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1 N°71 - Novembre 2015 SOMMAIRE Actualité Ecophyto 1 Actualité réglementaire 3 Actualité technique 4 Directrice de la publication : Marion ZALAY Rédaction : Bertrand HUGUET - Pauline BODIN Direction régionale et interdépartementale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt d’Ile-de-France / Service régional de l’alimentation 18, avenue Carnot 94234 CACHAN CEDEX Contact : [email protected] 01-41-24-18-00 Actualité Ecophyto Ecophyto II Stéphane Le Foll, ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, a présenté mercredi 4 novembre 2015 la nouvelle ver- sion du plan Ecophyto, à l’occasion du co- mité consultatif de gouvernance de ce plan. Le plan Ecophyto est la traduction française de la directive 2009/128 qui impose aux États-membres de fixer des objectifs chiffrés de réduction de risques et impacts liés aux produits phytosanitaires et de déterminer les moyens appropriés d’y parvenir. Pour consulter le nouveau plan Ecophyto : http://agriculture.gouv.fr/sites/minagri/ files/151022_ecophyto.pdf Ecophyto II s’appuie sur les outils structu- rants mis en place par le premier plan Eco- phyto, qui ont montré que la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires était possible. Dans les fermes DEPHY de poly- culture-élevage une baisse de 12 % des trai- tements phytosanitaires a été observée entre 2012 et 2013. Le principal défi du plan Eco- phyto II est de valoriser et de déployer au- près du plus grand nombre les techniques et systèmes économes et performants qui ont fait leurs preuves chez certains pionniers, agriculteurs, collectivités ou particuliers. Moins 50 % en dix ans Le nouveau plan Ecophyto réaffirme l’ob- jectif de réduction de 50 % du recours aux produits phytopharmaceutiques en France en dix ans, en suivant une trajectoire en deux temps. D’abord, à l’horizon 2020, une réduc- tion de 25 % est visée, par la généralisation et l’optimisation des techniques actuellement disponibles. Ensuite, une réduction de 25 % supplémentaires à l’horizon 2025 qui sera at- teinte grâce à des mutations plus profondes. La transition entre ces deux périodes, dans cinq ans, sera l’occasion d’une nouvelle ré- vision du plan, conformément aux exigences de la directive 2009/128. Trois grands principes régissent le plan : maî- triser l’ensemble des risques liés aux produits phytosanitaires, inscrire le plan au cœur du projet agro-écologique pour la France, et réorienter les évolutions au niveau des en- treprises agricoles dans une dynamique col- lective, territorialisée et positive tant pour les producteurs que pour les citoyens. Le réseau de fermes DEPHY sera élargi à 3000 fermes et 10 fois plus d’exploitations seront équipées en outils d’aide à la conduite d’exploitation développés au sein de ces fermes. L’équipement de 30 000 fermes de- vrait avoir un effet de levier sur l’ensemble des exploitations françaises. Le développe- ment des alternatives aux produits phytosani- taires sera amplifié, en particulier en encou- rageant le développement du biocontrôle et des agro-équipements pour une agriculture de précision. Responsabiliser les distributeurs de pro- duits phytopharmaceutiques Un dispositif expérimental de certificats d’économie de produits phytopharmaceu- tiques (CEPP) sera mis en place en France métropolitaine à partir du 1er juillet 2016. Ce dispositif vise à inciter les distributeurs de ces produits à promouvoir ou à mettre en œuvre auprès des utilisateurs professionnels des

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N°71 - Novembre 2015

SOMMAIRE

Actualité Ecophyto 1

Actualité réglementaire 3

Actualité technique 4

Directrice de la publication : Marion ZALAY Rédaction : Bertrand HUGUET - Pauline BODINDirection régionale et interdépartementale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt d’Ile-de-France / Service régional de l’alimentation 18, avenue Carnot 94234 CACHAN CEDEXContact : [email protected] 01-41-24-18-00

Actualité Ecophyto

Ecophyto IIStéphane Le Foll, ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, a présenté mercredi 4 novembre 2015 la nouvelle ver-sion du plan Ecophyto, à l’occasion du co-mité consultatif de gouvernance de ce plan. Le plan Ecophyto est la traduction française de la directive 2009/128 qui impose aux États-membres de fixer des objectifs chiffrés de réduction de risques et impacts liés aux produits phytosanitaires et de déterminer les moyens appropriés d’y parvenir.

Pour consulter le nouveau plan Ecophyto : http://agriculture.gouv.fr/sites/minagri/files/151022_ecophyto.pdf

Ecophyto II s’appuie sur les outils structu-rants mis en place par le premier plan Eco-phyto, qui ont montré que la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires était possible. Dans les fermes DEPHY de poly-culture-élevage une baisse de 12 % des trai-tements phytosanitaires a été observée entre 2012 et 2013. Le principal défi du plan Eco-phyto II est de valoriser et de déployer au-près du plus grand nombre les techniques et systèmes économes et performants qui ont fait leurs preuves chez certains pionniers, agriculteurs, collectivités ou particuliers. Moins 50 % en dix ansLe nouveau plan Ecophyto réaffirme l’ob-jectif de réduction de 50 % du recours aux

produits phytopharmaceutiques en France en dix ans, en suivant une trajectoire en deux temps. D’abord, à l’horizon 2020, une réduc-tion de 25 % est visée, par la généralisation et l’optimisation des techniques actuellement disponibles. Ensuite, une réduction de 25 % supplémentaires à l’horizon 2025 qui sera at-teinte grâce à des mutations plus profondes. La transition entre ces deux périodes, dans cinq ans, sera l’occasion d’une nouvelle ré-vision du plan, conformément aux exigences de la directive 2009/128.

Trois grands principes régissent le plan : maî-triser l’ensemble des risques liés aux produits phytosanitaires, inscrire le plan au cœur du projet agro-écologique pour la France, et réorienter les évolutions au niveau des en-treprises agricoles dans une dynamique col-lective, territorialisée et positive tant pour les producteurs que pour les citoyens.

Le réseau de fermes DEPHY sera élargi à 3000 fermes et 10 fois plus d’exploitations seront équipées en outils d’aide à la conduite d’exploitation développés au sein de ces fermes. L’équipement de 30 000 fermes de-vrait avoir un effet de levier sur l’ensemble des exploitations françaises. Le développe-ment des alternatives aux produits phytosani-taires sera amplifié, en particulier en encou-rageant le développement du biocontrôle et des agro-équipements pour une agriculture de précision. Responsabiliser les distributeurs de pro-duits phytopharmaceutiquesUn dispositif expérimental de certificats d’économie de produits phytopharmaceu-tiques (CEPP) sera mis en place en France métropolitaine à partir du 1er juillet 2016. Ce dispositif vise à inciter les distributeurs de ces produits à promouvoir ou à mettre en œuvre auprès des utilisateurs professionnels des

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actions permettant de réduire l’utilisation, les risques et les impacts des produits phytosanitaires. Le suivi national du plan se fera par un ensemble d’indi-cateurs comprenant des indicateurs d’intensité du recours (nombre de doses unités, indice de fréquence de traite-ment), de quantité (quantité de substances actives ven-dues), de risque et d’impact, et d’évolution des pratiques.

Plusieurs groupes de travail doivent être mis en place au mois de décembre notamment sur différents sujets : mo-dalités de déclinaison régionale du plan, CEPP et indica-teurs, démarches «d’entraînement» à partir des fermes DEPHY.

EcophytoPICLe portail de la protection intégrée a fait l’objet d’une re-fonte. De nouvelles fonctionnalités sont disponibles et vous permettront d’avoir accès plus rapidement à une information plus complète. On retrouve les entrées par filière ou par thématique transversale, des témoignages, les résultats des réseaux de ferme DEPHY, des liens avec différents outils… Vous pouvez notamment vous abonner en page d’accueil à la lettre d’information d’EcophytoPIC.

Pour le découvrir :http://www.ecophytopic.fr/

Rendez-vous EcophytoCette année encore, la Fredon Ile-de-France organise six « Rendez-vous Ecophyto », dans le cadre des projets régionaux. Ces rendez-vous se présentent sous forme de demi-journées ouvertes à tous pour échanger sur les modes de gestion économes ou ne nécessitant pas de produits phytopharmaceutiques. Ils mêlent visites de ter-rain, interventions en salle, discussions et débats. Ils per-mettent ainsi d’aborder, de façon très complète et péda-gogique, un large spectre de problématiques et solutions liées aux objectifs de réduction de l’utilisation des produits fixés par la loi Labbé.

Les deux premiers rendez-vous se sont déroulés les 2 et 12 novembre dernier sur les sujets suivants :- la démonstration de matériels et méthodes alternatifs, à Maule (78), - l’évolution de la réglementation et les solutions de biocontrôle à Montreuil (93).

La première demi-journée consacrée à la présentation de matériels alternatifs au désherbage chimique a rassemblé de nombreux distributeurs et fournisseurs, qui ont ainsi pu échanger, faire découvrir et essayer leurs outils par les visiteurs. Du désherbage thermique à flamme, à vapeur, ou à mousse, au désherbage mécanique motorisé ou ma-nuel, des outils variés apportant des progrès certains en matière de confort et de sécurité de l’utilisateur ont été exposés. L’éco-pâturage était lui aussi abordé avec la pré-sence de moutons solognots.

Le second rendez-vous sur l’évolution de la réglementa-tion et le biocontrôle s’est déroulé en trois temps. Il fut tout d’abord l’occasion pour la DRIAAF de présenter la réglementation et ses évolutions pour les JEVI (Jardins,

Espaces Végétalisés et Infrastructures) et de redéfinir les différentes catégories de produits qui y sont cités. Les actions du plan Ecophyto II qui se rapportent aux JEVI ainsi que la démarche Terre Saine ont également été ex-pliquées par le MEDDE.Pour en savoir plus sur Terre saine :http://www.ecophytozna-pro.fr/n/label-terre-saine/n:261

Démonstration de binette électrique(photo DRIAAF-SRAL)

Désherbeur à gaz sur charriot articulé(photo DRIAAF-SRAL)

Dans un second temps des organismes et solutions exis-tantes et en développement ont été présentés par l’IBMA (association française des entreprises du biocontrôle) et l’entreprise Koppert. Ce fut notamment l’occasion de dé-couvrir l’Académie du biocontrôle et de la protection bio-logique intégrée (http://www.academiedubiocontrole.org/), qui a été créée pour développer des formations destinées à tous les utilisateurs de produits de biocontrôle.

Enfin, après ces aspects réglementaires et pratiques, la question de la recherche a été abordée par l’INRA. Le réseau EMBA (Ecological Management of Bioagressors in Agrosystems) créé en octobre 2014, pour structurer et coordonner les recherches sur le biocontrôle, ainsi que les derniers résultats très prometteurs (encore non publiés) de recherche sur la bruche de la féverole ont été présen-tés.

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L’Inra rappelle aux collectivités l’existence de l’application gratuite Vigijardinhttp://ephytia.inra.fr/fr/P/118/VigiJardinqui permet aux jardiniers amateurs de reconnaître par l’image des dégâts ou des ravageurs, et propose des méthodes de contrôle et de prévention. Cette application permet aussi aux observateurs de transmettre directe-ment leurs observations aux animateurs régionaux dans le cadre du réseau d’épidémiosurveillance en jardin amateur.

Les différentes présentations seront prochainement mises en ligne sur le site de la Fredon : http://www.fredonidf.com/

Ces rendez-vous avaient été organisés avec brio par Fan-ny Mary de la Fredon Ile-de-France, tragiquement décé-dée récemment. Nous tenons à lui rendre ici hommage.

Les prochains RDV Ecophyto sont le 3 décembre sur le thème de « L’arbre en ville » à Clamart (92), et le 10 dé-cembre sur « Réduire le recours aux pesticides par des aménagements ou réaménagements » à Vert-le-Grand (91). Pour plus d’information et inscription, contacter : Vivien PoquetMail : [email protected] Tel : 01 56 30 00 21.

Actualité réglementaireNouvelles AMMLa spécialité de biocontrôle DIPEL DF (Bacillus thuringien-sis variété kurstaki) a reçu des extensions d’usage sur :- les chenilles phytophages des arbres et arbustes, bet-terave potagère, céleri-branche, chicorées, concombre, cultures florales et plantes vertes, épinard, laitue, melon, navet, PPAMC (plantes à parfum, aromatiques, médici-nales et condimentaires), poivron, poireau, pois écossé frais,- les insectes xylophages sur prunier et pommier (avec une efficacité démontrée sur zeuzère),- les chenilles foreuses des fruits sur pêcher et prunier.

Substances dans l’eauUn arrêté du ministère chargé de l’écologie en date du 7 septembre 2015 (JO du 29/09/2015) a actualisé la liste des substances prioritaires à surveiller dans le cadre de l’éva-luation de l’état chimique des eaux de surface. La liste initiale de 2001 comprenait 33 substances dont le mer-cure, le plomb, le cadmiun, les dioxines et des substances phytopharmaceutiques aujourd’hui retirées (ex : alachlore, atrazine, chlorfenvinphos, diuron, endosulfan, simazine, etc) ou encore autorisées (isoproturon).

La nouvelle liste inclut 12 substances supplémentaires, en application de la directive 2013/39/UE. Pour celles encore autorisées dans le domaine phytopharmaceutique, il s’agit du quinoxyfen, de l’aclonifen, du bifénox, et de la cyper-méthrine.

Interceptions protection des végétauxLa Commission européenne a publié récemment le bilan 2014 d’EUROPHYT, la base de données des notifications d’interceptions en matière de protection des végétaux pour l’Union européenne et la Suisse. Le nombre d’inter-ceptions est de 6662 pour 2014 (à 96 % en provenance de pays tiers, et 4 % en intra-communautaire), en légère baisse de 6,5% par rapport à 2013.

Les motifs d’interceptions en provenance des pays tiers sont :- pour 37 % des cas, la présence d’un organisme nuisible réglementé,- pour 4 % des cas, des végétaux ou produits prohibés, - pour 31 % des cas, des emballages en bois non conforme (hors présence organisme nuisible),- pour 28 % des cas, des problèmes documentaires (certi-ficat phytosanitaire absent, erroné, invalide..).Pour les interceptions intra-communautaires, plus de 55 % sont dues à la présence d’organisme nuisible.

Si l’on regarde uniquement les interceptions liées à la pré-sence d’organismes nuisibles, elles concernent :- à 73 %, des fruits et légumes,- à 11 %, des emballages en bois,- à 7,5 % des fleurs coupées,- à 5,3 % des semences et plants.La France est 4ème au classement des pays « intercep-teurs » avec 8,5 % du total, derrière le Royaume-Uni qui en réalise plus de 40 %, l’Allemagne et les Pays-Bas. Pour les pays d’origine, on trouve en tête le Ghana (15 % du total), le Cambodge (12 %), l’Inde (8 %), la Chine (8 %) et la République dominicaine, le Sri Lanka, le Bangladesh, l’Ouganda et le Kenya (avec 5-6 % chacun).

Les insectes représentent un peu plus de 92 % des cas. Les nématodes, virus, bactéries et champignons repré-sentent environ 2 % chacun.

Larves de mouche des fruits dans une mangue(photo DRIAAF-SRAL)

Pour les fruits et légumes, les principaux organismes nui-sibles responsables des non-conformités sont :- des mouches des fruits (36 % du total, avec une ten-dance à la baisse), notamment sur mangue,- des thrips (20 %),

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- des aleurodes (16 %),- Thaumatotibia leucotreta, un « faux carpocapse», sur poivron notamment (10 %), en nette hausse,- des mineuses (7 %),- Phyllostica citricarpa, une maladie des taches noires sur agrumes (3 %), en forte diminution.

Sur fleurs coupées, les interceptions portent à 53 % sur des mineuses, à 23 % sur les noctuelles Spodoptera, et à 13% pour des thrips.

Pour les emballages en bois, les interceptions, qui sont en hausse, concernent pour 95 % des insectes (dont 25 % des longicornes) et 5 % le nématode du pin. La Chine et l’Inde représentent, à part égale, 90 % des origines.

En 2014, 16 organismes nuisibles étaient enregistrés pour la première fois dans la base, dont 12 en provenance de pays tiers et 4 d’Etats membres de l’UE (dont Xylella fas-tidiosa).

Actualité techniqueNuisibilité des maladies du bléLe graphique ci-dessous présente la nuisibilité des mala-dies du blé estimée sur l’ensemble de la sole blé régionale depuis 2007. L’estimation est faite à partir des écarts de rendement avec et sans fongicides dans les essais des différentes variétés réalisés par plusieurs partenaires, avec une pondération selon la part régionale des variétés d’après les enquêtes FranceAgriMer.

Pour 2015, on a une nuisibilité que l’on peut qualifier de moyenne, avec des pertes importantes (30 à 40 %) une nouvelle fois sur les variétés les plus sensibles à la rouille jaune (Hysun, Laurier, Ronsard, Alixan), atténuées par une pression en septoriose plutôt tardive, peu de rouille brune et pas de fusariose sur épis.

Bilans sanitairesL’article 251-1 du Code rural et de la pêche maritime in-dique que les résultats de la surveillance biologique du territoire font l’objet d’un rapport annuel du gouvernement

à l’Assemblée nationale et au Sénat. Le rapport annuel de la Surveillance biologique du territoire de l’année 2014 est en ligne à l’adresse suivante :http://agriculture.gouv.fr/rapport-annuel-de-surveil-lance-biologique-du-territoire

Les bilans sanitaires régionaux pour l’année 2015 seront mis en ligne prochainement sur le site de la DRIAAF.

XylellaAprès celui de Nice, de nouveaux foyers ont été identifiés dans les Alpes-maritimes à Mandelieu-La-Napoule, Saint-Laurent-du-Var, Biot et Menton. Il s’agit à chaque fois de la souche multiplex, déjà détectée en Corse. Un premier cas vient également d’être détecté dans le Var.

Séminaire résistance et pesticidesLe séminaire de lancement de projets de l’appel à propo-sition de recherche (APR) 2014 du programme Pesticides du MEDDE a eu lieu le jeudi 15 octobre 2015 à l’Académie d’Agriculture à Paris. Il s’agit là du sixième appel à projets lancé par ce programme. Cette année le thème de l’APR « Résistance et pesticides : résister aux bioagresseurs, vaincre les résistances au changement pour réduire les risques » s’intéressait au concept « nomade » de résis-tance. La résistance peut être abordée sous des angles différents : il peut aussi bien s’agir de la résistance des plantes aux ravageurs, que de la résistance des ravageurs aux produits, mais également de la résistance des es-paces ruraux au transfert des produits ou de la résistance des acteurs aux changements. C’est dans ces quatre axes que s’inscrivent les différents projets qui ont été présentés lors de ce séminaire.

La résistance aux bioagresseurs par des variétés et des pratiques intégréesFace au besoin de systèmes plus durables en agricultu-re, les travaux financés dans cet axe ont pour objectif de concevoir de nouveaux systèmes de production par la mo-

bilisation de différentes techniques culturales et/ou le choix des variétés. Ainsi trois projets ont été présentés :- BIOCOU, lutte biologique contre la maladie du court-noué de la vigne : impact de l’inté-gration de techniques culturales comprenant des jachères en interculture et l’utilisation d’un porte-greffe résistant sur les populations de né-matodes, compréhension du mode d’action des plantes couvre-sol à effet nématicide.- ECOVERGER, conception d’itinéraires tech-niques économes en pesticides en vergers gui-dée par les contraintes et les objectifs des agri-culteurs : approche par modélisation appliquée au pêcher et au manguier.- RegPuc, quelles stratégies d’irrigation et de fertilisation pour réguler les populations de pu-ceron vert en vergers de pêchers ?

La résistance des bioagresseurs aux pesticidesLa fréquente utilisation des pesticides et la réduction du nombre de molécules autorisées sont des facteurs favo-rables au développement de résistance par les bioagres-seurs. Face à ce constat, les travaux financés dans cet

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axe s’intéressent à la fois aux mécanismes de résistance, et à la bonne gestion de celle-ci.- DeltaSyn : gestion de la résistance d’Aedes aegypti à la deltaméthrine par création in silico de synergistes.- MDRisque : évaluation du risque de résistance multidro-gues chez l’agent de la septoriose du blé Mycosphaerella graminicola.

La résistance aux effets des pesticides et des bioagres-seurs à l’échelle des espaces rurauxUne fois les pesticides appliqués, se pose la question du devenir et de l’impact des molécules dans les milieux na-turels. A l’échelle territoriale, la façon dont sont organisées les activités agricoles ou non agricoles joue un rôle dans la résistance au transfert des pesticides, mais aussi dans la résistance aux bioagresseurs. Cet axe à pour objectifs de d’identifier l’ensemble des caractéristiques qui permettent à un territoire d’être résistant aux effets des pesticides et des bioagresseurs. Deux projets ont été sélectionnés :- RESCAPE : résistance des paysages agricoles aux transferts de pesticides dans les sols et les organismes vivants- RESYST : résistance des systèmes agricoles tropicaux à la réduction des pressions de pollution par les pesticides à l’échelle du bassin versant.

La résistance des institutions, des organisations, et des acteurs aux changementsCe dernier axe s’intéresse aux freins socio-techniques et socio-économiques s’opposant à des progrès en matière de réduction des pesticides et les moyens d’y faire face. - DAS-REVI : Développement et appropriation sociotech-nique des résistances variétales en viticulture durable.- TRAJECTOIRES : Trajectoires familiales et utilisation des pesticides dans des territoires agricoles à enjeux.

Des résumés plus développés de chaque projet sont dis-ponibles dans le livret du séminaire : http://www.programmepesticides.fr/Manifestations/Semi-naires-de-suivi/Paris-2015

Bilan des plans de surveillanceComme chaque fin d’année, voici un premier bilan de quelques plans de surveillance d’organismes nuisibles ré-glementés (ONR) du SRAL confiés en délégation par la Fredon.

Mildiou du tournesol20 parcelles ont été prospectées courant juin dans le sud Seine-et-Marne. Une seule a pré-senté des symptômes de mildiou, sur la com-mune de Dormelles, où la maladie avait déjà été détectée en 2012. Les conditions chaudes et sèches n’ont pas permis de déterminer la race de mildiou et sa résistance éventuelle au mefenoxam (pas de sporulation).

ONR en arboriculture16 vergers ont été prospectés (5 en Seine-et-Marne, 6 dans les Yvelines et 5 dans le Val-d’Oise). Aucun cas de feu bactérien ou de sharka n’a été détecté. Absence également de bactériose du kiwi chez un producteur.

ONR en maraîchageLes inspections ont été conduites dans 10 exploitations ou jardins collectifs (4 en Seine-et-Marne, 3 en Essonne, 1 dans le Val-d’Oise et 2 en Seine-Saint-Denis). Aucun des ONR recherchés (viroses solanacées et viroses cucurbita-cées) n’a été détecté.

Suite des bilans le mois prochain.

Flavescence dorée de la vigneLa flavescence dorée de la vigne est une maladie causée par un phytoplasme, qui provoque le dépérissement des ceps de vigne. Fortement épidémique, cette maladie est propagée par un insecte vecteur, la cicadelle de la flavescence dorée, Scaphoideus titanus. La flavescence dorée est inscrite en danger sanitaire de catégorie 1 dans l’arrêté du 15 décembre 2014 relatif à la catégorisation des organismes nuisibles et en annexe Ade l’arrêté du 31 juillet 2000 établissant la liste des organismes nuisibles aux végétaux de lutte obligatoire. Sa lutte est ainsi rendue obligatoire en tout lieu. La flaves-cence dorée fait l’objet d’un arrêté spécifique, l’arrêté du 19 décembre 2013, modifié par celui du 7 septembre 2015.

La flavescence dorée est présente dans tous les vignobles du sud de la France et jusqu’en Bourgogne. Depuis 2013, et afin de vérifier le statut de zone indemne de l’appellation Champagne, une surveillance (piégeage de cicadelles et recherche de symptômes) est réalisée sur les vignes des 3 communes Seine-et-Marnaises de l’appellation (Citry, Saacy-sur-Marne, Nanteuil-sur-Marne). Aucun symptôme n’a été détecté. En revanche, 4 échantillons ont été re-connus atteint par le bois noir par un laboratoire agréé. Le bois noir est une maladie provoquée par un phytoplasme différent de celui de la flavescence dorée, qui est présente dans toutes les régions viticoles. La contamination de la vigne est essentiellement due à l’insecte vecteur Hyales-thes obsoletus, à partir de plantes sauvages (orties, lise-rons,…). Ce n’est pas un organisme nuisible réglementé.

En 2015, la surveillance a été initiée également sur des vignes «urbaines» qui pourraient également être exposée à des insectes vecteurs contaminés. Au total, les vignes de 31 communes ont été prospectées sur l’ensemble des départements franciliens (carte ci-dessous).