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Cette synthèse de l’actualité ouest-africaine est publiée par le Secrétariat du Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest (CSAO/OCDE). Elle met en valeur l’actualité des organisations régionales (CEDEAO, UEMOA et CILSS) ainsi que des autres Membres du Club. Les articles ne doivent pas être présentés comme exprimant les vues officielles de l’OCDE ou de ses pays Membres. Contact : [email protected] ACTUALITÉ OUEST-AFRICAINE www.actualite-ouest-africaine.org www.actualite-ouest-africaine.org Club DU SAHEL ET DE L'AFRIQUE DE L'OUEST Secrétariat du N o 284, 11 octobre - 8 novembre 2019 Premier sommet Russie-Afrique L’UEMOA et la Suisse renforcent leur coopération 7 e réunion des envoyés spéciaux et partenaires du Sahel De nouveaux hydrologues formés par le CILSS À lire : Dynamiques du développement en Afrique 2019 À lire : Agendas 2063 & 2030 : l’Afrique est-elle sur les rails ? Opinion : Le manque d’identification : un défi urgent pour l’Afrique Maps & Facts : Faire des affaires en Afrique de l’Ouest devient plus facile, notamment au Togo Who’s who : Sama Richard, meilleur journaliste d’Afrique de l’Ouest 2019 PREMIER SOMMET RUSSIE-AFRIQUE Dans sa volonté d’étendre sa présence en Afrique, la Russie a organisé le premier sommet et forum économique Russie-Afrique, les 23 et 24 octobre, à Sochi, sur le thème « Pour la paix, la sécurité et le développement ». Les 54 États africains ont pris part à l’événement, dont 47 chefs d’État. Allant plus loin que les habituels accords commerciaux dominés par les ventes d’armes et de céréales, la déclaration finale inscrit plusieurs objectifs pour le développement de la coopération russo-africaine, notamment un nouveau dispositif de dialogue. Un sommet Russie-Afrique sera désormais organisé tous les trois ans. Parallèlement, des consultations politiques annuelles se tiendront entre les ministres des affaires étrangères. La déclaration détaille les secteurs de coopération dans les domaines de la politique, de la sécurité, du commerce, de la coopération économique, de la coopération juridique, de la protection de l’environnement ainsi que de la coopération scientifique, technique, humanitaire et en termes d’information. Le forum économique a porté sur trois piliers thématiques : 1) développer les relations économiques ; 2) créer des projets en commun ; 3) collaborer dans le secteur humanitaire et social. Les flux commerciaux entre la Russie et l’Afrique ont doublé depuis 2015 (20 milliards de dollars US en 2018) mais restent faibles comparés à ceux d’autres partenaires comme la Chine (205 milliards de dollars US en 2018) ou l’Inde (63 milliards de dollars US en 2018). L’Égypte compte pour plus de 40 % des flux commerciaux (7.7 milliards de dollars US, 2018), suivie par l’Algérie avec environ 30 %. De plus, si la Russie domine le commerce des armes en Afrique (notamment avec l’Algérie, l’Angola, l’Égypte et le Soudan), elle promet désormais de diversifier sa coopération dans d’autres domaines sans interférence « politique ou autre ». « Nous avons de nombreux partenaires potentiels en Afrique, c’est vrai, et nous parlons de partenaires potentiels avec de fortes opportunités de développement et un énorme potentiel de croissance », a déclaré le président russe Vladimir Poutine, ajoutant sur le site Internet du forum « le développement et la consolidation de relations mutuellement bénéfiques avec les nations africaines et leurs organisations intégratives est désormais l’une des priorités de la politique étrangère de la Russie ». En marge du sommet, la Commission de l’Union africaine a signé un accord de coopération avec la Fédération de Russie ainsi qu’avec la Commission économique eurasienne. © Fédération de la russie

ACTUALITÉ OUEST-AFRICAINE · Il fournira également un soutien général à l’UEMOA dans la perspective d’intégrer et d’harmoniser les questions et réponses face aux enjeux

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Page 1: ACTUALITÉ OUEST-AFRICAINE · Il fournira également un soutien général à l’UEMOA dans la perspective d’intégrer et d’harmoniser les questions et réponses face aux enjeux

Cette synthèse de l’actualité ouest-africaine est publiée par le Secrétariat du Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest (CSAO/OCDE).Elle met en valeur l’actualité des organisations régionales (CEDEAO, UEMOA et CILSS) ainsi que des autres Membres du Club.Les articles ne doivent pas être présentés comme exprimant les vues officielles de l’OCDE ou de ses pays Membres. Contact : [email protected]

ACTUALITÉ OUEST-AFRICAINEwww.actualite-ouest-africaine.org

www.actualite-ouest-africaine.org Club DU SAHEL ET DEL'AFRIQUE DE L'OUEST

Secrétariat du

No 284, 11 octobre - 8 novembre 2019

▷ Premier sommet Russie-Afrique ▷ L’UEMOA et la Suisse renforcent leur coopération ▷ 7e réunion des envoyés spéciaux et partenaires du Sahel ▷ De nouveaux hydrologues formés par le CILSS ▷ À lire : Dynamiques du développement en Afrique 2019 ▷ À lire : Agendas 2063 & 2030 : l’Afrique est-elle sur les rails ? ▷ Opinion : Le manque d’identification : un défi urgent pour l’Afrique ▷ Maps & Facts : Faire des affaires en Afrique de l’Ouest devient plus facile, notamment au Togo ▷ Who’s who : Sama Richard, meilleur journaliste d’Afrique de l’Ouest 2019

PREMIER SOMMET RUSSIE-AFRIQUE

Dans sa volonté d’étendre sa présence en Afrique, la Russie a organisé le premier sommet et forum économique Russie-Afrique, les 23 et 24 octobre, à Sochi, sur le thème « Pour la paix, la sécurité et le développement ». Les 54 États africains ont pris part à l’événement, dont 47 chefs d’État. Allant plus loin que les habituels accords commerciaux dominés par les ventes d’armes et de céréales, la déclaration finale inscrit plusieurs objectifs pour le développement de la coopération russo-africaine, notamment un nouveau dispositif de dialogue. Un sommet Russie-Afrique sera désormais organisé tous les trois ans. Parallèlement, des consultations politiques annuelles se tiendront entre les ministres des affaires étrangères. La déclaration détaille les secteurs de coopération dans les domaines de la politique, de la sécurité, du commerce, de la coopération économique, de la coopération juridique, de la protection

de l’environnement ainsi que de la coopération scientifique, technique, humanitaire et en termes d’information. Le forum économique a porté sur trois piliers thématiques : 1) développer les relations économiques ; 2) créer des projets en commun ; 3) collaborer dans le secteur humanitaire et social. Les flux commerciaux entre la Russie et l’Afrique ont doublé depuis 2015 (20 milliards de dollars US en 2018) mais restent faibles comparés à ceux d’autres partenaires comme la Chine (205 milliards de dollars US en 2018) ou l’Inde (63 milliards de dollars US en 2018). L’Égypte compte pour plus de 40 % des flux commerciaux (7.7 milliards de dollars US, 2018), suivie par l’Algérie avec environ 30 %. De plus, si la Russie domine le commerce des armes en Afrique (notamment avec l’Algérie, l’Angola, l’Égypte et le Soudan), elle promet désormais de diversifier sa coopération dans d’autres domaines sans interférence « politique ou autre ». « Nous avons de nombreux partenaires potentiels en Afrique, c’est vrai, et nous parlons de partenaires potentiels avec de fortes opportunités de développement et un énorme potentiel de croissance », a déclaré le président russe Vladimir Poutine, ajoutant sur le site Internet du forum « le développement et la consolidation de relations mutuellement bénéfiques avec les nations africaines et leurs organisations intégratives est désormais l’une des priorités de la politique étrangère de la Russie ». En marge du sommet, la Commission de l’Union africaine a signé un accord de coopération avec la Fédération de Russie ainsi qu’avec la Commission économique eurasienne.

© Fédération de la russie

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L’UEMOA ET LA SUISSE RENFORCENT LEUR COOPÉRATION

7E RÉUNION DES ENVOYÉS SPÉCIAUX ET PARTENAIRES DU SAHEL

La Commission de l’UEMOA et la Coopération internationale de la Suisse ont signé, le 8 novembre 2019 à Abidjan, un nouvel accord de coopération d’une valeur de près d’1 million d’euros pour compléter la phase 1 du Programme de coopération transfrontalière locale (PCTL). Ces actions transfrontalières seront menées dans deux espaces pilotes : 1) le triangle Sikasso-Korhogo-Bobo Dioulasso (SKBo), une zone transfrontalière dynamique reliant le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Mali et 2) la zone du Liptako-Gourma (Burkina Faso, Mali, Niger) pour installer une cellule de coopération transfrontalière décentralisée entre les collectivités territoriales de ces trois pays.Un premier accord avait été signé en décembre 2016 d’une valeur de 4.8 millions

d’euros. Il a permis la mise en œuvre de deux schémas d’aménagement transfrontalier intégré, notamment ceux de la bande côtière et du fleuve Sénégal. Il sera renforcé, en outre, par la réception de trois ouvrages pilotes d’investissement, à savoir les forages de Weleni (Burkina Faso), Loulouni et Nimbougou (Mali), la piste de désenclavement du centre de santé Tominian-Kossi, ainsi que le marché de Terra. Parallèlement, le président de la Commission de l’UEMOA, Abdallah Boureima, a signé un accord de coopération avec le Fonds vert pour les femmes R20 dans l’objectif de mieux intégrer la dimension climatique dans les projets territoriaux menés par les acteurs locaux. Ceci permettra d’étendre les initiatives transfrontalières visant à faciliter l’accès aux services de base et à renforcer l’intégration régionale, notamment une initiative concernant les enfants des rues qui apporte son soutien à près de 3 000 autorités locales dans l’espace UEMOA. Ces actions viseront également à impliquer les autorités locales et régionales dans la mise en œuvre des projets intégrant des actions climatiques et encourageant les « emplois verts » au bénéfice des jeunes et des femmes. Il fournira également un soutien général à l’UEMOA dans la perspective d’intégrer et d’harmoniser les questions et réponses face aux enjeux du climat aux niveaux local et régional.

Les envoyés spéciaux pour le Sahel se sont réunis les 17 et 18 octobre 2019 à la Casa África à Las Palmas, en Espagne. Cette réunion, traditionnellement informelle, réunit des représentants des pays partenaires et des organisations

régionales/internationales (Allemagne, Belgique, CEDEAO, Danemark, États-Unis, Finlande, France, G5 Sahel, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Norvège, Portugal, Secrétariat du CSAO, Suède, Suisse, Nations Unies, Union africaine et Union européenne). Cette fois-ci, elle s’est ouverte aux chercheurs qui ont partagé leurs analyses sur trois sujets majeurs : la sécurité et la stabilité, le développement économique et la contribution des femmes à la paix et la stabilité. Les envoyés spéciaux ont également discuté des difficultés à mettre en œuvre les accords d’Alger au Mali et de la situation sécuritaire qui se dégrade dans la zone du Liptako-Gourma. Dans sa présentation, le directeur du Secrétariat du CSAO, Laurent Bossard, a parlé des défis liés à la gestion des frontières. En parallèle, les pays du G5 Sahel se sont réunis à Nouakchott pour discuter de la manière de redynamiser la police aux frontières.

DE NOUVEAUX HYDROLOGUES FORMÉS PAR LES CILSS

Le Centre régional Agrhymet du CILSS a célébré le 29 octobre 2019 la 11e édition du cycle de formation en hydrologie. Vingt-neuf techniciens supérieurs en hydrologie

© CILSS

© Casa África

© UEMOA

sont sortis de cette formation, dont trois femmes. La majorité des étudiants étaient bénéficiaires de bourses accordées par la Banque africaine de développement et l’État du Burkina Faso. Cette cérémonie a vu la présence de personnalités de haut niveau, notamment Albadé Abouba, ministre nigérien de l’agriculture et de l’élevage, Kalla Moutari, ministre nigérien de l’hydraulique et de l’assainissement ainsi que Issaka Hassane Karanta, gouverneur de la région de Niamey. L’amélioration de la gouvernance des ressources en eau est une priorité phare du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest. Agrhymet a formé plus de 1 500 experts depuis sa création. Il dirige actuellement six programmes de Master et plusieurs formations techniques.

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À LIRE DYNAMIQUES DU DÉVELOPPEMENT EN AFRIQUE

Les systèmes d’enregistrement de l’état civil font partie des points faibles des systèmes de statistiques nationaux africains. Selon l’Unicef, 41 % des enfants de moins de cinq ans en Afrique subsaharienne n’ont jamais été enregistrés. « La demande de services d’enregistrement reste faible car de nombreuses personnes n’ont pas conscience de l’importance de l’état civil pour eux-mêmes et leurs familles », explique Camilla Rocca dans un article publié sur le blog de la Fondation

OPINION LE MANQUE D’IDENTIFICATION : UN DÉFI URGENT POUR L’AFRIQUE

Malgré une croissance économique soutenue et les avancées faites dans l’intégration régionale, les pays ouest-africains sont peu compétitifs. Les taux de croissance élevés du PIB ne se traduisent pas par une réelle transformation productive », peut-on lire dans la deuxième édition du rapport Dynamiques du développement en Afrique 2019, lancé conjointement par la Commission de l’Union africaine et le Centre de développement de l’OCDE lors du 11e Forum du secteur privé à Antananarivo, à Madagascar, le

5 novembre 2019. L’édition 2019 porte sur le thème « Réussir la transformation productive ». Disponible en anglais, français et portugais, ce rapport contient des recommandations détaillées pour chacune des cinq régions africaines (Afrique australe, Afrique centrale, Afrique de l’Est, Afrique du Nord et Afrique de l’Ouest). Il suggère des domaines de politiques publiques qui pourraient soutenir la transformation productive de la région. Les économies ouest-africaines continuent de dépendre fortement des exportations de matières premières non transformées. Elles accusent un retard en termes d’industrialisation, de compétitivité et de montée dans les chaînes de valeur. Le rapport propose cinq stratégies de politiques pour accélérer la transformation sur place des matières premières : 1) renforcer les complémentarités régionales, 2) améliorer l’innovation entrepreneuriale, 3) faciliter l’accès aux marchés, 4) assurer la cohérence des politiques fiscales, nationales comme régionales, et 5) assurer un meilleur

Mo Ibrahim. Sans registre d’état civil, les futurs citoyens ne pourront pas obtenir de carte nationale d’identité, ni aller à l’école ou s’inscrire à l’université, avoir accès à un emploi déclaré, voter dans une élection, accéder à des services financiers comme un compte bancaire, acheter un bien ou prouver son droit à hériter d’un bien immobilier ou à posséder des terres. La liste des obstacles est longue. Plusieurs initiatives continentales et multilatérales sont désormais en cours.

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GROWTH, JOBS AND INEQUALITIES

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RÉUSSIR LA TRANSFORMATION PRODUCTIVE

DYNAMIQUESDU DÉVELOPPEMENT EN AFRIQUE

ISBN 978-92-64-45971-7

Cofinancé par l’Union européenne

Dynamiques du développement en Afrique 2019RÉUSSIR LA TRANSFORMATION PRODUCTIVE

Quelles sont les tendances économiques et sociales majeures en Afrique aujourd’hui ? Comment l’Afrique s’inscrit-elle dans la mondialisation ? Ce rapport annuel parle d’une Afrique ouverte sur le monde et l’avenir. Dynamiques du développement en Afrique tire les leçons des expériences des cinq sous-régions – Afrique australe, centrale, de l’Est, du Nord et de l’Ouest – pour partager et développer les bonnes pratiques. Le rapport identifi e les politiques innovantes et offre des recommandations pratiques, adaptées aux spécifi cités des économies africaines. Étayé par les plus récentes statistiques, son décryptage des dynamiques du développement vise à permettre aux leaders africains de réaliser la vision stratégique de l’agenda 2063 à tous les niveaux : continental, régional, national et local. Chaque édition examine ainsi un thème stratégique.

L’édition 2019 explore les politiques de soutien à la transformation productive. Elle propose trois principaux axes politiques pour transformer les entreprises : fournir des services commerciaux aux regroupements d’entreprises ; mettre en place des réseaux de production régionaux ; et améliorer la capacité des entreprises exportatrices à se développer dans des marchés en mutation rapide.

Cet ouvrage a pour vocation de nourrir le débat entre les membres de l’Union africaine, ainsi que les citoyens, entrepreneurs et chercheurs. Son ambition est de participer à une nouvelle coopération – entre pays, régions... – tournée vers l’apprentissage mutuel et la préservation de nos biens communs. Il est lui-même le fruit de la coopération entre la Commission de l’Union africaine et le Centre de développement de l’OCDE.

Veuillez consulter cet ouvrage en ligne : https://au.int/afdd2019 et https://doi.org/10.1787/291046f7-fr

Cet ouvrage est publié sur le site de la Commission de l’Union africaine et sur OECD iLibrary.

Rendez-vous sur www.au.int et www.oecd-ilibrary.org pour plus d’informations.

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accès à l’énergie et à la terre. De plus, l’Afrique a besoin d’entreprises plus dynamiques pour traduire ces occasions en profits plus élevés, en investissements plus importants et en emplois plus nombreux et de meilleure qualité. Ce constat vaut particulièrement pour les petites et moyennes entreprises des secteurs intensifs en main-d’oeuvre. « L’entrée en vigueur de la Zone de libre-échange continentale africaine en 2019 est la marque d’un engagement fort des dirigeants africains en faveur de la transformation productive du continent. Toutefois, la ZLECAf ne fonctionnera que si les entreprises africaines sont suffisamment fortes pour se prêter au jeu de la concurrence dans ce nouveau marché élargi. Elles doivent pouvoir s’appuyer sur des politiques publiques plus audacieuses et plus clairvoyantes », a déclaré Mario Pezzini, directeur du Centre de développement de l’OCDE. Les messages du rapport seront également discutés lors du 19e Forum économique international sur l’Afrique, qui se tiendra à Madrid, le 29 novembre 2019.

À LIRE AGENDAS 2063 & 2030 : L’AFRIQUE EST-ELLE SUR LES RAILS ? Le rapport sur la gouvernance en Afrique, publié par la Fondation Mo Ibrahim, est une mine d’informations sur les défis de la gouvernance publique sur le continent. Il analyse les progrès accomplis dans la mise en œuvre de l’Agenda 2063 de l’Union africaine et de l’Agenda 2030 et ses objectifs de développement durable. Ces deux agendas ont de nombreux objectifs qui se recouvrent et le rapport analyse secteur par secteur les progrès réalisés dans leurs mises en œuvre. Cependant, toutes les mesures ne sont pas quantifiables ; tous les indicateurs

AGENDAS 2063 & 2030: IS AFRICA ON TRACK?

_ MO IBRAHIM FOUNDATION

AFRICAN GOVERNANCE REPORTn’ont pas de cibles. La disponibilité des données et la capacité statistique restent des enjeux majeurs en Afrique. Près de la moitié de la population du continent vit dans un pays où aucun recensement n’a été réalisé au cours des dix dernières années. Huit pays africains seulement disposent d’un système d’enregistrement des naissances couvrant au minimum 90 % de la population. Les auteurs appellent à davantage de soutien pour combler le « data gap » et à créer plus de cohérence dans un environnement de données fragmenté.

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WHO’S WHO SAMA TOUNWENDSIDA HUGUES RICHARD, MEILLEUR JOURNALISTE D’AFRIQUE DE L’OUEST 2019

MAPS&FACTS

Sama Tounwendsida Hugues Richard, journaliste de 24 ans du magazine burkinabè Observateur Palga, a remporté le Prix d’excellence des médias d’Afrique de l’Ouest 2019 pour son reportage percutant sur la maladie mentale au nord du Burkina Faso. Il s’est appuyé sur l’expérience de première main de l’association Sauler («Sauvons le reste ») qui offre

une prise en charge psycho-sociale et facilite la réintégration des personnes souffrant d’un handicap psycho-social. En mai 2019, M. Richard avait remporté le Prix Galian 2019 pour son article sur l’échangeur du nord à Ouagadougou. Dans un entretien, il explique qu’il ne s’est jamais fixé aucun défi. « Je vis au quotidien, j’aborde chaque chose avec optimisme et l’envie d’obtenir le meilleur de moi-même quel que soit le résultat. Je fais mon travail, si demain il y a d’autres lauréats, tant mieux, à l’opposé aussi, cela n’aura pas de conséquences sur moi, à partir du moment où je fais un métier que j’ai librement choisi. On ne s’attend pas forcément à recevoir une récompense après », a-t-il déclaré. Il a également conseillé à ses pairs de toujours s’appuyer sur les anciens et de prendre pour modèles.

© Hugues

FAIRE DES AFFAIRES EN AFRIQUE DE L’OUEST DEVIENT PLUS FACILE, NOTAMMENT AU TOGO

Le Togo sort du lot dans le classement « Doing Business 2020 ». Pour la seconde année consécutive, le pays compte parmi les dix économies ayant enregistré les plus fortes progressions. Passant de la 156e (2018) à la 97e place (2020) dans le classement mondial, le Togo est devenu le pays ouest-africain le mieux classé. Le pays a mis en œuvre des réformes qui facilitent la création d’entreprises, l’obtention de crédits et le raccordement à l’électricité. Il a également réduit les coûts du permis de construire et simplifié les procédures d’enregistrement des biens immobiliers. Le Nigéria est également l’une des dix économies affichant les plus fortes progressions, grâce notamment à une meilleure exécution des contrats. La Mauritanie, le Sénégal, le Tchad et le Togo ont amélioré l’accès à l’information sur le crédit.

MALI

NIGÉRIA

BÉNINTOGO

GHANA

BURKINA FASO

SÉNÉGAL

GAMBIE

CABO VERDE

CÔTE D’IVOIRE

GUINÉE

TCHAD

MAURITANIE

Score de la facilité de faire des affaires [classement sur 190 pays]

NIGER

SIERRA LEONE

LIBÉRIA

GUINÉE-BISSAU

Source : Banque mondiale (2019), base de données Doing Business 2020, www.doingbusiness.org

Measure of the deviation of the distribution of income among individuals or households within a country from a perfectly equal distribution. A value of 0 represents absolute equality, a value of 100 absolute inequality.

51.1

52.9

47.5

56.8

51.4

43.2

49.4

50.3

43.2

59.3

55

60.7

56.9

62.3

36.9

60

52.4

[152]

[148][132]

[182]

[131]

[97]

[149]

[118][110]

[156]

[123]

[137]

[155]

[174]

[163]

[175]

[151]

< 45 50 60550 65 > 70 100

Les classements pour chaque économie sont calculés en utilisant le mois de mai 2019 comme point de référence. Ils sont déterminés en calculant la moyenne des scores de dix sujets examinés.

Si le paiement des taxes a été facilité et/ou est moins coûteux en Côte d’Ivoire, en Gambie et au Sénégal, cela est devenu plus compliqué au Ghana, au Libéria et au Mali. Par ailleurs, les pays ouest-africains ont fortement investi dans la modernisation des infrastructures électriques et la maintenance du réseau de distribution. Par exemple, le Ghana et le Nigéria ont réduit le temps de raccordement au réseau électrique. Malgré ces progrès, l’Afrique de l’Ouest reste globalement l’une des régions les moins performantes avec un score moyen de 52.3, en-dessous de la moyenne mondiale de 63. Dix pays ouest-africains se placent dans les 50 derniers et seulement deux pays africains (l’Île Maurice à la 13e place et le Rwanda à la 38e) font partie des 50 premiers.

Source : Banque mondiale (2019), Doing Business 2020, www.doingbusiness.org