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Activités, emplois et formations nautiques dans les Pays de la Loire

Carif-Oref et DRJSCS Pays de la Loire– Activités, emplois et formations nautiques en Pays de la Loire - Mai 2014 Page 2

INTRODUCTION

INTRODUCTION ..................................................................................................................... 2

I. Présentation de l’étude ................................................................................................... 2

A. Problématique de l'étude ................................................................................................................. 4

B. Objectif de la demande .................................................................................................................... 4

C. Préambule ........................................................................................................................................ 5

II. Contexte territorial ......................................................................................................... 6

A. Un territoire littoral attractif mais contraint .................................................................................... 6

B. Un marché du travail marqué par la saisonnalité, en particulier pour les activités sportives ......... 7

1. D’une saison à l’autre, des difficultés de recrutement persistantes ............................................ 7

2. Face à un marché du travail tendu, la nécessité d’élargir les bassins de recrutement. .............. 8

III. Portrait emploi-formation des activités nautiques ......................................................... 10

A. Le secteur du sport, un secteur en pleine mutation. ..................................................................... 10

B. Les activités nautiques en France et dans les Pays de la Loire. ...................................................... 10

1. Progression du nombre de clubs agréés ................................................................................ 11

2. Diversification des activités et des emplois ............................................................................... 11

3. Le poids du public des touristes et des particuliers. .................................................................. 12

C. Un métier au cœur des activités nautiques : l’éducateur sportif .................................................. 13

D. Les différentes formations existantes ............................................................................................ 14

1. Le brevet professionnel jeunesse éducation populaire sport, spécialité activités nautiques (BP

JEPS AN) .............................................................................................................................................. 14

2. Les certificats de qualification professionnelle (CQP) : Assistant Moniteur Voile, Assistant

Moniteur Motonautique .................................................................................................................... 15

3. L’offre de formation dans les Pays de la Loire. .......................................................................... 17

IV. A la rencontre de 16 structures (enquêtées) ................................................................. 20

A. Sur le terrain. .................................................................................................................................. 20

B. Un équilibre à trouver pour pérenniser et développer l’emploi. ................................................... 21

1. L’activité saisonnière touristique garante de l’équilibre économique et de l’emploi ............... 21

2. L’activité hors saison touristique, la pérennisation de l’emploi................................................. 22

a. L’offre « scolaire » ...................................................................................................................... 22

b. Une offre de pratique compétitive exigeante ............................................................................ 23

c. D’autres activités complémentaires ........................................................................................... 23

d. La combinaison adéquate .......................................................................................................... 23


C. Deux catégories de certification, deux catégories d’emploi .......................................................... 24

1. Le Brevet professionnel et la certification de branche .............................................................. 24

2. Sur le terrain, quels contrats ? Quelles certifications ? .............................................................. 25

D. Selon l’enquête, des perspectives d’emploi, tendues en saison, limitées hors saison .................. 26

1. L’emploi permanent, peu de créations de postes mais des solutions alternatives ................... 26

2. L’emploi saisonnier, gérer la saisonnalité .................................................................................. 26

E. Quelles propositions selon les professionnels enquêtés ?

1. Travailler sur les conditions d’emploi ............................................................................................. 27

a. Sécuriser le recrutement des saisonniers .................................................................................. 27

b. Faire face aux effets de concurrence subis ................................................................................ 28

c. L’option des aides à l’emploi ...................................................................................................... 26

d. Fluidifier le marché du travail et revisiter l’offre de formation ................................................. 29

2. La formation, revoir contenu et modalité ........................................................................................ 29

a. Un contenu de formation à revoir .............................................................................................. 29

b. L’alternance, un mode de formation plébiscité par les employeurs ......................................... 29

c. La formation continue, quels besoins ? ..................................................................................... 30


I. Présentation de l’étude

Cette étude est réalisée à la demande de la Direction régionale de la jeunesse, des sports et de la

cohésion sociale des Pays de la Loire dans le cadre de la convention annuelle 2013 passée avec le GIP

Carif Oref des Pays de la Loire.

A. Problématique de l'étude

La Direction régionale de la jeunesse des sports et de la cohésion sociale des Pays de la Loire (DRJSCS

Pôle Professions Formations Certifications) constate d’une part un déficit de stagiaires dans les

formations BPJEPS en relation avec les activités nautiques1. D’autre part, les acteurs du mouvement

sportif nautique (ligues, clubs) expriment fréquemment des difficultés à recruter des professionnels.

Ces constats conduisent la DRJSCS à s'interroger sur la relation entre les formations proposées et les

emplois liés aux activités nautiques. Elle a demandé au GIP Carif-Oref de travailler sur cette

problématique.

B. Objectif de la demande

La DRJSCS souhaite que l’étude porte un regard sur les freins supposés au développement de l’emploi

d’encadrement des activités physiques et sportives nautiques dans un contexte d’accroissement de

l’offre de formation professionnelle BPJEPS 2, DEJEPS 3 et CQP 4.

Le comité de pilotage de cette étude a donc constitué un échantillon de 16 clubs nautiques régionaux

sélectionnés dans les sept disciplines suivantes : Voile, Canoë Kayak, Aviron, Char à voile, Motonautisme

Ski nautique et Surf.

Le GIP Carif-Oref a mené des entretiens en face à face sur la base de cet échantillon. Le public visé était

prioritairement les salariés permanents en situation de responsabilité. Les dirigeants de club ont pu être

associés si nécessaire.

Pour compléter cette approche qualitative, une recherche documentaire sur site (supports de

communication, documents budgétaires…), spécifique à la connaissance des particularités du club a été

menée.

1 Source : DRJSCS – Mars 2014 - Bilan de l'accès au diplôme et à l'emploi sur l'ensemble des sessions de formation du BPJEPS

Activités Nautiques de 2009 à 2012 2 Brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport

3 Diplôme d’Etat de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport

4 Certificat de qualification professionnelle

http://www.pays-de-la-loire.drjscs.gouv.fr/IMG/pdf/Obs_BP_AN_2009_2012.pdf



C. Préambule

La question du développement de l'emploi dans les clubs nautiques de la région, renvoie à la

l’attractivité du territoire et à son potentiel. De ce point de vue, la région Pays de la Loire est privilégiée

avec plus de 400 km de côtes (Amour, Jade, Lumière), auxquelles l’on peut ajouter les îles de

Noirmoutier et d’Yeu, ainsi que de très nombreux plans d'eau intérieurs (dont au moins 50 pour la

baignade). Ces particularités géographiques marquent sensiblement les caractéristiques économiques

ainsi que celles des bassins d'emploi concernés par cette observation.

La région Pays de la Loire compte 175 clubs nautiques (littoral, lacs et rivières)5. Près de 70% d'entre eux

se situent sur la façade littorale de la Loire-Atlantique et de la Vendée. Du point de vue des territoires,

l’étude présente porte principalement sur les communes littorales qui concentrent une part importante

de l’emploi des activités nautiques. D’un point de vue sectoriel, le regard porté sur les activités

nautiques croise souvent celui du tourisme et du tourisme sportif, dont les logiques de développement

et d’intérêt convergent assez régulièrement.

Actuellement, l'offre de loisirs sportifs en Pays de la Loire est surtout portée par des structures

associatives à but non lucratif ou par de très petites entreprises. Cette spécificité du secteur pèse autant

sur les conditions de développement de l'emploi que sur les emplois proposés aux diplômés. Pour les

activités nautiques, les enjeux tant sur le plan du développement économique que sur celui de l’emploi

apparaissent complexes, notamment du fait d’un marché du travail pas assez souple, l’encadrement

étant assuré par des professionnels diplômés, dont la formation reste très réglementée

(l’encadrement sportif contre rémunération étant une caractéristique de ces professions en France).

L’étude, dans sa première partie, dresse un portrait de l'emploi dans les communes du littoral des Pays

de la Loire, marquées par une économie présentielle forte et une forte saisonnalité des activités. Dans

sa deuxième partie, une observation plus spécifique porte sur les emplois, les métiers et les formations

du champ sportif liés aux activités nautiques, dont la structuration se trouve à la croisée des politiques

publiques nationales (Ministère chargé des sports et Fédérations sportives) et des politiques locales en

termes d’emploi et de formation. La troisième et dernière partie de cette étude permet de se

rapprocher du terrain, à travers une enquête menée auprès de seize employeurs nautiques de la région

sur les questions de développement de l’emploi et de formation associés à ce secteur.

Cet « examen » approfondi sur le champ des activités nautiques fait suite au constat d’un manque de

données spécifiques sur l’emploi dans ce secteur précis de l’enseignement des activités nautiques. Les

données disponibles en restent bien souvent tous sports confondus à des observations générales. Par

ce travail au plus près du terrain, notamment avec un questionnement des ligues et des comités sportifs

des Pays de la Loire, l’objectif de la DRJSCS et du GIP Carif-Oref est de mieux saisir le fonctionnement et

les enjeux de l’emploi et de la formation des activités nautiques en région.

5 Source : Ministère des sports, de la jeunesse, de l'éducation populaire et de la vie associative : Recensement réalisé par la Mission des Etudes,

de l'Observation et des Statistiques, auprès des fédérations sportives agréées par le Ministère des Sports. Données 2011 au 19 juin 2012.


II. Contexte territorial

A - Un territoire littoral attractif mais contraint

Le littoral des Pays de la Loire qui s'étend sur 400 km de côtes répartis sur les départements de la

Loire-Atlantique et de la Vendée est une zone attractive. Il occupe la frange de 46 communes

regroupées sur 5 zones d'emplois (Saint Nazaire, Challans, Les Sables d'Olonne et très partiellement les

zones de Nantes et de La Roche sur Yon).

Selon l’Insee, entre 1982 et 2011, les départements de Loire-Atlantique et de Vendée gagnent

respectivement 10 400 et 5 500 nouveaux habitants par an. Sur la période, ils absorbent plus des deux

tiers de la croissance de la population des Pays de la Loire. Entre 2006 et 2011, cette dynamique

démographique se renforce, avec un gain de 12 500 habitants par an pour la Loire-Atlantique et de

8 900 pour la Vendée. Depuis 30 ans, ces deux départements enregistrent une croissance

démographique annuelle proche de 1 %, deux fois plus importante que celle des trois autres

départements de la région.

La densité de population y est élevée, en particulier sur les zones de Challans et des Sables d'Olonne6,

avec un dynamisme démographique porté par l'afflux d'une population issue des zones hors littoral et

dont l'indice de vieillissement est nettement supérieur à la moyenne régionale7. La part des résidents

de plus de 60 ans est de 29% soit 7 points au dessus de la moyenne régionale8. Plus de seniors donc,

mais également moins de jeunes sur le littoral.

Sur le plan économique, cette zone littorale affiche une certaine vitalité, avec une progression

importante de l'emploi entre 1998 et 2009 (+ 1,6%) et un taux de chômage en deçà du niveau régional

et national. Avec 77 985 salariés l'économie de cette zone repose sur une activité présentielle9 forte

(67% des emplois soit 7 points au-dessus de la moyenne régionale) orientée vers le commerce

(hébergement/restauration, activités mobilières), la construction ainsi que l'industrie, pour la partie

construction de bateaux de plaisance très présente sur les bassins de Challans et Pornic. Ce tissu

économique se caractérise également par une prédominance des très petites entreprises (TPE) deux fois

plus nombreuses qu'au niveau régional (19% sur le littoral pour 10,6% en région).

Des territoires dynamiques sur le plan économique mais qui doivent composer avec une demande

récurrente de main d'œuvre saisonnière et un développement important des services aux particuliers,

notamment associé aux besoins émergents de la plus value économique apportée par les séniors

(silver economy).

6 Densité élevée par rapport à la moyenne régionale : Challans, Les Sables d'Olonne supérieure à 110 habitants au km2

7 Sur la zone de Saint Nazaire : plus de 80 personnes + de 65 ans pour 100 jeunes - de 20 ans. Pour Challans : 110 + 65 ans pour 100 - de 20 ans et Les Sables d'Olonne: 145 + de 65 ans pour 100 - de 20 ans. 8 Sources Insee – Pôle Emploi 2011/2012 9 Activité présentielle : tournée vers la production de biens et services à destination des personnes présentes dans la zone quelles soient résidentes ou touristes. Par opposition à l'activité non-présentielle qui est tournée vers la production de biens consommés en dehors de la zone.


B- Un marché du travail marqué par la saisonnalité, en particulier pour les activités

nautiques

1. D’une saison à l’autre, des difficultés de recrutement persistantes

Sur le territoire littoral, les changements de saisons s'accompagnent d'une modification de la population

présente et des besoins en emploi. Les activités sportives nautiques, très présentes sur cette zone,

s'inscrivent dans ce marché du travail saisonnier en lien avec les alternances de populations sur le

littoral de la région.

L'analyse de l'évolution des besoins de recrutements exprimés par les employeurs du littoral, dont les

activités nautiques, tend à montrer une augmentation des besoins à caractère saisonnier, avec des

particularités locales. La zone "nord" du littoral (zone de Saint Nazaire) enregistre un nombre annuel de

projets de recrutement en baisse de 8% entre 2010 et 2013 alors qu'il est en hausse de plus de 20% au

sud du littoral (zone ouest Vendée).

Le métier d'animateur sportif (encadrant) figure parmi les 15 métiers rassemblant le plus grand

nombre de projets de recrutement jugés difficiles dans la région (plus de 50% des projets sont jugés

difficiles). L’enquête de terrain menée dans le cadre de cette étude vient confirmer l’existence de ces

difficultés sur les encadrants d’activités nautiques.

186

294

361

246

259

287

431

214

56

221

123

179

167

59

199

76

155

247

302

204

227

264

373

132

0 100 200 300 400 500

Zone Ouest Vendée

Zone de Saint Nazaire

Zone Ouest Vendée


Zone Ouest Vendée


Zone Ouest Vendée


20

10

20

11

20

12

20

13

Evolution des besoins de recrutement d'animateurs sportifs pour les employeurs de la côte Loire Atlantique- Vendée (Source Pôle emploi - Enquête BMO 2009-2012)

Nombre de contrats saisonniers parmi le total des projets

Nombre de recrutements jugés difficiles parmi le total des projets

Total des projets de recrutement


2. Face à un marché du travail tendu, la nécessité d’élargir les bassins de

recrutement

Les "activités sportives, récréatives et de loisirs" emploient 50 % des 4 460 moniteurs sportifs10. Au sein de ces activités, les activités de clubs de sport concentrent 71 % des effectifs (1574). Pour répondre aux besoins en emploi liés à la saisonnalité, le recrutement peut être très local, comme c’est le cas en Loire-Atlantique (60 %), ou plus ouvert sur l’extérieur comme en Vendée (33 %).

Mais le plus souvent, le marché du travail local ne peut répondre à lui seul à l’augmentation des besoins de recrutements saisonniers. Les employeurs élargissent de fait leur zone de recherche pouvant créer dès lors des zones de tension, en particulier dans le sud de la zone littorale de la région. Les difficultés à trouver le personnel adéquat implique des effets de concurrence entre les employeurs comme le confirme l'enquête de terrain (cf. partie 3). Ces difficultés sont probablement renforcées par le fait que l’accès à ces emplois est réglementé réduisant d’autant le champ des possibles lors du recrutement.

10

Source : Recensement de la population (2009), Insee

29

22

31

18

41

60

0% 20% 40% 60% 80% 100%

Vendée

Loire Atlantique

Recrutement essentiellement local en Loire-Atlantique, davantage ouvert en Vendée

Lieu de résidence des travailleurs saisonniers dans les activités associatives, récréatives,

culturelles et sportives (en %)

Dans une région différente de celle de l'emploi…ou au moins dans la même régiondans la même zone d'emploi

48%

37%

8%

3%2%

2%

Répartition par secteur d'activité des moniteurs et éducateurs sportifs en région Pays de la Loire

Divers (dont enseignement, administration…)

Activités de clubs de sports

Gestion d'installations sportives

Autres activités récréatives et de loisirs

Activités des centres de culture physique

Autres activités liées au sport

Source : Insee – RP 2009

Source : Insee, DADS 2007


Enfin, les effets des variations saisonnières peuvent avoir des impacts différenciés sur les activités selon

le statut et les types de pratiques sportives, en particulier pour le surf…

III. Portrait emploi formation des activités nautiques

A- Le secteur du sport, un secteur en pleine mutation

En 2010, dans son enquête nationale, la branche professionnelle du sport (CPNEF Sport - Observatoire

des métiers du sport)11 rappelle que les employeurs du secteur sont à près de 90% des structures

associatives. Ces structures ont souvent plus de 15 ans d'existence et sont majoritairement de petite

taille.

Cette observation mérite une attention particulière : "face à une demande grandissante des

pratiquants pour les activités physiques et sportives, les entreprises ont été amenées à diversifier leurs

offres de services au-delà de la traditionnelle activité compétitive". Cette évolution de la demande

génère des besoins de recrutement et une progression des effectifs en emploi.

En région Pays de la Loire, l'emploi a bénéficié de ce développement comme en témoigne l'évolution

entre 2007 et 2009 des effectifs de moniteurs et éducateurs sportifs présentée ci-dessous :

Année

Type d'activités 2007 2008 2009

Activités de clubs de sports 1281 1491 1574

Enseignement de disciplines sportives et d'activités de loisirs 690 709 680

Gestion d'installations sportives 267 301 337

Autres activités récréatives et de loisirs 88 134 130

Autres activités liées au sport 61 73 95

Activités des centres de culture physique 27 49 75

Commerce de détail d'articles de sport en magasin spécialisé 16 21 15

Total activités spécifiques12

2430 2779 2905

Autres activités 1524 1526 1554

Total toutes activités 3954 4305 4460

80 % des employeurs régionaux du secteur sportif appartiennent à deux catégories d’activités :

"activités de clubs de sports" et "enseignement de disciplines sportives et d'activités de loisirs". Pour

information, les employeurs du secteur nautique retenus dans l'échantillon d'enquête qualitative (cf.

partie 4) appartiennent pour les deux tiers à ces deux catégories.

11

CPNEF Sport : Commission Paritaire Nationale Emploi et Formation du Sport 12

Nous entendons par activités spécifiques l’ensemble des activités en forte proximité avec le domaine des activités sportives. Les autres activités sont très diverses.

Source : Insee – RP 2009


B- Les activités nautiques en France et dans les Pays de la Loire

1- Progression du nombre de clubs agréés

Pour les employeurs des activités nautiques, on constate entre 2010 et 2011 une augmentation (de 1 à

3%) du nombre de clubs agréés et donc potentiellement employeurs dans la région. Ce constat vaut

pour tous les départements, excepté la Mayenne qui enregistre une baisse de près de 5 points.

Source : Recensement réalisé par la Mission des Etudes, de l'Observation et des Statistiques, auprès des fédérations sportives agréées par le Ministère des Sports.

2430

27792905

3954

43054460

2000

2500

3000

3500

4000

4500

5000

2007 2008 2009

Activités spécifiques

Toutes activités

30

7

44

2671

17

11

4 6

10 48

10

42

3

2

21

3

1

9

131

8 11

2

42

81 1 1 3

Loire Atlantique

Maine et Loire Mayenne Sarthe Vendée Pays de la loire

No

mb

re d

e c

lub

s

Répartition territoriale des clubs agréés en région Pays de la Loire en 2012

FF de motonautique

FF de ski nautique et wake board

FF de surf

FF de char à voile

FF des sociétés d'aviron

FF de canoë-kayak

FF de voile

2

Source : Insee, RP 2009-2007

Progression des effectifs de moniteurs et éducateurs

sportifs en région Pays de la Loire


2- Diversification des activités et des emplois

La pratique des activités nautiques, comme sport de nature, est soumise à la double contrainte des aléas climatiques et des risques liés au milieu marin et aux personnes. Ces activités ne peuvent se pratiquer que dans certaines conditions comme le vent pour la voile, le kite-surf et le char à voile ou les vagues pour le surf. Cette diversité des conditions de pratique requises implique une complémentarité dans l’offre. Ainsi, les clubs proposent, la plupart du temps, plusieurs types d'activité : voile et char à voile ou voile et surf… Les éducateurs sportifs nautiques interviennent13 souvent sur plusieurs types d'activités. Leur champ d’intervention est associé aux certifications possédées (hors activités subaquatiques, pêche, sauvetage). Ci-dessous la liste des activités proposées et les chiffres 2013 disponibles pour les clubs de la région qui emploient des éducateurs sportifs diplômés :

Nombre d’emplois salariés et non salariés *(ETP)

Voile 180

Kayak de mer et plan d’eau intérieur 47

Motonautique (jet ski, engins tractés) 35

Aviron (mer, randonnée…) 32

Kite surf-board 15

Surf-Bodyboard 15

Ski nautique 13

Char voile-speed sail 8 *les salariés recensés peuvent être permanents ou saisonniers. On enregistre des salariés saisonniers non

salariés principalement dans les activités du jet-ski (25), du ski nautique (5) et du kite-surf (15).

3- Le poids du public des touristes et des particuliers

La pratique des activités nautiques est accessible à tous les publics, de tous âges. Les éducateurs sportifs

nautiques encadrent tous les types de publics qu’il s’agisse d’un public jeune, adulte ou senior.

Le public le plus important (40 %) en termes d’encadrement est constitué de particuliers et de

touristes. La part élevée de ce public implique une prise en compte des enjeux associés et une

nécessaire évolution des modèles économiques des associations nautiques. Sur le plan économique,

elles semblent devoir développer une offre touristique à caractère commercial. Dans cette réflexion

sur le modèle économique, Il est important de bien distinguer 2 types de pratiques très différentes à

savoir d’un côté les activités nautiques motorisées et de l’autre les activités nautiques non motorisées14.

Le premier type de pratique, les activités nautiques motorisées, est une pratique immédiate à forte

valeur ajoutée ludique et associée à des comportements que l’on peut classer sous le type

13 Source : Pôle national sport de nature - Septembre 2012 - Enquête emploi éducateurs sports de nature

14

Source : DRJSCS – Mars 2014 - Bilan de l'accès au diplôme et à l'emploi sur l'ensemble des sessions de formation du BPJEPS Activités Nautiques de 2009 à 2012

Source : Fédérations et Conseillers techniques des Pays de la Loire

http://www.sportsdenature.gouv.fr/docs/superdoc/enquete_nationale_educ_edition2014.pdf




« consommateurs de loisirs ». Le second type de pratique, les activités nautiques non motorisées dites

traditionnelles, s’inscrit davantage dans les processus d’apprentissage progressif avec une visée

globalement éducatrice et socio-sportive, voire compétitive.

Sur le plan de l’emploi et de la formation, la prise en compte du poids de ce public et de ses pratiques

nécessite une professionnalisation vers l'accueil touristique ainsi qu’une formation des responsables

en marketing, gestion de clientèles. Une des difficultés réside dans l’articulation entre ces évolutions

nécessaires et le maintien d’un certain modèle économique reposant actuellement pour beaucoup sur

le bénévolat et la vision socio-sportive et compétitive de l’activité.

C- Un métier au cœur des activités nautiques : l’éducateur sportif

Le recensement des champs d'intervention professionnels des éducateurs sportifs permet de considérer

que cette catégorie de professionnels constitue véritablement le cœur de métier de l'activité nautique.

En effet, si l'encadrement d'activité de découverte ou de perfectionnement est la fonction principale

d'un éducateur sportif, on peut y associer nombre de fonctions structurant l'offre de service et plus

largement la viabilité économique de celle-ci (accueil, encadrement technique, entretien matériel/site,

administration/gestion, location/vente, expertise/conseil…).

Peu de sources de données permettent d’isoler l’éducateur sportif des activités nautiques parmi tous

les éducateurs sportifs toutes activités confondues. Une enquête nationale réalisée en 2012, par le Pôle

Ressources national Sport de Nature, sur l’emploi des éducateurs déclarés en sports de nature15, met

en évidence quelques caractéristiques des moniteurs d'activités nautiques (type voile) en France :

15

Pôle Ressources national Sport de Nature. www.sportsdenature.gouv.Fr

39%

19%

17%

11%6%

4%5%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Poids des publics encadrés par les éducateurs sportifs nautiques

(source : Pôle ressources national des sports de nature -2012)

Comités d'entreprise, séminaires

Déf. Physiques sensoriels/mentaux

Elèves stagiaires, étudiants

Enfants accueil collectif de mineurs

Pratiquants en club

Scolaires, périscolaires

Touristes, particuliers

http://www.sportsdenature.gouv.fr/


- Ce sont des hommes à 88%16, conformément à la moyenne de tous les types d'éducateurs confondus (moins que la plongée 93% mais plus que le ski 81%)

- Les 2/3 ont moins de 35 ans et la moyenne d'âge est de 33,1 ans pour 41,4 ans pour les autres éducateurs sport de nature

- 62% exercent leur activité professionnelle uniquement dans les sports de nature pour 37% de l'ensemble des éducateurs sportifs.

Les moniteurs d'activités nautiques de type voile sont particulièrement polyvalents. Le contenu de

leur poste de travail se répartit comme suit : 32 % d’initiation et de découverte, 23 % d’encadrement

technique, 14 % d’entretien (site, matériels), 13 % d’administration et de gestion, 12 % d’accueil et de

conseils, et 7 % sur d’autres fonctions.

D- Les différentes formations existantes

1- Le brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport, spécialité

activités nautiques (BPJEPS AN)

Créé en 2001, le Brevet Professionnel de la Jeunesse, de l’Éducation Populaire et du Sport (BPJEPS) est un diplôme d’État homologué au niveau IV, délivré par le Directeur régional de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale.

Transversal au sport et à la jeunesse, le BPJEPS est délivré au titre de l’une des 25 spécialités sportives ou socioculturelles dont la spécialité Activités Nautiques. Chaque spécialité du BPJEPS se compose de 10 Unités capitalisables (UC). Ce diplôme est préparé en alternance soit par la formation initiale, l’apprentissage ou la formation continue. En formation initiale, la durée minimale en centre de formation est de 600 heures (hors alternance).

La spécialité "activités nautiques" du BPJEPS peut être délivrée au titre de mentions monovalentes recouvrant l'ensemble d'une discipline (exemple : mention "voile") ou de mentions plurivalentes comprenant deux supports de disciplines différentes (exemple : mention "croisière côtière" et "char à voile d'initiation et de découverte").

Plusieurs qualifications complémentaires peuvent être associées au BPJEPS spécialité Activités Nautiques. Celles-ci élargissent de fait les prérogatives des diplômés. Les unités capitalisables complémentaires (UCC) et les certificats de spécialisation (CS), attestent de compétences professionnelles complémentaires à celles certifiées par un BPJEPS AN 17.

Les prérogatives du métier de moniteur d'activités nautiques, sont définies par le Code du Sport et figurent sur les cartes professionnelles délivrées aux diplômés qui enseignent contre rémunération. Le référentiel professionnel du BPJEPS AN peut aussi préciser ces compétences professionnelles.

16

En 2009, on recense 4964 éducateurs sportifs dont 68 % d’hommes (source : Insee – RP 2009).

17 Arrêté du 9 juillet 2002 modifié, portant création de la spécialité activités nautiques du brevet professionnel de

la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport.


Les prérogatives : * des titulaires d’un BPJEPS AN sont différenciées en fonction de la nature des mentions monovalentes ou plurivalentes. * des Unités Capitalisables Complémentaires (UCC) sont définies selon le support (encadrement limité par différents paramètres : la zone de navigation, les conditions météorologiques, le niveau de pratique…). * du Certificat de Spécialisation (CS) « croisière » attestent des compétences professionnelles pour encadrer la croisière hauturière, pour tout public, de jour comme de nuit, dans les limites de navigation du (ou des) voilier(s) utilisé(s) jusqu'à 200 milles d'un abri.

2- Les certificats de qualification professionnelle (CQP) : Assistant Moniteur Voile, Assistant

Moniteur Motonautique...

NB : La branche professionnelle du sport est l’autorité responsable de la délivrance des CQP. Les certificats de qualification professionnelle (CQP) permettent d’enseigner contre rémunération dans le périmètre d’un secteur professionnel défini et avec des prérogatives limitées et inscrites dans l’annexe II-1 du Code du sport. Leur inscription au RNCP permet à leur titulaire l’exercice professionnel contre rémunération. Les CQP ont vocation à répondre aux besoins non couverts par les diplômes d’Etat, soit lorsqu’un diplôme d’Etat n’a pas été créé pour la discipline, soit pour couvrir des besoins occasionnels ou saisonniers lors des congés scolaires ou universitaires ou lors d’un surcroît de travail les mercredis et samedis.

Résumé du référentiel d'emploi ou éléments de compétence acquis pour le BPJEPS AN (extrait du RNCP)

Le Répertoire national des certifications professionnelles qui recense les certifications professionnelles disponibles sur le territoire (RNCP) développe le référentiel d'emploi comme suit :

- L’animateur d'activités nautiques exerce en autonomie son activité d’animation, en utilisant soit les supports techniques relevant d’une discipline nautique, soit les supports combinés issus de disciplines différentes (mentions monovalentes : aviron et disciplines associées, canoë-kayak et disciplines associées, char à voile, glisses aérotractées (KiteSurf), motonautisme, ski nautique et disciplines associées, surf et voile.

1) Il encadre tout type de public dans une pratique de loisirs : accueille tous publics dans les différentes pratiques nautiques. Il prend en compte les caractéristiques et attentes des publics. Il oriente les publics vers des solutions adaptées. Il veille à la protection des pratiquants. 2) Il encadre des activités de découverte, d’initiation et d’animation : encadre les activités nautiques en milieux spécifiés par la présence de l’élément naturel eau : fleuves, rivières, mer, plans d’eau intérieurs, et nécessitent l’utilisation de matériels spécifiques (embarcations, engins…) Il conduit un projet d'encadrement et d’animation d'activités de découverte et d’initiation, incluant les premiers niveaux de compétition. 3) Il participe au fonctionnement de la structure et à la conception d’un projet d’animation : participe à l’organisation et à la programmation d’une saison sportive. Il participe à l’entretien et la maintenance du matériel et des équipements. Il communique dans son activité et sur le fonctionnement de la structure employeur. Il participe au fonctionnement et à la gestion de la structure, dans le cadre du projet global de la structure.


Les différents CQP que l’on trouve dans les activités nautiques sont décrits dans le tableau ci-dessous : Type de CQP Contenu En savoir plus

CQP " assistant moniteur de voile "

Animation et initiation à la pratique de la voile. Sous l'autorité d'un titulaire d'une certification professionnelle des activités physiques ou sportives de niveau IV ou supérieur, le nombre de titulaires du CQP AMV placés sous cette autorité ne pouvant être supérieur à 10, dans la limite de 140 pratiquants encadrés par titulaire d'une certification de niveau IV ou supérieur. Durant les périodes de congés scolaires et universitaires fixées par les ministères de l'enseignement supérieur et de l'éducation nationale.

http://www.rncp.cncp.gouv.fr/grand-public/visualisationFiche?format=fr&fiche=6043

CQP " assistant moniteur char à voile

Initiation à la pratique du char à voile de loisirs dans le support certifié (char assis / allongé, char debout ou char tracté). Sous l'autorité d'un titulaire d'un diplôme de niveau IV ou supérieur dans la discipline du char à voile, le nombre de titulaires du CQP " assistant moniteur char à voile" placés sous cette autorité, ne pouvant être supérieur à 3 ; Dans la limite de 8 chars ; Vent de force 6 Beaufort maximum ; Jusqu'au niveau 3 des niveaux de la Fédération française de char à voile


CQP " assistant moniteur motonautique "

Animation de séances de découverte et d'initiation à la pratique du motonautisme au moyen du support véhicule nautique à moteur (VNM). Sous l'autorité d'un référent, le titulaire du CQP encadre : -2 VNM maximum ; -ou 4 VNM à vue du référent. Le référent est titulaire : - d'un diplôme d'Etat à compétence motonautique de niveau IV ou supérieur ; - ou du brevet fédéral jet 2e degré délivré par la Fédération française motonautique jusqu'au 28 août 2007. Le nombre de titulaires du CQP placés sous l'autorité du référent ne peut être supérieur à 2 ou à 1, dans lecas où il encadre 4 VNM à vue. A l'exclusion du temps scolaire contraint pour le public scolaire.


CQP "moniteur de canoë-kayak", option "canoë-kayak en eau calme et en eau vive"

Encadrement en autonomie du canoë-kayak en eau calme et en eau vive pour tout public, sur tout support ou embarcation propulsée à la pagaie dans les conditions techniques et de sécurité définies aux articles A. 322-42 et suivants du code du sport. A l'exclusion du raft. Jusqu'en classe II incluse, avec des passages de classe III non successifs.

http://www.legifrance.gouv.fr/affichIDCC.do?idConvention=KALICONT000017577652&cidTexte=KALITEXT000026153053

CQP "moniteur de canoë-kayak", option "canoë-kayak en eau calme et en mer".

Encadrement en autonomie du canoë-kayak en eau calme et en mer pour tout public, sur tout support ou embarcation propulsée à la pagaie dans les conditions techniques et de sécurité définies aux articles A. 322-42 et suivants Jusqu'à 1 mille d'un abri. Par vent de force 3 Beaufort maximum sur le site d'évolution


CQP " Moniteur d’aviron". Encadrement en autonomie des activités de l'aviron jusqu'aux premiers niveaux de compétition inclus. Dans la limite de vingt pratiquants. Cette limite est ramenée à dix pour la pratique en embarcations individuelles, sauf dans le cas où la zone d'évolution est un périmètre calme, abrité et délimité. Sur les eaux intérieures ou maritimes en fonction de l'option du permis plaisance.

http://www.legifrance.gouv.fr/affichIDCC.do;jsessionid=0CE30605D588AF97088E229A88E4596C.tpdjo17v_2?idConvention=KALICONT000017577652&cidTexte=KALITEXT000023388042































3- L'offre de formation BPJEPS dans les Pays de la Loire

En région Pays de la Loire, il existe une volonté de proposer une offre de formation couvrant

l’ensemble des disciplines réglementées en activités nautiques.

Certaines mentions comme « Surf » et « Glisses aérotractées (Kite surf) » sont classées en

environnement spécifique et font l’objet d’une réglementation supplémentaire. Dans la région des Pays

de la Loire, le CREPS (établissement public national) est autorisé à partir de 2014, à la mise en œuvre de

l'activité « surf ».

BPJEPS Activités nautiques

Mentions monovalents

Support pour les mentions du BPJEPS Activités nautiques

Mentions plurivalentes

(liste des supports qui peuvent être choisis dans

2 groupes différents)

Unités de compétences capitalisables

(réservées aux personnes qui sont déjà titulaires

d’un BPJEPS AN ou d’un BEES 1° d’une activité

nautique)

Certificats de spécialisation

Aviron et disciplines associées

Groupe A = Aviron de mer/ Aviron

d’initiation et de découverte

Aviron de mer

Aviron d’initiation et de

découverte

Canoë kayak et disciplines associées

Groupe B = Canoë-kayak eau calme,

mer et vagues/canoë-kayak eau calme et rivière

d'eau vive

Canoë-kayak eau calme, mer et vagues

Canoë-kayak eau calme et rivière d'eau vive

Char à voile Groupe C =

Char à voile d’initiation et de découverte

Char à voile d’initiation et de découverte

Voile

Groupe D = Croisière

côtière/Multicoques et dériveurs/Planche à voile

Croisière côtière Croisière (être titulaire du

BPJEPS AN mention monovalente voile)

Multicoques et dériveurs

Planche à voile

Ski nautique et disciplines associées

Groupe E = Ski nautique d'initiation et

de découverte

Ski nautique d'initiation et de découverte

Motonautisme

Groupe F =

Jet (véhicule nautique à moteur)/Bateau à moteur

d'initiation et de découvert/Engins tractés

Jet

Engins tractés

(bouées tractées)

Bateau à moteur d'initiation de découverte

Glisses aérotractées (Kite surf)

Groupe G =

Parachutisme ascensionnel nautique

Parachutisme ascensionnel nautique

Surf

Les cases vertes signifient qu’il n’y a pas d'offre dans la région des Pays de la Loire

Source : DRJSCS Pays de la Loire


Les effectifs diplômés du BPJEPS Activités nautiques 140 brevets professionnels ont été délivrés dans les Pays de la Loire entre 2010 et 2013. Trois disciplines

représentent plus des trois-quarts des brevets : motonautisme (46 brevets), voile (40 brevets), ski

nautique (30 brevets).

L'insertion professionnelle des diplômés du BPJEPS Activités nautiques

Au niveau national, l'enquête Génération 2007 menée en 2010 par le Céreq montre que les diplômés du BP JEPS Sport ont une insertion professionnelle plus rapide que l'ensemble des diplômés de niveau équivalent. Ainsi, 61% d'entre eux sont en emploi un mois après l'obtention du diplôme pour 35% pour les autres diplômés. Pour les diplômés des activités nautiques de la région, un regard sur trois années d'enquête menée par la Direction régionale des Pays de la Loire auprès des titulaires du BP JEPS Activités nautiques confirme cette première tendance nationale18. Sept mois après l'obtention de leur diplôme, 90 % des personnes interrogées sont en emploi. Les diplômés des activités nautiques occupent très majoritairement un emploi en relation directe avec leur diplôme. Ils sont très souvent en contrat à durée déterminé et ce plus que les autres diplômés de BP JEPS. Autre enseignement de cette enquête : une proportion élevée de diplômés travaillant avec un statut d'auto-entrepreneur, et particulièrement dans les activités de surf, de kite-surf et de motonautisme montre la progression de l’emploi non salarié au sein de ces activités. NB : il est difficile de déterminer l’offre de CQP en Pays de la Loire tant au niveau du nombre, des spécialités que des flux de stagiaires. La DRJSCS et les branches professionnelles travaillent à réunir ces données.

18

Source : DRJSCS – Mars 2014 - Bilan de l'accès au diplôme et à l'emploi sur l'ensemble des sessions de formation du BPJEPS Activités Nautiques de 2009 à 2012

5%

12%

21%

29%

33%

0% 5% 10% 15% 20% 25% 30% 35%

Canoë / Kayak

Char à voile

Ski nautique

Voile

Motonautisme

Part des brevets professionnels délivrés en Pays de la Loire

Source : DRJSCS Pays de la Loire




IV. A la rencontre des 16 structures enquêtées

A- Sur le terrain Le travail qui suit est une synthèse des éléments recueillis au cours d’interviews réalisées auprès des salariés ou élus employeurs de seize structures proposant des activités nautiques dans la région Pays de la Loire (cf. annexes). L'objectif de ce travail qualitatif est d'analyser les leviers et les freins au développement de l'emploi et d’identifier les besoins en formation.

L'échantillon a été constitué sur proposition de la DRJSCS (groupe de pilotage associant les conseillers

techniques sportifs des activités nautiques). Quatorze personnes interrogées sont salariées, permanents

et en situation de responsabilité et deux sont élus employeurs.

Situation géographique des employeurs interrogés

8 employeurs interrogés



1 employeur interrogé

2

2

4

4

4

6

9

11

0 2 4 6 8 10 12

Aviron

Motonautisme

Ski nautique

Kite surf

Surf

Char à voile

Canoë kayak

Voile

Répartion par type d'activité des employeurs interrogés

NB : Plusieurs activités sont possibles pour un même employeur


Situés en bord de plage hormis quatre structures implantées sur plan d'eau, les sites de pratique sont

particulièrement bien mis en valeur. D'accès facile et bien identifiés, les bâtiments sont la plupart du

temps la propriété de la commune, laissant la charge de la gestion et l'entretien courant à l'association

par convention. Les collectivités locales ont joué un rôle important dans l'implantation des activités

nautiques sur leur commune et continuent d'être impliquées dans leur développement, en particulier

par l'attribution de subventions.

Actuellement, les activités nautiques sont proposées en majorité par des associations nées dans les

années 60 avec le développement des activités de loisirs et d’éducation populaire, la doyenne étant le

cercle d'aviron nantais qui existe depuis la fin du XVIIIe siècle. Bien que les associations (ex : école de

voile) soient très présentes, il existe d’autres types de structures de type privée (ex : téléskis nautiques).

La question de l’emploi et de la professionnalisation est très présente dans les activités nautiques.

Mais deux visions coexistent chez ces responsables. La première, celle des responsables associatifs,

conçoit la question de l’emploi comme un préalable indispensable à tout développement de leur

activité même s’ils s'accommodent parfois difficilement des problèmes de gestion de l'emploi. La

seconde, celles des responsables d'entreprises privées, présente les emplois "qu'ils génèrent" comme

"une résultante" de leur développement. Les problématiques de gestion d’emploi sont assez souvent

externalisées en faisant appel aux compétences d'un cabinet comptable.

Vu la composition de l’échantillon représentatif du secteur, l’étude présente concerne majoritairement

les associations et dans quelques cas les entreprises privées et les collectivités locales.

B- Equilibrer l’activité pour pérenniser et développer l’emploi

1- L'activité saisonnière touristique garante de l’équilibre économique et de l’emploi

La plupart du temps les structures nautiques sont associées au développement de l'offre touristique

mise en œuvre par leurs communes d'implantation qui incluent systématiquement l'offre d'activités

nautiques dans leur communication "grand public".

Le schéma reste à peu près le même partout avec des formules d'activités par stage et cours individuels,

accueil de groupe ou location de matériel sur tous les supports de navigation (voile, surf, kite surf,

kayak, aviron), de loisirs, essentiellement en bord de plage, ou de pratique sur sable (char à voile).

L’offre proposée se déroule pendant la période estivale soit de juin à septembre. Le public cible est

présenté en deux catégories dominantes « jeune » ou « adulte ». Les activités des associations sont

organisées principalement autour de cette offre de base, véritable tronc commun structurant. Cette

offre assure l'assise financière autant que le développement de l'emploi associé.

Cette offre d'activité saisonnière génère des besoins en personnel, pour lesquels beaucoup

d’employeurs rencontrent des problèmes de recrutement. La difficulté à anticiper ce surcroît d'activité,

malgré l'expérience des responsables de structures, ne fait qu’accroître ce problème de recrutement.


Qu’en disent les professionnels interrogés dans cette étude ?

Aujourd'hui, les responsables interrogés craignent que les tensions au recrutement qui apparaissent

sur l'emploi saisonnier n'affectent leur capacité à maintenir cette offre. L’équilibre financier des

associations pourraient se retrouver ébranlé menaçant de fait l’avenir de ces structures. Comme

l'explique aussi ce responsable : "on est équilibré, tous les ans, mais c'est toujours tendu", on sent bien

que si on aligne une ou deux années de mauvaise météo (ndlr : en saison touristique) on est tout de suite

en difficulté…".

Pour tenter de renforcer leur position, les structures d’activités nautiques font preuve de créativité et

d'innovation dans leurs offres. Ainsi deux responsables l’expriment de cette manière : "Mais ça nous

oblige aussi à bouger, on cherche des nouveaux types d'activités ou de nouveaux espaces de pratique".

"Mais il ne faut pas s'éparpiller parce qu'il ne faut pas oublier que l'année 2012 n'était pas évidente".

Dans cette logique de développement, la prudence reste toutefois de mise et les perspectives sont

plutôt à court terme. La place qu'occupe cette activité saisonnière dans l'équilibre des associations,

implique pour nombre d’entre elles d’innover sans risque financier.

L'évolution des compétences des salariés permanents ou des salariés saisonniers doit également

accompagner les évolutions de l'offre d'activité. Mais l'évolution des modes de pratique progressent

souvent plus vite que l'offre de formation à l'encadrement de celles-ci. A titre d'exemple, au début des

années 2000, la progression des demandes de stages de "kite surf" a généré une augmentation de

compétences pour l'encadrement de cette activité, difficile à anticiper, et qui reste encore aujourd'hui

toujours problématique pour les clubs.

2- L'activité hors saison touristique, la pérennisation de l'emploi

a- L’offre « scolaire »

L'activité hors saison touristique est essentiellement "scolaire". Il peut s’agir de voile scolaire, de classe

de mer, de pratique en option de collège ou encore de lycée en séjour sportif dans la commune. La

plupart du temps sans prestation d'hébergement, cette offre hors saison touristique assure la

prolongation de l'activité avant et après la saison touristique et contribue à la pérennisation de l'emploi

permanent. Là encore les collectivités locales assurent un rôle déterminant en subventionnant ces

activités soit directement auprès des groupes scolaires soit en subventionnant les séances d'activités

auprès des clubs pour garantir un faible coût d'activité. Mais aujourd'hui, avec l'augmentation des

coûts de transport, le déplacement d’une classe sur un site de pratique devient problématique et incite

les classes et les associations à trouver des solutions locales. Un employeur exprime ce problème ainsi :

" Les contraintes réglementaires sont fortes pour le transport, comme pour la pratique, heureusement

nous avons un soutien important des collectivités".

Dans certains cas, ces difficultés deviennent un facteur d'innovation comme l'explique ce directeur

d'association : "on doit jouer la proximité", "on fait tout pour fluidifier la logistique, sinon ça devient

trop lourd pour eux". Cette association reçoit des classes issues de groupes scolaires différents qui

sont acheminées dans le même bus.


Globalement, pour ce type d’activité, toutes les associations interrogées ont des projets de

développement à plus ou moins long terme. Par exemple, elles peuvent chercher des espaces

nautiques nouveaux comme un employeur qui évoque d’"aller naviguer dans les marais à cause de la

houle quand elle est trop forte ici". Ou encore comme cette association qui innove dans son offre

d'activité avec la pratique du mini char sur parking en ville. Il dit ainsi : "c'est nous qui venons à eux" "du

coup, on touche un public qui ne viendrait pas au bord de mer". Pour le responsable de cette association,

cette activité hors saison consolide et stabilise l’emploi permanent, évoquant qu’" avec ce projet, c'est

aussi une manière de pérenniser les emplois".

b- Une offre de pratique compétitive exigeante

L'offre de pratique compétitive quand à elle, est à l'initiative des associations avec plus ou moins de

poids sur l'offre d'activité selon les sites, mais toujours en relation étroite avec les comités sportifs

départementaux, les ligues ou les fédérations de référence. Cette offre de pratique demande un niveau

de compétence élevé aux professionnels, des investissements matériels spécifiques et une capacité

logistique forte. Là encore, les collectivités jouent un rôle important en contribuant aux aides à

l'investissement entrepris par les associations.

A ce niveau, plusieurs associations ont évoqué leurs difficultés de recrutement de professionnels

formés, et possédant un niveau de pratique sportive suffisant pour prendre en charge cette activité.

Le niveau sportif proposé par les titulaires du BP JEPS AN est jugé insuffisant pour encadrer des activités

de pratique compétitive, mais ils évoquent également la faible appétence des diplômés pour encadrer

ces activités qui nécessitent un niveau de pratique exigeant, une plus forte disponibilité (travail le week-

end), des manutentions de matériels lourds, des déplacements nombreux, une prise de responsabilité

avec la prise en charge de mineurs au cours des déplacements…

NB : les titulaires d’un BPJEPS sont autorisés à encadrer généralement jusqu’au premier niveau de

compétition. Au delà, ils ne sont plus « animateur » mais « entraîneur » pour une pratique de

« perfectionnement sportif ». Ils doivent alors être titulaires d’un DEJEPS de l’activité encadrée.

c- D'autres activités complémentaires

D’autres activités complémentaires sont évoquées, avec selon les cas un poids plus ou moins important

dans l'association. Il s'agit, par exemple, de l'activité destinée au public handisport (soutenue par les

aides régionales ou le CNDS19) ou de l'activité proposée aux entreprises via leurs associations ou

comités d'entreprises.

d- La combinaison adéquate

L'élargissement des publics est souvent la première solution évoquée par les interviewés pour

développer une activité touristique indispensable mais fragile et assurer un équilibre financier durable.

La permanence de l'offre d'activités nautiques garantit le socle de ressources financières nécessaire à

l'apparition des emplois permanents.

19

CNDS : Centre national pour le développement du sport (subventions attribuées par le ministère chargé des sports aux associations sportives)


La capacité des associations à offrir des pratiques nautiques encadrées et innovantes en saison,

associées à des pratiques spécifiques hors saison et nécessitant des compétences plus variées, reste

l'enjeu majeur auquel elles se trouvent confrontées tous les ans.

Il s’agit réellement de trouver la bonne combinaison entre les différentes activités. Ainsi, peu d'entres

elles sont assurées d'avoir une fréquentation scolaire hors saison stable, les choix relevant d’acteurs

académiques, et de choix pédagogiques propres aux enseignants, pouvant être aléatoires. L'activité

compétitive, quant à elle, affiche des effectifs parfois incertains d'une année sur l'autre et plus que les

autres offres nécessitent une exigence en termes de compétences d'entraineur qui se fait rare.

C- Deux catégories de certifications, deux catégories d’emploi

1- Le Brevet professionnel et la certification de branche. L'encadrement des activités nautiques est organisé autour de deux catégories de certifications : le

BPJEPS ou le BEES (Diplômes du Ministère chargé de la jeunesse et des sports) et le CQP (Diplômes de

la branche du sport). Les responsables d'association interrogés identifient directement ces certifications

au cœur de leur problématique de recrutement, ils connaissent particulièrement bien les prérogatives et

filières de formation qui s'y rattachent.

Ces certifications renvoient à deux réalités différentes d’emploi. Pour être en conformité avec la loi,

lorsque l'association recrute son premier salarié pour l'encadrement des activités, il s'agit d'un BPJEPS

Activités Nautiques ou d’un BEES. Pour le CQP, les prérogatives créées par la branche du sport le situent

clairement dans la catégorie des "emplois occasionnels"20, encadrant les activités nautiques sous

l’autorité d’un BP JEPS. Le CQP apparaît dès lors comme une "variable d'ajustement" pour l'activité

saisonnière et les vacances scolaires.

Les emplois permanents d'éducateur sportif ou de moniteur sont occupés par les titulaires du BPJEPS

Activités Nautiques ou du BEES. Ces certifications sont donc les plus recherchées par les employeurs.

Les problèmes d’emploi évoquées au cours des entretiens sont clairement orientées autour de cette

double entrée : BPJEPS - emploi permanent / CQP – emploi saisonnier.

2- Sur le terrain, quels contrats ? Quelles certifications ?

Les 16 structures interrogées lors de l’enquête qualitative emploient environ 280 salariés toutes activités confondues, dont 215 encadrants nautiques. Sur la question du contrat de travail, parmi les structures ayant répondu, on recense 155 contrats répartis comme suit : 89 CDI (53 activités nautiques, 36 activités administratives) et 66 CDD (dont 31 sur des activités administratives).

En matière de formation, les BEES du 1er et du 2ème degré option "Voile" sont très majoritaires. Nombre

de responsables sont titulaires des certifications, avant réforme et mise en place du BPJEPS et du

DEJEPS. On observe un recours assez important aux CQP de la branche sport. Cette tendance peut

traduire un manque de candidats aux formations BPJEPS AN proposées et donc de titulaires du

BPJEPS AN sur le marché du travail. Mais également la rupture d’un cheminement de formation allant

du licencié sportif au Diplôme d’Etat.

20 Délibération du 13 décembre 2005 portant création et règlement d'un certificat de qualification "Assistant moniteur de voile" (CQP AMV) par la Commission paritaire nationale emploi formation de la branche du sport (CPNEF Sport).


Le tableau ci-dessous illustre les certifications identifiées lors de l’enquête auprès des associations en

juillet/août 2013. La répartition est assez conforme à celle observée dans l’offre de formation, excepté

pour le ski nautique beaucoup moins présent dans l’échantillon retenu. Ces certifications ne visent que

les diplômes d’Etat.

BEES 1 er

degré

BEES 2ème

degré

BP JEPS monovalent

BPJEPS

Plurivalent

Autres

diplômes, certifications

Voile 23 7

- 3 Voile + UCC Char/Kayak

-1 Voile + UCC Engins Tractés

- 3 Voile

3 Voile/Char

BPJEPS APT

BEATEP

BNSSA

STAPS

3 BPJEPS APT-LTP

Char à voile 6 7

Kite Surf 4

Canoë kayak 3 3 1 Voile/ Kayak

Surf 3 3

Aviron 4

Ski nautique et véhicules

motonautiques 3

NB1 : Un même individu peut posséder plusieurs certifications.

NB2 : La colonne « Autres diplômes, certifications » représente des certifications non chiffrées car elles ne sont relevées que

pour les personnes enquêtées comme une possibilité supplémentaire de recrutement.

Les caractéristiques d'âge et d'ancienneté des permanents en poste dans ces associations semblent

élevées particulièrement pour les responsables en poste.


D- Selon l’enquête, des emplois, mais des perspectives tendues en saison et

limitées hors saison

1- L'emploi permanent, peu de création de postes

Les responsables interrogés sont unanimes, il y a très peu de création de postes permanents

d'éducateurs sportifs dans les associations nautiques. Les recrutements s'effectuent essentiellement

pour un remplacement suite au départ d'un salarié. Ces recrutements s'effectuent dans la sphère

proche, le réseau de l'association et les BP JEPS employés comme saisonniers sont la plupart du temps

sollicités comme l’évoque cette personne interrogée : "Il y a 3 ans le directeur était parti, j'étais là

depuis plusieurs saisons, on a fait appel à moi".

Du point de vue des responsables d’associations nautiques, le développement de l'offre d'activités est

le seul vecteur de progrès. Ainsi, un employeur nous dit que "si on élargit son public ou sa zone de

pratique, on prolonge la période de contrat vers l'emploi permanent". S’associer avec d'autres clubs

locaux peut également être une possibilité : "On a un échange avec les clubs pour leur fournir un salarié

diplômés BP JEPS le mercredi pour les entraînements, mais nous restons l'employeur".

D'autres types de collaboration pourraient être étudiés, en particulier avec les collectivités locales

comme nous l'explique ce responsable : "On aurait pu réfléchir un poste mixte association nautique/

activité périscolaire, mais c'est compliqué à monter et il faut trouver quelqu'un qui a les diplômes…"

Mais le plus souvent c'est la recherche d'une transformation du statut de l'association, avec une

intégration dans un groupement d'intérêt comme une SEM (société d’économie mixte) qui est évoqué

: "en fait on pourrait faire comme d'autres sur la côte, avec la création d'une SEM ou un syndicat mixte".

L’annualisation possible du temps de travail

Plusieurs conventions collectives sont évoquées par les responsables interrogés comme celles des

espaces de loisirs, d'attraction et culturel ou la plus répandue, celle du Sport21 . Cette convention, dont

l'application est relativement récente joue un rôle de normalisation des conditions salariales, en

particulier pour les salariés permanents. Les problématiques de classification dans la grille ne sont pas

évoquées, mais les questions de volume horaire ou de répartition de la charge de travail restent

présentes. Le surcroit d'activité en période de saison touristique peut alors être encadré par un accord

unilatéral, propre à chaque employeur, qui aboutit à l'annualisation du temps de travail. Pour les

salariés sous contrat à durée déterminé (ne pouvant pas bénéficier de l'annualisation) la compensation

du volume horaire à effectuer se fera par l'entremise d'une négociation individualisée du salaire

mensuel ou hebdomadaire.

2- L'emploi saisonnier, gérer la saisonnalité

Selon les employeurs interrogés, l’emploi saisonnier leur pose deux problèmes à savoir des effets de

concurrence entre structures et des difficultés à fidéliser d'une saison sur l'autre du fait d’un horizon

économique limité et de perspectives à court terme.

21

Convention collective nationale du sport du 7 juillet 2005 étendue par arrêté du 21 novembre 2006.


Les responsables interrogés ont plusieurs points communs dans leur pratique de recrutement :

- Ils souhaitent trouver le nombre d'éducateurs BPJEPS et moniteurs CQP nécessaires, cet effectif

étant connu en début de saison puisqu'il est conditionné par le taux d'encadrement (régi par la

loi) et le nombre de supports de pratique (embarcations, chars, planches...) que possède

l'association.

- La période d'embauche débutant au printemps, les responsables privilégient les réseaux des

centres de formation, des organisations fédérales ou d'organismes de type Profession sport,

Agence voile…

- Afin de minimiser les difficultés de recrutement qu'ils rencontrent, les responsables

souhaiteraient que les salariés recrutés en CDD soient susceptibles de revenir l'année suivante

voire plus.

E- Quelles propositions selon les professionnels enquêtés ?

1- Travailler sur les conditions d’emploi

a- Sécuriser le recrutement des saisonniers

Les modes de recrutement restent classiques, mais fonctionnent surtout par le biais des réseaux

professionnels (rappelons que le taux de couverture de l'offre Pôle Emploi est d'environ 3% pour ces

métiers). Les fédérations sportives disposent de candidatures ainsi que les associations Profession Sport

et les agences spécialisées.

La majorité des contrats proposés sont des contrats de droit privé à durée déterminée allant de 3 à 7

mois. Les diplômés salariés sous contrat à durée déterminée sont communément appelés " saisonniers"

par les responsables interrogés, en les distinguant des "permanents" (sous contrat à durée

indéterminée). Pour l’activité motonautisme, certains employeurs évoquent et déplorent l’emploi de

stagiaires BP JEPS sur des emplois saisonniers, dont les conditions, dans certains cas, ne garantissent pas

un véritable apprentissage.

Les saisonniers peuvent revenir plusieurs années de suite même si cela excède rarement 3 années.

Toutefois les responsables interrogés relèvent qu'il devient de plus en plus difficile de fidéliser ces

saisonniers d'une année sur l'autre, en évoquant la mise en concurrence qu'exercent les salariés sur

les employeurs. Les problèmes de recrutement de saisonniers sont évoqués par toutes les personnes

interrogées qui signalent une véritable tension du marché du travail.

Actuellement, les employeurs misent donc sur une fidélisation en proposant des conditions de contrat

attrayantes : rémunération d'heures supplémentaires, prise en charge des frais de transport, du

logement et de la restauration… Cette situation n’est pas sans poser des problèmes aux employeurs

des collectivités contraints par les grilles salariales de la fonction publique. Une situation qui peut les

conduire parfois à renoncer à embaucher et de facto à supprimer l'offre d'activité.

Lorsqu'ils n'ont pas trouvé de salarié sur le marché du travail, certains employeurs ont recours à la

sous-traitance et font appel à des diplômés auto-entrepreneurs. Lorsque ce choix s'opère par défaut

cette situation semble difficilement vécue par certains employeurs. Peu accoutumés à la relation de

travail avec des diplômés indépendants, en progression ces dernières années, ces employeurs devront


probablement prendre en compte cette évolution et modifier leur représentation du diplômé

"mercenaire" comme ils le qualifient parfois. Les diplômés spécialisés dans les activités de kite surf et

de surf semblent particulièrement visés par ce cas de figure. Parallèlement, il est important de rappeler

que le volume de diplômés Kite surf et surf disponibles sur le marché leur apparaît insuffisant.

Les éléments recueillis auprès de Nautisme en Bretagne22 font également état d’une progression de l'emploi non salarié (indépendant, auto-entrepreneur…). Or cette tendance questionne directement sur les conséquences pour le modèle social historiquement organisé autour des salariés permanents et des salariés saisonniers. Qu’en sera-t-il demain ?

b- Faire face aux effets de concurrence subis Les tensions sur le recrutement, principalement saisonnier, et tant en CQP que BPJEPS AN, sont

clairement identifiées par les responsables interrogés. Pour les employeurs qui se situent dans

l’anticipation de leurs besoins en personnel, les recrutements s'opèrent de plus en plus en amont de la

saison, soit de septembre à décembre de l’année n-1 pour un contrat qui débute en mai-juin de l’année

n.

Mais même en anticipant, les aléas restent possibles comme nous l'explique ce responsable :"Cette

année c'est la première fois que je vois ça, avec des futurs salariés qui se désistent 3 jours avant le début

de la saison, en argumentant qu'ils ont trouvé mieux ailleurs…" ou cet autre responsable : "il y en a

même un qui m'a appelé pour me dire qu'il ne prendrait même pas la peine de postuler à mon offre si je

ne proposais un salaire plus élevé dès le départ…".

On assiste à un changement évident de positionnement des acteurs dans l'organisation du marché du

travail, les diplômés jouent la carte des effets de concurrence et les employeurs découvrent les

difficultés dans un secteur en tension allant jusqu'à parler de changement de comportement des

diplômés : "Ils savent que c'est la pénurie et ils font monter les enchères". Ou "cette année j'ai plusieurs

anciens, formés ici, qui m'ont prévenu à la dernière minute qu'ils ne viendraient pas".

Pour amortir les effets de la concurrence, le besoin d'organisation est évoqué par les responsables

interrogés. Au niveau local dans un premier temps comme le dit ce responsable " est-ce qu'on ne

pourrait pas faire le point en hiver sur nos besoins pour la saison ? Sur les clubs en proximité ou au

niveau du département ?". Organiser et gérer en amont les problématiques d'emploi et de formation

devient une piste d'amélioration que les employeurs souhaitent voir explorer, en particulier sur la

question des flux de formés et l'articulation des certifications BPJEPS AN et CQP AMV.

La question des voies de formation est également évoquée, avec une préférence pour l'alternance

jugée plus performante et plus adaptée. Elle permet notamment de prendre en charge le futur diplômé

en dehors des périodes de pleines activités saisonnières.

22

Nautisme en Bretagne, les Chiffres clés 2012.


c- L’option des aides à l'emploi

Plans sport emploi, Emplois d'avenir…maintenant connus par tous les responsables interrogés, les aides

à l'emploi sont, disent-t-ils systématiquement recherchées s’il y a un projet d'embauche. Toutefois,

elles ne concernent pas les emplois saisonniers, qui constituent la très grande majorité des besoins de

renouvellement.

d- Fluidifier le marché du travail et revisiter l’ensemble de l’offre de formation

Les tensions au recrutement sont accentuées par la réglementation de l'accès à l'emploi qui organise

un marché de travail un peu trop rigide selon les professionnels du secteur. Dans ce contexte les

phénomènes de concurrence s'accentuent et viennent aggraver les difficultés de recrutement

saisonnier.

Parmi les pistes qui pourraient être envisagées, citons le recensement « dynamique » des offres et

demandes d'emplois (à l'échelle régionale, départementale ou locale), un travail sur une carte des

formations en collaboration avec les niveaux associatifs locaux et les ligues régionales (prise en

compte des besoins de pré-qualification, accès au BPJEPS par l'entrée CQP, alternance…). En effet, bien

souvent accaparées par la recherche à court terme d’un équilibre fragile à trouver, les associations

renvoient aux acteurs institutionnels de la formation la charge de suivre les évolutions et les

innovations. L’articulation entre l’anticipation de leurs besoins et la mise en place de dispositifs

semble actuellement faire défaut. Une piste pourrait être de concevoir un dispositif qui permettrait de

détecter et gérer des parcours « lissés » du CQP au BPJEPS entre organismes de formation et

employeurs ainsi qu’entre employeurs et pratiquants.

2 - Les formations, revoir contenus et modalités

1- Des contenus de formation à revoir

Une des problématiques évoquée parfois par les responsables est celle du niveau des sortants de

formation.

L'encadrement des activités nautiques s'effectue en milieu spécifique et nécessite une formation plus

poussée sur les questions de sécurité des pratiquants. Les responsables jugent également que certains

diplômés (BPJEPS, CQP) ont peu ou pas assez navigué dans les conditions difficiles et ne possèdent pas

assez de pré qualification technique, ils relèvent également une absence de "sens marin". Cela pose

d'emblée un problème d’accompagnement du nouveau diplômé qui arrive dans la structure pour la

saison et doit être pris en charge par les autres salariés expérimentés dans une période où ils n'ont pas

toujours le temps.

Le constat effectué par certains responsables interroge sur les formations et leurs contenus. Le constat

fait par certains responsables est que le niveau d'entrée du CQP semble plus exigeant que celui du

BPJEPS AN et certains s'étonnent de l'absence de réflexion globale sur la continuité de formation entre

le CQP et le BPJEPS AN. Une meilleure connaissance de ces 2 types d’offre de formation et de leur

organisation est indispensable auprès des employeurs et des centres d’informations professionnels.


Comme le décrit un responsable : "le CQP devrait être présenté comme un marchepied vers le BPJEPS AN

et la formation organisée et financée en conséquence, il faut que les organismes de formation travaillent

dans ce sens". Pour atteindre cet objectif, la branche professionnelle qui certifie les CQP devrait inciter

les diplômés à poursuivre logiquement leur parcours professionnel vers le BPJEPS AN.

2- L’alternance, un mode de formation plébiscité par les employeurs

Les responsables interrogés se posent également la question du coût de formation qu'ils jugent "parfois

élevé par rapport aux possibilités de travail offertes", " On a conscience que c'est difficile de se projeter

dans une carrière, du coup ça peut paraitre cher".

Le format de la formation en alternance est plébiscité par les responsables qui souhaitent que les

plages de formation sur le terrain soient en adéquation avec les périodes ou le centre nautique peut

prendre en charge un BPJEPS stagiaire, en particulier sur la période hors-saison (de septembre à avril).

Ils rappellent également que la formation "pourrait ainsi se dérouler sur deux années", et évoquent,

"pourquoi pas" l'alternance sous contrat d'apprentissage (ils citent le CFA de Bretagne – INB).

Comme l’évoque ce témoignage, « il peut y avoir des disparités entre les centres de formation ». Ce

propos est repris par certains qui souhaitent une réflexion sur les contenus de formation au niveau

interrégional.

Enfin, les responsables évoquent également les volumes de formés, en particulier pour le kite surf et le

surf23, volumes qu'ils jugent insuffisants.

3- La formation continue, quels besoins ?

Les responsables évoquent essentiellement des besoins de formation en relation avec les évolutions

de pratiques (ex : longe-côte) ou les nouveaux supports (paddle). La plupart du temps ces formations

sont prises en charge par l'OPCA de branche, même si certains d'entre eux regrettent que "les élus

(employeurs) freinent les demandes de formation … pourtant il faut s'adapter à la règlementation

"parfois aberrante".

A ce titre, l'encadrement du nouveau support " paddle" est souvent cité comme problème.

23

La formation surf a démarré en avril 2014 sur la région Pays de la Loire.


F - Synthèse

La capacité des associations à offrir des pratiques nautiques encadrées et innovantes en saison,

associées à des pratiques spécifiques hors saison et nécessitant des compétences variées24, reste l'enjeu

majeur auxquelles elles se trouvent confrontées tous les ans. Il s’agit réellement de trouver la bonne

combinaison entre les différentes activités tout en prenant mieux en compte l’importance de l’offre

touristique saisonnière garante de l’équilibre financier de nombreuses associations en région Pays de la

Loire. Dans cette recherche du modèle économique adéquat, les collectivités locales jouent un rôle

important tant sur le plan des aides à l’investissement que sur le développement de l’emploi et sa

consolidation. Le passage en SEM est souvent évoqué comme garantissant le développement des

structures.

La structuration d’une offre d’activités (en saison et hors saison) mieux équilibrée et plus polyvalente

doit permettre de renforcer la structure des emplois, voir d’en créer. Aujourd’hui, pour l’activité hors

saison, les perspectives de création de postes restent limitées au remplacement d’un départ d’un

salarié, à des collaborations entre clubs locaux, à la transformation des statuts de l’association… A

contrario, pour l’activité en saison, nombre d’employeurs expriment d’importantes difficultés de

recrutements. Ainsi, il apparaît nécessaire de sécuriser le recrutement des emplois saisonniers, titulaires

tant du BPJEPS AN que du CQP, mis à mal par une progression des pratiques de mise en concurrence et

d’importantes difficultés à fidéliser les saisonniers d’une année sur l’autre.

En termes de formation, proposer une offre BPJEPS AN d’une part et une offre CQP d’autre part ne suffit

pas à répondre aux besoins exprimés par les employeurs enquêtés. Il apparaît plus que nécessaire

d’assurer la continuité vertueuse des parcours de formation allant du licencié sportif au Diplômé d’Etat,

via le CQP. Néanmoins, le fonctionnement de cette progression dans un parcours qualifiant reste

dépendant de la capacité des structures employeuses à développer leurs activités et emplois

permanents. Celle-ci repose à la fois sur une intégration à la stratégie économique locale, une offre de

formation continue des salariés sur les compétences requises et leurs évolutions (attentes des publics,

démarchage pour l’aide à la logistique de transport des pratiquants scolaires par exemple…).

De manière générale, anticiper, organiser et gérer en amont les problèmes d’emploi mais également de

formation devient un enjeu majeur pour l’ensemble des acteurs concernés par ce champ d’activité.

Ainsi, la mise en place d’un diagnostic partagé et d’une concertation élargie entre la sphère

professionnelle et institutionnelle mène au souhait exprimé par les professionnels d’une articulation

entre anticipation des besoins et mise en place des dispositifs qui fait défaut sur certains secteurs. Ce

travail pourrait notamment prendre appui sur les propositions exprimées dans le cadre de cette étude, à

savoir le recensement dynamique des offres et demandes d’emplois, un travail sur la carte des

formations en collaboration avec les niveaux associatifs locaux et les ligues régionales, une réflexion sur

les parcours professionnels et l’articulation pour exemple entre CQP et BPJEPS AN …

24

Notamment dans le captage de nouveaux pratiquants et l’aide à la logistique d’organisation et du transport.


Annexes

Constitution de l’échantillon :

Un recensement a été réalisé par la Mission des études de l'Observation et des statistiques (MEOS)

auprès des fédérations sportives agréées.

Codes Fédérations

Clubs agréés en 2011 Loire

atlantique Maine et

Loire Mayenne Sarthe Vendée

Pays de la Loire

Total France

128 FF de voile 30 7 4 4 26 71 942

107 FF de canoë-kayak 17 11 4 6 10 48 719

102 FF des sociétés d'aviron 10 4 2 3 2 21 404

214 FF de char à voile 3 1 9 13 89

253 FF de surf 2 1 8 11 135

250 FF de ski nautique et wake board 2 4 2 8

158

234 FF de motonautique 1 1 1 3 66

Total activités nautiques 65 28 12 14 56 175

TOTAL GENERAL (hors groupements nationaux)

3 289 2 250 1 120 1 599 1 957 10 215 167 843

Rappel 2010 3 249 2 234 1 175 1 566 1 902 10 161 167 750

Sur la base de ce recensement, il a été décidé de retenir 16 structures pour mener l’enquête qualitative.

Les critères de sélection des structures étaient la nature de l’établissement (clubs, sociétés,

collectivités), la localisation géographique (11 structures sur le littoral du 44 et du 85 - et 5 structures sur

plans d’eau intérieurs dans les départements 44, 49 et 53). Les personnes interrogées étaient des

salariées permanentes en situation de responsabilité.

Grille d’entretien La grille d’entretien qui a servi de support aux entretiens est la suivante :

Thème : La structure Thème : L'activité

Historique et évolution Lieux de pratiques : situation, nombre des sites, accessibilité, locaux

Budgets : chiffres d'affaires Supports de pratique : type, état de la flotte

Projets de développement Publics : tourisme, pratique annualisée, éducatifs et social, compétition, scolaire, formation

Relations institutionnelles : fédérations, ligues, services de l'Etat, collectivités locales…

Activités non proposées : potentiel non exploité, difficultés rencontrées

Thème : L'emploi Thème : La formation Effectifs salariés Diplômes et certifications des salariés Nature du (des) contrat(s) : CDI, CDD (dont saisonnier court 2 mois ou long 6 mois), vacataire/sous-traitant

Besoins de qualifications et financements

Description des missions du (des) salarié(s) : services & maintenance, administratif, enseignement, agent de développement, direction Formation continue Politique salariale Conditions de recrutement Emplois aidés et connaissance des dispositifs

Divers : Structuration du bénévolat

Documents

Activités, emplois et formations nautiques dans les Pays ...pays-de-la-loire.drdjscs.gouv.fr/sites/pays-de-la-loire.drdjscs.gouv... · Le comité de pilotage de cette étude a donc