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NOTE DE RECHERCHES ACTIVITES ET STRUCTURES DES FIRMES AMERICAINES A BRUXELLES par Thierry LINARD de GUERTECHIN Nul n'ignore la pénétration des investissements amé- ricains en Belgique, qui se traduit par le rachat ou la création d'entreprises industrielles. Dans cette étude, un aspect complémentaire du phénomène est mis en évidence: l'implantation à Bruxelles des services cmade in USA:. indispensables à la gestion et au déroulement des affaires. Les activités tertiaires amé- ricaines dans la capitale belge contribuent à valoriser le développement de Bruxelles comme centre écono- mique. La situation des firmes américaines à Bruxelles est un phéno- mène complexe. Il est impossible d'en faire l'analyse sans retenir sept perspectives complémentaires. 1. Nous décrivons la spécificité de la nature des firmes améri- caines et analysons la ventilation des secteurs d'activités en fonction de l'année de leur implantation à Bruxelles. II. Nous énumérons les différents statuts juridiques des firmes, ce qui permet de différencier les techniques juridiques d'implantation compte tenu de leur année d'implantation et des secteurs d'activités. III. Nous tentons de cerner la taille des firmes et de les étudier en fonction de l'année de leur installation et de leur statut juridique. IV. Nous insistons sur le rôle des centres de direction au niveau européen exercé de plus en plus fréquemment par ces firmes. 857

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NOTE DE RECHERCHES

ACTIVITES ET STRUCTURESDES FIRMES AMERICAINES A BRUXELLES

par

Thierry LINARD de GUERTECHIN

Nul n'ignore la pénétration des investissements amé-ricains en Belgique, qui se traduit par le rachat oula création d'entreprises industrielles. Dans cette étude,un aspect complémentaire du phénomène est mis enévidence: l'implantation à Bruxelles des servicescmade in USA:. indispensables à la gestion et audéroulement des affaires. Les activités tertiaires amé-ricaines dans la capitale belge contribuent à valoriserle développement de Bruxelles comme centre écono-mique.

La situation des firmes américaines à Bruxelles est un phéno-mène complexe. Il est impossible d'en faire l'analyse sans retenirsept perspectives complémentaires.

1. Nous décrivons la spécificité de la nature des firmes améri-caines et analysons la ventilation des secteurs d'activités enfonction de l'année de leur implantation à Bruxelles.

II. Nous énumérons les différents statuts juridiques desfirmes, ce qui permet de différencier les techniques juridiquesd'implantation compte tenu de leur année d'implantation et dessecteurs d'activités.

III. Nous tentons de cerner la taille des firmes et de lesétudier en fonction de l'année de leur installation et de leurstatut juridique.

IV. Nous insistons sur le rôle des centres de direction auniveau européen exercé de plus en plus fréquemment par cesfirmes.

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V. Nous nous intéressons à l'extension spatiale du champd'activités des firmes d'après les secteurs d'activités, leur statutjuridique et la localisation de leur centre de direction.

VI. Nous mettons en rapport la nationalité des cadres avecl'ancienneté des firmes, avec les secteurs d'activités, leur statutjuridique et la présence ou l'absence d'un centre de direction.

VII. Nous donnons un aperçu synthétique des activités amé-ricaines à Bruxelles.

Pour mener à bien notre étude, nous avons constitué unfichier des firmes américaines existantes à Bruxelles. Ce fichiern'aurait pu être mis sur pied sans les listes des firmes publiéespar le ministère des affaires économiques (Investissementsétrangers en Belgique), par la chambre américaine de com-merce (List of American Firms in Belgium), et par le dépar-tement commercial de l'ambassade des Etats-Unis (AmericanFirms, Subsidiaries and Affiliates Belgium).Nous avons eu recours à l'ordinateur pour dépouiller notre

fichier. Toutes les statistiques et les tableaux inclus dans leprésent article nous sont donc personnels.Pour une étude plus exhaustive, nous nous permettons de

renvoyer le lecteur à d'autres comptes-rendus de nos recherches(Linard, 1971 a et b).Les implantations américaines en Belgique ne sont pas un

phénomène nouveau: la première date de 1882.Uniquement lesgrandes firmes américaines essaimaient vers la Belgique.L'année 1958 apparaît comme une année clef; elle marque lacréation de la Communauté Européenne. Le marché élargique forment les Six devient un facteur d'expansion pourles entreprises américaines. Déjà avant 1960, on en comptait116 à Bruxelles, soit 17% de celles qui y sont installéesaujourd'hui (1). Aussi, constate-t-on au cours de la dernièredécennie un accroissement considérable, qui peut être découpéen trois tranches (2) :

(1) Ces chiffres ne tiennent compte ni des projets d'implantationsjamais réalisées, ni des firmes à existence éphémère ayant disparu, maisbien des firmes, qui étant passées par Bruxelles, ont émigré en province.

(2) Cfr. graphique 1. Les chiffres - indiqués dans les trois bran-

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1° 1960 - 1962: de 22 à 32 implantations par année2° 1963 - 1965: de 45 à 46 implantations par année3° 1966 - 1969: de 81 à 93 implantations par année.De 1965 à 1966, le rythme d'implantation a doublé pour se

maintenir à ce niveau jusqu'en 1970 (3).Nous répartissons les implantations des firmes américaines

en six périodes:1. Avant 1940 41 (6,0 ro)2. De 1945 à 1959: 75 (10,9 %)3. De 1960 à 1962: 77 (11,2 ro)4. De 1963 à 1965: 139 (20,3 ro)5. De 1966 à 1967: 162 (23,7 %)6. De 1968 à 1969: 163 (23,8 ro)Cette répartition doit être complétée par 28 firmes (4,1 %)

dont la date d'arrivée est indéterminée, ce qui donne un totalde 685 firmes à analyser.

I. Nature de l'activité des firmes

Dans le cadre de notre étude, nous nous intéressons essen-tiellement aux activités de bureaux. Or, nous observons parmices activités de bureaux deux «genres» différents. Les unesont un rapport direct avec le secteur industriel, c'est-à-direavec un produit; les autres groupent des activités sans liendirect avec l'industrie. Nous classons les données sous l'étiquetted'activités de services au sens strict ou de tertiaires supérieurstandis que nous classons les premières sous l'étiquette de ter-tiaires du secondaire (4).Si nous élaborons une classification personnelle, ce n'est pas

par souci d'originalité, mais par désir de rencontrer et dedécrire la réalité géographique et également par suite de cer-

ches - font mention de toutes les firmes qui se sont implantées, y com-pris celles qui ont rapidement mis fin à leur installation, pour diversesraisons. Nous les appellerons les « disparus », dans la suite de cet article,nous n'en tiendrons plus compte. Nous mentionnons toutefois ici le nombrede « disparus»: - 14 de 1963 à 1965 ; - 12 de 1966 à 1967 ; - 5 de1968 à 1969.(3) Le dernier rapport des « Investissements étrangers en Belgique»

donne 82 projets.(4) Le secondaire est compris ici dans le sens habituellement utilisé

selon lequel le secteur secondaire signifie secteur de transformation.

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taines contraintes statistiques. Nous serons notamment atten-tifs au fait que les Américains ne s'intéressent pas à toutela gamme des activités économiques.D'ailleurs, les économistes qui ont étudié les investissements

américains en Belgique ont simplifié les nomenclatures aubénéfice d'une plus grande clarté et d'une meilleure compré-hension (Hollander, 1973: 137); Michel (1971: 65, 80 et sq.).Nous ne suivons pas à la lettre les conventions en vigueur,

car nous voulonsnous efforcer d'établir une classification propreà la réalité socio-économiquede Bruxelles, sans trop nous écar-ter des nomenclatures existantes dans les codes de l'INS, del'ONSS et du NACE (Code des Statistiques des CommunautésEuropéennes). Ces codes présentent un choix appréciable desecteurs d'activités dont certains nous sont utiles.Nous décomposerons le secteur tertiaire du secondaire en

5 sous-secteurs:1. alimentation2. textile3. chimie4. départements métallique et électrique5. divers

Le sous-secteur de la chimie couvre la chimie sans dénomi-nation spécifique, la pharmacie, la chimie organique et la pétro-chimie. Les départements métallique et électrique comprennentessentiellement les constructions mécaniques, électriques, élec-troniques, etc. Le sous-secteur «Divers» comporte notammentl'industrie du papier et tout le domaine de la construction (5).Le secteur tertiaire supérieur se divise en 4 sous-secteurs:

1. le sous-secteur financier:les banques, les assurances et autres intermédiairesfinanciers.

2. le sous-secteur c: ingénieur-conseil» :le marketing, les hommes de loi, le management, lesexperts-comptables, les conseillers pour la locali-sation industrielle, etc.

(5) Beaucoup d'auteurs classent la construction dans le tertiaire.

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Tableau 1

Répartition par sous-seeteurs d'activités (6)

No de code (7) Activités Nombre absolu 0/0

1 finances 44 6,4

II ingénieurs-conseils 77 11,2

III public-service 88 12,9

IV sociétés 20 2,9

V alimentation 33 4,8

VI textile 24 3,5

VII chimie 121 17,7

VIII métaux et électricité 215 31,4

IX divers 63 9,2

(8) Total 685 100,0

(6) Une répartition plus détaillée est donnée à l'annexe A.(7) Dans la suite, nous utiliserons souvent ces numéros de code.(8) Les tableaux ultérieurs sont à double entrée. La première colonne

donne les chiffres absolus, la deuxième colonne le % par rapport autotal de la première colonne, la troisième colonne indique le % parrapport au total de chaque ligne horizontale. A la dernière colonne, onlit l' « indice de spécialisation».

Cet indice de spécialisation permet de calculer la spécialisation d'uneactivité. Nous l'obtenons en rapportant la proportion des firmes appar-tenant à une catégorie déterminée au sein d'un échantillon particulieret cette même proportion au sein de l'ensemble de la population d'étude.Cet indice est donc un rapport de rapports que l'on peut exprimer parla formule suivante :r r1

r = où ri pourrait être le nombre d'entreprises financièresR r2 implantées « avant 40».

où r2 pourrait être le nombre d'entreprises de toutescatégories implantées cc avant 40».

ra où r3 pourrait être le nombre d'entreprises financièresR = de toute période étudiée.

r4 où r4 est le nombre d'entreprises de toutes catégorieset de toute la période étudiée.

Pour des raisons techniques, nous n'avons pu annexer la totalité destableaux constitués. Les statistiques qui y renvoient sont accompagnéesd'un astérisque.

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3. le sous-secteur «public-service»:les agences de publicité et de presse, les éditeurs,les agences de voyage et de transport, les courtiersImport-Export, les hotels-restaurants, les sociétéscinématographiques.

4. le sous-secteur «Société»:la recherche scientifique, le développement et la coor-dination des sociétés, les associations financières etcommerciales, les délégations d'Etat ou d'autresautorités locales des USA. Exemple: State of Newyork, Avenue des Arts.

A. Répartition des sous-secteurs d'activités selon les annéesd'implantation (9)

Avant 1940Le sous-secteur financier présente un indice de spécialisation

de 1,14. Cela est dû à l'installation de trois banques: l'AmericanExpress International Banking Corporation en 1902, la MorganGuaranty Trust Company of New York en 1919 et la BankersTrust Company en 1935. L'implantation des deux premièresbanques citées doit être attribuée d'une part au développementconsidérable du commerce entre les USA et l'Europe, d'autrepart à une loi américaine, le Federal Reserve de 1913, qui auto-risait les banques fédérales à ouvrir des succursales à l'étranger(Echo de la Bourse, 27 novembre 1969).La Morgan a liquidé sa banque en 1929 pour revenir en 1960.

La First National City Bank avait ouvert une succursale belgejuste après la première guerre mondiale et l'avait fermée en1939 pour la rouvrir en 1962. (Michel, 1971: 105).Le sous-secteur « public service» obtient un indice de spécia-

lisation de 1,709. Cet indice élevé est dû aux sociétés cinéma-tographiques qui ont ouvert des circuits de distribution entreles deux guerres. Citons les plus célèbres: Columbia Film en1939, Paramount en 1924, Metro-Goldwyn en 1926, UniversalFilm en 1927, Warner-Bross-Seven-Arts en 1929. Bref, sur les

(9) Cfr. tableau 2 et graphique 2.

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Tableau 2 Répartition des sous-secteurs d'activités par années (10)

N1

% %* I.S. 1 NII

% %* I.S. NIII

% %* I.S.ANNEES

Avant 1940 3 6,8 7,3 1,1 2 2,6 4,9 0,4 9 10,2 22,0 1,71945-1959 3 6,8 4,0 0,6 8 10,4 10,7 0,9 6 6,8 8,0 0,61960-1962 2 4,6 2,6 0,4 11 14,3 14,3 1,3 5 5,7 6,5 0,51963-1965 7 15,9 5,0 0,8 15 19,5 10,8 0,9 16 18,2 11,5 0,91966-1967 14 31,8 8,6 1,3 15 19,5 9,3 0,8 17 19,3 10,5 0,81968-1969 11 25 6,8 1,1 24 31,1 14,7 1,3 30 34,1 18,4 1,4Année indéterm. 4 9,1 14,3 2,2 2 2,6 7,1 0,6 5 5,7 17,9 1,4Total 44 100,0 77 100,0 88 100,0

ANNEES IV V VIN % %* I.S. N %* I.S. N %* I.S.

Avant 1940 1 3,1 2,4 0,51945-1959 4 20 5,3 1,8 4 12,1 5,3 1,1 3 12,5 4,0 1,11960-1962 1 5 1,3 0,4 2 6,1 2,6 0,5 5 20,8 6,5 1,81963-1965 2 10 1,4 0,5 8 24,2 5,8 1,2 3 12,5 2,2 0,61966-1967 6 30 3,7 1,3 8 24,2 4,9 1,0 4 16,7 2,5 0,71968-1969 6 30 3,7 1,3 7 21,2 4,3 0,9 9 37,5 5,5 1,6Année indéterm. 1 5 3,6 1,2 3 9,1 10,7 2,2Total 20 100,0 33 100,0 24 100,0

NVII

% %* I.S. NVIII

% %* I.S. NIX

% %'" I.S.1 TotalANNEES

Avant 1940 5 4,1 12,2 0,7 19 8,8 46,3 1,4 2 3,2 4,9 0,5 411945-1959 17 14,1 22,7 1,3 27 12,6 36,0 1,1 3 4,8 4,0 0,4 751960-1962 20 16,6 26,0 1,5 27 12,6 35,0 1,1 4 6,5 5,2 0,6 771963-1965 23 19,0 16,5 0,9 45 20,9 32,4 1,0 20 32,2 14,4 1,6 1391966-1967 24 19,8 14,8 0,8 51 23,7 31,5 1,0 23 35,4 13,6 1,5 1621968-1969 27 22,3 16,6 0,9 39 18,1 23,9 0,8 10 16,1 6,1 0,7 163Année indéterm. 5 4,1 17,9 1,0 7 3,3 25 0,8 1 1,6 3,6 0,4 28Total 121 100,0 215 100,0 63 100,0 685

1er % : Nombre de composants par rapport au total partiel (4/44)2ème % : Nombre de composants par rapport au total des composants (4/28)* % par rapport au total des membres de la catégorie.(10) Les chiffres romains renvoient aux numéros de code indiqués au tableau 1.

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8 sociétés de distribution de films, 5 sont venues avant la der-nière guerre.Le sous-secteur métallique est également bien représenté dès

cette période (loS. = 1,5). C'est le cas des constructions méca-niques et électriques avec les ascenseurs Otis en 1914, l'Auto-ma tic Electric en 1919, Ideal Standard en 1911, Inçersoll-Romd-Benelux, I.E.M., en 1936.

De 1945 à 1959Cette période est marquée par le début de l'arrivée des gros-

ses associations financières américaines (indice de spéciali-sation, 1,88). C'est le cas d'ITT, puissant holding installé en1958, occupant plusieurs immeubles à Bruxelles, dont le siègecentral dispose d'un immeuble complet boulevard de l'Empereuret de plusieurs niveaux dans l'immeuble voisin. Son expansionse traduira dans le paysage par la construction d'un « immeuble-tour» au coin de l'avenue Louise et de l'avenue Demot.

Pendant cette période, tous les sous-secteurs qui ont un lienavec l'industrie commencent à affluer. Par ordre d'importance,vient en premier lieu le sous-secteur chimique, puis les sous-secteurs métallique et textile et enfin le sous-secteur alimentaire.

De 1960 à 1962Les sous-secteurs textiles, chimiques et métalliques continuent

à se développer tandis qu'une première vague dans le sous-secteur « ingénieurs-conseils» atteint un sommet.

De 1963 à 1965Des activités nouvelles sont touchées par les firmes ameri-

caines, notamment l'industrie du papier, du verre et de laconstruction. Elles forment le sous-secteur «divers », dontl'expansion s'étend sur les deux années suivantes: 1966 et 1967.

1966 et 1967Cette période est marquée par l'extension du sous-secteur

financier. La Chase Manhattan Bank prend en 1966 une parti-cipation dans les intérêts de la Banque du Commerce, la BomkersTrust en 1966 dans la Banque du Bénélux. Ajoutons la Con-tinental Illinois National Bank and Trust Company of Chicago

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cio la Banque Européenne d'Outre-Mer en 1966. Contrairementaux banques installées avant 1940, celles-ci présentent la parti-cularité de prendre des participations dans les banques euro-péennes.Aux services banquaires, il faut ajouter les assurances et

surtout les agents financiers divers: agents de change et« brokers ».

1968 et 1969Le sous-secteur textile est le seul secteur secondaire à pré-

senter un indice de spécialisation (1,5). Les autres sous-secteursqui se développent au cours de ces deux années sont notamment:- le sous-secteur «public service », qui obtient un indice

de 1,4.- le sous-secteur «ingénieurs-conseils », qui impose sa

deuxième vague.

L'évolution des implantations américaines est significative.Avant 1940, les investissements s'opéraient dans le sous-secteurmétallique à raison de 46 '1'0 pour cette période.

Après la guerre et jusqu'en 1965, les implantations dans lesecteur tertiaire du secondaire sont majoritaires, avec desservices fort liés aux entreprises, les ingénieurs-conseils. Apartir de 1966, les banques et les autres services financiersnécessaires aux entreprises industrielles et commercialesentrent dans le mouvement, c'est-à-dire suivent leurs clients.Les années 1968 et 1969 sont marquées par des services davan-tage orientés vers les personnes et les relations publiques, quece soient les agences de voyage, de presse et de transport, lesservices publicitaires, etc. En même temps se développe lesous-secteur «société ».

B. Les types d'activités

Nous appelons type d'activités la relation qui existe entreune société et un produit quelconque. Autrement dit, c'estrépondre à la question: «que fait telle entreprise? A queltype d'affaires se consacre-t-elle?» C'est finalement définirla «Nature of Business ».

L'« American Firme, Subsidiaries and Affiliates » et la «List

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of American Companies in Belgium ~ distinguent dix typesd'activité:- Manufacturer (fabricant, producteur industriel)- Importer (importateur)- Exporter (exportateur)- Wholesaler (grossiste)- Retailer (détaillant (11) )- Purchasing Agent (agent d'achat)- Commission Agent (commissionnaire)- Sales Agent (agent de vente)- Representative (représentant)- Distributor (distributeur)

Ces dix types d'activités couvrent pratiquement notre secteurtertiaire du secondaire. Seules les firmes de construction nesont pas mentionnées dans cette liste.Les firmes déclarent souvent poursuivre plusieurs types

d'activités. Dans ce cas, le premier seul est retenu.

Répartition desbusiness)ManufacturerImporterExporterWholesalerReiailerPurchasing Agent et Commission Agent:Sales AgentRepresentativeDistributor

firmes selon les types d'activité (Nature of

Autres

172 (21,1%)134 (19,5 ro)

2 ( 0,3 %)3 ( 0,4 ro)2 ( 0,3 ro)17 ( 2,5 ro)58 ( 8,5 %)19 ( 2,8 ro)17 ( 2,5 %)

261 (38,1 %)

Les «non classês » représentent le secteur tertiaire au sensstrict, ou tertiaire supérieur.Dans la suite de cette étude, eu égard au faible poids de

certaines classes, nous grouperons «Importer» et «Exporter ~d'une part, et d'autre part les classes «Wholesaler '>, «Re-

(11) Le terme «détaillant» ne doit pas être référé au commerce dedétail. Il s'agit d'une technique américaine spécifique de vente.

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Tableau 3Sous-secteurs d'activités et «nature of business »

NManufacturer

0/0 % * 1.S.Importer et exporter

N % 0/0* 1.S.Représentative et diversN % 0/0. I.S.

Code

1 4 9,8 9,1 1,5II 2 1,2 2,6 0,2 2 4,9 2,6 0,4III 2 1,2 2,3 0,2 5 3,7 5,7 0,3 2 4,9 2,3 0,4IV 2 4,9 10,0 1,7V 8 4,7 24,2 0,9 10 7,3 30,3 1,5 5 12,2 15,2 2,5VI 13 7,5· 54,2 2,2 5 3,7 20,9 1,1 1 2,4 4,2 0,7VII 50 29,1 41,3 1,6 35 25,7 28,9 1,5 3 7,3 2,5 0,4VIII 77 44,7 35,8 1,4 74 54,4 34,4 1,7 14 34,1 6,5 1,1IX 20 11,6 31,7 1,3 7 5,2 11,1 0,6 8 19,5 12,7 2,1

Total 172 100,0 136 100,0 41 100,0

CodeN

Distributor0/0 0/0* 1.S. N

Sales Agent0/0 %* 1.S. N

Autres0/0 0/0. I.S.

1 Total

1 40 15,3 90,2 2,4 44II 1 1,7 1,3 0,1 72 27,6 93,5 2,4 77III 7 41,2 7,9 3,2 5 8,7 5,7 0,7 67 25,7 76,1 2,0 88IV 1 5,9 5,0 2,0 17 6,5 85,0 2,2 20V 4 6,9 12,1 1,4 6 2,3 18,2 0,5 33VI 1 5,9 4,1 1,6 2 3,4 8,3 1,0 2 0,8 8,3 0,2 24VII 4 23,5 3,3 1,3 13 22,4 10,7 1,2 16 6,1 13,2 0,3 121VIII 4 23,5 1,9 0,7 26 44,8 12,1 1,4 20 7,6 9,3 0,2 215IX 7 12,1 11,1 1,3 21 8,1 33,4 0,8 63

Total 17 100,0 58 100,0 261 100,0 685

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toiler », «Purchasing Agent », «Commission Agent ~ et «Re-presentative ».

C. Relation entre les secteurs d'activités et la c nature ofbusiness » (12)

Comme on pouvait s'y attendre, les secteurs d'activité deservice au sens strict figurent dans la classe «autres ». Lesous-secteur «public service» ou III a un indice de spéciali-sation de 3,2 pour la classe e Dietributor ». Ceci ne surprendpas, parce que cette rubrique couvre surtout les sociétés dedistribution cinématographique.

Les secteurs d'activités liés à l'industrie se répartissentessentiellement dans les activités de production et de commer-cialisation de ces produits. Un petit nombre cependant (indicede spécialisation: 0,5) entre dans la rubrique «autres ». Cesont, dans ce cas, des bureaux exerçant une activité de direction,d'étude du marché, et de gestion, de recherches comme Procteret gamble à Strombeek-Bever, Esso Research à Diegem, etc.

II. Statuts juridiques des firmes

Le genre de relation juridique entre la firme américaine etla firme belge, objet de ce chapitre, différencie les techniquesd'implantation.

On peut distinguer trois modes:

10 a) «Office»: bureau d'informations, représentant d'un Etataméricain, administration politique ou commerciale,bureau d'avoués (l3).

(12) Le graphique et le tableau 3 montrent l'évolution: avant 1940,phase commerciale (indice de spécialisation de « importer-exporter» =1,75); 1960-1965, phase industrielle; 1966-1969, phase de services et« Sales Agent».(13) Sous la dénomination « Office », nous classons aussi les sociétés

à statut juridique indéterminé.

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b) «Bramch »: la société américaine crée, à Bruxelles, unesociété de droit américain, c'est-à-dire ouvre unesuccursale.

2° « Subsidiary» et «Affiliate»: la société américaine créeune société de droit belge, c'est-à-dire ouvre unefiliale.

3° a) c Partnership »: la société américaine prend une parti-cipation dans une société belge, que celle-ci soitminoritaire, e fifty-fifty » ou majoritaire;

b) «J oint- Venture»: la société américaine prend une parti-cipation avec une société belge dans la création d'unenouvelle société de droit belge.

A. Répartition des firmes selon l'année d'implantation et lestatut juridique

Avant 1940, les sociétés américaines de droit belge ou améri-cain dépendaient entièrement des sociétés-mères américaines.Deux sociétés seulement font exception. Pour 71 % d'entreelles, les investissements sont engagés sous forme de filiales.Cependant, les succursales représentent 24 % grâce notammentaux banques implantées juste avant ou après la premièreguerre.Dès 1945 et jusqu'en 1963, les filiales dominent nettement

les autres formes juridiques. Le début des années 1960marqueaussi l'intérêt que portent les Américains aux sociétés belgesen les rachetant en partie ou en totalité, en créant avec ellesde nouvelles sociétés. Ce mouvement se répartit dans le tempsjusqu'en 1969.De 1966 à 1969, les succursales l'emportent, ce qui confirme

bien les mutations juridiques énoncées plus haut. Pendant cettemême période, nous observons aussi l'arrivée en plus grandnombre d'e Offices :., c'est-à-dire de bureaux de tout genre.

B. Répartition des firmes par sous-secteurs d'activités selonleur statut juridique

Le sous-secteur e financier s est organisé essentiellementsous forme de succursales, car les banques et les sociétés d'assu-

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rances exigent des investissements énormes. Une filiale seraitdans l'obligation légale d'immobiliser de grosses sommes enBelgique, tandis qu'une succursale offre comme garantie lescapitaux de la maison-mère, ce qui représente beaucoup plusque les garanties fixées par le montant du capital et des réser-ves d'une filiale. Pour éviter malgré tout l'inconvénient d'êtreune société de droit étranger, les assurances et autres servicesfinanciers s'associent avec des sociétés belges.

De même, les autres activités du secteur tertiaire sont essen-tiellement des succursales. C'est le cas des firmes s'occupantde gestion, de marketing, de transport, y compris les agencesde voyage, etc. Pour ces dernières activités, il existe aussi desassociations avec des firmes belges. L'intérêt d'une telle formulemérite d'être souligné, car ces «associations» et «créations»favorisent la transmission de techniques de gestion, de direction,d'études de marché dans le monde des affaires belges.

Les autres secteurs liés à l'industrie sont soit des filiales(wholly own subsidiary = entièrement aux mains des sociétésaméricaines), soit des participations ou des créations (Jointventure subsidiary).

C. Répartition des firmes selon le type d'activités (nature ofbusiness) et statut juridique

Cette répartition permet de confirmer le commentaire duparagraphe précédent.

Les entreprises du secteur tertiaire du secondaire sontpour la plupart des filiales, des associations et des créations.

C'est surtout à leur sujet, que l'on observe la mutationjuridique signalée plus haut. Plus de 15 % de ces entreprisescréées ou rachetées étaient initialement à des intérêts améri-cains et belges, tandis qu'aujourd'hui, elles sont devenues desfiliales entièrement sous direction américaine. C'est évidem-ment le secteur d'activités qui nécessite les plus gros capitaux;13 % de ces firmes sont encore aujourd'hui à intérêts mixtes.Ceci montre bien l'influence de la technique juridique surl'implantation des entreprises industrielles. C'est une manièred'atténuer les risques encourus en s'associant avec des firmesbelges. De plus, cela permet de ne pas partir de «rien ».Nonobstant, plus de la moitié des firmes productrices sont

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créées directement sans intermédiaire belge. Il en est de mêmepour les firmes importatrices.Parmi les autres entreprises commerciales liées à la produc-

tion industrielle, un grand nombre sont des succursales.Pour les «autres », les créations et associations semblent

davantage subsister. Les capitaux en jeu sont beaucoup moinsimportants. Le pourcentage des succursales et offices resteélevé: 47 % même s'il y a une tendance à muter en filiales.

III. Taille des firmes

II n'est pas aisé de jauger l'importance de firmes, quandil s'agit essentiellement de bureaux. II est, en effet, impossiblede se limiter à un étalon unique, à un seul repère pour évaluerla taille d'une entreprise. Car on peut se baser sur diverscritères, notamment:- l'effectif du personnel employé- le chiffre d'affaires- la surface des bureauxAucun de ces trois critères ne donne entièrement satisfaction.

De plus, ils exigent le recours à des informations d'accèsdifficile.Utiliser le chiffre d'affaires de la société établie à Bruxelles

serait valable pour les firmes belges, mais est vraisemblable-ment trompeur pour les firmes américaines.Il ne faut pas s'Imaginer que les grosses firmes américaines

ouvrent de vastes bureaux à Bruxelles et ont une activitéindustrielle ou commerciale aussi importante que celle de lamaison-mère.Dans cette étude, nous adopterons le classement effectué par

la revue américaine Fortune, mai 1970.Nous distinguons six classes:

Classe 1 Les 200 premières firmes, classées de 1 à 200Classe II Les firmes classées de 201 à 300Classe III Les firmes classées de 301 à 500Classe IVClasse V

Classe VI

Les firmes classées au-delà de 500Les banques, compagnies d'assurances et socié-tés de transportAutres catégories

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Ayant fait choix d'un classement, procédons à la répartitiondes firmes américaines installées à Bruxelles suivant leur taille.Nous obtenons:

- en classe l (1 à 200) 124 Firmes (18,7 %)- en classe II (201 à 300) 33 Firmes ( 4,8 %)- en classe III (301 à 500) 41 Firmes ( 6,0 %)- en classe IV (501 à +) 449 Firmes (65,5 ra)- en classe V: - les banques: 12 Firmes (1,8 ra)

- les compagnies d'assurances : 3 Firmes(0,4 %) (14)

- les compagnies de transport : 4 Firmes(0,6 %) (14)

- en classe VI, autres catégories: 19 Firmes (2,8 ra) (14)regroupées

Pour illustrer ce tableau, signalons que chacune des 200premières firmes ont un chiffre d'affaires supérieur à celuide Cockerill (qui était en 1969 de 547 millions de dollars,non-compris Espérance-Longdoz). Plus de la moitié de ces200 premières firmes américaines ont ouvert des sièges àBruxelles. Les deux classes suivantes sont proportionnellementmoins bien représentées à Bruxelles: les 201 à 300 par 33 %et les 301 à 500 par 20 %.

A. Répartition des firmes américaines selon l'année d'implan-tation et la taille

Avant 1940, près de la moitié des implantations américainesrésultaient des 500 premières firmes des U.S.A. On peutobserver plusieurs vagues successives en fonction de leur taille.

Les 200 premières occupent une part appréciable du débutdu siècle jusqu'en 1962. Les 201 aux 500 premières prennentde l'importance après la guerre et jusqu'en 1965. Les 501 et +forment la 3ème vague de 1965 à 1969.

Les banques importantes ont été citées plus haut; ellesprésentent deux moments forts : avant 1940 (plus précisément

(14) Vu le manque de documentation, les éléments des classes V et VIne peuvent être répartis entre les classes 1 à IV.

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avant et après la première guerre), et vers les années 1966-1967.En conclusion, on peut émettre l'avis suivant:

1° Les grosses implantations, requérant des capitaux trèsélevés, émanent naturellement de sociétés qui en ont lesmoyens.

2° Les implantations antérieures à 1940 et celles de 1945jusqu'au début des années 1960 ont exigé de sérieux inves-tissements; elles entrainent avec elles un lot de moyennesfirmes et quelques petites.

3° A partir de 1964, les investissements se multiplient tout ense diversifiant. Les firmes (501 et +) se joignent aux plusgrandes en offrant toute une gamme de services.

B. Répartition des firmes selon le statut juridique et la taille

Les firmes de la classe 1 (1 à 200) sont pour plus de 75 rodes sociétés de droit belge sous direction exclusive de sociétésaméricaines: 15 ro d'entre elles ont choisi comme statut juri-dique l'association ou la création avec des partenaires belges.Ces sociétés mixtes, à part quelques exceptions, deviennentassez vite exclusivement américaines (15 ro devient 2 ro). Celaindique l'emprise croissante des grosses sociétés américaines.

Les firmes de la classe IV (501 et +) sont celles qui en plusgrand nombre préfèrent le statut d'association.

Et, cette fois, le partenaire belge est moins aisément écartéde la direction de l'entreprise. Elles présentent l'indice le plusfaible vis-à-vis du statut subsidiary: cela s'explique aisément,car c'est une formule qui présente de plus grands risques etqui, en outre, nécessite au départ de plus gros capitaux queceux requis par l'ouverture d'une succursale, a fortiori par laconstitution d'une association.

IV. Les centres de direction

Avant la création du Marché Commun, quasi toutes les entre-prises américaines implantées à Bruxelles dépendaient directe-ment de leur société mère. Avec la CEE, le marché s'élargitconsidérablement au point que les sociétés venues des Etats-

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Unis s'efforcent de s'adapter à cette nouvelle réalité. Une desformules pour organiser le marché européen repose sur lacoordination d'un certain nombre de responsabilités pour desensembles géographiques importants, tels que le Marché Com-mun ou l'ensemble de l'Europe occidentale (Heyvaert, 1968:278). Cette concentration des responsabilités polarisées sur unsiège européen devient nécessaire dès que les diverses filialesaméricaines en Europe atteignent un certain niveau de com-plexité, de dimension et de dispersion géographique.Ces centres de coordination jouent différents rôles:

- à l'extrême, le Quartier Général Européen (European Head-Quarter) avec un haut degré de planning et d'opérationautonomes (Williams, 1965: 121), immédiatement inférieurà la Direction générale, aux ordres du PDG;

- à l'autre extrême, le European Head-Quarter est simple-ment le «Staff-unit» qui règle la politique commercialeet scientifique, qui exerce les services techniques, légaux,financiers, sans oublier le marketing.

A. Attraction de Bruxelles pour implanter un Quartier GénéralEuropéen (European Headquarter)

- 276 firmes (40,3 %) installées à Bruxelles assument lamission de centre de coordination et de direction.

- 45 firmes (6,6 %) préfèrent installer leur Headquarter endehors de l'agglomération bruxelloise. 15 en Brabant(2,2 1"0), 9 dans la province d'Anvers (1,3 1"0), 21 dans lesautres provinces (3,1 %).Au niveau national, Bruxelles domine nettement, surtout si

on considère tout le Brabant. La métropole anversoise faitfigure de parente pauvre. La Belgique dans son ensembleabrite 321 Headquarter (46,9 %).Un certain nombre de firmes ont leur centre de coordination

à l'étranger:

- 50 en Grande-Bretagne (7,3 %)- 36 en Suisse (5,3 %)- 34 en France (5,0 %)- 19 aux Pays-Bas (2,8 %)- 15 en Allemagne (2,2 %)

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1 dans le Grand-Duché de Luxembourg (0,1 %)1 en Italie (0,1 %)1 dans le Liechtenstein (0,1 9"0)

Il faut enfin noter que 207 firmes (30,2 9"0) n'ont pas decentre de coordination au niveau européen.

B. Répartition des Headquarters selon l'année d'établissementdes firmes (15)

Avant de commenter le tableau 4, il est nécessaire de rappelerqu'il n'y a pas nécessairement une correspondance entre l'annéed'implantation de la firme à Bruxelles et la localisation actuellede son European Headquarter. D'une part, ce n'est que lorsde la création du Marché Commun que des firmes américainesimplantées en Europe deviennent centres de coordination.D'autre part, ces Headquarters ont pu quitter un pays européenpour un autre. Cette dernière remarque s'applique assez rare-ment à des cas concrets. Un centre de coordination une foisétabli émigre difficilement (16).

Ces remarques prises en considération peuvent seulementatténuer la relation entre l'année d'implantation de la firme etla localisation de son centre de coordination. Donc les relationsque nous discernons aujourd'hui sont d'autant plus vraies.

Avant 1940, les firmes implantées à Bruxelles ne dépendentd'aucun Headquarter ou dépendent d'un Headquarter situé àl'étranger.

Depuis la guerre et plus précisément de 1958 à 1966-1967,Bruxelles tend progressivement à devenir un centre écono-mique international. A partir des années 1960, l'importancedes autres métropoles européennes tend à diminuer. La réduc-tion est proportionnelle à l'extension des Headquarters bruxel-lois.

Les années 1968-1969 voient la moitié des firmes implantéesà Bruxelles exercer le rôle de centre de coordination. Pendantcette même période, s'installent le plus gros pourcentage de

(15) Voyez le tableau 4.(16) 64 firmes américaines furent implantées à Bruxelles via la filiale

européenne exerçant les fonctions d'European Headquarter. 47 firmesconservent leur Headquarter dans le même pays. Seulement 17 firmestransfèrent leur Headquarter à Bruxelles.

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Tableau 4

Répartition des firmes américaines à Bruxelles selon l'année d'établis-sement.Nombre, pourcentages et indices de spécialisation des firmes ne disposantpas de Headquarter et de celles dont le Headquarter est situé à Bruxelles.

Années Pas de Headquarter 1Headquarter à Bruxelles 1en Europe

N % %. I.S·I N % 0/0· I.S.'

Avant 1940 15 7,2 36,6 1,2 3 1,1 7,3 0,2

1945-1959 21 10,1 28,0 0,9 30 10,9 40,0 1,0

1960-1962 19 9,2 24,7 0,8 30 10,9 38,9 1,0

1963-1965 34 16,4 24,5 0,8 59 21,4 42,4 1,1

1966-1967 49 23,7 30,3 1,0 65 23,5 40,1 1,0

1968-1969 60 29,0 36,8 1,2 82 29,7 50,3 1,2

Indéterm. 9 4,4 32,2 1,1 7 2,5 25,0 0,6

Total 207 100,0 276 100,0

Années Headquarter en Flandre 1 Headquarter dans un1

Totalou en Wallonie autre pays européen

N % %. I.S·I N % %. I.S·I N

Avant 1940 23 14,6 56,1 2,4 41

1945-1959 1 2,2 1,3 0,4 23 14,7 30,7 1,3 75

1960-1962 11 24,5 14,3 2,2 17 10,8 22,1 1,1 77

1963-1965 14 31,1 10,1 1,5 32 20,4 23,0 1,0 139

1966-1967 12 26,7 7,4 1,1 36 22,9 22,2 0,9 162

1968-1969 6 13,3 3,7 0,5 15 9,6 9,2 0,4 163

Indéterm. 1 2,2 3,6 0,5 11 7,0 39,3 1,7 28

Total 45 100,0 157 100,0 685

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firmes ne dépendant d'aucun European Headquarter. Le rôledes Headquerters situés à l'étranger diminue régulièrementpar rapport aux firmes implantées en Belgique.

v. Le rayonnement des firmes

L'analyse du rayonnement des firmes, c'est-à-dire l'extensionspatiale de leur champ d'activités permet d'apprécier le rôlede métropole internationale qu'exerce Bruxelles.

Chaque firme dispose d'une aire géographique d'activitéss'étendant sur plusieurs pays. Nous classons ces « hinterlands»en fonction de leur éloignement de leur point central, Bruxelles.Les aires plus vastes comprennent les plus restreintes.

BelgiqueVEBLBénéluxCEEEuropeMondeHinterland indéterminé

103 (15,0 %)96 (14,0 %)76 (11,1 %)73 (10,7 0/0)263 (38,4 %)68 ( 9,9 0/0)6 ( 0,9 %)

Contrairement à ce qu'on attendrait, ce n'est pas tant laCEE qui est déclarée comme champ d'action, mais une Europeplus élargie, essentiellement l'Europe occidentale. Certes, lesAméricains reconnaissent la position de «leadership» de laCEE dans le contexte européen, mais y incluent la Grande-Bretagne et la Suisse (17).

La CEE et l'Europe sont signalées comme seconde aired'action par les firmes essentiellement limitées au Bénélux età la CEE.

Les autres régions du monde interviennent comme secondeaire d'action pour les firmes essentiellement appliquées à laCEE et à l'Europe, sauf les anciennes colonies belges quisouvent sont déclarées comme champ d'action par les firmesrayonnant sur la Belgique ou l'VEBL.

Il y a un parallélisme entre la politique de rayonnement des

(17) Voyez. plus haut IV: Les centres de direction.

11 377

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firmes américaines et nos firmes nationales. Nos anciennescolonies, le Marché Commun et son élargissement surtout versle bassin méditerranéen s'appliquent aussi bien à nos firmesbelges qu'aux firmes américaines. Bien sûr, les USA et leCanada sont hors du champ d'action des firmes américainesinstallées en Belgique.Tout comme nous avons montré la relation entre l'année

d'implantation des firmes et la localisation de leur Headquarteréventuel, il est intéressant d'analyser la relation entre l'annéed'établissement de la firme et son rayonnement déclaré en 1970.Bien entendu, les firmes anciennes peuvent adapter leur poli-tique de rayonnement à la création de l'Europe des Six. Cepen-dant les rapports analysés aujourd'hui en seront d'autant plusvrais en ce qui concerne le premier hinterland.Cinquante-six pour cent des firmes établies avant 1940,rayon-

nent sur l'UEBL. Les firmes implantées de 1945à 1959 s'adres-sent autant à l'Europe (24 ro) qu'à l'UEBL (23 ro).A partir de 1960-1965, la vocation européenne des firmes

s'affirme davantage (Rayonnement européen: 40 %). De 1966à 1969, ce pourcentage se rapproche de 50.Le marché de l'UEBL a de moins en moins d'importance

relative.

A. Le rayonnement des firmes selon les sous-secteurs d'acti-vités

Les activités financières rayonnent principalement sur laBelgique (20 %) et sur le monde entier (23 ro) et donnentdes indices de spécialisation (1,36 pour la Belgique et 2,29 pourle Monde).48 % des activités d'ingénieurs-conseils rayonnent sur l'Eu-

rope, tandis que les «public service» ont un champ d'actionplus limité à l'ensemble du Bénélux (56 % contre 26 ro pourl'Europe).Le sous-secteur «société» marque une nette spécialisation

pour l'Europe: 75 ro de firmes (indice de spécialisation =1,9 %).Les autres sous-secteurs ne présentent pas de caractéristiques

bien marquantes. Leur rayonnement est semblable à l'ensembledes firmes commentées dans les pages précédentes.

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B. Le rayonnement des firmes selon le type d'activités (natureof business)

Les activités de production «Manufacturer» ont une zoned'influence plus grande que les autres types d'activités; 17 ropour la CEE, 42 ')'0 pour l'Europe et 16 ')'0 pour le Monde. Lesactivités commerciales au niveau de l'UEBL avec 29 % desfirmes et un indice de spécialisation de 2. L'Europe est uneaire de rayonnement seulement pour 33 ')'0 avec un indice despécialisation de 0,85. Les indices de spécialisation atteintspar les activités de vente (Sales agent) sont au niveau duBénélux, de 1,9 contre 0,85 au niveau de l'Europe (avec respec-tivement 21 et 33 ')'0 des firmes).

Les autres activités commerciales ont un champ d'action plusrestreint dans le cadre de la Belgique et de l'UEBL, sauf lesactivités de représentation dont 47 ')'0 agissent au niveau euro-péen (indice de spécialisation = 1,2). Les commissions etpromotions de vente s'exercent essentiellement à l'échelle euro-péenne (71 ')'0 des firmes et indice de spécialisation, 1,8, classec:Commission Agent»).Les autres activités prises dans leur ensemble offrent une

répartition normale avec une certaine spécialisation pour laBelgique (indice de 1,27 et 19 % des firmes).

Dans le paragraphe A, nous avions pu analyser les activitéstertiaires au sens strict, dans le paragraphe B, les activitésliées à l'industrie non suivant les «sous-secteurs »d'activités,mais suivant les «types» d'activités. Ces deux paragraphesse complètent.

C. Rayonnement des firmes selon leur statut juridique

1° Les entreprises américaines ont une plus grande aire d'action,quand elles sont de droit américain.

2° Assez paradoxalement, les sociétés mixtes et surtout lesanciennes sociétés mixtes ont une plus grande aire de rayon-nement, contrairement aux filiales à responsabilité unique-ment américaine.

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D. Rayonnement des firmes selon la localisation de leur centrede coordination (Headquarter)

Les firmes installées à Bruxelles, dont le centre de directionest situé en dehors de notre pays, rayonnent peu au-delà duBénélux; elles ne sont qu'une des unités de la société parmid'autres à objectifs plus réduits. Ceci confirme bien la gestiondes entreprises américaines et leur organisation hiérarchiséeen Europe.

Par contre, les firmes dont le centre de direction a étéaménagé à Bruxelles ou en province ont bien entendu un champd'action beaucoup plus grand à l'échelle européenne et mêmeà l'échelle mondiale. Il est intéressant de constater que lesHeadquarters installés aux sièges de production en provincerayonnent davantage à l'échelle mondiale que les Headquarterssitués à Bruxelles. Une analyse poussée des productions améri-caines en Belgique montrerait le taux élevé des exportationsen dehors de la CEE et même de l'Europe. Ce n'est pas pourrien que la Belgique est un des premiers pays exportateursdu monde, proportionnellement à sa production.

Les firmes démunies de centre de coordination présententdes indices élevés 1,5 pour la Belgique et 1,7 pour la CEE.

VI. Nationalités de cadres

Nous avons signalé plus haut la participation personnelledes nationaux américains dans les firmes. Maintenant nous nousoccupons exclusivement des cadres et cherchons à voir l'impor-tance respective des Belges, des Américains et des ressortis-sants d'autres nations dans la direction des firmes américaines.Les firmes signalent un ou plusieurs dirigeants. Bien sou-

vent d'ailleurs, la nationalité de tout le personnel de cadreest la même que celle du directeur de la firme.

Répartition des firmes selon la nationalité du premier dirigeant

BelgeAméricaine (U.S.A.)Britannique

268 (39,1 %)243 (35,5 %)33 ( 4,8 %)

380

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NéerlandaiseAllemandeFrançaiseSuisseLuxembourgeoiseItalienneIndéterminée

26 ( 3,8 %)16 ( 2,3 rD)9 ( 1,3 %)9 ( 1,3 %)4 ( 0,6 %)3 ( 0,5 %)

74 (10,8 %)

Les belges et les américains dominent nettement dans 75 rDdes firmes.

Répartition des firmes selon la nationalité des autres dirigeants:

Comme le nombre des adjoints au premier dirigeant estvariable (parfois nulle), nous ne comptons qu'une nationalitépar firme en ne retenant que la nationalité qui domine dansle cadre responsable, à l'exclusion du premier dirigeant.

BelgeAméricaine (U.S.A.)BritanniqueNéerlandaiseFrançaiseAllemandeSuisseIndéterminée

166 (24,2 %)85 (12,4 %)18 ( 2,6 rD)6 ( 0,9 %)5 ( 0,7 %)1 ( 0,2 %)1 ( 0,2 %)

403 (58,8 %)

Malgré le poids des «indéterminés », tirons quelques con-clusions. Les Belges sont, maintenant, deux fois plus nombreuxque les Américains, alors qu'au niveau du premier responsable,ils ne les surpassaient que de justesse. La participation desautres étrangers devient insignifiante, sauf celle des anglais.C'est pourquoi dans les paragraphes ultérieurs, nous ne consi-dérons que la nationalité du premier cadre.

A. Répartition des cadres selon leur nationalité en fonction del'année d'établissement de la firme

Le nombre d'indéterminés indique plusieurs phénomènes: lamobilité des cadres et surtout le cadre provisoire, mis en fonc-

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tion lors de l'implantation de la firme. C'est pourquoi en1968-1969, les « indéterminés» atteignent un indice de spécia-lisation de 1,7 avec 18 % des firmes.Les Belges dirigent surtout les firmes les plus anciennes

et voient leurs responsabilités diminuer dans les firmes lesplus récentes. Ainsi, 66 % de firmes d'avant 1940 sont dirigéespar des Belges et seulement 29 ra des firmes de 1968-1969.

Les Américains dirigent de 35 à 39 ra des firmes implantéesde 1960-1969. Ces chiffres contredisent quelque peu la politiqueaméricaine à propos du personnel. En effet, il était, en théorie,prévu que les dirigeants américains résideraient à Bruxellestrois ans en moyenne, puis céderaient la direction de la firmeà un Belge ou à un Européen (18). La réalité diffère, du faitque la passation des pouvoirs n'a pas toujours été heureuse:les Européens et en particulier les Belges n'étaient pas préparésau style de gestion américain. (Plusieurs Belges ont été envoyésaux Etats-Unis pour se former dans la maison mère et lesAméricains sont venus reprendre en main leurs filiales).

B. Nationalité des cadres selon les sous-secteurs d'activités

Les Américains, avec les Anglais, dirigent 64 % des activitésd' « ingénieurs-conseils ». Le sous-secteur « société» est évidem-ment aux mains (70 %) des Américains. Les services ban-quaires n'offrent pas de particularité quant aux cadres. Lesous-secteur «public service» a un faible indice de spéciali-sation pour les Belges; cette situation s'explique par les asso-ciations entre firmes américaines et belges dans le réseau dessociétés publicitaires.

Parmi les activités liées à l'industrie, les Belges dirigentdavantage les activités chimiques que les activités métalliques.L'apport des Néerlandais dans ce dernier domaine n'est pasnégligeable. Pour l'ensemble des activités industrielles, lesAméricains ne présentent pas plus de 30 % des cadres (saufdans les activités textiles).

(18) Plusieurs sociétés mères américaines ne disposent pas de personnelaméricain qualifié pour remplir des missions en Europe et ont cédérapidement la direction de leurs filiales à des Européens.

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C. Nationalité des cadres sIon les 4: types s d'activités

Toutes les activités liées à l'industrie sont davantage sousdirection belge qu'américaine. Pour les «autres» types d'acti-vités, les Américains dominent dans 44 70 des firmes et avecles Anglais, dans pratiquement la moitié des firmes.

Les deux paragraphes B et C révèlent bien que les servicestertiaires, les plus raffinés et exigeant une formation appro-fondie, sont dirigés par des cerveaux américains.

D. Nationalité des cadres selon le statut juridique

Les « offices» et les succursales, c'est-à-dire les sociétés dedroit américain, sont en majorité sous direction américaine.Il en est de même pour les succursales transformées en filiales(subsidiary) .Les autres firmes sont sous direction européenne, belge prin-

cipalement, belge pour les «créations» et «associations ».

E. Nationalité des cadres selon les centres de direction (head-quarters)

Les firmes qui ne disposent pas d'European Headquariersont à raison de 45 % sous direction belge et seulement àraison de 24 70 sous direction américaine.

Les firmes exerçant à Bruxelles et en Belgique le rôle decentre de coordination et de direction sont dirigées par desnationaux Américains, sauf pour les Headquarters implantésdans le Brabant et dans la province d'Anvers.

Pour les firmes dont l'European Headquarter est situé dansun pays voisin, il ne semble pas qu'il y ait un rapport entrele pays du Headquarter et la nationalité du cadre dirigeant àBruxelles.

VII. Aperçu synthétique des activités

Notre objectif est d'essayer de saisir synthétiquement lesactivités propres au centre des affaires, celles qui lui sontspécifiques.

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A. Secteurs Ingénieurs-conseils

1. Les bureaux d'avocats (Law Firms)

Plusieurs bureaux ont comme objet de conseiller les inves-tisseurs envisageant de s'installer en Belgique. Non seulementils étudient les aspects juridiques et les sujétions fiscales del'implantation, mais ils exercent un rôle de conseiller dans lechoix de la localisation.Une fois la société créée, les bureaux d'hommes de loi conti-

nuent à l'assister dans sa vie légale.

2. Les bureaux d'experts-comptables (Accountants)

II s'agit d'une activité en pleine expansion. Ces bureaux nese limitent pas à des travaux comptables (vérification debilans), mais s'occupent aussi d'organisation de gestion auprofit de leurs clients. Une part importante des activités estconsacrée aux problèmes rencontrés par les entreprises, dontles opérations ont un caractère international. Les premiersclients de ces bureaux sont les firmes américaines qui sont,par ailleurs, clientes des mêmes firmes aux USA.

3. Management et Marketing

Ces bureaux sont ceux des ingénieurs-conseils proprementdits. Les services rendus aux entreprises vont de l'aide à ladécision jusqu'à la recherche opérationnelle à propos de lafabrication ou de la vente d'un nouveau produit. Leur carac-téristique est de disposer d'un personnel de haute valeur multi-disciplinaire et d'outils de travail les plus modernes (ordina-teurs).

B. Le secteur financier

L'implantation de firmes américaines en Belgique susciteune demande de services bancaires. Aussi les banques améri-caines ont suivi et parfois même précédé leurs clients; leurssuccursales forment un vaste réseau international qui s'efforced'attirer les entreprises américaines désireuses de prendre pied

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en Europe en ouvrant un bureau à Bruxelles. Le processus faitboule de neige. Les banques s'occupent de louer des locauxtemporaires pour les firmes sur le point d'arriver à Bruxelles.De plus, la banque fournit divers services: voiture, traducteur,secrétaire, étude de marché, etc. Ces banques servent princi-palement les entreprises américaines et non les particuliers.Cet afflux de banques américaines importe des techniques nou-velles, notamment les Credit-Cards (trois firmes, à Bruxelles,sont spécialisées dans cette activité), 1'«International MoneyMobilisation Service» (grâce auquel les transferts et les con-versions de fonds s'effectuent en quelques heures et non enquelques jours), le «Computer Assisted Financial Analysis»(Chamut, 1970: 25 et ss). Ces procédés sont maintenant utiliséspar les banques belges: Cartes de Banques, Financial Engi-neering (Derwa, 1970: 702), Crédits automatiques.Les succursales américaines ne souffrent d'aucune discrimi-

nation par rapport aux banques belges ou mixtes (à partici-pation américaine), mais elles sont quelque peu défavoriséespar diverses obligations légales, telles que certaines coefficientsà respecter entre les avoirs liquides et les engagements à courtterme, ou entre les ressources propres et les emprunts effectués.Ces contraintes ont obligé les banques américaines à acheterdes effets émis par l'Etat belge et à constituer des fonds propresimportants, non absolument nécessaires pour garantir leursolvabilité.La prise de participation dans une banque belge peut pallier

ces inconvénients, mais elle entraîne la perte du statut de droitaméricain et des avantages d'une liaison directe avec la maisonmère.

C. Le secteur «public Servlce s

1. Les agences de publicité

Les agences de publicité et les différents services d'infor-mation sont, commeles ingénieurs-conseils, aussi indispensablespour constituer un centre économique international. A cepropos, nous avons recensé 27 agences américaines et nousavons relevé que quatre des dix premières agences de publicité,en Belgique, sont américaines.

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2. Les hôtels

La valeur d'une ville tertiaire peut se jauger à sa capacitéd'accueil d'hôtelier. Bruxelles dispose, depuis de longues années,d'hôtels de luxe, mais hélas, souvent vétustes. Ces hôtels sontsitués dans le centre du bas de la ville (boulevard AdolpheMax) et à proximité de l'ancienne Gare du Nord (place Rogier).Les Américains ont implanté leurs hôtels (de plus de 200 cham-bres) dans le centre des affaires: le Westbury ouvert en 1963,à proximité de la Gare Centrale (liaison ferroviaire avecl'aéroport), le Hilton entre les Portes Louise et de Namur etle Mac Donald, avenue Louise (19).Ces hôtels offrent tout le confort moderne nécessaire, c'est-à-

dire des salons et des bureaux particuliers avec télex pour leshommes d'affaires. «Hilton» et «Westbury» appartiennentà des chaînes d'hôtels, aussi ces noms se retrouvent-ils dansles grandes villes et donnent aux clients une garantie de sérieux.De plus, ces hôtels se lient aux agences de voyage (La Sabenaavec le Westbury) (20).Des projets sont en cours de réalisation: «Holiday Inm » à

Diegem, le long de l'autoroute à proximité de l'aéroport deZaventem, « Sonesta » dans le futur complexe du cManhattanCenter ».Pendant les mois moins propices aux affaires, ces hôtels

attirent à Bruxelles les touristes et particulièrement les Amé-ricains.Ces hôtels américains exercent une sérieuse concurrence

aux hôtels belges (1'Amigo, le Métropole, l'Atlanta ... ).Les problèmes de rentabilité sont ardus, vu la faible durée

des séjours: de 1,3 à 1,8 jours, alors que à Londres, elle estde 4 jours et, à Paris, de 3,5 jours (Groupe Alpha: 18-22).

D. Le tertiaire, service du secondaire

Dans les paragraphes précédents, nous avons décrit la struc-ture du Centre des affaires à Bruxelles en insistant sur letertiaire supérieur ou c quaternaire» (Commissariat Général

(19) Les Hilton et Mac Donald ont été ouverts en 1967.(20) Le siège de la Sabena est situé juste à côté du Westbury.

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du Plan, 1970: 31; Sporck, 1969: 24). Mais pour être complet,il faut ajouter les services rendus par le tertiaire aux activitéssecondaires. Les bureaux d'étude des Ingénieurs-conseils ontbesoin des équipements techniques spécialisés que sont lesordinateurs (dans le sens le plus large du mot: tous les équipe-ments de bureau, de la machine à calcul jusqu'au computer).« IBM », «Honeuioell » et «Control Data» ont installé à

Bruxelles des bureaux avec équipes de spécialistes au servicedu tertiaire supérieur. Très vite le besoin se fait sentir decréer des centres d'études. C'est le cas d'IBM à La Hulpe (auSud-Est de l'agglomération bruxelloise) alors que cette sociétépossède déjà un centre technique de niveau européen à Diegem.

E. Les activités commerciales

Significatives aussi d'un centre économique en plein déve-loppement sont les activités commerciales dans les secteursdits «de pointe ». Bruxelles est le lieu d'un marché pour lesproduits les plus élaborés. Plus de 40 % des bureaux desentreprises de la chimie sont spécialisés dans les produitspharmaceutiques et près de 40 ro dans la pétrochimie et lagamme des plastiques. Plus de la moitié des activités du secteurmétallique sont tournées vers l'électro-mécanique (appareils deprécision), l'électronique y compris l'aéronautique. Les produitsnon élaborés du secteur métallique ne représentent que 8 %de ce Secteur d'activités (21).Les firmes américaines comblent les domaines peu développés

par les firmes belges (les espaces vides) (Georis, 1970: 69);le rôle de 1'«entrepreneur» (Agenor, 1970: 63), c'est-à-direl'esprit d'initiative, reste un atout fondamental.

Conclusion

Notre chapitre intitulé «Aperçu synthétique des activités»traçait en quelque sorte l'esquisse d'une conclusion à notreétude. Il accentuait l'agencement et la nécessité de l'implan-tation de toute une série de fonctions urbaines pour constituer

(21) en p. 32.

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un centre des affaires. L'objet de nos analyses a constitué àmettre en relation les caractéristiques des firmes américainesimplantées à Bruxelles pour mettre en évidence leur structureet leurs activités spécifiques. La distinction entre activitéstertiaires au sens strict et activités tertiaires du secondaireest fondamentale pour comprendre et réaliser toute étude d'uncentre des affaires. « Selon des auteurs américains (et W. Libbyen particulier), la classification des emplois devrait mêmes'opérer dans l'avenir en distinguant deux types de travailleurs:les traiteurs d'information (Information Processors) et lestraiteurs de matériaux (Material Prooeeeore) » (commissariatgénéral du Plan: 48).

Déjà un avenir actualisé semble confirmer nos analyses.En effet, le « World Trade Center» de Bruxelles n'a-t-il pasl'ambition de fournir aux hommes d'affaires des informationsconcrètes et précises dans de multiples domaines (l'état desmarchés, les règlements douaniers, les législations commer-ciales, les possibilités d'assurances, les disponibilités de trans-port, etc ... ) et de répondre au développement des échangescommerciaux, des moyens de transports, de communication etde télécommunication, de la circulation des idées et de l'argent.Ainsi grâce à ces multiples centres de coordination, Bruxelles

joue un rôle de métropole européenne; son internationalisations'accentue progressivement par la présence, dans les cadresde direction, d'un nombre croissant de citoyens d'autres pays.Le développement de Bruxelles, comme centre économique

de premier ordre, devient un événement historique irréversible;divers facteurs d'attraction valorisent Bruxelles, garantissantson orientation en confirment son destin de très grande ville.

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ANNEXE

LES SOUS-SECTEURS D'ACTIVITES

% du % duCode Sous-secteurs Subdivisions Nombre total secteur

1 Finance 44 6,4 100Banque 44 6,4 100Assurances 11 1,6 25Ag. financières 19 2,8 43,2Credit-cards 3 0,4 6,8

Il «Conseil ) 77 11,2 100Marketing 15 2,2 19,5Law-firms 11 1,6 14,3Management 29 4,2 37,6Expert-comptable 7 1,0 9,1Plant-location 10 1,5 13,0Coordination 4 0,6 5,2Services temporaires 1 0,1 1,3

III «Public) 88 12,0 100Publicité 27 3,9 30,7Editeurs 17 2,5 19,3Transport 17 2,5 19,3Import-export 8 1,2 9,1Hôtel-restaurant 10 1,5 11,4Films 8 1,2 9,1

IV Sociétés 20 2,9 100associations Opérations immobilières 1 0,1 1,1

Recherche et dvlpt. scient. 3 0,4 15Service d'ordinateurs 5 0,7 25Associations financières 2 0,3 10Associations commerciales 1 0,2 5

V Alimentation 33 4,8 100«Office) 9 1,3 45Denrées 23 3,4 69,7Boissons 7 1,0 21,2Tabacs 2 0,3 6,1Divers (bureaux) 1 0,1 3,0

VI Textile 24 3,5 100Tissage 9 1,3 37,5Confection 11 1,6 45,9Chaussures 2 0,3 8,3Divers (bureaux) 2 0,3 8,3

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% du 0/0 duCode Sous-secteurs Subdivisions Nombre total secteur

VII Chimie 121 17,7 100Chimie 28 4,2 24,0Pharmacie 33 4,8 27,3Chimie plastique 19 2,8 15,7Pétrochimie 19 2,8 15,7Caoutchouc 8 1,2 6,6Abrasifs 6 0,9 4,9Divers (bureaux) 7 1,0 5,8

VIII Métaux 215 31,4 100Fer et acier 10 1,5 4,7Non-ferreux 7 1,1 3,3Mécanique 68 9,9 31,6Electro-mécanique 71 10,4 33,0Electronique 39 5,7 18,1Aéronautique 11 1,6 5,1Armements 3 0,4 1,4Bureaux 3 0,4 1,4Divers 3 0,4 1,4

IX Divers 63 9,2 100Papier 15 2,2 23,8Verre 5 0,7 7,9Ciment 1 0,1 1,6Céramique 1 0,1 1,6Construction 27 3,9 42,9Biens de consommation 7 1,0 11,1Optique 5 0,7 7,9Représentation commerciale 1 0,2 1,6Indéterminé 1 0,2 1,6

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