels.

4. ADRIEN GLOA--, .«• Apr£S un premierhôtel à 25 ans, suivi duParadis (Paris X'), le filsdu fondateur du «Guidedu routard» s'apprête àouvrir le Panache (IXe).

5. MICHEL DELLOYECe descendant d'unedynastie sucrière du Norda démarré à Paris avec unboutique-hôtel, COQ Hotel,et rénove un 4-étoilesde 53 chambres dans le Ve.

6. CÉLINE FALCOUnique actionnaire avecson mari du Paris InnGroup (28 hôtels), elle vaouvrir 60 Maisons Albaren France et en Asie avecle groupe chinois Plateno.

7. ROMÊE DE GORIAI-wnee connu pour sesbars à cocktails Expéri-mental, le trio qu'il formeavec Olivier Bon et Pierre-Charles Gros fait un cartonavec le Grand Pigalle Hôtel.

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A C T E U R S

H O M M E S E T A F F A I R E S

était une maison de passe, mais ons'est décidé en cinq minutes»,confie Romée de Goriainoff, nou-veau propriétaire du désormaisbranche Grand Pigalle Hôtel, dansle quartier du iiiême nom. En cinqminutes, vraiment? «Pas le choix,on était quatre sur le coup, et descomme ça, on n'en trouve plus»,confirment ses deux compèresOlivier Bon et Pierre-CharlesGros, rois des bars à cocktailsExpérimental à Paris, Londres etNewYork. Bien vu : acheté 3,7 mil-lions d'euros et rénové pour 2 deplus, ce 36 chambres à 200 euros lanuit affiche (presque) completdepuis son ouverture en avril der-nier. Pris au jeu, notre trio de trente-naires ne compte pas s'arrêter là.«Début 2017, on ouvrira (au 17, bou-levard Poissonnière, mais chut...)un 52 chambres de 2 500 mètrescarrés avec terrasse et jardin inté-rieur», lâche Romée.

Ils ne seront pas les seuls. Alorsque les fonds d'investissementétrangers ont mis la main sur nos pa-laces, la dernière mode, chezles mil-lionnaires, est dc s'offrir un hôtel:trois ou quatre étoiles à Paris, joliebâtisse en province, à la montagneou à la mer ! Enquêter sur ces nou-veaux propriétaires, c'est commeparcourir le «Who's Wbo» du bu-siness. On y retrouve des banquiersd'affaires (Philippe Villin, MarcTournier), des producteurs télé(Stéphane Courbit, Jacques Essebagalias Arthur), des entrepreneurs duWeb (Jean-Philippe Cartier), desrois du Sentier (Patrick Pariente,Samy Marciano), des industriels(les familles Dassault, Lavorel,Esnée), des joailliers (Arthus-Bertrand), des restaurateurs auver-gnats (Costes, Vaurs, Moussié), des

assureurs nantais (Jousse), desdistributeurs bretons (Ferré)...

«C'est de la folie, confirme Hubertde Rostolan, agent immobilier spé-cialisé dans l'hôtellerie depuis plusdc vingt ans, je n'ai jamais eu autantde mandats d'acheteurs.» D'à i 11 eu rs,dans la capitale, 61% des hôtels ap-partiennent à des groupes familiauxou à des indépendants. Un vraiMonopoly à l'échelle de la France,avecune centaine de joueurs autourde la table. Et ça mise gros. «Sans lecoup d'arrêt des attentats du 13 no-vembre, 2015 s'annonçait commel'année record des transactions hô-telières, supérieures à 2,8 milliardsd'euros, contre 700 millions en2009», souligne Stéphane Botz, .spé-cialiste du secteur chez KPMG. Avecdes tickets d'entrée toujours plusélevés. «Un quatre-étoiles bienplacé, murs et fonds de commerce,se vend jusqu'à 10 fois son chiffred'affaires, le triple d'il y a dix ans»,observe Céline Falco, à la tête avecson mari, Jean-Bernard, d'un mini-empire de 30 établissements (ParisInn Group), qui s'agrandit de deuxadresses par an. Et ce n'est pas ladernière acquisilion de Xavier Niel(Free) et des frères Pariente (ex-NafNaf) qui va faire baisser le mercu re:déjà propriétaires du palace de53 chambres L'Apogée, à Cour-chevel, ils auraient mis 25 millionssur la table pour La Villa Mazarin,un quatre-étoiles de 35 chambresdans le Marais, à Paris.

Mais quelle mouche a bien pu lespiquer? «Ils savent bien compter»,s'amuse Vanguelis Panayotis, pré-sident du cabinet MKG Hospitality.D'abord, première destination tou-ristique mondiale, la France voit safréquentation croître de 4% par an,mais elle manque d'hébergements.«Rien qu'à Paris, où le taux d'occu-pation moyen dépasse 80%, lemeilleur d'Europe après Londres, ilfaudrait de 8 000 à 10 000 chambresde plus», observe Stéphane Botz.Ensuite, contraints par la concur-rence d'Airbnb et la mise auxnormes, quantité de propriétairesd'établ issements vieillots préfèrentles vendre plutôt que d'investir pourmonter en gamme. «On m'a proposé40 dossiers en 2015», confie Jean-

L'APOGÉE,À COURCHEVEL,

LE PALACE ÀLA MONTAGNE

DE XAVIER MIEL(FREE)

«L'HÔTELLERIEEST UN PETITPARADIS FISCAL»,OLIVIER CARVIN,P-DG DU GROUPE MARANATHA

25 MILLIONsTLe prix payé par Jean-Philippe Cartier(H8 Collection) pour un 5-étoiles de40 chambres, le Mont-Blanc, à Chamonix.

Philippe Cartier (H8 Collection) quien a conclu trois : le Mathis à Paris,le Mont-Blanc à Chamonix et LaMaison d'Uzès à côté d'Avignon.

Et puis, ces nouveaux tauliers nele crient pas sur tous les toits, mais«ce secteur est un vrai petit paradisfiscal», lâche Olivier Carvin,président du groupe Maranatha,59 hôtels en portefeuille. Pas d'ISF(c'est un outil de travail), réduction

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LES RICHES DANS L'HÔTELLERIE

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LE MGALLERYBASTILLEBOUTET,À PARIS, GÉRÉPAR ACCOR,DANS LEQUELA INVESTIL'ANIMATEURARTHUR

LA BASTIDE DE CORDES, DANSLE LUBERON,DE STÉPHANECOURBIT, LE PRODUCTEURDE CYRIL HANOUNA

d'IR, exonération d'impôt sur lesplus-values...Sans parler d'une ren-tabilité à faire pâlir l'industrie duluxe. «Dans les maisons les mieuxgérées, le résultat brut d'exploita-tion dépasse 50% du chiffre d'af-faires», précise Bruno Marcillaud,DG de Century 21 Horeca. Enfin,«l'hôtellerie, c'est fun, et pour toutela famille, rappelle Hubert deRostolan. Madame peut s'occuperde la déco, fiston de la commercia-lisation...». Comme Martin Bazin,ancien candidat au jeu «Koh-Lanta», à qui son père, SébastienBazin, patron d'Accor, a confié lesclés des deuxadresses qu'il possèdeen propre, La Maison du Bassin, auCap-Ferret, et Le Savoy, à Méribel.

Mais attention, prévient XavierAnlhonioz, dont le fonds 123Ven-ture est présent au capital de 18 hô-tels indépendants quatre et cinqétoiles, «ce métier est tout sauf unpasse-temps d'amateur». Déjà, ilfaut dénicher la belle endormie etbien l'acheter. «Avant de me lancer,j'ai visité 250 hôtels et étudié

45 dossiers», se souvient MichelDelloye, issu d'une dynastie su-crière du Nord. Car, malgré dc grosmoyens, pas question pour lui d'al-ler à Saint-Trope/., à Courchevel, àParis dans le Marais ou à Saint-Germain-des-Prés, «les prixy sontdélirants». Non, pour son premierboutique-hôtel COQ Hotel, ce fi-nancier a préféré le modesteXlir arrondissement de la capitale.Mais pas n'importe où. «Il est à600 mètres de la future halle Freys-sinet, l'incubateur de 1000 start-upde Xavier Niel !» Adrien Gloaguenaussi a eu du flair. D'un gourbi auxmains d'un marchand de sommeilprès du populaire faubourg Saint-Denis, le fils du fondateur du«Guide du routard» a fait le Paradis,devenu le chouchou des agences depub alentour, qui lui envoient tousleurs clients et lui assurent un tauxd'occupation record de 92%! Enplus, sans restaurant ni room-service - lu quartier fourmille debonnes tables - ses frais de person-nel sont réduits au minimum:

deux réceptionnistes, une «cafe-tière» (pou r les petits déjeuners, de6 à 10 heures) et trois femmes deménage. D'ailleurs, les adresses lesplus prestigieuses sont rarementles plus rentables. «Ouvert il y aplus d'un an près de l'Etoile, lePeninsula, propriété d'un fonds qa-tari, affiche des taux de remplis-sage très décevants, glisse OlivierCarvin (Maranatha). Quand on saitque son aménagement a coûté460 millions d'euros...»

C'est l'autre secret de ces nou-veauxhôteliers à succès. «Ils gèrentleurs rénovations au cordeau»,reconnaît Dorothée Meilichzon, ladécoratrice que tout le monde s'ar-rache. Samy Marciano fait partie deces maniaques. Après avoir fait for-tune dans le prêt-à-porter (Folia,Rodier), ce pur produit du Sentier aouvert sixhôtels à Londres avant dese lancer à Paris en 2014. Pour sonBachaumont (50 chambres), uneancienne clinique du quartier Mon-torgueil, où il a investi 25 millionsd'euros, ce grand voyageur a touttesté : «Les lits de 180, la hauteur desprises pour recharger son téléphonesans se casser en deux, l'intensitédes lampes, l'acoustique, le peignoirde bain...», égrène-t-il avant de s'en-voler pour l'Italie, où il va choisir lessols de son prochain bébé, Ic Saint-Martin, dans la rue du même nom,u ri 70 chambres à 300 eu ros la nu it,dont la facture finale devrait frôlerles 50 millions d'euros.

Après un tel investissement, lesclients ont intérêt à affluer. Et pourça, mieux vaut soigner sa com.Jean-Philippe Cartier en a mêmefait sa spécialité. «Regarde?., s'ex-cite cet ancien entrepreneur de lanuit (L'Arc, à Paris) dè sa voix ro-cailleuse, on poste sur Facebookune photo de Kad Merad passantNoël au Mas de la Fouque, en Ca-margue, ct hop, les likcs pleuvent.»Au QG de H8 Collection, back-office de ses cinq établissements deprestige, une équipe de marketeursanime les réseaux sociaux, lancedes coffrets cadeaux, deale avec desmarques de cosmétiques pour lesproduits de bain... Plutôt efficace:depuis son rachat en 2014, le chiffred'affaires du Mas de la Fouque estpassé de I à 3 millions d'euros. 0

LE NOUVEAUCHEVALDE BATAILLED'ARNAULT

A travers safiliale LVMH

Hotel Mana-gement et enhommage à soncélèbre châteaubordelais, BernardArnault a ouverttrois MaisonsCheval Blanc, aCourchevel, aSamt-Barth etaux MaldivesLa prochaine(80 chambressur 14000 m2),ouvrira au cœurde Pans, dansl'ancienne Sama-ritaine Et on luiprête l'intentionde racheter aSaint-Tropez unfleuron localD'autres marquesde luxe commeBulgari, Armaniou Baccaratse sont aussidiversifiéesdans l'hôtellerie.